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Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Emmanuel Abramowicz

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-02-17##

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Transcription
00:00— Bienvenue dans Les Vrais Voix. On est ravis de vous accueillir pour ce début de semaine. 0826 300 300. Vous nous appelez, bien entendu, si vous voulez réagir.
00:09Avec autour de cette magnifique table, nous avons Philippe Bilger, qui est avec nous, Françoise de Gaulle, Emmanuel Abramovitch, porte-parole du bureau national
00:17de vigilance contre l'antisémitisme. Et avec Philippe David, on vous souhaite la bienvenue.
00:21Les Vrais Voix Sud Radio. Le grand débat du jour.
00:26— Emmanuel Macron veut organiser la défense européenne. — Notre Europe, aujourd'hui, est mortelle. Elle peut mourir. Et cela dépend uniquement de nos choix.
00:36Mais ces choix sont à faire maintenant. — Emmanuel Macron reçoit les chefs d'État allemands, britanniques, italiens, polonais, espagnols, néerlandais et danois.
00:45Une réunion qui semble être une réponse directe aux propos du vice-président des États-Unis.
00:48— L'administration Trump est très préoccupée par la sécurité européenne. Nous pensons qu'il est important que dans les années à venir,
00:57l'Europe intensifie sa propre défense. — Alors pourquoi ne pas faire avec la défense que l'on a déjà fait avec l'agriculture ou la pêche ?
01:04Pourquoi ne pas mettre en commun nos ressources militaires ? Une Europe de la défense ? Et pourquoi pas une armée européenne ?
01:10— Et la France qui réunit en ce moment même une dizaine de dirigeants européens de l'OTAN, aussi à l'Élysée, pour parler sécurité en Ukraine.
01:19Et après la conférence de Munich, l'objectif ? Tirer les conséquences du choix américain de négocier avec Vladimir Poutine.
01:26L'Élysée a confirmé en plus un échange ce matin entre Emmanuel Macron et Donald Trump.
01:31— Alors parlons vrai. Est-ce qu'une défense européenne peut exister tant que l'OTAN perdurera ? Et à cette question,
01:38les menaces de J.D. Vance doivent-elles provoquer la création d'une défense européenne ? Vous dites non à 81%.
01:44Vous les réagir, le 0826-300-300. — Et pour nous éclairer sur le sujet, le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'école de guerre.
01:52M. le général, merci d'avoir accepté notre invitation. — Bonsoir. — Tour de table d'abord avec Philippe Bilger.
01:57— On peut rêver d'une défense européenne, mais il me semble que ça n'est pas le seul moyen qu'avait l'Europe pour affirmer son identité,
02:07notamment face à Donald Trump et à Vladimir Poutine. Je crains que la défense européenne, aujourd'hui, soit confrontée
02:17aux mêmes difficultés, quoique sur un registre différent que la CED à l'époque. Comment imaginer...
02:24— C'était la communauté européenne de défense pour les auditeurs sous la 4e République.
02:27— Absolument. Comment imaginer une défense européenne avec des pratiques et des visions aussi différentes ?
02:33Mais me semble-t-il, même sans défense européenne, il y a quelque chose qui apparaît aujourd'hui extrêmement choquant.
02:43C'est le fait que presque avec un sentiment d'apitoiement pour ce président Zelensky, le fait qu'on est en train de passer
02:53par perte et profit les 3 ans de la résistance de l'Ukraine face à la Russie et que j'ai presque l'impression qu'en réalité,
03:05Donald Trump est prêt à consentir pour tenir sa promesse un peu rapide à l'abandon total de ce que l'Ukraine devrait mériter.
03:18— Françoise de Gaulle. — Donald Trump veut une paix russe. C'est évident que c'est ce qu'il veut offrir.
03:22Et il est hors de question que les Européens lui laissent offrir une paix russe. Moi, je veux bien qu'on considère que c'est impossible.
03:29Mais je crois qu'il faut... La question n'est pas de savoir est-ce qu'il est impossible ou pas d'avoir une armée européenne.
