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Céline Berthon, directrice générale de la DGSI, le 12 mars 2025 sur franceinfo.

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Transcription
00:00Parce que la menace terroriste, elle rôde toujours, c'est ce qu'a dit le Président de la République hier. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:06Alors le Président de la République traduit ce faisant les chiffres que nous constatons.
00:11Vous savez à quel point notre pays a été frappé depuis dix ans. L'année 2024 a été une année un peu singulière.
00:17Nous avons eu la chance de ne pas connaître d'attentats mortels en France en 2024.
00:21Mais pour autant, nous avons déjoué neuf attentats, ce qui était un niveau assez considérable, non atteint depuis plusieurs années.
00:27Nous avons en ce début d'année été frappés par deux attentats, un attentat non mortel à Abt et un attentat mortel à Mulhouse.
00:34Tout cela illustre le fait que la menace terroriste reste extrêmement élevée en France.
00:38Elle prend quelle forme cette menace terroriste ?
00:40Aujourd'hui elle est surtout portée par ce qu'on appelle une mouvance endogène, c'est-à-dire des individus qui sont présents sur le territoire national,
00:47mais qui peuvent pour autant être influencés ou être pilotés depuis l'extérieur et singulièrement par des organisations terroristes
00:53qui sont présentes soit en Syrie et en Irak pour l'État islamique, soit en Pakistan et en Afghanistan pour ce qui relève de l'État islamique au Khorasan.
01:00Aujourd'hui nous avons sur le territoire français surtout des jeunes individus, c'est ce que nous constatons dans les objectifs que nous suivons, les objectifs que nous interpellons.
01:07Quand vous dites des jeunes, ce sont des mineurs ?
01:09Des mineurs et des jeunes majeurs. L'essentiel de nos objectifs aujourd'hui, au moins de 21 ans, ou en tout cas qui ont été mis en cause dans des projets d'attentats,
01:16on a encore interpellé ces dernières semaines des individus âgés de 16 à 17 ans.
01:22Des individus radicalisés ?
01:24Oui, bien entendu radicalisés et ça rejoint un petit peu le sujet qu'on a évoqué tout à l'heure, qui consomment énormément de propagande en ligne
01:31et qui sont aussi victimes des algorithmes des réseaux sociaux.
01:35Puisque quand vous commencez à consommer de la propagande violente ou des images violentes en ligne,
01:39que va vous proposer la messagerie ou le réseau que vous consultez ?
01:43Elle va vous présenter des choses qui ressemblent à ce que vous consommez
01:47et on a donc des phénomènes d'addiction à de la violence en ligne et à de la consommation de propagande.
01:52Donc on est principalement sur de la radicalisation sur les réseaux, pas dans les mosquées ou dans les écoles musulmanes ?
01:58Ce phénomène, qui a été très marqué au milieu des années 2010, a aujourd'hui quasiment disparu pour des raisons assez précises.
02:04D'abord, une grande partie de notre mouvance radicale a quitté la France pour se rendre en Syrie, au moment des filières siro-irakiennes.
02:11Certains y sont encore, ou alors ils ont pu en rentrer et ils sont incarcérés.
02:16Donc de fait, notre action, l'action des services, a aussi conduit à réduire à néant,
02:21enfin à néant, en tout cas à limiter considérablement les mouvements physiques de radicalisation.
02:27Et aujourd'hui, c'est la radicalisation en ligne.
02:29Mais précisément, Céline Berton, la Syrie, il y a trois mois, le régime syrien est tombé.
02:34Le président par intérim est issu d'un mouvement islamiste.
02:36On a pu lire que la région qu'il a longtemps contrôlée avant son ascension éclair, la région d'Idlib,
02:43abritait 130 djihadistes français.
02:45Sait-on ce que sont devenus ces hommes et ces femmes ?
02:49Les Français, ou ressortissants partis de France, qui sont en Syrie,
02:53sont suivis à la fois par les services de renseignement et les services judiciaires,
02:56parce que la stratégie judiciaire de la France a été d'ouvrir des procédures pour poursuivre l'ensemble de ces individus,
03:01puisqu'on a considéré qu'à partir du moment où ils partaient sur zone,
03:04ils adhéraient à une organisation terroriste et donc qu'ils sont tous passibles de poursuites pour associations de malfaiteurs terroristes.
03:11Un certain nombre d'entre eux sont libres sur zone.
03:14Un certain nombre d'autres sont détenus ou retenus.
03:17Ils font évidemment partie des individus que nous surveillons pour éviter un retour
03:21qui pourrait être un retour de projets violents sur le territoire.

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