Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:09Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a décidé de suspendre l'expulsion de l'influenceur d'Oualemne vers l'Algérie.
00:00:19Motif, la procédure utilisée par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau n'était pas justifiée.
00:00:25N'accablons pas le juge, il n'a sans doute fait qu'appliquer le droit.
00:00:29Un droit français qui depuis 20 ans, 30 ans garantit l'impunité ou empêche de sanctionner plus qu'il ne défend la société.
00:00:38Au nom de l'humanisme, au nom des droits individuels et avec le concours d'une idéologie qui a gangréné le système,
00:00:45le juge concède que cet homme de 59 ans représente, je cite,
00:00:50une menace grave à l'ordre public justifiant une expulsion, on rappelle qu'il n'est pas français,
00:00:57mais que précisément cette expulsion est impossible avec nos lois Kafka dans le code pénal.
00:01:03Il faut donc changer la loi, il faut donc modifier de fond en comble notre législation.
00:01:09À l'heure où toute l'Europe durcit ses textes pour contrer l'immigration massive,
00:01:14la France garde son logiciel des années 80 au risque qu'elle accueille toute la misère du monde
00:01:19et qu'elle devienne l'Eldorado des migrants.
00:01:22L'affaire Doylemne illustre notre faiblesse face à nos ennemis.
00:01:27Jusqu'à quand la France acceptera-t-elle les camouflets, les humiliations, les renoncements qui la placent en grand danger ?
00:01:33Voici une question pour 2027.
00:01:36Il est 9h01, Shadalustek.
00:01:50Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:52L'opération de recherche et de sauvetage se poursuit à Washington.
00:01:55Un hélicoptère militaire a percuté un avion de ligne d'American Airlines
00:01:59qui s'apprêtait à atterrir à l'aéroport national Ronald Reagan.
00:02:0364 personnes étaient à bord de l'avion
00:02:06et trois militaires étaient dans l'hélicoptère pour un vol d'entraînement.
00:02:09Les deux engins sont tombés dans le fleuve Potomac.
00:02:12Les conditions sont actuellement extrêmement difficiles pour les 300 secouristes mobilisés
00:02:17avec des eaux particulièrement froides.
00:02:20Huit otages du Hamas seront libérés aujourd'hui.
00:02:23Parmi eux, trois Israéliens, tous vivants.
00:02:26Gadimos, 80 ans, Arbel Yehoud, 29 ans et Agam Berger, 20 ans.
00:02:31Les cinq autres otages libérés sont des Thaïlandais dont on ne connaît pas encore l'identité.
00:02:35En échange, l'État hébreu va livrer 110 prisonniers palestiniens à Gaza
00:02:39comme le stipule l'accord de cesser le feu.
00:02:42Et puis en France, Dominique Pellicot, de retour à la barre
00:02:45deux mois après sa condamnation pour les viols de sa femme Gisèle.
00:02:48Il sera entendu aujourd'hui à Nanterre pour deux autres affaires.
00:02:52Il va devoir répondre d'un meurtre commis en 1991 à Paris
00:02:56et d'une tentative de viol huit ans plus tard.
00:02:59Les deux victimes sont des agents immobiliers.
00:03:01Dominique Pellicot est soupçonnée de s'être fait passer pour un client
00:03:04qui voulait acheter un appartement.
00:03:06Son ADN a été retrouvé sur l'une de ses femmes.
00:03:09Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:11Merci Chana et bonne journée.
00:03:13Virginie Giraud est avec nous, elle est historienne.
00:03:15On peut vous écouter sur Europe 1.
00:03:17Faudrait un jour expliquer ce qu'était le territoire
00:03:19qui est aujourd'hui l'Algérie en 1830 lorsque la France est arrivée.
00:03:23C'est tout à fait un bon sujet.
00:03:24C'est quoi en 1830 ce territoire ?
00:03:27C'est un territoire totalement structuré en pays
00:03:31puisqu'on a plutôt une série de clans, de tribus
00:03:34qui appartiennent à d'autres ensembles plus vastes du monde arabe.
00:03:37Donc il y a vraiment un esprit de colonisation
00:03:39mais qui est naturel au XIXe siècle
00:03:41parce que toutes les puissances le font,
00:03:42d'aller faire la conquête de ce territoire
00:03:44pour en faire une extension de la France.
00:03:46Mais surtout, c'est une colonie de peuplement
00:03:48contrairement à l'Indochine.
00:03:50Donc on va y développer un art de vivre à la française
00:03:53mais en faisant un statut d'indigénat pour les Algériens.
00:03:56Est-ce qu'il y avait-il d'Algériens,
00:03:59en tout cas de personnes sur ce territoire en 1830 ?
00:04:02Est-ce qu'on le sait ?
00:04:03Eh bien ça, je ne peux pas vous le dire
00:04:04car il faut me demander de préparer le sujet à l'avance.
00:04:06Ben oui, mais voilà, c'est ça qui est ennuyeux.
00:04:08Les questions me viennent.
00:04:09Bonjour M. Belger.
00:04:10Bonjour.
00:04:11Vous avez vu, je n'ai pas dit du mal d'un juge.
00:04:13Ah non !
00:04:14Je n'ai dit qu'il ne faut pas calmer le juge.
00:04:16Mais moi, je le dirai à votre place.
00:04:18Ah bon ?
00:04:19Si à un moment donné, on a le droit de parler.
00:04:21Bonjour cher Olivier Dartigal.
00:04:22J'ai lu attentivement le communiqué du tribunal administratif de Paris.
00:04:25Le juge ne dit pas que l'expulsion est impossible.
00:04:27Il dit simplement que les seuls faits...
00:04:29Il dit qu'on ne peut pas le faire.
00:04:30Non.
00:04:31Il dit que les seuls faits réunis par le ministre de l'Intérieur
00:04:34ne suffisent pas d'expliquer l'utilisation d'une procédure en urgence absolue.
00:04:39Il demande l'expulsion dans le cadre ordinaire.
00:04:42Il ne dit pas qu'elle est impossible.
00:04:44Mais c'est surréaliste.
00:04:46Voilà, mais de toute façon, on n'y arrivera pas.
00:04:49Non, on n'y arrivera pas.
00:04:50On n'y arrivera jamais.
00:04:51Il ne demande pas, il ne dit pas que cette expulsion est impossible.
00:04:54Il retoque l'urgence absolue.
00:04:56Écoutez, moi je remarque une chose.
00:04:58M. Doualem est-il sur le territoire national aujourd'hui ?
00:05:01Oui ou non ?
00:05:02C'est tout ce qui m'intéresse.
00:05:03Et les argusies que vous allez développer avec vos amis de toutes les associations, etc.
00:05:08Je les connais depuis longtemps.
00:05:09Ça va être mes amis les législateurs en fait.
00:05:11Oui, mais il faut changer le droit.
00:05:13Moi j'ai envie de faire...
00:05:14Il faut changer le droit, c'est ce que j'ai dit d'ailleurs.
00:05:16C'est pas maintenant qu'on peut parler.
00:05:18Non, c'est pas maintenant qu'on peut parler.
00:05:20De ça.
00:05:21C'est un principe général de l'édition.
00:05:23C'est un principe de l'édition.
00:05:24Bon.
00:05:25Bonjour Thomas Bonnet.
00:05:26Bonjour Pascal.
00:05:27Vous nous direz comment ça se passe.
00:05:28Et puis on est heureux de retrouver notre ami Vincent Hervouet.
00:05:30Parce qu'il faut le dire aux gens, vous étiez souffrant ces quelques heures.
00:05:33J'espère que ça va mieux quand même.
00:05:35Non, mais il y a des grippes.
00:05:36Vous êtes vacciné d'ailleurs, Vincent Hervouet ?
00:05:39Non, mais jamais de la vie.
00:05:40Jamais de la vie.
00:05:41Pourquoi vous dites jamais de la vie ?
00:05:42Vous avancez dans le grand âge et il faut quand même penser à vous.
00:05:47Vous avez raison, justement.
00:05:50Je suis beaucoup trop âgé pour pouvoir prendre ce risque.
00:05:52Non, mais je ne décourage personne de le faire.
00:05:54Vous auriez eu une petite vaccine.
00:05:56Dame, quand même sur la question de la colle que vous posiez sur la démographie en Algérie.
00:06:00Vous savez que c'est un gros sujet de controverse entre la France et l'Algérie.
00:06:04Ah bon ?
00:06:05C'est un des éléments du procès que le régime algérien fait à la France.
00:06:09Parce que selon les historiens là-bas, il y avait à peu près 3 millions d'habitants.
00:06:13Et après il n'y en avait plus, en regardant les projections, il n'y en avait plus que 2 millions et quelques.
00:06:18Donc il y aurait eu près d'un million de natifs qui auraient disparu au début de la colonisation
00:06:26du fait des mauvais traitements et de la guerre qui a été faite aux tribus.
00:06:30Ce qui est certain, c'est que la colonisation d'Algérie a été très dure au début et à la fin.
00:06:38En fait, la relation franco-algérienne a été cruelle et sanglante à la fin et au début.
00:06:46Alors à la fin, des deux côtés, si vous me permettez.
00:06:49Oui bien sûr, mais d'ailleurs au début...
00:06:51Les deux côtés, le FLN...
00:06:52Non mais attendez, ce qu'on appelait la pacification...
00:06:55D'accord, mais le FLN, il faut savoir ce que le FLN faisait.
00:06:59Non mais c'est une guerre terroriste.
00:07:01Ah oui ?
00:07:02Le FLN, libérément.
00:07:04Ça a été l'accouchement sanglant de la République populaire.
00:07:11Bon, on va parler de Duhamel dans une seconde.
00:07:13Simplement, cette collision, ça frappe toujours les imaginations.
00:07:17Un avion de ligne d'American Airlines qui s'écrase hier soir dans le fleuve Potomac.
00:07:22À Washington, il doit être 6h de moins, donc il doit être 3h du matin.
00:07:26Après une collision avec un hélicoptère militaire.
00:07:29Donc vous voyez cette collision qui a été filmée par les caméras de surveillance.
00:07:35Que faisait cet hélicoptère ?
00:07:37Je crois que c'est d'ailleurs ce qu'a dit Donald Trump.
00:07:39Que faisait cet hélicoptère militaire dans le ciel de Washington ?
00:07:42Voyez le sujet d'Audrey Berthoud.
00:07:45À son bord, 60 passagers et 4 membres d'équipage.
00:07:50Un avion de ligne d'American Airlines est entré en collision mercredi soir
00:07:54avec un hélicoptère militaire juste au-dessus de Washington.
00:07:58L'accident a eu lieu tout près de l'aéroport national Ronald Reagan.
00:08:02Le trafic a depuis été suspendu.
00:08:05Le chef des pompiers de l'aéroport a pris la parole ce jeudi matin.
00:08:09Il s'agit d'une opération active qui va durer de nombreuses heures.
00:08:13Nous continuons à travailler sur les différentes opérations de sauvetage.
00:08:16Cela durera un moment.
00:08:18Nos pensées et nos prières vont aux familles.
00:08:21Sur son réseau social Trouffes Social,
00:08:23le président américain Donald Trump a estimé que la collision aurait dû être évitée.
00:08:28L'avion était sur une trajectoire d'approche parfaite vers l'aéroport.
00:08:32L'hélicoptère allait droit vers l'avion pendant un certain temps.
00:08:35La nuit était claire, les lumières de l'avion brillaient.
00:08:38Pourquoi l'hélicoptère n'est pas monté ou descendu ou a effectué un virage ?
00:08:42C'est une situation terrible qui a priori aurait dû être évitée.
00:08:46L'avion venait de Wichita au Kansas et devait atterrir à Washington à 21 heures locales.
00:08:52Une opération de recherche et de sauvetage impliquant 300 secouristes est en cours.
00:08:57Le chef des pompiers de Washington a évoqué des conditions extrêmement difficiles pour les secouristes.
00:09:02Les eaux du fleuve avoisinent les moins 1 degré à cette période de l'année.
00:09:07Il n'y a pas grand chose, hélas, à dire,
00:09:11sinon à rapporter les faits tels que nous les a rapportés Audrey Bertheau.
00:09:15Sauf si vous avez sur ce sujet...
00:09:18Il faudra faire la lumière de pourquoi cet hélicoptère militaire a pu percuter.
00:09:23Il faut quand même préciser qu'il y a énormément de bases militaires autour de l'avion de Washington.
00:09:26L'aéroport Ronald Reagan est à quelques mètres du centre-ville de Washington.
00:09:30Ça pose beaucoup de questions et c'est ce qu'a soulevé Donald Trump dans sa première réaction.
00:09:34Moi ce que j'aime chez Trump, si vous me permettez, c'est cette façon de dire les choses.
00:09:39Pourquoi la tour de contrôle n'a pas dit à l'hélicoptère quoi faire au lieu de demander s'il avait vu l'avion.
00:09:44En fait, il pointe à chaque fois des responsabilités.
00:09:46En fait, c'est peut-être tout simplement la responsabilité d'une personne.
00:09:50Alors que nous, nous passons notre temps à noyer les responsabilités individuelles.
00:09:55C'est-à-dire que si ça se passe en France, on va t'expliquer que c'est parce que le contrôleur travaille trop.
00:10:00Et que les conditions de travail ne sont pas bonnes.
00:10:02Mais c'est exactement ça.
00:10:04Et que tout d'un coup le syndicat...
00:10:06Un syndicat va monter au créneau pour dire bah oui, vu les conditions de travail...
00:10:10Chez nous, le président ne réagirait pas à chaud.
00:10:12Il y aurait eu une enquête.
00:10:14Une enquête administrative.
00:10:16Et nous aurions les conclusions.
00:10:18Il serait déjà sur vous Nass.
00:10:20Allons, allons.
00:10:22Ce que je veux vous dire c'est que...
00:10:24Alors, l'état d'esprit de la France qui est le nôtre, c'est que tout est inversé.
00:10:28Ça servirait la cause de ceux qui expliquent...
00:10:31Bah oui, écoutez, franchement, la charge de travail...
00:10:34Vous vous rendez pas compte qu'il y a sur ces gens-là aussi...
00:10:37Ah, j'exagère.
00:10:38Non, non, c'est très juste.
00:10:40Dans tous les domaines, la France répugne à pointer les responsabilités individuelles
00:10:46derrière des abstractions qui ne permettent jamais de mettre en cause
00:10:52véritablement les transgressions qui ont été commises.
00:10:55C'est une maladie.
00:10:57Je l'ai vue dans le judiciaire, et c'est encore vrai là.
00:11:00C'est ce qui me plaît chez Trump.
00:11:02Moi, c'est ce qui me plaît en tout cas.
00:11:04Philippe Bilger...
00:11:05L'axe Bilger-Prosse maintenant ?
00:11:07Non, non, non.
00:11:08Philippe Bilger parle l'or.
00:11:10Non, mais il arrive que nous soyons d'accord.
00:11:13Mais bien sûr, mais on l'est le plus souvent.
00:11:15Oui.
00:11:16Ouais, pas moi.
00:11:18Non, vous ne trouvez pas que c'est juste ?
00:11:20Moi, j'ai l'impression exactement inverse que dès qu'il y a une catastrophe,
00:11:23on cherche un coupable.
00:11:25Ce n'est jamais la fatalité, c'est le réchauffement climatique,
00:11:28c'est un tel, c'est du pneu, c'est Tartemol.
00:11:30Il y a toujours un responsable.
00:11:32Oui, mais Loïc...
00:11:33C'est vrai, mais on ne le nomme jamais.
00:11:35On ne le nomme jamais.
00:11:38Oui, mais il ne s'appelle pas Loïc quand même.
00:11:40Il s'appelle quand même.
00:11:42Non, mais vous pouvez...
00:11:44On peut tous s'appeler d'un autre prénom, Robert.
00:11:46Ça peut être un jeu.