03:35Il faut une armée européenne. On rentre dans un moment, un temps extrêmement dangereux. Moi, je pense qu'on est face à l'histoire.
03:41C'est une bascule véritablement sans précédent. C'est une bascule sans précédent. Nous sommes face à des dérégulateurs
03:48agressifs, des régulateurs agressifs et qui veulent notre peau. Donc la réalité – et je parle de Trump – c'est qu'il faut se faire violence,
03:57dépasser les antagonismes et y parvenir. — Vous croyez une armée européenne ? — Pas du tout. — J'ai pas dit que j'y crois, moi.
04:03— Si l'armée européenne avait dû exister, elle serait créée depuis longtemps. Les achats des pays, notamment d'avions, de chars, de systèmes lourds,
04:12ne sont pas cohérents nécessairement avec les uns avec les autres. Je parle sous votre autorité, mon général. Et d'autre part, enfin,
04:19s'il avait dû y avoir une armée européenne, elle se serait illustrée au début de la guerre en Yougoslavie. Elle aurait permis de défendre
04:27nos alliés serbes. Or, nous avons laissé les Américains faire le ménage et se battre contre les Chinois en Europe. Donc je n'y crois pas du tout.
04:36Mais concernant la guerre en Ukraine, pardonnez-moi de vous choquer peut-être, mais la guerre en Ukraine est perdue pour les Ikraniens depuis 2 ans.
04:44Les Russes occupent le terrain qu'ils veulent garder in fine, c'est-à-dire le Donbass. Mais ils l'occupent depuis 2 ans.
04:51— Les Ikraniens ont pris les territoires. — Vous avez une perception des choses. Je n'ai pas exactement la même.
04:57Mais chacun a le droit de comprendre comme il veut les problèmes. — Alors mon général, faire une défense européenne, une armée européenne,
05:04une armée, ça a un chef. Et qui dirige dans ces cas-là ? Ursula von der Leyen ? — Je crois qu'il faut poser les problèmes correctement.
05:11Moi, je sais pas s'il faut une défense européenne. Mais enfin, il faut une Europe capable de se défendre. Pour l'instant, la défense européenne
05:21reposée sur les Américains. Ça fait 20 ans, plus même. 20 ans que les Américains... C'est Obama qui parle du pivot stratégique,
05:31qui dit « Je suis le premier président du Pacifique ». Ça fait 20 ans. C'est la grande dérive des continents. Et on n'y peut rien.
05:39L'Amérique avance vers son ouest et se désintéresse de plus en plus pour des questions commerciales. Nous ne sommes plus au premier marché.
05:47Et pour des raisons démographiques, la majorité des Américains aujourd'hui ne sont plus d'ascendance européenne.
05:53Donc se désintéresse de l'Europe. Or, aujourd'hui, il y a une rupture du contrat atlantique, si l'on veut. Et on ne peut absolument pas être sûrs...
06:05Moi, je pense même profondément le contraire. Je l'écris depuis 20 ans que l'Amérique ne viendra plus nous défendre pour les raisons que j'ai invoquées.
06:15Alors que faire ? Laisser les chars du président Poutine aller jusqu'à Brest ? Eh bien non. Donc il faut bien créer une force européenne capable de se défendre.
06:26Alors je réponds à votre question, bien sûr. Est-il possible d'avoir une armée européenne ? La réponse, c'est non, parce qu'une armée répond à un chef qui est politique,
06:36qui est légitimement politique. Nous n'en avons pas. Donc ça n'est pas le sujet. Il y en aura peut-être une dans 25 ans. Là, on a un problème immédiat à régler.
06:45Et c'est pour cela que la réunion d'aujourd'hui est non seulement légitime, mais elle est particulièrement bienvenue. À 27, on n'y arrive pas, parce que vous l'avez dit...
06:54— D'accord. Déjà à 3, c'est compliqué. — Comment ? — Déjà à 3, c'est compliqué. — Non, mais c'est très bien à 10.
