Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:0119h, ravie de vous retrouver ce soir. On commence par les infos avec Maureen Vidal. Bonsoir Maureen.
00:00:05Bonsoir Christine, bonsoir à tous. À la ligne de l'actualité, Emmanuel Macron rappelle l'ambassadeur de France à Alger pour des consultations
00:00:12alors que les 12 fonctionnaires français expulsés par Alger sont en route pour la France.
00:00:16Paris accuse l'Algérie de prendre la responsabilité d'une dégradation brutale des relations bilatérales
00:00:22et appelle Alger à faire preuve de responsabilité pour reprendre le dialogue.
00:00:26Gérald Darmanin au centre pénitentiaire de Toulon, visé par des tirs de Kalachnikov.
00:00:31La République ne reculera pas, a-t-il déclaré devant la presse.
00:00:34Policiers et gendarmes seront présents constamment devant les prisons dans les prochains jours pour surveiller.
00:00:39Au moins 6 établissements pénitentiaires ont été visés par des attaques simultanées sur les dernières 48 heures.
00:00:45Et ces mots de Benyamin Netanyahou à Emmanuel Macron.
00:00:47L'établissement d'un État palestinien serait une énorme récompense pour le terrorisme.
00:00:51Lors d'un échange téléphonique, le Premier ministre israélien a déclaré qu'un État palestinien établi à quelques minutes des villes israéliennes
00:00:57deviendrait un bastion du terrorisme iranien.
00:01:00Emmanuel Macron a lui plaidé pour une solution à deux États.
00:01:04Merci beaucoup ma chère Maureen.
00:01:07Édition spéciale de Face à l'Info ce soir.
00:01:10Crise à Alger, la France va expulser à son tour 12 agents consulaires algériens
00:01:19en réponse à l'expulsion par l'Algérie de 12 fonctionnaires français.
00:01:24Emmanuel Macron rappelle l'ambassadeur de France à Alger pour consultation.
00:01:29La France est-elle capable de faire face à cette crise ?
00:01:33Nous le demanderons à Bruno Rotailleux, notre invité spécial ce soir.
00:01:36Le dernier communiqué d'Alger vise spécialement le ministre de l'Intérieur.
00:01:41Que répond-il ? Est-il devenu le repoussoir dans ce dossier ?
00:01:45Bruno Rotailleux ne s'est pas encore exprimé sur ce sujet.
00:01:49Réaction exclusive ce soir dans Face à l'Info.
00:01:52Et bien sûr, nous parlerons avec lui de la droite, de sa candidature à la présidence DLR,
00:01:57de sa vision pour la France.
00:01:58La droite a-t-elle un avenir ?
00:02:00Quelle est son espérance aussi pour la France ?
00:02:02La France du déclin, la France de la délinquance, la France de la décadence.
00:02:06Bruno Rotailleux est notre invité exceptionnel ce soir, dans un instant.
00:02:10Avant de recevoir notre invité, trois chroniques de nos mousquetaires.
00:02:12D'abord, la France insoumise, mais est-elle tout sur le vote de la population immigrée ?
00:02:18Une enquête tend à le prouver.
00:02:20Alors que certains à gauche nient l'évidence,
00:02:22Une nouvelle étude approfondie de l'analyste Marc Vanga dévoile des corrélations troublantes
00:02:27entre les bastions électoraux de la France insoumise et la sociologie de l'immigration récente.
00:02:33Manipulation, clientélisme ou stratégie assumée ?
00:02:37L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:40Nos villages perdent leur âme.
00:02:4230% des fêtes traditionnelles ont perdu, ont disparu en 4 ans.
00:02:48Des célébrations populaires qui s'effacent dans l'indifférence générale.
00:02:51Pourquoi la France abandonne-t-elle ce qui la relie à son histoire ?
00:02:56Un label créé l'an dernier, je cite,
00:02:59« les plus belles fêtes de France »
00:03:00tente de sauver la France en leur donnant une visibilité de la fierté
00:03:08et bien sûr des moyens, l'analyse de Gabriel Cluzel.
00:03:13Et puis, 10 millions d'euros pour un Coran européen financé par Bruxelles.
00:03:18Ce projet controversé est accusé d'entretenir des liens avec les frères musulmans.
00:03:24Réécriture idéologique, prosélytisme, détournement du fonds public.
00:03:28Que cache ce programme qui prétend redessiner l'histoire religieuse de l'Europe ?
00:03:33Le regard de Marc Menon.
00:03:35Une heure avec nos musquetaires et dans un instant,
00:03:37notre invité spécial Bruno Rotaillot.
00:03:39C'est parti.
00:03:53Avant de recevoir Bruno Rotaillot avec cette actualité qui s'accélère
00:03:57avec la crise en Algérie, avec l'Algérie,
00:04:00d'abord votre chronique avec l'analyste Marc Vangard,
00:04:05dont on parle souvent ici,
00:04:07qui vient de publier une enquête consacrée au lien entre LFI
00:04:10et la proportion d'immigrés dans la population.
00:04:13Alors certains contestent ce lien,
00:04:15Marc Vangard tend à le prouver.
00:04:17Intéressant de s'y pencher que comprendre.
00:04:20Alors que l'immigration n'est pas seulement un sujet dans une société.
00:04:23Vous savez, il y a l'immigration, la santé, l'éducation, les transports publics.
00:04:27Non. L'immigration transforme l'ensemble de la vie d'une société,
00:04:33transforme la manière même de faire société.
00:04:37Et je vais m'expliquer très rapidement.
00:04:38Le point de départ, effectivement, c'est le lien entre LFI
00:04:40et le changement démographique français,
00:04:43qui est à peu près connu et documenté.
00:04:45Rappelez-vous, au moment des élections européennes,
00:04:47je crois qu'on apprenait que 62 % des musulmans qui avaient voté
00:04:50avaient voté pour LFI.
00:04:52Donc c'est une donnée centrale.
00:04:54Il y avait un vote communautariste au service de LFI.
00:04:58Mais ça va un peu plus loin que ça.
00:05:00C'est-à-dire que, qu'est-ce que ça veut dire ensuite
00:05:02dans la stratégie des partis d'un côté comme de l'autre?
00:05:05Eh bien, on le voit, plus la proportion d'immigrés est élevée,
00:05:08des immigrés qui ont souvent, des gens issus de migration,
00:05:11si on est plus exact,
00:05:12qui ont souvent un profil culturel particulier,
00:05:15peut-être un profil social particulier,
00:05:17peut-être un profil économique particulier,
00:05:19et toutes ces données se mettent en lien,
00:05:20eh bien, ça transforme la dynamique politique.
00:05:23Par exemple, LFI.
00:05:24LFI, on l'a dit, a eu...
00:05:26Pendant longtemps, c'était un discours
00:05:27qui était révolutionnaire classique français, en quelque sorte.
00:05:30C'était la nouvelle histoire,
00:05:32une forme de néo-communisme à la française.
00:05:34Et on connaît le basculement,
00:05:36certains disent islamo-gauchistes,
00:05:38la lutte contre l'islamophobie,
00:05:40la célébration du grand remplacement aujourd'hui.
00:05:42Qu'est-ce que ça veut dire?
00:05:44D'un côté, ça correspond assurément à la vision révolutionnaire,
00:05:47c'est une mise à jour de la vision révolutionnaire de LFI.
00:05:50Mais de l'autre côté, ça correspond à quoi?
00:05:52C'est qu'une partie des populations
00:05:53qui se reconnaissent dans ce parti
00:05:55veulent entendre parler de cela.
00:05:57Quand on dit LFI manipule une population
00:05:59qui serait simplement désorientée,
00:06:01non, on a une population qui se reconnaît
00:06:03qu'en moment des Européennes,
00:06:04la question palestinienne s'est imposée à ce point,
00:06:07dans les élections avec Rima Hassan,
00:06:10c'est que ça correspondait à une attente
00:06:12et un désir dans ces populations.
00:06:14Donc, j'entends souvent qu'on ne doit pas importer
00:06:16le conflit, par exemple, israélo-palestinien en France.
00:06:19Charlotte nous rappelle toujours
00:06:20qu'il est importé depuis longtemps.
00:06:22Et on pourrait ajouter que des importations
00:06:24de sujets extérieurs
00:06:25s'accompagnent justement des migrations
00:06:27en France, mais j'irais plus largement dans nos pays.
00:06:31De la même manière, la question de l'immigration,
00:06:32il ne faut pas l'oublier,
00:06:33a un effet direct avec le sujet du jour,
00:06:35la question des comptes publics.
00:06:37Dès lors qu'on se retrouve
00:06:37avec une population issue de l'immigration
00:06:39qui est globalement demandeuse
00:06:41de services publics toujours davantage,
00:06:43parce qu'elle n'a pas le même rapport
00:06:44nécessairement au travail,
00:06:45parce qu'elle n'a pas le même rapport
00:06:46à ce qu'on appelle la systana,
00:06:48parce qu'elle n'a pas encore eu le temps
00:06:49de s'intégrer pleinement au mécanisme économique.
00:06:51Les raisons peuvent être nombreuses.
00:06:53Eh bien, plus la pression de l'immigration
00:06:55est forte dans une société,
00:06:56plus le coût des dépenses sociales va augmenter.
00:06:59Donc, d'un coup, il y a une forme de corrélation ici,
00:07:01un lien qu'on pourrait établir.
00:07:03Donc, ce n'est pas seulement l'immigration en tant que telle,
00:07:04c'est l'immigration qui transforme ensuite
00:07:06notre rapport au marché, au travail, et ainsi de suite.
00:07:09Est-ce que ça...
00:07:10Alors, pour la question, ce qu'on pourrait se demander,
00:07:11est-ce que c'est seulement le cas LFI?
00:07:12Il faut généraliser un peu la réflexion.
00:07:15Qu'est-ce que j'entends par là,
00:07:16c'est que d'un pays à l'autre,
00:07:17l'immigration a des effets politiques différents.
00:07:19En France, ça favorise LFI,
00:07:20mais si on regarde les Britanniques,
00:07:22là, il y a eu un mouvement en deux temps.
00:07:24Dans un premier temps, les travaillistes
00:07:26sont globalement emparés de la question de l'immigration,
00:07:29et les mouvements issus de l'immigration
00:07:30sont emparés d'une partie du parti travailliste,
00:07:33on l'a vu, dans plusieurs des fonctions électives
00:07:35les plus importantes en Grande-Bretagne.
