Avec Caroline Galactéros, géopolitologue, présidente du think tank Geopragma
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##CA_BALANCE-2025-02-13##
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00:00— Je viens d'avoir, dit Vladimir Poutine, commencé son téléphonique long et très productif avec le président russe.
00:06Nous avons discuté de l'Ukraine, du Moyen-Orient, de l'énergie, de l'intelligence artificielle, de la puissance du dollar et d'autres sujets.
00:13Oui, ils ont pris une heure et demie, je comprends. Nous avons tous réfléchi à la grande histoire de nos nations et au fait que nous avons combattu ensemble
00:20avec tant de succès pendant la Seconde Guerre mondiale, en nous rappelant que la Russie a perdu des dizaines de millions de personnes
00:26et que nous avons perdu autant. Nous avons chacun parlé des points forts, etc., etc. Nous avons convenu que nos équipes respectives
00:34entameraient immédiatement des négociations. Et nous commencerons par appeler le président Zelensky. D'ailleurs, je vais l'appeler immédiatement
00:40« D. Trump ». Et voilà, j'ai demandé à Marco Rubio, secrétaire d'État, directeur de la CIA Ratliff, conseiller de la Sécurité, etc. Voilà.
00:48Des millions de personnes sont mortes dans une guerre qui n'aurait pas eu lieu si j'avais été président. Évidemment, il s'oublie pas Donald Trump.
00:54Mais elle a eu lieu, donc elle doit prendre fin, etc. Alors, ah ! Alors, grand, grand, grand bouleversement dans les chancelleries.
01:02Ça accélère quelque chose, c'est clair. Ça fait bouger vraiment, encore une fois, les lignes de force et de façon tout à fait spectaculaire,
01:12il faut le bien dire, ce qu'on appelle les plaques tectoniques, hein, en langage évident courant. Et surtout, et surtout, ce qu'on a remarqué,
01:22c'est qu'évidemment, ça se passe entre qui ? Évidemment, la Russie et l'Amérique. Et le Conseil de l'Europe a protesté en disant oui à une déclaration
01:32tout à fait magnifique, en disant « Écoutez, on exige d'être présent à la table des négociations ce matin, d'ailleurs, on doit être là, on doit être là,
01:41mais sera-t-on là ? » C'est la question que l'on peut poser, notamment, à Caroline Galactéros, elle est géopolitologue, on la reçut toujours
01:49avec plaisir, ici, à cette émission à Sud Radio, elle est présidente du think-tank Géopragma, bonjour Caroline Galactéros.
01:56— Et bonjour André, comment allez-vous ? — Eh bien, écoutez, je vais comme quelqu'un qui assiste depuis 3 semaines à ce tsunami incroyable de révélations,
02:05de fêtes, de corruptions, de transferts de dizaines de milliards de dollars à je ne sais qui, je ne sais quoi, enfin voilà, je pense que vous êtes aussi
02:15que moi, on assiste quand même à quelque chose d'assez inédit, c'est le moins que l'on puisse dire, Caroline.
02:21— Bah écoutez, oui, mais moi, je ne dirais pas que ça me surprend, puisque je vais avoir le triomphe modeste, mais enfin, on est enfin en train d'arriver
02:34au stade où on va prendre en compte la réalité de ce conflit en amont et peut-être derrière le rideau, sans le dire, mais c'est quand même un groupe
02:46qui est planté dans l'offensive de l'OTAN menée contre la Russie depuis des années, et donc il va falloir en tirer les conséquences, parce qu'effectivement,
02:54il n'est pas de l'intérêt des États-Unis et pas non plus, d'ailleurs, de celui des Russes de faire durer ce massacre, même si, évidemment,
03:03quand on parle des chiffres, là, Donald Trump est complètement dans le bleu, soit il est désinformé, soit c'est semblant de l'être, soit, enfin, je vais dire...