06:59— Les visions stratégiques sont différentes. — Mais politiques, politiques. — Non, mais stratégiques. C'est-à-dire qu'il y en a qui pensent à l'Est, l'autre qui pense au Sud, etc.
07:06Donc aujourd'hui, moi, je crois peut-être... Après-demain, dirons-nous merci au président Trump, parce qu'il nous pousse à acquérir enfin notre autonomie stratégique
07:18qui passe par une autonomie opérationnelle. Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est la deuxième chose. Il nous pousse enfin à avoir un directoire pour cette Europe
07:26qui, à 27, est incapable de décider. Et j'espère bien que ce soir, cet après-midi, ces grands chefs européens arriveront à trouver un objectif commun
07:38et donc à définir une voie. Pourquoi est-ce que cette guerre est perdue ? Cette guerre est perdue parce que depuis le début de la guerre,
07:45les Européens sont incapables de se mettre d'accord sur ce qu'ils attendent de cette guerre. Moi, je suis prof de stratégie.
07:51Et la stratégie, ça commence par un objectif commun vers lequel on fait converger des volontés. Or, il n'y a jamais eu d'objectif commun.
07:58Donc on a cru que donner des armes, c'était faire de la stratégie. Cela n'en est pas. On a cru que la morale, c'était de la stratégie. Non.
08:04Que l'espoir était une stratégie. Non. Donc on a été en tactique en permanence et on a été en réaction depuis le début.
08:12Nous sommes en gestion de crise depuis le début. Et donc il est bien qu'aujourd'hui, mais bien poussé par la grosse claque que vient nous donner l'Amérique,
08:20on se réveille enfin et se dit qu'on doit être capable de gérer notre propre destin.
08:25— Ça, c'est du bon sens. — Philippe Girard. — Dans le micro. — Vous ne croyez pas que le retour des nations et la relative morosité
08:34par rapport à l'Europe telle qu'on l'imaginait comme un idéal va rendre difficile ce qui est nécessaire sur ce plan-là ?
08:42— Alors je crois que moi, je suis européen parce que je suis profondément français et parce que j'adore la France. Mais j'ai bien compris
08:51qu'à l'époque où nous sommes, une puissance moyenne, voire en dessous de moyenne comme la France – et il n'y en a pas d'autres en Europe, de plus grande –
08:59nous sommes incapables pour de multiples raisons que je peux vous décrire, si vous voulez, mais incapables de nous défendre aujourd'hui.
09:06Donc sauver notre civilisation, sauver notre humanisme, sauver tout ce qu'on a créé en Europe, ça passe forcément par la mise en commun,
09:15en convergence de nos volontés et notre moyen. Et oui, il faudra admettre de perdre un peu de souveraineté au niveau de chacun des États
09:24pour en gagner davantage dans un groupe de nations. En revanche, je suis d'accord avec vous, l'Europe va mourir.
09:31L'Europe actuelle, elle va mourir comme l'ONU va mourir, comme l'OTAN va mourir. Il faudra réinventer quelque chose qui puisse fonctionner.
09:39C'est absolument indispensable. — Oui, alors « va mourir », mettons bien pour les gens qui écoutent, c'est-à-dire qu'elle va se modifier.
09:45L'ONU ne va pas mourir. — C'est ce qu'il vient de dire. — Non, non. L'ONU ne va pas mourir. — Sinon, je pense mourir.
09:49— Oui, je sais que vous pensez ça. — La SDN est morte. — Non, mais écoutez, la SDN, d'accord. Enfin, la SDN, elle a duré moins longtemps que l'ONU.
09:55Moi, je n'ai pas du tout ce discours apocalyptique. Là où je vous rejoins, je trouve que c'est extraordinaire ce qui se passe,
10:01parce qu'Emmanuel dit qu'on n'y arrivera pas. Mais justement, c'est dans les moments de crise qu'on est obligés d'y arriver.