00:07:37Donc là, on pourrait dire qu'il y a eu une forme
00:07:38de conversion multiculturalisme
00:07:42dans les deux directions.
00:07:43Mais là, une nouvelle étape a eu lieu
00:07:44en l'espace de quelques années en Grande-Bretagne.
00:07:47Qu'est-ce qu'on a vu?
00:07:48On a vu émerger des listes politiques
00:07:50explicitement islamistes.
00:07:52Donc c'est comme si finalement la gauche avait,
00:07:53ou la gauche radicale avait été un moment de passage,
00:07:55mais finalement la prochaine étape était déjà atteinte,
00:07:58des listes qui s'autonomisent
00:07:59sous le signe du communautarisme.
00:08:01Résumons la chose ainsi.
00:08:02À terme, quand...
00:08:04Je pourrais presque compléter ma réflexion ici.
00:08:07D'un côté, quand l'immigration massive arrive,
00:08:10elle transforme l'ensemble de la manière de vivre
00:08:12dans une société.
00:08:13Elle transforme le rapport à l'état social,
00:08:15elle transforme le rapport au travail.
00:08:16La question que certains se demanderont,
00:08:17c'est à droite, est-ce que la droite peut jouer autrement?
00:08:20Parce que j'ai surtout parlé des partis de gauche ici,
00:08:21avec le phénomène Trump.
00:08:23Trump, on a dit, a été capable de gagner le vote immigré.
00:08:25C'est plus nuancé.
00:08:26Il a augmenté la part du vote immigré
00:08:29ou du vote issu de l'immigration
00:08:30ou des communautés ethniques ou culturelles
00:08:32dans le Parti républicain,
00:08:34sans pour autant faire basculer le tout.
00:08:36Il y avait une originalité chez Trump.
00:08:38Normalement, les partis dits de droite
00:08:39cherchent à gagner le vote de l'immigration
00:08:41en faisant du multiculturalisme de droite.
00:08:43Et Trump, quoi qu'on en pense, a dit non.
00:08:45Je vais obtenir votre vote
00:08:46en incarnant l'archi-américain, le sur-américain,
00:08:50l'absence de compromis total,
00:08:51et vous serez attirés par cette figure
00:08:52plutôt que par une figure de compromis.
00:08:54Apparemment, ça lui a plutôt servi.
00:08:56Comme quoi, la question de l'immigration
00:08:57transforme même notre manière de penser
00:08:58l'avenir des partis de droite aujourd'hui.
00:09:0130% des fêtes de villages
00:09:03qui étaient l'âme de nos villages
00:09:05ont disparu en 4 ans, Gabriel Plusel.
00:09:09Pourquoi en parler aujourd'hui ?
00:09:10Eh bien, parce que c'est en ce moment
00:09:13et jusqu'au 31 mai
00:09:14qu'il y a eu un appel à candidature
00:09:17pour candidater.
00:09:19Je parle à tous ceux qui nous regardent,
00:09:22qui appartiennent à des villages
00:09:23et organisent des fêtes, des festivals, etc.
00:09:26des foires, pour avoir un label
00:09:29qui s'appelle le label
00:09:30« Les plus belles fêtes de France »
00:09:32qui est vraiment construit
00:09:33sur le label des plus beaux villages de France
00:09:35et qui seront ainsi aidés.
00:09:38Donc, il y a 48 places potentielles,
00:09:41si j'ose dire,
00:09:42qui seront aidées matériellement
00:09:44puisqu'il y a 150 000 euros de dotation en tout
00:09:46et puis dans leur visibilité,
00:09:50dans leur reconnaissance.
00:09:51Donc, c'est extrêmement important
00:09:53pour ces fêtes.
00:09:55Alors, ça existe depuis l'an dernier
00:09:57et là, a été couronné pêle-mêle.
00:09:59Le carnaval de Grandville,
00:10:01moi, je ne connais pas toutes.
00:10:01La fête historique des Louches à Comines,
00:10:04je ne connais pas.
00:10:04La Saint-Louis à Egmort, je connais.
00:10:06La fête du Piment d'Espenet, je connais.
00:10:08Les fêtes de Zandar,
00:10:09que Charlotte connaît.
00:10:10La fête du Arron-Roi à Étape-le-sur-Mer,
00:10:13je dois reconnaître que je ne connaissais pas,
00:10:15mais je vais connaître désormais.
00:10:16La bénédiction des Calissons à Aix-en-Provence.
00:10:19La fête des Islandais de Terneva à Paimpol,
00:10:21fête en mémoire des marins disparus.
00:10:23Il faut savoir que ça avait disparu en 2023.
00:10:25C'était revenu en 2024,
00:10:27mais faute de moyens.
00:10:28Là, grâce au label,
00:10:29ils vont même pouvoir se poursuivre
00:10:30une journée de plus.
00:10:31Donc, ça, c'est un Paimpol.
00:10:33Et puis, le retour des alpages d'Annecy,
00:10:35le festival gaulois Salera à Salbrie.
00:10:39Bref, c'est extrêmement vaste
00:10:40et l'idée est de soutenir
00:10:41ces fêtes traditionnelles.
00:10:43Alors, le coordinateur de ce label,
00:10:45il s'appelle Thibaut Farin,
00:10:46qui est vraiment animé par l'idée
00:10:48d'aider, de conserver ces traditions populaires
00:10:53qui animent nos villages.
00:10:55Et c'est extrêmement important
00:10:58de l'écouter, je pense.
00:10:59Pourquoi ces fêtes
00:11:00tentent-elles à disparaître ?
00:11:02Alors, il y a beaucoup de raisons.
00:11:03La première conjoncturelle,
00:11:06c'est le confinement, par exemple,
00:11:07qui les a interrompus.
00:11:08Les traditions, il ne faut jamais
00:11:09que ça s'interrompe,
00:11:10sinon après, c'est terminé.
00:11:11Dès que le fil est rompu,
00:11:12on laisse filer les bonnes volontés
00:11:14et puis, c'est parti.
00:11:16Il y a un mouvement de standardisation,
00:11:18y compris dans le registre festif.
00:11:19Vous voyez, c'est un peu comme
00:11:20pour les anciennes commerciales,
00:11:23vous allez vous balader
00:11:23dans n'importe quelle ville en Europe,
00:11:25vous trouvez les mêmes anciennes.
00:11:26Je ne vais pas les nommer,
00:11:26mais vous les connaissez toutes.
00:11:28C'est un peu décevant
00:11:29de voir que dans tous les pays,
00:11:30il y a les mêmes commerces.
00:11:31Eh bien, les fêtes aussi
00:11:32tendent à se standardiser.
00:11:33Vous voyez, dans des villages
00:11:34au fond du Lot,
00:11:35eh bien, ils font plutôt une salsa,
00:11:38une soirée salsa
00:11:38qu'une soirée folklorique
00:11:41qui leur est propre.
00:11:42Je dis le Lot au hasard,
00:11:43parce qu'il y a beaucoup
00:11:44d'autres départements,
00:11:45parce qu'on a oublié
00:11:46notre propre patrimoine
00:11:47des campagnes françaises.
00:11:49Et c'est vrai que c'est toujours
00:11:50le lointain qu'on favorise
00:11:51plutôt que le prochain.
00:11:53Et c'est dommage
00:11:54parce que dans ces fêtes
00:11:55qui se transmettent,
00:11:56eh bien, il y a une cohésion
00:11:57intergénérationnelle.
00:11:59On peut danser à 12 ans
00:12:00la bourrée avec sa grand-mère
00:12:01en costume folklorique
00:12:02et puis, le soir,
00:12:03on chante ses cantos
00:12:05pendant le banquet.
00:12:07Et du reste,
00:12:08la crise des commerces
00:12:08de Centreville
00:12:09et la crise des fêtes de France
00:12:11sont liées parce que ces fêtes,
00:12:13elles se produisaient
00:12:14dans le centre-ville
00:12:15et pas dans cette affreuse
00:12:16zone commerciale,
00:12:17vous savez,
00:12:17avec des ronds-points
00:12:18encore plus moches
00:12:19où tout le monde
00:12:20se presse le week-end.
00:12:22Donc là, c'est vrai
00:12:23que c'est extrêmement intéressant
00:12:25pour redynamiser
00:12:26ces centres-villes.
00:12:27C'est tellement vrai
00:12:27qu'après le Covid,
00:12:28il y avait une agence de com'
00:12:30qui s'appelait
00:12:31le conseil Altavia,
00:12:33spécialiste de la communication
00:12:34commerciale,
00:12:35qui avait proposé
00:12:35d'instituer
00:12:36la Saint-Glinglin
00:12:37afin de mettre à l'honneur
00:12:38le commerce de proximité.
00:12:41Alors évidemment,
00:12:41la Saint-Glinglin,
00:12:42c'est comme la Saint-Nitouche,
00:12:43ça n'existe que dans
00:12:43le Sanctorat de Carambar,
00:12:45mais ils disaient
00:12:46qu'il faut trouver
00:12:47une fête votive.
00:12:48Alors, ils avaient fixé
00:12:48au pif le 20 mars.
00:12:50En réalité,
00:12:52beaucoup de villages
00:12:53ont leur fête votive,
00:12:54c'est-à-dire se placer
00:12:55sous le patronage
00:12:57d'un saint très ancien.
00:12:58Et on voit que même
00:12:59la Semaine Sainte en Espagne
00:13:00et que toutes ces processions,
00:13:02mais aussi au pays catalan,
00:13:04eh bien,
00:13:04attire énormément
00:13:06de touristes,
00:13:08même si c'est des processions
00:13:10liées à la Semaine Sainte.
00:13:12Alors, vous n'avez plus de...
00:13:13Il en reste juste quelques secondes.
00:13:16Voilà,
00:13:17alors juste préciser une chose,
00:13:18c'est que pour que ces fêtes
00:13:19fonctionnent bien,
00:13:20il faut évidemment
00:13:20que la sécurité soit assurée.
00:13:22Alors, pour le moment,
00:13:23dans les villages,
00:13:23c'est vraiment extrêmement
00:13:24bon enfant.
00:13:25On ne peut pas dire
00:13:26la même chose
00:13:27des grandes villes.
