Mardi 18 février 2025, SMART BOURSE reçoit Matthieu Barriere (Responsable de l'allocation d'actifs, ODDO BHF AM) , Gérald Grant (Associé et Directeur Délégué en charge de l’allocation d’actifs et de la sélection de fonds, Fundesys) et François Chaulet (Président, Montségur Finance)
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00:00Et comme tous les soirs, trois experts sont avec nous en plateau pour décrypter ce qui se passe sur les marchés.
00:16On est ravi d'accueillir Mathieu Barrière. Bonsoir Mathieu.
00:19Mathieu, vous êtes responsable de l'allocation d'actifs chez Odo BHF Asset Management.
00:24Merci de nous rejoindre en dernière minute à vos côtés.
00:28Et on est ravi d'accueillir François Chollet. Bonsoir François.
00:30Bonsoir Fabrice.
00:31Le président de Montségur Finance. Tout va bien chez Montségur ?
00:34Très bien, on fait une très belle année et pourvu que ça dure.
00:37Très bon début d'année.
00:40On vient de refaire l'année 2024 en un mois et demi.
00:43On s'arrête là, tout simplement.
00:46Pourquoi pas ?
00:47On s'en contente, on a un 12% sur le cac, c'est déjà pas mal.
00:50Et enfin, on accueille Gérald Grande. Bonsoir Gérald.
00:54Bonsoir Fabrice.
00:55Vous êtes directeur associé chez Fondezis. Que fait Fondezis ?
00:58Fondezis, c'est une plateforme informationnelle qui accompagne des cabinets de gestion de patrimoine
01:03et des sociétés de gestion dans la sélection de fonds et y compris dans l'allocation d'actifs.
01:08Vous vous imaginez plutôt sur les cabinets des sociétés de gestion, des gens brillants,
01:13comme ici Grégoire, qui n'ont pas besoin de nous.
01:16D'accord, mais attendez, on en a quand même besoin puisque vous sculptez tous les fonds.
01:19Ils sont nombreux sur la place pour sélectionner les meilleurs.
01:22C'est vrai qu'on n'a pas présenté, à ce qu'on présente encore, Odo BHF,
01:25à cette management société de gestion, à la fois en France, en Allemagne,
01:30une belle société, dans le top européen,
01:33qui gère maintenant la gestion d'actifs d'un peu plus de 60 milliards d'euros
01:39et un groupe qui continue de se développer avec les deux principales jambes,
01:43France et Allemagne, et puis de la croissance un peu partout en Europe.
01:47Alors ça tombe bien, Mathieu Goussoyeux, France et Allemagne,
01:50ça fait une parfaite transition pour, effectivement, l'actualité politique,
01:53ce sont ces élections en Allemagne.
01:55Est-ce que c'est un tournant pour l'Europe ?
01:57Alors évidemment, on a cette grande coalition un peu traditionnelle qu'on connaissait,
02:02CDU, CSU, mais on a surtout l'inquiétude de l'AFD,
02:07ce parti d'extrême droite, Allianz für Deutschland.
02:10C'est vrai qu'il pourrait être le trubillon.
02:14Je pense que vous en discutez avec vos collègues allemands.
02:17Qu'est-ce qu'ils en disent, justement ?
02:19Le scénario principal, ça reste celui d'un report de la coalition existante,
02:23CDU, CSU, les Verts et les Socialistes, un peu plus marginalisés
02:27qui perdent le pouvoir au sein de la coalition.
02:29Effectivement, il y a une très forte poussée de l'AFD
02:32qui, des fois, au niveau local, tend la main, pour l'instant,
02:36avec peu de succès, mais parfois quelques succès, à la CDU, CSU.
02:41D'autres incertitudes dans l'élection,
02:45notamment le système électoral allemand,
02:47qui a un seuil de 5% pour être présenté au Bundestag,
02:51avec des partis à gauche, mais aussi au centre,
02:55le FDP, les libéraux, qui sont vraiment à la limite de seuil.
02:58Donc une vraie question, les libéraux peuvent-ils survivre au Bundestag ?
03:02Et à ce moment-là, il peut y avoir des jeux d'Allianz
03:05qui sont un peu plus compliqués, entre les trois principaux partis
03:08dans la répartition des postes, et qui pourraient repousser
03:11la formation et la mise en œuvre de réformes dont l'Allemagne
03:15aurait besoin, notamment en termes de relance publique.
03:18Oui, de relance budgétaire, c'est ce qu'on attend un petit peu,
03:21qu'on desserre, peut-être, ces cordons de la Bourse,
03:23pour qu'on mette un peu plus d'argent dans l'économie.
03:25C'est ce qui manquerait, c'est ce qu'on attend ?
03:27C'est ce que les marchés attendent.
03:30On a déjà évoqué la bonne performance du CAG depuis le début de l'année.
03:34C'est aussi le cas du DAX, après une année qui, elle,
03:36n'avait pas été très difficile, l'année précédente.
03:41C'est vrai que l'économie allemande souffre, mais le DAX a affiché
03:44une très bonne performance l'an dernier, on était à 20%,
03:46tiré, là aussi, peut-être, par deux magnifiques, Siemens et SAP.
03:50Mais est-ce que ça se poursuit pour cette année ?
03:53Pour l'instant, sur SAP, ça continue.
03:57Siemens, on a eu un peu plus de flottement, mais c'est vrai
04:01qu'il y a eu un assez fort changement de la cote allemande.
04:05On continue de voir le secteur automobile qui, au mieux,
04:09est stable quand il ne souffre pas, mais son poids est maintenant
04:13drastiquement réduit au sein du DAX.
04:15Par contre, en termes de bassins d'emploi, notamment pour les bastions
04:19électoraux CDU ou CSU, c'est évidemment une problématique
04:24assez majeure. Et tout ça dans un contexte où on a Ursula von der Leyen
04:32qui, à la tête de la Commission européenne, doit aussi traiter
04:35la réception du rapport Draghi, qui pousse pour plus de dérégulation,
04:40pas mal de discours pour, on va dire, un peu moins réprimer
04:43le secteur automobile dans son ensemble.
04:45Bref, des jeux de pouvoir et de négociations qui interagissent
04:49les uns avec les autres. Donc, une issue simple des élections allemandes
04:54et des décisions rapides seraient bienvenues.
04:56On attend ça avec impatience. C'est vrai qu'il y a ce flottement
04:59qu'on avait connu aussi en France l'an dernier. C'est un facteur
05:01d'incertitude pour les marchés. On n'aime pas ça.
05:04Un modèle économique allemand qui a longtemps été tributaire du gaz russe,
05:07ça s'est effondré. Bon marché. Et puis, les exportations vers la Chine,
05:11c'était les deux moteurs un petit peu en panne.