10:07Et moi, je pense que ce que nous offre Trump, ce que nous offre Musk, ce que nous offre également tout le soutien politique de Musk
10:14à tout ce qui est véritablement l'extrême-droite, la pire, parce que la FD, c'est pas l'extrême-droite d'opérette,
10:19eh bien moi, je trouve que ça, c'est très important. Et je vous trouve un peu durs avec la France. La France, objectivement,
10:28je parle pas d'Emmanuel Macron, etc. La France, c'est la plus grande armée de projection de l'Europe. OK, c'est une puissance moyenne,
10:33mais c'est une puissance nucléaire. Il n'y en a pas tant que ça. C'est une puissance du Conseil de sécurité de l'ONU. Il n'y en a pas tant que ça.
10:38Donc il y a quand même, à mon avis, est-ce que je me trompe, un rôle de la France très puissant, beaucoup plus puissant que ce qu'elle naît en réalité
10:45en termes de temps ? Je voudrais qu'il m'y réponde. Je voudrais qu'il m'y réponde, en général. — Vous avez raison. Et la preuve, le président Macron,
10:52il le sent bien. Si c'est lui qui organise ça, il le sent bien. La France, c'est pas un pays exactement comme les autres. — Non, c'est pas égal.
10:57— Et le fait d'ailleurs que la Grande-Bretagne, puissance nucléaire, et la France, puissance nucléaire... — Et armée de projection,
11:02Grande-Bretagne. — ...soient ensemble. Alors ne nous trompons pas. L'armée française est une belle armée, mais une armée qui était conçue
11:09pour un autre temps, pour aller conduire à l'extérieur de petites opérations dans le temps court. C'est une armée qui n'est pas du tout
11:15adaptée à la menace telle qu'elle pourrait surgir. Il faut donc augmenter au minimum les moyens de l'armée française. Mais quoi qu'il arrive,
11:23nous ne serons pas capables seuls d'opposer... — J'ai compris ça. Bien sûr, bien sûr. — D'autre part, madame, je ne pense pas avoir
11:30un discours apocalyptique. Mais je pense que nous sommes enfermés dans un monde qui est mort depuis un certain temps.
11:36Mais là, on s'en rend compte. Et donc il faut nous adapter à ce monde-là, comprendre que nous étions bien au chaud
11:43sous les jupes de l'Amérique, que ce temps-là est terminé. — Le Conseil de sécurité est obsolète. On est d'accord.
11:49— Le Conseil de sécurité et l'ONU... Forcément, posez la question au premier ministre maudit. Il vous dira mais qu'est-ce que c'est.
11:56— Au Brésilien. Bien sûr, bien sûr. — Au Brésilien ou au Sud-africain. — Il faut changer. Il faut changer.
12:00— Bon. L'OTAN ne sortira pas indemne de cette crise. Quant à l'Europe, elle devra profondément évoluer.
12:07On part au 0826 300 300. Notre auditeur du jour, Luc Dupé, reçu en marde. Alors Luc, vous y croyez, vous, à la défense européenne ?
12:14— Absolument pas, Philippe. — C'est vraiment collégial. — Bonjour, mon général. Je suis d'accord avec vous sur certains points.
12:23Le premier point est sémantique. Vous dites que vous êtes profondément européen parce que vous êtes profondément français.
12:31Moi, je suis profondément anti-européen parce que je suis profondément français. Et il y a plusieurs choses qui sont importantes dans tout ce qu'est ce qu'on dit.
12:39Vos avis, Philippe. — D'une part, je pense que la France n'est absolument pas capable de se défendre tout seul parce qu'on s'aperçoit d'une chose,
12:48c'est que la défense nucléaire, elle, n'est que de principe. Est-ce que Poutine a pas en parlé ses servis du nucléaire pour régler les problèmes qu'il a créés en Ukraine ?
13:00— Non, il ne peut pas. Il ne le pourra jamais. Par contre, la France est un main militaire. Vous le savez comme moi et mieux que moi.
13:08Nous n'avons plus rien. Nous sommes dépendants de tout, même pour les munitions de petit calibre, même pour les fusils mitrailleurs de petit calibre.
13:16Nous sommes dépendants de tout. Gastine Renet, un des meilleurs fabricants de fusils de chasse, avait posé le bilan alors qu'il aurait suffi que l'État...
