Mercredi 19 février 2025, SMART BOURSE reçoit Nikolay Marinov (Gérant et analyste financier, Clartan) , Alain Pitous (Senior Advisor ESG) , Delphine Arnaud (Gérante-analyste Multi Asset & Overlay, Edmond de Rothschild AM) et Edmund Shing (Global CIO, BNP Paribas Wealth Management)
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue sur Smartbourse, sur Bismarck.
00:12Tous les soirs, on fait le point incomplet sur les marchés, tout ce qui s'est passé sur la planète finance.
00:18Dans un instant, on aura les infos clés avec Pauline Grantel, tendance mon amie, puis planète marché.
00:23Trois experts seront avec nous pour discuter de plein de thèmes encore ce soir.
00:27Evidemment, Trump, la guerre commerciale qui n'en finit pas, qui continue.
00:31Trump qui prévoit 25% de droits de douane sur l'automobile, les puces et les médicaments.
00:35Trump toujours, cette fois, la vraie guerre, avec la charge contre l'Ukraine.
00:40Vous n'auriez jamais dû commencer la guerre. Voilà ce que lançait Trump à Zelensky.
00:45Et puis, on verra ensuite, évidemment, toujours en ce qui concerne la politique, les élections en Allemagne.
00:52On se demandera si c'est un événement ou un non-événement pour les marchés.
00:55Fin de la guerre en Ukraine toujours. Est-ce qu'on est trop optimiste sur les marchés ?
00:59On a vu qu'on a une petite prise de bénéfice aujourd'hui sur le CAC 40.
01:02Alors, est-ce que c'est la fin de l'optimisme ? On verra ça avec nos experts.
01:06Et puis, d'autres thèmes. On demandera évidemment ce qu'il faut faire sur les marchés.
01:11Quelle allocation d'actifs privilégiés après un excellent début d'année ?
01:15En fin d'émission, ça sera les marchés à thème.
01:18Et on va s'intéresser à une valeur, à un incensoriste. On verra ça en fin d'émission Smart Bourse.
01:23C'est parti !
01:25Générique
01:35Et on démarre cette émission comme d'habitude avec Pauline Grattel. Bonsoir Pauline.
01:38Bonsoir.
01:39Les infos-clés du jour et on démarre son surprise avec Trump.
01:42Oui, voilà. C'est le président américain qui dicte la tendance.
01:45Donald Trump a annoncé prévoir de nouveaux droits de douane sur les produits importés aux Etats-Unis.
01:50On parle aujourd'hui d'automobiles, de semi-conducteurs et de pharmacies.
01:54Plus précisément, ce sera environ 25% sur l'automobile.
01:57Mais le président Trump souhaite donner le temps aux constructeurs d'implanter des usines aux Etats-Unis pour éviter ces taxes.
02:04Et ajoute ce donné jusqu'au 2 avril prochain pour décider.
02:07Pour les semi-conducteurs et la pharmacie, ce sera au moins le même niveau.
02:11Pas une très bonne nouvelle pour le marché européen qui prend un petit peu peur.
02:14Oui, l'ensemble des marchés européens sont sans doute victimes aussi de quelques prises de profits après les récents records.
02:20Notamment pour l'Eurostoxx 50 et le Stoxx 600 hier.
02:23En France, après 7 séances consécutives de hausse pour le CAC 40, l'heure est à la prudence après ces nouvelles menaces.
02:30L'indice évolue en repli de l'ordre de 1% sous 8150 points.
02:34Côté américain, les indices ouvrent en repli.
02:36Oui, c'est les valeurs de l'automobile en particulier qui seront en repli.
02:39Oui, au sein du CAC 40, Renault cède plus de 2% et Stellantis plus de 1%.
02:43Hors indices phares, Forvia recule de près de 4% après ces annonces et Valeo de plus de 1%.
02:49Ailleurs en Europe, BMW, Volkswagen et Porsche cèdent plus de 2,5%.
02:53Côté semi-conducteurs, ST Microelectronics brille aujourd'hui.
02:57Portée par Geffrys qui passe à l'achat, le titre gagne plus de 6%.
03:01Oui, et sur les valeurs hors CAC 40, c'est le grand écart.
03:04Par exemple, Nexans, ça se passe plutôt bien.
03:06Oui, commençons donc avec Nexans.
03:08Le titre rebondit de 10% après sa publication et occupe la première place du SPF 120.
03:14Le fabricant de câbles fait état d'une performance record pour l'année 2024.
03:18Le bénéfice net progresse de presque 30% sur l'année à 280 millions d'euros.
03:23Nexans termine ainsi son plan stratégique 2021-2024 au-dessus des espérances de 2021.
03:29Pour 2025, Nexans a ajusté ses prévisions d'Ebitda et son flux de trésorerie.
03:33Voilà, bonne copie pour Nexans.
03:35En revanche, c'est moins bien pour ICAD à l'opposé au SPF 120.
03:38Oui, le groupe est ainsi lanterne rouge de l'indice après sa publication.
03:41Dans un contexte compliqué, ICAD anticipe un repli de son cash flow net courant de 2025
03:46et décale son calendrier d'exécution de la session des activités santé.
03:50Le groupe cite un contexte macroéconomique et politique
03:53qui pourrait freiner le rythme de la reprise de l'immobilier neuf.
03:57Le titre cède 10%.
03:59Et voilà, moins de 10% pour ICAD.
04:00C'était pour la micro, on passe à la macro.
04:02On a pris connaissance de l'inflation en Grande-Bretagne.
04:05Oui, l'inflation britannique pour le mois de janvier.
04:07Elle était attendue en hausse mais pas à ce point.
04:10Elle progresse ainsi de 3% sur un an en janvier
04:13contre une hausse de 2,5% en décembre et plus 2,8% attendue sur un mois.
04:18L'inflation se replie de 0,1% dans sa version cœur hors alimentation et énergie.
04:23Les prix progressent de 3,7% sur un an en janvier.
04:26C'est conforme aux attentes.
04:28Voilà, et de l'inflation, bien sûr, on fait le pas vers le marché obligataire.
04:32Que se passe-t-il, Pauline, sur ce marché ?
04:33Le rendement britannique à 10 ans remonte un petit peu
04:36pour s'établir entre 4,65% et 4,70%.
04:39En Allemagne, le rendement de même échéance tourne autour de 2,55%.
04:43Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans tourne autour de 4,55% aujourd'hui.
04:48Sur le marché d'échange, l'euro dollar se traite aujourd'hui à 1,0430 environ.
04:52Demain, qu'est-ce qu'on attend ? Beaucoup de publications notamment.
04:55Oui, beaucoup de publications.
04:56La journée sera chargée puisqu'on attend les résultats de Airbus, Accor, Schneider Electric et Renault.
05:01Et on attend aussi l'indice avancé du Conference Board de janvier
05:04et l'indice de la fête de Philadelphie de février.
05:07Merci, Pauline, pour ces infos-clés.
05:09Tout de suite, on passe à Planète Marché.
05:22Comme tous les soirs, pour nous éclairer sur ce qui se passe sur les marchés,
05:25on est en compagnie de nos trois experts.
05:27Edmond Chin, bonsoir.
05:28Bonsoir, Fabrice.
05:29Vous êtes CIO, Chief Investment Officer de BNP Paribas Wealth Management.
05:33Bienvenue à vous.
05:34Merci.
05:35A vos côtés Delphine Arnaud.
05:36Bonsoir, Delphine.
05:37Bonsoir, Fabrice.
05:38Vous êtes gérante multi-assets chez Edram, Edmond de Rothschild Assets Management.
05:42Voilà.
05:43Spécialiste de la gestion sous mandat en particulier pour certaines grandes sociétés.
05:46Voilà.
05:47Avec des très beaux résultats.
05:49En tout cas pour 2024.
05:51Ça doit être bien parti sur 2025 aussi, là.
05:53Très bien parti pour 2025 également.
05:55Oui.
05:56On peut presque s'arrêter là.
05:57Plus de 10% à peu près.
05:58Ça serait pas mal et on ne vous en voudrait pas.
06:00Et enfin, Alain Pitous.
06:01Bonsoir, Alain.
06:02Bonsoir.
06:03Vous êtes Senior Advisor ESG.
06:04Alors ça, c'est…
06:05Ça reprend la chronique en ce moment.
06:07Ah oui.
06:08L'ESG.
06:09On en parlait plus tôt.
06:10D'ailleurs, on se posera la question tout à l'heure.
06:11Je ne l'ai pas dit dans le sommaire, mais on va se poser la question effectivement avec
06:14le…
06:15Est-ce qu'il reste de l'ESG ?
06:16Est-ce qu'il reste de l'ESG ?
06:17Oui.
06:18C'est la question que je me pose.
06:20Alors, excellente transition puisque c'est vrai qu'on a du mal à éviter ce Donald Trump
06:25qui est sur tous les fronts économiques, politiques, de l'intérieur.
06:31C'est vraiment…
06:32C'est assez spectaculaire.
06:33Il y a eu une conférence de presse.
06:34Je suis tombé dessus hier sur une chaîne concurrente qui diffuse son sous-titre.
06:39Alors, on a vraiment du Donald Trump dans le texte.
06:41Et je suis tombé sur cette scène assez hallucinante.
06:44Il faisait suite à un tweet sûrement de son copain Elon Musk qui a regardé en fait
06:50les statistiques sur la sécurité sociale.
