• il y a 2 mois
Gestion des déchets, les pneus et le rejet de particules de plastique, écoconduite, transition vers l’électrique et respect du pouvoir d’achat... Ce sont les défis qui attendent l’industrie automobile et auxquels Christophe Rollet, directeur général monde de Point S, souhaite répondre. Il en parle dans son livre “Rouler sans stress” et dans Prêt pour l'impact.

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00:00Prêt pour l'impact ? C'est la question que je pose chaque semaine à un ou une chef d'entreprise, à une personnalité qui compte dans l'économie française.
00:13Bonjour Christophe Rollet.
00:14Bonjour Éric.
00:15Bienvenue, ravi de vous accueillir. Vous êtes le directeur général du groupe Point S depuis 2001 au cœur des enjeux de mobilité, de décarbonation
00:23et vous publiez aux éditions Descartes et compagnie. Laissez-nous rouler sans stress.
00:28Évidemment, on va y revenir sur ce livre. Peut-être quelques mots sur Point S pour démarrer réseau mondial présent dans combien de pays ?
00:3752 exactement, dont la France puisque l'origine est française. On est né il y a maintenant 54 ans, confondé par 50 négociants en pneus à l'époque
00:47qui ont souhaité donner une image commune à leur identité visuelle et d'où le nom de Point S qui veut dire point comme point de vente
00:54et S comme service, sourire et savoir-faire. On s'est développé en France et depuis les années 90, on a commencé à se développer à l'international
01:04sous la forme de master franchise ou de licence de marque selon le cas des pays en question. On a vite progressé, on a structuré avec des équipes
01:11et aujourd'hui, on est présent dans plus de 6500 points de vente dans le monde, tous à l'Effigie Point S, indépendant comme nous le sommes
01:17parce qu'on est une enseigne indépendante également, mais la marque reste bien sûr française.
01:21Même lyonnaise, même si vous n'avez pas vécu en Lyonnaise ?
01:24Absolument, notre siège mondial est à Lyon, effectivement en province. On est parti de Boulogne-sur-Mer, on est venu à Rungis, puis à Goussainville
01:31puis maintenant on est sur Lyon depuis une douzaine d'années et c'est vrai qu'on a su créer une identité pour une coopérative
01:38parce qu'en fait Point S est une coopérative à la base, les actionnaires du groupe sont les adhérents, ceux qui la composent également
01:44et cette enseigne a su se développer dans le monde avec un nom, et ça c'est une vraie chance, qui se dit dans toutes les langues.
01:49Qui se dit dans pas mal de langues et notamment dans tous les pays anglophones.
01:53Je vais donner quelques chiffres clés alors qu'ils datent de fin 2023, chiffre d'affaires 4,8 milliards dans le monde,
01:59vous disiez 6500 à date, c'était 6190, plus de 31 000 collaborateurs, 22 millions, si je lis bien, de pneus vendus.
02:09Est-ce que, vous l'avez dit, on est à 6500 points de vente, ça veut dire que la croissance est régulière, elle continue après année après ?
02:16Oui, le premier objectif c'est d'arriver stratégiquement dans 3 pays nouveaux chaque année, avec un objectif, je ne vais pas dire final,
02:22mais de 100 pays avec 10 000 points de vente et j'ai plaisir à dire qu'il s'ouvre tous les jours au moins un point de vente, sinon 2 Point S par jour dans le monde.
02:30Donc ça c'est une vraie satisfaction pour une enseigne indépendante, avec les objectifs également d'avoir une part de marché de 5% dans les pays où nous arrivons.
02:38Car l'idée n'est pas forcément d'avoir quelques points de vente dans un pays important, mais bien d'avoir un réseau structuré, mature,
02:44avec une entité visuelle Point S bien entendu, et un fonctionnement qui se rapproche du fonctionnement en France,
02:49sous forme de coopérative, avec une proximité avec nos clients, c'est ce qui fait je pense la marque Point S à aujourd'hui.
02:55Prêt pour l'impact, c'est le nom de cette rubrique, qu'est-ce que vous répondez à la question ? Vous êtes prêt pour l'impact ?
