Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 3 jours
Vendredi 11 avril 2025, retrouvez Arnaud Morel (Gérant de portefeuille et Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM), Patrice Gautry (Chef économiste, Union Bancaire Privée) et Léa Dunand-Chatellet (Gérante et directrice de l'investissement responsable, DNCA Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Léa Dunant-Châtelet est avec nous, directrice de l'investissement responsable chez DNCA.
00:17Bonsoir Léa.
00:18Bonsoir Grévoire.
00:18Arnaud Morel à nos côtés également, directeur de la gestion sous mandat de Premier Part Asset Management.
00:22Bonsoir Arnaud.
00:23Bonsoir Grévoire.
00:24Et Patrice Gautry nous accompagne, chef économiste de l'Union bancaire privée.
00:28Bonsoir Patrice.
00:28Bonsoir Grévoire.
00:29Merci d'être là, ravi de vous retrouver tous les trois.
00:31Alors j'ai préparé, j'ai fait une petite interro surprise là.
00:34L'élève marché est un peu trop agitée.
00:36Il faut donc le recadrer.
00:38Il y a une petite interroge.
00:40J'ai des petits QCM.
00:41Mais avant ça Patrice, quand même ce que je disais en introduction, c'est vrai que la journée de mercredi où on a eu à la fois la mise en place des tarifs dits réciproques
00:51et moins de 14 heures après leur suspension pour 90 jours pour 75 pays avec en parallèle de ça un renforcement.
00:58On a pu imaginer un instant que cette pause signifiait une réduction de l'intensité de la guerre commerciale, une forme de détente.
01:11Sauf que tous les économistes ont refait un petit peu leur calcul.
01:14Il y a encore des tarifs spécifiques sur l'automobile, l'acier, l'aluminium, plus maintenant 145% de tarifs sur les produits chinois.
01:21Au final, c'est une intensification de la guerre commerciale qu'on a vue cette semaine.
01:26Oui, il y a effectivement une intensité qui reste malgré cet espoir lié aux négociations qui vont s'ouvrir et qui vont peut-être s'accélérer d'ailleurs sur les prochains jours.
01:36On ne va peut-être même pas attendre 90 jours.
01:38C'est trop long.
01:38Donc on va avoir des négociations.
01:41Donc il y a l'espoir d'un côté qu'on puisse résoudre en partie.
01:45Et quand on prend l'ensemble de la liste de pays pour les pays les plus importants,
01:50on a peut-être l'espoir qu'on ne va pas avoir du 10 ou du 20, mais du 5 ou du 10.
01:54Puisque même le 10 minima est négociable, via les dernières déclarations.
02:00Ce qui est intéressant aussi, c'est que ça accélère en fait le calendrier politique américain.
02:04C'est-à-dire qu'on était partis gentiment avec quelques hausses de tarifs,
02:08et puis un peu d'aluminium, un peu d'acier, encore un peu de pharma d'ailleurs, certainement à venir la semaine prochaine.
02:13Ah oui, oui, oui, tout n'est pas encore là.
02:14Tout n'est pas encore là, effectivement.
02:16Et puis là, brutalement, le calendrier s'accélère.
02:19Et je dirais, le fond de la pensée politique de Trump est enfin révélé.
02:22C'est-à-dire que en fait, la guerre commerciale, à la limite, c'est simplement, je dirais, c'est un simple jouet.
02:27Mais le morceau important, c'est effectivement la guerre géostratégique et la guerre d'influence,
02:35cette fois-ci, qui est au-delà de l'économie, qui est géopolitique,
02:39qui est effectivement en termes de stratégie et de stratégie militaire face à la Chine.
02:44Le vrai sujet, c'est la Chine.
02:46Ce ne sont pas les tarifs à la limite.
02:48Alors c'était les questions que je voulais vous poser.
02:50Donc vous y avez déjà en partie répondu, Patrice.
02:53Mais Donald Trump affirme qu'il veut négocier des deals sur mesure avec 75 pays.
02:56Est-ce que ça va prendre beaucoup de temps ?
02:59Est-ce que ça ira très vite ?
03:00Est-ce que ça n'arrivera pas, car ça n'a jamais été l'objectif ?
03:03Vous dites si, finalement, cette partie-là peut aller assez vite quand même.
03:08Alors, je dirais, Japon, Corée, Inde, ça va être fait très très vite.
03:13Ils ont un accès VIP ?
03:14La porte est ouverte.
03:16Voilà.
03:16Et ils sont des pays stratégiques, dans le côté défense, effectivement, pour l'Asie-Pacifique, pour les États-Unis.
03:21Donc ces pays-là, à mon avis, ne vont pas poser trop de problèmes.
03:24Ça va se résoudre assez rapidement.
03:26L'Union européenne est en train d'entrer dans une logique de négociation à pas compter.
03:31Mais on n'est pas dans l'escalade.
03:32Donc je pense et j'espère, je parierai qu'on ne sera pas dans les 20%.
03:37On sera plutôt aux alentours des 10%.
03:38On va négocier des quotas, etc.
03:40Ça, ça va prendre un peu plus de temps.
03:42On va utiliser, je dirais, l'espace de calendrier qui est proposé par M. Trump.
03:49Ce ne sera pas aussi rapide que les autres.
03:50Puis la Chine, mais il n'y a pas de négociation.
03:53En fait, on ne va pas négocier sur les tarifs, puisque le sujet, ce n'est pas les tarifs.
03:56Le sujet, c'est la lutte d'influence et les zones d'influence.
03:59Donc en fait, c'est un Yalta, c'est un congrès de Vienne qu'il faut discuter avec la Chine.
04:04C'est-à-dire, quelle partie du monde M. Xi et M. Trump veulent se répartir ?
04:09C'est ça, le vrai sujet.
04:11Ça veut dire quand même que les 75 pays, dans les 90 jours, ou moins, ou plus, j'en sais rien,
04:16vont devoir se positionner par rapport à ça, Patrice ?
04:18Alors après, il y a les petits pays.
04:20L'île avec les pingouins, ils ne sont peut-être pas négociés.
04:24Les autos l'inquiètent beaucoup aussi, visiblement.
04:26Il en a fait un ennemi.
04:28Oui, il y a d'autres pays qui...
04:29Alors les pays d'importance, me semble-t-il, parce qu'en fait, on les a oubliés.
04:33Canada, Mexique, ça c'est tout proche.
04:35Et là aussi, il faut reprendre la négociation.
04:36Donc les autres pays, en fait, vont se mettre...
04:39Il y a deux possibilités.
04:40Soit ils se mettent dans l'ombre des grandes zones,
04:41c'est-à-dire le Japon, la zone euro, en adoptant des stratégies
04:44ou en baissant carrément leurs tarifs à zéro.
04:47Ou soit ils se mettent effectivement du côté de la Chine
04:49et à ce moment-là, ils adoptent la même situation que la Chine.
04:53C'est pour ça que je parle d'un Yalta.
04:54Et ça dépasse le cadre commercial.
04:57Alors dans ce contexte-là, Léa, une question sur l'Europe.
05:01Avec Trump, est-ce que l'Europe mène une bonne stratégie ?
05:04Elle gagne en crédibilité, en attractivité ?
05:07Est-ce qu'elle risque de se désunir à nouveau ?
05:10Est-ce qu'elle devra compter avant tout et surtout sur une banque centrale européenne,
05:14toujours l'institution la plus réactive,
05:16beaucoup plus proactive pour accommoder une situation qui reste
05:20et qui restera très fragile ?
05:21Est-ce que l'Europe est bien sûr sauvée puisque l'Allemagne paiera ?
05:24Ah oui, alors ça c'est vrai.
05:26C'est vrai qu'on a eu ça juste avant qu'on a presque lié depuis.
05:28Oui, oui, mais là ça reste quand même si.
05:30C'est quand même un gros pavé dans la marque.
05:32C'est quand même une brique qui vient consolider l'aspect européen.
