Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à Europe 1, ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNEWS jusqu'à 10h30.
00:00:07La loi contre le narcotrafic est une priorité.
00:00:11Elle sera discutée à l'Assemblée nationale la semaine prochaine,
00:00:14mais elle est déjà controversée parce qu'elle contrarierait l'état de droit.
00:00:18Il faut lire dans le journal Le Parisien l'entretien de Julie Couturier,
00:00:23qui est la présidente du Conseil National des Barreaux,
00:00:26qui représente à peu près les 80 000 avocats de France
00:00:30pour se convaincre que le combat ne sera pas facile.
00:00:33Elle récuse par exemple la création d'un parquet national anticriminalité
00:00:40pour une question d'égalité géographique.
00:00:43Ce parquet serait centralisé à Paris ou à Marseille
00:00:46et il y aurait de fait des transferments.
00:00:48Vous comprenez la logique.
00:00:50Et si le prisonnier est à Toulouse ou à Poissy, la distance n'est pas la même.
00:00:54On en est là.
00:00:55Madame Couturier convoque aussi la Commission européenne de la torture
00:01:00pour déplorer la mesure d'isolement des prisonniers.
00:01:04Les effets sur leur santé physique et psychique sont connus,
00:01:09affirme sans rire cette dame.
00:01:11On parle de gens qui gangrenent la société avec la drogue
00:01:13et qui parfois éliminent ceux qui gênent.
00:01:16Cette loi envisage aussi de protéger les enquêteurs de police
00:01:20en ne versant pas au dossier les méthodes qui ont permis leur travail.
00:01:24Vous avez des policiers qui peuvent être infiltrés dans des réseaux mafieux
00:01:28et il ne s'agit pas de dévoiler leur identité.
00:01:30Eh bien, Madame Couturier et d'autres expliqueront
00:01:34que ça fragilisera les droits de la défense.
00:01:37Je cite Madame Couturier,
00:01:39ça romperait l'égalité des armes entre l'accusation et la défense.
00:01:43C'est contre la transparence nécessaire à toute société démocratique.
00:01:49Eh bien, je dis à Madame Couturier qu'il faut savoir ce qu'on veut.
00:01:52Lutter contre le narcotrafic
00:01:54ou protéger les droits individuels des narcotrafiquants.
00:01:59Elle a fait son choix.
00:02:00Moi aussi.
00:02:01Il est 9h01.
00:02:03Chana Lusso.
00:02:16Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:18C'est la frappe de drone la plus importante de la part de l'Ukraine
00:02:21depuis le début de la guerre.
00:02:22337 drones ukrainiens ont été abattus cette nuit au-dessus de la Russie,
00:02:27dont 91 dans la région de Moscou.
00:02:29C'est une information des autorités russes
00:02:31qui déplorent au moins un mort et neuf blessés.
00:02:34Un peu plus tôt, des drones ont ciblé la ville de Kramatorsk à l'est de l'Ukraine.
00:02:38Des frappes symboliques à quelques heures seulement
00:02:40des négociations de trêve en Arabie saoudite
00:02:42entre représentants ukrainiens et américains.
00:02:45L'ancienne professeure d'Evael est attendue à la barre aujourd'hui.
00:02:50Elle est jugée depuis hier à Pontoise pour harcèlement sur mineurs
00:02:53après le suicide de l'adolescente de 11 ans.
00:02:56C'était en 2019.
00:02:57Pendant cette première journée,
00:02:58un confrère l'a décrite comme une enseignante autoritaire,
00:03:01une enseignante cassante.
00:03:03Quant au père d'Evael, il a dit être convaincu
00:03:05que cette femme a initié le harcèlement de sa fille
00:03:07avant, je cite, que les élèves ne reprennent le flambeau.
00:03:11Et puis nous sommes le 11 mars.
00:03:12C'est la journée nationale et européenne d'hommage aux victimes du terrorisme.
00:03:17Emmanuel Macron sera à Strasbourg
00:03:18pour présider une cérémonie au parc de l'Orangerie
00:03:21à partir de 10h au côté d'Ursula von der Leyen.
00:03:24Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:26C'est à vous, Pascal.
00:03:27Merci, Chana.
00:03:28Je salue Charlotte Dornelas, Olivier Delagarde,
00:03:31que vous pouvez écouter sur Europe 1 le matin de revue de presse.
00:03:34La première est à quelle heure ?
00:03:366h50, mon cher Pascal.
00:03:37Et la deuxième est à 8h40.
00:03:40Olivier Delagarde, Joseph Macé-Scaron,
00:03:42Vincent Hervouet, et on parlera de la Roumanie tout à l'heure.
00:03:45Thomas Bonnet est avec nous aussi.
00:03:47On va parler de ce qui s'est passé cette nuit.
00:03:49La Russie a été visée par 337 drones ukrainiens.
00:03:52Moscou a principalement été visée.
00:03:55Que faut-il en retenir, Vincent Hervouet ?
00:03:57En général, quand l'activité s'intensifie sur le front,
00:04:01et c'est ce qui se passe aussi dans la région de Koursk,
00:04:03ça veut dire que les palabres ou les préliminaires des négociations sont engagées.
00:04:09Et c'est effectivement ce qui se passe aujourd'hui en Arabie saoudite
00:04:13où les responsables ukrainiens rencontrent les responsables américains.
00:04:17C'est la première fois qu'ils sont face à face pour discuter,
00:04:24essayer de définir un cadre à des négociations de paix et un cessez-le-feu.
00:04:28Donc c'est normal que sur le front, chacun cherche à prendre l'avantage
00:04:32pour être en position de force.
00:04:34Et les Ukrainiens sont dans une grande position de faiblesse
00:04:38puisque les Américains ont suspendu leur renseignement, leur aide militaire,
00:04:42et donc montrer qu'ils ont encore une capacité de nuisance, c'est le minimum.
00:04:47En marge de ce que vous dites, Bernard-Henri Lévy ce matin a publié dans Le Point
00:04:52pourquoi la Russie de Poutine est bien une menace existentielle pour l'Europe et la France.
00:04:57S'il le dit !
00:04:59C'est un débat qui nous a agité, je lis les premières lignes.
00:05:01C'est étrange qu'un abandon de l'Ukraine et une victoire finale de la Russie
00:05:04impliquent une menace existentielle pour l'Europe.
00:05:06La plupart des chefs d'État et de gouvernement l'ont dit.
00:05:08Mais est-ce notre inguérissable esprit Maginot, notre culture tragiquement municoise,
00:05:14le Macron bashing qui rendrait à force aveugles et sourds,
00:05:18le poids plus lourd qu'ailleurs des deux factions,
00:05:20extrême droite et extrême gauche du parti de Moscou à Paris ?
00:05:23Nous sommes le seul pays où fasse furieusement ce débat
00:05:27qui va de soi en Pologne, en Allemagne, chez les Baltes, les Britanniques.
00:05:29Ailleurs nous sommes les seuls où on entend soir et matin, on nous bourre le mou,
00:05:33on attise les peurs, on nous manipule.
00:05:35Non mais qu'il aille faire un tour en Italie, pas simplement en Hongrie, un peu partout en Europe.
00:05:40Il parle de la Pologne évidemment, il parle de la Grande-Bretagne évidemment.
00:05:44Il y a des raisons.
00:05:45Donc le même débat existe ?
00:05:46S'il parle de bashing systématique, c'est le bashing systématique
00:05:49de Bernard-Henri Lévy contre l'esprit français, l'idéologie française.
00:05:55Ça fait 35 ans qu'il nous explique que la France est profondément,
00:05:59en ses tripes, en sa nature même, collabo, soumise à...
00:06:04Et c'est extraordinaire cette haine de soi toujours à l'œuvre.
00:06:08Est-ce qu'on peut juste ajouter une chose ?
00:06:09Je termine juste parce qu'il essaye de donner des arguments
00:06:11et Bernard-Henri Lévy on l'a souvent reçu ici.
00:06:13Mais il n'est pas là pour répondre.
00:06:14Il n'est pas là pour répondre.
00:06:16Ceux, le président Macron, en tête, qui évoque la menace existentielle
00:06:19qu'est pour nous la Russie, ne font que prendre acte de ce que dit Poutine lui-même,
00:06:22sa détestation de l'Europe, sa volonté maintes fois déclarée de faire partie,
00:06:26de faire de sa partie centrale et orientale au mieux une zone d'influence,
00:06:30au pire un glacis sous contrôle.
00:06:32Cette façon, quand il exige la neutralisation de l'Ukraine, de dire
00:06:35ce n'est pas à vous mais à moi, Poutine, de décréter qui peuvent être vos alliés,
00:06:39qui ne doivent surtout pas l'être
00:06:41et quelles sont les limites de cet exercice de souveraineté
00:06:43qu'est la conclusion, par une nation, de ces alliances.
00:06:47Voilà ce qu'il dit dans un papier du Point.
00:06:49Je voudrais juste sur la menace existentielle.
00:06:51Joseph-Mathieu Scarron.
00:06:52Cette menace existentielle, elle existe depuis un bon moment.
00:06:56C'est-à-dire qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui on mette en exergue cette menace existentielle ?
00:07:01C'est le lâchage, d'ailleurs comme Vincent l'a souligné, c'est le lâchage de Donald Trump.
00:07:05Mais cette menace existentielle, la menace existentielle qui concerne vraiment nos concitoyens,
00:07:10elle est lorsque la Russie, via l'Azerbaïdjan, déstabilise la Nouvelle-Calédonie, déstabilise Mayotte.
00:07:18Là, il y a une mesure existentielle.
00:07:19Il y a une mesure qui concerne directement les citoyens français.
00:07:22Et ça, ça n'intéresse personne.
00:07:25Charlotte Dornalas.
00:07:26Oui, les menaces existentielles, il y en a plusieurs
00:07:29et quand vous les nommez, en général vous vous faites accuser par les mêmes
00:07:32qui aujourd'hui nous expliquent que la seule menace existentielle qu'ils tiennent,
00:07:36et Henri Lévy en fait partie, c'est vrai,
00:07:39l'accusation est facile sur les autres sujets dans sa bouche et depuis longtemps.
00:07:43Simplement, on peut, au moment d'une guerre et de décisions qui sont prises,
00:07:48j'ose espérer qu'on peut encore les discuter,
00:07:51qu'on peut encore interroger quel est le but de la guerre,
00:07:54quel est notre rôle exact dans la guerre.
00:07:56Si déjà poser des questions, c'est trahir,
00:07:59je ne sais pas très bien au nom de quoi ces personnes nous parlent,
00:08:03au nom de quelle valeur ils participent au débat public.
00:08:07Olivier Delaguerre.
00:08:08Il y a des modes et des types de langages comme ça
00:08:11et dernièrement c'est l'expression menace existentielle.
00:08:14Pardon, je pense que la France est menacée par la Russie
00:08:18et depuis longtemps, mais ce n'est pas une menace existentielle.
00:08:21On me dit que la Moldavie, dont on parlera peut-être tout à l'heure,
00:08:24là il y a une menace existentielle parce qu'elle est directement aux frontières de l'Ukraine.
00:08:27Là c'est vrai que les États baltes sont véritablement menacés
00:08:30dans leur existence propre par la Russie, c'est vrai.
00:08:35Honnêtement, aujourd'hui dire que les chars russes sont aux portes de la France,
00:08:41c'est quand même exagéré, d'autant qu'on a quand même l'arme nucléaire.
00:08:46Il faut toujours un peu de nuance quand même dans ce type de propos.
00:08:50Bernard-Henri Lévy, qu'on a beaucoup reçu et qui nous écoute peut-être d'ailleurs
00:08:53et qui aura peut-être envie de réagir, pourquoi pas demain sur ce plateau,
00:08:58les autruches objectent que la France n'a qu'un ennemi
00:09:01et que c'est l'islamisme radical.
00:09:03Les autruches ne disent pas tout à fait ça,
00:09:05elles disent qu'il y a une hiérarchie sans doute dans les adversaires.
00:09:10Mais je vais vous faire écouter Jacques Attali.
00:09:14Je vais vous faire écouter Jacques Attali.
00:09:16Ce n'était pas prévu, pour tout vous dire, de l'écouter à ce moment de l'émission,
00:09:21mais Jacques Attali dit exactement ce que François Fillon dit.
00:09:26Exactement en 2015.
00:09:29J'ai vu cette interview hier et j'ai pensé que c'était un deepfake,
00:09:34que ce n'était pas lui qui parlait.
00:09:37Et j'ai demandé qu'on vérifie, bien évidemment.
00:09:40Et on a vérifié, on est allé sur le site de TV5MONDE.
00:09:43Donc vous avez Jacques Attali qui explique que la seule menace c'est l'islam radical
00:09:47et que l'Ukraine, la Russie, mais on s'en fiche, c'est leur affaire.
00:09:50On est en 2015.
00:09:52Ce moment est formidable.
00:09:54Jacques Attali, écoutez en 2015.
00:09:58Est-ce qu'il faut armer les Ukrainiens ?
00:10:01Les aider à se battre tout seuls au moins ?
00:10:04Je ne pense pas que ce soit une bonne solution.
00:10:07D'abord parce qu'on ne sait pas où iront ces armes à la fin.
00:10:10Ensuite, comment peut-on reprocher aux Russes de les aider les autres ?
00:10:18Mais alors on fait quoi ?
00:10:20On n'ira pas faire la guerre.
00:10:22Les sanctions économiques, ce n'est pas très efficace.
00:10:24Il faut avoir une hiérarchie des combats.
00:10:29Notre combat principal, ce n'est pas contre la position de la frontière entre l'Ukraine et la Russie.
00:10:34Notre combat principal, c'est contre l'islamisme fondamentaliste et le terrorisme qui est derrière.
00:10:38Et donc il faut savoir hiérarchiser les batailles.
00:10:40Pour finir sur ce dossier, pour vous c'est joué quoi ?
00:10:42C'est joué quoi ?
00:10:44C'est-à-dire que l'Est de l'Ukraine, peu à peu, va revenir dans le giron russe
00:10:47et il ne se passera rien d'autre.
00:10:49Mais c'est leur affaire.
00:10:52Evidemment, s'il était là, il dirait que la situation a changé.
00:10:55Pourquoi il y a dix ans il avait raison de dire ça et pourquoi aujourd'hui il dit l'exact contraire ?
00:11:01Il a toujours raison parce que ces gens ont toujours raison.
00:11:03C'est la base. Ces gens ont absolument toujours raison.
00:11:05Globalement, ils s'est trompés sur tout.
00:11:07Globalement, à grands traits.
00:11:09On peut se moquer Pascal, mais la situation a changé quand même.
00:11:12La situation a changé sur deux points décisifs.
00:11:14C'est ce qu'il vous dirait.
00:11:16Il pouvait peut-être l'imaginer.
00:11:18Prévoir l'invasion de l'Ukraine.
00:11:20Parce que je vous signale que le journaliste, il le sait manifestement.
00:11:24Il le sait puisque le journaliste qui lui pose les questions,
00:11:26le journaliste qui pose les questions, il lui dit ce qui va arriver.
