• il y a 8 heures
La France est en crise profonde, politiquement, économiquement et socialement. Les gouvernements se succèdent sans pouvoir modifier une trajectoire de déclin se manifestant par une hausse de l’insécurité, un État en quasi-faillite et une économie en difficulté. Le plus inquiétant est l’absence de vision politique des partis traditionnels permettant d’entrevoir un avenir radieux. Patrice Huiban, saint-syrien et breveté de l'Ecole de Guerre, rompt avec ce pessimisme en analysant les causes et en proposant des solutions pragmatiques pour que la France redevienne une puissance prospère. Ces réflexions pour remédier aux maux de notre pays sont issues du projet élaboré pendant plusieurs années par une centaine de citoyens porté par son mouvement Nouvel essor français.

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Transcription
00:00Bonjour à tous. Notre Zoom aujourd'hui est avec Patrice Huibant. Bonjour Monsieur.
00:11Bonjour Monsieur.
00:12Patrice Huibant, vous êtes Saint-Syrien, breveté de l'école de guerre.
00:17Vous avez été officier dans l'armée de terre, haut fonctionnaire et cadre dans le secteur privé.
00:23Vous êtes aujourd'hui enseignant à Sciences Po, dans l'économie de la défense,
00:27et président du mouvement Nouvel essor français, dont vous publiez le manifeste que voilà,
00:34à retrouver, comme d'habitude, sur la boutique de TV Liberté, vers un nouvel essor français,
00:40un projet audacieux pour le pays. C'est chez VA Éditions.
00:45Alors, Patrice Huibant, vous dénoncez aujourd'hui l'incapacité des partis politiques
00:52à proposer des projets crédibles. Le vôtre, en tout cas, vous l'indiquez sur votre site internet,
00:58propulserait la France sur la voie d'un spectaculaire redressement national.
01:03Qu'est-ce qu'on a au nouvel essor français de plus que les autres partis ?
01:09Écoutez, il suffit de consulter les sites internet de ces dix partis politiques aujourd'hui en place.
01:14On est en médiocratie, c'est-à-dire que les partis politiques,
01:18qui devraient être des laboratoires d'idées qui se présentent aux élections,
01:21du fait du primal élection présidentielle en France par rapport aux autres démocraties,
01:24sont transformés petit à petit en écurie à égo, en écurie à individualité.
01:28Si on me permet l'expression, c'est un peu le concours de beauté permanent.
01:30On a des candidats putatifs pour l'élection majeure, l'élection présidentielle.
01:33Pour faire qui ? Enfin, pour faire quoi, pardon ?
01:35On n'en sait rien, sachant que gouverner la France, ça ne s'improvise pas.
01:37Une fois que vous êtes aux manettes, c'est le temps de l'action,
01:39ce n'est plus le temps de la réflexion.
01:40Vous êtes, si vous me permettez l'expression, scotché au siège,
01:43comme dans le Grand 8 d'une fête foraine.
01:45– Mais le primal égo, ce n'est pas justement ce que vous faites en créant un nouveau parti,
01:51plutôt que d'en rallier un, de rallier une structure déjà existante ?
01:55– Non, justement parce que les personnes qui sont engagées en cette démarche
01:59ont souvent milité dans des structures déjà existantes.
02:01On était déçus justement par le fait qu'on focalise la démarche sur les personnes
02:06et pas sur les idées.
02:07Et donc nous, on fait les choses dans l'ordre,
02:09si vous voulez, comme n'importe quelle organisation,
02:11notamment l'entreprise, on fait d'abord le produit politique
02:14et ensuite on fait le marketing, le réseau de distribution.
02:16On ne met pas les personnes en avant, on met le projet en avant
02:19et comme Jean Moulin, il y a 80 ans, mais sans risquer notre vie,
02:22donc on n'a pas beaucoup de mérite,
02:24on tire la manche de tous les mouvements compatibles,
02:26ceux qui ont la nation en partage,
02:27qui pensent qu'il n'y a pas de démocratie sans nation,
02:29pour leur soumettre ces idées et de manière à préparer, je dirais,
02:36le sursaut national qu'on appelle tous nos vœux.