05:13Là, c'est vrai que, François Chouinard, on a cet espoir de cesser le feu,
05:16sinon de paix pour l'instant, dans le conflit russo-ukrainien.
05:19Et puis, la Chine qui commence peut-être à se réveiller.
05:22Quelle est votre vision, justement, sur ces prochaines élections ?
05:25Est-ce que ça pourrait faire bouger les lignes ?
05:26C'est vrai que, si on regarde le marché aujourd'hui,
05:28on est revenu sur des niveaux où on a déjà intégré une bonne partie
05:31des bonnes nouvelles. On a intégré le fait que les tarifs appliqués à l'Europe
05:37seraient un peu moins élevés que ce que l'on pourrait craindre.
05:41On a intégré le fait qu'il y avait une possibilité de cesser le feu
05:44avec une probabilité d'une échéance proche qui avait été promise
05:48par le président élu Trump au terme de deux mois. On n'est pas loin.
05:53Et dans le sentiment que le marché a un peu joué un certain nombre
05:56de ses éléments, les élections allemandes sont aussi un élément déterminant.
06:00Même si je partage l'avis, ce n'est pas discriminant sur la capacité
06:04de changer de pied sur une politique économique qui a jusque-là été
06:09un peu en attente de décisions politiques qui ne sont pas arrivées.
06:14Je crois que c'est difficile, quand on est l'Allemagne,
06:17d'exister bien avec un Yen à un niveau aussi dévalué.
06:21Je crois que c'est difficile d'exister avec une Chine aussi compétitive
06:25sur ces métiers clés. C'est vrai que c'est une difficulté.
06:29Pourtant, le marché le considère comme plutôt derrière nous
06:33en privilégiant des secteurs et des dossiers qui, eux, s'en sortent très bien.
06:38On parle de l'industrie énergétique, on parle effectivement de l'SAP
06:42qui fera partie des géants de la tech européenne, assurément.
06:46C'est un des géants européens.
06:48C'est le géant européen de la tech.
06:50On n'a pas d'autres, à part Dassault Systèmes peut-être en France,
06:53mais qui est encore dans un cran en dessous.
06:56On a des marchés qui vont très vite à intégrer les bonnes nouvelles
07:00et qui regardent, je dirais, les mauvaises avec un peu de dédain.
07:05Est-ce qu'on n'est pas en zone de surachat ? C'est un peu la question.
07:08Je plaisantais un peu en disant qu'on avait fait l'année,
07:11mais ce n'est pas loin d'être vrai.
07:13On a l'impression qu'on a fait le plan.
07:15C'est un petit plateau de réalignement des planètes,
07:18ou de recrutement européen.
07:20On a l'impression qu'on a eu presque toutes les bonnes nouvelles, finalement.
07:23En faisant des questions, est-ce qu'il reste un peu d'énergie pour continuer ?
07:27Je pense effectivement qu'on pourrait aller,
07:29en tout cas dans le cadre d'un cessez-le-feu en Ukraine,
07:32franchir des sommets et les battre.
07:35Ça, ça me paraît assez probable.
07:38On a des segments qui sont enfin repartis, je dirais.
07:43Je pense notamment aux small et mid-cap européennes.
07:46On a fait une année dernière qui était plutôt intéressante,
07:48parce que c'était une des premières années où il n'y avait pas une réelle sous-performance
07:51de cette classe d'actifs.
07:53On démarre très bien l'année.
07:55Ça, ça peut se poursuivre, parce que la sous-performance était tellement criante
07:58que je crois qu'il y a encore du potentiel.
08:01Et puis, dans les paris que j'avais énoncés sur ce plateau,
08:05qui étaient nos petits jokers d'allocation,
08:08on avait mis la Chine.
08:09C'était un peu courageux.
08:11Et puis, on a fait 40% de hausse, donc ça devient moins.
08:14Maintenant, c'est peut-être un moment un peu crucial de savoir
08:18si on peut poursuivre comme ça.
08:20C'est 12 milliards la tech chinoise aujourd'hui.
08:25Ça veut dire que c'est existant par rapport aux géants américains.
08:29On n'est pas si loin que ça.
08:31Et c'est un rattrapage qui a été fulgurant.
08:34Donc ça, c'est quelque chose qu'on peut noter.
08:36Est-ce qu'il est terminé ? Je ne pense pas.
08:38On a des signaux politiques très encourageants.
08:40On a fait un très beau parcours.
08:42Finalement, on a l'impression qu'on a les canards boiteux d'hier.
08:45Vous l'avez cité, Small et Mid Cap, la Chine, l'Europe
08:48qui étaient vraiment dans les profondeurs.
08:50J'en ai trouvé un dernier que j'avais mis en fin d'année
08:54un peu à l'honneur.
08:56C'est tout ce qui est foncières cotées européennes.
08:59Pour le parcours aussi, 20 à 30% d'augmentation.
09:01Oui, on est loin du compte.
09:03On a encore des décotes autour de 30% sur la valeur du patrimoine.
09:07Et on a eu des publications qui étaient plutôt rassurantes,
09:09que ce soit des foncières commerciales,
09:11un certain nombre de foncières de bureaux aussi.
09:13On a eu Gécina qui a fait une jolie publication rassurante.
09:16C'est simplement pour dire que cette décote,
09:18elle existait parce qu'on avait des craintes sur la solvabilité
09:20puis sur la valeur du patrimoine.
09:22Et qu'on a plutôt en fin d'année des messages rassurants
09:24sur ce patrimoine.
09:26Donc on a le sentiment qu'on pourrait avoir
09:28une réduction de ces décotes aussi.
09:30Donc voilà les trois petits tilts que j'avais donnés en fin d'année.
09:33Et qui commencent pour certains...
09:35Vous nous donnerez vos prévisions pour la suite en quelques instants.
09:37On va entendre également Gérald Grand de la Fondezis.
09:39Vous qui regardez ce qui se passe effectivement
09:41sur l'ensemble des marchés à travers les fonds.
09:44On a le sentiment aussi qu'on a un retour des flux
09:46très net en Europe depuis ce début d'année, Gérald.
09:49Oui clairement, il y a un retour des flux.
09:51Ça permet d'alimenter un momentum qui est très favorable
09:53à l'Europe depuis le début de l'année.
09:55Et ça avait déjà commencé d'ailleurs un peu en décembre.
09:57Je ne vais pas rajouter à ce qu'a dit Mathieu sur l'Allemagne
09:59parce que ça a déjà été bien évoqué.
10:01Peut-être un point quand même sur l'Allemagne.
10:03C'est qu'on a quand même une économie
10:05qui reste malgré tout très cyclique.
10:07On a parlé de l'automobile, l'industrie évidemment,
10:09la chimie et tout ça.
10:11Dans un contexte où l'économie européenne
10:13quand même est à la peine
10:15par rapport à d'autres économies dans le monde
10:17et notamment par rapport aux Etats-Unis.