00:11:30Il lui dit.
00:11:32Donc pour vous, c'est fini.
00:11:34Donc il sait. En 2015, on ne savait pas.
00:11:36Parce qu'il y avait déjà eu le résultat de l'Ukraine.
00:11:38Pardon, mais là, on discute d'Al Jada ce matin.
00:11:41Aujourd'hui, en Arabie Saoudite, de quoi discutent les Ukrainiens avec les Américains ?
00:11:46C'est justement notamment de la partition et de la sécession de la Crimée du Donbass.
00:11:51Le Donbass où en 2015, il y avait des petits hommes verts
00:11:54qui étaient en réalité des Russes
00:11:56qui étaient à l'action contre l'armée ukrainienne.
00:11:59Si on remonte, effectivement depuis 10 ans, il s'est passé deux événements essentiels.
00:12:03Il y a eu d'une part les Russes qui ont défoncé la frontière ukrainienne.
00:12:09Et il y a eu par ailleurs les Américains qui viennent de nous lâcher.
00:12:12Donc ça crée une situation qui est radicalement différente.
00:12:15Mais si vous remontez, effectivement,
00:12:17si vous cherchez dans le bêtisier des déclarations,
00:12:19en 2015, on avait une formidable, au sein de la commission Attali,
00:12:22d'un garçon qui est plein de talent et plein d'avenir qui s'appelle Emmanuel Macron
00:12:26et qui explique à la tablée entière que
00:12:29si vous faites des économies, il y a un moyen très très simple,
00:12:32c'est de supprimer la force nucléaire.
00:12:34Il faut supprimer ce truc qui ne sert à rien,
00:12:37qui ne sert plus à rien.
00:12:39Quand vous êtes en train de vous armer,
00:12:41quand vous essayez de réorganiser votre défense,
00:12:43ce n'est pas pour l'ennemi d'aujourd'hui,
00:12:45c'est pour l'ennemi d'après-demain.
00:12:47Parce qu'il n'y a pas que les Russes dans les méchants.
00:12:49L'ensemble du monde, pratiquement, est méchant.
00:12:51Vous avez les Turcs, vous avez les Chinois,
00:12:54vous avez toutes sortes de voisins qui peuvent devenir menaçants.
00:12:58Et il est très important d'être armé contre eux.
00:13:01Et c'est une bonne chose qu'on se réarme.
00:13:03Le président ukrainien Zelensky est arrivé hier en Arabie Saoudite.
00:13:06Il soutiendra ce mardi une rencontre entre la délégation de Kiev
00:13:09et une équipe américaine.
00:13:12Qu'est-ce qu'on peut espérer de ce qui va se passer aujourd'hui ?
00:13:16On peut espérer que le dialogue soit renoué avec les Ukrainiens
00:13:20d'une manière qui soit fluide.
00:13:22Ils arrivent avec une proposition de trêve, on verra.
00:13:26Qui représente l'Amérique ?
00:13:28D'une part, Marco Rubio, le secrétaire d'État.
00:13:32Il est flanqué de deux personnages très importants.
00:13:35D'une part, l'émissaire personnel de Donald Trump,
00:13:38que M. Witkoff, cet homme d'affaires dans l'immobilier
00:13:42qui a fait merveille dans la négociation autour de Gaza.
00:13:47Et puis par ailleurs, vous avez Valls,
00:13:49qui est le conseiller national de la sécurité.
00:13:53On peut espérer quelque chose d'intéressant, de contraire ?
00:13:57C'est très important.
00:14:00Ce n'est pas les fantassins qui vont régler le problème.
00:14:07Zelensky est prêt à accepter une négociation ?
00:14:11Zelensky donne des gages.
00:14:13Il a envoyé une lettre au président Trump.
00:14:15Il s'est excusé.
00:14:17Il est prêt à manger.
00:14:18Il s'est excusé ?
00:14:20Il s'est excusé, paraît-il, très platement.
00:14:22Il a envoyé une lettre d'excuse pour l'incident du bureau Valls.
00:14:26Emmanuel Macron n'est pas sur la ligne de Zelensky ?
00:14:29Zelensky se conduit en l'occurrence en homme d'État.
00:14:33Il s'assoit sur sa vanité et son orgueil.
00:14:37Et il essaie de faire avancer une négociation.
00:14:41Mais il n'est pas sur la ligne européenne ?
00:14:44Lui, il vient proposer une trêve par étape,
00:14:48sur terre et sur mer, parce que c'est facile à vérifier.
00:14:51Et puis il essaie d'obtenir des garanties de sécurité.
00:14:54Mais on pourrait imaginer que l'Europe, un jour,
00:14:56ne soit pas sur la ligne de Zelensky ?
00:14:58Que Zelensky accepte une négociation de part,
00:15:00et que l'Europe ne l'accepte pas ?
00:15:02Ce que le diplomate m'a dit, c'est une sorte de folie à la façon de l'OAS.
00:15:06C'est-à-dire que le donneur d'ordre a changé de politique,
00:15:10mais vous continuez de manière forcenée à faire la guerre
00:15:15contre l'AFLN, non pas contre l'AFN en l'occurrence,
00:15:18mais contre les Russes.
00:15:20C'est un peu ce qui se passe pour les Européens aujourd'hui.
00:15:22Une sorte de dérive...
00:15:24Olivier Lagarde.
00:15:26Oui, mais je ne sais pas.
00:15:36En fait, ce qui va être négocié, c'est l'aide américaine de l'Ukraine.
00:15:40Oui, notamment. Non, mais c'est plus généralement que ça.
00:15:44C'est la dynamique de paix qui s'est engagée.
00:15:47Tout à l'heure, Charlotte disait
00:15:49« Est-ce qu'on peut encore poser des questions ? »
00:15:51Eh bien, sachez que pour France Inter,
00:15:53ceux qui posent des questions, j'entendais M. Cohen,
00:15:55sont taxés de... C'est des propagandistes.
00:15:57« Propagandistes », c'est le terme qu'il a employé.
00:16:00Mais ça fait longtemps, c'était déjà la même chose sur le Covid.
00:16:03J'ai l'air obsessionnelle, mais on a eu un bon entraînement.
00:16:06Mais je pense qu'entre le Covid et effectivement le sujet ukraine,
00:16:10il y a une différence de degré, mais pas de nature.
00:16:12En fait, c'est les mêmes reproches et les mêmes réactions,
00:16:16ce qui est plutôt logique, d'ailleurs.
00:16:18Et c'est même la même chose que la présidentielle,
00:16:20pendant la campagne.
00:16:22Si on reprend, c'est extrêmement signifiant.
00:16:25Richard Millon, sur ce sujet.
00:16:28Charles Millon.
00:16:30C'est Richard Millet.
00:16:32Et Charles Millon était ce matin avec Sonia Mabrouk.
00:16:35Je le salue d'ailleurs, Richard Millet.
00:16:37Il y a longtemps qu'on ne l'appelait pas.
00:16:39Richard Millon, je le salue tout le monde.
00:16:41Il était chez Sonia Mabrouk et je vous propose de l'écouter.
00:16:45On fait de la diplomatie spectacle maintenant.
00:16:48Je me tourne vers le président de la République
00:16:50pour lui dire d'arrêter.
00:16:52Parce que la diplomatie spectacle,
00:16:54ce n'est pas de la diplomatie.
00:16:56La diplomatie, c'est discret, c'est secret.
00:16:58Et ça permet d'arriver à des solutions.
00:17:01Là, on est en train d'utiliser des événements
00:17:03qui sont des événements graves
00:17:05pour pouvoir poursuivre d'autres objectifs.
00:17:08Et en particulier, remettre en selle
00:17:11un président de la République qui avait été très abîmé
00:17:14par la dissolution
00:17:17et par son passage à la tête de l'État
00:17:21depuis la dissolution.
00:17:23Je crois en fait qu'aujourd'hui,
00:17:28il faudrait rappeler au président de la République
00:17:31qu'il y a des dossiers qui sont plus importants
00:17:33que de faire du spectacle diplomatique.
00:17:35Propagandiste, peut-être, monsieur Charles Millon,
00:17:38mais ce qui est intéressant, c'est qu'on voit bien
00:17:40qu'il y a une sorte de fracture journalistique
00:17:43et fracture entre des journalistes de service public
00:17:45et pourquoi pas d'autres.
00:17:48Jeudi soir, France 2 va faire une émission.
00:17:51Ça va être intéressant d'ailleurs de voir l'audience.
00:17:53On va voir si vraiment...
00:17:55Un casting intéressant quand même.
00:17:57Le titre, donc on a réprogrammé une émission,
00:17:59La France face à la guerre.
00:18:01C'est magnifique.
00:18:02Avec le ministre des Armées.
00:18:03Avec le ministre des Armées.
00:18:04La France face à la guerre.
00:18:06France 2, France Télévisions.
00:18:08Après, si, imaginez...
00:18:11C'est les vieilles recettes,
00:18:13on dirait Vive la crise avec Yves Montand.
00:18:15C'est les vieilles recettes, ils ne changent pas.
00:18:17C'est extraordinaire.
00:18:19On accuse sur des sujets...
00:18:21C'est à chaque fois les mêmes recettes.
00:18:23On accuse sur des sujets extrêmement graves.
00:18:25Pourquoi pas notre émission de faire peur parfois
00:18:28lorsqu'on parle de la sécurité, de l'islam radical
00:18:31et d'attiser les haines et les peurs.
00:18:33C'est ce que j'ai entendu depuis 10 ans
00:18:35que nous faisons cette émission.
00:18:37Et là, vous avez une émission de service public
00:18:40qui s'appelle La France face à la guerre.
00:18:42Il y a quand même des voix dans cette émission
00:18:44qui ne seront pas forcément les plus alarmistes.
00:18:46Il y aura notamment Jean-Luc Mélenchon
00:18:48dont la position est nuancée.
00:18:50Mais j'entends bien.
00:18:52Je souligne...
00:18:54C'est révélateur.
00:18:56Si pour avoir une position nuancée,
00:18:58on présente Jean-Luc Mélenchon,
00:19:00ça veut dire quel crédit on donne
00:19:02aux gens qui sont dans la nuance.
00:19:04Écoutons Emmanuel Macron hier soir,
00:19:06à la fois sur la Moldavie,
00:19:08puisqu'il recevait hier
00:19:10une délégation moldave.
00:19:12La présidente.
00:19:14J'arrête pas.
00:19:16La France s'est pleinement mobilisée
00:19:18aux côtés de l'Ukraine
00:19:20ainsi que de nos alliés européens
00:19:22en faveur de l'obtention
00:19:24d'une paix solide et durable
00:19:26adossée à des garanties de sécurité
00:19:28robustes pour l'Ukraine.
00:19:30Et c'est tout le sens des travaux
00:19:32que nous avons menés en européen
00:19:34et avec les Etats-Unis
00:19:36ces derniers jours et ces dernières semaines.
00:19:38Sur ce chemin difficile
00:19:40mais nécessaire,
00:19:42il est évident que le soutien de court terme
00:19:44et tout le soutien pour que l'Ukraine
00:19:46soit en bonne position
00:19:48est indispensable.
00:19:50Depuis trois ans,
00:19:52votre pays subit de plein fouet
00:19:54les conséquences humaines et économiques
00:19:56de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine.
00:19:58La Moldavie,
00:20:00dont l'espace aérien est régulièrement
00:20:02violé par des drones et missiles russes,
00:20:04doit également faire face
00:20:06à des tentatives russes de plus en plus désinhibées,
00:20:08de déstabilisation,
00:20:10ciblant en particulier
00:20:12les institutions démocratiques de votre pays.
00:20:16Nous avons décidé de renforcer encore
00:20:18notre coopération pour accroître
00:20:20la résilience de la Moldavie
00:20:22vis-à-vis des ingérences étrangères.
00:20:24Bon.
00:20:26Je ne connais pas la télévision Moldave
00:20:28mais eux, ils pourraient faire une émission
00:20:30la Moldavie face à la guerre en tout cas.
00:20:32Parce qu'eux, ils sont véritablement en première ligne.
00:20:34Autant, c'est ce que je disais tout à l'heure,
00:20:36quand on parle de menaces existentielles
00:20:38pour la France,
00:20:40ça manque vraiment de nuances.
00:20:42Autant pour la Moldavie, c'est vrai.
00:20:44Mais ce qui m'intéresse, c'est pourquoi ce climat ?
00:20:46Et je pense pourquoi ce climat,
00:20:48c'est l'élection de Trump qui a tout changé.
00:20:50On préfère imaginer
00:20:52Trump, Poutine comme adversaires à la France
00:20:54pour empêcher, pourquoi pas,
00:20:56que les peuples en Europe
00:20:58fassent ce que l'Amérique a fait.
00:21:00Non mais attendez, c'est Trump qui lâche l'Europe.
00:21:02Oui, mais attendez.
00:21:04Trump est inquiétant, Poutine est inquiétant,
00:21:06mais le monde est inquiétant.
00:21:08Alors après, il y a peut-être des hiérarchies.
00:21:10Je pense qu'effectivement,
00:21:12Donald Trump est très inquiétant.
00:21:14Je pense que Poutine, comme tout le monde d'ailleurs,
00:21:16ce que je dis là, je pense que tout le monde.
00:21:18Il y a beaucoup d'Européens qui pensent aussi que les institutions européennes
00:21:20sont très inquiétantes.
00:21:22Oui, mais il y a une hiérarchie.
00:21:24Elles ne sont pas élues contrairement à Donald Trump.
00:21:26Oui, mais quel est le plus inquiétant ?
00:21:28Dans le monde ?
00:21:30Dans la hiérarchie.
00:21:32Quel est le plus inquiétant ?
00:21:34Emmanuel...
00:21:36Comment dire ? Vladimir Poutine ?
00:21:38Les institutions européennes ?
00:21:40Ce qui est le plus inquiétant, c'est les irresponsables qui font semblant.
00:21:42Et qui fait semblant ?
00:21:44Écoutez...
00:21:46Vous parliez de la Moldavie.
00:21:48Ce n'est pas nouveau.
00:21:50La Transnistrie, c'est-à-dire une bonne partie du pays,
00:21:52est occupée depuis plus de 30 ans par une force,
00:21:54à déclarer son indépendance,
00:21:56est occupée par une force de russophones,
00:21:58russophiles,
00:22:00et de gangsters aussi d'ailleurs,
00:22:02qui gèrent cette grande région
00:22:04de la Moldavie, en plein cœur du pays.
00:22:06Ce n'est pas nouveau que la Moldavie
00:22:08a la Russie, à la fois
00:22:10comme suzerain et comme voisin,
00:22:12et aujourd'hui elle est indépendante,
00:22:14elle cherche à se rattacher à l'Europe, mais...
00:22:16Quand j'entends le Président
00:22:18expliquer que la France se tient aux côtés de la Moldavie,
00:22:20qu'elle résiste aux tentatives
00:22:22de déstabilisation que la Russie,
00:22:24franchement, on découvre la lune.
