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Avec Dr Jérôme Langrand, chef du centre antipoison à l'hôpital Lariboisière-Fernand Widal (AP-HP) à Paris

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-02-07##

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Transcription
00:00Un homme transportant 380 kg de cocaïne a été interpellé avant-hier aux abords de Narbonne.
00:12Ce sont les gendarmes qui l'ont interpellé. L'homme conduisait une Mercedes. Il a été arrêté dans une station-service.
00:21Son véhicule a été repéré à la frontière espagnole. Les gendarmes l'ont suivi et l'ont arrêté dans cette station-service de Narbonne.
00:29Les premières saisies de 2025 ont dépassé le bilan annuel de saisies de cocaïne.
00:35165 kg de cocaïne a été intercepté le 23 janvier sur l'autoroute A9 en provenance d'Espagne dans un camion dont les occupants italiens ont été ensuite condamnés à 5 ans de prison ferme.
00:47165 kg plus 380 kg, ça fait beaucoup de cocaïne. 545 kg de cocaïne saisie depuis le début dans le sud de la France.
00:59Simplement dans le sud de la France. On mesure là l'immensité, la masse de cette drogue qui circule malheureusement dans notre pays.
01:08— Docteur Jérôme Langrand, bonjour. — Oui, bonjour.
01:11— Vous êtes chef du centre antipoison à l'hôpital Lariboisière-Fernand-Vidal à Paris. Je veux pas vous parler de cocaïne, mais je vais vous parler de la drogue de synthèse appelée « pète ton crâne ».
01:22« Bouddhablou », « pète ton crâne », ça, c'est la dénomination donnée par les collégiens. C'est bien cela, docteur ?
01:32— Oui, voilà. C'est le nom de rue, comme on dit. — Le nom de rue. Alors qu'est-ce que c'est que cette drogue de synthèse ?
01:39— Alors en général, c'est une famille qui sont des cannabinoïdes de synthèse.
01:43C'est des dérivés de synthèse qui ressemblent aux molécules qu'on trouve qui sont psychoactives dans le cannabis, mais qui sont des dérivés de synthèse plus puissants, on va dire.
01:51— Alors c'est un liquide, si j'ai bien compris, à mettre dans des cigarettes électroniques.
01:56— Oui, voilà. Ça se vapote comme une cigarette électronique.
01:59— Cannabinoïdes de synthèse, la composition, le dosage très fort.
02:06— Alors ça, c'est difficile à dire. La composition, elle est variable, parce que les cannabinoïdes de synthèse, c'est une famille de centaines de substances.
02:14Donc ça peut être une comme une autre. Et ce sont des substances qui sont plus puissantes, qui sont très puissantes.
02:19Donc c'est plus fort que du cannabis. Ça donne des effets plus marqués.
02:23— Oui. L'effet est plus fort que celui du cannabis et plus addictif.
02:28— Alors plus addictif, je ne sais pas. Mais c'est difficile à dire. Mais par contre, oui, on trouve vraiment des gens dans un état d'agitation
02:36avec un risque de convulsion qui est supérieur à celui de la plupart des cannabis usuels.
02:42— Les conséquences sont graves, Dr Langrand ?
02:45— Oui. Oui, c'est les jeunes en général. On les retrouve agités, parfois comateux. Et puis il y a un vrai risque qui convulse,
02:53donc avec des conséquences même possibles jusqu'à un arrêt cardiaque sur une mauvaise séquence de convulsion.
02:58Donc oui, oui, clairement, c'est souvent grave.
03:01— Des épisodes délirants, des idées suicidaires ?
03:04— Ah oui. En fait, tout est possible. Il y a même des épisodes d'auto-agressivité, des gens qui sont très agités, qui sont capables d'un peu n'importe quoi.
03:13— Mais où peut-on se procurer, où les collégiens se procurent-ils ces drogues de synthèse, cette drogue de synthèse, ce liquide ?
03:21— Alors j'ai pas d'adresse, mais en tout cas...
03:24— Oui. On va pas les donner, de toute façon.
03:27— Manifestement, voilà, nous, la population qu'on observe, c'est vraiment des jeunes. Ils ont 14, 15 ans.
03:35Et c'est souvent en périphérie des collèges. Donc j'imagine qu'ils s'en sont procurés par des revendeurs autour de ça.
03:44Ou alors peut-être qu'ils les ont commandés en ligne. Tout est possible, en fait.
03:47— Oui. Ils achètent une cigarette électronique et ils mettent le liquide dedans.
03:51— Voilà.
03:53— Vous avez eu des signalements d'intoxication. Vous avez soigné vous-même des ados.
03:59— Oui. Bah nous, en fait, on a observé l'augmentation surtout de ce phénomène, puisqu'on a vu...
04:06Il y a quelques années, il y avait – quoi ? – 10, 20 cas par an qui étaient rapportés au centre antipoison en France,
04:13alors que maintenant, ça a explosé sur tous ces deux dernières années. Là, ça a été multiplié. Je vous dis.
04:18Nous, on est passé... Avant, on en avait 10 par an. C'est passé à 80, puis à 160.
04:23Enfin là, on voit qu'il y a eu une augmentation vraiment très nette du nombre de cas pour lesquels on a appelé.
04:27— Donc la solution, c'est d'interdire... Je sais pas, moi, quelle est la solution. Parce que le vapotage, on va pas interdire le vapotage.
04:35— Non. Et puis les cannabinoïdes de synthèse sont déjà interdits. Donc non, effectivement, la solution est...
04:41C'est pas la réglementation. Elle est déjà là, la réglementation.
04:45— Bien sûr, bien sûr. Les réseaux sociaux, évidemment.
04:49— Oui. Les réseaux sociaux, ça favorise la diffusion de ce genre de produits. Oui, c'est sûr.
04:54— Donc hausse des cas dans le centre que vous dirigez.
04:58— Oui, mais au national, en fait. On a vu ça. On a vu ça un peu plus en Île-de-France et dans les Hauts-de-France.
05:04Mais c'est un phénomène qui est national.
05:06— Eh bien merci, Jérôme Langrand. Merci pour tous les parents qui sont maintenant investis et qui doivent surveiller ce qui se passe,
05:13parce que bon, c'est dangereux. C'est dangereux. Il est 7 h 47. Vous êtes sur Sud Radio. Évidemment, vous êtes sur Sud Radio.

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