10:19Il y a quand même...
10:21On peut se poser la question effectivement
10:23est-ce que le DAX n'a déjà pas joué un petit peu
10:25ces élections qui...
10:27Ça a été important de le répéter tout à l'heure par Mathieu
10:29qu'il faut que ce soit assez rapide
10:31au niveau de la mise en place de la coalition.
10:33Ce n'est pas quelque chose qui traîne un peu trop en longueur
10:35parce qu'on pourrait être un peu remis en question
10:37sur est-ce que ça va être vraiment
10:39quelque chose de très positif.
10:41Ce qu'il faut dire aussi c'est que si les marchés
10:43ont remonté autant c'est parce que
10:45de nombreux intervenants depuis des mois
10:47disent ah oui mais l'Europe c'est pas cher.
10:49Alors moi ça fait 25-26 ans que je fais ce métier
10:51j'ai entendu des tas de trucs qui n'étaient pas chers
10:53c'est pas pour autant que ça remonte.
10:55Mais là il y a des éléments qui arrivent, le momentum
10:57mais aussi le fait que ça s'essouffle peut-être un peu
10:59sur l'envie d'aller acheter des Etats-Unis
11:01dont l'indice en tant que tel paraît cher
11:03même si on ne va pas disserter, on l'a déjà fait
11:05par le passé sur ce plateau, des différenciations
11:07sectorielles, des quelques
11:09Mac 7, Batman, peu importe comment on les appelle
11:11mais il faut savoir qu'aujourd'hui
11:13il y a effectivement l'effet
11:15élection qui est rentré, il y a
11:17cet effet valorisation où on se dit il y a peut-être
11:19des choses à faire sur certaines belles valeurs qui ont été
11:21un peu massacrées à un moment ou en tout cas
11:23qui n'ont pas progressé et le troisième
11:25élément, ça a été aussi un peu évoqué, c'est
11:27la diminution de la prime de risque
11:29géopolitique et politique tout court
11:31politique parce que même si ce n'est pas
11:33royal en ce moment en France, il y a
11:35un poil plus de stabilité, en tout cas il n'y a pas une motion
11:37de censure qui est votée toutes les trois semaines
11:39depuis le nouveau gouvernement Bayrou
11:41est-ce que ça va tenir, on verra
11:43mais en tout cas déjà ça se stabilise un tout petit peu
11:45ce qui ne résout pas tous les problèmes et puis sur
11:47la géopolitique effectivement, ce que vous avez
11:49évoqué sur le conflit russo-ukrainien
11:51clairement ça peut détendre
11:53la prime de risque géopolitique
11:55qui pèse sur l'Europe même si
11:57pour être clair aujourd'hui
11:59si je peux me permettre, l'Europe est un peu le sous-traitant
12:01des Etats-Unis dans cette
12:03paix qui est en train d'être négociée
12:05entre Russes et Américains
12:07Mais alors justement, est-ce que ce n'est pas en train de changer
12:09on voit que le monde est en train de s'organiser
12:11un petit peu sans nous
12:13C'est pas la première fois
12:15mais là on parle peut-être d'un sursaut
12:17notamment sur la défense, en tout cas on voit que
12:19les budgets vont être
12:21peut-être augmentés
12:23notamment peut-être en Allemagne également
12:25Quel est votre vision ? Est-ce qu'on a une carte à jouer ?
12:27Une carte européenne ? Est-ce que les Européens
12:29on sait que souvent en temps de crise on a tendance quand même à réagir
12:31on l'a vu avec le Covid
12:33donc est-ce que là aussi on peut créer une
12:35véritable Europe de la défense ?
12:37Alors les possibilités
12:39scientifiques justement là
12:41la question
12:43ce sont aussi les possibilités
12:45budgétaires
12:47C'est d'ailleurs assez intéressant de voir
12:49la réaction des marchés
12:51ces derniers jours on a vraiment
12:53des mouvements assez similaires
12:55ou plutôt complètement opposés
12:57entre l'évolution du prix
12:59la surperformance des valeurs de la défense
13:01et puis pour rentrer un peu dans la technicité
13:03la pente
13:05des taux allemands
13:07et tout ça on revient sur cette notion
13:09de rapport Draghi
13:11La pente des taux allemands, expliquez-nous
13:13C'est-à-dire que finalement
13:15on avait des taux allemands de très long terme
13:17qui sont à des rendements
13:19assez peu élevés parce que l'Allemagne émettait peu
13:21et puis on peut avoir des marchés
13:23où on pense que les anticipations sont rationnelles
13:25que les taux d'intérêt long dépendent des anticipations
13:27des taux d'intérêt court sur long terme
13:29en pratique ça reste un marché avec de l'offre
13:31de la demande pour du papier
13:33et le fait de se dire qu'on aura peut-être
13:35de la relance militaire en Europe
13:37ça passerait par
13:39c'est conditionné par
13:41une relance budgétaire
13:43et plus d'émissions de dette en Allemagne
13:45et une des manières d'investir
13:47un peu technique
13:49cette hypothèse de la relance européenne
13:51c'est de ne pas trop s'exposer
13:53au segment le plus long du côté
13:55obligataire
13:57Les effets à long terme c'est quoi ?
13:59Ça pourrait monter les primes ?
14:01Ça peut faire
14:03un regonflement
14:05des primes de terme, plus de papier
14:07que d'acheteurs naturels de papier
14:09sur le segment long obligataire
14:11et
14:13à contrario par contre faire aussi souffrir
14:15quelques valeurs parce qu'on a évoqué
14:17la charté des actions européennes
14:19en relatif aux actions américaines
14:21notamment en termes de primes de risque
14:23plein de métriques qui disent qu'elles sont peu chères
14:25ça a déjà été évoqué
14:27parce que c'est peu cher que ça remonte immédiatement
14:29néanmoins une remontée forte
14:31des taux d'intérêt long
14:33ça peut peser sur d'autres compartiments de la cote
14:35l'immobilier a bien fonctionné
14:37notamment en bureau, notamment en France
14:39c'est moins le cas depuis le début de l'année
14:41par exemple sur les foncières allemandes locatives
14:43ça peut peser aussi sur d'autres secteurs
14:45Est-ce qu'on pourrait imaginer
14:47un grand emprunt pour la défense
14:49comme on avait fait par exemple pour le Covid
14:51on avait mis quelques centaines de milliards tous ensemble
14:53une solution ?