00:11:48Il n'y a pas Loïc Herbouet qui existe.
00:11:50Oui, mais il y a un Serge Herbouet également, je pense.
00:11:53Il y a un Philippe Herbouet.
00:11:55Ça devrait exister.
00:11:57Il ne participe pas à notre émission.
00:11:59Il y a un Pascal...
00:12:01Non, mais Loïc, je ne sais pas pourquoi vous êtes là.
00:12:03Loïc, il s'appelle Vincent.
00:12:05Oui, d'autant plus que c'est un très beau prénom.
00:12:07Oui.
00:12:09Mais en France, Vincent...
00:12:12En France, cette émission devient folle.
00:12:16On ne va pas jusqu'au bout.
00:12:18On met en cause des abstractions,
00:12:21mais on ne dit jamais qui a commis la faute.
00:12:24Non, mais il n'a pas tout à fait.
00:12:26Bon, allez, on parle de Doualèmne, sérieusement.
00:12:29Sauf si Virginie Giraud veut dire une dernière chose.
00:12:32Non, mais il y a certainement une série de personnes
00:12:34qui ont pris des mauvaises décisions.
00:12:36Parce que si on prend l'exemple du Titanic,
00:12:38je ramène toi l'histoire, évidemment,
00:12:40on voit bien que c'est une série de mauvaises décisions
00:12:42qui mènent à ce fait que ce bateau coule.
00:12:44Les communiqués des avocats pour Doualèmne.
00:12:47Et évidemment, j'imagine qu'en Algérie,
00:12:49j'utilise souvent cette expression,
00:12:51mais les uns et les autres doivent se tenir l'écoute.
00:12:54La presse algérienne, elle est sévère.
00:12:57Oui, l'arrêté ministériel,
00:12:59elle n'a pas besoin de cela pour l'être.
00:13:01L'arrêté ministériel d'expulsion visant Doualèmne
00:13:04a été suspendu aujourd'hui par les juges des référés
00:13:06du tribunal administratif de Paris,
00:13:08réunis en formation collégiale.
00:13:09Les juges sanctionnent sévèrement le recours
00:13:11à la procédure dérogatoire d'urgence absolue.
00:13:13Cette décision est un camouflet pour le ministre de l'Intérieur
00:13:15qui a entendu s'affranchir des contraintes minimales
00:13:17de procédure au service de ses offensives brutales
00:13:21contre les étrangers de son agenda politique.
00:13:23Mais non, c'est juste quelqu'un qui a un danger pour la France.
00:13:25Une demande de mise en liberté sera déposée
00:13:27dans les plus brefs délais.
00:13:29Les avocats sont évidemment dans leur rôle, bien sûr,
00:13:31mais je vous propose de voir le sujet de Sarah Warny.
00:13:36C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire
00:13:38de l'influenceur algérien Doualèmne.
00:13:40La justice a suspendu ce mercredi
00:13:42son expulsion vers l'Algérie.
00:13:44Elle estime que la procédure d'urgence utilisée
00:13:46par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
00:13:48n'est pas justifiée.
00:13:50L'homme était ressorti libre de garde à vue
00:13:52avec une convocation pour un procès
00:13:54qui doit se tenir le 24 février.
00:13:56Le tribunal a toutefois refusé de suspendre
00:13:58le retrait du titre de séjour
00:14:00prononcé par le ministre de l'Intérieur.
00:14:02La décision du juge des référés administratifs
00:14:04est pour le moins surprenante
00:14:06puisque dans un premier temps
00:14:08le juge dit qu'il y a effectivement
00:14:10une atteinte grave à l'ordre public
00:14:12dans le comportement de cet influenceur algérien
00:14:14et dans la même décision,
00:14:16il dit qu'il n'y avait pas
00:14:18d'urgence absolue à l'expulser.
00:14:20Il avait droit à comparer
00:14:22devant une commission de magistrats
00:14:24suivant une procédure ad hoc.
00:14:26Dans une vidéo sur TikTok,
00:14:28cet influenceur algérien
00:14:30avait tenu des propos
00:14:32initialement présentés par les autorités
00:14:34comme un appel au meurtre
00:14:36au sujet d'un opposant politique algérien.
00:14:38Mais la justice a retenu
00:14:40une incitation à des actes de violence
00:14:42à son encontre.
00:14:44Depuis son retour en France,
00:14:46l'homme est retenu au centre de rétention
00:14:48administrative de Minilamlo en Seine-et-Marne
00:14:50proche de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:14:52Le tribunal administratif ajoute
00:14:54que pour pouvoir l'expulser,
00:14:56le ministre de l'Intérieur devra le faire
00:14:58dans le cadre d'une procédure d'expulsion ordinaire.
00:15:00Bon, ça rappelle
00:15:02l'affaire de Limane et Cuissem.
00:15:04Oui, exactement.
00:15:06Mais vous avez parfaitement raison.
00:15:08Philippe Hilger, pourquoi vous...
00:15:10Mais c'est kafkaïen, vous avez raison de le dire
00:15:12dans votre éditorial.
00:15:14D'abord, moi je considère
00:15:16que
00:15:18lorsqu'un influenceur algérien
00:15:20menace la France
00:15:22de manière
00:15:24plus que vigoureuse,
00:15:26il y a déjà
00:15:28au sens commun, urgence absolue.
00:15:30Deuxième point,
00:15:32le hiatus est bouleversant,
00:15:34absurde, entre
00:15:36cette Algérie qui nous renvoie
00:15:38l'individu. On le fait passer
00:15:40devant notre état de droit
00:15:42sur le registre administratif
00:15:44et on prend une décision
00:15:46aberrante qui est
00:15:48gangrenée par un pointillisme
00:15:50qui n'a pour but que de
00:15:52porter atteinte à l'efficacité
00:15:54d'un ministre. Moi j'en ai par-dessus
00:15:56la tête. Expliquez-moi quelque chose.
00:15:58Philippe Hilger a tellement raison. Pardonnez-moi
00:16:00Olivier, vous pouvez dire ce que vous voulez.
00:16:02L'urgence absolue, attendez.
00:16:04L'urgence absolue, c'est déjà quelqu'un qui
00:16:06menace la France. Point. Discussion
00:16:08terminée. C'est l'urgence absolue.
00:16:10Alors en revanche, nos lois ne sont pas
00:16:12adaptées. Il faut changer nos lois.
00:16:14Je suis désolé. Si vous, ça ne vous choque pas.
00:16:16En fait, vous devriez être choqués.
00:16:18Vous devriez être choqués des ennemis de la France.
00:16:20Et vous choisissez de les défendre.
00:16:22Au nom de droit, je ne sais quoi, parce qu'on n'a pas
00:16:24respecté une règle. Je suis désolé.
00:16:26Je souhaite l'expulsion de ce
00:16:28monsieur. Je dis simplement que
00:16:30lors de l'audience, la première,
00:16:32il n'est pas décidé contre lui
00:16:34une détention provisoire, ni un
00:16:36contrôle judiciaire. Le procès est fixé
00:16:38au 24 février. La France
00:16:40pouvait donc procéder
00:16:42à une expulsion dans le cadre ordinaire
00:16:44en prenant cette décision.
00:16:46On se fragilise.
00:16:48C'est un fiasco
00:16:50de nouveau, administratif.
00:16:52Il faut changer. Que le ministère ne
00:16:54fasse pas de communication, qu'il relise bien le droit
00:16:56et qu'il se mette dans les clous et on l'expulse.
00:16:58Il faut changer
00:17:00nos lois de fond en comble.
00:17:02Ça fait deux ans, trois ans
00:17:04que je dis dans ce pays, il faut
00:17:06tout changer le logiciel. Vous entendez bien ?
00:17:08Tout ! C'est votre point de vue.
00:17:10Mais d'ici là, il faut respecter la loi.
00:17:12Quand je parle, il faut tout changer.
00:17:14Et l'exemple de Trump nous explique
00:17:16que tout est possible. C'est ça
00:17:18la grande leçon de Trump.
00:17:20On le voit sur les premières décisions de son administration.
00:17:22Écoutez, avec la Colombie, c'est vigas.
00:17:24Avec la Colombie, c'est efficace.
00:17:26Et on va écouter Mme Le Pen.
00:17:28Que dit Mme Le Pen ?
00:17:30Parce que c'est intéressant, l'élection
00:17:32de Trump libère la parole.
00:17:34Elle libère la parole des patrons.
00:17:36Il n'est pas sûr que M. Arnault se serait exprimé
00:17:38de cette façon si Trump n'avait pas été élu.
00:17:40Et elle va libérer sans doute
00:17:42la parole politique. Écoutez Mme Le Pen.
00:17:46Je ferai exactement ce qu'a fait
00:17:48Donald Trump avec la Colombie.
00:17:50Exactement.
00:17:52C'est-à-dire que vous ne reprenez pas,
00:17:54vous ne respectez pas le droit international.
00:17:56Il n'y a plus aucun transfert
00:17:58d'argent vers l'Algérie.
00:18:00Il n'y a plus un seul visa.
00:18:02Il y a évidemment la dénonciation, mais ça de toute façon
00:18:04il faut le faire, nonobstant le comportement
00:18:06d'Algérie de la Convention de 68.
00:18:08Il n'y a aucun visa non plus pour les dirigeants
00:18:10algériens. Il y a
00:18:12effectivement une attention
00:18:14portée aux biens détenus
00:18:16par les dirigeants
00:18:18algériens.
00:18:20Il y a ce qu'on appelle
00:18:22des mesures de rétorsion
00:18:24qui sont tout à fait naturelles.
00:18:26C'est une question de respect de la France,
00:18:28de respect de notre souveraineté,
00:18:30du respect du droit international.
00:18:32Pourquoi fait-on preuve d'une telle faiblesse
00:18:34avec des pays qui nous crachent
00:18:36au visage matin, midi et soir ?
00:18:38Qui ne serait pas d'accord
00:18:40avec ce que dit Mme Le Pen ? Vous n'êtes pas d'accord avec elle ?
00:18:42Je pense qu'il faut des décisions fortes
00:18:44concernant l'Algérie.
00:18:46Est-ce que vous êtes d'accord avec ce qu'elle dit ?
00:18:48Qu'on maintienne des relations bilatérales
00:18:50et qu'on fasse tout pour libérer l'Algérie.
00:18:52Vous ne voulez pas dire que vous êtes d'accord avec elle,
00:18:54mais vous êtes d'accord.
00:18:56Le patron de la DGSE était à Algiers le 13 janvier dernier.
00:18:58Il y a toujours des contacts.
00:19:00Vincent, vous pouvez dire.
00:19:02La première chose, c'est que
00:19:04la relation bilatérale, la réalité, c'est que
00:19:06les relations internationales sont fondées
00:19:08sur un principe incontournable
00:19:10qui est la parité
00:19:12et l'égalité. La relation bilatérale,
00:19:14c'est que, oeil pour oeil, dent pour dent,
00:19:16on se traite d'une manière
00:19:18vraiment réciproque.
00:19:20Et l'Algérie,
00:19:22contrairement, on parlait de la Colombie,
00:19:24la Colombie a accepté,
00:19:26l'an dernier, 124
00:19:28vols d'expulsion en provenance
00:19:30des États-Unis. C'est-à-dire un tous les trois jours.
00:19:32Ce qui était différent là,
00:19:34c'est que c'était un vol militaire
00:19:36et que les migrants étaient
00:19:38menottés à bord. Ce qui a choqué
00:19:40notamment le président colombien
00:19:42qui est un homme de gauche et qui ne pouvait pas
00:19:44faire autrement que s'en indigner.
00:19:46Mais le Brésilien
00:19:48Lula a été choqué,
00:19:50le Guatémaltèque a été choqué
00:19:52et l'un comme l'autre, les trois ont finalement
00:19:54accepté. Ça c'est la première chose. La deuxième
00:19:56chose par rapport à l'Algérie,
00:19:58il y a un éventail de mesures à prendre
00:20:00éventuelles qui est
00:20:02extrêmement large. On peut effectivement
00:20:04rendre la monnaie de leurs pièces
00:20:06au régime algérien d'une manière
00:20:08qui soit vraiment cinglante,
00:20:10saignante, efficace en tout cas.
00:20:12Pas besoin d'être d'ailleurs public
00:20:14pour que ce soit efficace.
00:20:16On ne le fait pas, on ne fait rien.
00:20:18Le Quai d'Orsay n'a même pas été foutu
00:20:20d'obtenir un droit de visite,
00:20:22d'aller porter les oranges à Boalem sans salle.
00:20:24Je rajoute un dernier point
00:20:26sur l'histoire du Boalem-Naman
00:20:28là, le monsieur Doualem.
00:20:30Il appelait
00:20:32à faire souffrir
00:20:34et à tuer un opposant
00:20:36au régime algérien.
00:20:38Eh bien les magistrats français
00:20:40viennent de lui offrir
00:20:42effectivement la dépouille
00:20:44d'un opposant au régime algérien
00:20:46qu'ils font souffrir et qu'ils tuent
00:20:48et cet opposant s'appelle Rotaio Bruno.
00:20:50Parce que c'est ça qui est le plus frappant.
00:20:52C'est que ça fragilise énormément
00:20:54le ministre de l'Intérieur, ce qui vient d'être fait.
00:20:56Parce que ça donne raison au régime algérien.
00:20:58Ils avaient raison, parce qu'ils s'appuyaient
00:21:00pour refouler
00:21:02un de leurs ressortissants,
00:21:04un de leurs compatriotes, au mépris de
00:21:06toutes les lois, ils s'appuyaient sur le fait
00:21:08que le ministre de l'Intérieur français
00:21:10n'avait pas respecté exactement
00:21:12la procédure judiciaire.
00:21:14C'est invraisemblable.
00:21:16Et je ne comprends même pas que vous défendiez
00:21:18des ennemis de l'Intérieur.
00:21:20Je ne les défends pas.
00:21:22Je ne les défends pas.
00:21:24Mais c'est impossible de faire plus de nuances avec vous.
00:21:26Je ne les défends pas.
00:21:28Je ne les défends absolument pas.
00:21:30Je dis que la France
00:21:32se met dans une situation intenable.
00:21:34Olivier ne les défend pas,
00:21:36mais je montre que
00:21:38l'état de droit aujourd'hui est absurde.
00:21:40Mais bien sûr.
00:21:42Mais changeons l'état de droit.
00:21:44Mais avant de l'avoir changé,
00:21:46il faut la respecter.
00:21:48On a le droit aussi
00:21:50de demander
00:21:52à un tribunal
00:21:54administratif
00:21:56d'intégrer un certain nombre de paramètres,
00:21:58pas seulement juridiques.
00:22:00On a le droit d'être intelligents.
00:22:02Virginie Giraud, pour terminer,
00:22:04je cite souvent
00:22:06un anonyme très pointu
00:22:08parmi nos téléspectateurs,
00:22:10les millions qui nous regardent,
00:22:12qui me dit que personne ne dit que l'Algérie de l'époque
00:22:14faisait théoriquement partie de l'Empire Ottoman
00:22:16sous la conduite du Dès d'Alger.
00:22:18Est-ce que vos conseillers du matin
00:22:20sont les mêmes que les conseillers du soir ?
00:22:22Vous conseillers du matin
00:22:24sont les mêmes que les conseillers du soir
00:22:26ou il y a deux équipes ?
00:22:28J'ai de nombreux conseillers.
00:22:30Et parmi mes conseillers favoris,
00:22:32il y a le conseiller favori de M. Thomas Hill
00:22:34qui est là. Bonjour Thomas.
00:22:36Bien sûr, bien sûr. Bonjour Pascal.
00:22:38C'est intéressant parce que vous deviez recevoir
00:22:40Jacques Weber et il a décommandé, paraît-il.
00:22:42Absolument.
00:22:44Et il n'est pas venu vous voir.
00:22:46Il est fatigué, m'a-t-on dit.