03:11— Non, mais c'est sûr, mais Caroline Galactéros, au-delà de ça, ce qui est intéressant, c'est qu'il n'y a que 3 semaines qu'il est là, Donald Trump,
03:18il avait dit, évidemment... — Oui, oui, ça déménage. — Ça déménage quand même fort, hein. Au bout de 3 semaines, après avoir fait tout ce qu'il a fait,
03:25je ne dis pas qu'il n'a fait que des choses bien. Je dis simplement que ça y est. Et d'ailleurs, à mon avis, je sais pas ce que vous en pensez,
03:31ça doit pas être la première conversation téléphonique avec Vladimir Poutine.
03:36— Ça, je n'en sais rien. Je pense effectivement, en toute logique, qu'il y a dû déjà y avoir peut-être en tout cas des grosses préparations, bien sûr,
03:48de chaque côté. Maintenant, celle-là, il la rende publique. Ça veut dire qu'en gros, il donne le coup d'envoi d'un processus...
03:55— Bien sûr. — ...et d'une remise en place au prix et au prix de Volodymyr Zelensky. Voilà.
04:03Il va y avoir le choix entre une capitulation en rase campagne, plus ou moins maquillé, ou bien une marginalisation expresse.
04:13— Alors justement, Caroline, faisons un peu l'inventaire, parce que c'est très intéressant. Comme vous dites, c'est le début du processus.
04:20Apparemment, les deux parties ont envie d'aller – je ne dis pas vite, mais enfin quand même relativement vite –...
04:26Qu'est-ce que ça signifie, sans faire des prédictions, des prophéties ? Est-ce que l'Ukraine va retrouver par exemple ses frontières d'avant 2022 ?
04:37Qu'est-ce qui va changer en tout cas, à votre avis ?
04:40— Non, non, non, non, non. Ça, de toute façon... C'était tout l'enjeu d'un président Trump qui soit suffisamment bien informé en amont.
04:49Or, en amont, on sait qu'il a encore affaire à un certain nombre de réseaux qui n'ont pas envie de mourir, même s'il est en train de sérieusement
04:58leur porter des coups. Et donc on lui a raconté quand même un certain nombre de bobards. Voilà. Après, il y a aussi dans ses déclarations
05:06la volonté de ne pas non plus trop dire la réalité, parce que la réalité est terrifiante, si on est pour le camp occidental et même pour les Américains.
05:14— En quoi elle est terrifiante, Caroline Galactéros ? En quoi elle est terrifiante, la réalité ?
05:18— Parce que quand on voit les centaines de milliards de dollars qu'on a donnés aux Ukrainiens depuis 3 ans et les résultats militaires sur le terrain
05:25et les résultats économiques et la bascule des BRICS qui s'est accélérée et le boomerang de l'économie russe qui va beaucoup mieux
05:32que la plupart des nôtres, et quand on voit tout ça, on se dit, ne rions-nous pas, c'est un mauvais calcul. Donc les États-Unis, maintenant,
05:42veulent se sortir de cet abcès, veulent éventuellement confier la reconstruction de l'Ukraine aux Européens. Ça, on va payer d'une manière ou d'une autre,
05:54ça me semble assez clair. Ils l'ont dit... Alors je pense que c'est Jimmy Vance, c'est le vice-président qui a dit avant-hier, je crois, qu'il n'y aurait de toute façon,
06:06s'agissant des garanties de sécurité données à l'Ukraine, il n'y aurait de toute façon pas un soldat américain à l'appui d'éventuelles troupes européennes,
06:15parce que ça va être un des grands sujets à négocier, ça. Qui va, finalement, assurer la ligne qui va être définie ?
06:26— Alors Caroline Galactéros, justement, c'est surtout le secrétaire d'État à la Défense, Peter Exet, qui a dit... Il n'est pas question que... Pardon ?