06:52Et il s'est aperçu qu'il y avait des millions de gens qui étaient centenaires
06:55et plus qui étaient encore sur les registres de la sécurité sociale.
06:58Alors, on se demande si ces gens sont indemnisés.
07:00Donc, Elon Musk a ironisé sur le fait que ce sont peut-être des vampires au sein de
07:04la sécurité.
07:05Mais pendant dix minutes, on avait Donald Trump qui descendait les chiffres et disait
07:08voilà, dans la tranche de 120 à 150 ans, il y a trois millions de personnes.
07:11Et il égrenait comme ça des choses complètement délirantes, dans un grand respect évidemment
07:15des journalistes.
07:16Bon, ça c'était pour la petite anecdote, mais c'est vrai que ça donne un petit peu
07:20le ton.
07:21En revanche, ce qui est moins drôle, c'est la guerre commerciale.
07:23Là, de nouveau, il tape du poing.
07:25Il nous menace de 25% de droits de douane sur l'automobile, les puces et les médicaments.
07:31Delphine Arnault, on a l'impression qu'on est vraiment dans ce bras de fer commercial
07:35qui continue.
07:36On savait qu'on allait être dans ce bras de fer commercial continu.
07:40On ne savait pas comment est-ce qu'on allait être accueillis.
07:45En fait, à un moment, il y a eu de l'enthousiasme sur les marchés parce qu'on s'est dit, on
07:50va tous loger tous les pays à la même enseigne et sans discrimination sectorielle.
07:54Et là, finalement, en fait, il a commencé très fort avec la Colombie, puis le Canada
07:59et le Mexique.
08:00Et puis maintenant, il commence à attaquer un volet sectoriel.
08:04Pourquoi est-ce qu'on préférait, en fait, quand il attaquait tous les pays et tous
08:09les secteurs de la même façon ?
08:10C'est que, du coup, on avait moins de discrimination et on avait une analyse qui était plus facile
08:17à faire et moins de stratégies de contournement.
08:20Là, il faut aller regarder précisément, par exemple, les 25% de taxes sur l'automobile
08:27qui sont attendues pour le 2 avril.
08:30Donc, ça va arriver quand même relativement vite.
08:32On se dit, à première vue, les entreprises automobiles européennes, elles ont déjà
08:36fait le job d'aller se mettre en Amérique du Nord lors du Trump 1 en 2018.
08:42Et donc, par exemple, si on regarde sur le stock 600, il y avait 18% de la base d'actifs
08:50qui était basée aux Etats-Unis.
08:52Et désormais, c'est presque le double.
08:54On est à plus de 30%.
08:56Donc, en fait, les entreprises se sont délocalisées en Amérique du Nord.
08:59Elles se sont déjà adaptées ?
09:00Alors, elles se sont adaptées, mais sur un format qui est un peu trop optimiste.
09:05Elles sont allées se délocaliser pour partir aussi au Mexique.
09:09Et quand vous fabriquez une voiture qui est vendue aux Etats-Unis, on estime qu'il y a
09:13à peu près 14 allers-retours des pièces détachées jusqu'à la vente finale entre
09:17le Mexique et les Etats-Unis.
09:19Qui vont être taxées à chaque fois ?
09:21Et donc, du coup, ça veut dire que ça va être taxé sur l'ensemble de la chaîne
09:26de valeur ajoutée.
09:28Et ça, pour les analystes financiers, chapeau pour essayer de comprendre ce que ça va faire
09:33comme impact.
09:34En tout cas, si on vous suit, ça veut dire que quand il y en avait pour tout le monde,
09:37finalement, tout le monde était logé à la même enseigne, que ce soit les pays ou
09:39les secteurs.
09:40Là, on ne sait pas où le coût va tomber, où le coût prêt va tomber.
09:42On l'a vu aujourd'hui.
09:43Donc, menace de 25% de droits sur l'automobile, les puces, les médicaments.
09:46Et sur l'automobile, on ne sait pas si c'est le produit fini ou toute la chaîne de valeur.
09:50Donc, c'est ça aussi qui complexifie un petit peu la chose.
09:55Oui.
09:56Alain Pitous, justement, sur cette guerre commerciale, est-ce que c'est une négociation
10:01puisqu'on sait qu'on est quand même avec un dealmaker à la tête des Etats-Unis ?
10:05Est-ce que c'est un moyen de pression ?
10:07C'est un peu tout.
10:09C'est-à-dire qu'on n'a pas forcément la connaissance de ce qu'il veut faire exactement.
10:15On distingue à peu près les grands thèmes.
10:18On voit qu'il veut recentrer une partie de l'activité aux Etats-Unis.
10:21On voit qu'il veut exporter.
10:23On voit qu'il veut faire des deals.
10:24Après, est-ce qu'il n'y a pas des coups à trois bondes entre l'Asie, l'Europe, les Etats-Unis,
10:30pour savoir exactement ce qu'il veut faire, avec même des contreparties habituelles,
10:34que ce soit le Canada ou le Mexique, qui sont quand même des grands partenaires commerciaux ?
10:37Donc, il y a un flou artistique qui est savamment entretenu,
10:40avec des propos qui sont parfois difficilement compréhensibles.
10:45Je ne sais pas si c'était la même conférence de presse.
10:47J'ai entendu la conférence de presse d'hier qui disait qu'il n'aurait pas fallu que les Ukrainiens commencent cette guerre.
10:53On va y venir dans un instant.
10:55Déjà, quand on voit ce genre de trucs, c'est assez difficile.
10:58Alors, Georges Moins, ce qui vient d'être dit sur la difficulté d'analyser ça,
11:01j'ai entendu qu'au début du mandat de Trump, après le 20 janvier,
11:05ça paraît très loin, mais c'était il y a quelques semaines,
11:07il y avait des entreprises qui s'étaient mises en war room pour essayer d'ajuster très rapidement
11:13au moins des communications pour que Trump les lâche un petit peu.
11:18Donc, on est dans cette période-là.
11:21Moi, je crois qu'en termes de gestion, et après on regarde la gestion,
11:25il faut essayer de prendre un peu de recul parce que sinon, on va devenir fou.
11:28Et surtout, devenir fou, ce n'est pas forcément très grave si on fait de la performance.
11:32Mais le problème, c'est de faire des mouvements en se disant,
11:35alors ça y est, ils taxent l'automobile, donc on va vendre l'automobile.
11:39Mais j'entendais l'automobile, ça ne baisse jamais que 2% aujourd'hui.
11:41Ce n'est pas forcément ça qui fait baisser les marchés.
11:44En tout cas, s'amuser à essayer de prévoir ce que va faire Trump,
11:47ça me paraît extrêmement compliqué.
11:49L'impact concret, réel, sur l'entreprise elle-même me paraît très compliqué.
11:53Et je crois qu'il faut essayer de rester sur une typologie d'investissement long terme
12:00parce que les entreprises s'adapteront.
12:02Je n'ai pas de doute là-dessus.
12:04C'est vrai qu'elles vont s'adapter.
12:07Mais néanmoins, il en faut un minimum de lisibilité.
12:09Et on sait très bien que dès qu'il y a incertitude, évidemment, il y a inquiétude.
12:12Oui, ça va retarder des investissements, etc.
12:15Mais il ne faut pas s'inquiéter non plus autre mesure.
12:18Trump est de passage.
12:19Il faut regarder ce que font les Chinois.
12:21Les Chinois, ils continuent leur logique.
12:23Eux, ils ont une logique qui est très claire.
12:25Leur politique d'investissement, leur géopolitique est assez claire.
12:29Donc, il faut être là-dessus.
12:31Trump est de passage.
12:32Il faut essayer d'éviter les coups.
12:34Je pense qu'une chose est sûre en ce moment,
12:36c'est qu'il faut éviter les sur- ou sous-investissements massifs.
12:38Se dire, je ne fais pas du tout d'émergent, je ne fais pas du tout de ça,
12:41je ne fais pas du tout de ça, je me mets à fond là-dessus.
12:43Je pense que ça, c'est particulièrement dangereux en termes d'investissement aujourd'hui.
12:46Donc, Trump, il va parler.
12:48Si vous essayez de dégrainer ses tweets, c'est l'enfer.
12:51Non, on ne va pas y retourner.
12:53C'est vrai que d'un côté, on a un temps long à 50 ans du côté de la Chine
12:56et puis, on a le temps ultra court.
12:58On a l'impression, en réaction de Donald Trump, qu'il peut dégrainer ça.
13:02Edmond Chi, justement, sur ces sujets, comment vous voyez ce bouleversement ?
13:07Tout à l'heure, Alain nous disait, mais c'est vrai qu'il y a quelques semaines qu'il est arrivé.
13:10On a l'impression qu'il est déjà là depuis un ou deux ans.
13:12C'était quand même bien attendu qu'il allait cibler plusieurs secteurs,
13:15notamment en Europe, comme le secteur automobile.
13:17Le problème pour les fabricants d'automobiles européens, c'est que ça arrive au pire moment.
13:22Si on regarde déjà Volkswagen, c'est une catastrophe pour Volkswagen en ce moment
13:26parce qu'ils sont bien derrière les Chinois en termes de technologie,
13:31notamment pour les véhicules hybrides et électriques.
13:33On le sait.
13:34Ils fabriquent des voitures comme BYD.
13:37Ils fabriquent des voitures électriques et hybrides qui sont fantastiques,
13:40beaucoup moins chères, rien à dire.