00:22:48Voilà ça, il est fatigué.
00:22:50Je l'ai entendu l'autre jour
00:22:52effectivement dans une déclaration,
00:22:54je l'ai constaté. Mais je pensais qu'il viendrait
00:22:56vous voir.
00:22:58Ça n'enlève rien
00:23:00au grand comédien qu'il est.
00:23:02Vraiment, je l'ai vu dans tous ses spectacles
00:23:04quasiment depuis 30 ans, donc je l'aime beaucoup.
00:23:06Mais c'est vrai que c'est dommage
00:23:08qu'il ne soit pas venu. Vous pensez
00:23:10que c'est une forme de rétorsion peut-être ?
00:23:12Il a décommandé, vous pensez que...
00:23:14Je ne peux pas le croire.
00:23:16C'est un homme courageux, c'est un homme panache.
00:23:18Donc il ne peut pas être comme ça.
00:23:20Il sera avantageusement remplacé
00:23:22par Pascal Elbé, je sais que vous l'aimez beaucoup aussi.
00:23:24Évidemment, cher camarade.
00:23:26Et David Martineau que vous connaissez.
00:23:28On l'a reçu la semaine dernière. Parlez-lui.
00:23:30Vous savez qu'il est allé à Sainte-Hélène.
00:23:32Pas possible.
00:23:34Il est allé à Sainte-Hélène parce qu'il est
00:23:36allé voir la tombe de Napoléon.
00:23:38On a montré des images et c'est absolument
00:23:40formidable ce voyage de Sainte-Hélène
00:23:42où, a priori, vous passerez
00:23:44vos vacances avec votre famille.
00:23:46Comme chaque année.
00:23:48On se met 15 jours là-bas, sur place.
00:23:50C'est très sympa, il y a un petit club.
00:23:52Bluster de bois, bien évidemment.
00:23:54Il est 9h24,
00:23:56on va marquer une pause et nous allons revenir
00:23:58pour parler de ce mot
00:24:00« submersion », pour parler aussi de Bernard Arnault,
00:24:02pour parler de Maurice Vergé
00:24:04qui a dit des choses intéressantes.
00:24:06Et restez avec nous parce que c'est un des sujets
00:24:08qui m'intéresse depuis de nombreuses
00:24:10semaines, vous le savez, le Salvador.
00:24:12Et là, nous avons un sujet sur la
00:24:14prison du Salvador
00:24:16que je vous montrerai.
00:24:18C'est vrai que c'est assez dissuasif.
00:24:20Je pense que les gens
00:24:22n'ont pas envie d'y rentrer.
00:24:24On n'entre pas non plus dans cette prison
00:24:26après avoir volé une orange.
00:24:28On rentre dans cette prison après avoir démembré
00:24:30des gens, violé
00:24:32des jeunes femmes,
00:24:34fait des choses horribles, nous sommes d'accord.
00:24:36Ah ben oui !
00:24:38Non mais ce n'est pas la justice qui le décide,
00:24:40c'est la police.
00:24:42Au moins 10%
00:24:44des réunifiés
00:24:46selon le président.
00:24:48Il y a une justice salvadorienne,
00:24:50elle est assez radicale, je vous le concède.
00:24:52Mais vous verrez ce reportage.
00:24:54Et elle a éradiqué une forme de crime.
00:24:56Voilà !
00:24:58Un marge d'erreur.
00:25:00Il n'y a pas 10%.
00:25:02Vous sortez ce chiffre, je ne sais.
00:25:048000 sur 80 000.
00:25:06Et ça, vous n'en savez rien et moi non plus.
00:25:08Mais comment savez-vous ? Ils en ont relâché déjà
00:25:108000 sur 80 000 qui étaient innocents.
00:25:12Mais c'est bien, s'ils arrivent à les relâcher en tous les cas.
00:25:14La pause.
00:25:16On repartira avec cette petite...
00:25:18A tout de suite.
00:25:20A tout de suite, s'il vous plaît.
00:25:22Un peu de discipline ou je vais vous envoyer moi...
00:25:24A tout de suite.
00:25:26Somaïa Labidi est avec nous.
00:25:28Bonjour Somaïa, le rappel des titres.
00:25:32Bonjour Pascal,
00:25:34bonjour à tous.
00:25:36La soldate israélienne Hagan Berger,
00:25:38remise à la Croix-Rouge à Jabalia,
00:25:40est désormais aux côtés de Tzahal.
00:25:42Au total, 8 otages devraient être libérés ce jeudi,
00:25:44dont 3 Israéliens et 5 Thaïlandais.
00:25:46Un quatrième échange est prévu ce samedi
00:25:48avec la libération de 3 autres otages,
00:25:50selon le calendrier annoncé hier par Israël.
00:25:54Vous en parliez, Pascal,
00:25:56au tout début de l'heure des pros.
00:25:58Intense recherche outre-Atlantique
00:26:00après le crash d'un avion à Washington.
00:26:02Un appareil d'American Airlines s'est écrasé
00:26:04mercredi soir dans le fleuve Potomac
00:26:06près de l'aéroport Ronald Reagan.
00:26:08Un crash dû à une collision avec un hélicoptère militaire
00:26:10et qui aurait dû être évité,
00:26:12selon Donald Trump.
00:26:14Au total, 67 personnes sont portées disparues.
00:26:16Et puis, suite des inondations
00:26:18dans le nord-ouest du pays,
00:26:20la ville de Redon est en alerte depuis ce week-end
00:26:22et se prépare à un pic historique
00:26:24de la Vilaine.
00:26:26Dans les prochaines heures ou les prochains jours,
00:26:28alors que Météo France maintient la vigilance rouge pour cru
00:26:30dans l'Île-et-Vilaine,
00:26:32le Morbihan et la Loire-Atlantique.
00:26:34Merci Somaïa. Virginie Giraud est avec nous,
00:26:36elle est historienne et vous pouvez l'écouter
00:26:38chaque week-end sur Europe 1.
00:26:40Et puis c'est vrai qu'on parlait tout à l'heure d'un chiffre.
00:26:42Combien de personnes étaient sur le territoire de l'Algérie ?
00:26:44L'Algérie n'existait pas en 1830.
00:26:46Vous m'avez posé une colle et j'y réponds
00:26:48avec 30 minutes de décalage
00:26:50car j'ai attendu la pub pour regarder.
00:26:52Selon le Centre de Documentation Historique
00:26:54sur l'Algérie, source sérieuse,
00:26:56on va passer de 200 000 habitants
00:26:58musulmans en 1851
00:27:00à
00:27:02un peu moins d'un million
00:27:04au total
00:27:06en 1954
00:27:08avec une hausse constante de la population
00:27:10et une légère baisse au début des années
00:27:121870, donc au moment
00:27:14où la colonisation est en train quasiment
00:27:16de s'achever. Donc on a une croissance de la population
00:27:18et pas d'immenses répressions.
00:27:20Voilà. Voilà qui devait être dit.
00:27:22Alors on va parler du mot submersion dans une seconde
00:27:24mais pour donner une certaine
00:27:26couleur à cette émission,
00:27:28un certain ton, je voulais
00:27:30vous montrer comment ça se passe
00:27:32au Salvador avec cet reportage.
00:27:36Alors après on pense ce qu'on veut.
00:27:38Moi ça ne me choque pas
00:27:40qu'on m'emprisonne à vie
00:27:42dans des conditions terribles,
00:27:44des gens qui ont
00:27:46torturé, démembré des femmes,
00:27:48violé des femmes, ça ne me choque pas.
00:27:50Je comprends que ça puisse choquer
00:27:52les uns et les autres. Je pense qu'il y a
00:27:54des gens qui sont sans doute irrécupérables,
00:27:56peut-être d'ailleurs n'y peuvent-ils rien, leur parcours
00:27:58de vie a fait que, mais il faut protéger la société.
00:28:00Donc voilà, voici
00:28:02le sujet que je vous
00:28:04propose de voir
00:28:06de Célia Judat.
00:28:08Derrière ces épais murs
00:28:10de béton, cette prison, la plus grande
00:28:12d'Amérique latine, a mis en place
00:28:14un dispositif exceptionnel pour
00:28:16surveiller ses 15 000 détenus.
00:28:18Une fois qu'un détenu entre dans le
00:28:20centre de confinement du terrorisme,
00:28:22il n'en sort plus.
00:28:24Membre de gangs meurtriers ultra-violents,
00:28:26ces prisonniers sont considérés comme
00:28:28les plus dangereux du Salvador
00:28:30et condamnés à la réclusion criminelle
00:28:32à perpétuité.
00:28:34Ces individus privaient les gens
00:28:36pour leur liberté, les torturaient
00:28:38et s'il s'agissait de femmes, les violaient,
00:28:40les démembraient et abandonnaient les parties
00:28:42de leur corps dans différentes parties du pays.
00:28:46Dans cette méga-prison,
00:28:48les détenus sont sous surveillance 24 heures
00:28:50sur 24 et encadrés par
00:28:521000 agents pénitentiaires,
00:28:54600 soldats et 250 policiers
00:28:56anti-émeutes.
00:28:58Les détenus ne sont autorisés qu'à 30 minutes
00:29:00de sortie par jour et uniquement
00:29:02en intérieur, les visites y sont
00:29:04strictement interdites et les audiences,
00:29:06elles, se tiennent en visioconférence
00:29:08pour éviter toute tentative
00:29:10d'évasion.
00:29:12Enfin, dans les cellules, les lits en acier
00:29:14sont dépourvus de matelas,
00:29:16les repas sont quant à eux servis sans viande
00:29:18conformément à la demande du gouvernement.
00:29:22En tant que membre d'un gang, je ne suis pas d'accord
00:29:24avec ce que fait le gouvernement, mais pour le peuple
00:29:26salvadorien, je dirais que c'est la meilleure chose
00:29:28à faire car nous n'avons pas été de bonnes personnes.
00:29:30Dans la continuité
00:29:32de la guerre menée par le président
00:29:34salvadorien Naim Bukele contre les gangs,
00:29:36cette méga prison unique
00:29:38au monde devrait à terme accueillir
00:29:4040 000 détenus au total,
00:29:42soit 25 000 de plus qu'aujourd'hui.
00:29:44Après, chacun choisit.
00:29:46Il est d'accord,
00:29:48ou pas d'accord.
00:29:50Je n'irai pas jusqu'à souhaiter
00:29:52dans son intégralité
00:29:54tout ce qui est fait au Salvador, en France,
00:29:56mais vous avez évoqué
00:29:58tout à l'heure Maurice Berger,
00:30:00je ne veux pas déflorer ce que vous allez dire,
00:30:02mais fondamentalement,
00:30:04on n'a aucun moyen
00:30:06d'éradiquer la criminalité
00:30:08si la justice n'est pas plus forte
00:30:10que les assassins.
00:30:12Le Salvador nous enseigne
00:30:14cette évidence, il faut que
00:30:16la répression,
00:30:18l'application de la loi,
00:30:20soit plus rigoureuse que le crime.
00:30:22Sinon, on continuera
00:30:24à déplorer les récidives.
00:30:26Ça paraît une évidence !
00:30:28Alors, faut-il aller
00:30:30jusque-là ?
00:30:32Oui, mais surtout, on n'a rien vu
00:30:34qui soit réel.
00:30:36Les visites en prison
00:30:38sont interdites,
00:30:40les familles ne savent pas où sont détenus,
00:30:42donc pensent que parfois ils sont morts,
00:30:44alors qu'ils sont toujours vrais,
00:30:46et le président Bukele a dit là
00:30:48que la police, c'est la police qui décide,
00:30:50la justice n'a rien à voir avec tout ça,
00:30:52c'est uniquement la police.
00:30:54Non, ce n'est pas vrai !
00:30:56Ce n'est pas la police, pardonnez-moi,
00:30:58il y a un jugement, un jugement expéditif,
00:31:00c'est pas vrai ! Pourquoi vous dites ça ?
00:31:02C'est pas la police qui met ça !
00:31:04Il y a un jugement ! Ils sont emprisonnés à vie !
00:31:06Moi je pensais que c'était l'état d'urgence,
00:31:08je pensais que c'était 5 ans
00:31:10sans mandat judiciaire,
00:31:12et c'était...
00:31:14Tous membres des gangs meurtriers, ultra-violents,
00:31:16emprisonnés, c'est considéré comme les plus dangereux du Salvador.
00:31:18Ils sont condamnés à la réclusion criminelle
00:31:20à perpétuité.
00:31:22Alors évidemment, j'exagère,
00:31:24c'est pas ça en France, mais c'est un état d'esprit,
00:31:26vous n'y arriverez pas autrement.
00:31:28Donc ça dépend ce que vous voulez.
00:31:30Ça dépend qui on choisit,
00:31:32quelle cause on choisit,
00:31:34laquelle on privilégie.
00:31:36Bon, submersion, on ne sera pas d'accord
00:31:38de toute façon.
00:31:40Non mais en fait c'est une histoire qui est quand même assez compliquée.
00:31:42Salvador n'est pas la France,
00:31:44vous avez raison, vous comprenez bien
00:31:46que nous sommes d'accord.
00:31:48C'est le pays où il y avait le taux de domicile le plus élevé,
00:31:50la prison la plus grande correspond à ça.
00:31:52Mais sur le taux d'emprisonnement,
00:31:54en fait quand on regarde les chiffres,
00:31:56on est frappé parce qu'il y en a
00:31:581100 pour 100 000 habitants,
00:32:00Salvador. Après vous avez Cuba,
00:32:02juste après, 800.
00:32:04Après vous avez le Rwanda,
00:32:06600. Après vous avez
00:32:08les Etats-Unis, 500.
00:32:10Et la France c'est 100.
00:32:12Donc 1100, 100.
00:32:14100 pour combien d'habitants ?
00:32:16100 pour la France,
00:32:1830 pour le Japon.
00:32:20C'est assez intriguant non ?
00:32:22Salvador, Cuba,
00:32:24vous avez raison.
00:32:26Mais le Japon c'est une civilisation
00:32:28qui effectivement,
00:32:30si vous laissez votre
00:32:32portable sur un banc au Japon,
00:32:34il ne craint rien.
00:32:36Personne ne vous le volera.
00:32:38Et disons une procédure pénale,
00:32:40rigoureuse,
00:32:42c'est un fait de l'humour.
00:32:44Carlos Ghosn la connaît assez bien,
00:32:46il a choisi la valise
00:32:48ou le coffre pour y échapper.
00:32:50Donc, bon, submersion.
00:32:52C'est intéressant, submersion.
00:32:54Parce que sur tous les sujets,
00:32:56il faut changer sans doute le logiciel.
00:32:58D'ailleurs les Français le demandent, 65%
00:33:00des gens sont d'accord
00:33:02avec ce qu'a dit François Bayrou.
00:33:0465% ! Et vous avez entendu
00:33:06hier, c'est le cœur
00:33:08des vierges. J'ai expliqué,
00:33:10quelle horreur, le mot submersion.
00:33:12Madame Roland a dit, ce mot me fait
00:33:14mal à la France, il fait mal à la République.
00:33:16Donc on est effectivement, c'est des gens
00:33:18qui sont déconnectés de
00:33:20la réalité, en tout cas des 65%
00:33:22qui trouvent que François Bayrou a raison.
00:33:24Je vous propose d'écouter Madame Primas
00:33:26qui est le porte-parole
00:33:28du gouvernement.
00:33:34Quand on parle d'immigration,
00:33:36on est rarement dans la sérénité.
00:33:38Il faut sortir des anathèmes,
00:33:40il faut travailler
00:33:42sur ce que les Français souhaitent,
00:33:44c'est-à-dire une maîtrise des flux migratoires.
00:33:46On a ceux qui rentrent en France
00:33:48que l'on doit maîtriser
00:33:50et il faut aussi maîtriser
00:33:52ceux qui doivent sortir, qui pour des raisons
00:33:54ou pour une autre,
00:33:56ne sont pas aujourd'hui sortis.