02:39– Comment vous comptez vous imposer dans le jeu des partis aujourd'hui
02:43qui est assez fermé ?
02:45– Alors on le fait déjà, c'est-à-dire qu'on tire la manche
02:48des mouvements de gauche et de droite qui ont la nation en partage,
02:51qui, je répète, pensent qu'il n'y a pas de démocratie sans nation
02:53pour au moins deux raisons de bon sens.
02:55La démocratie, c'est la régime du débat, ça nécessite une langue commune
02:58et dans une société libre comme la nôtre,
03:00avec des individus qui ont des profits socio-économiques différents,
03:03avec des intérêts parfois opposés, pour faire en sorte que de temps en temps
03:07ils regardent ensemble dans la même direction,
03:09on n'a pas trouvé mieux que la nation et ses symboles,
03:11en l'occurrence en France, la marseillaise et le drapeau tricolore,
03:14pour faire en sorte qu'un chômeur pas qualifié et un trader
03:17regardent de temps en temps ensemble dans la même direction.
03:20– Mais vous vous situez plutôt à droite, à gauche de l'échiquier aujourd'hui ?
03:24Parce que vous invoquez la nation, la marseillaise,
03:27vous en parlez à gauche, vous allez vous faire tirer les oreilles.
03:30– Parfois, mais pas tout le temps,
03:32parce que le patriotisme revient dans notre pays depuis quelques années,
03:35donc c'est un signal positif et non, on se revendique…
03:39– Vous constatez à gauche ça, cette renaissance du patriotisme ?
03:42– En partie, auprès de la gauche, peut-être minoritaire,
03:45mais qui est la gauche traditionnelle, héritière de Clémenceau,
03:48il y a quand même un retour du patriotisme.
03:50Je rappelle que quand François, je dirais,
03:52C. Llewellyn-Rollin faisait sa campagne électorale en 2007,
03:55elle avait interdiction, ou en tout cas, on lui mettait des bâtons dans les roues
03:59pour ne pas voiser ses meetings.
04:01Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, et même la France insoumise,
04:04comme ils savent que dans les études marketing,
04:06en matière de marketing politique, le drapeau tricolore
04:09et l'idée de nation est quelque chose de populaire,
04:12vous voyez même dans les meetings de la France insoumise,
04:16vous avez des drapeaux tricolores.
04:18Donc non, on est dans une veine gaullienne,
04:20c'est-à-dire, est-ce que le général de Gaulle était de gauche ou de droite ?
04:23J'en sais rien.
04:24Toujours est-il qu'il a pris des mesures qu'on peut estampiller
04:26comme étant de la droite libérale, avec le plan Piner UF,
04:29qui a remis de l'ordre dans les comptes publics en 1958
04:31et qui a libéralisé l'économie.
04:33Il a pris des mesures qu'on pourrait qualifier de progressistes aujourd'hui
04:35avec la contraception pour les femmes,
04:37et des mesures qu'on pourrait qualifier de gauche, classique,
04:40avec l'école obligatoire à 16 ans et l'intéressement à la participation.
04:43– Alors, vous proposez une stratégie nationale à l'horizon 2050.
04:47Pourquoi 2050 ?
04:48– Parce qu'aujourd'hui, on est dans, je dirais, l'écume médiatique
04:53et pas sur les courants de fond de l'histoire.
04:55C'est-à-dire qu'un vrai dirigeant politique doit préparer l'avenir
05:00et être sur le temps long, le temps stratégique,
05:02pas que sur la tactique.
05:03La tactique n'a de sens que s'il est au service d'une stratégie.
05:06La tactique, pour la tactique, c'est comme si vous marchiez dans les rues de Paris
05:08en évitant les obstacles, sans savoir où vous allez.
05:10Donc il faut tracer un cap pour la nation, dire aux Français
05:14voilà ce qu'on veut de la France à l'horizon 2050,
05:17en matière d'éducation, en matière de développement économique,
05:19en matière militaire, en matière diplomatique, en matière culturelle.
05:22Et ensuite, effectivement, à partir de là,
05:24on peut en tirer un certain nombre de plans d'action.