13:42Je ne sais pas si vous avez vu le nouveau véhicule Xiaomi.
13:46Xiaomi, c'était la peau chinoise, le téléphone.
13:50Ils ont fait une voiture, une espèce de speed car, mais magnifique en plus,
13:54qui marche très bien, qui s'est déjà vendue à quelques 135 000 exemplaires.
13:58Ils sont en cours de production.
14:00C'est assez étonnant la rapidité, le monde qui bascule,
14:02avec ce fleuron de l'industrie automobile allemande qui est en train de patiner.
14:07Exactement. On a attaqué des deux côtés.
14:09Les Chinois qui arrivent en masse avec des voitures très bien faites,
14:12moins chères, côté électriques et hybrides.
14:15Les Américains qui menacent le secteur avec les augmentations des tarifs,
14:20sauf si on implante encore plus la production des automobiles aux États-Unis.
14:24Déjà, BMW, Mercedes se sont bien implantés.
14:27Cela dit, on exporte toujours aujourd'hui pas mal de voitures de l'Europe vers les États-Unis,
14:34notamment de la part des fabricants allemands.
14:36C'est plutôt les trois grands fabricants allemands qui sont ciblés.
14:39Ce n'est pas du tout Stellantis.
14:40Stellantis, c'est une marque américaine.
14:42Jeep, c'est déjà fabriqué là-bas. Il n'y a pas de souci.
14:46Le grand souci, bien sûr, c'est pour les fabricants auto allemands.
14:50Mais on le savait depuis longtemps.
14:52Et pour Nordisk, effectivement, pour la production de Wegovie aux Zempi,
14:57qui aujourd'hui est produite plutôt au Danemark qu'en Europe,
15:00oui, effectivement, il faut la produire aux États-Unis.
15:02Mais ça a du sens.
15:03Parce que le potentiel du marché anti-obésité aux États-Unis reste colossal.
15:08Il est colossal.
15:09On veut Nordisk et il y a Lily.
15:10Donc, il faut produire là-bas.
15:12Sauf qu'il faut du temps.
15:13Et puis, il y a un concurrent d'ailleurs qui est nettement mieux valorisé du côté américain.
15:17Si peut-être on essaie de le protéger.
15:18Voilà, bien sûr.
15:19Mais cela dit, le marché est assez énorme pour les deux acteurs, pour les deux autres acteurs en plus.
15:26On parle de plus des États comme Texas, 30% de la population adulte qui sont obèses.
15:32Pas en surpoids, mais obèses.
15:3430%, c'est quand même énorme.
15:36Après, ça pose d'autres problèmes de 200 ans à ne pas rentrer dedans.
15:39Mais c'est vrai, continuer l'industrie du fast-food et à côté avoir des coups fins, c'est vraiment...
15:45Moi, si j'étais McDonald's, j'aurais plus peur que neveu Nordisk aujourd'hui.
15:50Avec l'arrivée de Robert Kennedy Jr., franchement.
15:53C'est possible.
15:54Tiens, justement, on parlait de l'Allemagne à l'instant.
15:57On va faire un détour du côté de l'Allemagne aussi.
15:59C'est vrai qu'on a ces élections qui arrivent.
16:02Bon, pas de grands bouleversements, sauf évidemment la montée assez inquiétante et préoccupante du mouvement extrême droite, l'AFD.
16:12Comment on regarde ça ?
16:13On titrait tout à l'heure événement ou non-événement sur les marchés.
16:16Qu'est-ce que ça peut changer, Delphine Arnault ?
16:19Pour nous, c'est quand même événement dans le sens où, tout à l'heure, on disait, Trump n'a pas encore ciblé géographiquement, nommément l'Europe.
16:28Il est passé par des menaces de tarifs sectoriels.
16:33Mais on se sent plutôt épargné.
16:35Et d'ailleurs, les marchés réagissent jusque-là plutôt bien.
16:39Et en fait, on a comme l'impression que Trump attend les élections allemandes pour dégainer sur l'Europe.
16:46Et les élections allemandes, en fait, on a l'impression aussi qu'on prend les mêmes et on recommence.
16:51C'est-à-dire qu'on repart avec une coalition CDU-SPD.
16:56Alors les libéraux en moins, puisqu'ils baissent fortement dans les sondages.
17:01Et puis on parle d'expansion budgétaire, de plan infrastructure.
17:06Pour vous, ce n'est pas quelque chose qui tient la route ?
17:09Alors c'est quelque chose qu'on questionne comme un scénario de risque.
17:12C'est-à-dire qu'on voit l'AFD monter dans les sondages.
17:15Et l'AFD, ils ne sont pas de ce bord-là à faire des expansions budgétaires.
17:20Ils sont plutôt du bord de la cour de Karlsruhe.
17:27Et donc du coup, ça peut mettre un peu de bazar dans ce scénario qui a l'air bien huilé aux yeux de la politique allemande.
17:39On repart avec les mêmes CDU-SPD.
17:42CDU, CSU, d'ailleurs un ancien palieutenant, parce qu'il était un petit peu le vilain petit canard.
17:48Mais voilà, il est là, il est en place de devenir le nouveau chancelier.
17:52On verra ça. Comment vous regardez ça ?
17:54En fait, comme souvent sur les marchés, ce qu'on préfère, c'est que ça soit tranché.
17:58Donc là, ça va être tranché.
18:00Donc ça fera une incertitude en moins.
18:02Peut-être qu'une petite dynamique sur l'Europe.
18:06On peut espérer. Ça ne mange pas de pain d'espérer ça.
18:10Et c'est possible parce que je pense quand même que les CDU sont plus favorables à avoir une dynamique européenne un peu ancrée.
18:17Même s'ils sont évidemment Allemagne en tête.
18:21Je ne sais pas comment on dit « make Allemagne great again ».
18:23Je ne sais pas si on dit ça comme ça en allemand.
18:25Mais après, ils ont leurs problèmes.
18:27C'est-à-dire qu'en fait, ils ont deux problèmes structurels.
18:29C'est leur industrie au sens large et leur énergie là aussi au sens large.
18:33Donc ils ont ça à régler.
18:35Après, ce qui est possible, c'est que ça entraîne de grosses dépenses.
18:39Encore une fois, si on est sur le scénario classique, CDU et ses copains.
18:43Ce qui serait quand même peut-être un petit peu négatif pour les taux.
18:47Mais bon, on sait que c'est quand même un peu à la marge.
18:50Et puis ça aiderait à mettre un peu de liquidité sur le boule.
18:53Donc je pense que si c'est tranché proprement, de manière claire, ce qui n'est pas évident du tout d'ailleurs,
19:00on aura une incertitude en moins qui est quand même très pénalisante pour l'Europe.
19:04C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand on voit le chancelier allemand parler de l'avenir, ça fait un peu ridicule.
19:10Et effectivement, je comprends que les Américains, comme dirait mes enfants, ne le calculent pas trop.
19:15– Ils n'ont pas calculé grand monde là.
19:18– Oui d'accord, mais là particulièrement, c'est carrément passé au second plan.
19:23Donc là, on se retrouvera avec quelqu'un qui aurait un peu de poigne sur le pays.
19:28Peut-être relancer un peu deux, trois aspects européens.
19:31En particulier la défense qui va être un véritable sujet dans les deux ans qui viennent.
19:35– Et pourtant, Edmond, comme vous le disiez tout à l'heure,
19:38ça ne va pas changer radicalement la donne sur l'industrie, sur ce qui se passe en Chine ?
19:43– Le catalyseur pour l'économie allemande et pour l'économie européenne, c'est plutôt de l'extérieur.
19:50On parle de l'Ukraine, on parle des coûts énergétiques.
19:53Si les coûts énergétiques baissent un peu plus, c'est ça qui va nous aider
19:57pour relancer l'économie européenne à court terme.
20:00Ça n'a rien à voir avec les élections législatives en Allemagne.
20:03Ça ne va rien changer, franchement.
20:06– Il y a juste un point que je voudrais rajouter là-dessus,
20:09c'est peut-être que ça ne va rien changer, mais le marché,
20:11il a déjà un peu préempté les bonnes nouvelles avec ce quoi qu'il en coûte de l'armement.
20:19On a vu les valeurs de la défense cette semaine qui ont bondi.
20:23Olaf Scholz, je suis d'accord avec vous, samedi il est sorti en disant
20:28qu'on s'est un peu fait humilier par Vince, mais on va continuer
20:32à acheter de l'armement américain.
20:34Et pour autant, les valeurs américaines de la défense,
20:36elles ne font pas grand-chose jusque-là.
20:39Et en fait, ce qu'on voit, c'est que les parties traditionnelles
20:43qui sont pro relâchement de la règle d'or, le CDU et le SPD,
20:48ils sont en train quand même de baisser dans les sondages actuellement.
20:51Alors si c'est à la faveur des verts, on va pouvoir trouver un accord
20:55sur ce relâchement de la règle d'or.
20:58Mais il faut les deux tiers des votes, donc c'est quand même pas si facile.
21:02Et le marché a déjà préempté un petit peu.
21:05Super, l'Allemagne va enfin dépenser plus.
21:09Et là, désormais, on voit les taux allemands qui commencent
21:13à tirer un petit peu vers le haut pour anticiper davantage de déficit.
