les investisseurs institutionnels diversifient de plus en plus leurs investissements tout en étant attentif à l'investisement socialement responsable.
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00:00Le débat avec les acteurs du monde institutionnel, on a vu qu'on a laissé une large place bien
00:10évidemment à l'obligataire dont on profite en ce moment, les actions également, mais
00:15une poche non cotée. Le non coté, le private equity, le capital investissement, ce sont des
00:21choses que vous regardez de plus en plus. On démarre avec vous Pierre Lally, je rappelle
00:27que vous êtes directeur des investissements à la France Mutualiste. Cette poche non cotée,
00:31on a l'impression qu'elle est de plus en plus présente, on en parle chez les particuliers,
00:34chez les conseillers en gestion de patrimoine, mais finalement ça fait assez longtemps que
00:37vous aussi vous y intéressez. Oui, tout à fait. Ça contribue à la diversification de l'actif
00:44général et puis cette montée en qualité qu'on peut avoir. À l'heure actuelle, on monte
00:49progressivement avec les actifs. Aujourd'hui, sur 10 milliards, on a un engagement sur le
00:55private equity et sur la dette non cotée, toute cette classe d'actifs non cotée qui atteint
01:00un milliard. Aujourd'hui, ça commence à être significatif. L'intérêt de cette classe d'actifs,
01:06c'est d'investir dans l'économie réelle, puisqu'on va financer directement en Europe et surtout en
01:12France des entreprises qui sont localement situées proches de chez nos adhérents. Ça apporte un
01:19surplus de rendement globalement à l'actif général puisqu'on va retrouver, si on parle purement de
01:25fonds de private equity, on a un rendement moyen qui atteint 7% sur les fonds d'infrastructure et
01:32voire 12% sur les fonds d'entreprise. En plus de ce rendement supplémentaire que ça va apporter,
01:40ça va aussi apporter une moindre volatilité à toute une partie de l'actif. Et qu'est-ce que
01:47c'est au final ? Pour nous, c'est plus de performance et plus de stabilité à long terme.
01:52Très bien. Chez les RAF, comment ça se passe ? Est-ce que le non-coté rentre dans votre stratégie,
01:58Catherine Vialonga ? Tout à fait, ça rentre tout à fait dans notre stratégie en cohérence avec
02:04justement notre caractéristique de passif, duration longue. On n'a pas de besoin de liquidité
02:12actuellement, donc des actifs illiquides ne sont pas des actifs qui nous font peur, au contraire.
02:17Puisqu'on a la capacité de les porter jusqu'à l'échéance, en tout cas pour ce qui est les
02:25fonds de private equity ou infrastructure. Et inversement, on est intéressé aussi par le fait
02:32de pouvoir capter la prime d'illiquidité qui normalement doit exister sur ces classes d'actifs,
02:37puisqu'on attend quand même un rendement supérieur à ce qu'on peut obtenir sur les actifs liquides.
02:44Donc de ce point de vue-là, ça rentre tout à fait dans notre stratégie d'allocation d'actifs.
02:49Et également, comme mon voisin, on est aussi intéressé au fait de pouvoir soutenir l'économie
03:00et intéressé aux investissements dans l'économie réelle, en cohérence là aussi avec notre stratégie
03:10d'investissement socialement responsable. Et donc en termes de poids dans nos portefeuilles,
03:17le private equity, l'infrastructure, ça représente de l'ordre de 4% des actifs en
03:23valeur boursière. On a à peu près 4 milliards en engagement sur ces classes d'actifs-là. Et
03:30on a également des investissements dans des fonds de dette non cotés, qui représentent 800 millions
03:38d'euros en engagement. Et la volonté, c'est de poursuivre la montée en charge sur ces classes
03:47d'actifs. Nous, on a commencé un petit peu tard, en tout cas par rapport à la date de création du
03:54régime, puisqu'on a commencé les investissements sur ces classes d'actifs à partir de 2015 seulement.
04:00Donc il y a dix ans déjà.
04:02Il y a dix ans, mais on poursuit la montée en charge.