05:35Moi j'ai le sentiment quand même que c'est une très bonne nouvelle pour l'Europe
05:38ce qui se passe parce que ça a complètement réveillé et les institutions
05:41et effectivement les démarches globalement, pays par pays,
05:45mais aussi au niveau européen.
05:46Et je pense que si on n'avait pas eu ce réveil collectif,
05:49enfin Trump n'aurait pas été là, on n'aurait pas eu ce réveil collectif.
05:51Donc le risque de désunion pour vous, il a plutôt...
05:54Est-ce qu'il y a toujours ce risque de fragmentation permanent qui entoure l'Europe ?
05:58On a commencé quand même avec le sujet ukrainien avant cette course aux barrières douanières
06:03et on a vu l'Union européenne se mobiliser collectivement.
06:07Je pense que ça peut être le cas aussi pour les barrières douanières.
06:10Il y a un modulo quand même qui est un peu plus l'approche gérante qui nous inquiète.
06:15C'est que certains pays ont des entreprises leaders qui sont vraiment des mastodontes chez eux.
06:20Je pense à ASML qui publie justement la semaine prochaine.
06:24Pauline m'y a fait penser à l'instant.
06:26Je pense à Nouveau Nordisk également.
06:28Là on peut avoir deux gros acteurs qui font que la discussion unilatérale de Trump
06:33avec ces pays-là peut être beaucoup plus rude.
06:36Pour le reste, finalement, les importations américaines, c'est pas un sujet majeur.
06:43Donc je pense qu'en fin de compte, on a de quoi se défendre d'une certaine manière.
06:47Et puis les discussions avec le reste du monde, quelque part, se réouvrent aussi
06:52et apportent peut-être des solutions.
06:54Et on est tout aussi content de voir ces pays-là rentrer dans la danse.
06:57Et il faudra que l'Union européenne discute avec la Chine ?
06:59C'est pour revenir au sujet chinois ?
07:01Il n'y a pas de tabou de ce point du cas ?
07:03Trump ne doit pas nous empêcher ou nous effrayer ?
07:09Je pense même que c'est une bonne nouvelle que Trump nous impose de le faire
07:12parce que rappelons-nous qu'on est tout aussi dépendant de la Chine
07:15sur bien des secteurs stratégiques en Europe.
07:18Donc c'est une bonne nouvelle qu'on parle avec eux.
07:22Arnaud, les enjeux des 90 prochains jours, sur le plan micro peut-être, c'est intéressant.
07:29On démarre la saison de publication d'entreprises.
07:33Alors j'imagine que les chiffres du premier trimestre seront encore corrects,
07:37conformes à ce qu'on pouvait attendre, sauf accident ici et là.
07:40Puisque le premier trimestre n'a pas été encore marqué au fer rouge par cette guerre tarifaire.
07:46Mais pour l'insuite, est-ce que les entreprises vont même pouvoir ne serait-ce qu'annoncer des perspectives,
07:53des guidance comme on dit ?
07:55C'est la grande question qu'on va avoir cette semaine, en tout cas avec SML et LVMH aussi, qui publie.
08:00Donc on va voir ce que ça donne un petit peu.
08:02Ce qu'on voit déjà, c'est comment s'active le consensus, comment se positionne le consensus.
08:05Des grosses révisions comme d'EPS.
08:08En Europe, on vient quand même de passer de 8% en début d'année à pratiquement 4.
08:11On a eu des révisions qui ont été divisées par deux.
08:13C'est un mouvement qui a été fait sur les 15 derniers jours d'anticipation qu'on avait rarement vu.
08:18On l'a vu en période Covid, on l'a vu au mouvement 2022.
08:21Donc ça, c'est quand même un choc énorme aujourd'hui sur la croissance qui est anticipée.
08:25Maintenant, est-ce que les sociétés vont pouvoir guider ?
08:28Est-ce qu'on ne va pas aussi en profiter pour aujourd'hui dire,
08:30au vu de la visibilité et de la conjoncture économique ?
08:33Est-ce que ce n'est pas le moment aujourd'hui d'avoir rabaissé les guidance ?
08:36De aussi dire que les bénéfices ne seront pas atteints ?
08:38C'est toutes les problématiques et les enjeux.
08:40Dans ces périodes-là, on le sait bien, dans la période de tumulte, de tension,
08:43les entreprises ont toujours tendance à revoir un petit peu à la copie
08:46pour mieux surprendre, mieux s'adapter aussi en termes de cahiers des charges annuels.
08:49Et ça, c'est les points qui vont être à suivre.
08:51On l'a vu, on a eu deux boîtes qui ont publié ce matin.
08:53Le chocolatier suisse, qui a fait exactement ça.
08:58Il a dit aujourd'hui, je m'éguidante, je les délate.
09:01Donc, c'est le sujet.
09:02On a également dans le recrutement en Angleterre ce matin.
09:07Page.
09:07Exactement.
09:09C'est vous qui me les avez dit, Arnaud.
09:12Des loupes à force de les répéter toute la journée.
09:15Et donc, ça, c'est les points à retenir et à voir.
09:17C'est vraiment des révisions qui sont importantes.
09:19Moi, la crainte que j'ai aujourd'hui, c'est qu'on ait la seconde patte baissière
09:21sur les annonces et sur les révisions bénéficiaires des sociétés.
09:25Cette patte supplémentaire qui manque sur les marchés
09:27pour avoir, on va dire, un point d'entrée qui nous semble intéressant.
09:30Et quand on regarde historiquement comment ça se passe sur les périodes
09:33où on a un sell-off, la capitulation qui vient après,
09:36c'est un peu le grand sujet, le grand débat aujourd'hui sur les gestions
09:38et surtout au vu ce qui se passe sur les mouvements obligataires
09:40et la vente des actifs, hormis l'or, qui ne bouge pas.
09:43Mais c'est quand même un point important.
09:44Parce que vous dites, effectivement, quand on regarde la valorisation à travers le PE,
09:48le prix sur bénéfice,
09:50les prix ont beaucoup baissé,
09:52mais vous dites que le dénominateur, les earnings,
09:55commencent juste à se réajuster.
09:57Peut-être qu'on est plus cher que ce qu'on imagine aujourd'hui
09:59quand on regarde le PE à l'instant T.
10:01Le pricing aujourd'hui de la croissance des années,
10:04peut-être n'est pas, et clairement n'est pas encore,
10:06en tout cas au vu du contexte actuel et de tout ce qui a été annoncé
10:08et de tout ce qui est prévu,
10:10n'est aujourd'hui pas acté dans les prévisions.
10:12C'est le risque, clairement, sur les marchés.
10:14Vraiment, on le voit sur le rating.
10:15Nous étions en début d'année à 13 fois.
10:17On est toujours à 13 fois sur le stock 600.
10:18On a dérété d'un PER de 2 sur la partie américaine.
10:23Il y a tout aujourd'hui pour dire qu'il y a quand même un risque.
10:27Donc on espère qu'on aura un peu plus de visibilité.
10:29J'espère qu'on aura des avancées sur les négociations.
10:31Mais clairement, je ne vois pas comment les sociétés,
10:33en tout cas industrielles,
10:34exposées aux Etats-Unis,
10:36peuvent avoir un message positif.
10:38On a vu Delta Airlines, Walmart,
10:40abandonner tout ou partie de leur guidance.
10:42Exactement.
10:43Et les messages de Nike, de FedEx.
10:45Bon, même si FedEx est habitué de ça,
10:46mais voilà, c'est quand même des messages d'attention.
10:48Léa, sur...
10:49On parle de croissance de bénéfices,
10:52on parle de réduction de la croissance de bénéfices,
10:53on ne parle pas de la contraction des bénéfices.
10:55Donc ça reste une bonne nouvelle.
10:57C'est-à-dire qu'à un moment,
10:58ce marché, il se fait peur.
10:59Il a raison d'avoir peur.
11:01Et effectivement, je suis entièrement d'accord avec vous.
11:02On peut même, allez, soyons fous,
11:05entre 0 et 3.
11:06Si on voulait être hyper prudent entre 0 et 3,
11:08ce serait quasiment de la récession.