00:22:26Il y a une espèce
00:22:28de grand branle de la guerre,
00:22:30avec une posture martiale
00:22:32qui résiste mal à l'analyse.
00:22:34Et je dis ça un matin où
00:22:3631 chefs
00:22:38d'État-major ont rendez-vous
00:22:40à l'Élysée.
00:22:42Vous vous rendez compte, 31 chefs d'État-major,
00:22:44c'est tellement
00:22:46d'étoiles de généraux, c'est la voie lactée
00:22:48qui a rendez-vous ce matin
00:22:50à l'Élysée.
00:22:52Tous ces chefs d'État-major, réunis par le Président
00:22:54pour penser justement
00:22:56à qu'est-ce qu'on va faire face à la Russie.
00:22:58Vous vous rendez compte ?
00:23:00J'entends bien, mais...
00:23:02Avec le Turc,
00:23:04avec le Canadien...
00:23:06Tout les chefs militaires
00:23:08sont à l'Élysée ce matin.
00:23:10Vous avez l'air de douter du danger.
00:23:12Je perçois
00:23:14votre ironie et je perçois en même temps
00:23:16combien cette ironie, parfois,
00:23:18est pointée du doigt, forcément, puisque
00:23:20ce que vous nous dites en sous-texte...
00:23:22Les réponses aussi sont des réponses de propagandiste,
00:23:24il n'y a pas que les questions.
00:23:26Ce que je vois dans le sous-texte,
00:23:28c'est que vous dites que tout ça
00:23:30est exagéré, bien sûr.
00:23:32Il y a une forme d'urgence, qu'il faille
00:23:34réarmer la France.
00:23:36La Russie nous pose un problème de défense,
00:23:38c'est une évidence, parce qu'ils vont menacer à terre,
00:23:40mais ils risquent de menacer l'Estonie qui est notre allié.
00:23:42Vous êtes une Autruche.
00:23:44Non, non, je ne suis pas une Autruche.
00:23:46Il y a un problème,
00:23:48il y a un vrai problème.
00:23:50Il faut le désarmer, désamorcer, plutôt.
00:23:52Bien sûr.
00:23:54Notre ami Thomas, il est là.
00:23:56Cher Thomas, comment allez-vous ?
00:23:58Très bien.
00:24:00Quelle nouvelle ? Le petit chat est mort.
00:24:02Figurez-vous que mon petit chat ne va pas bien.
00:24:04Quelle nouvelle ? Le petit chat est mort.
00:24:06C'est dommage, mais nous sommes tous mortels.
00:24:08C'est incroyable, vous avez des dons,
00:24:10parce que vraiment, j'ai dû
00:24:12emmener mon chat ce matin chez le vétérinaire,
00:24:14figurez-vous.
00:24:16Mais à quelle heure ?
00:24:18Et ça, c'est des informations de premier bout.
00:24:20A quelle heure vous l'avez emmené chez le vétérinaire, votre chat ?
00:24:22En fait, pour tout vous dire, j'ai ma belle-mère
00:24:24qui est à la maison en ce moment, donc je lui ai demandé d'emmener mon chat chez le vétérinaire.
00:24:26Je pense que
00:24:28votre belle-mère est capable d'empoisonner
00:24:30votre chat.
00:24:32Je ne veux pas.
00:24:34Je pense qu'il y a possibilité.
00:24:38Elle m'a dit
00:24:40deux ou trois choses sur vous,
00:24:42et elle est capable d'empoisonner votre chat.
00:24:44Je vous dirai le résultat.
00:24:46Le programme en 10 secondes.
00:24:48A tout à l'heure.
00:24:509h24.
00:24:52Ça nous fait
00:24:54de la légèreté.
00:24:56J'entends tout ce que vous dites.
00:24:58La situation est tendue.
00:25:00Bien sûr. Et elle est tendue dans l'espace médiatique.
00:25:02Elle est tendue par Emmanuel Macron.
00:25:04Bien sûr qu'il y a une part,
00:25:06en tout cas certains le soulignent, d'instrumentalisation,
00:25:08de cette peur.
00:25:10Il est revenu au cœur
00:25:12du débat alors qu'il n'existait plus.
00:25:14C'est ça la réalité.
00:25:16Charles Millon
00:25:18dit une chose qui est une évidence,
00:25:20tellement vraie.
00:25:22En plus, c'est un homme d'expérience
00:25:24qui a réussi à régler avec Jacques Chirac
00:25:26un problème, une guerre qui était
00:25:28très mal embringuée,
00:25:30qui était la Yougoslavie.
00:25:32Le ministre de la Défense de l'époque,
00:25:34avec le chef de l'État et la diplomatie française,
00:25:36ont réussi à dénouer cette crise
00:25:38et à imposer notre façon de voir les choses.
00:25:40Il dit une chose évidente,
00:25:42la diplomatie,
00:25:44la politique étrangère,
00:25:46ça ne se fait pas dans la discrétion,
00:25:48ça ne se fait pas sur une estrade,
00:25:50ça ne se fait pas en tambourinant,
00:25:52avec le défilé des bagnoles.
00:25:54C'est tellement discret qu'il est toujours dans ses geôles.
00:25:56Et en même temps qu'on parle de l'Ukraine,
00:25:58on ne parle plus de l'Algérie, on ne parle plus de Boilen Sansal.
00:26:00Charles Millon, je le cite encore,
00:26:02proposait qu'effectivement,
00:26:04Boilen Sansal, ambassadeur auprès de l'UNESCO,
00:26:06possédant vacant,
00:26:08ça lui donne une sorte d'immunité
00:26:10et ça, ça donnerait un argument fort,
00:26:12ça prouverait notre détermination,
00:26:14ça donnerait un accord pour le faire relâcher.
00:26:16Il est 9h26, on est en retard, à tout de suite.
00:26:20Somaïa Labidi est avec nous à 9h32.
00:26:22Somaïa, bonjour.
00:26:26Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:26:28À la une de l'actualité,
00:26:30Volodymyr Zelensky continue à jouer
00:26:32sa partition pour la paix
00:26:34qui a fait Washington entamer
00:26:36des pourparlers à Jeddah en Arabie Saoudite,
00:26:38négociations pour tenter de trouver un accord
00:26:40et mettre fin au conflit entre la Russie
00:26:42et l'Ukraine.
00:26:44La réforme du métier d'infirmier
00:26:46approuvée à l'unanimité par l'Assemblée nationale
00:26:48en première lecture, un texte qui inclut
00:26:50notamment la création de notions
00:26:52de consultation infirmière
00:26:54et de diagnostic infirmier,
00:26:56un changement de stature réclamé
00:26:58depuis de nombreuses années par la profession.
00:27:00Et puis, claque de fin
00:27:02depuis hier soir pour le centre Pompidou,
00:27:04le musée parisien a fermé les portes
00:27:06de sa collection permanente pour 5 ans
00:27:08de travaux de rénovation.
00:27:10Les 2000 oeuvres d'art qui ornaient Bobo
00:27:12vont donc être déplacées dans des réserves
00:27:14ou dans d'autres musées en France
00:27:16ou encore à l'étranger.
00:27:18Alors ça, c'est pas une bonne nouvelle.
00:27:20Vous voyez, c'est à la fois une bonne nouvelle
00:27:22parce que ça sera...
00:27:24On va faire des travaux, mais en même temps
00:27:26c'est vraiment un musée merveilleux.
00:27:28Pompidou, et pendant 5 ans il va fermer.
00:27:30C'est deux fois quand même qu'il est fermé
00:27:32pour de très longues durées,
00:27:34sur un bâtiment quand même qui a 50 ans.
00:27:36C'est pas pour ça.
00:27:38Mais le Grand Palais, ça a été fermé très longtemps.
00:27:40Le Grand Palais, ça a été fermé combien de temps ?
00:27:42Les travaux ont duré combien de temps ?
00:27:44Le Grand Palais, on peut dire que c'est un bâtiment
00:27:46qui a 120 ans.
00:27:48Vous trouvez que c'est trop long, 5 ans ?
00:27:50Notre-Dame en a mis 5 ans.
00:27:52Je trouve que ces bâtiments
00:27:54de Renzo Piano
00:27:56sont quand même très fragiles.
00:27:58Je m'étonne.
00:28:00Je veux bien qu'on fasse une polémique
00:28:02sur tout, mais également
00:28:04sur les travaux du centre Pompidou.
00:28:06Si c'est 5 ans, c'est 5 ans.
00:28:08Je ne suis pas architecte.
00:28:10Pourquoi y a-t-il besoin
00:28:12de 5 ans de travaux
00:28:14sur un bâtiment qui n'est pas si vieux ?
00:28:16Quand vous rénovez le Louvre,
00:28:18je comprends.
00:28:20Vous comprenez bien qu'à cette question,
00:28:22je ne peux pas répondre.
00:28:24Je vais y répondre,
00:28:26c'est que ça n'a pas été très bien construit,
00:28:28à l'origine.
00:28:30Vous voulez remettre en cause
00:28:32la construction du centre Pompidou ?
00:28:34Je suis prêt à ça.
00:28:36Je suis prêt.
00:28:38Je suis prêt à porter le feu.
00:28:40C'est un monument historique.
00:28:42C'est un monument en péril.
00:28:44Comment osez-vous vous la garder ?
00:28:46Vous avez connu les Halles ?
00:28:48Oui, bien sûr.
00:28:50J'aime bien voir les anciens films.
00:28:52Il y a un film avec Jean Gamin,
00:28:54dans les années 40, 50, 60.
00:28:56C'était merveilleux, les Halles.
00:28:58C'était absolument formidable.
00:29:00Le cœur de Paris.
00:29:02Je ne venais pas à Paris.
00:29:04Vous pouvez voir à quoi ça ressemblait.
00:29:06Ils ont gardé le pavillon Baltard.
00:29:08Bien sûr.
00:29:10Mais je vous dis, il y a un film
00:29:12très célèbre de Gamin qui est tourné...
00:29:14À traverser le Paris ?
00:29:16Non, c'est tourné en studio.
00:29:20Vous êtes bien M. Jambier
00:29:22au 45 Rennes-Polyvaux.
00:29:24Pourquoi vous me demandez ça ?
00:29:26Je ne vous le demande pas puisque je le sais.
00:29:28M. Jambier, 45 Rennes-Polyvaux.
00:29:30Pour moi, c'est 2000 francs.
00:29:32Nous allons revenir...
00:29:34Hier, je vous ai appelé.
00:29:36Qu'est-ce que je vous ai dit hier soir ?
00:29:38Je voudrais que vous me parliez de la Roumanie.
00:29:40Parce que les gens sont un peu perdus.
00:29:42M. Giorgescu,
00:29:44c'est quand même, si vous me permettez,
00:29:46un drôle d'individu.
00:29:48C'est quelqu'un qui explique que les Américains
00:29:50n'ont pas marché sur la Lune.
00:29:52Il était donné en tête
00:29:54au premier tour,
00:29:56mais perdant au deuxième.
00:29:58Il est un peu complotiste.
00:30:00Comme beaucoup de Roumains, d'ailleurs.
00:30:02Et il a des financements
00:30:04occultes.
00:30:06Pour le moins.
00:30:08Des gens qui ne sont pas très recommandables.
00:30:10Si, je ne peux pas vous dire
00:30:12autre chose.
00:30:14Qu'il soit douteux, qu'il soit surprenant,
00:30:16qu'il soit extravagant.
00:30:18Vous qui êtes si élégant, il a une élégance particulière.
00:30:20Je suis d'accord.
00:30:22Il est antisémite.
00:30:24Il est anti-vaccin.
00:30:26Il est anti-autant, il est anti-tout.
00:30:28Il est financé, aidé
00:30:30par des personnes troubles, recherché
00:30:32par la justice, proche de membres de groupuscules
00:30:34fascisants ou fascistes.
00:30:36L'ombre de Moscou sur la Horatiu Potra,
00:30:38patron d'une boîte de mercenaires
00:30:40qui a récemment âgé au Congo
00:30:42et apparemment réfugié à Dubaï, etc.
00:30:44Horatiu Potra, vous vous rendez compte, c'est le nom d'un mercenaire.
00:30:46C'est le chef de la sécurité.
00:30:48C'est son prigogine à lui.
00:30:50Je voudrais qu'on voit le sujet.
00:30:52On a trouvé 30 tonnes d'or dans son coffre-feur
00:30:54enterré sous sa maison.
00:30:5630 tonnes quand même.
00:30:58Je voudrais qu'on voit le sujet parce qu'en même temps, la démocratie...
00:31:0030 kilos, pardon.
00:31:02Est-ce qu'on peut être sérieux ?
00:31:04Oui, mais je suis sérieux.
00:31:06C'est moi qui... C'est leur affront renversé.
00:31:08Vous nous dites que...
00:31:10Il a des types pas recommandables.
00:31:12Il a un chef de la sécurité
00:31:14qui est une sorte de prigogine effectivement particulier
00:31:16qui était lui-même à la tête
00:31:18d'une boîte de sécurité
00:31:20avec des clients un peu partout, notamment en Russie.
00:31:22Bon, est-ce qu'on peut voir le sujet ?
00:31:24Parce qu'il est arrivé en tête
00:31:26et c'est quand même la démocratie.
00:31:28Mais je précise que ce monsieur...
00:31:30Oui, je ne voterai pas
00:31:32quelqu'un en France,
00:31:34quelqu'un qui me dit que les Américaines
00:31:36ne sont pas allées sur la Lune.
00:31:38À titre personnel, maintenant, je...
00:31:40Il y en a qui le croient mais qui ne le disent pas.
00:31:42Bon, voyez le sujet de Marine Sabourin.
00:31:46Ils étaient des centaines à manifester
00:31:48dans les rues de Bucarest.
00:31:50Au cours des élections présidentielles,
00:31:52Kalin Jorgescu s'est vu refuser sa candidature.
00:31:54Selon un jugement de la Cour constitutionnelle,
00:31:56il ne remplirait pas les conditions de l'égalité
00:31:58et il aurait enfreint
00:32:00les règles d'un suffrage honnête et impartial.
00:32:02Une décision jugée
00:32:04antidémocratique, selon l'ex-candidat.
00:32:06C'est un coup direct porté
00:32:08à la démocratie dans le monde.
00:32:10L'Europe est maintenant une dictature.
00:32:12La Roumanie vit sous la tyrannie.
00:32:14La candidature de Kalin Jorgescu
00:32:16avait déjà posé problème au premier tour
00:32:18en novembre dernier, un scrutin
00:32:20qui avait été annulé sur fond de suspicion
00:32:22d'ingérence russe. Au-delà de ses idées politiques,
00:32:24il est également soupçonné d'avoir bénéficié
00:32:26d'une campagne de soutien illicite
00:32:28sur la plateforme TikTok. Kalin Jorgescu
00:32:30peut malgré tout compter sur le soutien
00:32:32d'une partie de la nouvelle administration
00:32:34américaine, dont Elon Musk,
00:32:36qui lui a apporté tout son soutien sur la plateforme
00:32:38E-X.