13:25— Vernet-Caron. — Vernet-Caron. — Vernet-Caron à Saint-Étienne. — Vernet-Caron. Excusez-moi. Il aurait suffi que l'État français lui donne un contrat pour qu'il s'en sorte.
13:34Ça, c'est une chose. — Ça, c'est vrai. Vraiment, ça. — Vrai. — Quand vous voyez que 90% du matériel militaire de l'Europe est acheté aux États-Unis, qu'est-ce que vous répondez à ça ?
13:49— Oui, oui, oui. Ça va. — On va faire réagir le général. Il faut faire ça brièvement, parce que ça réagit beaucoup aux 0,826, 300, 300.
13:56C'est vrai qu'en France, on a abandonné les munitions de petit calibre, les fusils d'assaut, les mitrailleuses. Aujourd'hui, on est totalement dépendants de l'étranger.
14:05Nos mitrailleuses viennent de Belgique et nos fusils d'assaut d'Allemagne, et nos munitions d'un peu partout.
14:10— Vous avez raison. Mais pourquoi ? Parce qu'on s'est cru perpétuellement protégés par les États-Unis. Et donc on a abandonné cette affaire-là.
14:19Moi, vous voyez lire ce que j'ai écrit depuis des années. Mon livre que j'ai écrit il y a 10 ans qui s'appelle « La dernière bataille de France », c'est exactement ça.
14:27Nous avons cru et donc nous avons abandonné un certain nombre de choses. Or, la vérité, c'est que l'intérêt est la seule boussole des États et que l'intérêt américain ne se situe plus en Europe.
14:38Et donc tout ça, justement... Et votre correspondant, votre auditeur a raison. Eh bien il faut en prendre conscience.
14:45Si, comme il l'a dit, l'armée française est une petite armée, alors il faut la grandir, alors il faut réouvrir le service national.
14:51C'est absolument indispensable. Il faut nous...
14:53— Et puis il y a la Caisse des marchés publics. Pardon.
14:56— Non, non. Parce qu'on a des auditeurs. Et on a Emmanuel qui n'a pas le droit de parler.
14:59— 0826-300-300. Bougez pas, Jean... François, je vous appelle Jean-Paul. Jean-Paul, qu'est-ce que vous dites ? Bonsoir, Jean-Paul.
15:06— Bonsoir, Jean-Paul. — Oui, bonsoir. Bonsoir à toute équipe. Donc votre émission est toujours aussi intéressante.
15:12— Merci. — Merci.
15:13— Bon, la défense européenne, c'est du baratin. C'est pour amuser les foules et les journalistes. À partir du moment où on voit les différents
15:21pays européens qui, au lieu d'acheter du Rafale ou du Gripen en avion de chasse, ont acheté un bombardier furtif américain, le F-35,
15:30qui ne marche pas, d'ailleurs, qui a toujours au moins 800 problèmes graves qui ne sont pas résolus, la Suisse... Même la Suisse a acheté du F-35.
15:40Est-ce qu'on voit la Suisse aller bombarder Moscou avec ses avions furtifs ? Bon, c'est ridicule. Alors on ne parle pas de l'armement conventionnel
15:51où on est au-dessous de tout. Donc l'auditeur précédent... — Il l'a bien décrit, déjà, oui.
15:57— Donc il l'a bien décrit. Donc je vais pas revenir dessus. Et puis après, donc comme c'était évoqué, qu'il y ait une armée, il y ait une cohésion
16:05au niveau des hommes, au niveau du matériel et quelqu'un qui commande. Donc c'est pas l'ultra-corrompue van der Leyen qui va diriger ça, Macron non plus,
16:15Macron qui est complètement discrédité, qui est incapable de faire quoi que ce soit, si c'est se déguiser, mettre des perruques et faire le guignol sur Internet.