06:36— Oui, Vance aussi. Mais Exet a été très précis. Il n'y aurait pas de soldat américain, en tout cas, à l'Ukraine. Et il a dit aussi qu'il n'est pas question
06:46que l'Ukraine entre dans l'OTAN. — Bah oui, bien sûr. Non, mais ça, c'est la base. Il n'y a vraiment que nous sur les plateaux de l'LCI avec tous nos pseudo-experts
06:56et commentateurs. — Comme vous y allez, Caroline. — Oui, mais c'est fatigant. C'est fatigant, si vous voulez. Ça fait trop longtemps. Moi, je suis fatiguée
07:04Donc il n'y a vraiment que nous pour croire à des fadaises pareilles. Voilà. Donc l'Ukraine va retrouver la sécurité qu'elle peut encore espérer retrouver
07:14si elle retrouve sa neutralité. Si elle n'a pas de neutralité, elle ne sera évidemment... C'est la fin de sa neutralité. C'est la recherche par l'OTAN de son ampé,
07:26si vous voulez, dans l'alliance, qui a provoqué tout ça. Donc il faut revenir au statut couranté du point de vue de sa neutralité stratégique.
07:33Après les frontières, bon, c'est évident que les 4 blazes qui sont dans la fédération de Russie vont s'en sortir. — Donc ni le Donbass ni la Crimée, bien sûr.
07:43— Ah bah non, mais non, non, non. Non, non, mais il faut arrêter de rêver, en fait. Voilà. Il faut tout de suite qu'on arrête de rêver.
07:52— Oui. Nous, comme vous le savez, nous rêvons pas. Nous essayons de se suivre les faits. — Non, mais vous, vous êtes l'un des rares qui avez un peu de compréhension globale des choses.
08:04— Non, mais c'est vrai que c'est... Et alors justement, vous parlez de l'Europe. Et vous disiez qu'effectivement, l'Europe doit payer.
08:12Mais dites-moi, ce qui est tout à fait assourdissant, c'est l'absence... En tout cas, c'est la perspective de l'absence totale de l'Europe dans les négociations.
08:22Et vous avez vu que ce matin, les Européens ont protesté en disant « Nous voulons être à la table négociation ». — Bien sûr. Mais la servilité ne rapporte rien. Jamais. Voilà.
08:34La servilité, le jour où la roue tourne, eh ben vous êtes les anciens petits valets dont plus personne ne veut. Donc l'Europe, elle va être bonne pour payer la reconstruction. Voilà. C'est tout.
08:44— Ah oui, c'est ça. Les dadons de la farce, quoi. — Non. Et justement, on va dire aux pays européens que si vous voulez envoyer des forces...
08:50— À mon avis, Poutine aura beaucoup de mal à accepter. Envoyez-les. Mais sachez que du point de vue russe, elles sont menacées. Et du point de vue américain,
08:58il n'y aura pas votre secours et il n'y aura pas d'article 5 de l'OTAN qui sera activé. Ça, Exxon a dit aussi. Voilà.
09:05— Et c'est vrai, Caroline Galactéros, que pendant ce temps-là, sur certaines chaînes, on dit « Mais non, non, mais l'Ukraine peut encore gagner.
09:13Vous savez, c'est pas fini ». Et bombarder la Russie, quoi. — Oui, mais c'est criminel. C'est criminel. C'est grave. C'est irresponsable moralement, humainement
09:23de continuer à diffuser cette propagande. C'est absolument scandaleux, parce que pendant qu'on parle, il y a plus de 1 000 soldats,
09:32entre 1 000 et 1 800 soldats, jour, ukrainiens, qui meurent. Donc faudrait quand même savoir ce qu'on veut.
09:38— Oui, c'est assez terrifiant, effectivement. — Et si on prête la main à un massacre pour juste notre fama personnel ou... Voilà, de ne pas perdre la face.
09:48Mais on l'a perdue, la face, de toute façon. Et maintenant, Trump nous donne en fait une somme. Voilà, il nous remet à notre place.
09:53— Oui. Et effectivement, il fait ce qu'il avait dit. Il a dit « Bon, on va discuter avec Poutine. Il faut discuter ». D'ailleurs, lui, il a fait
10:02toute sa carrière sur les négociations, qu'on aime ou qu'on aime pas. Il s'agit pas de faire un jugement moral, là, mais d'essayer de voir
10:09ce qui se passait. À votre avis, ça peut aller assez vite, Caroline Galactéros, ce processus ?