00:32:40Pour être clair,
00:32:42il y a eu une élection présidentielle
00:32:44au mois de novembre
00:32:46et ce type qui était quasiment un inconnu
00:32:48est arrivé en tête.
00:32:50C'est un peu comme si Jean Lassalle,
00:32:52déboulait à 40%
00:32:54à la sortie du premier tour.
00:32:56Tout le monde resterait absolument sidéré.
00:32:58Eh bien, il a obtenu à peu près ce genre de score
00:33:00et c'est un candidat
00:33:02qui a été connu
00:33:04dans le pays. Il a été haut fonctionnaire,
00:33:06etc. Mais
00:33:08avec son discours qui est hyper nationaliste,
00:33:10pro-russe, anti-OTAN, anti-Europe...
00:33:12Pourquoi est-il interdit ? C'est ça qui m'intéresse.
00:33:14Alors, il y a eu un recompte des bulletins.
00:33:16Le conseil constitutionnel a validé
00:33:18l'élection, après avoir fait recompter
00:33:20les bulletins. Et puis après, le conseil constitutionnel est revenu
00:33:22sur sa décision et a décidé l'invalidation
00:33:24du scrutin, soupçonnant
00:33:26une ingérence russe.
00:33:28Les services secrets, l'enquête,
00:33:30la police, la justice, tout le monde s'y est mis
00:33:32et on a cherché à trouver
00:33:34comment est-ce que les russes avaient
00:33:36manipulé le scrutin. On a trouvé 800
00:33:38comptes TikTok
00:33:40un peu bizarres
00:33:42parce qu'ils avaient été créés la veille du scrutin.
00:33:44Il y a 9 millions de roumains qui l'utilisent
00:33:46tous les jours TikTok.
00:33:48Donc sur 19 millions de roumains, il y en a 9 millions
00:33:50qui l'utilisent tous les jours. Donc c'était un peu léger.
00:33:52Après, on a trouvé d'autres. Il y a
00:33:5420 000 comptes quand même qui sont un peu curieux.
00:33:56Il y a eu visiblement une tentative de manip
00:33:58montée par les russes. Mais il n'y a pas de preuves
00:34:00vraiment accablantes. Et on a donc
00:34:02annulé l'élection. Et là,
00:34:04on vient de lui interdire de se présenter
00:34:06à la nouvelle élection qui est
00:34:08le bureau électoral
00:34:10central. Et alors,
00:34:12on lui a interdit dimanche.
00:34:14Et donc hier,
00:34:16il a fait appel auprès
00:34:18de la cour constitutionnelle qui doit
00:34:20donner son avis aujourd'hui ou demain.
00:34:22Vous en pensez quoi ?
00:34:24J'en pense que c'est une histoire roumaine d'abord,
00:34:26dans un pays où la démocratie a toujours été un peu
00:34:28fragile. Il faudra planter
00:34:30un pieu dans le cœur
00:34:32de Georges Escou
00:34:34pour le faire.
00:34:36La Roumanie, on le sort.
00:34:38C'est un peu comme Dracula.
00:34:40Parce que quand les sondages
00:34:42donnaient hier
00:34:44à Georges Escou,
00:34:4645%
00:34:48d'intention de vote
00:34:50au premier tour. Donc,
00:34:52si vous voulez faire douter vraiment les roumains
00:34:54de ce qu'est la démocratie, vous vous y prenez
00:34:56de cette manière-là, avec une enquête bizarre
00:34:58et pas vraiment probante.
00:35:00Eric Zemmour a écrit l'exclusion de Georges Escou à la présidentielle en Roumanie.
00:35:02Il devrait tous nous alerter de cette situation.
00:35:04Et l'ultime étape du coup d'état des juges
00:35:06menée en Occident et que je dénonce en France.
00:35:08Demain, ils appelleront démocratie uniquement les régimes
00:35:10où seuls les candidats adoubés
00:35:12par le système pourront se présenter et être élus.
00:35:14On pense évidemment à la décision qui attend Marine Le Pen
00:35:16le 31 mars.
00:35:18J'ai deux autres citations. C'est le G.D. Evans
00:35:20expliquant, en citant l'affaire
00:35:22roumaine, en citant Georges Escou,
00:35:24G.D. Evans à Munich, vous vous rappelez, le vice-président
00:35:26américain, qui a dit que
00:35:28les dirigeants européens avaient peur
00:35:30de leur peuple, du vote de leur peuple,
00:35:32de leurs électeurs. Et la deuxième chose, c'est
00:35:34Alain Musk qui a renchéri en disant
00:35:36hier, la démocratie est officiellement
00:35:38morte en Roumanie et dans l'Union
00:35:40Européenne. Ce soir, l'Europe
00:35:42est tombée à 10 dimanches par Alain Musk.
00:35:44Donc les Américains sont aux côtés
00:35:46d'un candidat qui est anti-OTAN.
00:35:48C'est l'un des derniers paradoxes
00:35:50de l'affaire. Il y a deux choses.
00:35:52Deux secondes, je voudrais qu'on écoute Henri Guénaud.
00:35:54Parce que Henri Guénaud,
00:35:56c'est un homme modéré.
00:35:58Et écouter ce qu'il a dit sur ce sujet,
00:36:00c'est passionnant.
00:36:02Tous les pays européens sont plongés dans une crise
00:36:04de leur démocratie extrêmement grave.
00:36:06Si vous traitez la crise de la démocratie européenne
00:36:08uniquement en disant
00:36:10voilà, c'est les fascistes
00:36:12ou les gens qui fondementent des coups d'État
00:36:14ou qui sont payés par les Russes
00:36:16qui créent le problème, non. Le problème, il est
00:36:18très profond. Il est très profond
00:36:20et on sent que
00:36:22le choc du
00:36:24trumpisme
00:36:26qui n'a fait en réalité que prolonger et amplifier
00:36:28ce que les Américains faisaient déjà,
00:36:30prend à contre-pied
00:36:32tout ce système
00:36:34de pouvoir et de pensée
00:36:36qui veut se maintenir à tout prix,
00:36:38qui est prêt à le faire avec des coalitions,
00:36:40en bricolant des coalitions,
00:36:42ou bien en allant jusqu'à interdire
00:36:44des candidatures
00:36:46et même, hélas,
00:36:48peut-être jusqu'à la guerre.
00:36:50C'est incroyable ce qu'il dit, Charlotte.
00:36:52Et il est courageux de dire ça. Parce qu'on peut
00:36:54le taxer de complotiste, etc.
00:36:56Il est très courageux, Henri Guénaud.
00:36:58Il est très remarquable et son papier
00:37:00dans le journal du dimanche était très
00:37:02intelligent, très
00:37:04documenté et son analyse
00:37:06était tout à fait vraiment intéressante.
00:37:08Il ne sera pas invité, évidemment, un matin
00:37:10sur France Inter, bien évidemment.
00:37:12Puisque l'icône désormais,
00:37:14vous savez qu'elle est l'icône qu'on invite partout,
00:37:16Claude Maluret.
00:37:18Claude Maluret est devenu l'icône
00:37:20numéro un du camp du bien.
00:37:22Il a du talent, d'ailleurs, Claude Maluret.
00:37:24Ce n'est pas la question. Mais
00:37:26il n'invite qu'un son de voix.
00:37:28Vous, vous ne trouvez pas que toujours, ces interventions,
00:37:30on les a souvent soulignées ici,
00:37:32elles sont de qualité. Ces interventions,
00:37:34elles sont intéressantes, en tout cas. Elles permettent
00:37:36le débat. Mais c'est l'icône.
00:37:38Pourquoi c'est l'icône ?
00:37:40Monsieur Barthez l'a reçu
00:37:42hier. Et où était-il ?
00:37:44Je crois ce matin, sur France Inter,
00:37:46chez cette jeune femme à 9h30
00:37:48ou 10h. Sonia De Villers.
00:37:50Quand vous êtes chez Sonia De Villers
00:37:52et chez Barthez. Méfiance.
00:37:54Pas méfiance, mais
00:37:56nous, on est là pour décrypter, c'est tout.
00:37:58C'est l'icône. Donc,
00:38:00Guénaud n'est pas l'icône et Maluret l'est.
00:38:02Parce que Maluret tape sur Trump et
00:38:04c'est ce que veut entendre l'espace médiatique.
00:38:06CQFD.
00:38:08Il faut toujours se méfier de quelqu'un
00:38:10qui a soutenu, je parle de Maluret, qui a soutenu
00:38:12François Léotard.
00:38:14Ça, ce n'est pas gentil. D'abord parce qu'il est décédé.
00:38:16Ce qui n'était pas le cas de Charles Millon.
00:38:18Je retiens ce que vous avez dit.
00:38:20Parce que François Léotard, d'abord, il est décédé.
00:38:22Mon frère Philippe également.
00:38:24Et il ne mérite pas cette...
00:38:26Non, ce n'est pas bien.
00:38:28Il faut dire aussi que le discours de Claude Maluret circule énormément
00:38:30aux Etats-Unis. C'est aussi la raison qui pousse certains
00:38:32à l'inviter. Il circule beaucoup.
00:38:34Je pense qu'on dit en France qu'il circule
00:38:36beaucoup. Vous pensez qu'en Pennsylvanie,
00:38:38les types sont en train de... Dans les grands médias de la
00:38:40côte Est, en tout cas, ils ont entendu parler de Claude Maluret.
00:38:42Il est passé sur CNN, sûrement.
00:38:44Mais bon.
00:38:46Écoutez, c'est bien ce que vous nous avez
00:38:48dit sur la Géorgie.
00:38:50C'est la Roumanie.
00:38:52La Roumanie, c'est la Roumanie.
00:38:54La Roumanie, secours.
00:38:56C'est Georges Secours
00:38:58en Roumanie et pas Romain
00:39:00en Georgie.
00:39:02Charlotte Dordela, s'il vous plaît.
00:39:04Vous parliez tout à l'heure des gens qui accusaient déjà
00:39:06ceux qui posaient des questions. Je pense que le
00:39:08mal qui nous frappe, et depuis
00:39:10quelques années maintenant, c'est le conformisme.
00:39:12Beaucoup plus que l'idéologie.
00:39:14Certains sont des idéologues. D'autres sont
00:39:16simplement baignés de conformisme.
00:39:18Ils comprennent immédiatement ce qu'il faut dire et ce qu'il ne faut pas dire.
00:39:20Sur la Roumanie, en particulier.
00:39:22La manière dont vous présentez ce candidat
00:39:24biaise un peu la discussion
00:39:26qu'on a derrière. Je ne dis pas que c'est faux.
00:39:28Pas du tout. Je vous dis
00:39:30simplement...
00:39:32D'abord, ce n'est pas la manière.
00:39:34Je dis factuellement
00:39:36qui est ce candidat.
00:39:38Quand je dis que ça biaise un peu, vous imaginez bien que les Roumains
00:39:40n'ont pas voté. Ceux qui ont voté pour lui n'ont pas
00:39:42voté pour ça. Ce n'est pas ça le ressort de l'élection.
00:39:44C'est pour ça que je dis
00:39:46que ça biaise un peu le chouette. Pourquoi ? Parce que
00:39:48notre manière de regarder... Je ne connais pas la Roumanie.
00:39:50Je ne connais pas le système électoral roumain.
00:39:52Je ne connais pas les Roumains eux-mêmes en Roumanie
00:39:54et leurs priorités politiques.
00:39:56Simplement, moi, ce que je vois d'ici,
00:39:58c'est que la première décision
00:40:00c'est d'annuler
00:40:02la première élection. Ensuite, on l'arrête.
00:40:04Tout est nébuleux autour de ça.
00:40:06Tout est nébuleux.
00:40:08S'il y avait des preuves qui étaient données immédiatement,
00:40:10là, on les cherche après, les preuves, premièrement.
00:40:12Et la seule qu'on nous a
00:40:14expliqué réellement, c'est celle que nous a donné
00:40:16Vincent, c'est-à-dire qu'il y aurait 9 000, 20 000,
00:40:18mettons 50 000 comptes sur TikTok.
00:40:20Mais dans quelle
00:40:22estime on tient les électeurs
00:40:24européens alors qu'on n'a que la démocratie
00:40:26à la bouche du matin au soir ? Vous imaginez
00:40:28que même 50 000 comptes TikTok
00:40:30en 24 heures
00:40:32changent l'avis de tout un peuple
00:40:34et les fait se ruer
00:40:36aux urnes pour changer de candidat ?
00:40:38C'est quand même balayer une option
00:40:40politique un peu rapidement.
00:40:42Il va de soi, bien entendu, que les Américains
00:40:44ne sont jamais intervenus
00:40:46en Roumanie. Non, mais pas simplement en Roumanie,
00:40:48mais dans une élection présidentielle.
00:40:50Ils ne sont jamais intervenus.
00:40:52Du Chili à Chypre, ils ne sont jamais intervenus.
00:40:54Il y a un timing
00:40:56qui pose problème quand même.
00:40:58Que ce candidat ne soit pas légitime,
00:41:00à la limite, qu'on le dise avant l'élection,
00:41:02et qu'il y ait une commission
00:41:04qui décrète quel candidat peut se présenter,
00:41:06on attend la fin du premier tour.
00:41:08Je suis d'accord avec vous, mais Thierry Breton
00:41:10avait vendu la mèche, il a dit
00:41:12que les candidats qui ne conviennent pas à l'Union Européenne,
00:41:14on ne les élira pas.
00:41:16En revanche, tout à l'heure, vous avez parlé
00:41:18du centre Pompidou, et j'ai parlé
00:41:20des anciens films où l'on pouvait voir
00:41:22les Halles, avec cette
00:41:24digression dont nous avons parfois le secret
00:41:26dans cette émission. Et je m'interrogeais
00:41:28sur le film dont je ne me souvenais plus.
00:41:30Tout le monde nous écoute, et tant mieux. Guy Citruc,
00:41:32que je salue, le film avec Gabin,
00:41:34c'est Voici le Temps des Assassins.
00:41:36Il y tient un restaurant dans les Halles.
00:41:38Mais Jean-Noël Miranda
00:41:40m'a également donné la même information.
00:41:42Et Jean, qui est en régie avec nous,
00:41:44et Marine Lanson, et même,
00:41:46je le salue aussi, Gérard Darmon. Mais manifestement, lui,
00:41:48il a dit que c'est Archimède Le Clochard, Gabin,
00:41:50avec Daryl Cole. Je ne pense pas que ce soit...
00:41:52Il y a eu un western qui a été tourné dans le...
00:41:54Oui, vous savez par qui ?
00:41:56Exactement, Marco Ferreri.
00:41:58Je ne me souviens plus du nom du...
00:42:00Oui, mais c'est un des films les plus
00:42:02nuls que j'ai vus.
00:42:04C'est un film...
00:42:08C'est un film qui n'a absolument aucun intérêt.
00:42:10Et vous faites bien de le citer,
00:42:12à ce moment-là, parce que c'est un film...