00:33:58Vous savez que 7% des EQTF sont aujourd'hui
00:34:02exécutés, pardonnez-moi.
00:34:04C'est trop peu, et donc
00:34:06il faut faire respecter les lois.
00:34:08Ce qui est important,
00:34:10c'est de dépassionner ce débat
00:34:12et de dire exactement ce que l'on veut.
00:34:14Dernière chose que je voudrais dire,
00:34:16aujourd'hui, ce qui est nécessaire
00:34:18et que nous n'arrivons plus à faire,
00:34:20je voudrais insister là-dessus très lourdement,
00:34:22c'est l'intégration des personnes étrangères
00:34:24qui viennent vivre en France.
00:34:26Aurore Berger était également présente
00:34:28sur l'antenne de CNews, écoutez-la.
00:34:30Je pense qu'il y a beaucoup de Français
00:34:32qui le ressentent, c'est ce qu'a dit le Premier ministre.
00:34:34Là où je vis,
00:34:36si c'est ça la question que vous posez,
00:34:38je ne peux pas être sourde
00:34:40au fait qu'on a un certain nombre de Français
00:34:42qui le ressentent et qui nous le disent.
00:34:44Ce qui est, pour moi, très lié
00:34:46à la question de l'insécurité culturelle
00:34:48que Laurent Bouvet, notamment,
00:34:50avait beaucoup, beaucoup travaillé.
00:34:52Il a été d'ailleurs encore critiqué
00:34:54même après son décès.
00:34:56Je pense que c'est ça le vrai sujet
00:34:58à mon avis qu'il faut traiter.
00:35:00Il y a comment la République s'applique partout,
00:35:02tout le temps et pour tout le monde.
00:35:04Comment on garantit que ces valeurs sont transmises
00:35:06quelles que soient les personnes,
00:35:08quelles que soient leurs dettes d'arrivée sur le territoire,
00:35:10qu'elles soient nées françaises ou pas.
00:35:12Et ça, je crois qu'on a un risque.
00:35:14On a un risque qu'on est en train peut-être de perdre.
00:35:16Là encore, ce fossé générationnel,
00:35:18il est très marqué sur la question des valeurs de la République.
00:35:20Et puis on a une question liée à l'immigration
00:35:22qui est qui on accueille,
00:35:24comment on accueille,
00:35:26est-ce qu'on est en capacité d'accueillir,
00:35:28est-ce qu'on est en capacité d'intégrer.
00:35:30Et c'est ça aussi la question qu'a soulevée le Premier ministre.
00:35:32Et puis je voulais vous faire réécouter
00:35:34parce que Sonia Mabrouk me l'a redit ce matin.
00:35:36Depuis sa déclaration,
00:35:38elle a été harcelée sur les réseaux sociaux.
00:35:40Elle va de nouveau être sous protection,
00:35:42Madame Thoraval,
00:35:44qui est la maire de Romans-sur-Arizère,
00:35:46parce qu'elle dit ce qu'on ne peut pas dire
00:35:48dans un certain monde,
00:35:50mais ce que tous les Français partagent,
00:35:52sans doute ou en tout cas une grande majorité.
00:35:54Écoutez, Madame Thoraval.
00:35:56Cette notion de submersion,
00:35:58c'est une notion qui est vécue
00:36:00au quotidien
00:36:02par de nombreux Français.
00:36:04Je vous assure, il suffit de ne pas aller très loin.
00:36:06Je veux dire, Paris a énormément changé.
00:36:08Si vous descendez à Marseille,
00:36:10je vous invite à aller faire le trajet
00:36:12de la gare Saint-Charles pour descendre au Vieux-Port
00:36:14à pied, vous verrez aussi
00:36:16et vous pourrez constater cette notion
00:36:18de submersion. Donc je pense que sur ce point,
00:36:20le Premier ministre avait raison.
00:36:22Et certains mots ne sauraient pas être l'apanage
00:36:24de certains partis politiques.
00:36:2665% des Français
00:36:28constatent la réalité
00:36:30de ce qui a été évoqué par le Premier ministre
00:36:32hier ou avant-hier, avant-hier
00:36:34sur les plateaux. Donc nous sommes bien
00:36:36dans une situation où
00:36:38on a une submersion, une vague.
00:36:42Est-ce qu'on peut tordre le cou
00:36:44à cette idée qui est parfois donnée
00:36:46que la France serait une terre d'immigration ?
00:36:48La réponse est non, sans doute
00:36:50avant le XXe siècle. Il n'y a pas d'immigration
00:36:52sur le XXe siècle.
00:36:54Il faut le dire, parce que
00:36:56c'est insupportable d'entendre des gens
00:36:58dire que la France est une terre d'immigration.
00:37:00Bah non !
00:37:02Evidemment, on va dire que les Français
00:37:04venaient de l'étranger, mais on s'amuse à jouer
00:37:06avec l'histoire. Non, la France devient
00:37:08une terre d'immigration au XXe siècle,
00:37:10avec tous les mouvements de population qui sont liés
00:37:12à la colonisation, puis à la décolonisation.
00:37:14Mais même avant, il y a quand même les Italiens
00:37:16les premiers ?
00:37:18D'abord, même l'Europe de l'Est qui arrive
00:37:20au début du XXe siècle, et puis on a les mouvements
00:37:22italiens, espagnols, portugais,
00:37:24Afrique Maghreb, puis Afrique noire.
00:37:26Je fais juste une remarque, d'ailleurs,
00:37:28la troisième génération de Portugais ne pose aucun problème.
00:37:30Oui, d'ailleurs, ils viennent beaucoup moins
00:37:32depuis la fin du Salazar.
00:37:34Non, mais c'est important de le dire.
00:37:36Ni la troisième génération d'Italiens,
00:37:38moi je reconnais plein de...
00:37:40qui étaient hier avec nous, André Valigny,
00:37:42c'est la troisième génération, il n'y a pas de souci.
00:37:44Non, mais c'est important de dire ça.
00:37:46Pourquoi la troisième ou quatrième génération
00:37:48d'autres
00:37:50populations pose un problème ?
00:37:52Il faut quand même réfléchir, il faut dire
00:37:54les choses. Autrement, ça ne sert à rien,
00:37:56on ne dit rien. Non, mais ce que je voulais faire ce matin
00:37:58et que j'ai fait, j'ai regardé les chiffres de l'INSEE,
00:38:00je vous donne les chiffres de l'INSEE 2021,
00:38:02qui considère que 7,7%
00:38:04de la population est étrangère,
00:38:06c'est-à-dire des gens étrangers,
00:38:08nés sur le sol français, et que
00:38:1010,2% de la population est immigrée
00:38:12étranger, née à l'étranger.
00:38:14Ce qui fait quand même
00:38:16quasiment 18% de la population.
00:38:18Ce chiffre, vous en faites ce que vous voulez,
00:38:20je vous laisse le commenter, mais ça représente
00:38:22quand même presque un cinquième de la France.
00:38:24Il y a quand même quelque chose, moi, qui m'embête,
00:38:26c'est que le mot « submersion » a été employé par François Bayrou,
00:38:28et c'est vrai, on a entendu Rohrberger plutôt
00:38:30valider, Gabriel Attal également, mais ce sont
00:38:32les mêmes qui ne font rien. C'est-à-dire que
00:38:34si réellement il y a un sentiment
00:38:36où il y a une submersion migratoire,
00:38:38la conséquence de cela, c'est quoi ? C'est qu'on arrête l'immigration,
00:38:40on prend les mesures. Est-ce que vous avez entendu
00:38:42un début de commencement politique là-dessus ?
00:38:44En fait, c'est ça qui me gêne, c'est qu'il y a une forme
00:38:46d'hypocrisie, qui se cache en plus
00:38:48derrière le fait que ce serait un sentiment
00:38:50partagé par les Français. Est-ce qu'eux le pensent vraiment ?
00:38:52Je n'en suis même pas certain, en vérité.
00:38:54Ah mais moi, j'aime énormément
00:38:56dans le propos de François Bayrou
00:38:58le fait qu'il ait parlé de
00:39:00sentiments. On oublie en permanence
00:39:02cela comme s'il avait
00:39:04évoqué la réalité
00:39:06d'une subversion migratoire,
00:39:08alors que je pense très modestement
00:39:10qu'elle n'a pas encore eu lieu
00:39:12au sens où on l'entend. Mais un deuxième
00:39:14point, Pascal, j'ai été très choqué
00:39:16par le propos
00:39:18d'un député que j'aime beaucoup,
00:39:20Jérôme Guedj, qui a reproché
00:39:22au Premier ministre d'utiliser
00:39:24le vocabulaire du Rassemblement
00:39:26National, comme si entre
00:39:28le réel et la
00:39:30volonté de ne pas complaire au
00:39:32Rassemblement National, il fallait
00:39:34choisir cet espèce de
00:39:36teneur langagière. Le Rassemblement National
00:39:38réagit ça en disant que c'est une victoire
00:39:40idéologique pour nous. Mais ils ont raison.
00:39:42Ce n'est pas une victoire. C'est ce qu'ils disent.
00:39:44En fait, je vous dis
00:39:46toujours la même chose. On est là
00:39:48pour témoigner du réel.
00:39:50Un journaliste, c'est pour témoigner
00:39:52du réel. Il n'est pas là
00:39:54pour faire de l'idéologie. Il n'est pas là
00:39:56pour militer. Il est là
00:39:58pour témoigner, rapporter.
00:40:00Vous n'y êtes pas, Jésus.
00:40:02Le réel, c'est une submersion
00:40:04effective et grave à Mayotte.
00:40:06Le réel, c'est une submersion d'un certain
00:40:08quartier, d'un certain territoire. Le réel,
00:40:10c'est que cette submersion, elle n'est pas
00:40:12massive à l'échelle métropolitaine.
00:40:14Mais personne ne le conserve.
00:40:16Personne ne le dit.
00:40:18Le réel, c'est un sentiment
00:40:20majoritaire de submersion.
00:40:22Le réel n'existe pas.
00:40:24Arrêtez de faire l'ironie.
00:40:26Vous connaissez la parabole du cheval crevé
00:40:28aux Etats-Unis ? Les Américains parlent de ça.
00:40:30Le cheval crevé, c'est-à-dire que vous avez au milieu
00:40:32de la table, cette table de conférence,
00:40:34par exemple, la table du comité exécutif d'une boîte,
00:40:36un cheval crevé qui prend beaucoup de place.
00:40:38Et alors, on le nie. On ne veut pas
00:40:40le connaître. On ne veut pas le savoir. Alors, de quoi on parle ?
00:40:42On continue. Il a beau avoir crevé,
00:40:44on continue de lui donner du courage.
00:40:46On fait venir le maréchal Ferrand pour lui changer
00:40:48ses fers.
00:40:50Et puis, il est quand même crevé. Il ne bouge toujours pas.
00:40:52Alors, à ce moment-là, on accepte
00:40:54d'envisager
00:40:56de faire venir le vétérinaire.
00:40:58Et puis, il ne se passe toujours rien.
00:41:00Donc, on gagne du temps. Et puis, finalement,
00:41:02au bout du compte, on décide de
00:41:04virer le jockey, par exemple.
00:41:06Ou alors, on ne parle plus du cheval, on parle d'un
00:41:08cheval quadrupède. Et tout ça, c'est pour
00:41:10ne pas agir. Le mot
00:41:12subversion,
00:41:14pas subversion,
00:41:16submersion, c'est pas mal, parce que c'est assez
00:41:18proche, facilement, les deux idées.
00:41:20Le mot submersion, c'est pour ne rien faire.
00:41:22Mais c'est pas pour ne rien faire.
00:41:24Écoutez, Jules Laurence,
00:41:26ce qui nous concerne...
00:41:28Non, pas vous. Non, mais je veux dire
00:41:30Bruno Retailleau, il agit.
00:41:32Il agit, mais il faut
00:41:34changer de droit. Il n'y aura pas de loi immigration.
00:41:36Écoutez, tout le monde,
00:41:38je le dis en permanence, tout le monde
00:41:40comprend qu'on expédie les affaires courantes
00:41:42jusqu'en 2020. Voilà.
00:41:44C'est le grand reset en 2020.
00:41:46La France choisira ce qu'elle veut.
00:41:48Là, il y aura deux choix,
00:41:50sans doute, ou plusieurs, d'ailleurs,
00:41:52de politique, et chacun choisira.
00:41:54Pour le moment, on expédie les affaires courantes.
00:41:56Depuis...
00:41:58Sur ces sujets-là, depuis 10 ans,
00:42:00ce n'est pas une réussite, je vais le dire comme ça,
00:42:02pour ne pas accabler le président Macron, c'est pas une réussite,
00:42:04ni sur l'identité,
00:42:06ni sur l'immigration, ni sur l'état d'esprit.
00:42:08Il y a sûrement d'autres points positifs, mais là-dessus,
00:42:10c'est un échec. Tout le monde comprend
00:42:12qu'on est au seuil maximum
00:42:14dans tous les domaines, immigration,
00:42:16insécurité, etc. Donc chacun
00:42:18choisira celui qui
00:42:20a sa préférence.
00:42:22Écoutons M. Julien Laurence,
00:42:24parce que lui, c'est la
00:42:26couverture de Frontières
00:42:28que je vous montre là.
00:42:30Il était ce matin hors série Frontières.
00:42:32L'occasion migratoire, ONG, avocat,
00:42:34juge, journaliste, passeur, les coupables.
00:42:36Bien sûr, journaliste. Bien sûr.
00:42:38Évidemment. C'est une petite
00:42:40musique. En permanence, mes journalistes
00:42:42qui parlent directement à la télé, ils ne sont pas confrontés
00:42:44à ce problème. Ils sont dans leur
00:42:46quartier, parfois.
00:42:48Et vous pensez que ce type
00:42:50de hue ne permet d'aborder sereinement
00:42:52l'accueil ? Oui, je pense, oui, en fait.
00:42:54Je pense qu'aujourd'hui,
00:42:56je vais vous dire, je pense qu'aujourd'hui,
00:42:58le sereinement, tout ça, c'est des mots que je
00:43:00n'utilise. Vous voulez la fièvre ?
00:43:02La tension permanente ? Maintenant, oui.
00:43:04Ah, c'est intéressant. Vous voulez la fièvre ?
00:43:06La fièvre, oui, mais parce que
00:43:08la France est malade.
00:43:10Et si vous voulez un grand débat présidentiel ?
00:43:12Mais depuis 40 ans,
00:43:14il ne se passe rien. Donc oui,
00:43:16il faut que... Attendez,
00:43:18je termine. Oui, il faut que le problème
00:43:20soit posé, et parce qu'il sera posé
00:43:22comme on le dit, il y aura tension et fièvre.
00:43:24Et chacun choisira.
00:43:26Je vous réponds. J'espère
00:43:28comme vous que le grand débat
00:43:30national sera tranché à la prochaine présidentielle.
00:43:32Voilà. Et sans barguigner,
00:43:34et qu'on y aille... Et qu'on interroge les Français.
00:43:36Et qu'on ait le débat.
00:43:38J'espère que ce sera un débat de qualité.
00:43:40J'espère que la manière dont la dernière
00:43:42élection présidentielle aux Etats-Unis s'est menée
00:43:44ne sera pas l'équivalent pour nous.
00:43:46Parce que ça n'a pas été une campagne d'un très haut niveau.
00:43:48Il faut quand même se le dire.
00:43:50La démocrate était mauvaise.
00:43:52Y compris
00:43:54Labreau le dit en disant
00:43:56que jamais une campagne s'était passée comme ça aux Etats-Unis.
00:43:58Donc j'espère que la fièvre va retomber
00:44:00pour avoir un débat serein.
00:44:02Non, parce que le débat serein...