16:25— On va vous répondre, Jean-Paul, si vous permettez. — On va faire réagir le général. C'est vrai quand même que les Européens qui ont tous acheté
16:32des F-35 massivement, pratiquement jamais de la rafale à part les Grecs, les Croates et les Serbes, et qui pleurent maintenant après
16:39sur l'abandon des Américains, c'est peut-être un peu fort de calcul général. — Eh ben ils ont raison de pleurer, parce qu'ils ont acheté
16:43l'assurance-vie et l'assureur ne veut plus les assurer. Et c'est bien pour ça. C'est pour ça qu'on a une rupture complète aujourd'hui.
16:50Et tout ce qui a été décrit est parfaitement vrai. — Par les auditeurs. — Par vos deux auditeurs, évidemment. Et donc il faut changer,
16:56comprendre que nous sommes dans un nouveau monde. Je rappelle que la France l'a compris depuis De Gaulle, cette affaire-là.
17:01C'est pour ça que nous avons la bombe atomique. De Gaulle a toujours compris que les États-Unis ne se suicideraient pas pour nous.
17:06— Et comme avait dit un sénateur américain, je ne risquerais pas New York ou Los Angeles pour Paris ou Londres.
17:11— Bien sûr, bien sûr, bien sûr. C'est pour ça que c'est l'attitude de tous ces Européens-là qui doit changer. Et j'espère que la claque
17:19qui nous a été donnée par les Américains va enfin les réveiller. Mais je pense que les choses arrivent.
17:23— Emmanuel Abramovitch voulait dire un mot, pardon. — Certains rêvent encore d'une armée européenne. Mais qui voulez-vous pour la diriger ?
17:28Les Français avec leurs intérêts propres, leurs endettements et leurs difficultés matérielles militaires ? Vous la voulez diriger par les Allemands,
17:36qui sont le premier investisseur en Russie. Donc vous voudriez, comme chef de l'armée européenne, le premier investisseur pour se défendre
17:45de son premier marché ? Ce n'est pas cohérent. De plus, pour terminer d'une phrase, la position de chef d'une armée européenne
17:55tenue par un pays ultra-endetté et en difficultés intérieures comme la France n'est pas cohérente.
18:02— Alors... Non mais le constat, c'est quoi ? Le constat de tout le monde, ici, c'est qu'on n'a plus d'armée, on n'a plus rien.
18:08— Ah mais si, mais si ! On va les rafales, quand même. On a des canons César. Non mais on peut dire aussi ce qui marche.
18:14— C'est pas ce que j'ai dit. Mais j'ai dit... Ce que vous avez dit, tout le monde dit. Mais bon, il n'y a plus rien qu'il faut...
18:18— Bah c'est illégal, quoi. — Mais alors que faut-il faire ? Est-ce qu'on abandonne ? Est-ce qu'on accepte de s'adapter à le Poutine ?
18:25— Non, on n'abandonne pas. On n'abandonne pas. — Alors il faut faire quelque chose. Mais au niveau d'une nation, il est impossible aujourd'hui,
18:31pour de multiples raisons, parce que le spectre des menaces a grandi. Nous ne pouvons pas acheter et fournir l'ensemble.
18:39Est-ce que les Français qui aiment la France veulent donner leurs enfants pour qu'ils aillent faire leur service national ou pas ?
18:45Ça m'étonnait que ce soit très populaire. Donc il faut bien arriver à trouver un moyen. Et oui, vous avez raison.
18:50Il n'y aura pas de chef de l'armée européenne. Et je t'ai dit qu'il n'y aura pas d'armée européenne.
18:54Et il y aura donc à un moment donné, comme disait M. Roosevelt, a coalition of the willing, des gens de bonne volonté,
19:00des gens qui comprendront qu'ils ont un intérêt commun. C'est ce qui se passe maintenant à l'Élysée.
19:05— Général, moi j'ai une question, parce que je regarde les pays. L'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la Pologne, les Pays-Bas, le Danemark.
19:11Que fait l'Espagne dans cette réunion ? — Écoutez, les pays qui sont là...