10:15— Alors il y a plusieurs échéances. D'abord, il y a là, demain, entre demain et dimanche, il y a la conférence sur la sécurité de Munich,
10:24qui est le grand rout annuel où, normalement, tout le monde peut se retrouver et discuter de beaucoup. Les Russes en ont fait partie longtemps.
10:32Je ne sais pas s'il est prévu à ce stade qu'il y ait des Russes. Avant-hier, en tout cas, c'était pas le cas. Donc il va y avoir là de grands conciliabules,
10:42notamment entre Européens, pour savoir comment ils peuvent essayer de sauver une vague... Enfin on va leur laisser une espèce de pseudo
10:53de simili-influence cosmétique. Enfin de toute façon, voilà. Nous, on ne sera rien à payer, comme d'habitude. Voilà. Et puis ensuite, la grande...
11:06Donc il va y avoir... On est déjà presque fin février, mars, avril. Et le 9 mai, à Moscou, c'est l'anniversaire qui est le grand moment politique
11:17et historique russe annuel. L'anniversaire de la grande guerre, de la victoire dans la grande guerre patriotique. Et là, continuez à inviter Trump. Voilà.
11:26— D'accord. Ah putain, oui, pour le 9 mai prochain. C'est ça. — Oui. Mais... — Oui, c'est les 80 ans. C'est le grand anniversaire.
11:35C'est le 80e anniversaire. C'est ça, oui. — Voilà. Mais là, ce qu'il faut comprendre, c'est que la guerre continue.
11:42— Oui, bien sûr, bien sûr. Avec son cortège de morts et de destructions et de... — Et des avancées russes. Des avancées russes.
11:50— Et en même temps, vous avez vu... Oui, absolument, ukrainien et russe, tout à fait. Et puis... Mais vous avez vu aussi, Caroline Galactéros,
11:56c'est ma dernière question, ce qui est intéressant en même temps, c'est que les Américains font un audit non seulement de ce qui se passe
12:02chez eux avec l'ONC et des compagnies, mais avec ce que les Américains ont versé à Zelensky et à l'Ukraine. Il y a un audit très sérieux
12:10qui se fait, là, en ce moment. — Très sérieux. Et bien sûr, pour un grand marchandage et un grand chantage qui sera imposé aux Ukrainiens
12:19et à Zelensky et Saakik sur le thème « Qu'est-ce que vous avez encore qui vaut quelque chose ? », on va vous prendre ce que BlackRock
12:28et compagnie n'ont pas encore pris. Mais ça, c'est classique. Après, il faut savoir que les terres rares du Donbass,
12:34elles sont sous contrôle russe. Donc voilà. — Oui, les terres rares, eh oui, qu'on voit tout le monde, parce que Trump a dit carrément
12:40« On a payé des milliards, des dizaines, des centaines de milliards. Rendez-nous les terres rares, sauf qu'elles sont sous le contrôle russe ».
12:46— Oui, mais ça, c'est une manière de dire à Zelensky que dans la négociation sur le plan territorial, il n'a pas la main, quoi.
12:57Donc il va en fait donner des terres que, de toute façon, il ne contrôle plus contre un certain nombre de choses et probablement des promesses...
13:05— Oui. Qu'il contrôle encore moins. Oui, tout ça va être intéressant. — Il ne contrôle rien du tout. Il ne contrôle rien du tout. Non, non.
13:13Non, non, il est contre le Britannique, ça, c'est sûr. Mais je pense qu'il ne contrôle grand-chose. Il cherche à sauver sa peau à ce stade.
13:22— Oui. Écoutez, qui vivra verra. En tout cas, merci, Caroline Galacteros. En tout cas, c'est un feuilleton hélas sanglant, hélas sanglant,
13:30mais qu'il n'est pas prêt de s'éteindre. Merci. À bientôt. — Au revoir, André. — Au revoir.