00:44:04En fait, vous ne voulez pas de débat.
00:44:06Je connais tous vos arguments.
00:44:08Débat serein, tout ça.
00:44:10Je sais ce que ça masque.
00:44:12Argumenter. De haut niveau.
00:44:14Et que les citoyens soient
00:44:16conscients des sujets.
00:44:18Qu'on n'aille pas chercher
00:44:20les pulsions, les émotions.
00:44:22Mais de quoi vous parlez ?
00:44:24En quoi il n'y a qu'une pulsion ?
00:44:26En quoi il n'y a qu'une pulsion ?
00:44:28Invasion migratoire.
00:44:30Et pourquoi ?
00:44:32La photo.
00:44:34Invasion migratoire.
00:44:36C'est la situation.
00:44:38Et il est coupable.
00:44:40Il n'y a pas le début d'un argument
00:44:42dans ce qu'il vous dit ?
00:44:44Bien sûr que si.
00:44:46Est-ce que c'est à l'image, aujourd'hui,
00:44:48de la situation nationale, cette photo ?
00:44:50Mais pas partout.
00:44:52C'est une photographie de la France d'aujourd'hui ?
00:44:54Oui.
00:44:56Non.
00:44:58Mais est-ce qu'il est
00:45:00dit le contraire, ici ?
00:45:02Oui, invasion migratoire sur certains territoires.
00:45:04La réponse est oui.
00:45:06Nous ne sommes pas dans une situation d'invasion.
00:45:08La réponse est oui.
00:45:10Les données démographiques nous le montrent.
00:45:12Ça vient d'être dit et rappelé.
00:45:14Ça vient d'être dit très précisément.
00:45:16Vous ne voulez que rien ne change,
00:45:18au fond.
00:45:20Vous voulez la fièvre.
00:45:22Je veux que le débat...
00:45:24Je veux que le débat soit tranché,
00:45:26comme il a été tranché aux Etats-Unis.
00:45:28Et ça ne se fait pas
00:45:30facilement.
00:45:32Et effectivement, Trump a affronté
00:45:34l'ensemble de la classe médiatique.
00:45:36Donc ça, ça s'appelle la fièvre.
00:45:38Il y a des journaux qui, historiquement...
00:45:40Il n'a pas fait campagne des journaux, en tout cas.
00:45:42Pourquoi la France...
00:45:44Pourquoi la France échapperait à la colère
00:45:46qui a renversé la table,
00:45:48d'ailleurs, chez tous nos voisins et aux Etats-Unis,
00:45:50enfin ?
00:45:52La moitié de la classe politique a été dégagée.
00:45:54Ça ne vous a pas échappé, quand même.
00:45:56Vous avez vu où en sont
00:45:58les deux partis de gouvernement qui ont alterné
00:46:00pendant 40 ans en France ?
00:46:02Ils ont été dégagés, laminés,
00:46:04systématiquement dénoncés par les lecteurs.
00:46:06Il y a une espèce de logique absurde
00:46:08où, plus on les dégage,
00:46:10plus ils sont sanctionnés, plus en même temps
00:46:12ils se veulent le rempart.
00:46:14Et donc, plus ils perdent,
00:46:16plus ils doivent gagner.
00:46:18La pause.
00:46:20La pause. Bien sûr que...
00:46:22De toute façon, le débat, c'est la vie.
00:46:24Et le débat, c'est de la tension. J'y peux rien.
00:46:26Mais ce n'est pas la guerre.
00:46:28C'est la différence entre la tension et la guerre.
00:46:30Donc, il ne faut pas la guerre.
00:46:32La pause.
00:46:34A tout de suite, on revient.
00:46:38Olivier Babou est avec nous. L'ère de la flemme.
00:46:40Comment nous et nos enfants avons perdu le sens
00:46:42de l'effort. Ça me fait plaisir que
00:46:44vous soyez là. C'est toujours difficile
00:46:46d'essentialiser sur une génération.
00:46:48Je peux témoigner que les jeunes gens que je rencontre
00:46:50à CNews, puisque c'est le seul
00:46:52contact, au fond, que j'ai avec des jeunes gens
00:46:54qui travaillent, ils ont 22, 23,
00:46:5624, 25 ans. Je suis surpris
00:46:58de leur niveau d'engagement, de leur niveau
00:47:00de disponibilité, de leur
00:47:02envie de travailler, de vraiment
00:47:04de travailler, même fortement,
00:47:06beaucoup, parce qu'on est dans un métier où il faut
00:47:08travailler, avec des horaires
00:47:10qui sont décalés, le samedi, le dimanche.
00:47:12Il y a le 24 décembre, le 31 décembre.
00:47:14Donc, je vois des jeunes gens
00:47:16qui ressemblent à ceux que je
00:47:18connaissais il y a 40 ans, quand j'étais
00:47:20à l'école.
00:47:22On connaît tous des gens qui font face
00:47:24aux difficultés avec un courage extraordinaire.
00:47:26Non, c'est pas un courage extraordinaire, d'ailleurs.
00:47:28Ils sont, c'est normal.
00:47:30Pardonnez-moi. Non, mais je trouve que c'est...
00:47:32C'est vous, c'est...
00:47:34C'est tout à fait normal.
00:47:36Bien sûr, bien sûr. Et on a vu aux Jeux Olympiques, il y a des gens qui étaient capables
00:47:38de se donner énormément des années pour arriver
00:47:40à un résultat, mais ce que j'essaye de montrer,
00:47:42c'est que, plus généralement, et je n'accuse pas
00:47:44vraiment les jeunes, en fait, uniquement, mais je pense
00:47:46qu'on est tous concernés, collectivement.
00:47:48Il y a quelque chose qui s'est rompu
00:47:50dans notre rapport
00:47:52multimillénaire, plurimillénaire à l'effort.
00:47:54Jusque-là, la vie,
00:47:56survivre, appartenir à la société, se réaliser,
00:47:58c'était une dose d'effort
00:48:00extraordinaire. Et aujourd'hui, dans une société,
00:48:02peut-être parce qu'on a réussi, grâce aux technologies
00:48:04en particulier, à faire que la vie soit plus douce,
00:48:06à faire que la vie soit plus facile,
00:48:08à faire qu'on ait du plaisir
00:48:10au bout des doigts, grâce aux écrans,
00:48:12grâce à une vie
00:48:14qui est beaucoup plus simple qu'autrefois, ou que celle
00:48:16ne serait-ce que de nos pères ou de nos grands-pères.
00:48:18Je crois vraiment qu'il y a quelque chose
00:48:20qui s'est cassé dans ce rapport à l'effort, et ça se ressent
00:48:22dans notre énergie.
00:48:24Somaya Labidi nous rappelle les titres.
00:48:30La soldate israélienne,
00:48:32Agam Berger, remise à la Croix-Rouge à Jabalia,
00:48:34est désormais en Israël.
00:48:36Au total, 8 otages devraient
00:48:38être libérés ce jeudi, dont 3
00:48:40israéliens et 5 thaïlandais.
00:48:42Un quatrième échange est prévu ce samedi
00:48:44avec la libération de 3 autres otages
00:48:46selon le dernier calendrier annoncé
00:48:48hier par Israël.
00:48:50L'EPS prévient, je cite,
00:48:52que s'il n'y a pas d'ouverture à gauche aujourd'hui,
00:48:54le parti votera la censure.
00:48:56Déclaration quelques minutes seulement
00:48:58après le début de la commission mixte-paritaire.
00:49:007 députés et 7 sénateurs
00:49:02sont réunis depuis 9h30 ce matin
00:49:04pour accoucher d'une version commune
00:49:06du projet de loi de finances.
00:49:08Et puis, le PIB de la France
00:49:10s'est réduit de 0,1%
00:49:12au quatrième trimestre 2024
00:49:14mais a augmenté de 1,1%
00:49:16sur l'année. C'est surtout
00:49:18l'investissement qui se replie nettement
00:49:20par rapport à l'année précédente
00:49:22et pénalise la croissance.
00:49:24Un recul visible dans la construction
00:49:26mais aussi dans les produits manufacturés.
00:49:28Détail d'Insee.
00:49:30Merci Somaya. On termine avec Frontiers,
00:49:32on a montré Jules Laurence, je vous rappelle
00:49:34l'invasion migratoire, ONG, avocat, juge,
00:49:36journaliste, passeur à les coupables.
00:49:38Il y a un sujet par exemple passionnant,
00:49:40le tissu associatif français est une chasse gardée
00:49:42de la gauche et de l'extrême-gauche, ce petit monde gavé
00:49:44de subventions publiques. N'hésite pourtant pas
00:49:46à cracher dans la main qu'il nourrit grassement
00:49:48celle de l'État en quête sur un puissant microcosme
00:49:50qui n'a de l'objectif
00:49:52que de faire avancer son agenda militant
00:49:54tout en s'en mettant plein les poches.
00:49:56Vous avez vu un sujet sur le service
00:49:58public là-dessus ? Mme Élise Lucel
00:50:00a-t-elle fait un sujet sur ces associations ?
00:50:02Non, bien sûr que non, évidemment.
00:50:04Donc personne ne parle de ces sujets.
00:50:06Moi je trouve ça très bien au contraire que Frontiers en parle.
00:50:08Écoutez, Julien,
00:50:10Julie, Jules Laurence.
00:50:12Jules Laurence.
00:50:14Vous savez aujourd'hui le droit
00:50:16administratif, le contentieux des étrangers
00:50:18ça représente 43%,
00:50:20donc c'est absolument énorme. Et nous
00:50:22on a épluché 5161
00:50:24décisions de jugement
00:50:26administratif dans laquelle
00:50:28on a pu, dans la période
00:50:30d'octobre et novembre, et on a pu
00:50:32constater qu'aujourd'hui, par exemple
00:50:34un étranger, il a plus d'une
00:50:36chance sur trois de faire gagner
00:50:38son dossier sur un tribunal administratif.
00:50:40Donc ça c'est des choses dont on ne parle pas souvent,
00:50:42c'est un ventre mou de l'immigration
00:50:44mais c'est
00:50:46très important parce que
00:50:48ça dit quelque chose de notre justice administrative
00:50:50notamment du fait que les tribunaux administratifs
00:50:52ils ont la particularité d'avoir
00:50:54une certaine liberté d'interprétation.
00:50:56Vous savez elle n'est pas uniformisée
00:50:58cette justice administrative. Les magistrats
00:51:00ils s'appuient sur la loi mais ils
00:51:02interprètent des principes, par exemple
00:51:04nous la moitié des cas, plus de la
00:51:06moitié des cas, des recours
00:51:08se faisaient sur l'article 8
00:51:10bien connu de la CEDH qui
00:51:12justement donne
00:51:14la possibilité et protège
00:51:16la vie privée, la vie familiale
00:51:18et empêche l'éloignement des familles.
00:51:20Et dès lors, les magistrats
00:51:22parce que les associations ont souvent
00:51:24bien conseillé les étrangers, leur ont dit
00:51:26de se paxer, leur ont dit
00:51:28justement de se marier très très vite.
00:51:30Et les magistrats aujourd'hui, ils ont la liberté
00:51:32d'aller interpréter justement
00:51:34sur le fondement de la loi. Est-ce que
00:51:36par rapport à cet individu, par rapport
00:51:38au trouble à l'ordre public
00:51:40qui aujourd'hui l'entraîne
00:51:42est-ce que cet article 8
00:51:44sera disproportionné ou non ?
00:51:46Bien sûr que l'espace médiatique et les journalistes
00:51:48ont une responsabilité. Vous aurez
00:51:50un sujet là-dessus. Là je vous annonce
00:51:52les Césars par exemple. Je vous annonce
00:51:54que la victoire des Césars
00:51:56le film qui sera sans doute couronné
00:51:58c'est la vie de Suleyman.
00:52:00Je vous l'annonce. Il y a de forts risques.
00:52:02Parce que moi je l'ai vu le film. Il paraît
00:52:04qu'il est beau. Mais le film, je ne dis pas qu'il
00:52:06est mauvais, je pense que l'acteur qui n'est pas un acteur
00:52:08d'ailleurs qui était sous-occupé et qui ne l'est plus
00:52:10qui n'est pas un acteur professionnel mais il est plutôt
00:52:12beau, je suis allé le voir. La vérité
00:52:14c'est que c'est 35 fois la même scène.
00:52:16Ah oui. C'est la même scène.
00:52:18Donc c'est pas un film, c'est plus
00:52:20un documentaire qu'un film.
00:52:22Voilà. C'est 35 fois la même scène.
00:52:24Mais vous verrez
00:52:26qu'au César, c'est ça, l'idéologie.
00:52:28On voudra récompenser
00:52:30un jeune homme qui vient évidemment sur
00:52:32le sol de France, qui est en EQTF
00:52:34et pour... Voilà, c'est un
00:52:36message que tu feras passer à la société
00:52:38française. Je vous prends tous les paris.
00:52:40Et à côté il y a le conte de Montecristo
00:52:42il y a les autres films. Vous verrez, ce sera le film de l'année.
00:52:44Un petit truc en plus, en fanfare.
00:52:46On prend le Paris.
00:52:48Alors bien sûr qu'il faut en parler. Et quand je parle
00:52:50d'Élise Lucet, de tout le service public,
00:52:52il y a un sujet là-dessus.
00:52:54Jamais. Jamais on préfère
00:52:56faire un sujet sur Jordan Bardella,
00:52:58sur Marine Le Pen, pourquoi pas
00:53:00sur un grand patron. Alors ça, on y va.
00:53:02Là, la presse française, elle y va.
00:53:04Ça, c'est ces sujets de...
00:53:06Il y en a eu sur Mme Chikirou.
00:53:08C'est toujours l'argument qui est utilisé pour dire...
00:53:10Je l'ai retrouvé difficilement...
00:53:12Non mais ça, c'est ces sujets
00:53:14de prédilection.
00:53:16Jordan Bardella, les grands patrons,
00:53:18l'argent, etc. Là, il n'y a pas
00:53:20de soucis. Mais ça, c'est
00:53:22vraiment très intéressant.
00:53:24Mais pour dire que c'était complètement manipulé
00:53:26par l'espace médiatique.
00:53:28Bon. Un mot
00:53:30sur...
00:53:32Et là, je vais me tourner
00:53:34vers vous. Ah oui, je voulais vous faire
00:53:36écouter Guédédian.
00:53:38C'est formidable, M. Guédédian, Robert Guédédian. Il a dit une chose
00:53:40et je ne m'étais même pas rendu compte de ce qu'il a dit.
00:53:42Et ça, c'est formidable.
00:53:44Ça, je n'en dis ce qu'on ne vient pas.
00:53:46Il est très bon comme cinéaste.
00:53:48Écoutez-le bien. Il était sur France Intérieure.
00:53:50Il a été cambriolé lui-même
00:53:52et puis Léa Salamé le relance.
00:53:54Et il dit
00:53:56avant, on était très pauvres
00:53:58mais toutes les portes étaient ouvertes.
00:54:00Donc, il
00:54:02admet l'idée que pauvreté et délinquance
00:54:04ne vont pas ensemble.
00:54:06Alors qu'aujourd'hui,
00:54:08on nous explique que pauvreté
00:54:10amène délinquance.
00:54:12Je pense qu'historiquement,
00:54:14il faut totalement nuancer ce point-là.
00:54:16Justement, je voulais votre avis là-dessus. Alors, écoutez M. Guédédian.
00:54:18D'abord, il a raison.
00:54:20Il y a 40 ans, pauvreté
00:54:22ne rimait pas avec délinquance. Et aujourd'hui, visiblement,
00:54:24ça rime. Et on nous explique que la délinquance
00:54:26est liée à la pauvreté. Ben non, en fait.
00:54:28Écoutez.
00:54:30Vous-même avez été cambriolé.
