Dans le viseur de Bastien Baron, Conseil en gestion de patrimoine et Fondateur de Justae Gestion Privée cette semaine, le capital investissement, classe d’actifs en plein essor, conseillée à de nombreux épargnants grâce aux performances affichées ces derniers temps. Mais comme tout investissement comporte des risques, et qu’il n’y a pas de rendement sans risque, on les analyse dans L’oeil du CGP.
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00:00 Et nous enchaînons avec la dernière partie de l'émission, l'œil du CGP.
00:07 Nous avons le plaisir de retrouver en plateau Bastien Baron, conseiller en gestion de patrimoine
00:10 et fondateur de Juste-A, gestion privée.
00:12 Bonjour Bastien Baron.
00:13 Bonjour Nicolas.
00:14 Bienvenue sur le plateau, dans votre viseur, dans l'œil du CGP cette semaine, le Private
00:18 Equity, une classe d'actifs en plein essor, conseillé à beaucoup d'épargnants, recommandé
00:23 par beaucoup de professionnels de l'investissement, en lien notamment avec les performances à
00:29 ficher par la classe d'actifs sur les dernières années.
00:32 Mais on va revenir avec vous aujourd'hui sur les risques, puisque qui dit rendement
00:36 dit risque, et à un moment il faut peut-être s'en rappeler aussi.
00:38 Exactement, c'est vrai que c'est une classe d'actifs en plein essor.
00:41 On voulait faire un petit pendant avec la partie cotée.
00:43 C'est vrai que chez Juste-A, ce que l'on fait c'est qu'on crée des allocations aussi
00:47 sur la partie non cotée.
00:48 Dans la partie cotée, on a un petit peu l'habitude, souvent c'est sur un contrat d'assurance-vie,
00:52 vous allez retrouver une partie de fonds euros, monétaires, obligataires, potentiellement
00:57 aussi des produits structurés, fonds alternatifs, une partie d'actions, avec souvent des sous-segments
01:02 en fonction de la zone géographique, sectoriel, etc.
01:05 Sur la partie non cotée, on peut faire à peu près la même chose, c'est-à-dire qu'on
01:08 va retrouver aussi des investissements sur tout ce qui va être infrastructure non cotée,
01:12 immobilier, on va retrouver aussi la partie dette privée, et enfin la partie private
01:16 equity, dont on va pouvoir parler un peu plus longuement.
01:18 Et même chose avec différents sous-segments qui vont être en fonction de la zone géographique,
01:23 du secteur, dans la santé, la tech, etc., en fonction de quand est-ce qu'on rentre
01:28 dans le capital de l'entreprise, c'est-à-dire peut-être en venture au tout début, peut-être
01:32 en growth un peu plus tard, etc.
01:34 Et là, on pourrait se dire finalement le job est le même, c'est la sélection de
01:38 fonds pour le conseil.
01:39 Complètement, bien sûr.
01:40 Et donc, il y a des choses qui se ressemblent, c'est-à-dire entre le coté et le non coté,
01:45 c'est-à-dire est-ce que l'équipe de gestion est là depuis un certain temps ?
01:48 Quelle confiance on a dans la personne qui va sélectionner les entreprises, par exemple.
01:51 En grande partie, c'est ça.
01:53 Donc, c'est la stabilité de l'équipe.
01:54 Est-ce qu'il y a une dispersion dans les performances passées ? On en parlait.
01:58 Est-ce qu'il n'y a pas une société qui a fait 90 % de la perf et finalement, l'équipe
02:02 de gestion s'est un petit peu plantée sur tout le reste ? Donc, ça, on regarde.
02:05 C'est pareil sur la partie coté.
02:06 Et ça, on peut le voir en tant que conseil en gestion de patrimoine ?
02:08 Oui, tout à fait.
02:09 On a accès à ces informations quand on voit l'historique du fonds complètement.
02:12 Exactement.
02:13 Après, on peut demander à rentrer dans une data room aussi sur les nouveaux fonds qui
02:16 se créent.
02:17 On signe un NDA pour pouvoir accéder à tout ça et on n'a pas le droit, évidemment,
02:22 après de…
02:23 Avec une différence quand même avec les marchés cotés, c'est que les marchés cotés
02:26 affichent une valorisation en continu des actifs, ce qui n'est pas forcément le cas
02:29 quand on investit dans des entreprises non cotées, justement.
02:32 Donc, comment est-ce qu'on détermine l'évolution de valorisation de l'actif dans lequel le
02:36 fonds a investi ?
02:37 Très bonne question.