03:01Oui, on a déjà eu beaucoup d'impact dans notre histoire, et aujourd'hui avec les nouvelles technologies sur les véhicules embarqués,
03:07avec l'aspect environnemental bien sûr lié de près au garage, parce que bien sûr on est considéré parfois à tort comme un polluant,
03:14alors qu'aujourd'hui Point S et d'autres confrères ont contribué à la mise en place de filières qui permettent de récupérer et d'éliminer les principaux déchets
03:22qu'un garage produit, à savoir les pneumatiques bien sûr, l'huile et également la ferraille, et aujourd'hui le système est organisé,
03:28on ne trouve plus ou quasiment plus dans la nature aujourd'hui en France, c'est vrai, de produits en déchets qui polluent.
03:35Ça on y reviendra, mais je voudrais commencer sur la base qui est le pneu, et déjà cette idée de pneu vert, alors ça sonne comme un oxymore,
03:43comme une contradiction, c'est quoi un pneu vert, ça existe ?
03:45Non pas forcément, parce qu'aujourd'hui un pneu consomme de l'énergie, a forcément une usure, et nous on a un rôle de préconisation pour adapter le meilleur pneu,
03:57la meilleure marque, à un type de véhicule, à un type de conducteur également, et donc en fonction de ses appétences et de ses kilomètres annuels parcourus,
04:07on lui préconise la marque qui s'usera le moins rapidement possible et qui polluera le moins possible également.
04:13Est-ce qu'il y a des recherches, des innovations pour sortir d'une matière première, pétro-sourcée on va dire ?
04:24Pas beaucoup pour l'instant, il y a quelques prototypes par certaines grandes marques mondiales, mais qui échouent à aujourd'hui et qui ne sont loin de la consommation globale et mondiale qui est la nôtre à aujourd'hui.
04:37Donc c'est des prototypes encore une fois, mais le pneu vert pour l'instant n'existe pas réellement.
04:42Alors on va lister un certain nombre de conseils que d'ailleurs vous donnez dans votre livre, laissez-nous rouler sans stress.
04:52Alors je commence par la pression des pneus, j'y ai pensé ce matin en venant faire l'émission, j'ai vérifié la pression des pneus de ma voiture,
05:00avec ce chiffre qu'on a trouvé source Union Européenne, la sous-pression des pneus responsable de plus de 20 millions de litres de carburant brûlés inutilement.
05:09Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est déjà une piste de progrès toute bête et évidemment c'est ce que vous faites systématiquement dans vos garages ?
05:18Oui complètement et c'est quelque chose que le consommateur ne sait pas forcément, mais rouler avec un pneu sous-gonflé, il consomme beaucoup plus de carburant
05:25et use également beaucoup plus le pneumatique plus rapidement, sa bande de roulement frottant plus sur le bitume, il va l'user plus rapidement.
05:32Donc à la fois pour l'aspect environnemental et pour l'aspect pouvoir d'achat, ce n'est pas un bon schéma, donc on préconise nous le bon gonflage selon le type de véhicule bien entendu.
05:40L'éco-conduite, ça veut dire quoi l'éco-conduite ?
05:43Alors c'est un vrai sujet, j'en parle d'ailleurs dans mon livre, c'est une solution pour la suite.
05:48C'est-à-dire qu'on a souvent en opposition l'écologie et l'économie par rapport au pouvoir d'achat et l'éco-conduite pourrait être récompensée je pense.
05:55Aujourd'hui les véhicules ont une électronique embarquée qui permet de savoir la consommation que vous faites, si elle est écologique, environnementale ou peu ou pas du tout selon les cas
06:03et on pourrait donner un bonus qui pourrait se transformer en points ou éventuellement sur des remises ou peut-être un taux de TVA réduit sur l'entretien de son véhicule
06:12aux bons utilisateurs avec une démarche environnementale sur leur véhicule en termes de conduite.
06:17Est-ce que ça, par exemple, j'imagine si vous écrivez ça, c'est que vous devez y réfléchir, ça supposerait pour un groupe comme Point S un partenariat avec des marques automobiles ?
06:27Vous pourriez faire partie d'une logique de gratification de l'éco-conduite ?
06:31Absolument, on soulève beaucoup et souvent avec les constructeurs une possibilité de rapprochement en termes d'impact par rapport à l'environnement.