00:42:14Effectivement, et c'est tourné dans les Halles,
00:42:16pendant qu'ils sont en train de détruire...
00:42:18Exactement sur le chantier. Et c'est un western.
00:42:20Marco Ferreri.
00:42:22Avec la musique.
00:42:24Bon. Que dois-je vous dire ?
00:42:26Ah, Jean-Michel Apathy.
00:42:28Jean-Michel Apathy, hier, lors de l'émission
00:42:30qu'il vient...
00:42:32Oui, qu'on a remis une couche.
00:42:34C'est pour ça que c'est...
00:42:36Bien sûr, le débat médiatique, il est passionnant
00:42:38en même temps à avoir, puisque lui...
00:42:40Alors, il est peut-être sur la ligne
00:42:42de Bernard-Henri Lévy,
00:42:44qui, disiez-vous,
00:42:46est assez dur sur la France.
00:42:48Vous devriez vous interroger.
00:42:50Mais moi, j'écoute
00:42:52tout le monde. C'est ça,
00:42:54notre intérêt, si j'ai le dire.
00:42:56Nous n'avons pas...
00:42:58Voilà, c'est intéressant
00:43:00d'écouter les uns et les autres
00:43:02et après, pourquoi pas, de se faire son opinion.
00:43:04Écoutez, M. Apathy, qui fait un lien, donc,
00:43:06entre le colonialisme et le nazisme,
00:43:08dit-il, et qui, effectivement,
00:43:10est maintenant aligné directement sur Édouard Plenel.
00:43:12Au moins, les choses sont claires.
00:43:14C'est ce qu'il a dit hier.
00:43:16La supériorité de la race,
00:43:18c'est le colonialisme.
00:43:20La France, quand elle va en Algérie,
00:43:22qu'elle assassine les Algériens,
00:43:24qu'elle les réduit à la famine,
00:43:26c'est parce qu'il y a le sentiment
00:43:28de la supériorité de la race.
00:43:30Édouard Plenel dit quelque chose
00:43:32d'intellectuellement juste.
00:43:34Le colonialisme
00:43:36et le nazisme
00:43:38ont intellectuellement partie liée.
00:43:40Le nazisme, il y a la Shoah, en plus.
00:43:42Je comprends que l'utilisation du mot
00:43:44est choquée, parce que la Shoah,
00:43:46c'est le crime irréductible.
00:43:48Bien sûr. Mais le nazisme,
00:43:50ce n'est pas que ça. C'est la supériorité
00:43:52de la race. Et le colonialisme,
00:43:54c'est ça. Et le colonialisme, en France,
00:43:56a tué des millions de gens.
00:43:58En Algérie,
00:44:00à Madagascar,
00:44:02dans les pays d'Afrique occidentale,
00:44:04nous avons été des meurtriers
00:44:06dans l'histoire.
00:44:08Et il faut le dire.
00:44:10Plus calmement que je ne le fais, peut-être.
00:44:12Mais il faut le dire.
00:44:14Merci, Jean-Luc.
00:44:16Mais personne ne conteste
00:44:18que l'histoire soit tous les pays...
00:44:20Les guerres face des morts.
00:44:22Voilà. Tous les pays, effectivement,
00:44:24ont mené des guerres, souvent atroces,
00:44:26abominables. Ça continue, d'ailleurs.
00:44:28Je suis sûr que la guerre d'Algérie,
00:44:30il y a 40 ans,
00:44:32on savait que...
00:44:34Mais la guerre est tragique.
00:44:36Ce qui est terrible,
00:44:38c'est le point Goldwin. Pourquoi
00:44:40est-ce qu'il est obligé de tout ramener
00:44:42aux nazis,
00:44:44à la Deuxième Guerre mondiale ?
00:44:46Que, au XIXe siècle, les guerres coloniales,
00:44:48les guerres de conquête, que ce soit les guerres
00:44:50de conquête, que ce soit les guerres entre les tribus, d'ailleurs,
00:44:52du Nord, aient été horribles, qu'il y ait eu des exactions.
00:44:54Personne ne le nie.
00:44:56On n'est pas obligé de faire le parallèle avec Horadour-sur-Glane.
00:44:58Ça n'a strictement rien à voir.
00:45:00Mais je suis d'accord avec vous.
00:45:02On va parler d'autres choses, parce que moi, j'en ai parfois un peu assez.
00:45:04Alors, en revanche, le film de Ferreri,
00:45:06parce qu'aujourd'hui, c'est Monsieur Cinéma,
00:45:08avec Pierre Tchernia, c'est
00:45:10« Touche pas la femme blanche », et c'est Éric Nehoff
00:45:12qui nous écoute. C'est toujours sympa de voir
00:45:14qui nous écoute. Des amis.
00:45:16Éric Nehoff, il est venu ici.
00:45:18Alors, Guy Citruc, aussi,
00:45:20et puis Jean-Noël Miranda,
00:45:22que j'ai cité tout à l'heure.
00:45:24Le western de Ferreri, dans le trou des Halles,
00:45:26c'est « Touche pas la femme blanche ».
00:45:28C'est un titre qui est assez apathique.
00:45:30Oui.
00:45:32Comment ? « Touche pas la femme blanche »,
00:45:34je pense que ça se referait bien.
00:45:36Comme j'en ai assez de cette actualité,
00:45:38j'ai lu, hier après-midi,
00:45:40ça. C'est formidable.
00:45:42Voilà.
00:45:44Ça, c'est un livre formidable.
00:45:46Et on devrait tous ne parler que de nous-mêmes.
00:45:48Quand on parle de nous-mêmes, on touche à l'universel, bien sûr.
00:45:50Frédéric Beigbeder
00:45:52parle de son père. C'est bouleversant.
00:45:54Vraiment, c'est bouleversant.
00:45:56D'abord, il est brillant. C'est formidablement écrit.
00:45:58C'est émouvant.
00:46:00Et c'est drôle.
00:46:02C'est lucide. C'est terrible.
00:46:04On va en parler ensemble.
00:46:06Frédéric Beigbeder, c'est chez Grasset.
00:46:08Son père est mort.
00:46:10C'est un très, très beau livre.
00:46:12Et on va en parler ensemble, dans quelques instants,
00:46:14si vous le voulez bien.
00:46:16On verra peut-être Emmanuel Macron,
00:46:18qui arrive à Strasbourg, je crois.
00:46:20Strasbourg, oui. C'est la journée nationale
00:46:22et européenne de mémoire pour les victimes du terrorisme.
00:46:24Tous les jours, mon amour.
00:46:26Tous les jours, mon amour.
00:46:28Emmanuel Macron.
00:46:30Il y a tous les jours une très bonne raison de parler du chef de l'État.
00:46:32C'est le chef de l'État.
00:46:34On ne peut pas d'ailleurs faire une émission quotidienne sur...
00:46:36Mais que fait Emmanuel aujourd'hui ?
00:46:38Un homme seul.
00:46:40Un homme seul, c'est le livre que nous recevons.
00:46:42Frédéric Beigbeder, dans une seconde.
00:46:44Il l'est, justement.
00:46:46Même, il l'est, oui.
00:46:48Pourquoi lis-t-on ?
00:46:50Pourquoi vas-t-on...
00:46:52Pourquoi vas-t-on au théâtre ?
00:46:54Pourquoi écoute-t-on de la musique ?
00:46:56Pour s'échapper.
00:46:58Quand on était petits, on disait pour s'échapper.
00:47:00Quand on était petits, je vous remercie.
00:47:02On disait toujours pour s'évader.
00:47:04C'est un truc idiot qu'on disait en sixième.
00:47:06Ben non.
00:47:08On se nourrit.
00:47:10Ou on disait ça, mais même pas.
00:47:12On se nourrit. On lit pour être ému.
00:47:14Voilà.
00:47:16C'est la seule raison pour laquelle on lit.
00:47:18Mais oui.
00:47:20Pour apprendre quoi ?
00:47:22Ce que tu veux, c'est être ému.
00:47:24Frédéric Beigbeder, que je vous présente.
00:47:26Bonjour.
00:47:28Je vous ai fait pleurer.
00:47:30Oui.
00:47:32Pourquoi ? Parce que vous parlez de vous.
00:47:34Parce que c'est ce que je disais tout à l'heure.
00:47:36C'est à la fois terrible, émouvant, formidable, etc.
00:47:38Votre père est mort le 23 septembre 2023.
00:47:40Jean-Michel Beigbeder a expiré.
00:47:42Juste après avoir prononcé ces derniers mots,
00:47:44je vais retrouver mes parents au ciel.
00:47:46La phrase peut sembler puérile.
00:47:48Je suis gêné de la retranscrire ici.
00:47:50L'inconvénient de mon athéisme est de me priver
00:47:52de cet espoir lorsque j'expirerai.
00:47:54Vous n'en savez rien.
00:47:56C'est vrai.
00:47:58Je crains qu'on ne retrouve personne dans l'au-delà.
00:48:00C'est mieux pour vous.
00:48:02Puisqu'il n'y a pas d'après.
00:48:04Pour mon père,
00:48:06le désir de revoir son père et sa mère
00:48:08était en réalité un cri du coeur.
00:48:10Il n'était pas rancunier avec ses parents.
00:48:12Toi, tu as rejoint tes parents au ciel.
00:48:14Moi, je ne te reverrai jamais.
00:48:16Vous vous êtes dit, au fond,
00:48:18cet homme qui meurt, je ne sais pas qui c'est.
00:48:20Exactement.
00:48:22Je lui tenais la main.
00:48:24Il s'est éteint.
00:48:26Je me suis dit,
00:48:28il serait peut-être temps que je fasse connaissance
00:48:30avec ce gars-là.
00:48:32Qui était mon père.
00:48:34L'avantage, c'est qu'aujourd'hui,
00:48:36il y a beaucoup d'archives.
00:48:38Pas seulement des archives écrites.
00:48:40Il y a aussi les ordinateurs,
00:48:42les téléphones portables.
00:48:44Comme un espion, j'ai tout fouillé.
00:48:46Comme un détective,
00:48:48très indiscrètement.
00:48:50Je me suis aperçu
00:48:52qu'il avait deux noms,
00:48:54deux nationalités.
00:48:56Peut-être que le vrai espion,
00:48:58c'était lui.
00:49:00C'est un des sujets du livre.
00:49:02C'est un sujet beaucoup plus large que ça.
00:49:04Qui sont les pères ?
00:49:06Qui sont ces hommes
00:49:08qui nous ont donné la vie et qui ont
00:49:10forgé un modèle
00:49:12masculin ?
00:49:14Si les hommes, on les attaque pas mal,
00:49:16c'est leur faute.
00:49:18Autant aller chercher
00:49:20ce qu'on veut garder, ce qu'on ne veut pas garder.
00:49:22Qui sont ces gens-là ?
00:49:24Lorsqu'on vous voyait de l'extérieur,
00:49:26on se disait
00:49:28c'est un garçon privilégié.
00:49:30C'est un gosse de riche, gosse de bourgeois.
00:49:32Élevé dans les meilleurs
00:49:34arrondissements de Paris.
00:49:36Vous avez un père qui ne s'occupe jamais de vous,
00:49:38qui n'est peut-être jamais allé
00:49:40vous voir, qui ne s'est jamais intéressé
00:49:42à vous, qui n'a peut-être jamais ouvert
00:49:44un de vos cahiers. Vous ne faisiez pas
00:49:46beaucoup de sport, mais il ne vous accompagnait pas.
00:49:48Vous alliez parfois au cinéma avec lui.
00:49:50C'est ça qui est sidérant.
00:49:52C'est-à-dire que c'est un père qui n'existe pas
00:49:54dans l'enfance ou peu dans l'enfance.
00:49:56Très absent, mais pas par sa faute.
00:49:58Je pense que c'est le divorce
00:50:00parce qu'il a...
00:50:02Vous avez envie de l'excuser.
00:50:04Parce que je déteste les livres de règlement
00:50:06de comptes. Voilà pourquoi. Je tiens à dire
00:50:08que c'est un hommage, c'est un tombeau,
00:50:10c'est un livre d'émotions, comme vous l'avez dit,
00:50:12pour essayer de faire connaissance,
00:50:14mais je n'essaie pas de dire
00:50:16le vilain méchant
00:50:18ne s'est pas occupé de moi.
00:50:20C'est un peu vrai, mais pas complètement.
00:50:22Il a quand même organisé, par exemple,
00:50:24un voyage en Indonésie,
00:50:26complètement dingue, que je raconte dans le livre,
00:50:28dans un mois, on était tous les trois,
00:50:30mon frère, mon père et moi.
00:50:32Bon, il sortait beaucoup le soir et
00:50:34il nous laissait beaucoup tout seul dans la chambre,
00:50:36mais c'était...
00:50:38C'est aussi, en fait,
00:50:40en réalité, c'est aussi une génération, une époque.
00:50:42Oui, alors, bien sûr.
00:50:44Moi, je suis né dans les années 60
00:50:46et c'était les années 70.
00:50:48Ça n'a vraiment...
00:50:50C'est une époque très, très différente
00:50:52d'aujourd'hui.
00:50:54Très, très éloignée d'aujourd'hui.
00:50:56Je me suis rendu à l'abbaye-école de Sorez
00:50:58avec mes enfants.
00:51:00Je trouve que tout le début est absolument formidable.
00:51:02Je me suis rendu à l'abbaye-école de Sorez
00:51:04avec mes enfants qui voulaient découvrir
00:51:06le poudlard de leur grand-père.
00:51:08J'ai écouté sur l'autoradio
00:51:10« Never Going Back Again » de Fleetwood Mac.
00:51:12Fleetwood Mac, je ne sais pas si les gens
00:51:14écoutent encore ça, c'est vraiment...
00:51:16Mais c'est nous, c'est nos années, évidemment.
00:51:18À l'aller comme au retour, avec la voix
00:51:20de Lindsay Buckingham qui se révolte
00:51:22« Been down one time, been down two times ».
00:51:24Alors je nouais pendant toute la visite
00:51:26du pensionnat transformé en musée.
00:51:28Au milieu des haies d'aubépines
00:51:30pour délimiter les champs,
00:51:32mon fils de 5 ans,
00:51:34Léonard, tremblait comme une feuille,
00:51:36il a attrapé froid.
00:51:38Le soir même, son nez coulait, il a dit
00:51:40« J'ai le rhume de Sorez,
00:51:42la tristesse saute les générations ».
00:51:44Mais qu'est-ce que vous avez vu dans cette abbaye-école ?
00:51:46Mais qu'est-ce que vous avez vu dans cette abbaye-école ?
00:51:48J'ai vu comment on traitait les enfants
00:51:50dans les années 40.
00:51:52J'ai vu l'enfance qui est aujourd'hui dénoncée
00:51:54à propos de Bétharame.
00:51:56Et je reçois des lettres de témoignages
00:51:58d'anciens élèves de Sorez
00:52:00qui ont été battus,
00:52:02mis au garde-à-vous
00:52:04pendant des heures sous la pluie,
00:52:06la nuit,
00:52:08ou en plein soleil, ce qui est pire.