00:13:28Vous savez que la fête
00:13:28au jambon de Bayonne
00:13:29a fait l'objet de violences
00:13:30ce week-end
00:13:31assez inattendues.
00:13:33Et pareil pour la fête du trône.
00:13:34Alors, on a même vu
00:13:35les policiers se faire siffler.
00:13:36en arrivant pour remettre de l'autre.
00:13:38Voilà, la foire du trône à Paris.
00:13:39La foire du trône,
00:13:40c'est quand même
00:13:40une des plus anciennes foires.
00:13:43Ça s'appelait
00:13:43la foire du pain d'épices.
00:13:45Ça date d'avant l'an 1000
00:13:46et c'est quand même
00:13:47excessivement triste
00:13:48de voir que les parents,
00:13:48aujourd'hui,
00:13:48s'y enquient d'y envoyer
00:13:49leurs enfants.
00:13:50Donc, les fêtes du village
00:13:51gardent leur bonhomie,
00:13:53leur caractère familial
00:13:53et surtout leur identité.
00:13:56Marc Menand,
00:13:5710 millions à 2 euros
00:13:59pour un Coran européen
00:14:01financé par Bruxelles.
00:14:03De quoi s'agit-il concrètement ?
00:14:05Mais il s'agit
00:14:07d'un programme
00:14:08d'excellence scientifique.
00:14:11Alors, on ne rigole pas.
00:14:12On a des références.
00:14:13On est dans la gamberge sérieuse
00:14:15avec pour but
00:14:16le rattrapage du retard
00:14:19pris dans la course
00:14:20à la production.
00:14:21J'aime bien
00:14:22la production scientifique.
00:14:23Déjà, la recherche
00:14:24dans la production,
00:14:25il y a une incohérence.
00:14:26Mais bref,
00:14:27pour l'excellence
00:14:29face aux USA.
00:14:31Et alors, le projet,
00:14:33on a un directeur
00:14:34qui s'appelle
00:14:34John Tolland.
00:14:36Il est en même temps
00:14:38un moitié américain.
00:14:39C'est bien parce que
00:14:39pour se battre
00:14:40contre les américains,
00:14:41on engage un américain.
00:14:44Apparemment,
00:14:44on n'a pas trouvé
00:14:45sinon l'âme dure
00:14:46pour pouvoir tenir le rôle.
00:14:49Et mener ce projet,
00:14:50alors l'intitulé,
00:14:51c'est formidable,
00:14:53repose.
00:14:54Le projet repose
00:14:55sur notre conviction.
00:14:57Notre conviction.
00:14:58Ça, c'est de la science dure.
00:15:00On a une conviction,
00:15:01ça ne se démontre pas.
00:15:02Ça s'affirme.
00:15:02Pour un Coran européen.
00:15:03Pour que le Coran
00:15:05a montré
00:15:07que le Coran
00:15:07a influencé
00:15:08la culture
00:15:09et la religion
00:15:09en Europe
00:15:11entre 1150
00:15:13et 1850.
00:15:15Alors là,
00:15:15si on pioche un peu
00:15:17quand on fouine
00:15:17dans l'histoire,
00:15:18on est étonné.
00:15:18Mais en France,
00:15:19il y a un petit auditif,
00:15:20c'est qu'il continue
00:15:22à le faire.
00:15:23Ah !
00:15:23Là, j'avoue
00:15:24qu'effectivement,
00:15:26maintenant,
00:15:26aujourd'hui,
00:15:27le Coran
00:15:28est en train
00:15:30de vraiment forcer
00:15:31les portes des âmes.
00:15:34Et ce personnage,
00:15:35M. John Toland,
00:15:36qui est professeur
00:15:37à l'université
00:15:38de Nantes,
00:15:40on l'a vu par exemple,
00:15:41il avait écrit
00:15:42Le Prophète
00:15:43dans la pensée européenne.
00:15:45Il a tenu une conférence,
00:15:47là encore,
00:15:47c'est du sérieux,
00:15:48à l'Institut européen
00:15:49des sciences
00:15:50de Paris.
00:15:52Là encore,
00:15:52toujours les sciences.
00:15:53Mais sauf que c'est
00:15:54un organisme
00:15:55qui est,
00:15:56disons,
00:15:56d'une certaine manière,
00:15:58une création
00:15:58des frères musulmans.
00:16:00Et le recteur
00:16:01de cet institut
00:16:04était l'un de ceux
00:16:08qui ont été exclus
00:16:10parce qu'ils appartenaient
00:16:11à l'UOIF.
00:16:13Voilà où nous en sommes.
00:16:15Mais ça va plus loin que ça.
00:16:17Parce qu'on s'aperçoit
00:16:18qu'en dehors de ce projet.
00:16:19Vous avez des fonds
00:16:21qui circulent ici et là,
00:16:22en Europe,
00:16:23par exemple,
00:16:23pour un forum
00:16:25des organisations européennes
00:16:27musulmanes
00:16:28de jeunes étudiants.
00:16:30On a également,
00:16:31dans le cadre
00:16:32d'Erasmus,
00:16:33les jeunes musulmans
00:16:34pour une Europe
00:16:37d'avenir
00:16:38inclusive,
00:16:39numérique
00:16:40et durable.
00:16:41Voilà où va
00:16:42notre argent.
00:16:43Là, aujourd'hui,
00:16:43on a le Premier ministre
00:16:44qui dit,
00:16:44attention,
00:16:45il nous manque 40 milliards.
00:16:46On pourrait peut-être
00:16:47aller piocher ici
00:16:48dans des petites cagnottes.
00:16:50Il y aurait de quoi faire.
00:16:51Mais alors,
00:16:51ce qui est quand même
00:16:52extraordinaire,
00:16:53c'est qu'on a
00:16:54Mme Céline Imard
00:16:56qui est l'air
00:16:57qui, au mois d'octobre,
00:16:59a tenté de faire admettre,
00:17:01voter un amendement
00:17:02pour interdire,
00:17:04il faut quand même le noter,
00:17:06pour interdire le financement
00:17:08de l'islamisme
00:17:09et du terrorisme
00:17:11par l'UE.
00:17:12On en est là.
00:17:13Eh bien, sachez
00:17:14que cet amendement
00:17:16n'a pas été voté,
00:17:18entre autres,
00:17:18parce qu'on trouve
00:17:19des macronistes
00:17:20comme Pascal Confin,
00:17:23Bernard Guetta,
00:17:24Fabienne Keller,
00:17:26Valérie Heyer
00:17:27qui ont voté contre.
00:17:28Voilà où nous en sommes.
00:17:30Les gens qui ont été élus
00:17:32ne sont pas capables
00:17:34de montrer qu'il y a
00:17:36chez nous
00:17:37une volonté,
00:17:38je dirais,
00:17:39intellectuelle
00:17:40de faire valoir
00:17:41des valeurs.
00:17:42Et si on devait
00:17:43parler de religion,
00:17:45il serait sans doute
00:17:46plus intéressant
00:17:46de voir l'influence
00:17:48du paganisme
00:17:49sur notre culture,
00:17:52l'influence
00:17:53de l'antiquité grecque
00:17:55sur notre culture.
00:17:57Et sinon,
00:17:57si on doit parler
00:17:58de l'influence
00:17:58de l'islam,
00:17:59il faudrait voir
00:18:00l'esclavage
00:18:01avec les petits chrétiens
00:18:03qui étaient ici et là
00:18:04kidnappés
00:18:06pour pouvoir devenir
00:18:07soit janissaires,
00:18:09soit mameloucs.
00:18:10Merci pour votre regard.
00:18:13Merci à les mousquetaires.
00:18:14On va marquer une pause
00:18:15pour recevoir
00:18:15Bono Rotaio,
00:18:17ministre de l'Intérieur.
00:18:19Je rappelle que nous sommes
00:18:19en pleine crise
00:18:20avec l'Algérie.
00:18:22Nous avons appris
00:18:23juste avant le début
00:18:24de l'émission
00:18:24que la France
00:18:25va expulser à son tour
00:18:2712 agents consulaires algériens
00:18:29en réponse
00:18:30à l'expulsion
00:18:31par l'Algérie
00:18:32de 12 fonctionnaires français
00:18:33et qu'Emmanuel Macron
00:18:35rappelle
00:18:36l'ambassadeur d'Alger
00:18:38à Paris
00:18:39pour consultation.
00:18:41On en parle tout de suite
00:18:42avec Bruno Rotaio
00:18:43qui nous a réservé
00:18:44sa réaction.
00:18:45A tout de suite.
00:18:49Retour sur le plateau
00:18:50de Face à l'Info
00:18:51avec notre invité
00:18:52exceptionnel ce soir,
00:18:53Bruno Rotaio.
00:18:55Nous sommes en plein cœur
00:18:56de la crise
00:18:57à Alger
00:18:57puisqu'on a appris
00:18:58il y a quelques instants
00:18:59que la France
00:19:00va expulser à son tour
00:19:0112 agents consulaires algériens.
00:19:03en réponse
00:19:04à l'expulsion
00:19:05par l'Algérie
00:19:06de 12 fonctionnaires français
00:19:07et qu'Emmanuel Macron
00:19:09rappelle
00:19:09l'ambassadeur
00:19:10à Alger
00:19:11pour consultation.
00:19:14Question,
00:19:14Monsieur le Ministre,
00:19:15merci infiniment
00:19:16d'être sur notre plateau.
00:19:17C'est moi qui vous remercie.
00:19:18Bonsoir.
00:19:19Bonsoir.
00:19:20Est-ce que,
00:19:21enfin,
00:19:22je me permets,
00:19:22la France est à la hauteur
00:19:24pour réagir face à l'Algérie ?
00:19:26Écoutez,
00:19:27je prône la fermeté
00:19:28depuis des mois.
00:19:30Je l'ai d'abord prôné
00:19:31seul un peu dans le désert.
00:19:32Ensuite,
00:19:33le gouvernement
00:19:34en a fait sa ligne.
00:19:37Nous sommes un État
00:19:38et nous sommes une nation.
00:19:39Un État doit être fort
00:19:41et une nation doit être fière
00:19:44et respectée.
00:19:45J'ai toujours pensé
00:19:47qu'avec l'Algérie,
00:19:48nous devions poser
00:19:49un rapport de force
00:19:49parce que trop souvent,
00:19:51le régime
00:19:52a profité de nos faiblesses
00:19:54ou en tout cas,
00:19:55la France
00:19:55a été pour lui
00:19:58une sorte de bouc émissaire
00:19:59pour expliquer
00:20:01ce qui ne réussissait pas
00:20:03sur le plan interne.