14:55Oui, est-ce que ce sera dans les temps, je ne sais pas
14:57se pose cette question aussi du timing
14:59parce qu'on a beau emprunter
15:01créer des capacités de défense
15:03ça ne se fait pas du jour au lendemain
15:05on a vu M. Breton qui a été chargé
15:07de cette mission pendant
15:09quelques années raconter
15:11à quel point il avait réussi à consolider
15:13l'industrie de la défense européenne
15:15bon, effectivement
15:17on produit 2 millions d'obus chaque année
15:19est-ce que c'est suffisant
15:21c'est en tout cas un rattrapage
15:23on existe un peu
15:25mais est-ce que ça suffit, je ne suis pas certain
15:27et est-ce qu'à court terme on aura le temps
15:29avant une trêve de consolider
15:31cette défense, ça me parait être un sujet
15:33un peu hasardeux, les Etats-Unis sont bien partis
15:35pour nous couper l'arbre sous le pied
15:37Oui, et ils poussent déjà leur pion
15:39sans nous
15:41Je pense que ce qu'on a vu ces derniers jours
15:43c'est vraiment un
15:45putsch des Etats-Unis
15:47sur la façon
15:49dont l'Europe doit organiser sa défense
15:51en la poussant à dépenser
15:53plus, et ce n'est pas nouveau, ça fait un moment
15:55que Donald Trump réclame
15:57avant qu'il soit même de nouveau réélu
15:59que l'Europe dépense plus avec ces fameux
16:015% de budget
16:03je pense que là
16:05on est en train d'y aller tout droit et on n'aura pas le choix
16:07sauf à se dire qu'on veut peut-être
16:09quitter l'OTAN, ce qui ne me semble pas être
16:11une option pour le moment pour les Européens
16:13à noter d'ailleurs qu'hier la réunion
16:15à l'Elysée, il n'y avait pas tous les représentants
16:17européens qui étaient présents d'ailleurs
16:19pour la parenthèse, donc
16:21l'Europe de la défense, moi elle me semble encore bien
16:23loin malgré tout, malheureusement
16:25Hypothétique de l'Europe de la défense
16:27Mathieu Ballard, vous vouliez ajouter quelque chose ?
16:29Alors justement
16:31c'est intéressant parce qu'on voit vraiment
16:33cette équipe Trump au four, au moulin
16:35vraiment sur tous les fronts, on l'a vu
16:37sur la guerre commerciale, sur la guerre économique
16:39mais aussi sur la guerre réelle on va dire
16:41on a ses droits de douane aussi
16:43cette épée de Damoclès toujours
16:45alors il va dégainer, il a brandi
16:47son grand livre avec tous les drapes d'Orane
16:49réciproques désormais
16:51là justement, on disait pour l'instant
16:53on ne sait pas trop sur quel pied on danse
16:55on voit que c'est un art de la négociation
16:57toujours, c'est une arme aussi qui brandit
16:59là aussi on est dans une
17:01confrontation toujours avec Donald Trump
17:03Avec des propos forts mais en restant
17:05dans le flou, on parle
17:07de droits de douane réciproques
17:09avec récemment
17:11des positions de l'administration Trump qui expliquent que
17:13la TVA c'est
17:15une taxation, donc que les droits de douane
17:17européens sont déjà extrêmement élevés
17:19effectivement si Trump
17:21dégainait et faisait mettre en application les droits de douane
17:23réciproques à hauteur de la TVA
17:25qui est levée en Europe en considérant que
17:27la taxe sur les ventes aux Etats-Unis
17:29n'est pas un tarif, là
17:31ce serait quelque chose d'extrêmement récessif
17:33ça reste une administration
17:35qui défend des intérêts
17:37économiques et il y a
17:39beaucoup de postures
17:41tout ça, ça crée de la volatilité
17:43les peurs d'un jour à l'autre passent d'un secteur à un autre
17:45ça pourrait aussi affecter
17:47des secteurs de l'économie qui ne sont pas
17:49des secteurs boursiers, toute l'économie
17:51n'est pas cotée, mais en tout cas ça pousse
17:53pour une forte diversification
17:55au travers des secteurs de nos portefeuilles
17:57D'accord, donc l'idée c'est vraiment de
17:59bien répartir le riz, François Chollet
18:01comment on fait par rapport au
18:03trubillon qui d'un tweet, c'est vrai, peut faire vaciller
18:05des pans entiers de l'économie, enfin en tout cas
18:07boursièrement, on voit que ça... On a vécu avec ça
18:09il y a quelques années déjà
18:11à l'époque ça se passait sur Twitter, maintenant ça s'est un peu
18:13décalé, mais on a de toute façon sur Twitter
18:15des choses intéressantes à dire
18:17de la part de son président
18:19non, ce qu'on peut
18:21dire c'est qu'on s'y est habitué
18:23nous on a, comme tous les gérants
18:25mis en oeuvre des
18:27plans d'investissement sectoriels très diversifiés
18:29on est très
18:31vigilant là dessus
18:33le risque idiosyncratique est un risque que l'on
18:35fuit systématiquement
18:37et auquel on fait très attention
18:39donc je pense que c'est la première des clés
18:41ensuite, effectivement
18:43on a des secteurs qui sont plus ou moins
18:45sensibles, le marché
18:47a fait le tri, d'ailleurs pour revenir
18:49sur les objectifs qu'on peut se donner sur le marché
18:51ce qui est intéressant de voir c'est qu'on a eu
18:53de grands mouvements à l'intérieur de ce marché
18:55sur des grandes capitalisations
18:57qui auraient dû ou qui auraient pu à d'autres époques
18:59mettre par terre la tendance
19:01et le momentum des marchés, ça n'a pas été le cas
19:03on a vu aux Etats-Unis
19:05des Apple par exemple perdre 20%
19:07sans que ça remette en question
19:09la santé de l'indice large
19:11ou des Nvidia perdre
19:1325-30% ou des Tesla
19:15reperdre comme récemment
19:17un tiers de leur valeur, sans que ça vienne
19:19remettre en considération la tendance
19:21de fond de l'indice, et en Europe c'est la même chose
19:23si on prend ASML, si on prend
19:25le nouveau Nordisk dans les gros poids
19:27des grandes valeurs européennes
19:29ou même LVMH
19:31qui en faisait partie et qui a eu un parcours
19:33boursier très heurté, on s'aperçoit
19:35qu'on a eu un marché qui s'est auto-assaini
19:37sans changer de tendance
19:39ce qui est plutôt rassurant pour la suite
19:41des événements, en tout cas
19:43on a ces purges régulières
19:45qui se font et qui sont plutôt rassurantes
19:47C'est vrai, c'est pas un krach sur les indices, c'est un krach
19:49on a l'impression parfois valeur par valeur
19:51Oui mais vu la taille de ces méga valeurs
19:53on pourrait craindre que ça affecte
19:55totalement l'indice, et la vérité c'est qu'on a
19:57plutôt le sentiment, et c'est peut-être
19:59lié à des flux, c'est peut-être lié à une gestion plus
20:01indicielle, qu'il y a un soutien
20:03malgré tout, de ces rotations-là
20:05qui sont pourtant très puissantes
20:07Oui c'est vrai que la
20:09profondeur de marché, comme disaient les anglo-saxons
20:11est depuis quelques semaines
20:13beaucoup plus large, pour ne pas
20:15réutiliser le même mot, et ça
20:17ça aide effectivement à se dire
20:19que l'on peut aujourd'hui construire des allocations
20:21qui ne sont pas uniquement driver
20:23par encore une fois les MAX7 ou par la tech
20:25La tech est évidemment un secteur qui est
20:27prépondérant aujourd'hui, et qui est
20:29probablement indispensable dans
20:31un portefeuille, quel qu'il soit
20:33quand il y a des actions, mais il n'y a pas
20:35que la tech, et il y a plein d'autres secteurs
20:37ou d'autres styles de gestion que la
20:39croissance tech, qui peuvent
20:41participer au rallye
20:43et c'est rassurant en fait, ce qui ne veut pas dire que
20:45il n'y aura pas effectivement de la volatilité
20:47des moments de respiration de marché, où on peut perdre 5
20:49peut-être 10%, ça sera peut-être l'occasion
20:51de revenir d'ailleurs
20:53mais clairement, il y a
20:55aujourd'hui, on le disait tout à l'heure, avec
20:57une performance de quasiment
20:5910, 11, voire 14
21:01ou 13-14 sur le DAX déjà, peut-être
21:03depuis le début de l'année, quand on regarde
21:05ce que l'on attend sur la croissance des bénéfices
21:07en Europe, ça y est, c'est fait
21:09donc là en fait, on est plutôt dans un rattrapage
21:11de valorisation, que dans
21:13de l'appréciation liée
21:15à ce que l'on attend sur la croissance des bénéfices
21:17des sociétés. Justement, par rapport à
21:19ces actions européennes, si on regarde du côté des marchés
21:21maintenant, on a l'impression qu'on a
21:23fait le plein, en tout cas des bonnes nouvelles, rebonds
21:25des actions européennes, qu'on est justement à quelques
21:27encadrures du record sur le CAC 40
21:29est-ce qu'il y a encore du potentiel ?