06:40Pour l'instant, on sent beaucoup de succès, il faut le reconnaître, il y a deux mondes dans l'automobile, le monde de la construction et le monde de la réparation
06:46et on aimerait bien que les deux se rapprochent un petit peu également et puis il y a les pouvoirs publics, bien entendu, sur lesquels on souhaiterait les sensibiliser davantage.
06:53On peut parler de la loi montagne également qui a fait beaucoup de bruit mais pour finalement pas grand-chose puisque le décret, même s'il est applicable, il n'est pas suivi et contrôlé
07:02et donc les gens n'utilisent peu encore.
07:05Ça veut dire que vous n'envoyez très peu l'effet de cette loi montagne qui oblige à adapter ses pneus, évidemment l'hiver, notamment dans les régions les plus concernées, c'est ça ?
07:18Il y a trois ans, quand elle a été lancée, on a eu un vrai impact, il y a beaucoup de consommateurs qui sont nus pour faire changer leurs pneus dans des régions hiver
07:25et puis depuis, ça s'est dilué mais le consommateur en France et latin, j'ai envie de dire, quand vous ne l'obligez pas, il ne fait pas et ce qui est normal aussi.
07:32S'il n'y a pas de sanctions, il ne bouge pas ?
07:34Malheureusement, je pense qu'il va falloir attendre un événement météorologique gravissime qui bloque des gens une nuit, peut-être même plusieurs nuits dans leur véhicule,
07:42voire des accidents, ce que je ne souhaite bien sûr pas, pour que les pouvoirs publics prennent conscience qu'il faille appliquer ce décret de façon nécessaire et obligée
07:50à chaque pré-hiver pour qu'on ait une sécurité maximum auprès des automobilistes.
07:55Est-ce que quand on roule en hybride ou en voiture électrique, il y a d'une certaine façon une incitation à l'éco-conduite ou une conduite différente à prendre ?
08:09Oui absolument, surtout en hybride qui est un peu l'effet montant aujourd'hui dans le parc auto en France, alors que l'électrique a du mal à percer, on y reviendra peut-être.
08:19La consommation est aussi due au poids du véhicule. Les véhicules ont pris du poids ces dernières années, les nouveaux véhicules qui sortent,
08:26et alors maintenant avec les véhicules électriques et les batteries embarquées, bien évidemment ils sont consommateurs, c'est toujours le même impact sur l'écologie et l'environnement.
08:33On veut faire de l'électrique pour avoir moins d'impact, ce qui est très bien, c'est vrai, sauf que le véhicule qui pèse parfois une fois et demie son poids d'origine a un impact
08:44et forcément on va user plus les pneus par exemple, également, du carburant également.
08:49Ça veut dire qu'il faut des pneus spécifiques quand on, par exemple, moi je pense que ce n'est pas très logique d'avoir un SUV électrique,
08:55mais je pense que ça devrait être réservé aux plus petites voitures, mais bon, ça existe, il faut avoir des pneus spécifiques quand on a une voiture très lourde ?
09:02Oui, sur des voitures très lourdes, des SUV notamment, il y a des pneus que les manufacturiers sont en train de créer de façon à argumenter le poids du véhicule par rapport à la qualité du pneumatique.
09:13Après, encore une fois, il y a des effets de deux modes, comme le pneu 4 saisons également, sur lequel nous on est plutôt réfractaires,
09:21parce qu'on pousse l'automobiliste à avoir un seul pneu alors qu'en fait il va l'user plus rapidement sur route sèche et il sera moins utile qu'un pneu hiver sur route enneigée.
09:29La longévité des pneus, est-ce que ça a beaucoup progressé ? Est-ce que c'est encore un facteur de progrès ?
09:36Parce qu'évidemment, plus ils durent longtemps, alors c'est peut-être pas une bonne nouvelle pour vous, mais c'est une bonne nouvelle pour la planète.
09:42Oui, absolument. Il y a des efforts qui sont faits par les fabricants, au final, peu de résultats.
09:47Le parc roulant vieillit en France, notamment, en Europe également, et les gens consomment de plus en plus de pneumatiques également.
09:55L'arrivée des véhicules électriques va accélérer ce mouvement, on aura encore plus de consommation de pneus, c'est le produit qui va s'user le plus rapidement sur un véhicule électrique,
10:05donc on est loin d'un pneu écologique, encore une fois, qui rattache quand même le véhicule à la route.