00:54:32Ariane Ascared a été chez Maggie hier ou avant-hier,
00:54:34je ne sais plus, où elle racontait que vous avez été cambriolé
00:54:36quatre fois. Oui, c'est ça, tout à fait.
00:54:38Donc là, vous n'étiez pas très heureux. Non, je n'étais pas très content.
00:54:40Vous avez même installé une alarme.
00:54:42Oui.
00:54:44Depuis, je ne suis plus cambriolé, d'ailleurs.
00:54:46J'aurais dû le faire plus tôt.
00:54:48Mais j'aime bien avoir confiance aux gens.
00:54:50Je suis né aussi. Je suis né il y a longtemps.
00:54:52Je suis né dans un quartier où il n'y avait
00:54:54effectivement que des pauvres gens, des ouvriers, etc.
00:54:56Mais on ne fermait jamais les portes.
00:55:00On ne fermait jamais les portes quand il restait des gens
00:55:02à la maison. C'est surtout dans les campagnes
00:55:04où on laissait les portes ouvertes quand il y a très peu d'habitants
00:55:06et que tout le monde se connaît. La réalité, c'est que le taux de criminalité
00:55:08augmente en ville avec l'exode rural.
00:55:10Donc, dès le XIXe siècle, et j'en parlais d'ailleurs
00:55:12hier avec Bruno Fuligni,
00:55:14le spécialiste de La Belle Époque, que j'ai reçu dans mon émission
00:55:16sur les questions de police.
00:55:18Donc, non, le taux de criminalité est
00:55:20très élevé et à toutes les strates de la société.
00:55:22Il existait déjà les baluchonneurs
00:55:24à la fin du XIXe siècle qui allaient
00:55:26fracturer les portes des bonnes
00:55:28au cinquième étage des
00:55:30immeubles haussemaniens pour aller
00:55:32piquer les deux, trois petites choses qu'elles avaient.
00:55:34Et puis, il y avait une criminalité de la jeunesse aussi
00:55:36qu'on a totalement oublié, mais les
00:55:38apaches et tout ça qui terrorisaient les habitants des villes
00:55:40étaient extrêmement jeunes et c'était
00:55:42une jeunesse livrée à elle-même, exactement
00:55:44comme dans certaines de nos
00:55:46banlieues aujourd'hui. Alors, puisque vous parlez
00:55:48de cela, je voudrais qu'on écoute Maurice Berger qui a
00:55:50parlé de ces jeunes, et notamment après
00:55:52l'agression des jeunes au couteau.
00:55:54C'est très intéressant parce qu'il
00:55:56dit les mots les plus simples du monde.
00:55:58D'ailleurs, Maurice Berger qui est
00:56:00pédopsychiatre et qui montre la difficulté
00:56:02que nous avons avec cette jeune
00:56:04génération, parfois. Écoutez
00:56:06Maurice Berger.
00:56:08Tous les jeunes ont un couteau.
00:56:10Qu'ils appartiennent à une famille
00:56:12clanique ou pas.
00:56:14On est redevenu à
00:56:16pratiquement l'époque des cotes de maille
00:56:18où tout le monde avait une dague sur lui.
00:56:20Et pour ma part, je pense
00:56:22que tout port d'un
00:56:24couteau dans l'espace public doit
00:56:26être automatiquement sanctionné
00:56:28par une courte peine
00:56:30de prison. Il n'y a pas de détail. Avoir
00:56:32un couteau sur soi signifie qu'on a déjà
00:56:34une représentation
00:56:36de la relation à autrui qui peut
00:56:38se terminer à coup de couteau et
00:56:40non pas par la parole.
00:56:42Moi je suis à 100% d'accord avec M. Berger.
00:56:44Mais vous vous rendez compte ce que ça demande ?
00:56:46C'est ça le choc
00:56:48d'autorité. Toute personne
00:56:50qui a un couteau sur lui
00:56:52ou sur elle, prison.
00:56:54Et on entre dans des
00:56:56lycées. Vous avez
00:56:58300 policiers qui arrivent dans des lycées
00:57:00qui demandent à tout le monde de venir dans la cour.
00:57:02Fouille !
00:57:04Mais vous souriez. Fouille de
00:57:06tous les gosses de 6ème à Terminal.
00:57:08Et ceux qui ont un couteau, parents
00:57:10convoqués, direction prison.
00:57:12J'peux vous dire que ça va changer. J'ai l'école élémentaire
00:57:14parce qu'il y a aussi des couteaux à l'école élémentaire.
00:57:16J'ai une statistique à Paris.
00:57:18Écoutez, vous voyez que...
00:57:20Elle est marrante votre réponse. Parce que ce n'est
00:57:22qu'ironie. Ah non, je ne suis pas ironique.
00:57:24Il n'y a pas des gosses en CP qui ont un
00:57:26couteau, j'espère pas. C'est un problème,
00:57:28à l'école élémentaire à Paris, il y a eu des couteaux.
00:57:30Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
00:57:32Mais je suis absolument d'accord.
00:57:34Il y a une époque où on était...
00:57:36Il y a une époque au début
00:57:38de ma carrière de parquetier
00:57:40où on poursuivait les ports d'armes.
00:57:42Les procédures
00:57:44étaient établies et
00:57:46ils étaient condamnés pour le port
00:57:48d'un couteau, par exemple. Mais que dit la loi
00:57:50aujourd'hui sur le port du couteau ?
00:57:52Au fil du temps, le nombre
00:57:54a fait qu'on n'a plus du tout
00:57:56et donc plus
00:57:58les transgressions augmentent,
00:58:00moins on poursuit. C'est tout même
00:58:02un problème. Je vous propose
00:58:04l'obéissance. Elle s'apprend
00:58:06à la maison, dit M. Berger.
00:58:10L'obéissance, ça s'apprend
00:58:12d'abord à la maison. C'est-à-dire
00:58:14que, normalement,
00:58:16l'école s'est faite pour apprendre, pour
00:58:18instruire et
00:58:20pour apprendre à vivre en groupe.
00:58:22Donc, les enfants
00:58:24qui se comportent comme ça ont été
00:58:26mal élevés, au sens
00:58:28le plus simple.
00:58:30Des proviseurs m'ont contacté récemment de Seine-Saint-Denis.
00:58:32Ils ont un énorme problème. Les élèves
00:58:34les insultent, comme ça.
00:58:36Donc, ils en sont déjà à 15 conseils de discipline,
00:58:38exclusion de l'école.
00:58:40Pourquoi un enseignant menacé,
00:58:42même si c'est une menace
00:58:44banale, etc., est-ce qu'il faut vraiment
00:58:46le traiter en intrascolaire ? Est-ce qu'il ne faut pas
00:58:48que ce soit tout de suite traité au niveau
00:58:50judiciairement ?
00:58:52Avant de me taire,
00:58:54Pascal, est-ce que je pourrais
00:58:56citer une phrase qui m'a beaucoup
00:58:58plu chez lui, à propos de la
00:59:00mensuétude régalienne
00:59:02et de l'échec du présent de la République
00:59:04dans ce domaine ? Il avait dit,
00:59:06et je trouve ça très juste,
00:59:08il préfère honorer les morts
00:59:10que protéger les vivants.
00:59:12Je trouve que c'est très juste et très
00:59:14profond. Non, mais on voit bien qu'on est
00:59:16un système où on a tant laissé filer
00:59:18les choses qu'on est obligé d'avoir
00:59:20des mesures radicales, autrement,
00:59:22rien ne se passera. Mais je ne suis pas sûr
00:59:24que quelqu'un soit assez courageux
00:59:26pour proposer ces mesures
00:59:28radicales. M. Darmanin propose de réunir
00:59:30les 100 plus gros bonnets du narcotrafic dans une prison dédiée.
00:59:32Oui, mais ça, c'est
00:59:34facile, entre guillemets.
00:59:36Ça, c'est facile. Pas facile sur le recrutement.
00:59:38L'histoire du couteau, c'est beaucoup plus compliqué.
00:59:40Oui. Parce qu'il y en a partout.
00:59:42Et surtout qu'on a plutôt fait l'inverse. Récemment, on a décidé
00:59:44que le port d'armes blanches, c'était une amende
00:59:46forfaitaire désormais. Il n'y a plus de procédure.
00:59:48Il n'y en a plus en garde à vue pour le port d'un...
00:59:50Oui, mais Thomas, pas de coup. Ça désengorge les tribunaux.
00:59:52On ne poursuivait plus.
00:59:54C'est pareil comme pour la drogue.
00:59:56Mais vous savez bien que ça...
00:59:58Quand vous êtes dans un endroit public, vous y pensez, oui ou non ?
01:00:00À ça ?
01:00:02Au couteau ? Non. Jamais.
01:00:04Moi, non. Je suis naturel. En cas d'altercation,
01:00:06ça vient à l'aide. Jamais vous vous dites, tiens...
01:00:08Je prends le métro tous les jours.
01:00:10Jamais vous vous dites, tiens, quand vous voyez quelqu'un
01:00:12qui n'est pas net, vous vous dites, tiens,
01:00:14il est en train de crier tout seul et
01:00:16je vais m'éloigner de lui. Vous ne dites pas ça.
01:00:18Si, je m'éloigne. Et vous ne dites pas qu'il a un couteau.
01:00:20Ça ne vient pas dans votre cerveau. Je ne vis pas avec cette...
01:00:22Non, mais ça ne vous dit pas, tiens,
01:00:24il a peut-être... Sur un moment tel que vous décrivez, oui.
01:00:26Oui, vous ne rentrez pas tout le temps en disant,
01:00:28tiens, il n'y a pas de gens qui ont des couteaux.
01:00:30Il y a des personnes qui ont peur tout le temps. Mais c'est un état d'esprit.
01:00:34Bon. Je suis désolé, mon cas est peut-être
01:00:36irrécupérable, Pascal.
01:00:38Non, mais je pense que vous ne dites pas vraiment la vérité.
01:00:40Non, non, non, ne me refaites pas
01:00:42le procès d'insincérité. Je dis très précisément
01:00:44ce que je pense, tout le temps.
01:00:46Il ne s'agit pas d'avoir peur tout le temps,
01:00:48bien évidemment, personne n'a ça.
01:00:50Bon, Bernard Arnault, c'est pour vous.
01:00:52Alors, les grands patrons, vous les connaissez, les grands patrons ?
01:00:54Oui, oui.
01:00:56Ce qui est intéressant,
01:00:58c'est, est-ce que Bernard Arnault
01:01:00aurait dit ce qu'il a dit
01:01:02hier, si Trump n'avait pas été élu
01:01:04président des Etats-Unis ?
01:01:06Je ne sais pas, mais ce qui est vrai, c'est que
01:01:08ça a surpris, parce que jusque-là, Bernard Arnault,
01:01:10très réputé, d'abord pour être un taiseux,
01:01:12pour ne pas avoir beaucoup envie de parler,
01:01:14il donne peu d'interviews, il se montre peu,
01:01:16il fait des choses, mais plutôt
01:01:18sans le montrer, évidemment,
01:01:20il parle et il pense, évidemment, et il le fait sans le montrer,
01:01:22mais le fait qu'il le dise publiquement,
01:01:24alors, est-ce que Trump
01:01:26a déterminé ? Peut-être. Je crois que
01:01:28le ras-le-bol fiscal a quand même une
01:01:30part importante. Il a fait les comptes,
01:01:32il a constaté que, dans les efforts
01:01:34budgétaires immenses qui se sont demandés,
01:01:36c'est avant tout,
01:01:38une toute petite partie, c'est-à-dire quelques grandes entreprises
01:01:40qu'on demande, à un moment donné
01:01:42où, il faut le dire, le luxe, c'est plus difficile.
01:01:44Le secteur
01:01:46qui a été jusque-là, le secteur
01:01:48géographique qui est en développement, c'était l'Asie.
01:01:50Aujourd'hui, c'est la crise, c'est pas
01:01:52si facile. Une entreprise,
01:01:54c'est pas une corde d'abondance, où on peut
01:01:56aller piocher l'argent à volonté, et
01:01:58malheureusement, c'est l'impression que
01:02:00l'État donne dans son
01:02:02traitement des entreprises. Donc, c'est un peu un ras-le-bol.
01:02:04Le rapport au travail
01:02:06au XIXe siècle, où on travaille
01:02:08dur. On travaille dur parce qu'on n'a pas le choix.
01:02:10Il y a la révolution industrielle qui
01:02:12oblige, de toute façon, à migrer vers les villes
01:02:14pour travailler très dur. Et heureusement
01:02:16qu'à ce moment-là, il y avait des combats pour plus de justice.
01:02:18Mais on ne peut pas prendre le
01:02:20XXIe siècle avec le même logiciel qu'au XIXe.
01:02:22Or, certaines personnes
01:02:24qui ont encore une pensée marxiste et
01:02:26trotskiste, ne comprennent pas ce qui se passe
01:02:28aujourd'hui dans le monde du travail.
01:02:30On travaille du lundi
01:02:32jusqu'au dimanche matin, je crois,
01:02:34chez Zola.
01:02:36C'est-à-dire que le dimanche, on ne travaille pas parce que c'est le jour du Seigneur.
01:02:38C'est effrayant.
01:02:40Les enfants, oui.
01:02:42Mais autrement, tu peux travailler six jours sur sept.
01:02:44Tu n'en meurs pas non plus.
01:02:46Ça dépend de quelle vie.
01:02:48Vous avez parfaitement raison.
01:02:50Le travail n'est pas pénible.
01:02:52Ce sont les midinettes,
01:02:54les ouvrières.
01:02:56Je suis d'accord. On a de la chance.
01:02:58Ce sont les midinettes,
01:03:00les ouvrières du textile qui ont obtenu
01:03:02la semaine à cinq jours et demi parce qu'elles ont
01:03:04fait des grèves pendant la Seconde Guerre mondiale
01:03:06et qu'elles étaient en train d'entraîner tout le monde derrière elles.
01:03:08Un nouveau mal s'est diffusé dans notre société,
01:03:10la flemme. Elle sépare les générations, assèche notre
01:03:12volonté, appauvrit nos vies.
01:03:14Est-ce que d'abord, le Covid est un marqueur ?
01:03:16Moi, depuis le départ, je pense que
01:03:18le Covid, ça a été un drame.
01:03:20D'abord, on a dit aux gens que l'argent était magique.
01:03:22Après, on leur a expliqué qu'ils pouvaient
01:03:24ne pas travailler.
01:03:26On a mis les enfants devant des écrans.
01:03:28Tout ça est un drame
01:03:30dont on paye des conséquences aujourd'hui.
01:03:32Je pense qu'on ne ferait plus la même chose.
01:03:34On place qu'il y a un avant et un après Covid dans la mentalité.
01:03:36C'est tout à fait une rupture.
01:03:38Il y a eu une augmentation du mal-être,
01:03:40des problèmes psychologiques,
01:03:42de l'obésité aussi.
01:03:44Ça a augmenté encore. Un problème qui était déjà là,
01:03:46c'est la sédentarité. Chez les plus jeunes en particulier.
01:03:48La plupart des gens, en fait, ne font pas assez de sport.
01:03:50Chez les jeunes, c'est vrai en particulier.
01:03:52Vous avez d'ailleurs une étude
01:03:54qui avait montré qu'aux Etats-Unis, les jeunes avaient
01:03:56perdu, depuis les années 90, un quart de leur capacité
01:03:58pulmonaire. Aux 1600 mètres,
01:04:00ils auraient perdu 90 secondes.
01:04:02C'est probable que, malheureusement,
01:04:04pour beaucoup de jeunes dans ce cas-là,
01:04:06cette espèce de baisse de la capacité
01:04:08à faire des efforts, à sortir de son canapé.
01:04:10D'ailleurs, le canapé lui-même, le divan, est érigé
01:04:12en espèce de meuble emblématique
01:04:14de cette idée du cocooning,
01:04:16d'être comme on est, de l'authenticité.