21:22C'est vrai qu'on est passé un scénario un peu catastrophe
21:25il y a encore quelques semaines sur l'Europe.
21:28Toutes les Etats-Unis, l'Europe était à jeter par la fenêtre.
21:31Il ne fallait surtout pas en avoir à un réalignement des planètes
21:34extrêmement rapide avec toutes les bonnes nouvelles très concentrées
21:37en allèves de temps très très faibles finalement.
21:40Est-ce qu'on n'est pas allé un peu loin justement dans l'optimisme,
21:43dans les lunettes roses ?
21:45Il y a un rattrapage, c'est sûr.
21:47On avait peut-être un peu aussi exagéré dans l'autre sens.
21:49Aussi, c'est quelque chose qui est troublant pour les investisseurs particuliers
21:54que je peux rencontrer. Je travaille avec des familles d'office, des trucs comme ça.
21:57Ils sont assez perturbés par une morosité européenne politique, économique,
22:03une espèce de flou comme ça, puis les humiliations permanentes que ce soit...
22:09Vous avez le French bashing, on a l'Europe bashing.
22:11Voilà, c'est ça. Ça fait un moment.
22:13Mais là, c'était quand même très marqué et on se disait
22:15il ne faut surtout pas investir dans ce pays-là.
22:17Et là, en huit semaines, grosso modo, peut-être un peu plus,
22:20ça a commencé en décembre, on a redécouvert les entreprises européennes...
22:23On vous explique que c'est l'efflut là tout à coup ?
22:25Il y a l'efflut, c'est sûr, mais il y a aussi des résultats
22:27parce que les entreprises européennes, celles qui ont beaucoup monté,
22:30il y en a eu pas mal qui étaient très en retard,
22:32quelques bancaires qui étaient très en retard, qui ont bien remonté.
22:35Et puis, il y a des entreprises qui sont très belles,
22:37qui ont des très beaux résultats, qui ont des très belles perspectives,
22:40qui sont sur des créneaux qui sont...
22:43On évoquait le Nouveau Nordiste tout à l'heure.
22:45Il y a des créneaux, il n'y a pas 50 000 boîtes dans le monde
22:47qui sont avec cette capacité-là.
22:49Il y a SAP en Allemagne, il y a des boîtes,
22:51il y a des Schneider, il y a des boîtes comme ça
22:53qui sont des leaders mondiaux sur certains points d'activité.
22:56Et on les a redécouverts en se disant, finalement,
22:58elles ne sont pas si mal.
23:00Et puis, surtout, si on regarde Nouveau Nordiste et Illili,
23:02vous avez d'un côté une boîte qui se paye 30 fois les résultats
23:04et une autre qui se paye, ça doit être 60 fois les résultats.
23:07Donc, pour faire la même chose.
23:09Après, on comprend que Trump, il va les taper.
23:11Mais il y avait ces écarts de valorisation.
23:13On a la même chose sur Total, des boîtes comme ça
23:15qui sont massacrées, enfin, massacrées,
23:17qui sont avec une valorisation assez basse en Europe.
23:19Donc, on a rattrapé un peu ça en se disant,
23:21finalement, les résultats ne sont pas si mauvais.
23:23Mais est-ce qu'il reste du...
23:25Du potentiel.
23:26Parce que là, on est à quelques encablures des records.
23:28On a fait record sur le, on le disait tout à l'heure
23:30avec Pauline, record sur le stock 50,
23:32record sur le 600.
23:34Donc, c'est plutôt pas mal.
23:35C'était pas la deuxième partie de l'émission ?
23:37Mais si, attendez, ça arrive.
23:39Moi, je crois qu'on en a mangé un gros bout.
23:41Et puis, on voit le marché américain.
23:43Tout le monde, beaucoup disaient
23:45que c'était un peu cher.
23:47Mais il faut regarder mécaniquement les choses.
23:49Je parle à des spécialistes de l'allocation d'actifs ici.
23:51Quand vous êtes sur des marchés très élevés,
23:53les perspectives de gains sont
23:55un peu plus faibles.
23:57Ou bien le risque, il monte un petit peu.
23:59Donc là, on est sur cette situation-là, un peu en Europe.
24:01On a fait, j'entendais tout à l'heure, vous disiez
24:03que peut-être, ça serait pas mal que l'année s'arrête aujourd'hui.
24:05On aurait des beaux résultats.
24:07Mais oui, c'est dommage, il reste 10 mois.
24:09C'est compliqué à vos clients, vous êtes un monétaire pendant 10 mois.
24:11Mais vous voyez,
24:13on est dans une situation qui est compliquée
24:15parce que les perspectives de résultats, de performances
24:17sur une allocation un peu diversifiée
24:19deviennent un peu plus difficiles.
24:21Quand vous êtes sur ces niveaux de marché américain,
24:23il va falloir aller chercher autre chose.
24:25Faire du sectoriel, faire des stockpicking.
24:27Ça devient plus complexe, forcément.
24:29On n'est plus sur une simple allocation
24:31où on se dit, je mets 40% d'oblique et ça va aller.
24:33Les obliques, c'est pareil, ça devient dur aussi.
24:35Il y a une situation qui est un peu plus complexe,
24:37je trouve, en ce moment.
24:39C'est un avis.
24:41Après, c'était très compliqué l'an dernier
24:43parce que tout était en train de baisser.
24:45Maintenant, c'est très compliqué parce que tout remonte.
24:47Chief Investment Officer,
24:49parce que vous avez à peu près les mêmes clients,
24:51Wealth Management.
24:53Vos clients se posent des questions.
24:55Bien sûr, ils se posent des questions
24:57parce qu'on a deux ans de performances
24:59fabuleuses,
25:01d'un côté.
25:03De l'autre côté, la plupart de nos clients
25:05sont conservateurs.
25:07Ils se posent la question,
25:09est-ce qu'il ne faut pas encaisser la plus-value ?
25:11Moi, je dis non.
25:13On reste investi.
25:15Même si on joue
25:17le jeu de suivi des tendances,
25:19les tendances restent plutôt haussières.
25:21On parle de l'indice Ressox 50.
25:23Je te rappelle quand même.
25:25On vient de toucher 5500 points
25:27qu'on a touchés pour la première fois
25:29en septembre 2000.
25:31C'est un peu comme au Japon.
25:33Ça fait 24 ans pour retrouver le même niveau
25:35qu'on avait en septembre 2000.
25:37C'est beaucoup.
25:39C'est beaucoup.
25:41Il faut être patient sur les marchés.
25:43On a vu le Japon, c'était pareil,
25:45c'était compliqué.
25:47Exactement.
25:49Si on regarde l'histoire du marché japonais,
25:51qu'est-ce qu'il se passait après ?
25:53On a touché les points,
25:55ça a accéléré.
25:57On risque d'accélérer encore plus vite
25:59à la hausse pour le Ressox 50
26:01Tout l'an dernier, ça a été très compliqué.
26:03Là, on est en bonne voie.
26:05On arrête.
26:07Vous dites non, il faut y aller.
26:09Il faut continuer.
26:11Delphine Arnaud,
26:13vous ne switchez pas tout en monétaire
26:15en attendant tranquillement que ça baisse.
26:17C'est une idée.
26:19On ne fait pas ça et on trouve toujours des idées.
26:21On vous en voudra si ça baisse
26:23après qu'on finit à 5% l'année.
26:25Non, on protège.
26:27Sur les actions européennes,
26:29il y a eu des vrais fondamentaux
26:31qui ont changé
26:33entre la fin d'année
26:35et ce début d'année.
26:37Des changements plutôt positifs.
26:39En début de saison de résultats,
26:41on attendait moins 3%
26:43de décroissance
26:45des profits
26:47pour les actions européennes,
26:49tirées par l'énergie bien sûr.
26:51Mais quand on enlève l'énergie,
26:53on avait maigrement un plus 3% de croissance
26:55des EPS pour l'Europe.
26:57On est même à plus 11%
26:59quand on enlève l'énergie.
27:01Donc en fait, on a eu des vraies bonnes
27:03publications
27:05du côté européen.
27:07On en a eu aussi du côté américain
27:09où on devait être
27:11à 11%.
27:13On est plutôt à 14%.
27:15Si on enlève l'énergie,
27:17on est même à 17% d'amélioration
27:19des bénéfices sur un an.
27:21Ce qui est encore plus formidable
27:23et qui fait qu'on doit rester investi
27:25c'est qu'on n'a pas eu de récession.
27:27On a eu une décroissance bénéficiaire.
27:29Et on est en train d'en sortir.
27:31Ce sont d'abord les Magnificent Seven,
27:33les 7 magnifiques,
27:35qui sont sortis de cette décroissance bénéficiaire.
27:37Et le reste est en train
27:39de suivre. Quand on regarde
27:41un an auparavant, on avait un écart
27:43de profit entre
27:45les 7 magnifiques et le reste
27:47de la cote du S&P 500
27:49qui était de 53%.
27:51Il y avait 53% de croissance en plus
27:53à aller chercher quand on allait chercher
27:55seulement 7 valeurs. C'est pour ça qu'on est allé
27:57plutôt l'an dernier faire
27:59de la gestion plutôt indicielle et aller chercher
28:01à jouer de cet effet
28:03de concentration. Là,
28:05sur la publication
28:07désormais, cet écart s'est resserré
28:09de 9%. Alors oui, il y a un
28:11ralentissement des 7 magnifiques.