00:52:10C'était très violent.
00:52:12Il avait 8 ans
00:52:14et ses parents l'ont exilé
00:52:16pendant des années dans cette prison.
00:52:18Et c'est vrai que quand j'ai visité
00:52:20l'endroit, j'ai mieux compris
00:52:22qui il était, parce que quand on a
00:52:24cette enfance, ensuite,
00:52:26on a de cesse que de se libérer
00:52:28de toutes les entraves.
00:52:30Et à mon avis,
00:52:32le mariage
00:52:34de mes parents n'a pas survécu
00:52:36à mai 68, parce que c'était une nécessité
00:52:38d'être libre
00:52:40quand on a eu des structures
00:52:42aussi écrasantes.
00:52:44Et voilà, donc moi je comprends
00:52:46qu'ils aient eu envie d'avoir
00:52:48une vie d'adolescent éternelle.
00:52:50Ils ont été privés d'enfance.
00:52:52Ma mère aussi.
00:52:54Oui, privés d'enfance, mais
00:52:56on ne va pas faire de psy à dessous,
00:52:58mais souvent on insiste que
00:53:00les uns et les autres reproduisent
00:53:02ce que nous avons connu.
00:53:04Et que ce manque d'amour que reçoit
00:53:06votre père, manifestement,
00:53:08à votre génération, il a du mal
00:53:10à transmettre à ses enfants
00:53:12d'être simplement tendre, d'être câlin,
00:53:14d'être près d'eux, d'avoir cette affection.
00:53:16Mais alors, à votre génération, vous ?
00:53:18Eh bien, nous on a envie de changer ça.
00:53:20Est-ce que vous, avec vos enfants, par exemple,
00:53:22vous diriez que vous êtes différent ?
00:53:24Est-ce que vous avez été tout de suite différent ?
00:53:26Est-ce que la reproduction s'est arrêtée ou pas ?
00:53:28Alors, moi j'ai
00:53:30certainement imité mon père dans son mode de vie
00:53:32frénétique, festif,
00:53:34excessif, ça oui.
00:53:36En revanche, quand j'ai eu des enfants,
00:53:38j'ai eu,
00:53:40comment dire, j'ai ressenti
00:53:42le besoin de leur démontrer
00:53:44son amour tout le temps,
00:53:46le plus possible, précisément parce que
00:53:48je trouvais que cette
00:53:50pudeur, cette espèce
00:53:52d'incapacité
00:53:54à dire son affection,
00:53:56son amour, c'était trop.
00:53:58À faire, à être présent.
00:54:00À être présent.
00:54:02Pardonnez-moi, mais à être présent,
00:54:04quand vous dites qu'en Indonésie, le soir, il n'est pas avec vous
00:54:06et il fait je ne sais quoi, c'est simplement
00:54:08que vous l'ennuyez, ça l'ennuie.
00:54:10Mais c'est banal, il y a beaucoup de parents qui s'ennuient
00:54:12avec leurs enfants, qui n'ont pas envie d'être
00:54:14au basket le samedi après-midi en train de regarder
00:54:16des jouets, qui préfèrent faire autre chose.
00:54:18Mais est-ce que quand même les hommes n'ont pas
00:54:20changé sur ce plan-là ?
00:54:22Ils s'occupent un peu plus des bébés,
00:54:24des enfants.
00:54:26J'ai l'impression d'ailleurs que
00:54:28c'est compliqué parce qu'on est la première génération
00:54:30qui s'occupe véritablement
00:54:32d'hommes qui s'occupent
00:54:34des enfants. Ça n'existait
00:54:36pas dans l'histoire
00:54:38de l'humanité, franchement.
00:54:40Je vous dis, mes grands-parents
00:54:42mettent leur fils au pensionnat, ils le voient
00:54:44deux fois par an.
00:54:46Mon père, lui, c'est le divorce,
00:54:48il voyage, il est dans les affaires,
00:54:50il voit très peu ses fils.
00:54:52Moi, tous les jours,
00:54:54à 16h15, je suis à la sortie de l'école.
00:54:56C'est quand même une grande différence.
00:54:58Même aujourd'hui.
00:55:04Je suis incapable de savoir lequel
00:55:06de nous deux indifférait
00:55:08davantage l'autre. Est-ce qu'il se fichait
00:55:10de moi autant que je me fichais de lui ?
00:55:12Ce qui me chagrine le plus,
00:55:14c'est que nos deux indifférences soient croisées.
00:55:16Quand j'ai cessé de l'indifférer,
00:55:18il a cessé de me préoccuper.
00:55:20Ce livre est une tentative posthume
00:55:22pour briser cette malédiction.
00:55:24Je vous interromps parce que je crois qu'Emmanuel Macron est en train...
00:55:26Je vous interromps.
00:55:28Emmanuel Macron est en train d'arriver,
00:55:30mais si vous voyez,
00:55:32il vous dirait que vous êtes formidable.
00:55:34Je pense, parce qu'il dit ça à tout le monde.
00:55:36Vous voulez qu'on mime ?
00:55:38Bonjour, vous êtes vraiment formidable.
00:55:40Ça me fait plaisir que vous soyez là.
00:55:42Vous êtes merveilleux. J'ai lu tout ce que vous avez fait.
00:55:44Bonjour madame, j'adore ce que vous faites.
00:55:46Vous êtes merveilleuse,
00:55:48madame le maire.
00:55:50Je vous suis depuis si longtemps.
00:55:52Vous êtes vraiment une femme tout à fait remarquable.
00:55:54Ça me fait très plaisir.
00:55:56Vous êtes exceptionnelle.
00:55:58Ça marche bien Strasbourg ?
00:56:00J'aime beaucoup cette ville.
00:56:02Bonjour monsieur, vous êtes formidable.
00:56:04Bonjour,
00:56:06c'est une manière de communiquer que je trouve intéressante.
00:56:08Bonjour,
00:56:10vous êtes formidable, merci.
00:56:12Bonjour,
00:56:14madame le maire de Strasbourg.
00:56:16Moi je trouve que c'est bien...
00:56:18C'est les politiques.
00:56:20On avait dit qu'on écouterait
00:56:22monsieur le président de la République
00:56:24qui va enlever manifestement son...
00:56:26Dans le temps, on disait son paletot.
00:56:28C'est un mieux de mot.
00:56:30C'est un mieux de mot.
00:56:32Il a enlevé son par-dessus également
00:56:34et il va pouvoir s'exprimer,
00:56:36le président de la République.
00:56:38Je pense qu'il va pouvoir s'exprimer.
00:56:40Emmanuel Macron est donc à Strasbourg.
00:56:42Ah non, c'est une photo de famille.
00:56:44C'est une photo de famille.
00:56:46Monsieur Darmanin est là.
00:56:48Je pense que c'est la maire de Strasbourg
00:56:50évidemment qu'il a...
00:56:52Je pense que c'est Jeanne Bartiguian.
00:56:54Dès qu'il parle,
00:56:56évidemment, on sera obligé...
00:56:58C'est formidable.
00:57:00Mais parfois,
00:57:02il y a une rencontre avec le père.
00:57:04Votre père est né en 2023.
00:57:06Il est né en 1988. Il avait passé 80 ans.
00:57:08Vous aviez quasiment 60 ans.
00:57:10C'est un moment où on se rencontre.
00:57:12On se parle. On se dit des choses.
00:57:14Cette rencontre,
00:57:16vous diriez qu'elle n'a pas eu lieu ?
00:57:18C'était compliqué. Parfois,
00:57:20on arrivait à se parler.
00:57:22Mais très peu.
00:57:24Vraiment très peu.
00:57:26Ce qu'on faisait, c'est qu'on regardait
00:57:28la télé ensemble.
00:57:30Des moments comme ça.
00:57:32Ou alors, je conduisais dans ma voiture
00:57:34pour aller faire une course.
00:57:36C'était plus des moments de silence,
00:57:38de complicité,
00:57:40d'humanité, mais pas vraiment
00:57:42de dialogue.
00:57:44Je dirais
00:57:46aux gens qui nous regardent, si vos parents sont
00:57:48malades, si ils sont en train de s'en aller,
00:57:50posez-leur les questions que vous voulez leur poser
00:57:52rapidement.
00:57:54Faites-le parce qu'après, ce sera trop tard.
00:57:56D'ailleurs, vous dites une chose
00:57:58que beaucoup ont vécu sur les soins palliatifs.
00:58:00Autrefois, on prolongeait les cancéreux.
00:58:02Maintenant, ils durent en moyenne 11 jours.
00:58:04On envoie la chimio, la radiothérapie. Ils sont assommés.
00:58:06Ensuite, on les dépossède de tout.
00:58:08On ne leur donne plus rien à manger, plus rien
00:58:10à boire. Une fois radioactifs,
00:58:12affamés, déshydratés, curieusement,
00:58:14les malades se sentent affaiblis. Les doses de morphine
00:58:16augmentent jusqu'à la fin.
00:58:18Parfois, les 11 jours en durent 4.
00:58:20Les soins palliatifs devraient être
00:58:22rebaptisés soins abrégés,
00:58:24départ expéditif, sortie
00:58:26accélérée, évacuation d'urgence.
00:58:28Les soins palliatifs sont le
00:58:30chronoposte du subclacan.
00:58:32C'est un embarquement express
00:58:34comme dans les avions low-cost.
00:58:36D'abord, c'est magnifiquement écrit
00:58:38et c'est très émouvant.
00:58:40Je vois combien ça vous
00:58:42fait réagir.
00:58:44C'est un sujet qu'on a
00:58:46souvent parlé.
00:58:48C'est une somme d'expérience.
00:58:50Je ne l'aurais pas du tout décrit comme ça.
00:58:52Pour moi, c'était une douceur totale.
00:58:54Vraiment, c'était un environnement
00:58:56extrêmement apaisé
00:58:58et une préparation
00:59:00justement...
00:59:02Peut-être aussi que la manière de le vivre
00:59:04et la manière de concevoir le moment
00:59:06changent tout.
00:59:08Les gens sont affamés et déshydratés.
00:59:10Pardonnez-moi.
00:59:12C'est horrible.
00:59:14Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:59:16J'ai trouvé ça étrange
00:59:18qu'on ne lui donne ni un mot.
00:59:20J'ai trouvé ça étrange qu'on ne lui donne ni à manger
00:59:22ni à boire et qu'on s'étonne après qu'il soit fatigué.
00:59:24Oui.
00:59:26C'est vrai que c'est étonnant.
00:59:28En fait, c'était des soins palliatifs à domicile
00:59:30parce qu'il tenait à être chez lui et pas dans un hôpital.
00:59:32Peut-être que c'est très différent
00:59:34à l'hôpital.
00:59:36Je pense qu'à l'hôpital, peut-être qu'on est mieux équipés.
00:59:38Vous parliez de Sorez tout à l'heure.
00:59:40Il y a vraiment des passages très importants.
00:59:42Vous l'avez dit, les élèves étaient frappés régulièrement
00:59:44au moins de prétexte.
00:59:46Vous posez une question incroyable.
00:59:48Son frère Gérald me l'a laissé entendre
00:59:50lors de notre dernière conversation
00:59:52un mois avant sa mort.
00:59:54L'obésité de Jean-Michel est un indice.
00:59:56Beaucoup d'enfants abusés développent une fois adultes
00:59:58une armure de graisse pour se protéger.
01:00:00En bref, les donjons ventripotents
01:00:02des années 70-80
01:00:04étaient parfois des enfants violentés
01:00:06qui se vengeaient sur les femmes.
01:00:08C'est une hypothèse.
01:00:10Il y a beaucoup dans le livre
01:00:12d'interrogations
01:00:14et ça s'en est une.
01:00:16Il décrit beaucoup de choses.
01:00:18Non seulement il a beaucoup grossi
01:00:20mais aussi il se recouvrait
01:00:22de beaucoup de vêtements comme une sorte d'armure.
01:00:24Il avait t-shirt, chemise,
01:00:26pull, un autre pull, veste,
01:00:28manteau, écharpe.
01:00:30Toujours, toujours.
01:00:32Même en été, il était très couvert
01:00:34comme s'il ne voulait pas qu'on le touche.
01:00:36Beaucoup de spécialistes
01:00:38des violences
01:00:40sur les enfants
01:00:42disent ça.
01:00:44Il y a une urgence dans ce livre.
01:00:46Je le rappelle, un homme seul.
01:00:48Chez Grasset, il y a une urgence.
01:00:50Je disais tout à l'heure, on ne devrait écrire
01:00:52que lorsqu'on a cette urgence-là.
01:00:54Il y a de l'émotion qui passe
01:00:56et elle ne passe pas forcément
01:00:58chez des gens dont c'est le métier d'écrire.
01:01:00Parfois, Joseph, vous écrivez
01:01:02et vous devez vous dire
01:01:04je suis obligé d'écrire
01:01:06mais je ne sens pas vraiment ce que j'écris.
01:01:08Quand vous étiez au Figaro
01:01:10régulièrement, parfois il y a des papiers
01:01:12et il faut les écrire quand même.
01:01:14Ce n'est pas un sujet, ça peut arriver.
01:01:16Là, vraiment, on sent que c'est l'émotion.
01:01:18Vous parlez, on en a parlé hier d'Europe.
01:01:20Ce qui m'intéresse,
01:01:22c'est la continuité
01:01:24avec un roman français.
01:01:26Oui.
01:01:28C'est ça aussi qu'il faut souligner.
01:01:30Dans le roman français,
01:01:32on va se tutoyer parce que sinon,
01:01:34ce ne sera pas net,
01:01:36tu ouvres déjà la porte
01:01:38et déjà on se dit
01:01:40ça, c'est déjà extrêmement fort.
01:01:42Parce que pour écrire,
01:01:44il y a une chose qui est vraie.
01:01:46Il faut une faille en soi-même.
01:01:48Et la musique que vous faites passer,
01:01:50elle passe par cette faille.
01:01:52Il faut un peu de talent aussi
01:01:54parce que des failles, on en a tous.
01:01:56Il faut d'abord une faille.
01:01:58Ce que tu dis est tellement vrai
01:02:00qu'il y a un grand point commun
01:02:02dont je n'ai jamais parlé
01:02:04entre les deux livres,
01:02:06c'est que je les ai écrits après une garde à vue.
01:02:08Chaque fois que j'ai été mis dans une cage
01:02:10enfermée comme ça,
01:02:12il s'est passé quelque chose.
01:02:14C'est de se dire
01:02:16qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?
01:02:18Il faut aller plus loin
01:02:20que d'habitude et écrire plus sincèrement
01:02:22que d'habitude pour comprendre.
01:02:24C'était le cas en 2008.
01:02:26Au nom de la littérature,
01:02:28je vais demander au service de police
01:02:30de venir à 6h de ce matin
01:02:32parce que je trouve
01:02:34que ce serait dommage de se priver
01:02:36de chef-d'oeuvre.
01:02:38Si quelqu'un pouvait taper à votre porte demain matin
01:02:40pour un prétexte...