05:26– Alors, vous proposez un retour au local,
05:29tout en restant dans le cadre d'un capitalisme mondial
05:33qui doit, vous le dites, continuer.
05:35Ça marche en avant.
05:36Qu'est-ce que vous entendez par retour au local ?
05:39Et quel local ?
05:40– Alors, le capitalisme à visage humain.
05:42C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les politiques de l'offre ont échoué en France
05:45parce qu'elles sont indiscriminées.
05:47Ce qui peut-être économiquement peut s'entendre,
05:49mais politiquement ne passe pas.
05:50Parce que quand vous prenez une baisse des programmes obligatoires
05:54sur les entreprises pour les ramener dans la moyenne européenne,
05:57si vous faites une politique indiscriminée,
05:59vous avez des gens, notamment à gauche, à l'extrême gauche,
06:01qui vont vous dire que vous faites un chèque à Bernard Arnault.
06:04Donc nous, on veut cibler la politique de l'offre sur les moins de 5 000,
06:08TPE, PME, ETI, le capitalisme à visage humain,
06:11ce sont des entreprises qui emploient 70% des salariés dans nos territoires,
06:16c'est là où il y a des gisements d'emploi,
06:18et c'est des entreprises qui ne peuvent pas optimiser
06:20et échapper aux carcans de prélèvements obligatoires et normatifs en France,
06:24contrairement aux grandes entreprises.
06:25On a autant de grandes entreprises que les Allemands,
06:27on a trois fois moins de grosses PME exportatrices que les Allemands
06:31et deux fois moins les Italiens.
06:33C'est le cœur du réacteur économique, les PME,
06:36et en plus, politiquement, c'est inattaquable,
06:37puisque la PME, c'est ce qu'il y a de mieux vu par les Français
06:39avec l'armée et l'hôpital.
06:41– Alors, vous proposez également de relever plusieurs défis,
06:45notamment celui de la transition écologique,
06:48mais à l'heure où on demande aux Français
06:50de se serrer toujours plus la ceinture,
06:52et alors que les Français en Europe sont les plus vertueux
06:56en matière d'émissions de gaz à effet de serre,
06:59pourquoi faudrait-il se lancer dans des investissements encore pharaoniques ?
07:04– Alors, on n'est pas pour des investissements pharaoniques,
07:06pas du tout.
07:07On est juste pour capitaliser sur ce que vous dites,
07:12les efforts qui ont été faits, avec le nucléaire en particulier.
07:14On est déjà les plus vertueux en matière de décarbonation,
07:17donc ça c'est clair.
07:19Donc on veut continuer à développer la filière nucléaire
07:22avec l'hydroélectricité, éventuellement les hydroliennes
07:25et un tout petit peu de photovoltaïque,
07:27parce que ça n'a pas un coût excessif, si vous voulez,
07:30de mettre des panneaux solaires dans des zones ensoleillées,
07:32sur les surfaces inutiles, comme les toits par exemple.
07:35En revanche, on est vent debout contre les éoliennes.
07:38C'est une véritable gabegie.
07:40Donc ça c'est la partie transition énergétique,
07:43donc nucléaire, hydroélectricité, pourquoi pas les hydroliennes ?
07:46– Ce n'est pas forcément une transition,
07:48parce que le parc nucléaire français, il est existant déjà.
07:50– Oui, tout à fait, tout à fait.
07:52Mais on peut financer ça avec un petit peu aussi de sobriété énergétique
07:56et de meilleure isolation des bâtiments,
07:58parce que la moitié des émissions de gaz à effet de serre,
08:01c'est le fait des bâtiments et des véhicules.
08:04Donc là, il y a encore une petite marge de progression,
08:06mais sans en faire trop, parce qu'aujourd'hui,
08:09on est en train de tuer notre tissu productif,
08:11alors qu'on ne protège pas le marché français et européen
08:14par rapport à des produits qui ne respectent pas du tout
08:16nos normes sociales et environnementales.
08:18Mais il faut aussi rééquilibrer cette politique écologique,
08:20pas uniquement sur la transition énergétique,
08:22puisqu'on est déjà des bons élèves, comme on l'a dit.