11:10Mais on n'est pas encore en récession.
11:11Ce qui fait qu'entre 0 et 3,
11:12quand le marché commencera à pricer du 0,3,
11:14il faudra rentrer dans le...
11:15Exactement.
11:16Bah, tiens, la question de la récession.
11:18Parce qu'on a vu beaucoup de calls récession arriver.
11:21Alors, pendant ces 14 heures, encore une fois,
11:23où les tarifs réciproques étaient en place.
11:27Et puis, c'est vrai qu'avec la pause,
11:29bon, on s'est demandé s'il fallait revoir notre copie.
11:31Encore une fois, je rappelle, Patrice,
11:33les États-Unis restent le pays industriel,
11:35mais il n'y a même pas photo.
11:36C'est-à-dire que c'est 10 fois plus que les tarifs
11:40qui prévalaient auparavant.
11:41Et c'est peut-être entre 20 et 25
11:42pour les droits de douane moyens pondérés aux États-Unis
11:45en fonction des secteurs et des importations.
11:49C'est historique, c'est majeur.
11:51Est-ce que, pour autant, le risque de récession a disparu ?
11:56Alors, si je repars du micro,
11:57je pense qu'on a déjà eu des indications.
11:59Là, je vous tends une perche, en quelque sorte,
12:01avec les compagnies aériennes.
12:03On a l'impression qu'elles sont déjà entrées
12:04dans une logique de récession.
12:05Ce ne sera certainement pas le cas.
12:07Alors, le secteur de la distribution,
12:08moi, j'ai un peu de crainte
12:10parce que c'est un secteur qui ne va pas pouvoir
12:12passer les hausses de prix de tarifs.
12:14Il sera obligé, effectivement,
12:16soit de licencier
12:17ou soit, effectivement, de répercuter sur...
12:20Ce n'est pas vraiment ce qu'a dit Walmart, justement.
12:22Et c'est là où je voulais intervenir.
12:24Et je pense que ça va être toute la difficulté côté micro,
12:27c'est d'analyser, effectivement,
12:28le comportement des entreprises.
12:29Sur la partie earnings,
12:32clairement, ce sont les États-Unis les plus à risque.
12:33Il n'y a pas de débat là-dessus
12:34puisqu'ils vont avoir une contraction de leur marge,
12:36d'autant plus que Trump, leur propre président,
12:38leur fait planer l'interdiction
12:39de toucher au pouvoir d'achat des Américains.
12:41Donc, il n'y a pas d'autre solution
12:42que les marges dans ces situations.
12:44Et puis, quand on les écoute,
12:45il y en a comme Walmart qui ne dit pas de problème.
12:47Moi, je n'augmenterai pas les prix.
12:48Par contre, c'est les fournisseurs.
12:50C'est chez eux que je vais aller chercher,
12:51finalement, cette partie de marge
12:53que je ne veux pas renier chez moi.
12:54Il y a d'autres acteurs.
12:56Toyota a annoncé de son côté
12:57que, de toute façon, eux,
12:59ils absorberaient intégralement,
13:01sur leur marge,
13:02la hausse, finalement...
13:03Exactement.
13:04Et puis, vous avez Apple qui a dit
13:06« Allons, alors ça, c'est le consommateur
13:08qui va l'absorber,
13:09mais pas le consommateur américain,
13:11les autres. »
13:11Le reste du monde qui perd.
13:12Dans tout cet environnement-là,
13:14je rejoins effectivement ce qu'a dit Arnaud,
13:15c'est évident que les entreprises vont,
13:17en Europe, choisir le « je n'ai pas de visibilité ».
13:20C'est vrai que je retrouve vraiment
13:21la période Covid de ce point de vue-là
13:22et on va avoir un sujet.
13:25En revanche, elles seront, à mon sens,
13:27pour un certain nombre d'entre elles,
13:29impactées beaucoup moins
13:30que les États-Unis sur leurs earnings,
13:32mais il y aura une instabilité
13:33plutôt sur la partie chiffre d'affaires
13:34qui va venir, bien sûr,
13:35des tarifs douaniers,
13:36mais aussi des devises.
13:38Beaucoup d'entreprises
13:39qui ne sont pas forcément impactées
13:40par les tarifs douaniers
13:42vont l'être à travers leurs expositions
13:44dans différents pays sur la devise.
13:46Ça, c'est difficile.
13:47Ce qui est particulier,
13:48c'est qu'alors que les termes de l'échange
13:51sont choquées par Trump,
13:54on devrait avoir, théoriquement,
13:57plutôt une appréciation du dollar
13:59pour compenser, justement,
14:00l'élévation des barrières douanières
14:02sur le marché américain.
14:04Et on en reparlera sans doute après.
14:06Vu qu'il y a un peu de confiance abîmée,
14:09c'est plutôt une chute du dollar
14:10contre l'ensemble des devises, aujourd'hui.
14:13Donc, ce n'est pas un mouvement
14:14qui va aider les exportateurs,
14:16aujourd'hui.
14:17Alors qu'au début de l'année,
14:19avec les perspectives de guerre commerciale,
14:21on avait plutôt une baisse de l'euro.
14:22Et on disait, très bien,
14:23le change absorbe une partie des tarifs
14:25que Donald Trump mettra sur l'euro.
14:26Tout à fait.
14:27Là, ça s'est renversé.
14:28Exactement.
14:29Ça veut dire qu'on a deux paramètres
14:30qu'on ne peut pas vraiment anticiper.
14:32Donc, moi, je comprends
14:32la position des entreprises.
14:33Et je comprends aussi
14:34le mouvement large
14:35qui a été fait sur le marché américain
14:36depuis le début de l'année.
14:37Parce qu'effectivement,
14:38les niveaux de valorisation
14:39en face de la croissance bénéficiaire
14:41attendue, vu le contexte,
14:42étaient absolument incohérents.
14:44Et ça, le marché américain
14:44l'avait déjà corrigé en partie.
14:46Bon, Patrick ?
14:47On était parti, effectivement,
14:48sur une croissance à 3%.
14:49Fin de l'année dernière,
14:51croissance 3%, inflation 3%.
14:53Bon, là, on se dit,
14:54inflation 4-5%,
14:56croissance 0,
14:58juste pour éviter la récession.
15:01Donc, un beau, gros choc stagflationniste.
15:05C'est ça, Patrick ?
15:06Oui, c'est un choc stagflationniste.
15:07Qu'on va voir assez vite ou pas ?
15:09Je reviens à ma période de 90 jours.
15:10Qu'est-ce qu'on va voir
15:11se développer sur le plan macro
15:12dans les 3 prochains mois ?
15:13Dans un premier temps,
15:14ça va être, effectivement,
15:15je pense, l'inflation.
15:16Puisque les entreprises
15:17ont accumulé des stocks,
15:18elles ont même commencé
15:19à augmenter leurs prix
15:20en disant,
15:22on prévoit un peu les marges
15:23pour celles qui le peuvent,
15:24du moins.
15:25Donc, on va avoir une dérive.
15:26Là, on était dans une séquence,
15:27on a eu les indicateurs
15:29de prix à la consommation
15:30et de prix à la production.
15:32Le premier trimestre était bon
15:33en termes de baisse de prix
15:35de l'énergie
15:35et aussi en comparaison sur un an.
15:37Ça, c'était l'effet premier trimestre.
15:39L'effet deuxième trimestre,
15:39il va être moins bon
15:40en mesuré sur un an.
15:41Et l'effet troisième trimestre,
15:42il va être assez détestable
15:43parce que là,
15:44on va certainement
15:45ne plus avoir des effets
15:46de comparaison favorables
15:47et commencer à avoir
15:48les premières hausses de prix.
15:49Donc, le pic,
15:50ça va être Q3, Q4
15:51et encore en première partie
15:53d'année 2026.
15:54Et contrairement à ce que
15:55certains pensaient,
15:56il y a encore un an,
15:58quand on parlait,
15:58ou six mois,
15:59quand on parlait
15:59du programme électoral,
16:00en disant,
16:01les tarifs,
16:01c'est simplement une hausse mécanique
16:02et puis après, ça baisse.