01:02:42C'est ce que m'a dit mon éditeur Olivier Norat.
01:02:44Il m'a dit maintenant je vais t'enfermer.
01:02:46Mais il a raison.
01:02:48Le divorce, parce qu'on en a parlé hier
01:02:50et c'est vrai que le divorce c'est formidable.
01:02:52On en a parlé sur Europe Ensemble.
01:02:54Vous dites que ma famille est depuis deux générations au moins
01:02:56le royaume de la tristesse silencieuse.
01:02:58Aujourd'hui, je veux le proclamer au effort,
01:03:00le divorce de mes parents fut ma guerre mondiale.
01:03:02La plus grande honte de ma vie
01:03:04est d'avoir fait subir le même sort
01:03:06à ma fille aînée.
01:03:08Vous dites honte.
01:03:10C'est-à-dire que c'est grave
01:03:12et on fait semblant que ça ne l'est pas.
01:03:14C'est ça qui me choque avec le divorce.
01:03:16On est parfois obligé de se séparer
01:03:18parce qu'on ne s'aime plus
01:03:20et que ça devient invivable.
01:03:22D'accord, on le fait. Je l'ai vécu.
01:03:24Mais fondamentalement,
01:03:26faisons-le sans minimiser
01:03:28le cataclysme
01:03:30que c'est pour les enfants.
01:03:32Ça renvoie quand même à une question
01:03:34qui est comment des personnes qui se sont aimées,
01:03:36peut-être tellement aimées, peuvent se séparer.
01:03:38Poser cette question
01:03:40aujourd'hui, ça paraît...
01:03:42Il faut quand même la poser.
01:03:44Surtout que
01:03:46quand on se marie, on se marie
01:03:48pour le meilleur et pour le pire.
01:03:50Donc on doit traverser les épreuves.
01:03:52Aujourd'hui, j'y arrive.
01:03:54Dieu merci.
01:03:56Vous traversez le pire ?
01:03:58J'ai traversé le pire, oui, bien sûr.
01:04:00J'ai rencontré une femme, là,
01:04:02et ça nous a resserrés, ressoudés.
01:04:04C'est merveilleux.
01:04:06J'ai une chance inouïe de l'avoir rencontrée.
01:04:10J'ai vu, Charlotte, que sur le divorce,
01:04:12mais que faire ? Vous ne pouvez pas interdire le divorce.
01:04:14Moi, j'entends ce que vous dites.
01:04:16Je n'ai pas réagi sur le divorce lui-même
01:04:18parce que la réponse, sinon, c'est que faire.
01:04:20J'ai réagi sur une phrase bien précise
01:04:22qui, à mon avis, est un autre de nos drames
01:04:24aujourd'hui, c'est de faire croire que les choses
01:04:26graves ne le sont pas.
01:04:28C'est le mensonge, le problème.
01:04:30Ce n'est pas nos failles, nos faiblesses, le problème.
01:04:32C'est le mensonge.
01:04:34Quand vous prenez des décisions
01:04:36à l'échelle anthropologique,
01:04:38puisqu'étant donné la massification
01:04:40de ces décisions, ça concerne
01:04:42toute une société. Quand vous les faites
01:04:44au nom de la liberté individuelle
01:04:46des adultes, sans imaginer
01:04:48qu'il peut y avoir des droits élémentaires
01:04:50parce que ce sont des besoins
01:04:52des enfants, en l'occurrence,
01:04:54vous mentez. C'est le mensonge qui génère
01:04:56ce drame. C'est cette phrase-là
01:04:58qui m'a beaucoup intéressée, au-delà de la question
01:05:00de la séparation qui, parfois, en effet,
01:05:02malheureusement, est nécessaire. Vous évoquez
01:05:04par ailleurs, et dans la foulée,
01:05:06la question de notre rapport collectif,
01:05:08à l'effort, au sacrifice,
01:05:10à l'épreuve et au fait de la surmontée.
01:05:12C'est une autre question qui se pose à nous,
01:05:14mais la question de faire croire que ce qui
01:05:16est grave ne l'est pas, je pense que ça, c'est un gros
01:05:18de nos problèmes.
01:05:20Vous dites qu'il se moquait de votre carrière
01:05:22de littérateur jusqu'au prix Interalier.
01:05:24Oui, là, ça a changé.
01:05:26Ça m'a permis, d'ailleurs, un petit aphorisme.
01:05:28La reconnaissance des pairs,
01:05:30P-A-I-R, guérit le doute
01:05:32des pairs, P-E-R-E-S.
01:05:34Et il achetait
01:05:36mon silence avec une pièce de 5 francs.
01:05:38C'est pas terrible non plus. Il y a 6 ans, quand je pleurais,
01:05:40il achetait mon silence avec une pièce de 5 francs.
01:05:42Tiens, je te donne cette pièce si tu cesses de pleurer.
01:05:44C'est drôle d'éduquer.
01:05:46Ça, c'est un truc qu'il amusait beaucoup.
01:05:48Ça, c'est générationnel.
01:05:50Mon grand-père faisait pareil.
01:05:52C'est une génération
01:05:54qui pensait qu'à l'argent...
01:06:04C'est vrai.
01:06:06Parfois, il y a un peu des aphorismes.
01:06:08Pas des aphorismes, mais des pensées
01:06:10dériennes. Les big boss sont plus
01:06:12disponibles que les petits chefs, par exemple.
01:06:14Mais c'est tellement vrai. Si vous n'arrivez jamais à joindre un dirigeant
01:06:16d'entreprise, c'est qu'il est médiocre. L'intelligence
01:06:18d'un chef est d'être accessible.
01:06:20Les gens qui font barrage n'ont pas de pouvoir, seulement un gros melon.
01:06:22J'ai bien aimé ça.
01:06:24Ce livre est formidable, mais
01:06:26vous avez écrit également
01:06:28une grande
01:06:30chronique dans le Figaro
01:06:32littéraire. Oui, nous sommes
01:06:34parfois des connards, mais vive les hommes.
01:06:36Figaro magazine,
01:06:38je corrige, ce n'est pas pareil.
01:06:40Vous dites, les mecs, nous sommes responsables de l'esclavage, des génocides,
01:06:42de la colonisation. Vous dites
01:06:44aussi, les hommes progressent quand ils plaident
01:06:46coupables. Oui, nous sommes parfois des connards.
01:06:48Certes, nous avons bousillé l'environnement, etc.
01:06:50Mais, ça vous a choqué,
01:06:52le passage anti-patriarcat,
01:06:54ça vous a choqué ? Pas du tout, au contraire,
01:06:56je suis complètement d'accord
01:06:58avec vous.
01:07:00Je suis complètement d'accord avec vous. Vous êtes woke ?
01:07:02Non, je ne suis pas vraiment woke,
01:07:04mais je cherchais...
01:07:06Pas vraiment, pas complètement.
01:07:08Il y a encore du boulot.
01:07:10Mais, un moment,
01:07:12je cherche le passage, mais je ne retrouve
01:07:14plus le passage que je voulais...
01:07:16Le passage sur vous ?
01:07:18Mais oui !
01:07:20J'ai l'impression que ce n'est pas très gentil ce que vous avez écrit sur moi.
01:07:22J'ai l'impression.
01:07:24J'ai l'impression que ce n'est pas très gentil.
01:07:26Alors que moi, je suis plutôt gentil avec vous.
01:07:28À force de favoriser paresseusement une société
01:07:30qui ne correspond plus à notre culture,
01:07:32qui ne correspond pas à notre culture,
01:07:34nous avançons tranquillement vers sa destruction.
01:07:36À force de soumission
01:07:38à une idéologie minoritaire
01:07:40pour avoir l'air cool,
01:07:42nous donnons raison à Pascal Praud.
01:07:44Mais qu'est-ce que je viens de faire là-dedans ?
01:07:46Ça veut dire quoi ?
01:07:48Que veut dire cette phrase ?
01:07:50Je dis que Pascal Praud a raison et il se vexe.
01:07:52Mais sur quoi ?
01:07:54Qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:07:56Il me faut quand même un tout petit peu 30 secondes.
01:07:58Même 40 !
01:08:00Il y a un personnage que j'adore
01:08:02chez Dostoïevski qui s'appelle Stavrogin.
01:08:04C'est un aristo.
01:08:06Il est très arrogant.
01:08:08Il est très autodestructeur.
01:08:10C'est vous.
01:08:12Et en même temps,
01:08:14pourquoi est-ce qu'il a fait ce personnage ?
01:08:16Parce qu'il voulait décrire ces gens
01:08:18qui sont au-delà du bien et du mal
01:08:20comme le dit Nietzsche.
01:08:22C'est-à-dire qu'ils s'en foutent du bien et du mal.
01:08:24Ils pensent que tout ça n'a aucun intérêt.
01:08:26C'est l'aristo décadent.
01:08:28Aujourd'hui,
01:08:30on ne peut plus se permettre ce luxe-là.
01:08:32Ma génération a été dans la dérision
01:08:34et dans l'ironie permanente
01:08:36pendant les 30 dernières années.
01:08:38On ne peut plus se permettre ce luxe-là.
01:08:40Il faut des gens qui disent
01:08:42le bien, le mal,
01:08:44et peut-être que ceux qui disent le bien
01:08:46sont dangereux aussi.
01:08:48C'est ce que vous faites passer
01:08:50comme message.
01:08:52Le XXe siècle nous l'a bien prouvé.
01:08:54Les gens qui veulent notre bien par la force,
01:08:56par l'intolérance, sont dangereux.
01:08:58C'est ce qu'on appelle le wokisme.
01:09:00Mais en face,
01:09:02il y a aujourd'hui une autre force qui revient
01:09:04qui est
01:09:06le masculinisme toxique,
01:09:08le violent,
01:09:10la brutalité de Trump,
01:09:12la tronçonneuse d'Elon Musk,
01:09:14tous ces hommes
01:09:16absolument...
01:09:18des brutes épaisses,
01:09:20vulgaires.
01:09:22Je dirais que
01:09:24face à ça,
01:09:26on ne peut plus dire que le bien et le mal,
01:09:28on s'en fout et on est obligé de chercher
01:09:30au milieu entre ces deux extrêmes.
01:09:32Je suis un peu plus
01:09:34centriste
01:09:36et molasson.
01:09:38Je pense que vous aussi,
01:09:40vous avez un rôle à jouer.
01:09:42Oui, vous avez un rôle à jouer.
01:09:44Et vous pensez que je suis quoi, moi ?
01:09:46Je pense que vous êtes
01:09:48anti-wok
01:09:50et que ça peut mener
01:09:52à l'autre extrême
01:09:54si vous ne faites pas attention.
01:09:56Et vous trouvez que je ne fais pas attention ?
01:09:58Ça dépend des jours.
01:10:00C'est intéressant
01:10:02de vous écouter.
01:10:04Il faut que nous
01:10:06on soit un peu plus clair avec ces deux dangers.
01:10:08Pas seulement avec un des deux.
01:10:10Et vous pensez qu'on ne les cible pas, ces deux dangers ?
01:10:12Si.
01:10:14Vous ne pensez pas que tout à l'heure, quand j'ai dit que Trump...
01:10:16Vous croyez que Trump, il nous amuse ?
01:10:18Vous croyez que ce qui se passe aux Etats-Unis
01:10:20ne nous inquiète pas ?
01:10:22Vous ne croyez pas qu'on aimerait avoir
01:10:24comme dirigeant Helmut Schmidt,
01:10:26Valéry Giscard d'Estaing ?
01:10:28Vous ne pensez pas que cette période-là,
01:10:30Raymond Barr,
01:10:32vous pensez que ces gens-là nous rassuraient plus
01:10:34par leur qualité intellectuelle
01:10:36et pourquoi pas par leur qualité
01:10:38d'homme d'Etat qu'ils étaient ?
01:10:40Je suis heureux de vous permettre cette clarification.
01:10:42Mais cher ami,
01:10:44pourquoi Trump ?
01:10:46C'est ce que je dis !
01:10:48Il y a eu trop de Stavrogin
01:10:50qui s'en fout de tout.
01:10:52Non, ce n'est pas ça.
01:10:54C'est parce qu'on n'a pas écouté les peuples depuis 25 ans.
01:10:56C'est parce qu'en 2005,
01:10:58ils ont voté quelque part et qu'on a fait le contraire.
01:11:00Ne vous trompez pas, Frédéric.
01:11:02Comme les gens en ont ras-le-bol
01:11:04qu'on leur impose une voiture électrique
01:11:06alors qu'ils n'en veulent pas,
01:11:08qu'on leur impose des normes alors qu'ils n'en veulent pas,
01:11:10qu'ils ont le sentiment qu'on ne les écoute pas
01:11:12ni sur le Covid ni sur rien,
01:11:14ils vont chercher des hurlues berlues.
01:11:20Et qu'ils écoutent des hurlues berlues
01:11:22parce que les petits hommes gris,
01:11:24depuis 20 ans, ils se foutent d'eux.
01:11:26Et ils leur disent
01:11:28vous n'existez pas, vous n'êtes rien,
01:11:30les ZFE, vous n'êtes rien, les gueux.
01:11:32Eh oui.
01:11:34On est d'accord.
01:11:36Mon manifeste disait ça.
01:11:38On est d'accord, patron.
01:11:40Parce que mon manifeste,
01:11:42il est sur les hommes.
01:11:44Et moi je vous dis qu'on méprise les gueux.
01:11:46Les gueux, c'est le mot d'Alexandre Jardin.
01:11:48On n'écoute pas les peuples.
01:11:50Ils ne veulent pas d'immigration massive.
01:11:54Et on leur met dans leur ville
01:11:56une immigration massive.
01:11:58J'ai jamais voulu ça.
01:12:00Ceux qui sont bien au chaud
01:12:02dans les hôtels particuliers
01:12:04disent vraiment,
01:12:06qu'ils soient tolérants, s'il vous plaît.
01:12:08Et Thibaud de Montbriand m'avait dit
01:12:10tant qu'ils ne seront pas en bas
01:12:12de leur hôtel particulier, ils ne bougeront pas.
01:12:16On s'éloigne un peu
01:12:18de mon manifeste.
01:12:20C'est juste de dire la masculinité,
01:12:22mais pas cette masculinité-là.
01:12:26Je ne suis pas sûre
01:12:28que ce soit lié au fait d'être des hommes.
01:12:30En l'occurrence.
01:12:32Je pense qu'il y a un mouvement de balancier.
01:12:34Le problème
01:12:36d'un mouvement révolutionnaire,
01:12:38c'est qu'en général la contre-révolution
01:12:40est aussi violente que la révolution.
01:12:42Prenez l'exemple des petits hommes gris.
01:12:44L'accumulation de normes,
01:12:46de bureaucratie
01:12:48et d'étapes
01:12:50pour prendre des décisions,
01:12:52à la fin vous avez besoin d'une tronçonneuse.