28:13On est passé à d'autres thèmes dans le thème
28:15de l'IA. Plutôt les logiciels,
28:17plutôt le Big Data
28:19avec des utilisateurs
28:21de l'IA qui vont gagner en profitabilité
28:23comme les banques et le secteur
28:25de la santé. Mais il y a aussi
28:27tout un rattrapage de la cote.
28:29Avant la saison de résultat,
28:31c'était une étude Société Générale
28:33qui avait fait ça
28:35et ça nous interpellait. Ils avaient regardé
28:371500 entreprises du S&P
28:391500 pour avoir vraiment un panorama
28:41un peu large.
28:43Statistiquement, depuis un an
28:45arrêté au Q3, au 3ème
28:47trimestre 2024, il n'y avait
28:49que 50% des entreprises
28:51américaines qui arrivaient
28:53à améliorer leur résultat par rapport
28:55à un an auparavant.
28:57C'est ridiculement bas quand on pense que
28:59les Etats-Unis ont une croissance
29:01réelle de près de 3%
29:03plus une inflation de près de 3%.
29:05Ça fait 6% en nominal.
29:07Normalement, elles auraient dû voir au moins
29:09leur chiffre d'affaires augmenter de 6%.
29:11Et ces entreprises-là n'ont pas vu leur chiffre
29:13d'affaires augmenter non plus. Donc on attendait
29:15en fait ce rattrapage-là.
29:17C'est du fondamental qui est positif.
29:19D'accord. Donc on va avoir un rattrapage
29:21outre les Magnificent Seven
29:23qui ont tout capitalisé l'an dernier.
29:25Les fondamentaux côté tendance
29:27de long terme, on est sur un rattrapage
29:29de cette décroissance bénéficiaire.
29:31On a eu d'autres nouvelles aussi qui ont nourri
29:33ce rallye de début d'année.
29:35Les PMI ont été bons.
29:37Le ZOO est plutôt bon.
29:39On a l'impression aussi qu'on
29:41a l'économie qui
29:43donne des bons signes, notamment
29:45en Europe où on était un peu
29:47plus frileux.
29:49Oui. Je voulais juste
29:51donner la parole dans un instant.
29:53Juste un appartement parce qu'on a beaucoup
29:55parlé de la tech, mais la tech US.
29:57C'est vrai que la tech chinoise faisait grise mine
29:59ces derniers temps, ces dernières années. C'était vraiment
30:01le vieux petit canard. On voit des valorisations qui sont
30:03en train de remonter extrêmement fort en ce moment.
30:05L'acronyme BATX
30:07pour Baidu, Alibaba,
30:09Tencent, Xiaomi, ce sont toutes des valeurs
30:11qui sont en train de rattraper, qui ont fait
30:1330 ou 50 %, mais qui sont encore loin.
30:15Ils sont toujours très peu chers, honnêtement.
30:17Avant qu'Alibaba
30:19remontait ces derniers temps,
30:21ils se valorisaient à moins de 10 fois
30:23l'APE. Moins de 10 fois.
30:25Si on regarde Amazon de côté,
30:27comme l'Alibaba américain,
30:29je ne sais pas combien, 40 à 50 fois l'APE.
30:31Ça crée des différences
30:33en termes de valorisation parce que personne
30:35ne veut toucher les valeurs chinoises.
30:37Tout le monde a eu
30:39les doigts brûlés ces derniers temps.
30:41Non, non, non,
30:43non investissable.
30:45Peut-être à Essien,
30:47parce qu'on a vu un Jack Ma
30:49qui se fait embastiller
30:51du jour au lendemain.
30:53Il revient, il y a ce retour en grâce.
30:55Est-ce que c'est un catalyseur,
30:57le président chinois ?
30:59Il voit qu'il a besoin de cette tech chinoise
31:01avec le moment diptyque.
31:03Absolument, c'est aussi pour faire la guerre
31:05commerciale avec les Etats-Unis.
31:07Monsieur Trump,
31:09on est là aussi sur le plan technologique.
31:11On est même devant vous
31:13dans plusieurs choses
31:15avec DeepSeek,
31:17avec Alibaba, avec les large language models
31:19et on parle des véhicules électriques.
31:21Honnêtement, à part Tesla,
31:23qu'est-ce qu'ils ont aux Etats-Unis ?
31:25Rien du tout.
31:27En termes de fabrication des voitures automobiles,
31:29GM, Ford, catastrophiques.
31:31En Chine, l'Iraq,
31:33ils ont investi depuis 20 ans.
31:35Ils ont le meilleur fabricant de batteries électriques au monde
31:37avec ces ATL.
31:39Surtout, ils sont à un moment où,
31:41comme dans le vieux monde,
31:43au début des années 1900,
31:45il y a pléthore de constructeurs.
31:47Il y a plus de 150 constructeurs en Chine.
31:49Bien sûr, il n'y en a que quelques-uns qui vont survivre.
31:51Alain, je vous vois soupirer.
31:53Non, mais en fait,
31:55la tech s'est devenue un instrument
31:57de souveraineté.
31:59D'ailleurs, c'est un problème en Europe.
32:01On se rend compte qu'il n'y a plus rien.
32:03On n'a pas grand-chose.
32:05On a un peu de SAP, un peu d'écosystème.
32:07Oui, mais ce n'est pas à l'échelle.
32:09Et puis, ce ne sont pas des champions.
32:11Enfin, encore qu'SAP, si.
32:13Mais il n'y en a pas beaucoup.
32:15Et surtout, ils n'entraînent pas le reste.
32:17C'est-à-dire qu'en fait,
32:19il y a un phénomène d'entraînement
32:21qui joue sur les valeaux.
32:23On n'en parle pas trop,
32:25mais Nvidia, je crois que l'année dernière,
32:27ils ont dû acheter 200 entreprises.
32:29Ça donne une idée.
32:31Ils déposent des brevets dans tous les sens.
32:33On se pose la question de savoir
32:35si le budget de recherche
32:37n'est pas un peu important.
32:39On voit si leurs investissements en structure
32:41ne sont pas aussi importants.
32:43Pour revenir, on voit vraiment un problème de souveraineté.
32:45Et donc, la souveraineté chinoise
32:47est importante sur l'automobile.
32:49C'est devenu un vrai secteur aussi,
32:51puisque c'est devenu un secteur tech.
32:53En réalité, aujourd'hui,
32:55la manière de fabriquer des voitures en Chine
32:57ressemble plus à fabriquer un iPhone
32:59qu'à fabriquer des voitures à l'ancienne
33:01l'époque de la chaîne chez Renault-Boulogne-Biancour.
33:03On n'est plus là-dedans.
33:05On est sur des phénomènes d'assemblage
33:07qui sont extrêmement...
33:09Avec beaucoup d'électronique.
33:11Oui, très technologiques.
33:13En tant qu'investisseur,
33:15je suis d'accord,
33:17il y a des problèmes de valeaux.
33:19Les valeaux étaient probablement trop basses en Chine.
33:21Mais en tant qu'investisseur,
33:23moi, participer au développement
33:25de la souveraineté chinoise sur ces segments-là,
33:27ça ne me dit rien du tout.
33:29Parce qu'aujourd'hui,
33:31Xi Jinping a participé
33:33à une journée mondiale
33:35de l'IA en Asie
33:37où on a fait sortir
33:39Jack Ma, le pauvre.
33:41Je ne sais pas ce qu'il s'attendait à sortir à ce moment-là.
33:43Mais rien que pour ça,
33:45non.
33:47On avait peur de nos données
33:49maîtrisées par les Américains.
33:51Nos données maîtrisées par les Chinois,
33:53ça m'intéresse assez moyennement.
33:55Vous êtes très peu sur DeepSeek, finalement.
33:57Et Chajipiti non plus ?
33:59Oui, je suis sur
34:01les moteurs
34:03américains, parce qu'il y a un peu que ça
34:05aujourd'hui, mais effectivement,
34:07je n'ai pas testé encore.
34:09C'est de la politique
34:11derrière tout ça,
34:13ce n'est pas un segment qui m'intéresse trop.
34:15Je ne suis pas dans la situation.
34:17Il faut voir un truc,
34:19je ne suis pas dans la situation
34:21de mes confrères qui sont ici,
34:23qui ont des objectifs. Quand ils se comparent à un indice,
34:25c'est souvent un indice mondial, il y a des obligations
34:27dedans, c'est assez différent.
34:29Quand je discute avec des familles office,
34:31encore une fois, eux, ils n'ont pas de problème pour être
34:33à l'écart complètement de certains segments d'investissement,
34:35voire même de rester en cash,
34:37voire d'être avec 25% d'or.
34:39Ici, je ne pense pas que vos clients soient dans vos investissements.
34:41Peut-être qu'il y en a qui le sont en pratique,
34:43mais dans vos investissements, vous ne préconisez pas
34:4525% d'or.
34:47Ça ressemble plus
34:49à ce que pourrait faire un particulier, qui se trompe
34:51d'ailleurs assez régulièrement.
34:53Quand on regarde,
34:55on fait quand même des bêtises, mais on a besoin de vous.
34:57Justement, on ouvre notre page
34:59Allocations, chers amis, qu'est-ce qu'on fait ?