16:03Non, c'est une hausse,
16:05certes mécanique,
16:06mais qui nous jette,
16:07en fait, le problème
16:08dans tous les systèmes
16:10de hausse de prix
16:10puisqu'on change
16:11tous les prix relatifs
16:12et vous avez des effets
16:13de second tour.
16:14Ça va se diffuser au service ?
16:15Ça va se diffuser au service, oui.
16:18D'autant que la guerre commerciale,
16:19peut-être demain,
16:20se jouera aussi
16:20sur le terrain des services
16:21et après-demain,
16:22peut-être sur le terrain
16:23des flux de capitaux.
16:24Alors, avec la Chine,
16:25on n'en parle pas.
16:26L'Europe, de toute façon,
16:27elle le met en avant
16:28et ça, ça va être
16:29l'axe de négociation.
16:30C'est peut-être ça
16:30qui va permettre
16:31d'avoir qu'un 10%
16:32au lieu des 20%.
16:33Oui.
16:33Dans les annonces
16:35qu'on attend des entreprises,
16:36je ne sais pas
16:37parce que ça fait partie
16:39du plan de Trump,
16:41l'idée quand même
16:43de rapatrier des capitaux
16:45encore plus,
16:47de réindustrialiser, etc.
16:49Et c'est vrai qu'on a vu
16:50dans les premiers jours
16:52de son mandat
16:53des entreprises arriver
16:54avec beaucoup de plans
16:55de capex
16:56à offrir à Donald Trump.
16:57Alors, du vrai nouveau argent
17:00ou de l'argent
17:01qui était déjà sur la table,
17:02tout ça est un peu mélangé.
17:04Mais il y avait en tout cas
17:05des beaux projets de capex.
17:07On a vu des belles images
17:08de patrons dans le bureau Oval
17:10venir annoncer fièrement
17:11qu'on avait dépensé
17:12tant de dizaines
17:13de milliards de dollars
17:14aux Etats-Unis.
17:15À l'occasion de cette séquence
17:17de publication,
17:18on va continuer de voir
17:19des entreprises
17:20qui annoncent leur volonté
17:21de déployer,
17:22d'accélérer,
17:24de renouveler
17:24des plans de capex
17:25aux Etats-Unis.
17:26Il y a eu une démarche,
17:28une première démarche
17:29d'entreprises
17:29qui ont véritablement
17:31un ancrage
17:31en termes de clients
17:33aux Etats-Unis
17:34et qui ne peuvent
17:35absolument pas
17:36se couper de ces business-là
17:37et donc qui ont besoin
17:39d'aller investir
17:39en fait.
17:39Le procureur local
17:40quand on a un marché,
17:41ça a toujours été
17:42une fonction et une règle.
17:43C'est ça.
17:44Et donc ça va
17:44et ça joue dans le sens
17:46de Trump
17:46qui était cette relocalisation massive,
17:48c'est ce changement
17:49de modèle d'affaires
17:49qu'il souhaite
17:50et donc les entreprises
17:51qui ont fait ce pas-là
17:52vont continuer de le faire.
17:53Moi, je vois plutôt
17:54un excès de confiance
17:55au niveau américain
17:57plus que les entreprises
17:59étrangères
17:59qui sont allées
18:00aux Etats-Unis
18:01qui ont annoncé ces plans
18:01et c'est que les grosses
18:02parce que là,
18:03on écarte toutes les petites
18:04et moyennes entreprises
18:05qui ne sont pas du tout
18:05dans la même logique.
18:07On oublie aussi
18:07qu'un bon nombre
18:08d'entreprises en fait
18:09et ça,
18:09c'est la surréaction
18:10des marchés
18:10qui nous le fait oublier
18:11avaient déjà des capacités
18:13de production locales
18:14et en réalité,
18:16quand on match
18:17leurs activités
18:18en termes de chiffre d'affaires
18:19et finalement,
18:20le sourcing local,
18:21il est assez proche.
18:23La véritable problématique,
18:25ce n'est pas ça,
18:25c'est la chaîne de valeur,
18:26c'est les fournisseurs.
18:28Quand vous avez effectivement
18:29un acteur comme Plastic Omnium
18:30qui est implanté...
18:32OP Mobility.
18:33Merci,
18:34parce qu'ils ont changé.
18:34Merci pour eux.
18:35Oui, je sais,
18:37moi aussi,
18:37mais bon...
18:37OP Mobility
18:38que j'aime beaucoup en plus
18:39et qu'on soutient
18:40parce que la période
18:41est difficile pour l'automobile,
18:42donc équipe anti-automobile
18:43qui équipe Tesla,
18:45qui a ses usines
18:46à côté de Tesla,
18:46donc il n'y a pas de sujet.
18:47Le problème,
18:48c'est d'où vient
18:48la matière première
18:49et on ne va pas déplacer
18:50la production de matière première
18:52sur le sol américain.
18:53Donc,
18:53ça va être compliqué
18:54d'anticiper tout ça.
18:56En revanche,
18:56ce qui est sûr,
18:56c'est que sur le sol américain,
18:57je pense que les entreprises
18:58qui avaient cru
18:59en l'approche pro-business
19:01de Donald Trump,
19:02là,
19:03commencent à rétropédaler.
19:04C'est plutôt aux Etats-Unis,
19:05moi,
19:06que je vois
19:06des retournements
19:08sur les plans de CAPEX
19:09et on a commencé
19:09à le voir
19:10dans l'intelligence artificielle,
19:11pas que pour DeepSync,
19:12pour plein d'autres raisons,
19:13je pense.
19:15Arnaud,
19:15il y a des secteurs,
19:16des typologies d'entreprises
19:18qui peuvent,
19:20alors,
19:20je ne vais pas dire
19:20profiter de ce moment,
19:22mais qui peuvent
19:22naviguer,
19:24y compris
19:25dans un moment
19:26d'incertitude maximale,
19:28d'élévation
19:29des droits de douane.
19:31Dans les secteurs
19:32à privilégier,
19:33en tout cas,
19:33c'est les secteurs défensifs
19:34qui n'ont pas participé
19:35au rebond.
19:36On voit les utilities
19:37quand même
19:37qui sont aujourd'hui,
19:39on va dire,
19:39décotés.
19:40Donc,
19:40c'est un secteur
19:41qui semble intéressant.
19:42Le secteur telco,
19:43pas ceux qui sont trop exposés
19:44à la partie américaine
19:45comme Dash Telecom,
19:46clairement.
19:47Voilà,
19:47il y a des secteurs
19:48à aller regarder.
19:48Après,
19:49ceux qui vont procéder...
19:49Ceux-là,
19:49ils ne sont pas concernés
19:50du tout
19:51par la guerre tarifaire.
19:51Enfin,
19:52peut-être sur des approvisionnements
19:53lambda ici et là,
19:54mais...
19:55Ce que disait Léa
19:56tout à l'heure,
19:56sur les chaînes
19:57d'approvisionnement
19:57qui vont quand même
19:58être touchées aux Etats-Unis
19:59puisqu'ils importent
20:00quand même énormément,
20:01notamment sur les métaux rares,
20:02sur tout ce qui est
20:03ressources,
20:04pièces technologiques.
20:05On parle souvent d'Apple,
20:06mais pas que.
20:07Ça va forcément couper,
20:09en tout cas,
20:09sur les CAPEX
20:10qui vont être anticipés
20:11sur la fin de l'année.
20:12On était pratiquement
20:12à 290 milliards
20:13sur les CAPEX,
20:15un des sept magnifiques
20:16dans le secteur.
20:17On voit que Microsoft
20:18a déjà reculé
20:19de 40 milliards.
20:20On voit le message envoyé
20:21aussi à une dizaine
20:21de jours par Accenture
20:22qui met quand même
20:23le feu
20:24sur la partie technologique
20:26qui met cette deuxième
20:27patte de pression
20:28sur la valeur technologique
20:29il y a 10 jours.
20:30Ça, c'est quand même
20:30des points à surveiller.
