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  • il y a 6 jours
Fascinée par les nations germaniques, la France les suit tels les enfants de Hamelin derrière le joueur de flûte. Elle les érige en modèle au détriment de sa culture latine. Or, l’économique, le politique et l’éthique réagissent, dans chaque culture, l’un sur les deux autres de manière spécifique. Pour sortir de son déclin, la France doit adapter son génie national tel qu’il s’est exprimé au cours de l’histoire. La France, s’est affirmée par le gallicanisme, a développé son économie par le colbertisme, a uni sa société par une centralisation jacobine, a construit son Etat par une éthique janséniste. Le comprendre est un préalable à son adaptation au monde tel qu’il devient pour qu’elle y trouve toute sa place. L'ouvrage de Bertrand Dutheil de La Rochère "L'identité respublicaine de la France" a pour ambition de contribuer à cette réflexion.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver en Zoom aujourd'hui avec Bertrand Duteil de La Rochère.
00:11Bonjour monsieur.
00:12Bonjour.
00:13Bertrand Duteil de La Rochère, vous êtes passé par le Parti communiste, le Front National,
00:18les Patriotes de Florian Philippot et le Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre Chevènement.
00:23Vous avez toujours cherché à unir la question sociale et la question nationale.
00:28Vous publiez chez Perspective Livre cet ouvrage « L'identité républicaine de la France »
00:35à retrouver évidemment sur la boutique de TV Liberté.
00:38Alors Bertrand Duteil de La Rochère, vous constatez que la France érige les nations germaniques
00:45en modèle au détriment de sa propre identité.
00:49Comment la définiriez-vous cette identité française ?
00:54Nous sommes une nation politique.
00:56Nous avons été construits de façon politique, que ce soit d'ailleurs à nos origines romaines.
01:03Regardez comment Romulus a créé Rome, mais aussi comment la France s'est créée.
01:10Et je pense notamment à ce qui est le début réel de la France, c'est-à-dire l'avènement du Capé.
01:16Et l'avènement du Capé est dû à une coalition de gens qui ne voulaient pas que la France existe.
01:25Le Saint-Empire venait d'être créé 25 ans auparavant, 2 février 962.
01:30Et la grande aristocratie austrasienne, menée par l'archevêque de Reims d'Alvéron, les proto-féodaux et les moines, particulièrement de Cluny,
01:43qui voulaient avoir un empire qui soit un empire de la chrétienté, au moins de la chrétienté occidentale.
01:50– Mais pourquoi vous ne fixez pas la naissance de la France au baptême de Clovis ?
01:57– Pourquoi ? Parce que Clovis était un chef d'une coalition germanique,
02:05qui a, pour des raisons, est-ce que c'est une habilité politique ?
02:11Est-ce que c'est de la conviction ? J'en sais rien.
02:13C'est un événement qui est passé relativement inaperçu.
02:16Reprenez le livre de Bruno Dumézil sur le baptême de Clovis,
02:20et ensuite, le terme France a été réservé à la Francie occidentale
02:29et le terme Germanie à la Francie orientaliste.
02:33Bon, rien n'est prédestiné à la création de la France.
02:40– Alors, vous dites que la France est une nation politique, ça veut dire quoi ?
02:44– Ça veut dire que contrairement aux Allemands,
02:49contrairement aux Allemands, qui eux sont une nation ethnique,
02:53qui reposent sur la langue et qui ont pu exister avant même leur unité,
03:00c'est-à-dire avant même le 18 janvier 1871,
03:05parce qu'ils avaient une culture commune, ils avaient une langue commune.
03:10Nous, nous avons dû surmonter d'abord la division entre Languedoy et Languedoc,
03:17et puis un certain nombre de périphéries, l'Alsace, la Bretagne, la Corse, le Pays Basque, etc.
03:25Et ça, c'est une volonté politique qui a été celle, au départ des rois de France
03:32et ensuite des révolutionnaires reprenaient le rapport de l'abbé Grégoire
03:38sur les langues qui étaient un bon conventionnel.