35:01Je sais que vous êtes sorté
35:03d'Elphine Arnaud, du comité stratégique
35:05d'allocations actives. Qu'est-ce qu'on fait pour
35:07cette année 2025 ? Je le disais après un très bon
35:09démarrage. Priorité
35:11aux actifs risqués, nous dit-on partout,
35:13sauf que là, on est quand même sur une progression
35:15assez fulgurante. Est-ce qu'on commence
35:17à réduire la voilure ? Que fait-on ?
35:19Nous, on a commencé à réduire la voilure.
35:21Fondamentalement, on reste très
35:23confiants sur les marchés, donc il faut rester investi.
35:25Par contre, il faut commencer à prendre
35:27un peu des profits, à être plus sélectif
35:29sur les entreprises et
35:31à protéger les portefeuilles
35:35contre
35:37un retour au réel
35:39de la part des marchés. Les marchés, ils ont vu
35:41beaucoup les bonnes nouvelles. Ils ont vu
35:43le cessez-le-feu
35:45sur l'Ukraine. En fait, on se rend compte
35:47que ça va plutôt
35:49ressembler à une capitulation.
35:51Ils ont vu qu'on était plutôt à l'écart des tarifs
35:53en Europe. Finalement, ça va quand même
35:55arriver
35:57tôt ou tard. Et puis, ils voient
35:59une relance européenne avec
36:01quoi qu'il en coûte de l'armement. Finalement,
36:03en fait, on se rend compte que ça pourrait être plus compliqué.
36:05Vous dites, attention, retour de bâton,
36:07mais quand on protège, ça veut dire qu'on achète de la protection.
36:09Après, il y a diverses... Parce que ça coûte cher
36:11aussi de se protéger.
36:13Le plus simple, c'est peut-être de prendre quelques positions
36:15et puis d'attendre un petit peu.
36:17Oui, c'est un vrai savoir-faire. Je vous le confirme.
36:19Nous, on a des fonds d'actions
36:21protégées qui font ça
36:23très bien et qui font ça depuis pas mal
36:25d'années, à la fois sur les
36:27US, à la fois sur l'Europe. Et donc, ça nous
36:29permet de rester investis
36:31en changeant un peu nos allocations,
36:33en nous tornant davantage vers ces fonds d'allocations
36:35protégées. On reste investis
36:37sur les marchés. Mais derrière, ce fonds-là,
36:39lui, il a de la protection avec
36:41une optimisation du coût de la prime. Et donc,
36:43du coup, en cas de choc de marché,
36:45on va amortir la baisse et ça nous
36:47permettra de revenir à meilleur compte.
36:49Le scénario qu'on anticipe,
36:51je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais
36:53février 2018,
36:55on avait eu, pour des raisons
36:57techniques, mais c'était aussi avec
36:59un environnement de tarifs,
37:01Trump... On avait eu un
37:03flash crash, un vol maguédon
37:05en février 2018.
37:07Et quand on regarde
37:09ces Bank of America, Goldman Sachs,
37:11ils ont tous leurs petits signaux
37:13de risques et de montées des risques.
37:15On a nos propres signaux, Fear and greed,
37:17etc. Et en fait, on voit
37:19qu'on commence à cocher
37:21pas mal de cases, comme quoi
37:23le marché est un petit peu complaisant
37:25et qu'on risque
37:27d'avoir un petit retour de
37:29bâton, un flash crash. On préfère
37:31prendre des mesures
37:33en amont pour pouvoir
37:35rentrer à meilleur compte plus tard.
37:37Et on verra ça dans deux jours avec nos experts
37:39marché dérivés. Mais c'est vrai que vous mieux acheter de la prime
37:41quand il y a peu de
37:43volatilité, ça coûte beaucoup moins cher.
37:45On se protège aussi chez
37:47BNP. Qu'est-ce qu'on dit aux clients ? On réduit
37:49la voilure en ce moment ? Non.
37:51Non, mais on regarde de très près parce que
37:53c'est vrai que tous les jours,
37:55il arrive quelque chose qu'il faut regarder de très
37:57très près, grâce à M. Trump.
37:59Voilà.
38:01Ce qui m'inquiète le plus, c'est
38:03bien sûr le
38:05secteur technologique aux États-Unis, parce que l'exposition
38:07côté investisseurs
38:09aux États-Unis reste quand même colossale.
38:11Et via les ETFs,
38:13avec les ETFs,
38:15même avec les ETFs, les vrais G qui m'inquiètent
38:17le plus. Et là,
38:19on parle de plus
38:21sur le secteur tech, sur les secteurs magnifiques, parce que
38:23tout le monde
38:25détient les mêmes
38:277 valeurs, en même temps.
38:29Et on a vu que ça a décalé vite avec
38:31DeepSea, avec 1000 milliards
38:33évaporés dans la nature.
38:35Donc on privilégie les autres secteurs, hors le secteur
38:37technologique pour l'instant, surtout aux États-Unis.
38:39D'accord. Quel secteur en particulier ? Industriel ?
38:41Oui, industriel, le secteur bancaire,
38:43où on peut voir peut-être
38:45un effet positif de
38:47réglementation. Donc c'est une des
38:49politiques de Trump, voilà,
38:51pour augmenter la productivité
38:53de l'économie américaine, et aussi bien sûr
38:55pour aider la croissance,
38:57enfin. Donc je pense que le secteur bancaire va
38:59en profiter. J'attends quand même
39:01une vague de consolidation,
39:03surtout dans le secteur bancaire régional.
39:05Il faut quand même rappeler
39:07qu'il y a entre 3000 et 4000
39:09banques régionales aux États-Unis.
39:11Moi je pense que ça, c'est pas du tout efficace.
39:13Pour avoir moins de banques,
39:15mieux capitaliser,
39:17même si on a déjà des bastonnements.
39:19On a déjà des bastonnements, mais c'est vrai
39:21qu'il reste énormément de petites banques régionales.
39:23Alain Pitus, quelle allocation on fait ?
39:25Vous qui regardez ça, au cordeau.
39:27Alors moi je pense que ce qui
39:29est intéressant, c'est ce qui s'est passé récemment
39:31sur pas mal de valeurs. On l'a vu régulièrement.
39:33Je voyais ICAT tout à l'heure,
39:35on en parlait, moins 10% aujourd'hui.
39:37Et je pense que ça milite pour garder du cash,
39:39c'est-à-dire se concentrer
39:41sur quelques secteurs qu'on va suivre.
39:43Moi j'ai en tête des secteurs plutôt
39:45long terme. Lesquels ? L'espace,
39:47le nucléaire, le quantique,
39:49des choses comme ça. Le quantique, c'est quoi ?
39:51Par exemple, c'est IonQ, c'est des valeurs
39:53comme IBM, des valeurs comme ça
39:55qui sont... Alors c'est des valeurs aujourd'hui
39:57qui ne gagnent pas d'argent avec le quantique, ou qui en gagnent
39:59très peu, on ne sait pas exactement. IBM
40:01n'est pas dessus. Mais quand il y a
40:03des gros pets de marché,
40:05avoir du cash, c'est un peu
40:07sniper, c'est-à-dire se dire... Par exemple, ce qui s'est
40:09passé sur NVIDIA,
40:11effectivement, il fallait peut-être un peu regarder et se demander
40:13ce qui se passait avec DeepSeek, etc. Mais si on regarde,
40:15ça a pratiquement récupéré tout.
40:17Vous avez vu que c'était les particuliers en partant,
40:19qui avaient racheté pour 500 millions de dollars
40:21extrêmement rapidement dans la chute ? Typiquement, oui.
40:23C'est le genre de choses
40:25qu'il faut faire, à mon avis. Avoir aussi
40:27de l'or, je pense que c'est une protection.
40:29C'est peut-être moins efficace qu'un fonds
40:31protégé.
40:33Effectivement, je pense que les protections,
40:35statistiquement, ça coûte assez cher.
40:37Je privilégierais vraiment l'idée d'avoir
40:39des fonds protégés qui le gèrent
40:41dans la durée de manière pertinente,
40:43qui vont
40:45amortir réellement ce qui peut se passer
40:47sur la volatilité. C'est quand même toujours intéressant.
40:49Mais garder ce cash pour vraiment
40:51être capable d'investir
40:53en ayant
40:55préparé son investissement.
40:57Parce que je pense que des paies de ce marché
40:59de 20% sur l'ensemble des indices,
41:01je ne le vois pas aujourd'hui. Par contre, une espèce de tournante
41:03comme ça sur quelques valeurs, ça peut arriver.
41:05Des craques valeur par valeur, c'est ce qu'on voit.
41:07Des réajustements.
41:09Après, c'est un peu bizarre, ça arrive.
41:11C'est brutal. C'est très brutal. C'est du moins 10,
41:13moins 15. Ça n'arrivait pas avant.
41:15Il faut être capable d'en profiter. C'est très difficile pour des
41:17professionnels qui sont avec des allocations qui sont quand même
41:19très contraintes. Mais pour des
41:21particuliers, ça peut avoir du sens.
41:23C'est vrai, vous avez raison. Hier, c'était Capgemini
41:25ou Eden Red.
41:27C'est des grosses valeurs du cash.
41:29Vous aviez Adyen l'année dernière qui avait quand même
41:31fait une grosse sous-performance
41:33sur quelques jours. Novo Nordisk avait
41:35baissé aussi sur quelques jours. Novo Nordisk, c'est 40%
41:37de baisse. Quand vous avez du cash,
41:39vous êtes capable de mobiliser sur des thèmes
41:41long terme. C'est vraiment des thèmes
41:43très longs. L'espace, c'est un thème
41:45qui est extrêmement intéressant
41:47pour l'avenir.