20:31Aujourd'hui,
20:32il n'y a quand même
20:32pas d'alignement des planètes
20:33pour revoir les CAPEX
20:34à la hausse,
20:34c'est sûr.
20:35Il y a un élément
20:36pour réenchanter
20:38le cycle américain.
20:39Il y avait une promesse
20:40qui, pour l'instant,
20:41est un peu disparue.
20:42C'est la baisse des impôts.
20:44C'est-à-dire,
20:44si vous voulez
20:45que les entreprises
20:46viennent investir aux Etats-Unis,
20:48il ne faut non pas
20:48le promettre
20:49mais le mettre sur la table
20:50la fameuse baisse
20:51des impôts à 15%.
20:52Et pour l'instant,
20:53le Trésor,
20:54enfin, le Trésor,
20:54on n'en parle plus.
20:55Le Congrès est en train
20:56de plancher dessus
20:57mais j'ai bien écouté
20:59Rose Garden,
20:59la partie,
21:01dans la fameuse conférence.
21:03Le discours par Rosemary.
21:04Grosso modo,
21:04on parle effectivement
21:05de lever les impôts
21:06sur les pourboires
21:07mais par contre,
21:08je n'ai pas écouté,
21:09je n'ai pas entendu
21:10de baisse d'impôts
21:11promise aux entreprises.
21:12Si on veut redonner
21:13effectivement un moteur
21:14à l'investissement
21:16en faveur
21:16et réenchanter
21:17l'exception américaine,
21:18il faut parler
21:19de baisse des impôts.
21:20Mais cette séquence,
21:21elle est quand même
21:22toujours là à l'agenda ?
21:24Alors,
21:24j'ai l'impression
21:25qu'elle est un peu
21:25dans la trappe
21:26et que grosso modo,
21:27ils n'ont pas les sous.
21:29Ils n'ont pas les sous.
21:30Et j'ai la hausse des tarifs.
21:31Le marché ne fera pas crédit,
21:34je vais dire,
21:34sur un niveau de déficit
21:36supplémentaire
21:36que ce qu'il y a aujourd'hui.
21:37La façon de restaurer
21:38les bénéfices par action,
21:40et bien effectivement,
21:41c'est d'avoir
21:41une petite aide
21:42du côté de la fiscalité.
21:43Mais pour l'instant,
21:44on voit bien
21:45que dans les discussions
21:46qui ont cours en ce moment
21:47du côté du Congrès,
21:49on parle de 5 trillions,
21:50mais dans les 5 trillions,
21:51c'est 4,5
21:52qui sont déjà
21:53le renouvellement
21:53des aides passées,
21:55mais qui ne sont pas
21:56une baisse supplémentaire.
21:59Et dans le programme de Trump,
22:00la new monnaie,
22:01c'est-à-dire l'apport
22:02d'argent frais,
22:03il vient uniquement
22:04de ces baisses d'impôts.
22:05Et pour l'instant,
22:06même des tarifs
22:07à 15%,
22:07en moyenne,
22:08donc on n'est pas
22:09au maximum du réciproque,
22:11et bien même des tarifs
22:12à 15%,
22:13ça ne génère pas
22:14les revenus suffisants.
22:15Donc Trump,
22:16il n'a pas les sous.
22:16Je rappelle,
22:17Trump 1,
22:18dans la séquence,
22:19alors l'économie était différente,
22:21etc.,
22:21mais il avait commencé
22:23par les baisses d'impôts,
22:25la dérégulation,
22:26avant d'attaquer
22:26la guerre commerciale
22:27à partir de 2018.
22:28Donc une inversion
22:30même de la séquence
22:31totale aujourd'hui,
22:33qui met le doute
22:33d'ailleurs sur la possibilité
22:34de faire la suite
22:35de la séquence
22:36partant de la guerre commerciale.
22:37Léa ?
22:38Non, mais en fait,
22:39je suis assez interloquée
22:41du discours
22:42que l'on a aujourd'hui
22:43par la violence
22:44effectivement du retournement.
22:46C'est ce que vous disiez
22:46à l'instant.
22:47Rappelez-vous,
22:48il y a six mois à peine,
22:49les États-Unis,
22:50c'était quand même
22:51le marché à avoir,
22:53le marché sur lequel investir,
22:54le seul pays
22:55qui se sortait
22:55de toutes ces crises
22:56de crise.
22:56Pour plein de raisons,
22:58il y avait une économie
23:00exceptionnelle.
23:01Absolument,
23:01et là,
23:02de les voir à ce point-là
23:04s'embourber en fait
23:05dans une politique
23:06assez peu incompréhensible
23:08finalement par tout le monde
23:10et voir progressivement
23:12un peu tous les alliés
23:13aussi de ce président
23:14partir les uns après les autres
23:15est assez inquiétant en fait.
23:17Et tout ça est à la faveur
23:18de l'Europe,
23:19ça se traduit aussi
23:19par les flux,
23:20ça se traduit par les performances
23:21en début d'année.
23:22Moi, je trouve que c'est
23:23une super nouvelle.
23:24Enfin, on a un marché européen
23:26qui se réveille.
23:28Je trouve ça important de le dire
23:29que ça fait tellement d'années
23:30qu'on n'a pas réussi à voir ça.
23:32Il va falloir être très attentif
23:33sur la manière
23:34dont l'Europe réagira.
23:35pour rester un peu immune
23:37de tout ça en fait.
23:37Donc, il y a une histoire
23:38de long terme positive,
23:40potentielle ou hypothétique
23:41aux Etats-Unis.
23:42C'est quand même ça
23:42que vend Trump aujourd'hui.
23:44No pain, no gain.
23:45Vous verrez,
23:46période de transition,
23:47ça va être un peu douloureux.
23:48Mais pour un golden age
23:49que vous n'avez jamais
23:50même imaginé,
23:51mais cette histoire
23:52de long terme gain story,
23:54elle est aussi valable
23:55pour l'Europe.
23:55Oui.
23:56Et en plus...
23:56Elle est peut-être moins hypothétique.
23:57Et elle est moins hypothétique
23:58parce que je crois
23:59que la vision qui est de dire
24:00on change le modèle d'affaires
24:02et on arrête d'être dépendant,
24:04il faut relocaliser,
24:05et c'est une vision logique.
24:07Les ressources se feront rares
24:08à tout point de vue.
24:09Ça n'est pas un problème
24:10de penser de cette manière-là.
24:12Lui, il le fait de manière brutale.
24:13Du coup, ça a réveillé
24:14les autres pays,
24:15notamment l'Europe.
24:16Et nous, on va le faire
24:17peut-être un peu plus intelligemment
24:18pour une fois.
24:19Bon.
24:19Arnaud,
24:20alors je reprends mon petit QCM là.
24:21Depuis le 20 janvier,
24:22Donald Trump a généré
24:23beaucoup d'incertitudes.
24:25Les modèles économiques
24:26montrent un niveau
24:26d'incertitude maximale
24:28qui n'a pas baissé
24:28cette semaine,
24:29qui a peut-être même
24:30encore augmenté,
24:32et a généré aussi
24:33une perte de confiance importante
24:35vis-à-vis des investisseurs globaux.
24:39Le marché va finir par oublier.
24:41Le marché a une mémoire
24:42de poissons rouges.
24:42Et puis après tout,
24:43ce sont les États-Unis.
24:45C'est eux qui ont les porte-avions
24:46à la fin de la journée.
24:48C'est très inquiétant
24:49pour la suite.
24:50La défiance vis-à-vis
24:51des actifs américains
24:52peut devenir
24:52une défiance structurelle.
24:54Les électeurs de Trump,
24:55y compris la base MAGA,
24:56vont un moment
24:57être déçus,
24:59passablement déçus
25:00de la politique économique
25:01conduite par Donald Trump.
25:03C'est quoi votre état d'esprit
25:06d'investisseur
25:07par rapport à cette perte
25:08de confiance ?
25:08J'ai commencé ma carrière
25:09en 2006.