08:24En revanche, la biodiversité, la France a un rôle à jouer,
08:27parce que la France, elle toute seule, héberge 10% de la biodiversité mondiale,
08:31alors qu'on ne dégage que 1% du gaz à effet de serre.
08:33Donc autant vous dire que, quelle que soit notre politique,
08:35ça ne changera rien.
08:36En revanche, on héberge 10% de la biodiversité mondiale,
08:39et là, on pourrait lancer, ce qu'on propose,
08:42c'est qu'on lance une grande opération mondiale,
08:45qu'on soit le leader d'une opération mondiale,
08:47pour, par exemple, je dirais, dépolluer, au niveau des plastiques,
08:50les océans. Et ça, c'est du concret.
08:52– Alors, vous dénoncez aussi dans votre ouvrage,
08:54Patrice Huibant, l'endettement public.
08:57On en est aujourd'hui à 3 300 milliards d'euros,
09:01sans compter le hors-bilan.
09:04Cet endettement public, est-ce qu'il peut continuer sans fin ?
09:08Qu'est-ce qu'on risque si la France, si l'État,
09:11continue d'endetter les Français comme ça ?
09:13– Alors, ce qu'on risque, c'est un mai-juin 40 économique et social.
09:16Un effondrement temporaire.
09:18C'est-à-dire une mise sous tutelle du pays,
09:20par les instances supranationales, la Banque Centrale Européenne, le FMI,
09:24avec ensuite une trajectoire de redressement des comptes publics,
09:28qui, si on n'a pas sur la table une vraie réforme de l'État intelligente,
09:33se transformera en casse sociale.
09:35Parce que si vous n'avez pas ciblé là où il y a trop de gras
09:39dans la dépense publique, et qu'en mode panique,
09:42vous faites ce qu'on a tendance à faire aujourd'hui,
09:44c'est le coup de rabot.
09:46C'est baisse des remboursements de la part d'Assurance Maladie,
09:50des consultations, des indemnisations des retraites,
09:53c'est suppression d'un certain nombre davantage des Français.
09:55Donc c'est la punition collective.
09:56Tout ça parce qu'on n'ose pas s'attaquer aux gras de la dépense publique.
09:59Je peux vous citer beaucoup d'exemples,
10:01parce que derrière ça, il y a des intérêts particuliers.
10:04Et nos politiques aujourd'hui vivent de la politique.
10:07Donc mécaniquement, ils ne sont pas audacieux
10:09et ils ne sont pas courageux pour s'attaquer, je dirais,
10:12à ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change.
10:15Par exemple, supprimer les conseils départementaux
10:17qui sont de simples boîtes aux lettres de dépenses sociales.
10:19Supprimer les intercommunalités à fiscalité propre,
10:21puisqu'on n'a pas voulu regrouper des communes.
10:23On a 19 000 communes sur 35 000 qui n'ont pas plus de 500 habitants.
10:27C'est obliger les médecins de ville et l'hôpital
10:29à remplir mon espace santé.
10:31Le fait qu'on ne partage pas les données de santé
10:33génère 30 % dans les ordonnances, 30 % d'actes inutiles,
10:3730 % de gaspillage en IRM, en scanner, en examens divers et variés,
10:41alors que la moyenne de CDE, c'est 15 à 20 %.
10:43Et 10 points d'écart de gaspillage en termes de prescriptions médicales
10:47parce qu'on ne partage pas les données de santé,
10:49c'est 30 milliards d'euros.
10:50– Mais cette mise sous tutelle que vous redoutez,
10:53est-ce que ce n'est pas déjà le cas
10:55lorsque la France doit aller à Bruxelles pour négocier son propre budget ?
11:01– Mais bien sûr.
11:02– Est-ce que ce n'est pas regrettable ça ?
11:03– Bien sûr, bien sûr, mais il y a des gisements,
11:08nous on a documenté, si vous voulez,
11:1010 % d'économie de la dépense publique,
11:12160 milliards d'euros sans casse sociale, en tapant dans le gras.
11:16Donc j'ai donné quelques exemples de la dépense publique.