21:31Qu'est-ce qu'on analyse ?
21:33Est-ce qu'on commence à se dire, bon
21:35effectivement, on pourrait arrêter l'année là, je pense
21:37que les clients seraient très satisfaits, 12 à 14%
21:39c'est plutôt pas mal. Sauf si ça continue.
21:41C'est vrai, mais bon, on ne vous en voudra pas
21:43en général. On pourrait être tenté
21:45de dire que l'année est terminée ?
21:47On l'a déjà évoqué avant, il y avait le
21:49facteur valorisation qui était très puissant
21:51pour l'Europe, mais d'un point de vue,
21:53momentum, flux, attractivité,
21:55les voyants n'étaient pas
21:57ouverts pour l'Europe.
21:59La situation s'est inversée avec ces 2-3
22:01derniers mois. Le facteur de valorisation
22:03sur le long terme, par rapport
22:05au rendement obligataire, on reste sur des taux
22:07de rendement intrinsèques des actions qui demeurent
22:09attractifs.
22:11Mais, un peu moins qu'auparavant, par contre
22:13effectivement, il y a un flux qui se met en œuvre.
22:15Les gérants étaient énormément
22:17internationaux, étaient énormément
22:19sous-pondérés sur l'Europe. Pourquoi s'embêter avec
22:21l'Europe qui pèsait
22:23environ juste 10%
22:25de la capitalisation boursière mondiale
22:27quand vous êtes un gérant américain ? Pourquoi vous embêter
22:29à investir l'Europe ? Déjà, pour nous, en tant qu'européens,
22:31c'est des fois un peu compliqué de comprendre ce qui s'y passe.
22:33Alors, vu de l'extérieur, c'est dur.
22:35Une petite sous-pondération
22:37peut-être de 2% dans les portefeuilles mondiaux
22:39sur une zone qui fait 10%,
22:41ça fait 20% de stocks à racheter.
22:43Ça tire énormément
22:45la cote et c'est ce qu'on voit depuis le début de l'année.
22:47Assez souvent, traditionnellement,
22:49économiquement, quand une devise s'apprécie,
22:51ça fait un peu sous-performer
22:53les actions locales parce que
22:55quand on rapatrie les bénéfices étrangers, c'est plus faible.
22:57Là, on s'aperçoit qu'on a beaucoup de journées
22:59où on a à la fois l'euro-stock qui surperforme
23:01et l'euro qui monte. Ça, c'est la trace
23:03la plus patente
23:05de flux massifs internationaux qui reviennent
23:07dans la zone et principalement sur les gros
23:09capis de plusieurs dizaines de milliards d'euros.
23:11Des flux où on joue finalement les
23:13grosses boîtes pour l'instant ou
23:15à travers des ETF. Effectivement, on achète l'Europe en bloc.
23:17Oui, les ETF ont été les grands
23:19gagnants de 2024.
23:21On a une décollecte sur la partie
23:23actions, en tout cas, des fonds
23:25de gestion active, à peu près 60 milliards.
23:27C'était les chiffres à mi-novembre,
23:29je crois, ou fin novembre. En face de ça,
23:31on avait 250 milliards de collecte sur les ETF
23:33actions Europe.
23:35Vraiment, il y a un gagnant et on a des courbes
23:37qui vont se croiser. Cette fois-ci, c'est certain,
23:39la gestion passive va prendre
23:41la majorité du marché action
23:43européen. Ce n'est pas tout à fait le cas
23:45sur la partie obligataire. On a
23:47de la gestion active qui encore tient le pavé et
23:49collecte. C'est parce que peut-être
23:51le marché est un peu plus fragmenté et il y a plus
23:53d'attractivité dans la
23:55création d'alpha des gérants
23:57ou dans l'appréciation qu'ils peuvent avoir
23:59de la sélection des
24:01signatures. Mais pour le coup,
24:03en tout cas pour nous qui sommes à la fois
24:05des gérants actions, puisqu'on a des fonds de gestion actions
24:07et puis des gérants d'allocations
24:09avec des fonds d'allocation,
24:11on peut dire que ce n'est pas nous
24:13qui tirerons la couverture de la collecte
24:15aujourd'hui. C'est vraiment
24:17la partie
24:19ETF qui est privilégiée
24:21et ce qui est assez surprenant...
24:23En fait, on fait de nous
24:25des efforts chaque année de baisser nos marges
24:27et donc ce qui est plutôt rassurant,
24:29c'est de voir que le total expense ratio
24:31d'un investissement en ETF est en train de monter
24:33par ailleurs. Donc on se dit qu'en moyenne
24:35les courbes là aussi vont se recroiser.
24:37C'est-à-dire que les ETF vont avoir plus cher et la gestion...
24:39C'est déjà un peu le cas.
24:41On a aussi les ETF actifs qui sont...