03:43– Alors, comment vous expliquez la fascination de la France pour ces nations germaniques,
03:51dont la civilisation anglo-saxonne est issue ?
03:57– Bien sûr, bien sûr, parce que, justement, comme nous, nous sommes une nation politique,
04:04une nation, j'allais dire, historique, et non pas une nation culturelle,
04:07pas une nation linguistique, nous sommes une nation de la contingence,
04:13alors qu'eux sont une nation, ce sont des nations qui pensent au-dessus.
04:24Je vais prendre un seul mot, une racine indo-européenne, REG, qui veut dire rendre droit,
04:32et qui va donner, dans les langues latines, REX, qui est un personnage,
04:37un personnage qui peut être un personnage collectif, et dans les nations germaniques,
04:44ça va donner, surtout en allemand, parce que l'anglais, c'est un peu plus compliqué,
04:48REICH, l'Empire, et REG, le roi.
04:54Mais l'empereur se dit comment ? Il se dit Kaiser.
04:58C'est-à-dire que c'est une translittération de César.
05:01Et le roi, en allemand, c'est König, en anglais, c'est King,
05:08et ça vient d'une racine germainique, vieille germanique,
05:12qui est Königas, et qui renvoie au lien du sang.
05:17Alors que nous, on a une vision parfaitement politique de la tête.
05:22Ça peut être la monarchie de la République de Baudin, à la fin du VIe siècle,
05:32et ça peut être ce que nous appelons la République.
05:35La res publica, ce n'est pas l'Élysée contre Buckingham.
05:40Mais sur la fascination de la France, vous l'expliquez comment ?
05:44– Mais parce qu'ils ont l'air tellement, je veux dire,
05:50ils ont une vision immanente de leur histoire.
05:55Les latins, enfin les romains, ont déjà eu le même problème avec les grecs.
06:01Ils ont été fascinés par la philosophie grecque,
06:05mais ils ont jusqu'à couper l'Empire en deux.
06:09Et finalement, qu'est-ce que ça a donné ?
06:11– Non, le problème des nations latines,
06:15c'est effectivement le problème de la contingence.
06:19– Alors, vous dites que la France est affirmée par le gallicanisme.
06:22Est-ce que vous pouvez nous rappeler les fondements de cette doctrine ?
06:27– Le fondement de la doctrine, je vais…
06:31Oui, le fondateur du gallicanisme, c'est Louis IX.
06:37Celui qui deviendra par la suite Saint-Louis.
06:39sur une affaire, il avait 17 ans, sur une affaire,
06:44l'évêque de Beauvais avait jugé quelques bourgeois de Calais,
06:48sur… peu importe.
06:50Et ensuite, ils ont fait appel.
06:53Qui devait traiter de l'appel ?
06:55Est-ce que c'était la juridiction ecclésiastique,
06:57ou est-ce que c'était la juridiction royale ?
06:59Et la position qui a été celle de Louis IX,
07:03c'est de dire c'est la juridiction royale,
07:05car l'évêque de Beauvais ne les a pas jugés en tant qu'évêques,
07:10mais les a jugés en tant que comte de Beauvais.
07:13Et en conséquence, c'est un affaire qui a duré 10 ans.
07:16Mais finalement, il a gagné.
07:17Et deuxièmement, il a ensuite, c'est en 1248,
07:23le pape 1904, qui était en conflit violent, titanesque,
07:31avec l'empereur Frédéric II de Westopen,
07:36s'était réfugié à Lyon,
07:37qui à l'époque était une ville libre de l'Empire,
07:40et a voulu rencontrer le roi de France, Louis IX.
07:44Et Louis IX a refusé de le rencontrer dans l'Empire,
07:48c'est-à-dire d'aller à Lyon.
07:49Finalement, ils ont trouvé un compromis à Cluny,
07:51qui est pas loin et de l'Empire.
07:53Mais en même temps, il a protégé Innocent IV
07:57contre les velléités de Frédéric II,
08:00d'y aller de manière de force, par la force.