11:19Et 160 milliards d'euros,
11:20sachant que si on devait revenir dans la moyenne européenne,
11:23je dis bien la moyenne, pas les meilleures,
11:24en termes de dépenses publiques par rapport à la richesse nationale,
11:27il faudrait économiser plus de 200 milliards d'euros.
11:29Ça vous montre les marges de manœuvre qu'on a.
11:32Et ces 160 milliards d'euros,
11:34on veut les mettre en marge pour nos PME qui emploient 110 % des salariés,
11:38c'est là qu'il y a des gisements d'emploi.
11:40On veut mettre ces 160 milliards d'euros sur le salaire net des Français
11:43en diminuant la différence entre ce que verse l'employeur
11:46et ce que touche le salarié,
11:47ou d'une manière générale l'actif.
11:49Et de remettre cet argent sur le terrain, j'insiste,
11:52dans les cinq fonctions de base qu'on attend de l'État.
11:55Santé, éducation, justice, sécurité, défense.
11:57Aujourd'hui, on est le champion du monde des prélèvements obligatoires,
12:00qui ne couvrent même pas la dépense publique.
12:02Et à côté de ça, dans les fonctions de base de l'État,
12:04on a deux fois moins de magistrats pour 100 000 habitants
12:06que la moyenne européenne.
12:08Cette réforme de l'action publique que vous souhaitez,
12:12vous l'étendez à l'État, aux collectivités, à la Sécu,
12:15mais comment vous ferez face au syndicat,
12:18ou même à ce que le Président Macron appelle l'État profond,
12:21quand il vise la haute fonction publique ?
12:23Comment on négocie avec ces gens-là ?
12:25Comment on s'impose ?
12:26Alors, sur non, je pense qu'il faut prendre les Français à témoin, déjà,
12:29en leur disant, il y a deux solutions.
12:31Soit c'est la punition collective que j'ai évoquée à l'instant,
12:34donc on rabote, on supprime des droits,
12:37on vous rembourse moins bien les consultations médicales,
12:39on désindexe les retraites, c'est la punition collective,
12:41ou soit vous dites aux Français,
12:42vous m'aidez à réformer le pays
12:45et à m'opposer à des intérêts particuliers,
12:48plus ou moins puissants,
12:50qui ne veulent que rien ne change
12:52parce qu'ils vous font la laine sur le dos, entre guillemets.
12:54C'est ça, en fait.
12:55– Non, mais comment les Français,
12:56ils aident un Président de la République
12:58à aller jusqu'à ses objectifs ?
13:00Le Président Macron le disait lui-même,
13:02on met une réforme sur la table,
13:04et puis après, c'est la haute fonction publique
13:06qui décide comment ça se gère, in fine.
13:09– Alors, en mauvais français, il faut assumer le spoil system,
13:11ce qui se fait déjà quand un gouvernement français arrive,
13:13c'est-à-dire que les directeurs d'administration centrale,
13:15ils ont une feuille de route,
13:16parce que vous avez un projet aussi à la base,
13:18quand vous arrivez au pouvoir, vous n'avez pas de projet,
13:20forcément, après, vous avez l'État profond qui va gripper
13:22parce qu'ils ne connaissent pas le programme, entre guillemets,
13:26et ce qui les attend,
13:27et donc vous n'avez pas pu sélectionner
13:29les membres de la haute fonction publique,
13:30des directeurs d'administration centrale,
13:32des services déconcentrés de l'État,
13:33en fonction du projet que vous avez.
13:35– Pour faire une purge de la fonction publique ?