01:04:18Ce qui fait qu'on ne fait plus l'effort d'être autre chose.
01:04:20C'est quoi l'effort ? C'est mettre le plaisir
01:04:22immédiat à distance. L'effort, c'est
01:04:24ce que ton moi de demain aimerait que ton moi d'aujourd'hui fasse.
01:04:26Il y a beaucoup de gens qui font quand même du sport,
01:04:28beaucoup plus dans les salles de sport, je les vois
01:04:30à 7h du matin, qui font du jogging,
01:04:32qui veulent s'entretenir.
01:04:34Tu fais zéro sport, par exemple.
01:04:36Je pense qu'il y a un effet de visibilité.
01:04:38Dans le temps, vous pensez que les gens faisaient plus de sport ?
01:04:40Je ne suis pas sûr.
01:04:42Ils avaient des vies extrêmement actives.
01:04:44C'est pour ça que la notion d'effort,
01:04:46en fait, c'est très difficile
01:04:48de faire un travail de synthèse
01:04:50sur ces sujets-là. L'effort n'intéresse
01:04:52plus. Il n'est plus donné en exemple,
01:04:54ni inscrit au nombre des valeurs
01:04:56qui comptent. On lui préfère les
01:04:58vertus égalitaristes de l'humilité.
01:05:00Ça, c'est sans doute vrai. Et de la passivité.
01:05:02On ne salue plus le héros
01:05:04mais la victime. Le tir au
01:05:06flanc, le profiteur des efforts des autres
01:05:08est excusé, presque considéré avec bienveillance.
01:05:10On se méfie de l'excellence.
01:05:12Ça, c'est vraiment vrai. Quand on
01:05:14ne nie pas, sauf dans un domaine, je dis toujours
01:05:16la même chose, tout ça,
01:05:18vous savez dans quel domaine ça n'existe pas ?
01:05:20Il n'y a que dans le sport.
01:05:22C'est ça qui est formidable.
01:05:24On ne s'est pas rendu compte qu'au moment des Jeux
01:05:26Olympiques, on fêtait que tout le reste
01:05:28du temps... Mais on l'a dit !
01:05:30Justement, j'ai passé mon temps
01:05:32à le dire, qu'on célébrait ce que
01:05:34d'habitude on rejette. Exactement. Le fait que le terme
01:05:36d'élitisme soit devenu péjoratif,
01:05:38c'est complètement fou. L'élitisme,
01:05:40ce n'est pas de l'aristocratie, c'est
01:05:42l'idée que vous allez sélectionner les gens sur
01:05:44leur mérite. Et on n'a tellement plus envie
01:05:46pour plein de raisons de vulga de bourdieusienne,
01:05:48le mérite, le travail
01:05:50de toute façon, c'est un piège bourgeois,
01:05:52c'est une justification après coup des différences,
01:05:54qu'on ne veut plus accepter ça. Oui mais Olivier,
01:05:56parce que le sport
01:05:58est objectif,
01:06:00entre guillemets, c'est-à-dire que c'est à l'arrivée
01:06:02celui qui court le plus vite qui a gagné,
01:06:04dans quasiment tous les autres métiers,
01:06:06c'est subjectif. Est-ce que
01:06:08Virginie est meilleure historienne
01:06:10qu'une autre ? Est-ce que Vincent Hervouët
01:06:12est un meilleur éditorialiste ?
01:06:14Non !
01:06:16Non, c'est moins cher.
01:06:18Le rapport qualité-été est meilleur.
01:06:20Est-ce que tel écrivain
01:06:22est meilleur ?
01:06:24Est-ce que Bidule
01:06:26est meilleur ?
01:06:28En fait, le seul domaine où tu acceptes
01:06:30ton niveau et où tu ne le contestes
01:06:32pas, c'est le sport. Je ne connais
01:06:34personne qui dit j'aurais pu être Mbappé.
01:06:36Vous parlez des inégalités biologiques ?
01:06:38On ne peut pas être un champion de natation ?
01:06:40J'entends bien, mais personne ne dit j'aurais pu être Federer.
01:06:42Personne. Personne ne dit
01:06:44j'aurais pu être Mbappé. En revanche,
01:06:46il y a plein de gens qui disent j'aurais pu être Michel Le Ricaire.
01:06:48J'aurais pu être Vincent Hervouët.
01:06:50Justement, Pascal,
01:06:52ce qu'il y a d'intéressant,
01:06:54c'est qu'en dehors du sport,
01:06:56on n'ose même plus dire
01:06:58que dans les autres domaines,
01:07:00il y en a qui sont nettement meilleurs
01:07:02que d'autres. Et je ne parle pas seulement
01:07:04de Vincent Hervouët.
01:07:06Au secours !
01:07:08C'est vrai, ce sont tous des blancs.
01:07:10En décrédibilisant les différences
01:07:12sociales parce qu'on les accuse d'être la conséquence
01:07:14d'un système d'oppressifs,
01:07:16on a tué l'effort, on a tué notre rapport
01:07:18à l'effort. Il y a une chercheuse
01:07:20qui écrit un livre sur la NIAC.
01:07:22En anglais, c'est The Grid.
01:07:24C'est plutôt une bonne nouvelle.
01:07:26Les différences de dotation initiale, d'environnement
01:07:28font des différences. Mais à la fin,
01:07:30vos réussites vont venir
01:07:32en partie. Elle a fait un truc
01:07:34qui s'appelle un score de NIAC.
01:07:36L'idée, c'est que c'est la NIAC,
01:07:38c'est-à-dire la capacité à s'accrocher.
01:07:40Et cette capacité à s'accrocher n'est plus célébrée du tout.
01:07:42Et ça se voit dans plein d'autres choses. Pourquoi les gens
01:07:44n'arrivent plus à s'engager ? Vous aussi,
01:07:46quand vous faites une soirée, vous avez la moitié des gens
01:07:48qui ont dit qu'ils venaient et qui ne venaient pas.
01:07:50Non, mais ça, c'est parce qu'ils ne vous aiment pas.
01:07:52Les gens, ils viennent.
01:07:54Quand je fais une soirée, ils viennent.
01:07:56Il y a plein, chez Sapiens, quand on fait un événement,
01:07:58il y a 50 % des gens, on leur offre
01:08:00la soirée, le champagne, etc.
01:08:0250 % des gens qui se sont inscrits ne viennent pas. Pourquoi ?
01:08:04On ne peut plus s'engager. La baisse de natalité,
01:08:06c'est pareil. On n'accepte plus de ne pas
01:08:08passer en premier dans sa propre vie.
01:08:10On n'accepte plus de ne plus être le roi. Les enfants rois
01:08:12font actuellement des adultes qui ne veulent pas être détrônés.
01:08:14Et donc, avoir un enfant, c'est difficile.
01:08:16Avoir un enfant, c'est un sacrifice financier,
01:08:18c'est un sacrifice de temps. Votre vie n'est plus la même.
01:08:20Et en fait, on n'accepte tout simplement plus.
01:08:22Je sais que c'est multifactoriel, la baisse de natalité,
01:08:24mais à mon avis, il y a ça très fortement.
01:08:26Pourquoi on s'ennuierait ?
01:08:28Et à la limite, c'est la morale du temps.
01:08:30Autrefois, il y avait des morales du sacrifice.
01:08:32La religion, la patrie.
01:08:34Vous étiez là, la souffrance, elle était
01:08:36expiatrice, rédemptrice.
01:08:38Et il était normal que la vie,
01:08:40c'était une vie d'effort et travail.
01:08:42On n'attendait pas grand-chose. Aujourd'hui, dans une vie,
01:08:44qu'on le veuille ou non, et ça a des côtés positifs,
01:08:46qui est hédoniste. C'est-à-dire que ce qui va faire
01:08:48la valeur d'une existence,
01:08:50c'est la somme des plaisirs que tu vas avoir
01:08:52éprouvé. La conséquence, c'est
01:08:54pourquoi tu t'ennuierais avec l'effort ? L'effort, c'est la
01:08:56mise à distance du plaisir, justement. Ça, c'est ennuyeux.
01:08:58Tout à l'heure, Pascal, j'ai senti
01:09:00comme une réserve vous indiquer
01:09:02que ça n'était pas vraiment
01:09:04l'ère de la flemme, aujourd'hui.
01:09:06Est-ce que vous n'avez pas l'impression
01:09:08que, tout de même, c'est plutôt
01:09:10l'ère du désamusement,
01:09:12du manque d'enthousiasme,
01:09:14plus que de la flemme ? Ce n'est pas vrai, ce que je constate
01:09:16avec les jeunes avec qui je travaille.
01:09:18Oui, mais d'accord.
01:09:20On est dans un milieu très confluenciel.
01:09:22Jacques Chirac disait que les jeunes pensent qu'ils n'ont pas d'avenir
01:09:24et en fait, ils n'ont surtout pas d'objectif.
01:09:26Et c'est vrai qu'on est dans une civilisation qui
01:09:28fait qu'il est plus difficile d'avoir des passions, je pense.
01:09:30Parce qu'on est toujours occupé.
01:09:32Parce qu'on a en permanence des écrans qui font que
01:09:34on a du plaisir tout de suite. Alors, pourquoi on essaierait
01:09:36de trouver quelque chose qui va nous porter
01:09:38plus longtemps ?
01:09:40Mais combien de personnes aujourd'hui éprouvent du plaisir dans l'exercice de leur profession ?
01:09:42Malheureusement, probablement plus.
01:09:44Mais j'en sais rien.
01:09:46On en a parlé sur la réforme des retraites.
01:09:48Il y a des gens qui disent, je ne sais plus
01:09:50si ce que je fais est utile.
01:09:52La pénibilité n'est pas que physique, elle peut être psychique.
01:09:54Il n'y a pas que des méthodes de management
01:09:56qui rendent les gens fous.
01:09:58J'entends bien, mais
01:10:00tu es peut-être aussi responsable de la vie
01:10:02humaine. Si ton métier ne te plaît pas,
01:10:04tu as le droit aussi de changer.
01:10:06Tu as le droit de prendre des risques.
01:10:08Tu as le droit de mettre en place,
01:10:10de faire peser sur les uns et les autres.
01:10:12Je ne dis pas que tout le monde...
01:10:14Mais oui, mais rien n'est facile.
01:10:16La vie n'est pas facile, chers camarades.
01:10:18Vous avez cette énergie,
01:10:20parce qu'il y a des personnes, on ne peut pas les accabler,
01:10:22qui, sur des métiers difficiles,
01:10:24non télétravaillés,
01:10:26leur mobilité professionnelle,
01:10:28quand ils l'envisagent, l'horizon est assez...
01:10:30Je n'accable personne.
01:10:32Je dis que tu es dans une vie
01:10:34où chacun exclut la responsabilité
01:10:36dans ce qui lui arrive,
01:10:38et que ce serait pas mal, de temps en temps,
01:10:40de dire que tu es un peu aussi responsable
01:10:42de ce qui t'arrive. Sans doute pas à 100%,
01:10:44mais tu es un peu responsable.
01:10:46Oui, voilà.
01:10:48Et notamment sur les prises de risques,
01:10:50qui sont jamais... Par exemple, les chefs d'entreprise.
01:10:52Qu'est-ce qui caractérise un chef d'entreprise ?
01:10:54La prise de risque.
01:10:56Il n'est pas plus intelligent, il n'est pas plus fort.
01:10:58C'est la prise de risque.
01:11:00Alors c'est quoi la prise de risque ?
01:11:02Tu as 27 ans, tu es salarié.
01:11:04J'en connais un comme ça, 27 ans,
01:11:06salarié, il gagne bien sa vie.
01:11:08Il fait tapis. Et il dit, je vais monter ma boîte.
01:11:10Et il va voir le banquier,
01:11:12et puis il a déjà une petite maison.
01:11:14Il donne sa maison en gage,
01:11:16et il fait tapis. Tout le monde ne peut pas faire ça.
01:11:18Ça, il faut que ça soit effectivement...
01:11:2030 ans plus tard, moi je le connais, il a mon âge,
01:11:2230 ans plus tard, il a monté un empire.
01:11:24Un petit empire.
01:11:26Les hospitaliers pendant le Covid nous ont dit...
01:11:28Il est à la boule.
01:11:30Les hospitalières nous ont dit pendant le Covid,
01:11:32on a pu faire comme on le souhaitait.
01:11:34Il n'y avait plus de problème
01:11:36d'ARS, de normes, etc.
01:11:38On a pu faire nos métiers.
01:11:40Mais après, les gestionnaires sont revenus au galop.
01:11:42Ils ont dit, ça va se passer comme ça et pas comme ça.
01:11:44Et les hospitaliers souffrent de ça.
01:11:46Mais les petits hommes gris !
01:11:48Et ça, c'est le
01:11:50grand échec d'Emmanuel Macron,
01:11:52qui n'aura pas réformé l'État.
01:11:54La clim, pardonnez-moi.
01:11:56Excusez-moi.
01:11:58Là, je suis vraiment désolé.
01:12:00Ça fait rire la régie.
01:12:02Je les entends, ils rient.
01:12:04Mais c'est pas drôle.
01:12:06Nous sommes blasés de la prospérité.
01:12:08Nous n'avons pas eu à lutter pour l'obtenir.
01:12:10Elle a toujours été là comme une évidence.
01:12:12Peu de gens dans nos sociétés connaissent la faim.
01:12:14Tout le monde, sous nos latitudes,
01:12:16dispose d'une télévision axée à l'éducation,
01:12:18au transport, à des services publics de toutes sortes.
01:12:20Les ressources culturelles sont infinies
01:12:22et elles sont utilisées de tous.
01:12:24Un ouvrier d'aujourd'hui n'échangerait probablement pas sa vie
01:12:26contre celle de Louis XIV, s'il avait la réalité
01:12:28de sa vie de souffrance.
01:12:30Fistulanal, arrachage du palais, blé nos ragettes.
01:12:32Bon, ça, c'est pas la mode de dire ça.
01:12:34Parce que si tu dis aux gens
01:12:36qui se plaignent dans la rue, pour la retraite
01:12:38à 60 ans, vous êtes beaucoup mieux que Louis XIV,
01:12:40je peux vous dire que là, vous allez...
01:12:42Les gens idéalisent la vie de Louis XIV.
01:12:44Ils ne voient pas très bien ce que c'est,
01:12:46l'éclatement, les saignées, la souffrance.
01:12:48Non, mais c'est qu'il mange de la brioche, c'est ce que je veux vous dire.
01:12:50C'est ce que je veux vous dire.
01:12:52C'est ce que je veux vous dire.
01:12:54Il y a une amnésie de la souffrance.
01:12:56Il faut voir comment nos parents
01:12:58et nos grands-parents vivaient.
01:13:00Moi, ma grand-mère, elle avait connu la guerre,
01:13:02elle avait connu l'étiquette de rationnement.
01:13:04Et je me souviens, dans les années 80,
01:13:06quand elle écrivait une lettre, pour économiser le papier,
01:13:08elle écrivait à la verticale,
01:13:10à la perpendiculaire de la première ligne
01:13:12pour pouvoir réécrire la suite.
01:13:14Vous voyez, c'était une habitude qu'ils avaient gardée.
01:13:16C'est-à-dire que vous écrivez comme ça
01:13:18pour faire une grille.
01:13:20Et c'est lisible, en fait.
01:13:22Mais c'était parce que vous n'aviez pas assez de papier.
01:13:24C'était une habitude qu'elle avait gardée de la guerre.
01:13:26Et pareil, évidemment, elle avait gardé ses sachets de thé plusieurs fois
01:13:28et tous les réutilisés.
01:13:30Elle était agence secrète, votre grand-mère ?
01:13:32Ces gens-là, au moment des Trente Glorieuses,
01:13:34ils ont vu objectivement,
01:13:36et d'ailleurs, on faisait beaucoup d'heures supp
01:13:38au moment des Trente Glorieuses,
01:13:40parce qu'on a vu objectivement l'amélioration du confort.