08:06Et ensuite, le Gallicalisme, c'est l'indépendance de l'État
08:11par rapport à l'idéologie de la religion.
08:15La religion, les dogmes, on n'a jamais accepté en France l'État.
08:20On n'a jamais accepté, par exemple, les conclusions du Concile de Trente.
08:25Les mesures proprement dogmatiques ont été acceptées simplement
08:31par l'Assemblée générale de l'Église de France en 1715,
08:39alors que les États généraux l'avaient repusé en 1714.
08:45Alors, sur le plan économique, le modèle français, c'est le colbertisme.
08:50Quels sont les principes du colbertisme ?
08:53La puissance publique doit impulser et entraîner l'économie.
09:00Et donc, on laisse au secteur privé, on laisse à la concurrence,
09:05lorsque la concurrence est bénéfique.
09:08Il faut que la concurrence soit une émulation,
09:10c'est-à-dire une émulation sur le produit,
09:14et non pas une émulation sur le producteur,
09:17qui va évidemment au détriment du producteur,
09:20le salaire, la protection sociale, etc.
09:23Et donc, le colbert qui appartenait à la bourgeoisie,
09:29à la bourgeoisie commerçante de Reims,
09:32s'est résigné ou accepté à lancer le colbertisme,
09:40parce qu'il fallait répondre, à l'époque, aux Provinces-Unis,
09:43voire, donc ça commençait, à l'Angleterre.
09:47Et au fond, la période, l'autre grande période colbertisme de l'histoire de France,
09:56c'est les Trente Glorieuses, après 1945.
10:00La reconstruction a été terminée en 1952-1953.
10:05Et là, on avait un plan indicatif,
10:09pas le truc qu'on a aujourd'hui, là,
10:11qu'on nomme un copain.
10:12On avait un certain nombre d'entreprises publiques,
10:26et notamment celles qui gèrent un monopole de fait,
10:29je pense, à l'électricité, comme aux ferroviaires.
10:32Et on a déconstruit, on a été déconstruit progressivement,
10:39à partir, au gros, de Giscard.
10:43On a déconstruit ce système,
10:46et aujourd'hui, alors qu'on devrait avoir l'électricité la moins chère
10:52des pays développés,
10:56en dehors, évidemment, de l'hydroélectricité,
10:57parce que ça, en France, on a une électricité très chère
11:04parce qu'on s'est alignés sur les Allemands,
11:07et les Allemands, eux, ont un problème avec le nucléaire.
11:13Quelle serait la personnalité du XXe siècle
11:18représentative du modèle colbertiste ?
11:21Est-ce que c'est de Gaulle ?
11:22– Oui, c'est de Gaulle avec le programme du CNR,
11:29du Conseil national de la résistance.
11:31Je rappelle quand même qu'au sein du CNR
11:34était représentée à peu près toute la panique.
11:39– Oui, les trois grandes forces.
11:40– Plus que ça.
11:42Même ce que certains qualifieraient d'extra-droite
11:46était dans le CNR, je pense notamment à Jacques Dubu-Vridel,
11:50qui ensuite, c'est dit gaulliste de gauche,
11:52mais qui, dont toute la formation, venait en revanche.
11:56Ce qui n'était pas dans le CNR, c'était l'ultra-gauchisme.
12:00C'est-à-dire les trotskystes n'étaient pas présents dans le CNR.
12:04– Alors, vous expliquez aussi que la société française
12:06a été unie par une centralisation jacobine.
12:10On peut en penser ce qu'on veut de cette centralisation.
12:13Quels en sont les avantages et inconvénients ?
12:16– Alors, d'abord, je reprendrai le mot de Tocqueville.
12:18Le préfet tend la main à l'intendant d'Ancien Régime
12:23par-dessus la Révolution.
12:25Donc, vous n'avez pas dit, mais peu importe,
12:30dans ma courte biographie que j'ai été conseiller régional d'Île-de-France
12:35pour le rassemblement du Front National.