25:10Et donc j'ai vu
25:11les banques américaines
25:12faillir.
25:13Est-ce que ça a changé
25:14ma confiance
25:15envers le secteur bancaire ?
25:16Oui.
25:17Est-ce que ça a changé
25:18ma confiance envers
25:18l'économie américaine
25:19et d'investir aux États-Unis ?
25:20Non.
25:21Voilà comment je pourrais
25:22orienter ma réponse
25:23sur ce point-là.
25:25Donc je ne pense pas,
25:26je pense que c'est
25:27court-termiste.
25:28Si M. Xi Jinping
25:29continue à montrer
25:30les muscles,
25:31il peut quand même
25:33aussi faire vaciller
25:33M. Trump.
25:34Les élections de mi-mandat
25:35à un an et demi.
25:36M. Xi Jinping,
25:37en fait,
25:37il n'y a pas peut-être
25:38grand-chose à perdre.
25:39Enfin, faire une coalition
25:40avec les Européens.
25:42Après, les Européens,
25:42ils sont pris en tonaille
25:44avec les États-Unis
25:46parce qu'ils ont besoin
25:46des services américains.
25:48Mais la Chine,
25:48ils exportent aujourd'hui
25:4915%.
25:50C'est aux États-Unis.
25:52Le reste,
25:52ça inonde le monde.
25:53Donc aujourd'hui,
25:54c'est peut-être
25:54les États-Unis
25:55qui ont le plus à perdre.
25:55s'il va au bout,
25:57et j'espère pas,
25:57en tout cas pour nous tous,
25:59il peut faire chuter
25:59M. Trump.
26:00Donc ça peut être
26:00quelque chose
26:01qui peut aller assez vite
26:02en termes de timing
26:03et un retour de confiance.
26:04Je pense que c'est plus
26:05la défiance de M. Trump
26:06que la perte de confiance
26:07envers les États-Unis.
26:08Oui.
26:10Alors,
26:10ce que les Japonais,
26:11j'ai appris ça,
26:12grâce aux réseaux sociaux,
26:13il y a quand même
26:14encore beaucoup de choses
26:14très intéressantes
26:15sur les réseaux sociaux.
26:17Dans le milieu
26:17des années 90,
26:18donc c'était le Japon
26:19qui était ultra-dominateur.
26:21Je crois que le marché
26:22japonais a dû peser
26:23jusqu'à 40%
26:24des indices mondiaux
26:25à un moment,
26:26c'était la belle époque
26:26du Walkman.
26:28Il y avait des séances
26:29où le Yen baissait,
26:32les obligations d'État
26:33baissaient
26:34et le Nikkei baissait.
26:36Et donc,
26:37en japonais,
26:38on appelait ça
26:38le Triple Yasu,
26:39c'est-à-dire le signe
26:40du déclin du Japon
26:41vis-à-vis du reste du monde.
26:42C'est exactement
26:43ce qu'on observe
26:44sur les actifs américains
26:45quasiment depuis
26:46le 2 avril dernier
26:47et encore plus
26:48depuis le début
26:49de la semaine
26:50dans des proportions
26:51qu'on n'avait jamais vues.
26:53Et je parle
26:53de la dette
26:54à 30 ans américaine
26:55qui est peut-être
26:56la partie qui est
26:56la plus souffert
26:57sur la courbe américaine
26:59au cours de cette semaine.
27:00Et une chute du dollar,
27:01c'est 5% de baisse
27:02depuis le 2 avril,
27:03le dollar face
27:04à l'ensemble
27:05des grandes devises
27:06du monde,
27:06Patrice.
27:07Je ne pense pas
27:08que les États-Unis
27:10rentrent dans une décennie
27:12perdue
27:12à la méthode japonaise,
27:14c'est-à-dire
27:15après c'est la déflation
27:16et on oublie
27:16en fait
27:17le Japon était
27:18le dernier wagon
27:19de l'OCDE
27:20et même des fois
27:21on l'avait perdu
27:21dans des gares
27:22en pleine campagne.
27:24Donc je ne pense pas
27:25que là on soit
27:25dans les États-Unis,
27:26on rentre dans cela.
27:27Par contre,
27:28vous avez une rupture
27:29de régime,
27:30c'est-à-dire
27:30la globalisation
27:31elle est terminée.
27:31On est en déglobalisation.
27:34Déglobalisation,
27:34ça veut dire
27:34qu'effectivement
27:35votre dollar
27:37n'est plus la devise
27:38internationale
27:39qu'il faut avoir.
27:39On peut en avoir d'autres
27:40et c'est ce que
27:41les banques émergentes
27:43sont en train de faire.
27:44Elles achètent même
27:45de l'or,
27:45ce qui n'est pas courant,
27:47ce qui fait effectivement
27:48que les cours de l'or
27:49ont monté
27:49et que grosso modo
27:50on le voit bien,
27:51alors c'est le Yen
27:52qui monte,
27:53c'est le franc-suisse
27:53qui monte,
27:54c'est l'euro
27:54qui se réapprécie.
27:55Donc en fait,
27:56grosso modo,
27:57au niveau du système
27:58mondial international,
27:59on est en train
28:00de pivoter.
28:01Le dollar reste majoritaire,
28:03on est en train
28:04de pivoter.
28:05Mais chacun n'est pas,
28:06les autres devises
28:07ne sont pas des devises
28:08de réserve.
28:09Il faudra avoir
28:10des déficits courants
28:11pour être capable
28:11de gérer,
28:12d'assumer,
28:13d'assumer en fait.
28:15Et effectivement,
28:15ça a été tout un débat.
28:16Donc après,
28:17vous avez aussi
28:17sur la globalisation.
28:19L'affaire de l'ence
28:19de la globalisation
28:20a servi éminemment
28:21les Etats-Unis.
28:22Pourquoi ?
28:22Parce qu'ils échappaient
28:23au vieillissement
28:24de leur population
28:24et ils trouvaient
28:25en fait de nouveaux marchés
28:27qui étaient rendus
28:29accessibles
28:30parce que la main-d'oeuvre
28:30locale n'était pas chère
28:31et donc en fait,
28:32on satisfaisait
28:33la demande globale
28:34et on diminuait
28:35les coûts
28:35pour les actionnaires américains.
28:37Donc les Etats-Unis
28:39ont été les bénéficiaires
28:40en définitive,
28:41plus la création
28:42de ces fameuses
28:43sociétés transnationales
28:44qui ont aujourd'hui
28:45un pouvoir supérieur à l'Etat.
28:47C'est toute cette chaîne-là
28:47qui est remise en cause.
28:49Donc peut-être pas
28:50de décennies perdues
28:51mais grosso modo,
28:52il va falloir raisonner autrement.
28:53Les champions
28:53de la globalisation
28:55ne seront pas
28:55les champions
28:55de la déglobalisation.
28:57Ils ne pourront pas assumer.
28:58On va revenir
28:59avec des blocs régionaux,
29:00des chaînes de valeur,
29:01vous en parliez tout à l'heure,
29:02qui sont,
29:03on le voit bien
29:03avec l'automobile
29:04et puis d'autres secteurs
29:05internationaux,
29:06et bien maintenant,
29:07on va raisonner
29:07avec des choses
29:08qui sont au moins régionales.
29:09Je vois très bien
29:10la big picture
29:11que vous décrivez
29:11à terme,
29:12Patrice.
29:13Dans l'intervalle,
29:14quand on a eu
29:14des séances
29:15comme celle de mardi,
29:17mercredi,
29:17sur les marchés obligataires,
29:19on se pose la question
29:20de savoir si à un moment
29:21la Fed ne doit pas
29:22rentrer dans le jeu
29:22pour calmer un peu
29:24la situation,
29:24au moins temporairement
29:26pour un temps défini.
29:27Est-ce qu'on est déjà
29:29à ce niveau de dysfonctionnement,
29:30pardon Patrice,
29:31ou est-ce qu'il y a encore
29:32un peu de marge ?
29:32La Fed ne peut pas
29:32calmer Trump.
29:34Ça, malheureusement,
29:34ce n'est pas dans son pouvoir.