13:37– En tout cas, c'est normal que les gens qui servent l'État,
13:40qui sont dans des emplois fonctionnels,
13:42donc à la discrétion du gouvernement,
13:43ils sont nommés en conseil des ministres,
13:45il est tout à fait normal que quand vous arrivez au pouvoir
13:47avec un projet, vous ayez l'attitude,
13:49ce qui se fait déjà de toute façon régulièrement
13:51en fonction des majorités,
13:52que comme les préfets, vous pouvez les nommer et les destituer,
13:58c'est tout à fait logique,
13:59et là vous mettez une équipe dans les territoires
14:01et au niveau national,
14:02qui est en phase avec votre démarche,
14:04et je vous donnais un autre exemple sur la santé,
14:07je pense que les Français, c'est tout à fait d'accord,
14:09et je pense qu'il y a une marge de manœuvre avec les médecins,
14:11si vous mettez, les médecins ne sont pas assez payés à l'acte,
14:15ça a été augmenté à 30 euros,
14:17la moyenne européenne c'est 40 euros,
14:18ils demandent 50 euros, pourquoi pas 50 euros ?
14:21On aura toujours intérêt à les payer 50 euros
14:23parce qu'un passage aux urgences coûte à la collectivité
14:25entre 200 et 250 euros, mettons 50 euros,
14:27mais en contrepartie, vous remplissez,
14:31vous devez remplir, sous peine de déconventionnement
14:33de l'assurance maladie, mon espace santé,
14:35rétablissement des obligations de garde à l'entrée des urgences,
14:38et vous avez une liberté d'installation
14:43encadrée en début de carrière,
14:45c'est-à-dire que pendant les 6 premières années, par exemple,
14:47vous sortez de vos études, vous ne pouvez pas vous installer
14:49où il y a trop de médecins.
14:51Je vous rappelle qu'il n'y a pas de déserts médicaux
14:53pour les infirmiers libéraux, pour les kinésithérapeutes
14:56et pour les pharmaciens, pourquoi ?
14:58Parce qu'il y a une contrepartie au conventionnement
15:00de l'assurance maladie, et le conventionnement
15:02avec l'assurance maladie n'impose plus de contrepartie
15:06pour les médecins, donc il faut faire un accord
15:09avec les médecins, un nouveau partenariat
15:11avec les médecins, on augmente la consultation
15:13à 50 euros, mais en contrepartie,
15:15liberté d'installation encadrée,
15:18rétablissement de l'obligation de garde,
15:20et vous devez remplir ce fameux mon espace santé
15:22qui est une coquille vide.
15:24Relocaliser la création de valeur dans nos territoires,
15:28mais moi j'entends ça depuis des années,
15:31réindustrialiser la France, on a déjà perdu
15:34des millions d'emplois dans le secteur,
15:37comment on s'y prend en restant dans l'Union Européenne ?
15:40Quels sont les grands projets de réindustrialisation
15:43de l'Union Européenne qui nous permettraient
15:45d'aller sur ce chemin ?
15:47Non, il ne faut pas passer par le haut,
15:49il faut laisser la bride sur le cou de nos chevaux de course,
15:52et nos chevaux de course sont les start-up,
15:54les PME, les grosses PME exploitatrices,
15:56les entreprises de taille intermédiaire.
15:58Comment on le fait ?
15:59On ramène les prélèvements obligatoires
16:01uniquement sur ces entreprises inattaquables
16:03dans la moyenne européenne.
16:05On ramène les normes sur les entreprises françaises
16:07dans les standards européens,
16:08parce qu'il n'y a pas que les agriculteurs
16:10qui sont victimes de surtransposition.
16:12Et quand je dis les normes, ça inclut le code du travail.
16:14Le code du travail aujourd'hui,
16:15plus personne n'y comprend quoi que ce soit,
16:17à tel point qu'il y a 2 tiers des fiches de paye
16:19qui comportent au moins une erreur
16:21au cours des 12 derniers mois.
16:23Et ce qu'on propose nous,
16:25c'est de revenir sur le droit du travail européen,
16:27c'est-à-dire en gros, on balance le code du travail français bien épais,
16:31auquel plus personne n'y comprend quoi que ce soit.
16:34On le remplace par le droit du travail européen,
16:36qui est une feuille non pas blanche,
16:38mais beaucoup plus claire.
16:3948 heures par semaine maximum,
16:4011 heures de travail journalier maximum,
16:4224 heures de repos hebdomadaire minimum, etc.
16:44Et dans la foulée, c'est là que c'est important,
16:47vous donnez les clés aux partenaires sociaux.
16:49En disant, l'État est, au sens propre du terme,
16:52incompétent pour savoir ce qui doit se faire dans une entreprise.