12:37Et, au fond, ce que j'ai pu constater,
12:44c'est que, dans le Conseil régional d'Île-de-France,
12:49avec Valérie Pécresse,
12:51il y avait une confusion entre l'exécutif et le délibératif.
12:57Et qu'en conséquence, les choses importantes
13:00se passaient au sein de la majorité régionale
13:03et que les débats étaient totalement formels.
13:09Aujourd'hui, dans les collectivités locales,
13:13régions, départements et communes,
13:16il n'y a pas de séparation des pouvoirs.
13:19Il n'y a pas de séparation des pouvoirs,
13:21ce qui pose toute une série de problèmes
13:23et, parfois, de problèmes qui relèvent plus de la malhonnêteté.
13:30Disons que, voilà, c'est loin d'avoir rapproché
13:34la décision des citoyens,
13:37elle rend les décisions opaques.
13:40– Est-ce que, sous la monarchie,
13:42la France était centralisée,
13:46comme on le voit aujourd'hui ?
13:49– Alors, d'abord…
13:52– On parle des provinces.
13:53– Oui, bien sûr.
13:55Oui, mais maintenant, il fallait mettre combien de jours
13:57pour aller de Versailles à Marseille,
14:01et réciproquement.
14:03Donc, mais Colbert aurait…
14:08Déjà, sous Colbert,
14:09il y avait des tentatives d'unification
14:13et d'uniformisation.
14:18Louis XIV était plutôt très réticent,
14:23parce qu'il se rendait bien compte
14:26que ça remettait en cause
14:28un certain nombre de privilèges,
14:31au sens noble du terme.
14:34Et tout au long du XVIIIe siècle,
14:37c'est pour ça que ça a été sévite.
14:38– Les départements ont été créés très rapidement.
14:44La décision est de novembre 1989,
14:47et ils rentrent en action en mars 1990.
14:51Et ensuite, il y a la fête de la Fédération,
14:53le 14 juillet 1990.
14:55Donc, parce que c'était près,
14:57alors je ne parle pas de la proposition
14:59qui a été rejetée de diviser en carrés la France,
15:03mais on a repris quoi ?
15:05On a repris, à ce moment-là,
15:09pour l'essentiel, les limites des diocèses,
15:13limites qui étaient celles des cités gallo-romaines,
15:18limites qui étaient déjà celles
15:20des différents peuples de la Gaule.
15:22C'est-à-dire, ça s'inscrivait parfaitement
15:24dans la géographie,
15:26et c'est pour ça d'ailleurs
15:27que les départements ont des noms géographiques
15:29et non pas des noms historiques.
15:31– Et enfin, vous dites que la France a construit
15:33son État par une éthique janséniste.
15:36Alors, le jansénisme, c'est quoi ?
15:39– Le jansénisme, c'est…
15:44Depuis Max Weber,
15:46on sait que les calvinistes
15:49ont développé,
15:53notamment les pays anglo-saxons,
15:55parce qu'ils pensaient que s'ils réussissaient
16:00dans la vie des affaires,
16:03s'ils réussissaient dans la vie familiale,
16:05c'était un signe de leur salut éternel.
16:09Les luthériens pensaient que
16:13s'ils ne remettaient pas en cause leur foi,
16:18leur appartenance à l'Église évangélique,
16:23c'est que, en fait,
16:26donc s'ils obéissaient au pouvoir établi,
16:29c'est que leur salut éternel était assuré.
16:33Les jansénistes,
16:34c'est le dieu absent,
16:36c'est le dieu abscon,
16:37c'est-à-dire…
16:38– Et c'est-il les ennemis du catholicisme,
16:41ces jansénistes ?
16:41– Ah non, ils se voulaient, ils se voulaient.
16:43– Parce que vous nous parlez des calvinistes
16:44et des luthériens.
16:45– Oui, non, mais attendez,
16:46parce que, oui,
16:48parce que les jansénistes,
16:51pour les jansénistes,
16:52il n'y a pas de signe de Dieu.
16:53Dieu ne dit rien.