04:06Et avec plutôt des performances satisfaisantes, on entend en creux au fur et à mesure des sorties.
04:11Alors, on n'a pas encore beaucoup de sorties justement, puisqu'on a commencé qu'il y a
04:17dix ans. Il y a bien sûr des remboursements, des flux de dividendes, mais en tout cas les
04:24fonds ne sont pas arrivés complètement à échéance. Mais oui, a priori, les performances affichées
04:31sont bonnes. Et par ailleurs, et en conformité avec ce qu'on pourrait attendre sur cette classe
04:39d'actifs, bien sûr, il faut être sélectif. Il ne faut pas investir dans tous les fonds. On
04:45exerce une discrimination et on est assez exigeant au moment de l'investissement. En tout cas,
04:54la volonté, c'est de poursuivre les investissements sur cette classe d'actifs.
04:59D'accord. Louis Dénoyer, directeur des investissements chez Apicil, le non-coté.
05:06Le non-coté fait partie de nos stratégies d'allocation. Contrairement à mes confrères,
05:13on en a un petit peu moins dans nos portefeuilles, mais c'est plus lié au contexte. Aujourd'hui,
05:19sur les classes d'actifs non-cotés, il y a un sujet sur l'immobilier. Le marché de l'immobilier
05:25est assez fermé, c'est-à-dire que les sociétés de gestion immobilière, pour partie, ont bloqué
05:31leur rachat sur certains véhicules immobiliers. On en a une proportion en unité de compte et en
05:37tant qu'assureurs, nous, on garantit la liquidité à nos clients. Et donc, mécaniquement, on se
05:41retrouve à porter un peu plus d'immobilier sur notre actif général. Et donc, dans une stratégie
05:48d'allocation, on souhaite limiter les classes d'actifs illiquides sur le private equity et la
05:54dette privée. Et donc, on investit un petit peu moins sur ces deux classes d'actifs. Néanmoins,
05:59sur nos métiers de santé prévoyance ou de retraite supplémentaire, on a un petit peu plus de
06:04visibilité, on est moins soumis à ce contexte immobilier. On fait des investissements, que ce
06:08soit en private equity et en dette privée. C'est une classe d'actifs sur laquelle on oriente beaucoup
06:14nos critères ISR. On a un fort impact sur l'ISR avec le private equity et la dette privée. Et
06:20donc, on cherche à sélectionner des gérants de qualité qui proposent des fonds articles neufs,
06:25donc en termes ISR, qui sont de meilleure qualité. Et donc, on essaye de sélectionner ce type de
06:31véhicule pour notre portefeuille. On a l'impression qu'il y a un vrai lien, effectivement, entre le
06:36non-coté, la finance durable, la capacité d'impacter, puisqu'on est sur des projets,
06:39vous le disiez tout à l'heure, pratiquement au coin de la rue, qui sont dans tous les
06:44domaines. Tout à l'heure, nous, on a des exemples assez concrets. Typiquement, on a des fonds. En
06:49fait, on fait un fort travail de transparence de toutes les entreprises et tous les projets
06:55qu'on peut financer. C'est un formidable travail qui est réalisé par l'équipe des investissements.
06:58Et typiquement, on peut financer une entreprise comme Rossic Matla, qui est dans l'un de nos fonds.