16:58Et comme dans les pays les plus dynamiques en Europe,
17:01Suisse, Pays-Bas, Allemagne, Danemark,
17:05ce qui concerne le travail, l'emploi, la formation professionnelle,
17:08ce n'est pas à l'État d'en décider,
17:10c'est le rôle des partenaires sociaux.
17:12Donc si vous faites ça,
17:13ramenez les prélèments obligatoires dans la moyenne européenne,
17:15pour les PME,
17:17ramenez les normes, y compris le code du travail,
17:20sur les standards européens,
17:22et ensuite vous laissez les clés aux partenaires sociaux.
17:24Justement, Patrick, en suivant l'alignement des normes des entreprises
17:26sur les standards de l'Union européenne,
17:27ce n'est pas de ça dont les entrepreneurs français crèvent ?
17:32Ce n'est pas de ça dont Pompidou et Jacques Chirac parlaient
17:36arrêter de faire des lois, les Français en crèvent ?
17:38Ce n'est pas à cause de cela aussi que les agriculteurs
17:41se suicident tous les deux jours en France
17:43à cause de cet alignement des normes,
17:45et de normes prendues par qui ?
17:47Je suis d'accord, sauf que nous on va encore plus loin.
17:49On fait de l'excès de zèle dans cette logique d'intégration européenne.
17:53Donc commençons déjà par remettre de l'ordre dans notre pays
17:56et donner un ballon d'oxygène à nos entrepreneurs
18:00en alignant ce carcan, non seulement de prélèvements obligatoires,
18:04mais de normatifs sur les standards européens.
18:06Et après, c'est au rôle du gouvernement français
18:08d'aller taper du poing sur la table à Bruxelles
18:10et de savoir dire non.
18:11Là je suis d'accord avec vous,
18:12mais commençons déjà à rétablir les choses dans notre propre pays.
18:17La grandeur de la France, vous l'avez chevillée au corps,
18:20on s'en rend compte en lisant votre ouvrage,
18:23mais l'appartenance de la France à l'Union européenne,
18:26est-ce que ce n'est pas un problème dans la souveraineté française,
18:30dans l'emploi de sa souveraineté ?
18:33Alors, si l'Union européenne et la zone euro
18:37étaient, je dirais, la cause principale des maux de la France,
18:40ça se verrait, ça se saurait, puisque tous les pays de la zone euro…
18:44Est-ce que le déficit commercial n'est pas négatif depuis l'introduction de l'euro ?
18:48Tous les pays de la zone euro seraient dans les mêmes difficultés que la France,
18:51alors que la France est au fond de la classe de la zone euro,
18:55dans pratiquement tous les domaines.
18:56Le déficit commercial, les déficits publics,
18:58les résultats dans notre école, les moyens de la justice.
19:02Et donc, ce n'est pas en sortant de l'Union européenne,
19:05par miracle, qu'on va résoudre les problèmes en France.
19:07Commençons d'abord par résoudre nos problèmes,
19:09parce que 80% des problèmes sont franco-français,
19:11et après, allons nous battre à Bruxelles.
19:13Et là où je vous rejoins, c'est que nous ce qu'on préconise,
19:16ce n'est pas un Frexit, ce n'est pas une Europe supranationale,
19:18c'est un Bruxite.
19:19C'est de mettre un coup de pied aux fesses à la Commission.
19:21Pourquoi ? Parce que la Commission sort de son lit de compétences.
19:24Les compétences exclusives…
19:25Ce que préconise Bernard Monod, qu'on a déjà reçu à de nombreuses reprises sur…
19:29Voilà. Le Frexit, c'est l'arme nucléaire.
19:31On n'exclue pas le Frexit à moyen-long terme.
19:33Mais à court terme, ce serait suicidaire.
19:35À court terme, il faut ramener la Commission dans son lit de compétences,
19:40c'est-à-dire la gestion de la zone euro et la gestion, je dirais, de l'espace économique,
19:44pour négocier avec les grands ensembles états-uniens, chinois
19:47et d'autres aires économiques.