24:43Par exemple, ils sont en train de récupérer la marge là-dessus
24:45et puis vous avez souvent ce que les gens oublient
24:47alors je ne suis pas là pour faire une diatribe anti-ETF
24:49parce que ce n'est pas du tout le cas. On les utilise et
24:51on est très heureux de les utiliser. Mais parfois
24:53on oublie que l'ETF, lorsqu'on le négocie,
24:55on l'achète sur un marché sur lequel
24:57il y a une fourchette de cotation qui parfois représente
24:59entre l'offre et l'achat quasiment une année
25:01de frais de gestion pour cet ETF.
25:03Et puis quand vous l'achetez sur un marché, vous avez un règlement
25:05livraison, vous avez des frais d'exécution, vous avez
25:07de l'impôt qui vient s'appliquer dessus. Vous avez
25:09toute cette chaîne de
25:11traitement informatique que représente
25:13l'opération boursière et on
25:15l'oublie souvent. Alors qu'acheter un OPCVM
25:17par exemple peut coûter quelques euros
25:19ou même parfois zéro
25:21suivant votre banque.
25:23Ce que je veux dire c'est que
25:25le coût total dans la gestion
25:27et quand on parle de value for money pour les clients, c'est-à-dire
25:29à quel point un fonds de fonds par exemple
25:31peut être impacté par les coûts directs et indirects.
25:33Parfois on trouve aujourd'hui des fonds
25:35de gestion active qui nous reviennent moins chers
25:37que des ETF équivalents. Et là on parlait
25:39par exemple de la partie obligataire sur la partie AID
25:41par exemple, vous avez des très bons fonds de gestion active
25:43qui sont aujourd'hui tarifés pour des institutions
25:45au même prix qu'un ETF avec la qualité
25:47d'une gestion derrière. C'est intéressant parce qu'on a
25:49ce vieux débat gestion active,
25:51gestion passive. On a
25:53souvent, on sait que c'est difficile
25:55de battre le marché, donc de battre son indice
25:57et certains disent qu'on ne le voit pas
25:59parce que pour l'instant le marché monte.
26:01On pourrait préciser ce que propos Fabrice, il est difficile
26:03de battre un marché très haussier quand on est
26:05dans la gestion active. Dans les marchés
26:07baissiers, c'est là que généralement la gestion active
26:09fait mieux. On ne souhaite pas
26:11sur ce plateau une grosse
26:13baisse pour voir si les ETF vont mieux
26:15performer ou moins bien performer que la gestion active, mais c'est vrai
26:17qu'on pourrait avoir cette revanche du géant actif
26:19qui à un moment, de par cette allocation,
26:21ne va pas mécaniquement être entraînée peut-être
26:23par des grosses valeurs qui pourraient décaler.
26:25Oui, enfin il y a des raisons très techniques à cela
26:27qui ne sont pas simplement liées aux frais.
26:29Souvent la gestion active a un coussin de liquidité
26:31dans les portefeuilles, tout simplement
26:33faire face à des souscriptions d'achat régulières.
26:35On n'est pas investi à 100%.
26:36Et donc ils ne sont pas tout à fait investis à 100%.
26:38Et donc mécaniquement, quand on est marché très violemment haussier,
26:40on peut avoir un petit lag,
26:42un petit décalage tout simplement lié
26:44au fait qu'avec 5% de liquidité, quand vous prenez 10%,
26:46vous avez un 0,5 de sous-performance
26:48qui s'affiche et qui est un peu difficile
26:50à rattraper par l'allocation.
26:52Donc mécaniquement, on a ces effets-là
26:54dans un sens, mais aussi à l'inverse,
26:56dans un marché plus baissier,
26:58la gestion active va pouvoir être un peu moins concentrée
27:00que la gestion ETF.
27:02N'oubliez pas que, par exemple,
27:04le CAC 40, à une époque, avait LVMH
27:06qui était sur des poids qu'aucun gérant
27:08actif ne pouvait mettre en portefeuille.
27:10On parlait de la Chine tout à l'heure.
27:12Moi, l'ETF que j'ai sur la Chine
27:14dans mes portefeuilles,
27:1633% de l'ETF, c'est deux valeurs,
27:18Alibaba et Tencent.
27:20D'ailleurs, c'est pour ça que je l'ai acheté.
27:22C'est simplement pour dire que dans un marché de rattrapage,
27:24c'est extrêmement performant. Lorsque vous avez
27:26un marché qui a trouvé un prix à peu près d'équilibre,
27:28avoir une gestion un peu plus diversifiée
27:30que l'ETF, ça peut porter du sens.
27:32Gérald, grands commentaires
27:34sur ce match, gestion active, gestion passive ?
27:36Pour moi, il n'y a pas de match.
27:38D'ailleurs, ça a été dit
27:40effectivement par François. Pour moi, ce sont deux
27:42types de gestion qui sont complémentaires
27:44et qui doivent correspondre à des clients
27:46parfois les mêmes, parfois très différents.
27:48Et vous recommandez les deux ? Oui, bien sûr.
27:50Les deux, selon les moments
27:52de marché, selon aussi
27:54les catégories. C'est évident que sur le
27:56high yield, c'est plus compliqué d'acheter
27:58un ETF parce qu'acheter un indice
28:00qui va pondérer a priori les boîtes qui ne seront
28:02plus endettées parce que du coup,
28:04les plus représentées dans l'indice, ça fait moins de sens.
28:06Tout comme acheter des ETF
28:08de petite et moyenne capitalisation,
28:10c'est quand même pas non plus très
28:12pratique parce que la liquidité, parce que ceci, parce que cela.
28:14Donc, il y a des segments de marché
28:16où ça ne sert à rien et pas
28:18toujours dans le même sens. Si on pense à l'Inde
28:20qui a été un peu la hype 2023-
28:222024, l'Inde
28:24c'était plus sympa de faire
28:26des gestions actives qui ont des biais mid
28:28où ça a super bien marché que faire
28:30des gros ETF qui sont très large cap
28:32et qui ont sous-performé. Donc en fait, pour moi,
28:34il n'y a pas d'opposition. Il y a des choix à faire
28:36par moment et c'est comme ça qu'on le
28:38voit et qu'on le conseille à nos clients.
28:40Par contre, j'aimerais bien y rebondir sur
28:42un point sur les résultats
28:44eurostock 50 et euro
28:46et de le décaler sur les Etats-Unis
28:48parce que probablement on va parler des résultats aux
28:50Etats-Unis qui continuent de sortir et
28:52plutôt pas mal. Il y a un point qui est très intéressant
28:54dans les publications de résultats aux Etats-Unis.
28:56Donc, on est là sur des rythmes de
28:58quasiment 17% d'un trimestre
29:00à l'autre, ce qui est un record depuis, je crois, 2021
29:02où on était à 31 sorties de
29:04Covid, donc effet de base et autres.