16:55Et ce n'est pas parce qu'on respecte son devoir d'État,
16:57que ce soit dans la vie privée
16:59ou que ce soit dans l'espace public,
17:01qu'on est assuré de son salut.
17:04On est de seul face à sa conscience.
17:07Et en conséquence,
17:08quand on est propriétaire d'un office,
17:10ce qui était la bourgeoisie d'État
17:13de l'Ancien Régime,
17:14quand on est propriétaire d'un office,
17:17eh bien, on n'a que sa conscience
17:19pour savoir si on remplit bien son devoir.
17:22Néanmoins,
17:23néanmoins a été créé l'impôt particulier.
17:28Cet impôt qui a eu tellement de succès,
17:32les assujettis à cet impôt étaient tellement contents,
17:35la paulette,
17:36pour 1 cent soixantième par an
17:39du prix de leur office,
17:41leur office leur appartenait,
17:44ils pouvaient le vendre
17:45et ils pouvaient le transmettre à leurs enfants.
17:46Ce qui fait qu'ils étaient obligés,
17:52tout en réclamant leur autonomie,
17:57à cause de leur conscience,
18:01ils étaient obligés néanmoins
18:02de soutenir le pouvoir du roi
18:04parce que si le pouvoir du roi s'affaiblissait,
18:07la valeur de leur office diminuée.
18:12Et c'est pour ça que la pronde parlementaire,
18:14ensuite il y a eu la pronde princière,
18:16c'est autre chose,
18:17mais c'est pour ça que la pronde parlementaire
18:18a duré si peu de temps,
18:20c'est que lorsqu'ils ont été bien assurés,
18:22qu'on ne remettait pas en cause
18:24l'hérédité et la propriété des offices.
18:29– Est-ce que les gens sénistes,
18:31quelque part, ne sont pas à l'origine
18:33du mouvement révolutionnaire ?
18:37– Alors, oui, d'une certaine façon, oui.
18:40– Révolution française,
18:41mouvement anti-chrétien, anti-catholique ?
18:43– Non, c'est plus, c'est…
18:46Ils sont…
18:48Les gens sénistes ne remettent pas en cause
18:51la transubstantiation,
18:53ne remettent pas en cause le culte marial,
18:55ne remettent pas en cause le culte des saints,
18:58ils ne remettent même pas en cause
19:00le Vatican, le Saint-Siège.
19:04– Et l'incarnation et la Sainte-Trinité ?
19:06– Ah, pas du tout.
19:07Non, non, l'incarnation et la Sainte-Trinité,
19:09ils sont parfaitement partisans
19:12de l'incarnation et de la Sainte-Trinité.
19:15Ce n'est pas, comme disaient les jésuites,
19:18le gensénisme n'est pas un calvinisme reboui.
19:22C'est une…
19:28En revanche, en revanche,
19:31et c'est là où ce que vous dites
19:33n'est pas entièrement faux,
19:38je veux dire, en revanche, l'absence de Dieu,
19:43l'absence de signes de Dieu va conduire
19:46au Dieu absent,
19:49et le Dieu absent, c'est l'absence de Dieu.
19:50D'autre part, pour communiquer…
19:53– C'est l'être suprême, l'absence de Dieu ?
19:56– Non, parce que les gens, c'est…
19:58Enfin, oui et non,
20:00il y aura effectivement un glissement.
20:05Mais ce qui est particulier à la Provence,
20:16alors que dans les autres pays,
20:19vous avez une sécularisation,
20:21c'est-à-dire une diminution de l'influence de la religion,
20:25en France, vous avez une…
20:29vous avez non seulement la laïcité,
20:34mais vous avez effectivement une tendance laïciste
20:37et laïcarde qui n'est pas réellement la laïcité.
20:43La laïcité, c'est la séparation entre la religion et, disons, la politique.
20:51– Les menaces qui pèsent sur l'identité romaine de la France,
20:55quelles sont-elles ?
20:56Est-ce que, justement, comme vous le dites,
20:58c'est les laïcars, est-ce qu'ils font partie d'une menace ?
21:02– La vraie menace, la vraie menace, c'est l'Allemagne.