10:10C'est dans l'esprit, ou dans l'état d'esprit de conscience, notamment du consommateur, de l'automobiliste, où le pneu a évolué,
10:16c'est plus seulement un rond noir qui pollue et qui sent pas très bon, c'est aussi un élément de sécurité, de confort également, pour son véhicule et ceux qu'il transporte également.
10:25Laissez-nous rouler sans stress, c'est ce que vous disent vos clients ?
10:28Oui, déjà, ils viennent chez nous avec une rassurance de proximité déjà, puisqu'on est lancé à une proche, on a en France 665 points de vente,
10:34donc on essaie d'être au plus proche physiquement de nos clients, particuliers et professionnels, puisqu'on a beaucoup de clients professionnels également,
10:42et puis de leur rendre un service adapté. Pour changer des pneumatiques, il faut questionner le client, toucher la bande de roulement de son pneumatique,
10:50savoir combien de kilomètres il parcourt par an, quel type de route il emprunte, pour lui donner la bonne information.
10:56Je vais être très honnête avec vous, moi je ne regarde que le prix. Pourquoi c'est une erreur ?
11:00Le prix c'est comme une paire de chaussures, si vous achetez que par rapport au prix, elle vous durera moins longtemps, et elle vous lie aussi à la route quelque part,
11:07donc il faut quand même une chose bien adaptée pour des véhicules de plus en plus technologiques, de plus en plus lourds, on l'a dit il y a quelques minutes,
11:14et il faut adapter son type de pneus, de choses, par rapport à son véhicule, à son type de conduite également.
11:22Il y a des produits, on vend par exemple un pneu.s, qui permet d'avoir le bon rapport entre le prix et la qualité,
11:28mais privilégier quand même la qualité, parce que c'est aussi un élément de sécurité, le pneu, c'est ce qui relie le véhicule à la route,
11:34donc c'est un élément sécuritaire, donc on ne badine pas avec la sécurité.
11:37Un extrait de votre livre, on choisit toujours une citation dans cette rubrique, Prêt pour l'impact,
11:42il y a un fossé entre la vision fantasmée du tout vélo et le besoin impérieux d'une majorité de Français de continuer à se déplacer en voiture.
11:51Pourquoi opposer ces usages ? Voilà ce que vous écrivez dans votre livre. Vous en avez marre de l'auto-bashing ?
11:57Oui complètement, l'automobile a été mis un peu de côté, et trop, parce que ça reste premièrement une des plus belles inventions de l'homme à aujourd'hui,
12:06elle permet de transporter les personnes, des marchandises également, et deux, je pense qu'on est allé trop loin dans la démarche.
12:12Bien sûr qu'il y avait des efforts à faire, je pense qu'ils ont été faits, il en reste encore quelques-uns à faire,
12:17mais, et c'est une des solutions que je propose dans le livre également, l'addition de différents modes d'utilisation de la voiture,
12:24pour se transporter à une gare TER par exemple, pour ensuite prendre un transport en commun, et puis finir son trajet jusqu'à son travail en véhicule vélo ou trottinette électrique,
12:33c'est une des solutions qu'on propose, d'ailleurs, dans beaucoup de nos centres, on vend des trottinettes électriques et des vélos électriques,
12:39on les loue même dans certains points de vente, pour aider le consommateur à avoir cette démarche environnementale qui conjugue et non pas sépare
12:46les différents modes d'utilisation d'un véhicule qui soit à deux ou à quatre roues.
12:50Est-ce que vous faites partie de celles et ceux qui disent que l'interdiction de la vente des voitures thermiques neuves par l'Europe en 2035,
12:58c'est trop rapide, trop général, vous voyez ce que je veux dire, trop brutal ?
13:04Oui, complètement, c'est non seulement trop rapide, mais ce n'est pas adapté aux consommateurs d'aujourd'hui.
13:08Il y a quelques communes en France, des grosses agglomérations, Lyon en fait partie, qui, vous l'avez entendu, suppriment les critères 3 dans les centres-villes.
13:17Qui utilise un véhicule à critère 3 ? Principalement des gens qui ont un faible pouvoir d'achat.
13:22Or, ils ont besoin de leur véhicule pour se déplacer, pour aller travailler, pour ramener leurs enfants à l'école le matin.
13:27Oui, mais alors comment ? Il faut être plus incitatif que coercitif, c'est ça ?