07:07C'est une entreprise qui est dans les Yvelines et qui a un fort prisme ISR. Double titre,
07:16parce que le premier, c'est qu'au lieu d'ensterrer des matelas, celle-ci va les recycler et elle
07:22emploie des personnes en réinsertion. Sur 139 ETP, si je ne dis pas de bêtises, elle en emploie 60
07:32qui sont en réinsertion. C'est typiquement ce genre d'investissement qu'on peut réaliser grâce
07:39au private equity et grâce aux non-cotés en général. Et donc, comme on le disait,
07:44effectivement, investir surtout massivement avec une grosse sélectivité des fonds à article 9 qui
07:52font aujourd'hui la force de cette classe d'actifs et de l'investissement socialement responsable dans
07:57votre mutuelle. Bien sûr. Catherine Villelonga, toute la partie ISR ou finances durables,
08:04c'est quelque chose qui est pris en compte à l'ERAF ? Non seulement c'est pris en compte,
08:08mais c'est effectivement pris en compte depuis l'origine du régime. On a coutume de dire que
08:15ça fait partie effectivement de notre ADN, puisque dès l'origine, l'objectif c'était
08:21d'investir avec une stratégie 100% ISR sur toutes les classes d'actifs. Le conseil
08:26d'administration de l'ERAF est très investi sur ce sujet-là. C'est la thématique ISR qui est
08:34portée au plus haut niveau de l'ERAF par le conseil d'administration. Donc, depuis le régime,
08:39on a commencé à faire des investissements 100% ISR. Et donc, ça s'applique aussi aux non-cotés,
08:46puisque la volonté c'est d'avoir des investissements qui correspondent à notre charte ISR qui a été
08:55définie depuis l'origine. Elle a été un petit peu amendée au fil du temps. Donc, on a une charte
09:02ISR qui est déclinée ensuite en référencier l'ISR en fonction des différentes classes d'actifs. On a
09:08un référencier l'ISR entreprise, on a un référencier l'ISR pour l'immobilier, parce qu'on ne peut pas
09:12appliquer les mêmes critères à la fois sur les entreprises et l'immobilier. Mais donc, on applique
09:19aussi des critères ISR sur le non-coté. Parfois, c'est un petit peu plus difficile, parce que la
09:29classe d'actifs non-cotés ne s'y prête pas toujours. Mais inversement, effectivement, on peut
09:35investir dans des fonds qui ont des thématiques, cette fois-ci, complètement alignées avec les
09:41objectifs ISR. On a parlé de fonds qui font du recyclage. On investit par exemple dans des
09:46fonds infrastructures qui sont orientés transition énergétique, comme les fonds qui vont investir
09:54dans du photovoltaïque, de la biomasse, des champs d'éoliennes. De ce point de vue-là, on considère
10:03que c'est effectivement tout à fait aligné avec nos objectifs ISR. Et ce sont des projets en France,
10:09en Europe ? Non, c'est plutôt européen. De ce point de vue-là, ça coche toutes les cases. Mais
10:17nous, de toute façon, à chaque fois qu'on investit, il n'y a pas de dérogation possible. C'est
10:22forcément ISR. D'accord. Donc, si les partenaires viennent vous voir, il faut qu'ils aient dans leur
10:27besace un article 9, ou en tout cas, estampillé. Ce n'est pas forcément un article 9. C'est au
10:34minimum article 8. Mais en tout cas, notre volonté, c'est que ça corresponde à notre charte ISR et,
10:44en tout cas, à nos critères. Donc, qu'il y ait un label ou pas, ce n'est pas forcément ce qu'on
10:53exige. Mais en tout cas, il y a une exigence forte. Bien sûr. Pour le choix des fonds d'investissement
10:59ou des actifs dans lesquels on investit. En tout cas, ça fait plaisir de voir qu'effectivement,
11:04c'est les dizaines de milliards que vous gérez les uns et les autres. Ça s'investit quand même
11:09dans des projets durables, des projets locaux, des projets sociaux, pourquoi pas ? Et ça aide,
11:14finalement, ça peut réconcilier les investissements et puis l'action réelle sur le terrain. Voilà,
11:20on en sait un petit peu plus, en tout cas, grâce à cette émission sur les allocations des acteurs
11:24institutionnels. Merci à Catherine Villalonga. Je rappelle que vous êtes directrice générale à
11:29Adjointe et directrice de la gestion technique et financière à l'ERAF. Merci à Pierre Lally,
11:34directeur des investissements à la France Mutualiste et merci à Louis Desnoyaux. Je
11:38rappelle que vous êtes directeur des investissements chez Apicil. Quant à nous,
11:41on se retrouve très prochainement pour un numéro de l'Effet Patrimoine. À très bientôt.