00:20:04Donc,
00:20:06il est inacceptable,
00:20:07vraiment inadmissible
00:20:08que la France
00:20:10soit un terrain de jeu
00:20:11pour les services algériens.
00:20:14Ce qui s'est passé
00:20:14il y a quelques jours,
00:20:16cette arrestation,
00:20:16bien entendu,
00:20:17il y a la présomption
00:20:18d'innocence,
00:20:19mais il y a un certain nombre
00:20:20d'indices,
00:20:20ça n'est pas tolérable.
00:20:22L'affaire des influenceurs,
00:20:24il y a quelques heures,
00:20:26le tribunal correctionnel
00:20:27de Lyon
00:20:27vient de condamner
00:20:28une influenceur
00:20:30à une peine de prison
00:20:31avec sursis.
00:20:32L'influenceur de Brest,
00:20:33c'était 18 mois
00:20:34et il n'est pas tolérable
00:20:36qu'il y ait Boilem Sansa,
00:20:38un grand écrivain
00:20:39franco-algérien
00:20:39que vous connaissez bien ici,
00:20:41qui soit encore
00:20:42sous les barreaux,
00:20:42il est âgé,
00:20:43il est malade
00:20:43et enfin,
00:20:44moi j'entends que l'Algérie
00:20:45respecte ses obligations,
00:20:47le droit
00:20:48et réadmette ses nationaux
00:20:49lorsqu'il y a
00:20:50une pièce d'identité
00:20:51ils doivent réadmettre
00:20:53ces ressortissants
00:20:54qui ne sont pas français,
00:20:55qui sont algériens
00:20:55sur le sol.
00:20:57Sur la réponse
00:20:57de la France
00:20:58à l'Algérie ce soir,
00:20:59avez-vous échangé
00:21:00avec le président
00:21:01de la République
00:21:02sur cette décision ?
00:21:03J'ai échangé
00:21:04il y a très peu de temps
00:21:06avec l'Elysée,
00:21:07je ne dirai pas
00:21:08quel était celui
00:21:09avec lequel j'ai échangé
00:21:11mais en tout cas,
00:21:12cette réponse
00:21:14me paraît
00:21:14totalement appropriée.
00:21:16C'est en règle générale
00:21:17d'ailleurs
00:21:17dans les relations internationales
00:21:18le calibrage
00:21:19des ripostes.
00:21:22Il y avait 12 personnes
00:21:23françaises
00:21:24qui d'ailleurs
00:21:25dépendent de mon ministère,
00:21:27policiers,
00:21:28gendarmes
00:21:28qui avaient été
00:21:29déclarés
00:21:30persona non grata,
00:21:32les derniers vont arriver
00:21:32d'ailleurs ce soir,
00:21:33les 12,
00:21:34les derniers des 12
00:21:35en tout cas,
00:21:36et donc c'est
00:21:36un pour un,
00:21:38ce sera 12,
00:21:39notamment
00:21:40algériens
00:21:41qui devront partir
00:21:43très rapidement
00:21:44en Algérie.
00:21:45Mathieu Bancoté.
00:21:46Est-ce qu'il n'y a pas
00:21:47un décalage
00:21:48dans l'interprétation
00:21:49de la crise ?
00:21:49D'un côté,
00:21:50depuis plusieurs mois,
00:21:52le régime algérien
00:21:53cherche à humilier la France,
00:21:54vous a ciblé personnellement,
00:21:56ne cesse de répéter
00:21:57que la France est presque
00:21:57à l'origine de tous ces mots
00:21:58et de l'autre côté,
00:21:59les autorités françaises
00:22:00globalement cherchent
00:22:01à expliquer que la crise
00:22:02n'en est pas vraiment une,
00:22:03que c'est un détail,
00:22:04que le réchauffement
00:22:04des relations diplomatiques
00:22:05peut survenir à tout moment.
00:22:07Comment expliquer
00:22:07ce désaccord d'interprétation
00:22:09sur la nature de la crise ?
00:22:10Parce que la France
00:22:12a l'habitude
00:22:13d'être bonne élève
00:22:14et de tendre la main.
00:22:15Cette crise,
00:22:16elle ne vient pas d'aujourd'hui,
00:22:17elle ne vient même pas
00:22:18de la reconnaissance
00:22:19de la souveraineté marocaine
00:22:21du Sahara occidental.
00:22:22Je vous rappelle
00:22:23que lorsqu'Emmanuel Macron
00:22:24avait parlé
00:22:24de rente mémorielle,
00:22:26il y a eu le rappel
00:22:26de l'ambassadeur,
00:22:27nos aéronefs,
00:22:28les avions militaires français
00:22:30qui à l'époque
00:22:30devaient survoler
00:22:31l'espace aérien algérien
00:22:32pour aller se battre
00:22:33contre les terroristes islamistes
00:22:35dans le Sahel
00:22:35avaient été interdits
00:22:37d'espace justement aérien.
00:22:38Ensuite,
00:22:39l'affaire avec une opposante algérienne,
00:22:40Amira Bouhraoui,
00:22:41en 2023,
00:22:42ensuite 2024.
00:22:44C'est une suite de crise
00:22:45et si j'avais prôné
00:22:47moi la fermeté,
00:22:47c'est parce que j'observe
00:22:48depuis plusieurs années
00:22:49que la main tendue
00:22:51donne en réalité
00:22:53peu de choses en retour
00:22:54et j'appelle moi,
00:22:55je connais les leçons de l'histoire,
00:22:57je sais que nous avons
00:22:58les deux peuples,
00:22:59entre les deux pays,
00:23:00une histoire orageuse,
00:23:02tumultueuse,
00:23:03douloureuse bien sûr,
00:23:04mais je ne reconnais
00:23:05à aucun pays
00:23:06fusse avec des douleurs historiques
00:23:09profondes,
00:23:10des cicatrices profondes,
00:23:11le droit de mépriser
00:23:13ou d'humilier la France.
00:23:13A aucun pays.
00:23:15C'est un premier pas
00:23:16vers la fermeté
00:23:18que vous appelez de vos voeux
00:23:19et vous expliquez
00:23:19à quel point
00:23:20cette crise remonte
00:23:21depuis bien longtemps
00:23:22mais comme
00:23:23lorsqu'on regarde justement
00:23:24d'où vient cette crise,
00:23:25ça ne semble pas encore
00:23:26très minime.
00:23:27Est-ce qu'on peut
00:23:28réellement
00:23:29s'en sortir
00:23:30avec cette crise
00:23:30avec l'Algérie ?
00:23:32Depuis le départ,
00:23:34c'est ce que j'essaie
00:23:35d'expliquer,
00:23:36la nature de la relation
00:23:37construite entre nos deux pays,
00:23:39je pense qu'elle appelle
00:23:40une réponse de fermeté.
00:23:42Je pense qu'on ne s'envertira pas
00:23:43maintenant.
00:23:44L'Algérie, en réalité,
00:23:45est au pied du mur.
00:23:46Elle a deux choix.
00:23:47Soit le choix
00:23:48de l'escalade,
00:23:50c'est possible
00:23:50parce qu'il y a une telle violence
00:23:52dans les communiqués
00:23:53qui m'a d'ailleurs ciblé
00:23:54à titre personnel
00:23:56il y a quelques jours.
00:23:58Soit c'est le choix
00:23:59de l'escalade,
00:24:00soit c'est le choix
00:24:00du dialogue.
00:24:01Mais encore une fois,
00:24:03il est clair que pour nous
00:24:03les objectifs,
00:24:04c'est la libération
00:24:05bien entendu
00:24:06de Boilem Sansal
00:24:07et c'est le respect
00:24:09des accords de 1994
00:24:10au terme desquels
00:24:12l'Algérie doit rapatrier
00:24:14sur son sol,
00:24:15bien sûr,
00:24:15les Algériens.
00:24:16Qui est un avenant
00:24:17des accords de 68.
00:24:18Oui, parce qu'il y a Mulhouse.
00:24:19Moi, j'ai été traumatisé.
00:24:20Je suis ministre de l'Intérieur.
00:24:22Ma mission,
00:24:23c'est de protéger
00:24:24les Français.
00:24:24Je vous rappelle
00:24:25que si l'Algérie
00:24:26avait respecté le droit,
00:24:28si l'Algérie
00:24:28avait respecté
00:24:29ses obligations,
00:24:30il n'y aurait pas eu
00:24:30ce portugais,
00:24:31ce ressortissant portugais
00:24:32qui était poignardé
00:24:33par un terroriste islamiste
00:24:34ressortissant algérien
00:24:36qui avait été,
00:24:37je le rappelle,
00:24:38présenté à 14 reprises
00:24:39aux autorités algériennes
00:24:41qui n'avaient pas voulu
00:24:41le réadmettre
00:24:42sur leur sol.
00:24:43Je reviens dans un instant
00:24:44sur le communiqué
00:24:45hier soir à Dalger.
00:24:46D'abord,
00:24:46Charlotte Dorné.
00:24:47Mais dans la foulée
00:24:48de la question de Mathieu
00:24:49qui dit qu'il y a parfois
00:24:50une différence d'appréhension
00:24:51de cette crise,
00:24:52il y a aussi,
00:24:53on a l'impression,
00:24:53parfois une confusion
00:24:55dans les sujets
00:24:55qui sont abordés.
00:24:56Vous avez évoqué
00:24:57le Sahara occidental,
00:24:59vous avez évoqué
00:25:00le cas de Boilem Sansal
00:25:01qui est particulier
00:25:02et qui regarde en effet
00:25:03la manière dont l'Algérie
00:25:04rend la justice
00:25:04aujourd'hui
00:25:06à un ressortissant français.
00:25:07Il y a le cas
00:25:08des OQTF,
00:25:09donc des ressortissants algériens
00:25:10que la France ne veut plus
00:25:11admettre sur son sol
00:25:12et que l'Algérie
00:25:12ne reprend pas
00:25:13qui regardent nos deux pays.
00:25:15Et il y a les accords
00:25:16de 68
00:25:16qui sont évoqués régulièrement
00:25:17et qui facilitent
00:25:19l'immigration régulière
00:25:20des Algériens en France
00:25:22dans un pays,
00:25:22la France,
00:25:23dans lequel une majorité
00:25:24de Français
00:25:24veut réduire drastiquement
00:25:26cette immigration.