13:33Absolument. Nous, on préconise d'avoir des aides, des soutiens, des bonus, pourquoi pas, j'en parlais tout à l'heure, sur l'équipement, sur l'entretien d'un véhicule,
13:42même critères 3 ou 4, qui permettent la transformation de ce véhicule pour des normes environnementales légitimes, mais qui aident le consommateur à pouvoir se les payer.
13:50C'est comme l'idée de dire on achète un véhicule neuf électrique pour tout le monde, c'est bien, mais il coûte 20, 25, 30% plus cher qu'un véhicule thermique.
13:58Donc les 10 ans qui nous séparent de 2035 vont durer, à mon sens, un peu plus longtemps.
14:03Est-ce que les véhicules thermiques, il y a les pneus, mais pas que ça, ça va vous donner moins de travail en termes d'entretien et de réparation ?
14:12C'est tout à fait le cas. C'est une vraie question. On dit couramment qu'il y a à peu près 40% de pièces en moins sur un véhicule électrique que sur un véhicule thermique.
14:21Donc une enseigne comme la mienne se réadapte, se réinvente également. Sur d'autres services, on s'est lancé par exemple sur le vitrage, on répare, on change des pare-brises,
14:30sur l'écomobilité, je parlais tout à l'heure de vélos, de trottinettes, de scooters électriques également. Je fais une parenthèse, l'internationalisation de notre enseigne nous permet justement d'anticiper ces phénomènes.
14:41On est par exemple très présent en Chine et en Asie et on sait en général, il se passe des événements 5-6 ans en amont un peu en Asie, qui arrivent ensuite en France, ça nous a permis d'anticiper cette démarche.
14:51Et puis on s'est lancé récemment sur la vente de véhicules neufs également à zéro kilomètre, qui nous permet à la fois de vendre un véhicule zéro kilomètre à un consommateur, de lui faire la reprise de son véhicule, le financement et la réparation bien entendu.
15:03– Vous vendez des diesels encore ? – Bien sûr, on vend encore des diesels.
15:06– Il y a une demande forte ? – Il y a encore une demande forte, c'est plus de la moitié du parc encore aujourd'hui. Donc la fin du diesel, ce n'est pas encore pour demain.
15:13Et encore une fois, il faut assimiler l'environnement avec le pouvoir d'achat et parfois, ce n'est pas toujours complémentaire.
15:18– Alors, dans cette interview long format, il y a une rubrique, la question posée par l'invité de la semaine précédente, c'était Julien Tchernia, le co-fondateur et président d'Equateur.
15:30On écoute sa question.
15:33– Ravi de pouvoir vous poser une question.
15:35Moi, point S, je suis allé beaucoup quand j'avais des voitures.
15:39J'ai cherché sur Internet toutes les mesures RSE que point S prenait et je n'ai malheureusement rien trouvé.
15:46Or, vous êtes une industrie qui récupère énormément de déchets, comme les pneus, comme de l'huile.
15:51Et donc ma question, c'est simplement, qu'est-ce que vous faites de ces déchets ?
15:54Comment vous en minimisez l'impact environnemental ?
15:59– Alors, je vais vous laisser répondre à la question générale, comment vous minimisez l'impact.
16:03Vous l'avez un peu évoqué tout à l'heure, mais je retiens la première partie de la question de Julien Tchernia.
16:10En tout cas, il ne l'a pas trouvé, pas de communication sur ses actions de recyclage. Pourquoi ?
16:15– Alors, on en a pourtant, on ne les fait peut-être pas assez montrer.
16:18Dans nos points de vente, tout d'abord, point S est une enseigne de proximité.
16:21Dans nos points de vente, vous trouvez des affichages qui rassurent le consommateur
16:25sur la récupération et l'élimination de tous les déchets
16:27qu'il nous amène dans notre centre avec son véhicule.
16:30Donc, on va peut-être prendre la question comme un point et améliorer notre communication dessus.
16:36Mais plutôt que de le dire, on le fait plutôt bien.
16:38Je le disais tout à l'heure, on a participé activement à la récupération avec des filières organisées
16:44et l'élimination de la quasi-totalité des déchets.
16:47– Alors, de quels déchets on parle ?
16:48– Alors, bien sûr, encore une fois, du pneumatique.
