Mercredi 19 mars 2025, retrouvez Johann Rivalland (Directeur, UBS Banque Privée) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Et nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine où nous
00:07avons le plaisir de recevoir sur le plateau Johan Rivalen, directeur banque privée chez
00:12UBS France.
00:13Bonjour Johan Rivalen.
00:14Bonjour Nicolas.
00:15Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine, on va essayer de comprendre ensemble quelle
00:18est la vision de UBS France vis-à-vis du marché français lorsqu'on parle de gestion
00:22de fortune, mais peut-être aussi à comprendre, vous allez peut-être nous aider à décrypter
00:26un petit peu quelles sont les convictions qu'on peut avoir dans un contexte économique
00:29mouvant.
00:30Est-ce que ça change d'ailleurs la manière qu'on peut avoir de gérer son patrimoine
00:33ou est-ce que l'on reste proche de ses convictions long terme ? Et peut-être pour commencer,
00:38c'est la première fois que vous venez sur le plateau de Smart Patrimoine, UBS banque
00:42privée, si on devait la présenter en une phrase, l'activité de banque privée classique
00:47mais est-ce qu'il y a des spécificités particulières ?
00:49Écoutez, déjà merci Nicolas de cette invitation et je suis ravi d'être avec vous aujourd'hui.
00:52Alors effectivement UBS c'est la plus grande banque de gestion de fortune au monde avec,
00:57je le rappelle avec l'acquisition de Credit Suisse, 6 000 milliards d'actifs gérés dans
01:01le monde entier.
01:02Effectivement j'ai l'honneur de diriger les activités de banque privée pour UBS en France,
01:05ce qui représente en quelques chiffres 500 collaborateurs en France, à Paris mais aussi
01:10dans les régions et puis une couverture de l'ensemble des clients, notamment le segment
01:13qu'on appelle High Net Worth et le segment Ultra High Net Worth.
01:16On a un projet très très clair, effectivement c'est de devenir la première banque privée
01:20européenne en France.
01:21D'accord, en France, européenne mais à partir de la France, c'est ça ?
01:25Absolument, c'est vrai qu'on a une longue quantité en France, vous savez qu'on a des
01:27entités partout dans le monde, on couvre l'Asie, les Etats-Unis, l'Europe domestique,
01:31évidemment on a le siège qui est en Suisse mais en France je disais des équipes qui
01:35sont sur le terrain et qui font l'interface avec les entrepreneurs qui sont à Paris mais
01:39aussi dans les régions et j'insiste sur cette présence dans les régions qui est absolument
01:42clé pour nous.
01:43Les entrepreneurs, on va y revenir mais juste avant, pourquoi la France ? Si l'ambition
01:46est d'être en Europe, vous auriez pu choisir un autre pays, pourquoi la France pour les
01:49sujets gestion de patrimoine et gestion de fortune ?
01:51Absolument, la France c'est un marché stratégique, si je dois donner quelques chiffres, est-ce
01:54que tout le monde sait qu'il y a plus de 50 milliardaires en France ? Est-ce que tout
01:57le monde sait qu'il y a plus de 200 familles, voire 500 familles qui ont plus de 200 millions
02:02d'euros de patrimoine en France ? C'est énorme, en fait le marché de la gestion de fortune
02:05est immense en France et il est stratégique pour UBS et le traiter depuis les autres pays
02:09ce n'est pas la bonne solution, la solution qu'on a choisie c'est d'être sur le terrain.
02:13Sans vouloir vous piéger, le sujet fiscalité est quand même assez revenu sur le devant
02:18de la scène depuis un an, un an et demi, ça n'a pas remis en cause les convictions
02:22qu'on peut avoir vis-à-vis du marché français quand on voit effectivement, pas forcément
02:26dans les décisions mais dans les discussions avant décision, des formations politiques
02:30vouloir accélérer sur le sujet fiscalité et notamment vis-à-vis des grandes fortunes.