19:49Donc là, l'échelon européen a tout son sens.
19:52Mais après, le reste, ce sont des politiques à minima partagées.
19:56Et comme aujourd'hui, la Commission européenne a le monopole d'initiatives législatives,
20:00c'est hallucinant pour des institutions qui se disent démocratiques,
20:03c'est comme si le Parlement français ne pouvait pas déposer des propositions de loi.
20:06C'est-à-dire que la Commission tient la plume.
20:08Et ce qui fait qu'ils demandent l'avis du Conseil de l'Union européenne
20:11qui réunit les ministres compétents, demandent l'avis du Parlement,
20:15mais après, c'est eux qui tiennent la plume in fine.
20:18Et ce qui fait qu'ils sortent de leur lit de compétences sur la santé,
20:21sur la défense, dans des domaines qui sont totalement dehors des clous,
20:24au regard des traités européens.
20:26– Mais est-ce que votre modèle dans l'Union européenne, ça ne serait pas l'Allemagne ?
20:30Est-ce que vous ne voudriez pas qu'on calque la France sur ce qu'est l'Allemagne,
20:34un pays étranger ?
20:35– Ben oui, parce que l'Allemagne, déjà, elle a posé le principe du primoire…
20:38– Vous pensez que les Français sont des Allemands ?
20:40– Non, pas du tout, pas du tout, je n'ai pas dit ça.
20:42Je dis simplement qu'eux, ils défendent leurs intérêts.
20:44Ils font de l'Union européenne un vrai levier de puissance.
20:46Simplement, il faut avoir des dirigeants qui sont habités par la service de leur pays
20:49et qui n'ont pas peur de dire non.
20:50Comme les Danois, comme les Allemands, comme les Hongrois, comme les Polonais.
20:53Et je rappelle que les Allemands, la Cour suprême allemande
20:57a rappelé le primat de la loi fondamentale de ce pays sur le droit européen.
21:04– Vous êtes, je le disais en introduction, Patrice Huibant,
21:09ancienne officier dans l'armée de terre.
21:12Vous promouvez l'idéal républicain, ses principes, ses valeurs.
21:17Mais c'est quoi tout ça ?
21:19– Tout ça, c'est quoi ? C'est au-delà de la République qui est un régime.
21:22C'est d'abord l'attachement à la France, l'attachement à notre héritage.
21:25Nous, on n'est pas dans une logique de césure entre l'ancien régime et la République.
21:30La République est une continuité de notre pays.
21:32Donc c'est l'attachement à notre identité, à notre culture, à notre terroir,
21:35à nos valeurs qui aujourd'hui s'incarnent par la République, évidemment.
21:38Mais une République qui est molle aujourd'hui, qui est molle sur ses principes,
21:41comme la laïcité, comme l'égalité, comme les non-discriminations, etc.
21:46Ce sont des mots aujourd'hui.
21:47Mais on n'a pas le courage de faire appliquer ces beaux principes républicains
21:50qui ont fait, fut un temps, à travers des modèles comme Charles Péguy par exemple,
21:54l'unanimité auprès des Français.
21:56– Mais est-ce que vous pensez que les Français aujourd'hui
21:58veulent ce rétablissement de l'ordre ?
22:00Vous ne voyez pas que tout part à volo dans la société française ?
22:03Est-ce que la fracturation sociale dont parlait Chirac,
22:06elle a été aggravée ces 30 dernières années ?
22:09– Le pire n'est jamais certain, le meilleur n'est jamais acquis.
22:12Donc vous voulez faire quoi ? On arrête tout ?
22:14Non, il faut se battre.
22:15Et nous, chez Nouvel Essor français, on essaie de faire nôtre
22:18ce fameux verre de corneil dans le cidre.
22:20Nous ne voulons pas avoir la honte de mourir sans avoir combattu.
22:23– Verre, un Nouvel Essor français, c'est votre ouvrage.
22:26Patrice Huibant, un projet audacieux pour le pays,
22:29chez VA Éditions, sur la boutique de TV Liberté.
22:33Merci à vous monsieur.
22:34– Merci beaucoup.
22:35– Sous-titrage ST' 501

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