16:50– Oui, alors, il y a une filière de recyclage des pneus.
16:53– Absolument. Soit en France, soit parfois à l'étranger également,
16:56qui permettent de recycler dans des fonderies, par exemple,
17:00sur des routes également, pour refaire ou pour stabiliser certaines routes également,
17:04pour faire du gazon synthétique.
17:06Bref, il y a tout un tas de solutions qui permettent de récupérer
17:09la quasi-totalité des éléments.
17:11– Je lisais chaque année, plus de 500 000 tonnes de pneus usagés qui sont recyclés.
17:15C'est quoi ? C'est 80, 90%, 95% des pneus ?
17:18– Oui, on a plus de 90% des pneus aujourd'hui qui sont recyclés.
17:22Pneus touristes, mais également poids lourds, agricoles, etc.
17:26Donc, c'est une vraie filière organisée avec quelques sociétés parallèles
17:30qui sont en relation avec les pouvoirs publics
17:33et qui ont organisé une collecte du pneumatique,
17:36mais aussi de la ferraille ou de l'huile usagée également.
17:39– Ça vous rapporte de l'argent ou ça ne vous en coûte pas ?
17:42Est-ce que vous voulez vendre ces pneus usagés à la filière ?
17:45– Non, ça ne nous en rapporte plus depuis très longtemps.
17:47À une époque, c'était le cas, mais elle est bien lointaine.
17:49C'est à l'époque où on vendait des pneus encore d'occasion.
17:51Elle est bien révolue aujourd'hui.
17:52Et puis, pour elle, c'est une enseigne de renom,
17:54donc on ne se permettrait pas de le faire et on ne le fera pas.
17:56Par contre, le consommateur, et ça c'est la législation
18:00et la Commission européenne qui l'a décidé,
18:02cotise quelque part dans l'achat d'un produit neuf
18:05pour l'élimination et la récupération de ce même produit
18:07quand il arrive en déchet.
18:09Et comme pour les frigidaires et autres,
18:11c'est le même système qui est en place aujourd'hui.
18:13C'est pour ça qu'on a mis sur nos factures un montant décalé
18:16qui permet bien au consommateur de contrôler, de vérifier.
18:19Donc vous voyez, même si on ne le fait pas bien apparaître,
18:20on le fait voir quand même quand il paye en tout cas,
18:22qu'on a une démarche RSE et qu'il y contribue également.
18:25– Alors, il y a le recyclage des pneus.
18:27Qu'est-ce qu'il y a d'autre comme déchets naturels, quotidiens
18:32que vous recyclez ? Est-ce que les filières sont matures ?
18:36– Oui, elles sont carrément matures aujourd'hui,
18:38ce qui transforme un peu l'image du garage négatif
18:40qu'on avait il y a 20 ou 30 ans.
18:42Il y a la ferraille, plaquettes, disques, amortisseurs, etc.,
18:46échappements, on en change encore un petit peu.
18:48Et puis il y a l'huile usagée également,
18:50qui arrive également avec des filières à être totalement récupérées,
18:53éliminées et dans des normes environnementales respectueuses,
18:56encore une fois de l'environnement.
18:57– Si on parle des déchets ou de la pollution liée notamment aux pneus,
19:04il y a une question qui est quand même importante,
19:07qui est la question des micro-plastiques, les micro-plastiques perdus.
19:10On peut peut-être expliquer ce qui se passe,
19:12c'est-à-dire que quand un pneu roule, naturellement il laisse sur la route
19:18et donc dans notre environnement des micro-plastiques, c'est ça ?
19:20– Oui, complètement.
19:21Alors c'est plus une solution de constructeur que de réparateur,
19:25puisque nous on a un impact très limité,
19:27puisqu'on n'est pas à l'origine de la construction d'un pneumatique.
19:30Et je pense justement que plutôt d'avoir des effets de communication,
19:34je reviens sur le pneu 4 saisons par exemple,
19:36les constructeurs devraient se pencher encore un peu plus
19:39sur cet aspect de déchets qui partent en particule dans l'environnement
19:43et qui reste quand même nocif pour l'environnement
19:46et la logique environnementale que tout le monde a.