29:36Sauf à essayer
29:37de faire des cocktails
29:38ou des choses comme ça,
29:40le distraire,
29:41mais grosso modo,
29:42la Fed ne peut pas
29:43grand-chose.
29:44Aujourd'hui,
29:44elle est coincée
29:45puisque l'inflation,
29:46c'est ce qu'on disait
29:46tout à l'heure,
29:47elle va un peu arriver
29:48et que grosso modo,
29:49la dégradation de l'activité
29:50n'est pas suffisante
29:51pour inverser encore
29:53la politique monétaire.
29:54Donc, pour l'instant,
29:55la Fed est coincée,
29:56à la différence de la BCE,
29:57de la Banque d'Angleterre,
29:58de la Banque du Japon
29:59et de la PBOC,
30:01la Fed est coincée
30:02dans cet attentisme.
30:04Néanmoins,
30:04cet attentisme,
30:05pour l'instant,
30:05quand il va déboucher,
30:06et je pense que ça va être
30:07l'été prochain,
30:08il va déboucher
30:08sur une balance
30:09qui se dégrade
30:10du côté de la croissance
30:11et surtout du côté de l'emploi.
30:12Donc, la remontée
30:13du taux de chômage,
30:134,5%,
30:14ça va,
30:15et ça, je pense qu'on va
30:16y arriver assez vite
30:17avec ce qu'on disait
30:18sur le côté microéconomique.
30:20Donc, ça,
30:20ça va être une alerte
30:21qui va permettre
30:22de déclencher des baisses de taux.
30:23Le marché monétaire
30:24attend quasiment
30:25100 points de base
30:26de baisse de taux,
30:274, c'est beaucoup trop.
30:28C'est beaucoup trop,
30:29il y en aura peut-être 2,
30:30ce sera déjà pas mal.
30:31C'est ce qu'on attendait
30:32en fin de l'année dernière.
30:32Donc, il n'est pas
30:33de voir la Fed
30:33aller en territoire accommodant, là ?
30:35Alors, la Fed y va,
30:36mais contrainte est forcée.
30:37Elle pourrait y aller
30:38en cas de crise financière.
30:41Ce qu'on a vu,
30:41effectivement,
30:42avec l'adjudication
30:42qui se passait très très mal
30:43sur le taux de rasant
30:44et qui menaçait
30:45les adjudications
30:46du 10 ans et du 30 ans,
30:48c'est quelque sorte
30:49des événements exceptionnels.
30:51L'ISTROS
30:51ou la crise des...
30:53Comment ça s'appelle ?
30:53LDI britannique, non ?
30:55Alors, la crise de l'ISTROS,
30:57LTCM,
30:58et les crises
30:59du commercial
31:02juridiction
31:02excès d'IA 2023.
31:05C'est-à-dire qu'on fait
31:06une pause dans la politique monétaire,
31:07on injecte de la liquidité
31:09parce que là,
31:10il y a une crise
31:11sur la stabilité financière.
31:12Ce n'est plus
31:13de la politique monétaire,
31:14c'est...
31:14C'était le sens
31:15de ma question.
31:16Est-ce qu'on est
31:16à un niveau de stress
31:17ou de dysfonctionnement
31:18des marchés financiers
31:19qui peuvent légitimer
31:20une action de la fête
31:22temporaire et définie ?
31:22Je pense que BESEN
31:23a suffisamment agité
31:24la sonnette d'alarme
31:25qui a amené le 90 jours,
31:27donc la pause de 90 jours,
31:29pour éviter ça.
31:29Donc le coupe-circuit,
31:30c'était ça quand même.
31:30Le coupe-circuit,
31:31c'était ça.
31:32Le point de peine,
31:34comme on dit,
31:34en fait,
31:35ce n'est pas le Nasdaq,
31:36ce n'est pas tant le dollar,
31:37ça a été les adjudications
31:38et les menages
31:39de défragmentation
31:44du système,
31:45du marché,
31:45dans les actifs américains
31:46sous Trump ?
31:47Je pense que pour parler
31:49très simplement
31:49à ceux qui nous écoutent,
31:51la progression de l'or
31:52est un témoignage
31:53très clair
31:53de la confiance,
31:55c'est-à-dire la non-confiance
31:56de ce qui est en train
31:57de se passer
31:58sur le marché américain.
32:00Je crois effectivement
32:00que ce qui a été dit là,
32:03je le partage complètement,
32:04le dollar n'aura plus
32:06ce statut,
32:07en tout cas à moyen terme,
32:09c'est assez clair.
32:11La confiance ensuite
32:12dans le système américain
32:14et la capacité
32:15qu'il va avoir
32:16justement
32:16à maintenir
32:17son niveau d'endettement
32:18et finalement
32:20à l'assumer
32:21dans ces conditions-là,
32:23je crois que c'est
32:23ce qui effraye les marchés.
32:24Et c'est effectivement,
32:25malgré ce coupe-circuit,
32:27la raison pour laquelle
32:28le marché obligataire
32:29pour l'instant
32:29n'y réagit pas beaucoup,
32:31en tout cas pas suffisamment.
32:33Le poids de la fête là-dedans,
32:34j'avoue honnêtement
32:35que j'ai du mal
32:36à l'envisager.
32:37Il ne va intervenir
32:38que sur les sujets
32:38purement macro-économiques.
32:41Il ne va pas aller
32:41sauver la politique Trump.
32:43Non, mais bon,
32:43la stabilité financière,
32:45il n'y a pas de stabilité
32:46des prix
32:46et il n'y a pas
32:47d'emploi maximum
32:49si vous n'avez pas
32:49quand même le prérequis
32:50de la stabilité financière.
32:52Ça peut quand même
32:54pousser la Fed
32:55à intervenir.
32:56Mais bon,
32:56j'entends qu'on n'en est pas là
32:58effectivement.
32:59sur la partie investissement,
33:01il nous reste quelques minutes.
33:03Léa, qu'est-ce qui a été décidé
33:04là chez vous,
33:05chez DNCA ?
33:07Et à quoi on réfléchit
33:09en termes de mouvements
33:10ou d'allocations
33:11ou spécifiques
33:12dans le court terme ?
33:14Oui, alors profitons
33:16de ce souffle
33:18sur le marché européen
33:19des actions.
33:20Moi, je parle vraiment
33:20des actions là
33:21pour y retourner
33:22parce que je pense
33:22que c'est l'occasion
33:23pour ceux qui avaient raté
33:24le premier wagon.
33:26Il y aura peut-être
33:26une deuxième étape.
33:27Effectivement,
33:28je suis d'accord
33:28parce qu'il y a encore
33:30les éléments
33:30de publication
33:32qui vont peut-être
33:32chahuter un peu les marchés.
33:33Mais c'est l'occasion.
33:34Les entreprises européennes
33:35sont saines.
33:35Elles n'étaient pas chères.
33:36Elles le sont
33:37d'autant moins aujourd'hui.
33:38La baisse des actions
33:39européennes,
33:40j'entends,
33:41vous dites
33:41pas de problème
33:42pour la mettre à profit.
33:43Absolument.
33:44Et dans les secteurs,
33:45il y a plein de secteurs
33:46immunes des barrières douanières
33:47qui peuvent passer les cycles.
33:48Je pense à l'immobilier.
33:50On retourne un petit peu
33:51sur l'immobilier.
33:52Je pense également
33:53aux banques
33:54et aux assurances
33:55qui, elles,
33:55vont bénéficier
33:56de cette tendance
33:57sur les taux,
33:58sur cette robustesse
33:59qu'elles ont constituée
33:59depuis un certain nombre d'années
34:00qui se révèle
34:01depuis déjà trois ans maintenant.
34:03Ça va continuer.
34:04Elles ont baissé.
34:04Il faut y aller.
34:05Sauf crise systémique
34:07majeure du système financier
34:08mais j'y crois pas moi
34:09à court terme.
34:10Je pense qu'il faut conserver
34:11les défensives,
34:12la santé,
34:12les utilities.