41:49Parce que sur les automobiles
41:51autonomes, ça va être
41:53déterminant d'avoir l'espace.
41:55On voit que l'Europe veut lancer aussi
41:57un concurrent à Starlink. On verra ce qui se
41:59passera. En tout cas, il y a une
42:01dynamique comme ça qui est faite et
42:03avec un coup du lancement de satellite qui s'est effondré.
42:05Il y a des choses à faire sur ce genre de
42:07thème.
42:09Le nucléaire, on voit bien que l'énergie, c'est un vrai sujet.
42:11Aujourd'hui, il n'y a pas grand-chose à
42:13faire autour du nucléaire parce qu'il y a beaucoup
42:15de ré-innovations et beaucoup d'investissements.
42:17Mais c'est des thèmes sur 4-5 ans
42:19qui devraient être intéressants à jouer parce que
42:21tout le monde va aussi, pour des raisons de
42:23suprématie géopolitique,
42:25vouloir avoir son énergie.
42:27Les Chinois sont aussi en train de se développer
42:29énormément sur ce genre de thème.
42:31Delfine Arnaud, sur cette nouvelle
42:33tendance, une méga tendance
42:35destructive, c'est des choses
42:37que vous regardez également, d'être
42:39peut-être un peu en avance de phase ?
42:41Oui, un peu en avance de phase. Pendant très longtemps,
42:43les thèmes à la mode, c'était un peu le haut de la pyramide
42:45de Maslow. On allait chercher
42:47du luxe, on allait chercher des choses
42:49dont on n'avait pas forcément un besoin,
42:51une nécessité immédiate, de façon
42:53vitale. Là, on a créé un fond
42:55qui va plutôt se recentrer
42:57sur le bas de la pyramide de Maslow
42:59et aller chercher les choses dont on a
43:01réellement besoin, sécuriser
43:03pour être résilient
43:05sur la sécurité
43:07alimentaire,
43:09l'échelle logistique,
43:11l'énergie,
43:13et de façon globale
43:15pour aller chercher à chaque fois
43:17les deux meilleurs acteurs
43:19dans la filière.
43:21D'ailleurs,
43:23sur la défense, il va
43:25plutôt aller chercher des valeurs
43:27de défense américaine
43:29dans Global Résilience.
43:31C'est quel fond ?
43:33Global Résilience.
43:35Pourquoi pas, une bonne thématique.
43:37Edmond Chin, voilà pour vous.
43:39J'aime bien plusieurs thématiques évoquées
43:41par Alain. Par exemple, le nucléaire,
43:43je suis complètement d'accord. Je pense que
43:45c'est évident, on a les Japonais
43:47qui malgré Fukushima en 2011
43:49qui redémarrent toutes leurs
43:51centrales nucléaires aujourd'hui. Mais toutes.
43:53Donc ils ont clairement dit
43:55on a besoin de ça parce qu'ils n'ont
43:57pas de pétrole, pas de gaz, pas de rien.
43:59Donc qu'est-ce qu'ils font ?
44:01Ils sont en train
44:03de redémarrer leurs centrales nucléaires.
44:05En Europe, pays par pays, on est en train
44:07de faire la même chose. Aux États-Unis, c'est clair
44:09qu'ils vont faire ça aussi.
44:11La Chine qui construit des centrales nucléaires
44:13à droite, à gauche, mais quasiment tous les jours
44:15et les Indiens qui arrivent aussi
44:17à faire la même chose.
44:19Sans parler de l'Arabie Saoudite,
44:21les Émirats. Donc pour moi,
44:23c'est une thématique claire, certaine,
44:25il faut y aller. Malgré la volatilité.
44:27Ce qui est intéressant aussi, je pensais que vous alliez
44:29parler de ça quand vous parliez de remonter
44:31par le bas, c'est l'énergie. Et ce qui est intéressant
44:33dans la thématique du nucléaire, c'est que ça
44:35concerne l'amont, l'aval
44:37et des filières entières.
44:39Et c'est intéressant parce que ça permet aussi
44:41les entreprises qui étaient un peu
44:43pas forcément à la pointe,
44:45de garder leur cœur de spécificité,
44:47d'être capables de gérer des infrastructures
44:49électriques, c'est quand même pas
44:51donné à tout le monde,
44:53et d'aller sur ce genre de thème.
44:55Ils savent gérer des projets à 10 ans,
44:57ce sont des projets très longs, donc ça c'est
44:59le côté intéressant. Et à côté de ça, vous avez une innovation
45:01monstrueuse autour des SMR aux États-Unis,
45:03autour de la fusion, qui sont aussi
45:05très porteurs. Alors là par contre,
45:07c'est un peu embêtant, c'est que les valorisations,
45:09c'est des valorisations
45:11décalées par rapport aux
45:13classiques qu'on a. C'est-à-dire que quand on raisonne
45:1520-30 fois les PE, là on est plutôt sur
45:17des choses qui sont à 400 fois les pertes.
45:19Donc bon, c'est parfois un peu
45:21exagéré. Mais
45:23c'est sur le moyen long terme. Enfin les gens qui ont fait du
45:25NVIDIA il y a 10 ans, ils s'en portent pas mal.
45:27C'est vrai. Effectivement, il y a aussi l'énergie
45:29dans la résilience.
45:31Bon, avec tout ça, on n'a pas eu le temps de parler
45:33de SG, mais de toute façon,
45:35maintenant on s'en fiche, puisqu'on sait que pour faire de la performance,
45:37il faut faire des armes, il faut faire
45:39du nucléaire, il faut faire plein de trucs. Il ne faut pas faire du cannabis.
45:41Si vous avez regardé le cannabis, c'est une catastrophe en bourse.
45:43Juste un mot sur l'ESG.
45:45Moi je pense qu'on revient à la réalité.
45:47C'est-à-dire que peut-être on était allé un peu loin
45:49sur la régulation. Et on revient sur le coeur
45:51du problème de l'ESG qui est
45:53lutter contre le réchauffement climatique. Et c'est ça
45:55l'enjeu. C'est communiquer sur les émissions
45:57de CO2 et on s'en portera pas plus mal
45:59pour les sociétés. D'accord. Et pas de cannabis alors ?
46:01Et le cannabis, non. Personnellement, je ne suis
46:03pas un grand consommateur.
46:05D'accord.
46:07En drogue, c'est mal. Et en bourse, ça ne marche pas du tout.
46:09Merci à nos trois experts du jour.
46:11Edmond Chin, BNP Paribas Wealth Management,
46:13Delphine Arnaud, des DRAM
46:15et Alain Pitou, Senior Advisor ESG.
46:17Même si on n'en parle pas beaucoup.
46:19Dans un instant, on passe au marché à thème.
46:31Marché à thème,
46:33on s'intéresse à une valeur,
46:35une analyse fondamentale avec Nicolas Ymarinov.
46:37Bonjour Nicolas. Bonjour Fabrice.
46:39Vous êtes gérant chez Clartemps Associés
46:41et avec vous,
46:43comme chaque mois, on s'intéresse à une valeur,
46:45à une valeur de la cote. On s'intéresse
46:47à une valeur, un ascensoriste. Aujourd'hui, c'est
46:49KONE. Oui, tout à fait.
46:51Donc c'est une entreprise qui
46:53devrait être assez bien connue
46:55par le grand public puisqu'il
46:57s'agit en effet d'un des quatre
46:59principaux acteurs au monde
47:01de la fabrication et
47:03l'installation d'ascenseurs et escaliers
47:05mécaniques. Il s'agit
47:07d'une société qui est basée en
47:09Finlande, créée en
47:111910.
47:13Sa création précède
47:15de peu l'indépendance du pays
47:17et donc ils sont dans
47:19l'activité des ascenseurs depuis la
47:21Première Guerre mondiale.
47:231910, il y avait déjà des ascenseurs ?
47:25Oui, c'est vrai. Oui, il y avait
47:27déjà. Mais eux, ils sont là-dedans
47:29depuis 1918,
47:31à peu près.
47:33Aujourd'hui, c'est une capitalisation
47:35plutôt moyenne en Europe, autour
47:37de 25 milliards d'euros
47:39et chiffre d'affaires à 11 milliards
47:41d'euros. Ils sont
47:43dans le monde entier
47:45avec une répartition
47:47géographique assez équilibrée entre les
47:49trois grandes zones.
47:51On ne le sait peut-être pas, mais c'est vrai que l'ascenseur, c'est tout
47:53simplement le moyen de transport le plus
47:55utilisé dans le monde. Et d'ailleurs,
47:57si on regarde, c'est vrai qu'on passe pas mal de temps dans
47:59l'ascenseur, surtout dans les grandes villes.
48:01C'est du transport
48:03à la verticale
48:05et c'est vrai que tout le monde en a besoin.
48:07Et ils sont dans l'horizontal aussi
48:09puisqu'ils font également des tapis roulants.
48:11Bien sûr. Si on regarde
48:13justement un petit peu l'historique de l'entreprise
48:15dont on a parlé, aujourd'hui on en est
48:17boursièrement, si on regarde
48:19un peu dans le détail, les ratios financiers,
48:21est-ce que c'est une société qui se porte bien ?