01:13:42On le voyait tous les jours.
01:13:44Tous les jours, ça s'améliorait.
01:13:46Et cette jolie chanson de Jean Ferrat,
01:13:48ça fait longtemps qu'ils en rêvaient, la montagne.
01:13:50Ça fait longtemps qu'ils en rêvaient du formicaï, du ciné.
01:13:52Ils quittent à un nain le pays pour aller gagner leur vie.
01:13:54En fait, on va dans les villes parce qu'on a accès tout d'un coup
01:13:56à plein de choses. C'était l'enthousiasme.
01:13:58Nous, dans une espèce d'ère de post-consommation,
01:14:00on est un peu blasés de tout ça.
01:14:02Parce qu'on ne voit plus le rapport entre la richesse
01:14:04dont on bénéficie tous, en fait,
01:14:06et le travail que nos aïeux ont fourni.
01:14:08Oui, mais il y a quelque chose de fondamental qui a changé
01:14:10par rapport à cette situation-là.
01:14:12Et ça, c'est fondamental.
01:14:14Il y a un papier de Joyce Carol Oates
01:14:16qui disait ça.
01:14:18C'est que ma grand-mère, comme la vôtre,
01:14:20qui était d'un milieu très modeste,
01:14:22elle ne savait pas comment les autres vivaient.
01:14:24Et ce qui a tout changé aujourd'hui,
01:14:26c'est que tu ouvres Gala,
01:14:28tu ouvres Paris Match,
01:14:30tu ouvres n'importe quoi,
01:14:32tu sais les riches,
01:14:34où ils vont manger,
01:14:36dans quel hôtel ils ont, avec quelles femmes ils sont,
01:14:38comment ils s'habillent, etc.
01:14:40Et tu te dis, moi,
01:14:42je gagne 1500 euros par mois,
01:14:44qu'est-ce que j'ai fait, au bon Dieu, pour avoir ça,
01:14:46alors que d'autres ont tout ?
01:14:48Et ça, ça ne change rien.
01:14:50Ça, ça change tout.
01:14:52Avec une réalité, Olivier,
01:14:54parce qu'avant, les bassins avaient l'inertie
01:14:56de profiter même de quelques bonheurs de la vie.
01:14:58Aujourd'hui, avec la smicardisation
01:15:00acceptée d'une partie du salariat français,
01:15:02quand tu es au smic,
01:15:04tu n'as plus les petits bonheurs de la vie.
01:15:06Les nouvelles générations refusent
01:15:08les contraintes du travail, qui n'est plus une priorité,
01:15:10et surtout pas une source d'épanouissement,
01:15:12me dit Patrick Meunet, que je salue,
01:15:14d'ailleurs, Patrick Meunet,
01:15:16et que vous pourrez aller voir au théâtre.
01:15:18On essaiera de le recevoir, d'ailleurs,
01:15:20parce qu'il a écrit une pièce de théâtre,
01:15:22qui sera jouée à partir
01:15:24du jeudi 6 février à la scène parisienne,
01:15:26les jeudis et vendredis en soirée,
01:15:28les samedis et dimanches à 16h30,
01:15:30un ancien journaliste de TF1 que j'ai connu,
01:15:32et cette pièce s'appelle « En attendant,
01:15:34Albert ! », dont les représentations
01:15:36étaient repoussées en raison de l'hospitalisation
01:15:38d'une comédienne. Donc, je le répète,
01:15:40allez voir peut-être cette pièce à partir du
01:15:42jeudi 6 février, pièce de Patrick Meunet,
01:15:44que vous avez dû connaître, je pense,
01:15:46à TF1. Mais ça, c'est pas moi
01:15:48qui le dis, c'est Carl Oates.
01:15:50J'avais trouvé ça lumineux, en fait,
01:15:52parce que, non seulement,
01:15:54parfois, t'es pauvre, mais
01:15:56tu dois te demander
01:15:58pourquoi tu l'es.
01:16:00Et vous n'existez pas.
01:16:02On est étonné que face
01:16:04à un tel hiatus
01:16:06entre les pauvres
01:16:08et les riches qui sont montrés
01:16:10dans une lumière
01:16:12parfois vulgaire, il n'y ait pas plus
01:16:14de révolte sociale.
01:16:16C'est drôle ce que vous dites, parce que moi je suis d'accord avec vous.
01:16:18Souvent, je dis,
01:16:20la révolution française, je dis, un jour, ils arriveront,
01:16:22les gens qui sont les plus...
01:16:24rentreront à l'hôtel de Paris, de Monaco,
01:16:26ils rentreront, ils verront ces voitures,
01:16:28ils diront « Mais pourquoi nous, on n'a rien ?
01:16:30Pourquoi nous, on n'a rien ? »
01:16:32Les gilets jaunes, c'était ça.
01:16:34Mais la société doit,
01:16:36et c'est là que la société doit encourager
01:16:38qu'effectivement, il y a trop de taxes, trop d'impôts.
01:16:40C'est là que la politique libérale,
01:16:42elle doit être portée, parce qu'à l'arrivée,
01:16:44c'est... Comment ?
01:16:46Que le travail paye. Mais oui, bien sûr.
01:16:48En réalité, aujourd'hui, c'est beaucoup plus compliqué.
01:16:50Bon, Somaïa à la midi, nous rappelle les titres
01:16:52et Vincent Herouet nous dira
01:16:54je ne sais pas quoi, mais il nous le dira.
01:16:56Il est prêt.
01:16:58Musique
01:17:00C'est l'une des images
01:17:02fortes de cette matinée.
01:17:04Les familles d'otages attendent depuis l'aurore
01:17:06place des otages à Tel Aviv.
01:17:08La soldate israélienne et ex-otage
01:17:10Hagan Berger est désormais en Israël.
01:17:12Au total, huit otages devraient être libérés
01:17:14ce jeudi, dont trois Israéliens
01:17:16et cinq Thaïlandais.
01:17:18Un quatrième échange est prévu ce samedi
01:17:20avec la libération de trois autres otages
01:17:22selon le calendrier annoncé hier par Israël.
01:17:24Plusieurs corps retrouvés
01:17:26selon les médias américains
01:17:28lors d'intenses recherches
01:17:30à l'étranger.
01:17:32Un appareil d'American Airlines
01:17:34s'est écrasé mercredi soir
01:17:36dans le fleuve Potomac
01:17:38près de l'aéroport Ronald Reagan.
01:17:40Un crash dû à une collision
01:17:42avec un hélicoptère militaire
01:17:44qui aurait dû être évité
01:17:46selon Donald Trump.
01:17:48Au total, 67 personnes sont portées disparues.
01:17:50Suite des inondations dans le nord-ouest
01:17:52du pays, la ville de Redon
01:17:54est en alerte depuis ce week-end
01:17:56et se prépare à un pic historique
01:17:58dans les prochaines heures ou les prochains jours.
01:18:00Et dans le même temps, Météo France
01:18:02maintient la vigilance rouge pour crue
01:18:04dans l'Île-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique.
01:18:06Merci Somaïa.
01:18:08La proportion d'hommes ayant 20 ans
01:18:10et plus qui travaillent est passée
01:18:12de 86% en 1948
01:18:14à 68% en 2015.
01:18:16Ce niveau de 2015
01:18:18est même légèrement inférieur
01:18:20au taux d'emploi de 1940 à la fin de la Grande Dépression.
01:18:22En 2016,
01:18:24un jeune homme sur six était sans emploi
01:18:26et un jeune homme d'un sur huit était même entièrement
01:18:28en dehors du marché du travail, c'est-à-dire ne cherchant pas d'emploi.
01:18:30C'est dans l'ère de la flemme,
01:18:32c'est chez Boucher-Chastel et c'est au Olivier Babaut.
01:18:34Bon, alors,
01:18:36je le dis, c'est dur de généraliser,
01:18:38mais est-ce qu'il faudrait revenir,
01:18:40parce qu'il y a des solutions, est-ce qu'il faudrait revenir
01:18:42sur le nombre de jours de congé en France, oui ou non ?
01:18:44En réalité,
01:18:46les gens qui bossent, quand ils bossent,
01:18:48ils bossent plutôt beaucoup en France, en tout cas à peu près
01:18:50autant que les autres. Notre problème,
01:18:52c'est le taux d'emploi, c'est-à-dire qu'il n'y a pas assez
01:18:54de gens qui travaillent par rapport au reste de la population
01:18:56et par rapport à la population en âge de travailler.
01:18:58Il y a des gens qui sont en dehors.
01:19:00Et c'est ça, c'est ces gens-là qu'il faudrait faire venir.
01:19:02On peut éventuellement enlever
01:19:04un ou deux jours de congé, mais ce n'est pas ça
01:19:06qui va fondamentalement changer. Et d'ailleurs,
01:19:08tous les gens qui travaillent, ils ont l'impression de beaucoup travailler.
01:19:10Est-ce qu'il faut encourager ? Est-ce qu'on donne
01:19:12trop,
01:19:14comment dire,
01:19:16trop d'argent d'une certaine manière, trop d'aide sociale
01:19:18et qu'on n'encourage pas
01:19:20assez le travail et que certains
01:19:22se disent, finalement, je suis mieux chez moi à ne rien faire
01:19:24et je touche autant que si je travaillais ?
01:19:26Ce qui est certain, c'est qu'on est dans un système qui crée
01:19:28ce qu'on appelle des trappes à inactivité, c'est-à-dire
01:19:30des endroits où la différence
01:19:32entre ta vie si tu travailles et ta vie si tu
01:19:34ne travailles pas est relativement faible. Or,
01:19:36le fait de travailler, ça change quand même ta vie, c'est plus
01:19:38du tout le même quotidien. Et donc, tu vas
01:19:40préférer, surtout si tu peux avoir des revenus
01:19:42peut-être clandestins
01:19:44de ce type-là, tu vas préférer
01:19:46ne pas travailler. Malheureusement, ça, c'est une réalité.
01:19:48Alors, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas qu'il y ait
01:19:50des aides sociales, mais ce qu'il faut probablement, c'est
01:19:52que le travail paye plus. Et notre problème,
01:19:54c'est toujours le même. C'est la différence entre... C'est quoi ton
01:19:56vrai salaire ? Les gens ne savent pas leur vrai
01:19:58salaire. Ils ne connaissent pas leur vrai salaire. C'est pas le salaire brut.
01:20:00Le vrai salaire, c'est le coût
01:20:02complet employeur. Ça, c'est ce que tu
01:20:04coûtes à ton employeur. D'ailleurs, c'est la seule chose qui regarde
01:20:06ton employeur. C'est vraiment
01:20:08ce que tu gagnes par ton travail. Or,
01:20:10la différence, si tu as 100 en coût complet
01:20:12employeur, c'est combien ton net-net ?
01:20:14Ce que tu as dans ta poche
01:20:16après impôt sur le revenu.
01:20:18En gros, c'est entre le brut.
01:20:20Entre le super brut, si vous voulez.
01:20:22Entre le brut et le net après impôt,
01:20:24c'est 50%. Voilà, c'est 50%.
01:20:26C'est pour tous les Français. Mais on ne compte pas le fait que quand tu
01:20:28vas consommer, il y a
01:20:3020% de tes revenus.
01:20:32Il y a quelqu'un qui m'a envoyé un petit message pendant que vous
01:20:34parliez, qui était assez intéressant
01:20:36en tout début d'émission.
01:20:38Je vais essayer de le retrouver.
01:20:40Malheureusement,
01:20:42je ne le retrouve pas. Ah si, voilà.
01:20:44Il n'y a que trois matières imposables
01:20:46en fiscalité. Le travail, le capital
01:20:48et la consommation. La France a fait le choix
01:20:50de surtaxer les deux premiers et peu
01:20:52la consommation. In fine, le travail
01:20:54ne paye pas et nos taux de TVA
01:20:56sont très en deçà de la moyenne européenne.
01:20:58Il existe donc des marges de manœuvre.
01:21:00Il faut nous en prendre encore plus, donc.
01:21:02Comment ? Il faut nous en prendre
01:21:04encore plus. Parce que si on met bout à bout
01:21:06toutes les taxes, on est à peu près à 60%.
01:21:08C'est l'Union soviétique qui taxait
01:21:10entre 60 et 80% les gens du privé.
01:21:12Vous connaissez le fameux mot de Gorbatchev.
01:21:14La France est le seul pays
01:21:16où le... Le mot de Gorbatchev.
01:21:18La France est le seul pays où
01:21:20le communisme a réussi.
01:21:22On va terminer par Nantes
01:21:24parce que je découvre
01:21:26un excellent papier dans le Figaro. Nantes.
01:21:28Cette merveilleuse ville de Nantes.
01:21:30C'est dans le Figaro à l'instant.
01:21:32C'est Bruno Galetto
01:21:34que je salue qui m'envoie ce petit message.
01:21:36Nantes envisage
01:21:38de décliner dans le courant de l'année
01:21:40son expérimentation d'un budget sensible
01:21:42au genre, à l'aune des aménagements
01:21:44des rues et des places de la cité des Ducs.
01:21:46Copilotée avec les associations
01:21:48du réseau de la ville non sexiste,
01:21:50une instance ouverte de la ville de Nantes,
01:21:52cette initiative consistera en
01:21:54des évaluations participatives
01:21:56de plusieurs lieux pour concevoir
01:21:58et gérer des espaces publics correspondant
01:22:00aux besoins et aspirations de toutes et tous
01:22:02et lutter contre le sexisme
01:22:04de rue, indique un communiqué
01:22:06diffusé le 27 janvier par la mairie.
01:22:08Et d'ailleurs, ça va dans les deux sens
01:22:10qu'il y a beaucoup de rues non féminins,
01:22:12beaucoup d'avenues non féminins
01:22:14et pas assez de boulevards à Nantes.
01:22:16Je ne le comprends pas comme ça.
01:22:18Non, moi je ne suis pas sûr que...
01:22:20Les comportements sexistes dans la vie de rue.
01:22:22Voilà.
01:22:24Non mais là,
01:22:26j'ai l'impression que c'est le sexisme de rue.
01:22:28C'est-à-dire que les comportements
01:22:30dans la rue, c'est pas le nom des rues.
01:22:32Je crois, mais...
01:22:34Je le lis comme ça.
01:22:36C'est-à-dire que la mairie de Nantes ne s'occupe pas
01:22:38de choses capitales.
01:22:40Exactement.
01:22:42Je remercie en tout cas.
01:22:44Il n'y a surtout pas assez
01:22:46d'écarts entre les gens qui travaillent avec des bas salaires
01:22:48et ceux qui vivent de prestations sociales.
01:22:50Me dit un autre interlocuteur
01:22:52et on l'a dit, ça ne donne pas envie de travailler.
01:22:54Tu ne vis pas mieux que celui qui regarde
01:22:56Netflix toute la journée.
01:22:58Voilà.
01:23:00Bon, voilà.
01:23:02Écoutez, ça va vous toucher bientôt.
01:23:04Olivier Babaud.
01:23:06Vous n'avez pas 55 ans encore.
01:23:08C'est terminé. On est en débord.
01:23:10L'ère de la flemme. Comment nous et nos
01:23:12enfants avons perdu le sens de l'effort.
01:23:14Merci à Jean-Luc Lombard, à Ludovic Liébard,
01:23:16à Éric Boismar.
01:23:1810 rimes ce matin. Marie Nelanson
01:23:20était avec nous. Jean Delacoste
01:23:22l'a rémondi. Quoi ?
01:23:24Ils existent vraiment.
01:23:26Oui, bien sûr. Jean-Luc Lombard, Ludovic Liébard,
01:23:28Éric Boismar, bien évidemment.
01:23:30Et je les salue une deuxième fois.
01:23:32Jean-Marc Morandini dans une seconde rendez-vous ce soir.