01:12:54Il y a quelque chose qui va peut-être vous faire plaisir,
01:12:56c'est que le coureur de la FDJ,
01:12:58Guillaume Martin, a récemment décidé
01:13:00qu'il se ferait désormais
01:13:02appeler Guillaume Martin
01:13:04Guyonnais. Il rajoute le nom de sa mère
01:13:06à son patronyme pour mettre ses deux
01:13:08parents en valeur. Il sera au départ
01:13:10de Paris-Nice dimanche. Et il a dit
01:13:12tout est parti en remplaçant. Il y a trois ans
01:13:14ma demande de licence de cycliste, j'avais rajouté
01:13:16Guyonnais. Cela me semblait naturel en pleine
01:13:18époque MeToo. C'était presque instinctif.
01:13:20Avant je n'y aurais pas pensé.
01:13:22Quand on y réfléchit,
01:13:24hériter seulement du nom du père est très
01:13:26archaïque.
01:13:28Si je portais que le nom
01:13:30de ma mère, j'aurais une particule.
01:13:32Je serais Frédéric de Châtaigniers.
01:13:34Alors
01:13:36je vous prie de me respecter un tout petit peu plus.
01:13:40Votre mère, qu'est-ce qu'elle a pensé ?
01:13:42Votre mère précisément,
01:13:44qu'est-ce qu'elle a pensé de ce livre ?
01:13:46A ma grande surprise,
01:13:48je l'ai fait lire avant
01:13:50la publication. Je lui ai dit, coupe ce que tu veux.
01:13:52Elle n'a rien voulu
01:13:54censurer, entre guillemets.
01:13:56Elle a été très touchée.
01:14:00Je pense justement
01:14:02d'ailleurs que c'est pour ça que ce n'est pas un règlement de compte.
01:14:04C'est ma vision des choses.
01:14:06C'est vrai, c'est parfois cruel.
01:14:08Mais la réalité l'a été.
01:14:12Je suis d'accord avec vous, mais ce n'est pas un règlement de compte
01:14:14parce que vous n'êtes pas dans le ressentiment, parce que vous n'êtes pas dans la rancœur,
01:14:16parce que vous vivez, parce que
01:14:18vous avez des plaisirs, parce que la vie
01:14:20vous a aussi donné
01:14:22quelques qualités, même beaucoup de talents.
01:14:24Et qu'effectivement,
01:14:26c'est intéressant
01:14:28d'entendre cela aussi, parce qu'il y a
01:14:30tellement de règlements de compte, il y a tellement
01:14:32de gens qui, effectivement,
01:14:34sont si malheureux qu'il faut qu'ils rendent
01:14:36parfois les autres malheureux en même temps.
01:14:38C'est que vous, vous dites, c'est aussi la vie.
01:14:40Il y a une forme de résilience.
01:14:42Oui, puis c'était quand même marrant
01:14:44aussi les années 60-70,
01:14:46même si on en a souffert, même s'il y avait
01:14:48des excès, des dommages collatéraux,
01:14:50mais c'était quand même une époque
01:14:52assez féérique.
01:14:54Vu d'aujourd'hui, moi,
01:14:56j'ai une nostalgie de cette époque.
01:14:58En ce 2 octobre 2023, sur le parvis
01:15:00de l'église de Guétary, un chœur basque
01:15:02a entouré le cercueil de mon père et a entonné à pleine voix
01:15:04gravement le chant Icoque
01:15:06et Gohac. Pardonnez-moi,
01:15:08je connais mal. Elle, composée
01:15:10donc par
01:15:12un compositeur basque.
01:15:14Voilà. Ce chant de liberté
01:15:16peut être perçu de deux manières, à la fois comme
01:15:18hymne de la nostalgie sentimentale
01:15:20après une rupture amoureuse et chant
01:15:22politique de révolte basque contre
01:15:24l'oppression franquiste. Il fut repris notamment
01:15:26par John Bez, la chanteuse préférée
01:15:28de Jean-Michel Beigbeder, celle qui a découvert
01:15:30Harvard en 1960
01:15:32et qui l'a continué d'écouter religieusement
01:15:34jusqu'à sa mort.
01:15:36Quand nous chantions en chœur autour de mon ami
01:15:38Gorka Robles et de
01:15:40Gérard Luc à l'accordéon devant l'église
01:15:42de Saint-Nicolas, avec l'océan en fond sonore
01:15:44sous un ciel bleu gris dans ses yeux,
01:15:46j'ai songé que mon père
01:15:48n'aurait jamais de plus belle
01:15:50épitaphe. Vous avez pris
01:15:52la parole dans l'église ? Oui,
01:15:54bien sûr. Qu'est-ce que vous avez dit ?
01:15:56Le discours est
01:15:58dans le livre.
01:16:00J'ai raconté
01:16:02quelques souvenirs.
01:16:04J'ai essayé
01:16:06d'être le plus léger possible parce que c'est des
01:16:08circonstances où tout le monde
01:16:10s'englote.
01:16:12Vous avez pleuré ? Oui, bien sûr.
01:16:14J'avais du mal à lire jusqu'au bout.
01:16:16Emmanuel Macron,
01:16:18il est 10h29,
01:16:20est en train de prendre la parole.
01:16:22Nous allons l'écouter
01:16:24tout simplement. Il est 10h29.
01:16:26Nous ne pouvons nous résigner
01:16:28à l'innommable.
01:16:30Cette journée du 11 mars
01:16:32en est le manifeste,
01:16:34jour de l'attentat de 2004 à la gare
01:16:36de Madrid-Atiocha, jour où nous
01:16:38honorons désormais le souvenir
01:16:40de chaque victime de ces tragédies
01:16:42en Europe.
01:16:44Parce que cette
01:16:46mémoire est ce qui
01:16:48nous sépare de la barbarie.
01:16:50Parce que le terrorisme islamiste
01:16:52a tenté de nier ces derniers mois encore
01:16:54notre vision du monde.
01:16:56Parce que d'autres types de terrorisme
01:16:58nous endeuillent lorsque des individus
01:17:00se drapent dans les oripeaux religieux
01:17:02ou politiques extrêmes pour
01:17:04justifier des crimes indicibles.
01:17:06Nous n'oublierons rien.
01:17:08Nous n'oublierons pas
01:17:10comment une réunion de rédaction
01:17:12de Charlie Hebdo se transforma
01:17:14un matin de janvier en atroce
01:17:16scène de meurtre.
01:17:18Nous n'oublierons pas les quais de Port-Royal,
01:17:20d'El Pozo, de Russell Square,
01:17:22de Malbec, balafrés
01:17:24par les explosions de clous, de verre
01:17:26et de métal.
01:17:28Nice est rue transformée en champ de bataille,
01:17:30la promenade des Anglais à Nice,
01:17:32la Rambla de Barcelone,
01:17:34le Graben à Vienne,
01:17:36le pont de Westminster,
01:17:38les abords de Manchester Arena.
01:17:40Ni ces marchés de Noël
01:17:42changés en chaos,
01:17:44comme ici à Strasbourg.
01:17:46Ni ces restaurants éventrés,
01:17:48El Descanso,
01:17:50le Carillon, le Petit Cambodge.
01:17:52Et nous n'oublierons pas
01:17:54ces professeurs tels Samuel Paty
01:17:56ou Dominique Bernard qui ne sont jamais rentrés
01:17:58chez eux.
01:18:00Ces musiciens qui ne termineront jamais
01:18:02le morceau qu'ils avaient commencé.
01:18:04Ces adieux au téléphone,
01:18:06brouillés par les larmes et le sang.
01:18:10Et derrière les bombes,
01:18:12les balles et les lames,
01:18:14à chaque fois la haine.
01:18:16La haine de notre culture,
01:18:20de la connaissance,
01:18:22de notre modèle de démocratie.
01:18:28Mais ils n'ont pas compris une chose,
01:18:30c'est que plus ils nous haïssent,
01:18:32plus ils nous grandissent.
01:18:36Plus ils décuplent notre courage, oui,
01:18:38le courage.
01:18:40Le courage de cet homme
01:18:42qui, sur la promenade des Anglais,
01:18:44n'hésita pas une seconde à enfourcher son scooter
01:18:46pour tenter de rattraper le camion
01:18:48et mettre fin à la course folle
01:18:50terroriste. Le courage.
01:18:52Le courage de ce musicien
01:18:54qui se jeta à main nue
01:18:56sur un terroriste armé
01:18:58ici à Strasbourg,
01:19:00le 11 décembre 2018,
01:19:02dans la rue du Savon,
01:19:04pour protéger son ami
01:19:06sous une grêle de coups de couteau.
01:19:08Le courage au lycée Gambetta
01:19:10de professeurs et des agents qui,
01:19:12avec une chaise pour tout bouclier,
01:19:14risquèrent leur vie pour contenir
01:19:16le meurtrier de Dominique Bernard.
01:19:18Le courage de nos policiers
01:19:20à Mulhouse, une fois encore,
01:19:22face à l'assaillant.
01:19:24Le courage.
01:19:26Le courage de la solidarité et de l'entraide
01:19:28partout, en Espagne,
01:19:30en Allemagne, en Belgique.
01:19:32Le courage
01:19:34de nos médecins et de nos soignants,
01:19:36de nos préfets, de nos gendarmes,
01:19:38de nos policiers, de nos services pénitentiaires,
01:19:40de nos forces d'intervention
01:19:42indéfectibles qui,
01:19:44chaque semaine, chaque jour,
01:19:46se battent pour empêcher le pire d'être commis.
01:19:48Celui de nos magistrats
01:19:50qui, à l'aveuglement
01:19:52odieux de la violence, du racisme,
01:19:54de l'antisémitisme,
01:19:56oppose inlassablement la puissance
01:19:58de la loi.
01:20:00Le courage de nos services de renseignement
01:20:02réunis, de nos coordinateurs,
01:20:04de nos fonctionnaires européens
01:20:06qui luttent par-dessus les frontières
01:20:08pour démanteler les réseaux
01:20:10et prévenir la radicalisation
01:20:12partout, en ligne ou dans nos vies.
01:20:14Et nous continuerons,
01:20:16oui, nos investissements
01:20:18historiques dans nos services de renseignement
01:20:20parce que nous devons tout faire
01:20:22pour éviter de nouvelles victimes.
01:20:24Et si neuf attentats
01:20:26ont été déjoués en 2024, nous savons
01:20:28combien la menace est là et rôde toujours.
01:20:30Alors nous continuerons de le faire
01:20:32avec détermination pour être
01:20:34à la hauteur de votre courage.
01:20:36Le courage
01:20:38de tous ceux qui se sont relevés
01:20:40au lendemain du drame
01:20:42sur un champ de cendres
01:20:44qui ont repris
01:20:46leur vie
01:20:48alors que, pourtant rien, jamais
01:20:50ne sera comme avant.
01:20:52Votre courage
01:20:54d'être là,
01:20:56de témoigner,
01:20:58de continuer
01:21:00à vous battre,
01:21:02d'écrire.
01:21:04Oui, témoins, rescapés, familles,
01:21:06vous vous battez
01:21:08pour la reconnaissance,
01:21:10pour obtenir une réparation,
01:21:12pour la vérité,
01:21:14pour vous, pour vos proches.
01:21:16Vous vous battez avec vos blessures,
01:21:18celle du corps, celle de l'esprit,
01:21:20avec l'irréparable
01:21:22ou l'imprescriptible.
01:21:24Vous vous battez aux côtés des associations
01:21:26dont je veux saluer l'engagement
01:21:28exemplaire
01:21:30et sans trêve
01:21:32de ces femmes et ces hommes
01:21:34qui, souvent, ont vécu eux-mêmes le pire
01:21:36et donnent tout
01:21:38parce que leur vie
01:21:40n'est plus la même.
01:21:42Et à leurs côtés, l'Etat et nos services,
01:21:44M. le garde des Sceaux,
01:21:46vos services,
01:21:48la Diave,
01:21:50le FGTI et tant d'autres
01:21:52à travers nos ministères qui accompagnent
01:21:54ces associations,
01:21:56ces femmes et ces hommes
01:21:58dont la vie
01:22:00ne sera plus jamais la même.
01:22:02Alors, je veux aujourd'hui vous dire
01:22:04l'amitié et la solidarité de la France
01:22:06dans le deuil
01:22:08qui nous unit, parents,
01:22:10enfants, frères et sœurs,
01:22:12amis, concitoyens.
01:22:14Je veux aujourd'hui vous dire l'amitié
01:22:16et la solidarité de la France
01:22:18qui n'oublie rien.
01:22:20Ce que nous pleurons
01:22:22n'avait pas la même origine,
01:22:24la même histoire, ni les mêmes rêves.
01:22:28Mais ils sont devenus, en tombant,
01:22:30le symbole d'une même liberté,
01:22:34de notre liberté de croire,
01:22:36de ne pas croire,
01:22:38d'apprendre,
01:22:40de douter, de critiquer,
01:22:42de caricaturer.
01:22:46Liberté de penser, d'écrire,
01:22:48d'inventer, de vivre.
01:22:52Oui, de ce qui fait notre patrie
01:22:54et notre Europe.
01:22:58C'est pour cela que nous nous tenons ensemble
01:23:00en ce jour,
01:23:04pour dire que nous ne les oublions pas,
01:23:08que nous n'oublions rien.
01:23:10Aucun nom, aucun visage.
01:23:14Et qu'aux côtés
01:23:16de leurs proches, de leurs familles,
01:23:18aux côtés de celles et ceux
01:23:20qui portent les blessures et qui vivent
01:23:22avec ces stigmates,
01:23:24nous nous tenons là,
01:23:28comme un instant nos élèves l'ont chanté
01:23:30debout.
01:23:34Alors merci d'être là,
01:23:36en cette journée,
01:23:38de ne rien oublier.
01:23:42Vive la République, vive la France.
01:23:50Président Macron, avec un discours
01:23:52évidemment émouvant,
01:23:54en ce jour
01:23:56de commémoration, bien évidemment,
01:23:58et chacun
01:24:00pour avoir une pensée, bien sûr,
01:24:02pour tous ceux qui sont
01:24:04morts dans ces attentats terroristes.
01:24:06Merci Frédéric Bédé,
01:24:08un homme seul, et vous dire le plaisir
01:24:10que j'ai eu d'abord à lire ce livre,
01:24:12et puis à vous recevoir
01:24:14et à vous écouter depuis tant d'années
01:24:16dans plein de domaines, d'ailleurs cinéma,
01:24:18il y a une sincérité,
01:24:20une authenticité, puis vous avez une oeuvre littéraire,
01:24:22depuis L'amour dure trois ans,
01:24:24vous avez quand même inventé une formule,
01:24:26ce n'est pas si fréquent, qu'a fait Flores,
01:24:28inventée puis démentie dans ma vie.
01:24:30Oui, c'est ça qui est beau,
01:24:32c'est le plus beau de tout ça.
01:24:34Si vous me permettez, le roman
01:24:36que je préfère de vous, c'est
01:24:38Windows and the World,
01:24:40que je trouve vraiment formidable.
01:24:42Sur le terrorisme.
01:24:44C'était vraiment un roman...