02:35Alors c'est vrai qu'on a eu un tas de changements en France ces derniers mois, il faut raisonner
02:39au niveau du groupe et il faut raisonner à l'espace de dizaines d'années d'une stratégie
02:43mondiale, c'est vrai qu'on a l'avantage avec le groupe de voir ce qui se passe dans tous
02:46les pays, en Europe, en France mais aussi dans tous les pays et c'est vrai que ces changements
02:51de fiscalité, de cadres réglementaires en fait arrivent régulièrement un peu partout
02:54et donc on a la hauteur de vue pour encaisser, raisonner de façon stratégique et accompagner
02:59nos clients à travers les générations.
03:00Donc oui, il y a eu cette question mais en réalité il faut voir un peu plus loin de
03:03tout ça.
03:04D'accord, donc finalement un changement de fiscalité sur un an, deux ans voire même
03:07cinq ans, ça ne change pas une vision de long terme sur un marché et sur une stratégie
03:11si je comprends bien ?
03:12Absolument, on est là pour longtemps, on a réinvesti massivement, exemple illustratif
03:17on a investi des nouveaux bâtiments magnifiques qui sont à côté de l'Elysée, on s'est
03:21engagé à neuf ans dans ce bâtiment donc effectivement le marché est stratégique
03:25et on va accompagner nos clients pour les prochaines générations.
03:27UBS, banque privée cible donc évidemment les grandes fortunes mais aussi les entrepreneurs
03:33avec notamment les entrepreneurs qui réalisent des sessions d'activité, je crois que vous
03:38avez même un pôle M&A si je ne dis pas de bêtises, comme ça vous accompagnez de bout
03:42en bout.
03:43Quand vous discutez avec ces fameux entrepreneurs, je sais que vous avez une vision long terme
03:47donc le court terme n'influe pas forcément la conviction de long terme mais est-ce que
03:51les craintes, les inquiétudes, les questions de ceux qui doivent placer leur argent ont
03:55changé par rapport à il y a deux trois ans ?
03:57Les questions sont toujours les mêmes donc ça n'a pas changé, effectivement tout le
04:01monde se pose des questions.
04:02Maintenant dans les différents segments de clientèle que vous avez évoqués, les stratégies
04:06sont différentes.
04:07En entrepreneur surtout l'important c'est d'avoir un cadre clair, stable donc ce n'est
04:12pas tant les conséquences que l'incertitude de ces derniers mois qui a posé des questions
04:16Maintenant l'incertitude est en train de progressivement diminuer donc les entrepreneurs,
04:20il faut le savoir l'outil productif est en France, les talents sont français, ils ont
04:24un attachement au pays donc les questions une fois qu'elles sont passées restent là
04:27et continuent à investir.
04:28Donc le terroir, le territoire local sont extrêmement importants et je parlais des
04:33régions, ça se passe un peu partout et la dynamique à ce niveau-là est très forte
04:36en fait, très très forte.
04:37Parce qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs en région que vous accompagnez ou que vous
04:41souhaitez accompagner si je comprends bien ?
04:43Oui et vous parliez d'ailleurs de notre équipe M&A Mid Cap qui est présente à Paris qui
04:47va couvrir les entrepreneurs dans les régions pour leurs sessions et c'est là qu'on voit
04:51que les cycles financiers jouent sur les larges caps mais au niveau des petites entreprises,
04:56petites et moyennes entreprises les cycles sont différents et donc on a toujours des
04:59entreprises qui sont florissants, des entrepreneurs à succès qui sont prêts à céder tout ou
05:03partie à des fonds, à des investisseurs stratégiques donc cette dynamique elle est là et c'est
05:08vrai que j'insiste beaucoup sur les régions parce qu'on a des bureaux qui sont à Bordeaux,
05:11qui sont à Lyon, qui sont à Strasbourg et ça nous permet d'accompagner les entrepreneurs
05:16sur le terrain et ça c'est vraiment important.
05:18On va peut-être insister là-dessus, effectivement quand on est entrepreneur et qu'on veut céder
05:21son entreprise et qu'on doit réfléchir mécaniquement forcément à des sujets de
05:25gestion de patrimoine.
05:26Je reviens sur le sujet questionnement, inquiétude, il est sur où est-ce que je veux investir
05:29mon argent ou déjà sur comment est-ce que je gère la session de mon entreprise dans
05:33le contexte de marché actuel ?