19:16— C'est pas ce qu'on appelle un pays fort militairement parlant, quand même. — Écoutez, les pays qui sont là, à part les Pays-Bas,
19:22c'est les pays qui ont au moins 100 000 militaires. Les autres, ils sont très bien. Ils ont payé. Ils ont aidé l'Ukraine.
19:29Mais donc c'est pas moi qui ai fait cette sélection-là. Mais d'abord, on remarquera que c'est l'Europe des 6, plus justement l'Espagne,
19:35qui n'en était pas, plus la Pologne, qui n'en était pas. — Plus la Pologne. — Non, plus la Pologne.
19:39— Mais c'est intéressant que l'Espagne y soit. C'est très intéressant que l'Espagne y soit. — Non mais c'est intéressant que l'Espagne y soit.
19:43— C'est pour ça que je posais la question. J'ai demandé pourquoi l'Espagne, c'est un pays qui va bien, déjà. — Attendez.
19:45— D'abord, c'est un pays qui va bien. Plutôt mieux que la France en termes économiques. Et je crois qu'à un moment donné,
19:50il faudra probablement constituer une force pour aller déployer quelque part. Les pays qui peuvent vraiment abonder, c'est l'Espagne, c'est l'Italie,
19:57c'est l'Allemagne, c'est la France, c'est ces pays-là et la Pologne, si Tusk revient un peu sur ce qu'il a dit.
20:02— Mais mon général, une question. On parlait toujours de la relation très spéciale entre le Royaume-Uni et les États-Unis.
20:09Keir Starmer, le Premier ministre, envisage peut-être d'envoyer des troupes au sol en Ukraine. Le Royaume-Uni est l'autre puissance nucléaire
20:18en Europe avec la France. Est-ce que quelque part, c'est pas une fracture dans les relations britannico-américaines ?
20:24— Vous avez parfaitement raison. Au bout de beaucoup trop de temps, les Anglais ont fini par comprendre que les Américains les méprisaient
20:31et que quoi qu'il arrive, leur intérêt, c'est pas de revenir vers l'ouest, mais c'est d'aller vers l'est. Alors quand Churchill disait
20:37« Je ferai toujours le choix du grand large », elle me rappelle la première ministre danoise qui disait il y a encore quelques temps
20:43« Moi, je suis beaucoup plus près de Washington que de Bruxelles ». Eh ben c'est elle qui a pris la première claque en leur disant
20:48« On va vous prendre le Groenland ». Donc il faut comprendre cette dérive des continents. Et l'Angleterre a mis du temps pour le comprendre,
20:57mais elle l'a compris. — Il y a des moyens juste très concrets en une seconde. Et vous le savez, général, il y a des choses qu'on peut changer
21:02en Europe très concrètement, notamment la clause des marchés publics pour l'achat des armes. Ça, c'est par exemple un combat politique
21:08qu'on peut mener. Est-ce que vous êtes d'accord pour ça, par exemple ? L'engagement total à acheter des armes entre nous, ça, on peut le faire politiquement.
21:14On peut décider. — Allez, 20 secondes. 20 secondes, François, s'il vous plaît. — Il faut sortir du monde d'hier, comprendre que ce monde est fini
21:19et qu'il faut trouver des nouvelles règles pour un monde qui vient, et pour régler une crise qui est une crise majeure de l'Europe et de l'Occident.
21:26— Merci beaucoup, général Vincent Desport, d'avoir accepté notre invitation, aussi un directeur de l'école de guerre. Et si vous avez eu envie
21:33de vous détendre un petit peu, vous n'êtes pas obligé de partir tout de suite, parce que dans un instant, c'est le qui-sait-qui qui l'a dit.
21:38C'est-à-dire qu'en politique, là, nos politiques disent des choses. Il faut reconnaître l'auteur parfois de ces âneries.
21:43— Un élève de Saint-Cyr qui réussit tout, il ne débarque pas aspirant, mais général d'armée directement. Vous êtes partant ?
21:52— Vous avez combien d'étoiles ? — Ah, ça dépend du nombre de manches. C'est toujours pareil.
21:57— Toute suite.
21:59— Sud Radio, c'est vous qui donnez le ton.

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