48:23Oui, donc
48:25sur la rentabilité
48:27et la croissance,
48:29la société a
48:31pâti
48:33de la crise
48:35immobilière en Chine, puisqu'ils
48:37y étaient très exposés
48:39jusqu'en 2020.
48:41Ils réalisaient plus d'un tiers
48:43de leurs revenus dans
48:45les nouveaux équipements en Chine.
48:47Donc aujourd'hui,
48:51ce pourcentage est tombé à 15%
48:53et même au niveau des profits,
48:55c'est retombé
48:57à 8% de leurs profits.
48:59Donc le groupe
49:01désormais sera
49:03moins dépendant de
49:05ce levier de croissance.
49:07Mais pour autant, les leviers
49:09sont assez nombreux
49:11puisque
49:13dans un groupe d'ascenseurs
49:15comme Conne, ou comme
49:17Otis ou Schindler, l'essentiel de la
49:19rentabilité provient de
49:21des revenus qui sont
49:23assez récurrents.
49:25Et également de
49:27ce qu'ils appellent modernisation.
49:29C'est toutes les interventions qui permettent
49:31de prolonger la durée de vie
49:33des ascenseurs.
49:35Tout ça, ça représente
49:3790% des profits et vous avez
49:39les nouveaux équipements qui sont
49:41beaucoup plus cycliques.
49:43C'est 40% des revenus mais seulement
49:4510% des profits.
49:47C'est intéressant parce que si on fait une comparaison,
49:49on a un peu un système, les ascenseuristes,
49:51comme la machine Nespresso ou l'imprimante,
49:53c'est-à-dire qu'on installe
49:55la cabine mais ensuite, vous l'avez dit,
49:57ce sont la maintenance qui coûte
49:59extrêmement cher. Les contrats sont souvent
50:01très bien ficelés pour des années et donc
50:03on a une prédictibilité du revenu, du chiffre d'affaires
50:05qui est assez forte sur cette activité.
50:07Oui, tout à fait.
50:09Ce qui est
50:11davantage un levier assez
50:13porteur pour eux, c'est que
50:15quand on regarde au niveau mondial, on a une base
50:17installée de 25 millions
50:19d'unités.
50:21Sur ce nombre, vous avez
50:23quasiment la moitié qui ont plus de 15 ans.
50:25Cela nécessite
50:27une intervention encore
50:29plus régulière ou même carrément
50:31de la rénovation.
50:33Tous les uns, il n'y a que 3% de ce
50:35parc qui est
50:37renouvé.
50:39Par conséquent,
50:41les revenus de maintenance
50:43et de
50:45rénovation
50:47croissent à 2 chiffres,
50:49de 9 à 15%.
50:51En Europe,
50:53tout cela
50:55varie beaucoup selon la géographie.
50:57En Europe, nous avons 3 quarts du parc
50:59qui a plus de 15 ans.
51:01Même en Chine,
51:03où les installations sont plus nouvelles,
51:05mais un nombre d'unités
51:07a plus de 15 ans.
51:09On est proche de l'Europe aujourd'hui.
51:11Le parc chinois vieillit également.
51:13Il va devoir se rénover.
51:15Vous l'avez dit tout à l'heure,
51:17les nouveaux ascenseurs n'échappent pas
51:19à l'innovation et à la digitalisation
51:21avec des choses très modernes.
51:23On voit de plus en plus d'écrans,
51:25d'informations et on a même
51:27une cabine qui devient communiquante.
51:29Oui, tout à fait.
51:31On est
51:33à la pointe dans les nouvelles
51:35technologies, ce qui leur permet
51:37d'avoir un taux de rétention
51:39assez élevé, plus de 90%.
51:41Le taux de conversion,
51:43c'est-à-dire
51:45les clients qui ont converti
51:47depuis l'achat de nouveaux
51:49équipements vers les services,
51:51c'est
51:53autour
51:55de 70-75%.
51:57Ce qui est plutôt élevé
51:59pour l'industrie.
52:01Nous estimons
52:03qu'aujourd'hui, une fois
52:05que le vent contraire
52:07des nouveaux
52:09équipements en Chine
52:11commence à peser
52:13moins, puisqu'ils ont
52:15eu une baisse à deux
52:17chiffres
52:19en Chine
52:21depuis 2020,
52:23la croissance organique
52:25va réaccélérer,
52:27parce que la maintenance
52:29et la rénovation
52:31sont
52:33assez résilientes.
52:35Ensuite,
52:37on voit même que
52:39dans les pays riches, la construction
52:41commence à se stabiliser.
52:43Les données
52:45de construction neufs se stabilisent en Europe
52:47et aux Etats-Unis.
52:49On est sur un point de réaccélération
52:51de la croissance.
52:53Sur les marges,
52:55on est retombé
52:57vers les 11%.
52:5911% de marge ?
53:01Versus, on était mieux avant ?
53:03Oui, on était autour
53:05de 15-17% avant.
53:07Avec
53:09une progression
53:11de la croissance et des volumes,
53:13amélioration du
53:15niveau de prix,
53:17nous estimons qu'on peut
53:19tabler sur une croissance à 10%
53:21des profits d'ici 2030.
53:23Nicolas, vous nous avez bien expliqué
53:25les forces de cette entreprise.
53:27Est-ce qu'il y a des faiblesses ? On pense
53:29notamment à cette concurrence.
53:31C'est vrai que c'est un marché très concurrentiel.
53:33Est-ce qu'il y a d'autres faiblesses ?
53:35Oui, sur les concurrents.
53:37Il y a trois concurrents principaux
53:39qui ont une présence mondiale.
53:41Il s'agit d'Utis,
53:43qui est le pionnier des ascenseurs.
53:45On trouve également Schindler,
53:47un acteur suisse. Ce sont des entreprises
53:49cotées. Tyssen,
53:51en Allemagne. Ils ont à peu près une taille
53:53équivalente, les quatre
53:55commandes, deux tiers
53:57des nouveaux équipements.
53:59Au niveau des services,
54:01il y a beaucoup plus
54:03de petits acteurs.
54:05Là, c'est les acteurs indépendants
54:07qui peuvent leur tailler
54:09des croupières.
54:11Maintenant, c'est vrai qu'au niveau
54:13technologique, nous estimons
54:15qu'il n'y a pas un écart
54:17assez net
54:19en termes de contenu
54:21entre les quatre
54:23acteurs principaux.
54:25En effet, on voit que
54:27les quatre prennent des parts de marché auprès des indépendants
54:29année après année grâce à
54:31leur service
54:33de qualité supérieure
54:35et capacité technologique
54:37à fraude contenu digital.
54:39D'accord. Boursièrement,
54:41où est-ce qu'on en est ?
54:43Est-ce que c'est le moment d'investir si on regarde la courbe ?
54:45Boursièrement,
54:47on est
54:49assez bas
54:51par rapport au pic
54:53puisque le titre était
54:55assez entouré entre
54:572010 et 2020
54:59puisque c'était parmi les quatre acteurs
55:01celui qui était le plus exposé au marché chinois,
55:03qui était le marché le plus dynamique.
55:05Depuis, le titre a
55:07corrigé de 25-30%
55:11avec le poids de la Chine
55:13qui a bien entendu reculé.
55:17Nous estimons
55:19qu'à partir
55:21d'aujourd'hui, avec la visibilité
55:23qu'on a sur la modernisation
55:25des équipements,
55:27ça pourrait
55:29également être un gagnant
55:31d'une reprise cyclique
55:33en Chine, puisque nous voyons
55:35que le gouvernement chinois essaie de stimuler
55:37le marché immobilier
55:39même si nous ne nous tablons pas
55:41sur une reprise
55:43de cette géographie, mais ça pourrait
55:45être en plus.
55:47Très bien. Conné,
55:49peut-être à regarder, à mettre
55:51en portefeuille. Un petit mot
55:53sur le soutien de votre société,
55:55Clartan Associés, vous êtes spécialiste
55:57de moyenne valeur, c'est difficile à dire
55:59parce qu'elle fait quand même 25 milliards,
56:01vous nous avez dit de capitalisation,
56:03c'est vrai qu'on est loin des gens américains.
56:05Chez Clartan, vous travaillez spécifiquement
56:07sur ces dossiers, comment vous faites
56:09votre analyse de ces valeurs, comment vous les choisissez ?
56:11Nous choisissons
56:13des entreprises
56:15qui ont un avantage
56:17concurrentiel assez net
56:19et puis
56:21nous sélectionnons
56:23des sociétés qui grâce à cet avantage
56:25peuvent
56:27bénéficier d'un pouvoir de prix
56:29supérieur à leur concurrent,
56:31gagner un part de marché
56:33et donc dégager
56:35une rentabilité sur front propre
56:37supérieure à la moyenne.
56:39Donc on cherche des sociétés
56:43qui retournent sur front propre
56:45autour de 15%, donc
56:47créatrices de valeur sur le long terme.
56:49C'est important
56:51d'avoir ces sociétés créatrices de valeur
56:53donc aujourd'hui, le cas connaît,
56:55la sensoriste au milieu des autres
56:57mais qui pourrait profiter du rebond en Chine.
56:59Voilà ce qu'on pourrait dire en tout cas
57:01sur cette plainte marché pour ce jour-ci.
57:03On se retrouve.
57:05Un grand merci à notre invité
57:07Nicolas Imarinov, gérant
57:09chez Clartan Associé. Quant à nous,
57:11on se retrouve dès demain sur Smart Bourse.
57:13Très bonne soirée à tous.