05:35Et vous avez tout à fait raison, le cycle important et c'est le cycle vertueux c'est
05:39d'être accompagné très très tôt et ce n'est même pas tant l'accompagnement M&A
05:43que l'accompagnement d'ingénierie patrimoniale, tout ce qui est fiscalité.
05:46On parlait de cadre réglementaire et fiscal, vous avez vu que pour l'instant le pacte
05:51du Treuil n'a pas été amendé d'une façon ou d'une autre.
05:53Mais ça a été mentionné donc ça l'a remis sur le devant de la scène.
05:56Ça l'a remis sur le devant de la scène et donc c'est un outil qui est extrêmement
05:59important pour les entrepreneurs au moment d'une session potentielle de réfléchir très
06:02en amont avec nos équipes d'ingénierie patrimoniale puis ensuite avec nos équipes de M&A, comment
06:08céder, à qui et c'est là où l'atout du BES c'est de pouvoir présenter un acheteur
06:11japonais, un acheteur chinois, américain en plus du pays d'usage français ou européen
06:17et ensuite évidemment là on va avoir différents types d'entrepreneurs, celui qui veut absolument
06:22rester dans l'entreprenariat et donc va réinvestir dans des boîtes, dans les marchés privés
06:26on a toute une offre là-dessus ou celui qui veut faire autre chose de sa vie.
06:30Début 2025, on a vu le contexte économique évoluer avec un changement de présidence
06:36aux Etats-Unis, des marchés actions qui commencent à marquer le pas depuis quelques
06:40semaines.
06:41D'ailleurs j'allais dire, est-ce que vos convictions ont changé ? Quelles sont vos
06:44convictions économiques en 2025 que ce soit en matière d'investissement ou d'allocation ?
06:49Alors nos convictions n'ont pas changé dans le sens où on voit pour nos clients, on revient
06:53à nos clients, une gestion du patrimoine à travers les générations, donc à travers
06:57les générations c'est du temps long et donc là je fais référence à notre modèle
07:01qui s'appelle les 3L, Liquidity, Longevity, Legacy et donc d'abord on essaie de comprendre
07:06quel est le cahier des charges de nos clients.
07:07Quand nos clients sont investis pour les générations à venir, évidemment ce qui
07:11se passe sur 3 mois, 6 mois a peu d'importance, ce qui compte c'est l'allocation globale
07:15du portefeuille.
07:16Pour des investisseurs plus tactiques, bien évidemment là on fait quand même très
07:19attention au call tactique, on reste très confiant sur les Etats-Unis, la croissance
07:23ralentit, va ralentir mais on reste très confiant sur les Etats-Unis et on profite
07:27plutôt de la phase actuelle pour réinvestir.
07:29Sur l'Europe, on a le secteur évidemment…
07:31Pas de signal, enfin pas de mauvais signal selon vous sur ces dernières semaines sur
07:36les marchés américains, c'est plutôt le moment effectivement de se repositionner.
07:39Il y a des interrogations, il y a des droits de douane qui apparaissent et disparaissent
07:43au gré chaque matin.
07:44Bien sûr, qui sont évoqués plus que mis en application, oui c'est ça.
07:47Donc qu'est-ce que ça crée ? Ça crée de la volatilité, ce qu'il faut regarder
07:49c'est les entreprises derrière, on reste très confiant sur les entreprises aux Etats-Unis
07:53et on voit plutôt la volatilité actuelle comme une occasion de tactiquement réinvestir
07:57sur certaines sociétés et d'ailleurs nos gérants, et c'est pour ça qu'en général
08:01nos clients délèguent une partie de la gestion à des professionnels des marchés qui sont
08:04moins sensibles aux humeurs de chaque matin et investissent de façon tactique sur les
08:09portefeuilles.
08:10Donc sur les Etats-Unis, on reste très constructif, sur l'Europe avec ce qui a été décidé
08:13sur l'industrie de la défense, on va plutôt réinvestir de façon stratégique sur les
08:18industries, l'aérospatiale, la défense, donc plutôt positif sur ces thèmes-là.