21:06La vraie menace, c'est la Germanie.
21:10Alors, la Germanie, directement, c'est l'Allemagne,
21:14dans la mesure où c'est le traité de Rome,
21:16et surtout tous les traités…
21:18– Jusqu'à Ursula von der Leyen ?
21:20– Pardon ?
21:20– Jusqu'à Ursula von der Leyen ?
21:22– Oui, et le traité de Lisbonne.
21:25Et puis, c'est aussi l'influence anglo-saxonne et, disons, américaine.
21:34Alors, évidemment, ce changement considérable aux États-Unis,
21:39avec l'arrivée de Trump et de la politique qu'il met en place.
21:42– Comment la France devra-t-elle s'adapter au monde pour sortir du déclin ?
21:50– D'abord en étant elle-même.
21:52D'abord en étant elle-même, ça ne veut pas dire…
21:55En étant elle-même, ça veut dire qu'on continue à converser
22:00et à commercer avec les autres pays du monde,
22:04mais par des traités à égalité et où on se fait respecter, je veux dire…
22:12– Le multilatéralisme ?
22:13– Le multilatéralisme, bien sûr, et non seulement le multilatéralisme
22:17au niveau planétaire, mais même au niveau continental.
22:20– En étant elle-même, quand vous dites que la France doit être elle-même,
22:24doit-elle redevenir une nation chrétienne ?
22:27– Elle doit redevenir, elle doit être avant tout une nation latine.
22:32– Je ne sais pas si nous sommes la fille aînée de l'Église,
22:39c'est 1841, c'est l'accord d'air au serment de carême de mars 1841.
22:50Le titre de fils aîné de l'Église, qui était le titre que portait le roi de France,
22:55n'était pas du tout un titre religieux, c'était un titre politique,
22:58que j'explique ça dans mon livre, c'était simplement pour dire à l'Empereur,
23:03oui, moi, effectivement, je remonte à Clovis,
23:07alors c'est là, on revient à Clovis, mais toi, au mieux,
23:10Charlemagne, dont on se réclamait par ailleurs,
23:12et sinon, évidemment, le couronnement d'automne 1er,
23:16donc le 2 février 962, donc je suis avant toi.
23:22Voilà, c'était…
23:23– Mais que la France redevienne elle-même.
23:25– C'est-à-dire, redevienne une puissance, redevienne une nation latine,
23:30et donc je recommencerai par le colbertisme,
23:36c'est-à-dire sortir de ce débat idéologique entre socialisme et libéralisme,
23:41qui sont deux formes qui viennent de la culture germanique,
23:46au profit du colbertisme,
23:49et peu importe que…
23:51Très bien, les autres pays gèrent différemment,
23:53par exemple, le ferroviaire ou l'électricité.
23:56Nous, quand ces entreprises n'étaient pas soumises à une concurrence artificielle,
24:07elles marchaient très bien,
24:08et ça donnait à la France une possibilité d'avoir d'une électricité pas trop chère,
24:15d'avoir des transports ferroviaires qui étaient bons, voilà.
24:18– Donc sortir du joug des nations germaniques, anglo-saxonnes,
24:23ça signifie aujourd'hui, pour vous, sortir de l'Union européenne et de l'euro, concrètement ?
24:28– Ah bien sûr, bien sûr.
24:30– Soyons clairs.
24:30Si j'ai quitté Jean-Pierre Cheminement, un regret, si j'ai quitté Marine Le Pen, un regret,
24:40c'est parce que, quelle que soit leur personnalité, je préfère le Brexit à leur personnalité.
24:46Et là, là-dessus, et c'est pour ça que j'ai participé, avec Florian Pilipeau, à la création des Patriotes.
24:52– L'identité républicaine de la France à retrouver sur la boutique de TV Liberté,
24:57et c'est chez Perspective Libre. Merci à vous, monsieur.
25:00– Merci beaucoup.
25:00– Sous-titrage Société Radio-Canada
25:03– Sous-titrage Société Radio-Canada

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