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Comment faire pour incarner la continuité et susciter du désir quand le courant que l’on représente est devenu le point focal du mécontentement ? C’est le défi quasi impossible de Renaissance. Face aux promesses de rupture des blocs concurrents, armés de promesses sociales fortes, il ne reste plus que la carte de la stabilité. Moi ou le chaos. C’est une carte qui peine à convaincre lorsque la politique raisonnable que l’on incarne est associée à l’une des plus fortes poussées de l’endettement depuis l’après-guerre. Mais elle dispose de quelques arguments dans le contexte de très forte incertitude géopolitique et financière qui caractérise l’économie mondiale depuis 2020. Quand les agences de notation sont aux aguets. Quand la Commission européenne tire la sonnette d’alarme. C’est donc la carte jouée par le parti présidentiel. [...]

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00:00Comment faire pour incarner la continuité et susciter du désir, quand le courant que l'on représente est devenu le point focal du mécontentement ?
00:19C'est le défi quasi impossible de renaissance.
00:22Face aux promesses de rupture des blocs concurrents, armés de promesses sociales fortes,
00:27il ne reste plus que la carte de la stabilité, moi, ou le chaos.
00:31C'est une carte qui peine à convaincre lorsque la politique raisonnable que l'on incarne est associée à l'une des plus fortes poussées de l'endettement depuis l'après-guerre,
00:41mais qui dispose de quelques arguments dans le contexte de très fortes incertitudes géopolitiques financières qui caractérisent l'économie mondiale depuis 2020,
00:50et quand les agences de notation sont aux aguets, et quand la Commission européenne tire la sonnette d'alarme.
00:56C'est donc la carte jouée par le parti présidentiel.
01:00Le programme Renaissance, c'est d'abord un statu quo implicite, lourd de conséquences,
01:05celui du maintien des réformes déjà actées, fiscalité, retraite, loi du travail, chômage, formation, etc.
01:11C'est la spécificité principale d'une plateforme dont la première singularité est de ne pas détricoter l'acquis libéral macronien.
01:21De l'aisance financière des entreprises, de la limitation des risques qui pèsent sur le capital, dépend tout le reste, l'emploi, les salaires, l'investissement, l'attractivité.
01:31Une politique de l'offre étant à infusion lente, elle a besoin de constance.
01:36La seule concession faite à la pression de l'opinion, c'est l'abandon de la thématique de l'accélération des réformes.
01:44Il s'agit maintenant de gérer l'acquis sans pousser plus loin le bouchon.
01:48Pause sur la politique de l'offre donc.
01:51Il faut bien sûr un peu de changement dans la continuité.
01:54Le parti présidentiel ne peut ignorer le premier rang que tient la problématique du pouvoir d'achat dans l'opinion.
02:01Les mesures de soutien aux dépenses des classes moyennes et populaires sont bien en devanture du programme.
02:07Mais avec un coût direct ou indirect limité pour les finances publiques.
02:12Avec 1. L'extension de la prime de partage de la valeur, dite Macron, exonérée de charges fiscales et sociales pour les salariés gagnant jusqu'à 3 fois le SMIC.
02:22Avec un plafond porté à 10 000 euros par an et une possibilité de mensualisation.
02:282. La baisse de 10 à 15% à partir de février 2025 des tarifs réglementés de l'électricité pour les entreprises et les particuliers.
02:383. Le transfert de certaines cotisations sociales des salariés vers l'ATVA pour augmenter les salaires nets.
02:454. L'exonération des frais de notaire pour les primo-accédants jusqu'à 250 000 euros d'acquisition.
02:535. La création d'un fonds de rénovation énergétique pour les classes moyennes et populaires avec un objectif de rénovation de 300 000 logements d'ici 2027.
03:04Et enfin, l'extension de la complémentaire santé solidaire à 1 euro par jour aux retraités, étudiants, indépendants et demandeurs d'emploi sans mutuel.
03:15Le programme ne peut ignorer non plus l'urgence écologique.
03:18C'est même là que figure l'objectif le plus ambitieux de ce programme.
03:23Si ambitieux d'ailleurs qu'il peut être suspecté d'irréaliste.
03:2720% de réduction des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2027. C'est héroïque.
03:34D'autant que le programme s'en remet exclusivement à l'investissement dans le nucléaire et les énergies renouvelables pour atteindre ses fins.
03:42Autant dire des processus de longue haleine, ne commettant pas l'imprudence de jouer les taxes.
03:48L'ambition risque de surcroît d'être contrariée par le reflux des prix de l'énergie.
03:54Mais c'est sur la peur que peuvent susciter le RN et le Nouveau Front populaire en matière de crédibilité budgétaire que Renaissance entend surtout capitaliser.
04:05Il ne lui en faut pas beaucoup pour cela.
04:071. La confirmation d'un moratoire sur les hausses d'impôts.
04:112. 10 milliards d'économies budgétaires supplémentaires, en plus de celles déjà actées.
04:17Même flou que les autres sur le chiffrage, même absence de bouclage véritable, mais partant de promesses bien moins coûteuses et surdimensionnées que les coalitions concurrentes.
04:28Cela suffit à créer, par contraste, un sentiment de sérieux.
04:33Le programme de Renaissance, c'est au fond du en même temps homéopathique.
04:38Un peu de pouvoir d'achat, un peu de consolidation budgétaire, plus postulé qu'avéré.
04:44Et un volontarisme écologique qui n'engage rien d'autre que ce qui est déjà acté.
04:50Cela s'appelle de la prudence.
04:52Et à défaut de rêve, c'est le fond de commerce sur lequel le parti présidentiel espère déclencher un vote.
04:58Un vote de résignation à défaut d'être un vote d'adhésion.

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