08:22Sur l'échange, on fait plus attention, là aussi les désynchronisations ou resynchronisations
08:27de banques centrales font que les taux bougent beaucoup, donc les changes sont très volatiles
08:31et on reste très persuadé qu'avoir de l'or dans les portefeuilles c'est très important.
08:34D'accord, l'or, effectivement, ça c'est une conviction que vous aviez déjà avant
08:37ou c'est une conviction qui s'est renforcée récemment ?
08:39C'est une conviction qui existait et qui reste permanente dans les portefeuilles pour
08:41nos clients, encore une fois en termes de diversification.
08:44Je n'ai pas parlé des marchés privés, les marchés privés c'est clé dans une allocation
08:48et là on reste persuadé qu'il faut en avoir 10-20% selon le profil d'investissement
08:52et quand je parle de marchés privés, c'est la dette privée, les infrastructures, on
08:56revient positif sur l'immobilier, donc ça c'est à noter, c'est récent.
09:01Mars 2025, vous revenez positif sur l'immobilier ?
09:03Absolument, on pense que c'est le moment de regarder l'immobilier, notamment tout
09:06ce qui est logistique, data center et tout ce qui est au niveau de l'immobilier résidentiel
09:13collectif.
09:14D'accord, parce qu'effectivement là on revient dans un contexte d'auto et de marché
09:18un peu plus intéressant et donc c'est le moment de se repositionner selon vous sur
09:22l'immobilier d'investissement pour le coup ?
09:23L'immobilier d'investissement, alors il faut des actifs de qualité dans des zones
09:26géographiques de qualité mais l'offre est toujours assez restreinte et la demande d'investissement
09:30est là.
09:31Le sujet private equity, dette privée, capitaux privés, vous l'avez vu monter en puissance
09:37vous ces dernières années comme on peut le voir vis-à-vis des investisseurs particuliers
09:40ou dans le monde de la gestion de fortune finalement, on était déjà suffisamment
09:44mature sur le sujet ?
09:45On l'a vu monter très significativement depuis quelques années, on a développé cette
09:49offre chez UBS en France depuis 5 ans pour donner un chiffre, ça a monté très progressivement,
09:54ça a accéléré fortement l'année dernière et il faut voir que chez UBS, je reviens
09:58au chiffre du départ, on a 6 000 milliards d'actifs, on a plus de 150 milliards qui
10:02sont investis sur les marchés privés et donc en fait on est un acheteur, si vous voulez
10:06un supermarché, une centrale d'achat incroyable pour tous les géants d'actifs qui viennent
10:10tous nous voir et qui nous permettent de proposer à nos clients tous les fonds là où des
10:14accès sont extrêmement difficiles à avoir à des tarifs extrêmement compétitifs.
10:18Donc on a la lame de fonds sur les marchés privés qui concerne tout le monde et en plus
10:22chez UBS, on adresse vraiment des produits de qualité à des prix compétitifs et donc
10:26certains clients ont simplement une allocation sur les actifs privés dans leur allocation
10:29globale, certaines très grandes familles viennent uniquement chez nous pour les marchés
10:34privés.
10:35D'accord.
10:36Et alors pour conclure sur, encore une fois on parle du long terme, mais sur le cours
10:42moyen long terme, vous restez optimiste sur la stratégie un peu globale, le contexte
10:48économique et en tout cas l'impact que ça pourrait avoir pour des gestions patrimoniales
10:51ou des gestions de fortune ?
10:52Oui, on s'attend à de la volatilité cette année, c'est évident, mais comme on raisonne
10:57sur 5 ans, sur 10 ans, évidemment on reste constructif et quand vous regardez derrière
11:01sur les 5 ans de dernières années, qu'est-ce qui a bien performé ? Des allocations diversifiées
11:04avec une touche action, une diversification géographique et donc on reste tout à fait
11:10convaincu qu'il faut rester investi et il faut savoir qu'il y a de la volatilité.
11:14Investi, diversifié et confié la gestion à des professionnels du patrimoine.
11:18Merci beaucoup Johan Rivalon de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine, je rappelle
11:21que vous êtes directeur banque privée chez UBS France, merci beaucoup.
11:24Merci Nicolas.
11:25Et quand à nous on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.