19:49Ça ce n'est pas un problème qui est réglé aujourd'hui,
19:51il y a des améliorations,
19:52il y a des RSE qui sont partagées également entre fabricants,
19:55qui leur permettra je pense, mais ce n'est pas encore le cas aujourd'hui,
19:58d'avoir une élimination totale et des risques très limités.
20:02Mais on est encore dans une phase d'appréhension,
20:04et pas totalement révolue,
20:06de l'apprentissage d'un pneumatique qui reste un produit consommable
20:10et qui s'use et qui forcément quand on use quelque chose,
20:13il y a des particules qui restent dans l'atmosphère.
20:15Alors là aussi ce n'est pas de votre faute,
20:17c'est du fait des constructeurs,
20:18mais vous disiez tout à l'heure que le pneu décarboné,
20:22ça n'existe quasiment pas aujourd'hui.
20:25Est-ce que vous, avec ce livre,
20:27vous avez une sorte de poste d'observation du secteur
20:32qui est vraiment très intéressant ?
20:34Ça veut dire quoi ?
20:35Ça veut dire qu'ils ne dépensent pas assez d'argent en recherche et développement ?
20:37Ça veut dire que tout simplement il n'y a pas vraiment de solution viable ?
20:42Je pense que c'est plutôt la deuxième solution.
20:43Il n'y a pas beaucoup de produits qui sont dégradables
20:46et qui se dégradent comme on le souhaiterait.
20:48Nous on pousse quand même, encore une fois en tant que réparateur,
20:51on arrive après la chaîne de fabrication d'un pneu,
20:54à limiter l'usure d'un pneumatique,
20:57parce que finalement, comme beaucoup de produits,
20:59moins vous l'usez, moins vous le remplacez,
21:01et plus vous êtes contributeur à l'aspect environnemental
21:05qui est dans l'esprit de tout le monde.
21:06Donc le fait de venir dans un point S
21:08va permettre à un consommateur d'être assuré
21:11ou au contraire d'avoir à changer ses pneumatiques,
21:14parce qu'il y a aussi un niveau minimum,
21:15ces 0,7 mm de la bande de roulement,
21:18qui ne doivent pas être dépassés en moins.
21:19Donc on conseille parfois de changer, parfois de garder,
21:24et je pense que c'est un vrai conseil de professionnel,
21:26et je pense qu'une enseigne mature aujourd'hui,
21:28quel que soit son mode de distribution et le produit qu'elle vend,
21:30doit avoir cette démarche professionnelle
21:32qui joue aussi sur l'environnement au final,
21:34alors que nous ne sommes qu'un contributeur modeste,
21:36puisqu'encore une fois, nous ne sommes pas à l'origine
21:38à la fabrication du produit.
21:39J'ai lu qu'il y avait des recherches sur le pissenlirus.
21:43Ça m'a fait rire, je ne peux pas ne pas poser la question,
21:45je ne sais pas où ça va nous mener le pissenlirus.
21:47Je ne sais pas s'il vient de Tchernobyl ou d'ailleurs,
21:49mais en tout cas, il y a beaucoup d'efforts qui sont faits par les fabricants.
21:52Encore une fois, pour l'instant, il n'y a pas beaucoup de solutions à trouver.
21:56La source du caoutchouc, pour l'instant, a peut-être d'autres dérivés
22:00qui sont en recherche et en développement chez beaucoup de fabricants.
22:03Pour l'instant, la solution globale et générale, contrairement au carburant,
22:07puisque l'éthanol sont des solutions qui peuvent venir et compléter,
22:12pas compenser, mais compléter l'électrique,
22:14ça avance un peu moins vite côté pneumatique qu'il y a aujourd'hui.
22:18Autre action pour décarboner nos mobilités, les pièces de réemploi.
22:23Je crois que c'est une obligation depuis un peu plus de cinq ans.
22:26On en est où, déjà, si on peut faire un bilan d'étape ?
22:29Alors, la Commission européenne a souhaité qu'on puisse proposer à l'automobiliste
22:34des pièces qui ne soient pas des pièces neuves, mais comme neuves
22:37et qui soient réadaptées en fonction de leur véhicule et du produit qu'ils recherchent.
22:42Aujourd'hui, on a des appels d'oeuvre des ministères, des pouvoirs publics
22:46qui nous obligent à y répondre. Ça, c'est un premier point.