00:25:27Est-ce que ces accords
00:25:28de 68
00:25:28doivent être liés
00:25:29aux autres sujets
00:25:30ou est-ce que la France
00:25:31peut se permettre
00:25:31d'étudier l'immigration
00:25:33de manière simple
00:25:36et simplement
00:25:37par rapport
00:25:37à ce qu'elle est capable
00:25:38encore d'accueillir
00:25:39aujourd'hui ?
00:25:40Je pense que
00:25:41le problème,
00:25:42il est là,
00:25:43c'est que les capacités
00:25:44d'accueil
00:25:44de la France
00:25:45sont dépassées.
00:25:47On accueille environ
00:25:48un demi-million
00:25:49d'étrangers
00:25:50en situation régulière
00:25:52ou irrégulière par an.
00:25:54On ne peut plus
00:25:54les accueillir
00:25:55dans de bonnes conditions.
00:25:56C'est la raison
00:25:56pour laquelle
00:25:57j'avais créé
00:25:58cette polémique
00:25:58en indiquant que
00:25:59quand une immigration
00:26:00notamment n'est pas maîtrisée
00:26:01et dans ces conditions,
00:26:03l'immigration n'est pas une chance.
00:26:04Je signe
00:26:05et je persiste.
00:26:06En revanche,
00:26:07sur les accords de 68,
00:26:09c'est des accords
00:26:10qui favorisent
00:26:11incroyablement
00:26:12l'immigration
00:26:12familiale algérienne
00:26:14par rapport
00:26:15aux autres pays
00:26:15du Maghreb.
00:26:16Aujourd'hui,
00:26:17l'Algérie bénéficie
00:26:18de cette immigration
00:26:19qui est très favorisée
00:26:21sur le plan familial.
00:26:23Elle bénéficie
00:26:24par exemple
00:26:24d'un régime de santé.
00:26:25Il faut savoir
00:26:26que le régime
00:26:26de santé,
00:26:27d'accès aux soins
00:26:28qu'ont les ressortissants
00:26:29algériens,
00:26:31c'est exactement
00:26:31celui dont bénéficient
00:26:33les ressortissants
00:26:33de l'Union européenne.
00:26:35Les diplomates
00:26:36sont favorisés
00:26:37par rapport aux diplomates
00:26:38des autres pays du Maghreb.
00:26:40C'est la raison
00:26:40pour laquelle
00:26:41il faut que l'Algérie
00:26:42respecte les accords
00:26:43de 94.
00:26:45Sinon,
00:26:45dans cette riposte graduée,
00:26:47nous l'avions évoqué
00:26:48et le Premier ministre
00:26:49dans sa conférence de presse
00:26:50l'avait évoqué,
00:26:51c'est la remise en cause
00:26:52de 68.
00:26:53En tout cas,
00:26:54il est clair
00:26:55que si demain,
00:26:56c'est ce que j'espère,
00:26:57la droite revient
00:26:58au pouvoir,
00:26:59il faudra évidemment
00:27:00remettre en question
00:27:02ces accords
00:27:03qui encore une fois
00:27:04ont déformé
00:27:05l'immigration algérienne
00:27:07au profit
00:27:08d'une immigration
00:27:08de peuplement,
00:27:10au profit
00:27:10d'une immigration
00:27:11familiale.
00:27:13Alors,
00:27:13j'ai l'impression,
00:27:14vous me corrigerez,
00:27:14on vous a souvent reproché
00:27:15en tant que ministre
00:27:16de l'Intérieur
00:27:16de vous être prononcé
00:27:17sur la question algérienne
00:27:19comme si ce n'était pas
00:27:20de votre sort.
00:27:21Et j'ai l'impression,
00:27:21encore une fois,
00:27:22vous me corrigerez
00:27:22qu'en imposant ce sujet,
00:27:24vous empêchez
00:27:25d'une certaine manière
00:27:26d'autres figures politiques
00:27:28qui sont peut-être
00:27:28au gouvernement
00:27:29de s'endormir.
00:27:29Donc certes,
00:27:30vous n'avez pas
00:27:31les moyens
00:27:31pour décider sur tout,
00:27:32mais vous obligez
00:27:33vos collègues
00:27:34à se prononcer
00:27:35sur cette question
00:27:36qu'ils ont tendance
00:27:37à fuir
00:27:37ou à relativiser.
00:27:38Est-ce que je me trompe ?
00:27:40Ma devise,
00:27:41c'est de parler vrai.
00:27:43J'appartiens
00:27:43à un gouvernement
00:27:44dans des conditions
00:27:45politiques qui sont compliquées.
00:27:46Il n'y a pas de majorité
00:27:47à la Chambre.
00:27:48Il n'y a pas de majorité
00:27:49à l'Assemblée nationale.
00:27:50Et les Français
00:27:51le sentent bien.
00:27:52Simplement,
00:27:53ce que je vois,
00:27:53je le dis.
00:27:54Ce que je crois,
00:27:55je le dis.
00:27:56Et quand je vois
00:27:57qu'à Mulhouse,
00:27:58on a eu un attentat terroriste,
00:27:59il y a une cause.
00:28:00Eh bien,
00:28:01je la dénonce.
00:28:02Et parce que je suis
00:28:02ministre de l'Intérieur,
00:28:04précisément,
00:28:05la question des accords,
00:28:06la question du respect
00:28:07des accords
00:28:08en matière migratoire
00:28:09m'importe au premier chef.
00:28:11Je veux protéger
00:28:11et je veux donner
00:28:13le meilleur,
00:28:13en tout cas,
00:28:14de moi-même
00:28:14et du ministère
00:28:15pour protéger les Français
00:28:16dans des situations
00:28:17qui sont compliquées
00:28:18ici et ailleurs,
00:28:19d'ailleurs.
00:28:20Mais ça,
00:28:20c'est fondamental.
00:28:21Et en tout cas,
00:28:21j'ai assumé
00:28:22cette responsabilité-là.
00:28:24Et d'ailleurs,
00:28:25on voit bien que
00:28:25petit à petit,
00:28:26les choses se sont déplacées.
00:28:27Encore une fois,
00:28:28je prêche un peu
00:28:28dans le désert
00:28:29pendant des semaines
00:28:30et des semaines.
00:28:31Mais non,
00:28:32je pense que là,
00:28:32cette riposte est la bonne.
00:28:34Désormais,
00:28:35on va voir
00:28:35quelle sera la réponse
00:28:36de l'Algérie.
00:28:38Alors,
00:28:38vous dites parler vrai.
00:28:39Vous reprenez souvent
00:28:40d'ailleurs cette citation
00:28:41d'Anna Arendt
00:28:42qui dit que les mots
00:28:43juste trouvés
00:28:43au bon moment
00:28:44sont de l'action.
00:28:45Et lorsque vous parlez vrai,
00:28:47vous avez aussi
00:28:48la réponse
00:28:49très vive.
00:28:51On voit de la part
00:28:52de l'Algérie.
00:28:53On a vu ce communiqué
00:28:54hier soir
00:28:55qui vous cite,
00:28:56qui vous vise
00:28:56derrière cette crise
00:28:58à Alger.
00:28:59Je vais citer
00:28:59quelques extraits.
00:29:01La moitié du communiqué
00:29:02est sur vous.
00:29:03Ce ministre
00:29:03qui excelle,
00:29:04je cite,
00:29:05dans les barbouseries,
00:29:06à des fins purement
00:29:07personnelles,
00:29:08est en manque flagrant
00:29:09de discernement politique.
00:29:11Ou encore,
00:29:11il porte la responsabilité
00:29:13entière
00:29:14de la tournure
00:29:14que prennent
00:29:15les relations
00:29:15entre l'Algérie
00:29:17et la France.
00:29:18est-ce que,
00:29:18comme disait Mathieu Bocoté,
00:29:20c'est une victoire
00:29:21d'avoir mis
00:29:22ce dossier
00:29:22sur la table
00:29:23ou est-ce un échec
00:29:24puisque finalement
00:29:25vous êtes au cœur
00:29:26du problème ?
00:29:28Je suis ciblé
00:29:29et je crois
00:29:30que c'est assez inédit
00:29:31qu'un régime
00:29:33étranger
00:29:34cible un ministre.
00:29:36Je pense que
00:29:36c'est inédit.
00:29:37En tout cas,
00:29:38je n'ai pas
00:29:38dans ma mémoire
00:29:39la trace
00:29:40de précédent.
00:29:42Simplement,
00:29:42je veux rappeler
00:29:42aux téléspectateurs
00:29:44ce qui s'est passé.
00:29:44bien entendu,
00:29:46encore une fois,
00:29:47il y a la présomption
00:29:47d'innocence
00:29:48mais quand même,
00:29:49ce qui s'est passé
00:29:49c'est qu'un ressortissant
00:29:52algérien
00:29:52qui travaille,
00:29:53qui a un passeport
00:29:54de service
00:29:55qui travaille
00:29:55au consulat général
00:29:57à Créteil
00:29:58a été,
00:30:00si j'ose dire,
00:30:01pris la main dans le sac
00:30:02pour une affaire
00:30:03de barbouzerie
00:30:04qui concerne
00:30:06un opposant algérien
00:30:07de séquestration
00:30:09pendant 27 heures.
00:30:10Et la justice
00:30:12s'est saisie,
00:30:13c'est le PNAT,
00:30:13c'est le parquet
00:30:14national antiterroriste
00:30:16et je veux redire
00:30:18au régime algérien
00:30:19qu'en France,
00:30:20ce n'est pas le ministre
00:30:21de l'Intérieur
00:30:22qui décide de l'arrestation
00:30:23de tel ou tel.
00:30:24C'est la justice.
00:30:25Je ne commande pas
00:30:26la justice.
00:30:27Pas plus que d'ailleurs
00:30:27le président de la République.
00:30:29Voilà,
00:30:29les choses doivent être dites.
00:30:30Simplement,
00:30:31la France est souveraine.
00:30:33C'est une nation
00:30:34qui est fière
00:30:34et sur notre sol,
00:30:36il n'est pas question
00:30:37de tolérer
00:30:37ce type de menée
00:30:39de la part
00:30:40de services étrangers.