29:06Donc, ce qui va nous mettre sur l'année à
29:08autour de 10 et on attend 13
29:10je crois sur 2025. Mais ce qui est très intéressant,
29:12c'est que sur ce quatrième trimestre,
29:14on a vu le dollar
29:16contre un panier de devises larges, le fameux
29:18DXY Index, on a vu le dollar
29:20s'apprécier de l'ordre de 8%.
29:22Dans le même temps, on a eu, quand on regarde
29:24dans les sociétés du S&P500
29:26qui ont publié, toutes celles qui
29:28ont des résultats à plus de 50%
29:30en dehors des Etats-Unis
29:32ont vu leurs résultats progresser
29:34de 20%, alors que celles qui ont moins
29:36de 50% ont vu leurs résultats progresser
29:38de l'ordre, si je ne dis pas de bêtises, de 14%.
29:40Donc, en fait, ce sont celles
29:42qui a priori devaient être
29:44impactées négativement par la hausse du dollar
29:46qui au quatrième trimestre, comparé au
29:48quatrième trimestre 2023,
29:50ce sont les mieux sorties.
29:52Et ça, ça interpelle. Alors, ce n'est pas ce qui est
29:54prévu pour le moment sur Q1'25
29:56et Q2'25. Là, ça s'inverse
29:58un tout petit peu, c'est plus favorable
30:00mais c'est étonnant déjà et ça interpelle.
30:02Oui, tout à fait.
30:04Bien sûr, je profite de votre venue, messieurs,
30:06pour vous poser la traditionnelle question puisqu'on est,
30:08je vous le disais, à quelques encablures du record.
30:10Pour ceux qui nous regardent ce soir, qui se demandent
30:12qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Est-ce qu'on continue
30:14actifs risqués tous chous ?
30:16Mathieu Barrière, qu'est-ce que vous en pensez ?
30:18Quelle est votre allocation
30:20en ce moment ? Actifs risqués
30:22tous raisonnables.
30:24On reste dans les actifs risqués.
30:26Piste rouge, piste noire.
30:28Rouge qui tangente
30:30le noir. Non, on reste surpondérés
30:32en actifs risqués. Ensuite,
30:34on l'a évoqué,
30:36la performance des marchés mondiaux,
30:38qui est extrêmement disparate depuis le début de l'année.
30:40Typiquement,
30:42on conserve un biais sur les actions chinoises.
30:44Au sein des actions chinoises,
30:46il y a deux histoires actuellement.
30:48On a évoqué Alibaba, plus 50%.
30:50C'est impressionnant, sachant que
30:52Alibaba est toujours en baisse de 60%
30:54depuis les plus hauts.
30:56Il peut y avoir
30:58encore de la place vers le haut.
31:00Le Hang Seng Tech qui est encore le double, quasiment,
31:02pour attraper les points hauts de 21.
31:04Le Hang Seng Tech,
31:06qui fonctionne bien
31:08depuis le début de l'année.
31:10Les entreprises basées à Hong Kong,
31:12les entreprises chinoises listées à Hong Kong,
31:14c'est plus 16, plus 17% depuis le début de l'année.
31:16Dans le même temps...
31:18Il y a eu un coup de fouet depuis DeepSeek.
31:20Oui, et je pense qu'il y a aussi
31:22une histoire de flux.
31:24Sur la bourse de Shanghai,
31:26juste de l'autre côté, quelques dizaines de kilomètres,
31:28on est à environ 0% au début de l'année.
31:30C'était un marché qui était
31:32plus cher.
31:34Il y a eu une espèce d'achat
31:36précipité de value
31:38chinoise, technologique,
31:40de croissance à prix
31:42pas trop cher et facilement accessible.
31:44Hong Kong en premier,
31:46qui en plus est dans plus d'indices
31:48dans les histoires institutionnelles.
31:50Il était temps de commencer à réduire
31:52cette partie hongkongaise pour revenir
31:54sur les valeurs de croissance séculaire chinoise
31:56plutôt listées
31:58à l'intérieur de la Chine.
32:00C'est un basculement au sein de la Chine.
32:02Mais typiquement,
32:04je pense qu'il ne faut pas donner trop d'importance
32:06sur ces mouvements de tout début d'année.
32:08On a souvent des inversions très fortes
32:10de tendances qui sont plutôt
32:12l'occasion de reprendre un peu
32:14le positionnement qu'on pouvait avoir antérieurement.
32:16Typiquement, au sein des émergents,
32:18on voit aussi quelles sont les devises.
32:20On parle peu des devises, mais dans les grands performeurs,
32:22on a eu le one coréen qui avait énormément souffert
32:24à cause des troubles politiques
32:26et le réal également.
32:28Finalement, il y a un côté
32:30retour à la moyenne très fort en début d'année.
32:32Il a été bien joué.
32:34Je parlais plus par rapport à ces devises
32:36un peu exotiques, mais que vous suivez admirablement
32:38chez ODO-BHF.
32:40Pour ceux qui regardent le marché de France
32:42et qui se demandent sur quoi ils peuvent investir,
32:44c'est quoi ? C'est Europe,
32:46États-Unis, Chine ?
32:48Sur l'Europe,
32:50on diminue un tout petit peu
32:52la surpondération qu'on avait dans nos portefeuilles.
32:54C'est vrai qu'on rentre dans une période de troubles.
32:56On a évoqué le fait qu'on pouvait
32:58avoir des replis de marché
33:005%, 10%.
33:02Il faudra les mettre à profit.
33:04Et sur les US, on reste investi ?
33:06Sur les US, on reste investi
33:08avec toujours un positionnement
33:12un peu plus
33:14vers les mid-cap
33:16et moins concentré. Là, on ne revient pas tout de suite
33:18sur la pure valeur
33:20de la bulalie.
33:22On conserve notre positionnement
33:24un peu software versus semi.
33:26Très bien.
33:28François Chollet, vous qui nous aviez annoncé
33:30tout ce qu'il fallait faire.
33:32Je pensais qu'on aurait un rallye
33:34de fin d'année. Objectivement, on l'a eu plutôt
33:36en janvier qu'en fin d'année.
33:38Et c'est vrai qu'on avait des positions qui étaient plutôt marquées.
33:40Il ne fallait pas se désespérer et tout jeter par dessus le bord
33:42fin décembre.
33:44On a eu une séance qui était un peu
33:46une petite séance de capitulation. Je me souviens d'un vendredi
33:48à moins 70 ou moins 50
33:50en séance et qui était un peu inquiétante
33:52notamment pour l'indice CAC 40.
33:54Très sincèrement, on a
33:56beaucoup de réussite
33:58dans nos gestions.
34:00Est-ce qu'on continue ce que vous nous avez dit ?
34:02Small limit, je pense vraiment
34:04qu'il se passe quelque chose.