02:38 En fait, il y a deux choses.
02:39 On va schématiser, mais il y a deux choses qui vont valoriser l'actif.
02:42 Il y a d'une part, souvent, on parle de l'EBITDA.
02:45 L'EBITDA, en fait, c'est quoi ?
02:46 C'est le bénéfice d'une société avant de retrancher les intérêts, l'impôt sur
02:52 les sociétés et toutes les écritures comptables comme les provisions, les dotations aux amortissements,
02:57 etc.
02:58 D'accord.
02:59 Ça, on peut le regarder année après année, effectivement.
03:01 Et ensuite, il y a un multiple.
03:02 C'est-à-dire que sur un secteur donné, normalement, une société va se revendre ou
03:06 se valoriser, par exemple, on va dire 7 ou 8 fois l'EBITDA.
03:10 D'accord.
03:11 Et ça, chaque secteur a son multiple.
03:12 Et donc ça, c'est d'ailleurs un argument de ceux qui sont convaincus par la classe
03:16 d'actifs Capital Investissement.
03:17 C'est-à-dire qu'au moins, il n'y a que ça qui fait bouger la valeur de l'entreprise
03:21 et pas d'éventuelles convictions d'investisseurs.
03:24 Est-ce que ça en fait une classe d'actifs plus fiable pour un nouvel investisseur aujourd'hui
03:27 en 2023 ?
03:28 En fait, pas forcément.
03:29 Il faut regarder un petit peu ce qui s'est passé sur les 10-15 dernières années où
03:32 c'est vrai qu'on voit qu'il y a eu des performances remarquables qui ont été réalisées.
03:35 Donc, il y a un ranking qui existe pour classer un petit peu les fonds.
03:38 Souvent, on parle du premier quartil.
03:40 Donc, il y a 25% les meilleurs de la catégorie.
03:42 Mais ce qui se passe, c'est que comment a été réalisée la valorisation ?
03:46 Je schématise.
03:48 Si l'équipe de gestion est rentrée quand il y avait un EBITDA de 100 et quand elle
03:52 ressort quelques années après sur un EBITDA qui vaut 200, c'est-à-dire la croissance
03:55 organique, elle a aidé l'entreprise à se développer et finalement, elle a fait x2
03:59 sur la valorisation.
04:00 Si par contre de l'autre côté, il y a une même équipe de gestion qui a acheté une
04:04 société avec un EBITDA de 100, le multiple à l'époque était de 8 par exemple, mais
04:09 que quelques années après, parce que l'argent coûte moins cher, parce qu'il y a une
04:12 consolidation du marché, le multiple passe à 16, finalement, elle aura fait x2 aussi.
04:17 Mais sur la même valorisation.
04:19 D'accord.
04:20 Elle aura fait x2 aussi.
04:21 Alors que finalement, en fait, l'EBITDA n'aura pas bougé.
04:22 Donc, il n'y aura pas eu de croissance organique.
04:24 Et après, c'est un choix à faire.
04:25 Est-ce que vous préférez investir sur une société qui a bénéficié, qui a développé
04:28 l'entreprise en l'accompagnant, en développant son chiffre d'affaires, ses bénéfices,
04:32 etc. ou une société qui a pu bénéficier d'un événement de marché, notamment, on
04:37 l'a vu, la baisse des taux, etc.
04:38 On s'est dit finalement, je suis prêt à payer plus cher une entreprise parce que
04:42 ça me coûte moins cher de l'acheter en dette.
04:44 Bien sûr.
04:45 Donc, tout ça, en fait, c'est intéressant.
04:48 Donc, à garder en tête, notamment, l'exemple que vous venez de donner dans un contexte
04:51 de hausse des taux, pour le coup, et non plus de baisse des taux, à voir effectivement
04:54 si les prochaines années se comporteront exactement de la même manière, avec peut-être
04:58 autant de facilité, sur la classe d'actifs.
05:02 Toujours est-il que, pour conclure cette interview, Bastien Marron, on peut se dire que n'investissez
05:06 que dans ce que vous comprenez, mine de rien.
05:08 C'est ce qu'il faut comprendre, finalement.
05:09 Je pense qu'il faut être surtout bien accompagné pour comprendre dans quoi on investit et
05:13 aussi anticiper ce qui pourrait se passer dans le futur.
05:15 Donc, c'est là qu'est important.
05:17 Merci beaucoup, Bastien Marron, conseiller en gestion de patrimoine et fondateur de
05:20 Juste A.A.
05:21 Gestion privée, merci.
05:22 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite sur Bsmart.
05:23 [Musique]