00:30:41Qu'est-ce que vous répondez
00:30:42donc à ce communiqué ?
00:30:43Je viens de répondre
00:30:45et je pense que
00:30:46la meilleure des réponses
00:30:47c'est ces 12 personnes,
00:30:50ces 12 personnalités algériennes
00:30:51qui ont été désignées
00:30:53comme persona non grata.
00:30:54Ce n'est pas pour faire
00:30:55du latin,
00:30:56c'est comme ça
00:30:56que ça fonctionne
00:30:57en termes diplomatiques.
00:30:59Persona non grata,
00:31:00PNG.
00:31:01On dit d'ailleurs
00:31:01dans un acronyme
00:31:03qu'on aime bien
00:31:03dans le mystère
00:31:04de l'Intérieur
00:31:05et à l'État.
00:31:06Et donc,
00:31:06c'est ça la réponse.
00:31:07C'est de dire,
00:31:08voilà,
00:31:08désormais,
00:31:08désormais,
00:31:09on impose
00:31:10un rapport de force
00:31:11de fermeté.
00:31:12On a évoqué
00:31:14Boilem Sansal,
00:31:15c'est quand même
00:31:16le 150e jour
00:31:17aujourd'hui
00:31:17de sa détention.
00:31:19Pour vous,
00:31:19c'est un otage ?
00:31:21Pour moi,
00:31:22Boilem a été arrêté
00:31:24injustement
00:31:24et détenu injustement.
00:31:27C'est un grand écrivain
00:31:28franco-français.
00:31:29Boilem Sansal
00:31:30n'est pas né chez nous.
00:31:31Il n'est pas né en France.
00:31:33Il est français pour autant.
00:31:34Il est tombé amoureux
00:31:35de la langue.
00:31:36Il magnifie cette langue.
00:31:38Il la porte très haut.
00:31:39Et c'est important pour nous.
00:31:40Son dernier livre,
00:31:41c'est Le français,
00:31:42parlons-en.
00:31:43Et il s'est retrouvé
00:31:44dans la France
00:31:45comme dans une patrie littéraire.
00:31:46Parce que
00:31:47notre identité
00:31:49est aussi
00:31:49cette patrie littéraire.
00:31:51Cette littérature,
00:31:53je le dis souvent,
00:31:53qui nous tient
00:31:54au cœur et au corps.
00:31:55On est le pays d'Europe,
00:31:56le seul pays d'Europe
00:31:57à avoir reçu
00:31:58dans les dernières années
00:31:59pas moins de
00:32:0016 prix Nobel
00:32:01d'économie.
00:32:03Y compris
00:32:04chez les politiques.
00:32:05Quelqu'un qui aspire
00:32:06à devenir chef de l'État
00:32:07en France,
00:32:08il écrit des livres.
00:32:09Hier,
00:32:09les rois à Saint-Denis
00:32:10avaient recevé
00:32:11une onction
00:32:12avec le Saint-Crème.
00:32:13Et bien désormais,
00:32:14en réalité,
00:32:15le Saint-Crème a été,
00:32:16si j'ose dire,
00:32:16remplacé par l'encre noire.
00:32:18Autant dire
00:32:18que cette littérature,
00:32:20quand on dit
00:32:21nous sommes une patrie littéraire,
00:32:23je pense qu'on doit
00:32:24beaucoup à Sonsal.
00:32:25Puisque c'est notre identité
00:32:26et que Boilem Sonsal,
00:32:28précisément,
00:32:29a servi
00:32:29à travers notre langue
00:32:30cette identité,
00:32:31cette langue
00:32:32qui était longtemps
00:32:33la langue de la diplomatie,
00:32:34la langue de l'olympisme aussi.
00:32:35Ça n'est pas rien.
00:32:37Et moi,
00:32:37je pense que
00:32:37quand on a un grand serviteur
00:32:39de notre langue,
00:32:40de la littérature aussi,
00:32:41on lui doit quelque chose,
00:32:42on ne doit pas l'abandonner.
00:32:43Depuis le début aussi,
00:32:44j'essaie de...
00:32:44Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement ?
00:32:46Qu'est-ce qui peut être fait ?
00:32:46Qu'est-ce qui va être fait ?
00:32:47Je sais que vous n'êtes pas
00:32:48à la diplomatie.
00:32:49Non,
00:32:50mais j'ai dit depuis le départ
00:32:51qu'on devait avoir
00:32:52deux objectifs.
00:32:53Il y a l'aspect
00:32:54protection des Français,
00:32:56réadmission
00:32:56des individus dangereux
00:32:58algériens
00:32:59sur le sol algérien.
00:33:00Mais l'autre objectif,
00:33:01c'est la libération
00:33:02de Boilem Sansal.
00:33:03Il est âgé
00:33:04et il est malade.
00:33:06Permettez-moi
00:33:06une comparaison historique.
00:33:07Diriez-vous
00:33:08que dans les temps présents,
00:33:09Boilem Sansal
00:33:09est un peu l'héritier
00:33:10bien malgré lui
00:33:11de Solzhenitsyn ?
00:33:13Oui,
00:33:13alors la comparaison
00:33:14n'est pas raison
00:33:15parce que
00:33:16c'est deux personnalités
00:33:17qui sont très différentes.
00:33:19Mais en tout cas,
00:33:20il est injustement traité.
00:33:21Il est injustement détenu.
00:33:24J'espère que
00:33:25le régime algérien
00:33:26va le libérer.
00:33:27Il a été condamné
00:33:28pour cinq ans.
00:33:28Alors cinq ans,
00:33:30c'est beaucoup trop
00:33:30quand on est innocent.
00:33:32Je t'ai rôme
00:33:32mais je sens la France
00:33:34à travers vos mots
00:33:35démunie à genoux
00:33:37face à ce dossier.
00:33:38Ça fait mal quand même.
00:33:39Ah mais moi,
00:33:40ce qui m'a fait mal...
00:33:40Parce qu'on entend tout le temps
00:33:42oui, on espère
00:33:42mais on espère,
00:33:43on en a marre d'espérer.
00:33:44Vous comprenez ?
00:33:45Eh bien,
00:33:46qu'est-ce qu'on répond ?
00:33:47Je vous comprends.
00:33:48Non seulement je vous comprends
00:33:48mais depuis le départ,
00:33:49je parle le langage
00:33:50de la fermeté.
00:33:51Cette fermeté,
00:33:52elle est en train d'arriver.
00:33:54Et si jamais
00:33:55l'Algérie choisit l'escalade,
00:33:56eh bien,
00:33:57il faudra que nous accompagnions
00:33:59cette escalade
00:34:00sans avoir peur.
00:34:01Parce que cette question,
00:34:03c'est pas seulement
00:34:04la question aujourd'hui
00:34:05du rapport diplomatique
00:34:07entre deux pays.
00:34:08Je ne suis pas du tout obsédé
00:34:10par cette relation diplomatique.
00:34:12Ce qui m'obsède,
00:34:13c'est la question
00:34:14de la sécurité des Français.
00:34:15Mais cette question aujourd'hui,
00:34:17c'est aussi la fierté française.
00:34:19Je crois que beaucoup de Françaises,
00:34:21beaucoup de Français
00:34:21vivent très très mal
00:34:23qu'un pays,
00:34:25voilà,
00:34:25qu'on n'a pas agressé
00:34:26c'est pas nous.
00:34:27Encore une fois,
00:34:28il y a quelques jours,
00:34:30c'est pas la France
00:34:30qui est allée piéger
00:34:32un ressortissant algérien
00:34:34qui travaille
00:34:35dans un consulat général
00:34:36en Algérie
00:34:36et qui aurait tenté,
00:34:39enfin,
00:34:39qui aurait même d'ailleurs,
00:34:41vis-à-vis,
00:34:42qui aurait même
00:34:43séquestré
00:34:44et enlevé
00:34:45un ressortissant,
00:34:47un opposant algérien.
00:34:47Vous parliez tout à l'heure
00:34:50pour faire le lien
00:34:51avec l'immigration,
00:34:52les OQTF,
00:34:53on va en parler
00:34:53avec Charlotte et Mathieu,
00:34:55pour faire le lien,
00:34:56c'est le lien direct
00:34:56avec l'Algérie.
00:34:58Vous multipliez
00:34:59depuis que vous êtes
00:35:00à Beauvau
00:35:01les accords bilatéraux
00:35:02pour lutter contre l'immigration.
00:35:04Vous dites
00:35:05que la France,
00:35:05à elle seule,
00:35:06c'est 25%
00:35:07des visas
00:35:08d'entrée
00:35:09dans l'Union européenne.
00:35:1125%,
00:35:12c'est 2,4 millions.
00:35:14L'Allemagne,
00:35:14juste après,
00:35:14deuxième pays,
00:35:151,5 million.
00:35:17On vous entend,
00:35:18on vous voit avancer,
00:35:19on voit
00:35:20des circulaires.
00:35:22Pour autant,
00:35:23on a l'impression
00:35:24que c'est la mer
00:35:25qu'on vide
00:35:25à la petite cuillère.
00:35:27Pas complètement.
00:35:28Vous voyez,
00:35:29depuis que je suis arrivé
00:35:30au ministère de l'Intérieur,
00:35:31les expulsions
00:35:32par arrêté ministériel
00:35:33ou par arrêté
00:35:35préfectorale
00:35:35ont augmenté
00:35:37de plus 150%.
00:35:40Depuis que j'ai fait
00:35:40la fameuse circulaire
00:35:41qui a aboli
00:35:42la circulaire valse,
00:35:44la régularisation,
00:35:45les régularisations
00:35:46de clandestins
00:35:47ont baissé de 20%.
00:35:49Donc,
00:35:49bien sûr,
00:35:50on ne peut pas
00:35:51tout faire tout de suite
00:35:53et notamment,
00:35:54on ne peut pas annuler
00:35:55des décennies
00:35:56de laxisme migratoire
00:35:57en quelques mois.
00:35:58Je pense par ailleurs
00:35:59que si on veut demain
00:36:00reprendre vraiment
00:36:01le contrôle de l'immigration,
00:36:03il faudra
00:36:03donner la chance
00:36:05de la parole
00:36:05au peuple français
00:36:06par le référendum.
00:36:07C'est,
00:36:08à mon avis,
00:36:09fondamental.