34:06Tout simplement parce que
34:08on retrouve des carnets d'ordre
34:10équilibrés. On retrouve de l'intérêt
34:12et de l'attractivité. On retrouve des opérations
34:14financières. Enfin, on a un peu
34:16un terreau favorable
34:18et ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu.
34:20Et le fait qu'il n'y ait pas de sous-performance
34:22déjà et qu'il n'y ait plus de flux sortant
34:24de cette classe d'actifs suffit déjà
34:26à rééquilibrer ce marché.
34:28Quand je dis cela,
34:30il faut faire attention parce que les MID
34:32n'ont pas non plus totalement démérité
34:34depuis quelques années. C'est vraiment
34:36quand on est en dessous du milliard de capi
34:38qu'on a ce sujet
34:40de totale sous-valorisation
34:42qui est encore valide au moment
34:44où je vous parle. Ce n'est pas très simple à adresser
34:46ce marché tout simplement parce que
34:48malgré les grandes banques européennes
34:50qui couvrent bien la recherche des small MID
34:52je dois dire qu'on a de moins en moins
34:54d'analyse financière. C'est souvent
34:56des process courantes qui nous permettent
34:58d'aller sélectionner les titres.
35:00Nous, on a
35:02un fonds qui fait cela
35:04et c'est un fonds qui est très actif, qui tourne beaucoup
35:06qui est sur 120 valeurs donc il y a
35:08très peu de risque sur une valeur
35:10et c'est très difficile
35:12à faire. Je pense qu'on a
35:14un avenir là-dedans par exemple par rapport aux
35:16ETF. Mais c'est vrai que c'est une
35:18catégorie qui est de plus en plus difficile
35:20à manier. Autant on a beaucoup
35:22de facilité à traiter les large caps, autant
35:24même dans la négociation, les small MID
35:26c'est un vrai savoir-faire.
35:28L'Europe toujours ?
35:29L'Europe, je commence à passer un peu neutre.
35:31Pour l'instant c'est un tout petit
35:33mouvement. On a juste remis les portefeuilles
35:35on a encaissé une partie des gains
35:37et c'est très raisonnable.
35:39Tout simplement parce qu'on a des ratios prudentiels
35:41à respecter pour les clients et les mandats
35:43mais c'est encore très léger
35:45on est encore full investi notamment
35:47dans les PEA par exemple
35:49dans notre gestion. Mais c'est vrai
35:51que c'est quelque chose qu'on regarde avec un peu de discernement
35:53et on commence à faire rentrer
35:55des choses un peu diversifiantes ou essayer de trouver
35:57le moyen d'aller sur des choses un peu
35:59moins volatiles. Alors on a des thématiques
36:01nous dividendes qui marchent aussi assez bien
36:03donc on a un petit rattrapage des thématiques
36:05value depuis le début de l'année par rapport à la croissance
36:07mais je crois que c'est fondé
36:09les valeurs de qualité
36:11et de croissance au bilan
36:13solide capable de distribuer des
36:15dividendes en croissance régulière sont
36:17plutôt de nature être assurantes dans ces marchés.
36:19Gérald Grant, même question
36:21qu'est-ce qu'on fait ?
36:23C'est pas évident mais vous n'avez pas égratigné les aigus ?
36:25Forcément non mais plutôt que de répéter
36:27des choses sur l'Europe ou les Etats-Unis
36:29je vais peut-être parler un petit peu
36:31de quelque chose que l'on aime bien
36:33dans les émergents, ce que l'on appelle
36:35nous les émergents de niche. Alors on n'est pas les seuls probablement
36:37à les appeler comme ça mais effectivement
36:39on avait plutôt assez bien vu
36:41alors l'Inde n'est pas de niche
36:43mais on avait assez bien vu la bascule Chine-Inde
36:45on a également
36:47décidé de conseiller à nos clients
36:49de commencer à diminuer l'Inde
36:51dès le mois de septembre et on est quasiment
36:53sortis en début d'année
36:55pour insister plus
36:57sur ces fameux émergents de niche et dans ces émergents
36:59de niche on pense notamment
37:01aux marchés frontières
37:03qui ont des biais, bien sûr il peut y avoir du biais
37:05Moyen-Orient, il peut y avoir des biais
37:07aussi un peu bancaires, il y a quelques biais
37:09mais ce qui est intéressant c'est qu'il n'y a pas
37:11forcément des valorisations
37:13qui sont toujours intéressantes mais il y a de la croissance
37:15et ce n'est pas forcément uniquement drivé
37:17par les grands flux de bascule
37:19que l'on peut voir Inde vs Chine
37:21même si on n'a pas totalement répondu tout à l'heure
37:23à votre question sur la Chine même si on en a parlé par la suite
37:25la Chine il y a des choses intéressantes à faire
37:27mais effectivement de façon peut-être
37:29il faut bien être sélectif
37:31Petite parenthèse, on a
37:33beaucoup parlé du Japon en début d'année
37:35On aime bien le Japon aussi
37:37Il y a eu une petite déflagration
37:39Qu'est-ce qu'on fait sur le Japon ?
37:41Ce qu'on aime bien dans le Japon
37:43même si le début d'année n'est pas flatteur
37:45pour le Japon mais ce que nous aimons bien
37:47sur le Japon c'est que c'est un des rares marchés développés
37:49qui est finalement assez décorrélé
37:51des deux grands autres que sont Etats-Unis et Europe
37:53c'est-à-dire que souvent ils se complètent dans leur mouvement
37:55et c'est quand même assez rare
37:57donc c'est vrai que Etats-Unis
37:59et Europe ça marche plus ou moins dans le même sens
38:01avec un bêta en général
38:03plus fort pour l'Europe
38:05à la baisse et pour les Etats-Unis à la hausse
38:07malheureusement sauf en ce début d'année
38:09mais sur le Japon, ce que l'on aime bien
38:11c'est cela, alors mis à part les problématiques
38:13de devise parce que parfois on nous dit
38:15ah ouais mais ce qu'on gagne sur le marché on perd sur la devise
38:17il y a aussi des moments où ça va
38:19dans le bon sens des deux côtés
38:21donc on aime bien en avoir un petit peu
38:23Très bien, voilà ce qu'on pouvait dire sur ces marchés
38:25Merci pour vos lumières messieurs
38:27Mathieu Barrière, merci, je rappelle que vous êtes responsable
38:29de l'allocation active chez Odo BHF AM
38:31on va avoir un oeil sur ces élections
38:33le week-end prochain
38:35Merci à Gérald Grant
38:37de Fandesis, directeur associé
38:39et enfin merci à François Chollet, le président
38:41de Montségur Finance
38:43Dans un instant, on continue sur
38:45marché à thème, on va s'intéresser aux grandes tendances
38:47de l'investissement sur l'intelligence artificielle
38:49A tout de suite