22:48Et deuxièmement, nous, dans nos ateliers,
22:50même si Poesse est une enseigne premium qui essaye de vendre des produits de marque et de qualité,
22:55on a aujourd'hui un système de réemploi de la pièce de rechange, de réparation,
23:00qui est optimum, je pense, là, pour le coup.
23:02On parlait de la fabrication neuve, mais le réemploi fonctionne et fonctionne bien en France.
23:07Il y a des filières qui se sont organisées, il y a des sociétés qui fonctionnent bien également
23:10et qui font qu'un produit remanufacturé a la quasi même qualité qu'un produit neuf,
23:15vendu 20 à 30 % moins cher, quand même.
23:17Ce sont d'autres fournisseurs ?
23:19Absolument, c'est deux filières différentes. Il y a le neuf et le...
23:23Il y a des anciens casseurs, que vous voyez, des vieilles casses pas très propres, etc.,
23:27qui se sont complètement réorganisés et se sont mis sur ce métier-là,
23:31qu'ils ont modernisé, formatisé également, et puis, surtout par rapport à l'environnement,
23:37ils essayent aussi de veiller à respecter l'environnement et perdre le minimum de produits
23:42entre la récupération et la remanufacture d'un produit usé.
23:45Ça pourrait être une filière de développement pour Poesse ?
23:48Absolument.
23:49De faire ce métier, finalement ?
23:50Alors, nous, on n'est pas trop dans la fabrication, la refabrication,
23:54mais pour les batteries électriques, par exemple, il y a un marché qui va s'ouvrir dans les années qui viennent.
23:58Aujourd'hui, il est encore naissant, donc trop peu présent,
24:01mais on y pense, on réfléchit chez Poesse à intervenir sur les batteries pour les changer.
24:06Ça, c'est déjà dans la formation de nos équipes en cours,
24:08mais également, pourquoi pas, les réparer et puis les moderniser s'il y a besoin également à terme.
24:14Ça, il y a un vrai marché qui va s'ouvrir, parce que même si l'électrique mettra peut-être un peu plus de 10 ans,
24:18il arrivera, ce ne sera peut-être pas le seul mode de carburant des véhicules de demain,
24:22mais il aura un poids et une présence très forte dans les années à venir.
24:24Avec, on parlait du poids des véhicules électriques et de l'incidence notamment sur les pneus,
24:33quand même, il y a des progrès sur le poids des batteries. Est-ce que vous le voyez, ça ?
24:36Oui, alors, ils sont en cours d'élaboration, c'est un peu tôt encore pour le voir,
24:40mais c'est un peu comme nos téléphones portables il y a 20 ans qui pesaient bien plus lourds qu'aujourd'hui.
24:45Je pense qu'on aura la même démarche.
24:47Et puis, il y a peut-être d'autres systèmes comme l'induction, par exemple.
24:50Pourquoi pas imaginer que demain, un véhicule rentre dans un atelier.s ou autre,
24:53et puis, par un système d'induction, puisse être rechargé en quelques secondes,
24:57parce qu'il y a aussi la durée d'autonomie, mais durée de recharge également d'une batterie.
25:01Aujourd'hui, on voit bien qu'on est dans une avancée, mais qui n'est pas totalement sécurisée à aujourd'hui et finalisée.
25:07Donc, ça fait partie des services que vos garages pourraient proposer, c'est ça ?
25:12Absolument. Je pense qu'on doit être un prestataire au sens large du terme.
25:15C'est pour ça que je parlais de différents métiers, produits, services que nous rendons à nos clients.
25:20On doit s'ouvrir. Et un client, on doit pouvoir lui rendre un service total pour son véhicule,
25:25chez nous, assurance, lavage, pourquoi pas, carrosserie, pourquoi pas.
25:29C'est des métiers qu'on n'a encore pas testés chez nous, mais qui pourraient arriver,
25:32comme on en fait d'autres, comme l'entretien, comme la réparation.
25:35Et puis, comme les batteries ou comme les ventes de voitures à zéro kilomètre ou l'écomobilité également.
25:41Merci beaucoup, Christophe Rollet. Vous publiez, je le rappelle,
25:45« Laissez-nous rouler » sans stress. C'est aux éditions Descartes et compagnie.
25:51À très bientôt sur Be Smart For Change. On passe tout de suite à notre rubrique « Start-up ».

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