00:36:10Là aussi,
00:36:10c'est un vœu
00:36:11puis on l'entend,
00:36:12mais bon,
00:36:12voilà.
00:36:12Ah non,
00:36:13mais aujourd'hui,
00:36:13on ne le peut pas.
00:36:14On ne le peut pas
00:36:14parce qu'il faudrait
00:36:15simplement...
00:36:16Il n'y a même pas
00:36:16de majorité.
00:36:18En plus,
00:36:19il faudrait une majorité
00:36:19de 3-5ème
00:36:20puisqu'il faudrait
00:36:20réviser la Constitution,
00:36:22élargir le champ
00:36:23du référendum
00:36:24qui est dans l'article 11
00:36:25de notre Constitution.
00:36:26Donc,
00:36:27il faut une très forte majorité,
00:36:28mais il le faudra
00:36:29le moment venu.
00:36:30Mais pour autant,
00:36:35voilà,
00:36:35et ça,
00:36:36c'est l'objectif
00:36:37que je me suis assigné.
00:36:38Ma devise,
00:36:39c'est de ne pas subir.
00:36:40C'est la devise
00:36:41de Delattre,
00:36:42voilà.
00:36:43Et le 8 mai prochain,
00:36:44je...
00:36:44Qui est vendéen.
00:36:45Oui,
00:36:45qui est vendéen.
00:36:46Et comme on fêtera
00:36:47les 80e anniversaire,
00:36:48notamment,
00:36:49de l'acte de capitulation,
00:36:50vous savez que c'est
00:36:51Jean-Delattre de Tassigny
00:36:52qui a reçu,
00:36:53pour la France,
00:36:54l'acte de capitulation
00:36:55de l'Allemagne nazie
00:36:56à Berlin,
00:36:56le 8 mai 1945.
00:36:58Et on parlera
00:36:59d'une autre date
00:36:59dans un instant,
00:37:00le 17 mai,
00:37:01c'est la présidence
00:37:01des Allers,
00:37:02on parlera d'un moment
00:37:02dans un instant.
00:37:03Jean-Lotre d'en est là.
00:37:04C'est pas le même niveau
00:37:05à l'échelle de notre histoire.
00:37:07En effet.
00:37:08Vous disiez tout à l'heure
00:37:09que votre autre devise,
00:37:11on va dire,
00:37:11c'était de parler vrai.
00:37:12Et vous avez à deux reprises.
00:37:14Quand on a évoqué l'Algérie,
00:37:15vous avez expliqué
00:37:16si demain,
00:37:16la droite revient au pouvoir,
00:37:17il faudra négocier
00:37:18ces accords-là.
00:37:19Et en parlant de l'immigration,
00:37:21vous dites également
00:37:21demain,
00:37:22si nous voulons reprendre
00:37:22le contrôle,
00:37:23il faudra passer
00:37:25par le référendum.
00:37:26Comment est-ce que,
00:37:27exactement,
00:37:27vous concevez votre rôle
00:37:28au ministère de l'Intérieur
00:37:29aujourd'hui ?
00:37:30Puisque vous parlez vrai,
00:37:32et c'est en l'occurrence
00:37:33ce qui a permis
00:37:34un plébiscite assez remarqué
00:37:36ces derniers mois.
00:37:37Et quand on aborde
00:37:38la question des actes,
00:37:39vous imaginez le retour
00:37:40de la droite au pouvoir.
00:37:41Comment vous concevez
00:37:41votre rôle aujourd'hui ?
00:37:43J'essaie de faire le maximum.
00:37:44Je pense que les Français
00:37:45sont plein de bon sens.
00:37:46Et les Français
00:37:47ont parfaitement intégré
00:37:48les limites
00:37:49que nous pouvons avoir
00:37:50puisqu'il n'y a pas de majorité,
00:37:51il y a une arithmétique
00:37:52désespérante,
00:37:53pas de majorité
00:37:54à l'Assemblée nationale.
00:37:55Si nous sommes rentrés
00:37:56au gouvernement,
00:37:58c'était une prise de risque.
00:37:59Je me souviens très bien,
00:38:00j'avais moi-même des doutes.
00:38:01Mais c'est simplement
00:38:02pour faire barrage à la gauche.
00:38:03Parce que si la droite française,
00:38:05il faut se reporter
00:38:06il y a six mois,
00:38:07avait claqué la porte
00:38:08au président de la République,
00:38:10celui-ci n'aurait eu
00:38:10d'autre choix
00:38:11que de se tourner
00:38:12vers la gauche,
00:38:13mélanchonisé,
00:38:14la gauche quand même
00:38:14la plus archaïque d'Europe.
00:38:17Et quand on est de droite,
00:38:18on veut faire barrage à la gauche.
00:38:20Donc, nous sommes...
00:38:21Je suis ministre de l'Intérieur.
00:38:23J'essaie de me rendre utile
00:38:24à un pays que j'aime.
00:38:25C'est ma patrie.
00:38:26Et j'essaie de donner
00:38:27le meilleur de moi-même.
00:38:29J'ai des résultats.
00:38:30On pourrait en avoir plus
00:38:31dans d'autres circonstances politiques.
00:38:34Celles-ci, j'espère, viendront.
00:38:35Et pour l'instant,
00:38:36compte tenu des contraintes,
00:38:37j'essaie de pousser
00:38:38le plus loin possible
00:38:40ce qu'il est possible de faire.
00:38:41D'autres circonstances politiques,
00:38:43celles-ci, j'espère, viendront.
00:38:44Je retiens cette petite phrase
00:38:46en suspens
00:38:46pour rebondir dans un instant.
00:38:47Mathieu Bocoté.
00:38:48Mais est-ce qu'il n'y a pas
00:38:49un grand écart,
00:38:50dont vous faites l'expérience,
00:38:51entre le possible
00:38:51et le nécessaire ?
00:38:53J'entends le nécessaire,
00:38:53vous nous dites,
00:38:54il faudrait un référendum
00:38:55sur l'immigration
00:38:55qui permettrait
00:38:56de reprendre la chose.
00:38:58Et là, vous avez d'un autre côté
00:38:59des juristes quasi-théologiens
00:39:00qui vous expliquent
00:39:01que sur leur interprétation du droit,
00:39:03le référendum n'est pas possible
00:39:04en ce moment.
00:39:05Est-ce qu'on n'est pas
00:39:05dans un moment où,
00:39:06quelquefois,
00:39:06entre deux interprétations
00:39:07concurrentes du droit,
00:39:09il y aurait la nécessité
00:39:10tout simplement
00:39:10d'en appeler au peuple ?
00:39:11Bien sûr,
00:39:12parce que c'est la question
00:39:13de la tension
00:39:14qui peut y avoir
00:39:14entre ce qu'on appelle
00:39:15l'État de droit
00:39:16et la démocratie,
00:39:17la souveraineté populaire.
00:39:19Pour beaucoup,
00:39:20certains brandissent
00:39:21cet État de droit
00:39:22tout bout de champ
00:39:22pour éviter
00:39:23qu'on change le droit.
00:39:24Mais l'État de droit
00:39:25doit nous permettre
00:39:27précisément
00:39:27de faire évoluer
00:39:28l'État du droit.
00:39:30Et bien souvent,
00:39:31pour cela,
00:39:31et notamment par rapport
00:39:32à la gauche,
00:39:33il nous présente
00:39:34un État de droit
00:39:35comme un cadre juridique
00:39:36et souvent,
00:39:37en réalité,
00:39:38derrière ce cadre juridique
00:39:39se cache
00:39:39un cadre idéologique.
00:39:41Donc, moi,
00:39:42ma position,
00:39:43elle est très simple.
00:39:44On doit pouvoir changer
00:39:45les règles
00:39:45quand elles ne protègent
00:39:46pas les Français
00:39:46et il faut revenir
00:39:48à la source.
00:39:49La légitimité
00:39:50aussi de l'État de droit
00:39:51c'est la démocratie.
00:39:53Alors, certes,
00:39:54la démocratie doit respecter
00:39:55l'État de droit
00:39:55et l'État de droit
00:39:56doit respecter
00:39:57aussi la démocratie.
00:39:58C'est un équilibre.
00:40:00Et l'équilibre,
00:40:00aujourd'hui,
00:40:01je le vois, moi,
00:40:02comme ministre de l'Intérieur,
00:40:03la question,
00:40:04c'est une question
00:40:05très concrète.
00:40:06Où est-ce qu'on place
00:40:06l'équilibre,
00:40:07le curseur ?
00:40:09Est-ce qu'on protège
00:40:09les droits individuels
00:40:10ou est-ce qu'on protège
00:40:12l'intérêt général ?
00:40:12Concrètement,
00:40:13est-ce qu'aujourd'hui,
00:40:14on m'interdit,
00:40:15comme ministre de l'Intérieur,
00:40:16d'expulser un Tchétchène,
00:40:18par exemple,
00:40:19y compris s'il a commis
00:40:20un crime en France,
00:40:22parce que si je l'expulsais
00:40:23en Tchétchénie,
00:40:25il pourrait ne pas bénéficier
00:40:26d'un procès équitable.
00:40:28Voilà.
00:40:28Concrètement,
00:40:29est-ce qu'on protège
00:40:30un individu dangereux
00:40:31au nom des droits
00:40:32de l'individu
00:40:33ou est-ce qu'on protège
00:40:34la société
00:40:34au nom de l'intérêt général ?
00:40:36C'est la raison pour laquelle,
00:40:38je pense,
00:40:38que le curseur,
00:40:39aujourd'hui,
00:40:39il faut le ramener
00:40:40un peu du côté
00:40:41de l'État régalien.
00:40:42Ce qu'on a fait,
00:40:43d'ailleurs,
00:40:43pour le terrorisme,
00:40:44ce que l'on va faire
00:40:45contre le narcotrafic.
00:40:47C'est ça,
00:40:48l'avis concrète.
00:40:49Alors,
00:40:49vous répondez très concrètement,
00:40:50mais permettez de répondre
00:40:51sur le plan des institutions.
00:40:52D'un côté,
00:40:53on a l'impression
00:40:53qu'il y a une forme de colère
00:40:54qui s'exprime dans le pays,
00:40:55qui s'exprime soit
00:40:56par des votes populistes,
00:40:57soit par des appuis
00:40:57massifs dans les sondages
00:40:59pour une réforme
00:41:00assez en profondeur du pays.
