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Avec Docteur Claire Morgand, médecin généraliste, épidémiologiste, directrice de
l’observation des sciences des données et de l’évaluation à l’Institut national du cancer

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##C_EST_BON_A_SAVOIR-2025-02-04##

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Transcription
00:00Soudradio, c'est bon à savoir, c'est aujourd'hui la journée mondiale contre le cancer, une
00:08maladie qui désormais n'épargne plus les jeunes, le nombre de cancers est en progression
00:14chez les moins de 50 ans, pour tout comprendre, je reçois le docteur Claire Morgan, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Merci d'être avec nous ce matin sur Soudradio, vous êtes médecin généraliste, épidémiologiste,
00:25directrice de l'Observatoire des sciences des données de l'évaluation à l'Institut
00:29national du cancer, hausse, je le disais, du nombre de cancers détectés chez les plus
00:33jeunes, mais c'est important de préciser d'abord qu'ils sont nettement moins nombreux
00:38tout de même que les cancers qu'on peut diagnostiquer chez les plus de 50 ans, on va peut-être commencer
00:43par là.
00:44On va peut-être commencer par là, effectivement, c'est important de rappeler que l'augmentation
00:47des cancers concerne toutes les tranches d'âge, ça c'est le premier constat, et qu'entre
00:5290 et 2023, donc un peu plus de 30 ans, on a un nombre de nouveaux cas de cancer qui
00:57a doublé.
00:58Ça c'est toute localisation et encore une fois, tout âge confondu.
01:01Tout âge confondu, forte augmentation.
01:04Absolument, augmentation en tout cas, ça dépend un peu des localisations, mais néanmoins
01:09ce qu'il faut comprendre dans cette augmentation, c'est qu'elle est principalement due aux
01:14évolutions démographiques, autrement dit, c'est parce que votre population augmente
01:18et qu'elle vieillit que vous voyez votre nombre de cancers augmenter.
01:22Oui, c'est logique.
01:25En ce qui concerne cette hausse constatée du nombre de cancers détectés chez les plus
01:30jeunes, est-ce que c'est inquiétant ou pas, docteur ?
01:34Alors, l'augmentation d'incidence chez les jeunes, on la retrouve pour certaines localisations.
01:38Typiquement pour le cancer du sein, le cancer colorectal, le rein ou le pancréas.
01:43Maintenant, si on regarde par exemple l'exemple du cancer colorectal, c'est celui-là dont
01:49on parle beaucoup en ce moment, le taux d'incidence chez les personnes de 20 à 24 ans, il a
01:54augmenté de 6,5% par an en 30 ans.
01:58Alors quand on prend ce chiffre brut, on se dit mais c'est hyper impressionnant, c'est
02:03catastrophique.
02:04Quand on ramène en nombre de cas, parce que c'est toujours pareil, quand vous regardez
02:06un taux d'incidence, regardez en face le nombre réel de cas, ça équivaut à passer
02:12de 10 cas par an, je répète, 10 cas par an à 60 cas par an chez les hommes, en sachant
02:19que le cancer colorectal, c'est 47 000 nouveaux cas par an.
02:23C'est-à-dire qu'il faut relativiser que cette inquiétude est démesurée sur l'augmentation
02:29de ces cancers détectés chez les plus jeunes ?
02:31Alors ce qu'il faut comprendre, c'est que ces cancers restent chez les moins de 50 ans
02:35rares.
02:36C'est ça qu'on est en train de vous dire.
02:37Il ne faut pas minimiser, elles augmentent, c'est clair, ça on le constate et d'ailleurs
02:41on y travaille, on essaie de comprendre ce qui se passe et on finance des études pour
02:45voir l'ensemble des facteurs de risque qui peuvent être impliqués dans ces augmentations.
02:49Néanmoins, on reste sur des cancers rares.
02:52Et pourtant, avec des moyens, vous le disiez, des moyens alloués pour essayer de comprendre
02:57peut-être ce qui se passe derrière tout cela, l'Institut Gustave Roussy qui lance
03:00une enquête pour tenter de comprendre pourquoi le nombre de tumeurs digestifs notamment,
03:05on va en parler, explose ou augmente chez les moins de 50 ans.
03:08Est-ce qu'on a déjà des facteurs, est-ce qu'on a déjà des hypothèses à ce sujet ?
03:13Oui, il y a une hypothèse, il y en a plusieurs, il faut comprendre que le cancer ça reste
03:18une pathologie multifactorielle.
03:20Il n'y a pas un facteur de risque et un seul.
03:23Néanmoins, l'obésité, le surpoids et l'alimentation non variée sont quand même parmi les hypothèses
03:29principales sur ces cancers digestifs.
03:33Ce sont des choses qu'on voit apparaître bien avant aux Etats-Unis par exemple, cette
03:39augmentation et on voit bien que l'obésité aux Etats-Unis reste un problème de santé
03:43publique majeur qui expliquerait une partie de l'augmentation de ces cancers.
03:47En général, on conseille de se faire dépister autour de 50 ans sur les différents cancers.
03:53Le cancer colorectal, je pense à lui, est-ce qu'il faut envisager de faire ce dépistage
04:00avant l'âge de 50 ans ? Est-ce qu'il faut en arriver là docteur ?
04:03Je ne suis pas certaine qu'il faille en arriver là, ça reste des enjeux de santé publique
04:09plus globaux à évaluer.
04:10Néanmoins, ce qui est certain, c'est qu'il faudrait déjà que la cible de ces dépistages
04:15soit atteinte.
04:16Quand on regarde aujourd'hui les taux de dépistage sur les différents dépistages
04:21organisés qui sont proposés, on n'est pas à la cible.
04:24Pour le cancer colorectal, on en est même très loin, on est plutôt autour de 35% de
04:29personnes éligibles qui se font dépister.
04:31Donc l'enjeu principal déjà, c'est de faire en sorte que ce dépistage, c'est d'améliorer
04:37finalement en France ce dépistage.
04:40Au moins le taux de participation, absolument, c'est vraiment l'enjeu.
04:45Et pour tous les cancers.
04:46Et là pour le coup, c'est une vraie perte de chance de ne pas y aller.
04:50En tout cas, c'est saisir la chance de se faire dépister précocement avec des meilleures
04:54chances de guérison et des traitements moins lourds, moins de séquelles.
04:56Docteur Claire Morgan, merci d'avoir été avec nous, merci pour toutes vos explications.
05:02Je rappelle, vous êtes médecin généraliste, épidémiologiste et directrice de l'observatoire
05:05l'Observation des sciences des données et de l'évaluation à l'Institut national
05:09du cancer.
05:10Très bonne journée à vous.

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