34:13C'est pareil,
34:13c'est domestique.
34:14Vous achetez des entreprises
34:15qui sont en Europe
34:16qui sont pas très,
34:17très finalement impactées.
34:19Qu'est-ce qu'il faut pas faire
34:20malheureusement ?
34:21C'est les automobiles.
34:22L'automobile,
34:23il n'y a pas de visibilité.
34:24C'est dramatique pour ce secteur
34:25et ça fait déjà des années maintenant
34:26et donc on peut toujours pas y aller.
34:29Je pense que les grosses industriels,
34:30il y a des belles idées
34:31à aller chercher aussi
34:32qui ont souffert.
34:34Et la tech,
34:34patientons encore un peu
34:37malheureusement du fait
34:37de ces barrières douanières.
34:39Arnaud,
34:40même question sur la partie investissement.
34:42Alors l'Europe,
34:42ok,
34:42mais la question c'est aussi
34:44comment on traite
34:45le marché américain désormais.
34:46Est-ce que ça a toujours
34:47le même poids dans une allocation ?
34:49Est-ce que là quand même
34:50il y a un appel de valorisation
34:52qui peut devenir intéressant ?
34:54On a beaucoup parlé
34:55des Max 7
34:56qui se sont transformés
34:57en Bear 7.
34:58Est-ce que,
34:59pour un investisseur de long terme,
35:00est-ce que,
35:02en occultant un peu le bruit du moment,
35:04est-ce qu'on se dit pas
35:04que c'est des points d'entrée
35:05qui peuvent être intéressants ?
35:06Je vais répondre
35:08à vos questions.
35:10Pour les clients qui arrivent,
35:11clairement aujourd'hui,
35:12ce qu'on fait en gestion privée,
35:13c'est d'investir,
35:14déjà les clients,
35:15ils étaient préinvestis
35:16à 15% plus haut.
35:17On fait donc du picot creux
35:1820% de correction
35:19malgré le rebond
35:20qu'on a eu des derniers jours.
35:21Donc on les investit,
35:22pas massivement,
35:23mais on investit une grande partie,
35:24ce qui est logique aujourd'hui
35:25pour la raison que l'on a dit,
35:25de profiter du temps long
35:26et de la performance du temps long
35:28sur les marchés actions.
35:29Déjà point 1.
35:30Sur la partie allocation américaine,
35:33je ne vais pas dire
35:33comme tous les gérants
35:34qui l'ont dit,
35:35mais j'étais sur le plateau,
35:36donc il y a des vidéos
35:37pour témoins,
35:38mais on avait réduit
35:39les allocations
35:39sur la partie américaine
35:40en début d'année,
35:41on avait réduit
35:42les allocations US,
35:43on avait mis des quality weight,
35:44on avait edgé des positions.
35:45Je ne dis pas qu'on a tout
35:46qui est parfait,
35:47mais on a au moins
35:47un tiers des positions
35:48des allocations américaines
35:49qui supportent pas trop mal
35:51le choc.
35:51Et quand on regarde
35:52en relatif,
35:53on fait moins 10 aux US,
35:54on fait moins 4 en Europe.
35:55Enfin, le spread,
35:56il s'est fortement compressé quand même.
35:58Donc, ça c'est le point important.
36:00Ce qu'on fait,
36:01on re-regarde,
36:01parce que les spreads
36:02et les CDS
36:02quand ils sont bien repartis,
36:04notamment sur le crossover,
36:05de retourner un peu
36:05sur le marché obligataire.
36:06Doucement,
36:07on profite aussi
36:08de revenir sur une zone de stress
36:10où on avait des spreads
36:11qui étaient très écartés,
36:12on n'a emmené que le rendement.
36:13Donc ça, ça nous intéresse.
36:14On ne regarde pas
36:15l'allocation actions
36:16aujourd'hui dans nos portefeuilles
36:17et dans nos stratégies
36:18et dans notre comité mensuel.
36:20En tout cas,
36:21tout nouveau client
36:21est intégré au sein des positions
36:23et on en profite pleinement
36:24pour les investir sur ces niveaux.
36:26Bon, petite parenthèse sur l'Europe aussi
36:28parce que ça m'est venu
36:28quand vous en parliez, Léa.
36:31Alors qu'on a eu une correction
36:32des treasuries américains
36:33jusqu'aux 30 ans
36:34tout au long de la semaine,
36:35le marché européen
36:36de la dette souveraine
36:37n'a pas bougé.
36:38Il bouge
36:39d'une stabilité incroyable.
36:42Et en relatif,
36:43je crois que sur une semaine,
36:44on n'a jamais vu
36:44une décradation aussi forte
36:45du marché des treasuries américains
36:47par rapport au marché allemand,
36:49en l'occurrence,
36:49de la dette
36:50qui confirme son statut
36:52d'actif sans risque.
36:5245 points de base de différence
36:54sur la semaine.
36:56Et le spread
36:57qui est remonté quasiment
36:58à plus de 150,
36:59je ne sais pas combien on est
37:00sur le spread
37:00entre le 10 ans et le 21 ans.
37:02Oui, il y a un petit spread
37:03de pays aussi
37:04qui gratte un peu quand même.
37:05Ça bouge ?
37:05Alors ?
37:06Ça gratte un peu.
37:07Mais j'espère que ça ne va pas.
37:08C'est juste...
37:09D'accord.
37:10Il y a eu un peu d'écartement
37:11chez nous quand même
37:12au cours de cette séquence.
37:13Il y a un petit peu d'écartement
37:14parce qu'effectivement,
37:15on revient avec...
37:17Les problèmes budgétaires européens
37:18malheureusement,
37:19ils sont toujours là.
37:20Philosophie d'investissement
37:22un peu globale,
37:23l'avancée de la période.
37:23Oui, alors, juste deux mots.
37:25C'est la diversification,
37:26la protection.
37:27C'est ce que vous avez dit.
37:28Je reprendrai là-dessus.
37:29On a des portefeuilles
37:29qui sont diversifiés
37:30le plus possible.
37:31On ne va pas aimer
37:32les obligations gouvernementales
37:33à partir très très longue.
37:34Donc, on va être plutôt
37:35sur du crédit encore
37:36et du crédit sans risque.
37:37Et puis, même chose,
37:38qualité et diversification,
37:39y compris même encore avoir
37:41des secteurs de la technologie.
37:43Par contre, ce que l'on a fait,
37:44c'est de...
37:44On avait réduit aussi
37:45en début d'année
37:46un petit peu les allocations.
37:47Et là, on travaille
37:48sur une poche, par exemple,
37:50d'un portefeuille diversifié
37:51avec 50% d'actions,
37:53ce qu'on peut avoir encore.
37:54On va travailler
37:54avec des protections
37:55qui peuvent aller
37:56jusqu'à 20% de cette poche-là.
37:57D'accord.
37:58Et là, ça veut dire
37:58qu'on est très sportif,
37:59on est très agile
38:00et on lève,
38:02on joue avec ces protections
38:03de façon à ne pas
38:04enlever le cœur
38:05de nos allocations
38:06qui sont là
38:07un peu plus stratégiques.
38:08Donc, il y a à la fois
38:09la vision très stratégique
38:10de dire
38:11ces sociétés-là,
38:11on y croit
38:12et on va les garder.
38:13Et puis, le côté hyper tactique
38:15qui va être de dire
38:16en fonction des nouvelles,
38:17eh bien, on va voir
38:18quel est le positionnement
38:20ou la réaction des marchés
38:20qu'il faut avoir
38:21et couvrir
38:21ou enlever la couverture.
38:23Merci à vous trois.
38:23Merci d'avoir été
38:24les invités de Planète Marché
38:25ce soir.
38:26Léa Dunant-Châtelet,
38:27directrice de l'investissement
38:28responsable de DNCA,
38:29Arnaud Morel,
38:30directeur de la gestion
38:30sous mandat de Promépar
38:31Asset Management
38:32et Patrice Gautry,
38:33chef économiste
38:34de l'Union Bancaire Privée.

Recommandations