00:41:01De l'autre côté,
00:41:02une élite un peu apeurée
00:41:03qui veut à tout prix
00:41:03verrouiller le champ référendaire
00:41:05pour empêcher cette colère
00:41:06de s'exprimer.
00:41:07Est-ce qu'il n'y a pas,
00:41:08de ce point de vue,
00:41:08un déni conscient de démocratie ?
00:41:10J'adore l'expression
00:41:11de Jacques Julliard.
00:41:13Il est décédé,
00:41:14mais c'était un intellectuel
00:41:15de grande valeur
00:41:15et très honnête.
00:41:17Il parlait d'une démocratie
00:41:18sans le peuple.
00:41:20Il ne faut pas non plus
00:41:21d'État de droit
00:41:21sans le peuple.
00:41:22Tout est une question
00:41:23d'équilibre.
00:41:24Et je pense qu'aujourd'hui,
00:41:25le grand malaise
00:41:26des démocraties,
00:41:27notamment des démocraties
00:41:28occidentales,
00:41:28c'est que trop souvent,
00:41:29les peuples pensent
00:41:30qu'il y a une forme
00:41:31d'impostibilisme.
00:41:32C'est-à-dire que
00:41:33leurs gouvernements
00:41:35sont ligotés.
00:41:36C'est-à-dire que
00:41:38sont réduits à l'impuissance.
00:41:39Je pense qu'on peut lever
00:41:40l'impossibilisme.
00:41:41Ce que j'appelle
00:41:41l'impossibilisme,
00:41:42c'est que quand vous voulez
00:41:43faire bouger les choses,
00:41:44on vous dit non,
00:41:45il y a telle ou telle règle,
00:41:45etc.
00:41:46Bien sûr que je suis
00:41:47pour la séparation des pouvoirs.
00:41:48Bien sûr qu'il faut des normes,
00:41:50une hiérarchie de normes,
00:41:50un contrôle juridictionnel.
00:41:52Mais là,
00:41:53quand il s'agira
00:41:54de trancher des questions,
00:41:55par exemple sur l'immigration,
00:41:57le référendum,
00:41:57c'est fondamental
00:41:58puisque, par exemple,
00:41:59sur le référendum,
00:42:00le Conseil constitutionnel
00:42:02s'interdit
00:42:03de contrôler
00:42:05la conformité
00:42:06à la Constitution
00:42:07d'un résultat
00:42:08de référendum.
00:42:09C'est-à-dire que
00:42:09le Conseil constitutionnel
00:42:10à juste titre
00:42:11a dit depuis 1962,
00:42:13là c'est l'expression
00:42:14la plus directe
00:42:15du suffrage universel,
00:42:16de la volonté générale,
00:42:18eh bien,
00:42:18vox populi, vox ei.
00:42:20Je m'abstiens
00:42:21de contrôler
00:42:21quoi que ce soit.
00:42:22Ça c'est une jurisprudence
00:42:24qui est positive,
00:42:25je trouve,
00:42:25et qui relie bien
00:42:26où là,
00:42:27le Conseil constitutionnel
00:42:28à l'époque
00:42:29a trouvé ce juste point
00:42:31d'équilibre
00:42:31entre la souveraineté populaire
00:42:33et l'État de droit.
00:42:34Sur la question
00:42:35de cet équilibre,
00:42:36vous disiez tout à l'heure
00:42:37avoir fait barrage
00:42:38à la gauche mélenchonisée,
00:42:40selon votre expression.
00:42:42Est-ce que cette gauche
00:42:42mélenchonisée,
00:42:44soft, on va dire,
00:42:45mais dans la conception
00:42:45du droit individuel
00:42:46contre le bien commun
00:42:48ou l'intérêt général,
00:42:49ne se retrouve pas
00:42:50au sein du gouvernement
00:42:50et en tout cas
00:42:51chez le président
00:42:51de la République
00:42:52qui est aujourd'hui
00:42:53le nôtre en France ?
00:42:55Est-ce que ce n'est pas
00:42:55une opposition que vous avez
00:42:56avec les gens
00:42:57avec qui vous travaillez
00:42:58quotidiennement ?
00:42:59Il est clair,
00:43:00Charlotte Dernayas,
00:43:01que j'appartiens
00:43:02à un gouvernement
00:43:03de mission
00:43:03et quand je suis
00:43:06au conseil des ministres,
00:43:07mon regard fait
00:43:07le tour de la table
00:43:08et je vois bien
00:43:09qu'on n'est pas les mêmes,
00:43:10on n'a pas les mêmes
00:43:11parcours.
00:43:11Ce qui nous a rassemblés,
00:43:13c'est qu'on essaie
00:43:13de faire en sorte
00:43:14d'éviter le chaos
00:43:15à la France.
00:43:16Très bien.
00:43:17Moi, je suis ministre
00:43:17de l'Intérieur
00:43:18et dans mon rail,
00:43:20si j'ose dire,
00:43:20j'essaie de pousser
00:43:21le plus loin possible
00:43:22ce que je peux faire
00:43:23pour avoir le plus
00:43:24de résultats possibles,
00:43:26mais avec les contraintes
00:43:26qui sont les miennes.
00:43:28Mais est-ce que
00:43:28les Français auraient préféré
00:43:30qu'à ma place
00:43:31y ait Mme Panot
00:43:32ou quelques autres ?
00:43:33Je ne le crois pas.
00:43:34Donc, bien sûr
00:43:34qu'il y a ces contraintes,
00:43:35bien sûr qu'il y a ces limites
00:43:36et je pense vraiment
00:43:38que les Français
00:43:38en sont conscients.
00:43:39La preuve,
00:43:40c'est que dans un certain nombre
00:43:42non pas seulement
00:43:43de sondages,
00:43:44mais de suffrages,
00:43:45c'est-à-dire
00:43:45sur les élections
00:43:47partielles,
00:43:47législatives
00:43:48ou municipales,
00:43:50nous sommes le parti
00:43:51qui avons le plus progressé.
00:43:53Marie-Christine Dalloz
00:43:53qui a été élue députée
00:43:55dans le Jura
00:43:55il y a quelques jours,
00:43:56elle a progressé
00:43:57de 10 points
00:43:58par rapport
00:43:58à la dissolution
00:44:00et aux élections législatives
00:44:01de juillet
00:44:02et le RN
00:44:03a baissé de 10 points.
00:44:05Donc, ça veut dire
00:44:05que les Français,
00:44:06en tout cas
00:44:07ceux qui nous soutiennent,
00:44:08ont ratifié ce choix
00:44:09très risqué,
00:44:10c'est vrai,
00:44:11sans garantie
00:44:12d'entrer dans un gouvernement
00:44:13où on n'est pas les mêmes.
00:44:15Mais il y a la France.
00:44:15Il y a la France
00:44:16qui nous rassemble
00:44:16et qui exige justement
00:44:18qu'on donne le meilleur
00:44:19de soi-même.
00:44:19C'est ce que vraiment
00:44:20j'essaie de faire
00:44:20à ma place,
00:44:21encore une fois,
00:44:23avec les limites
00:44:23qui me sont données.
00:44:24Alors, parlons de la droite.
00:44:26Je parlais de cette élection
00:44:27à la présidence des LR
00:44:28le 17 mai.
00:44:29Alors, on a vu
00:44:30le doublement
00:44:31du nombre d'adhérents LR.
00:44:32Vous en parliez un peu
00:44:33depuis le lancement
00:44:34de la campagne.
00:44:36Vous avez gagné en confiance.
00:44:37On vous voit aussi
00:44:38dans différents rassemblements.
00:44:41On voit même
00:44:41que le Bruno Roteu
00:44:42a un peu changé
00:44:43lorsqu'il est en meeting.
00:44:44Je vois ici ou là
00:44:45quelques images.
00:44:48D'abord,
00:44:49pour aller un peu plus loin
00:44:50dans un instant
00:44:50sur la droite,
00:44:51est-ce que la droite
00:44:52a perdu une partie peut-être
00:44:54de son ADN
00:44:55en intégrant
00:44:56le socle commun
00:44:57de la Macronie ?
00:44:59C'est ce que je viens
00:45:00de vous dire.
00:45:00Je pense que non,
00:45:01justement.
00:45:02Et ce qui est rassurant,
00:45:04ce qui fait que nos électeurs
00:45:05sont restés fidèles
00:45:06et que certains même
00:45:07nous ont rejoints
00:45:09alors qu'ils nous avaient quittés
00:45:09parce qu'on les avait déçus
00:45:10dans l'exercice du pouvoir.
00:45:12Ce qui a changé les choses
00:45:13fondamentalement
00:45:14et consciemment
00:45:16je l'ai intégré,
00:45:17c'est que
00:45:17les Français veulent une droite
00:45:19qui se retrousse les manches,
00:45:20qui ne se planquent pas,
00:45:21qui ne se mettent pas
00:45:21sous la table
00:45:22quand il y a un risque,
00:45:23qui agissent.
00:45:24Une droite qui,
00:45:25dans l'action,
00:45:26n'abzique pas ses convictions.
00:45:27C'est ce que veulent les gens.
00:45:29Ils veulent nous voir agir,
00:45:30ils reconnaissent,
00:45:31ils nous reconnaissent
00:45:31dans l'action
00:45:32à la condition
00:45:33qu'on reste nous-mêmes.
00:45:34Ils sont conscients,
00:45:35encore une fois,
00:45:36des problèmes
00:45:37qu'on peut avoir,
00:45:38des contraintes
00:45:38et des limites.
00:45:40Mais je pense que
00:45:40ce qui est fondamental,
00:45:42c'est de rester soi-même,
00:45:43de parler vrai,
00:45:44d'essayer d'agir au maximum
00:45:45des moyens
00:45:46qui nous sont donnés.
00:45:47C'est ça qui change.
00:45:48Et vous voyez,
00:45:49ces choix-là,
00:45:50je pense que
00:45:51les dernières élections,
00:45:52les législatives
00:45:53municipales partiels
00:45:54l'ont ratifié,
00:45:56en tout cas.
00:45:56On a quand même l'impression
00:45:57que vous faites plus
00:45:58de concessions
00:45:58à la Macronie
00:45:59que l'inverse.
00:46:01Mais pourquoi ?
00:46:01Non, c'est une impression.
00:46:03Mais dites-moi,
00:46:03dites-moi,
00:46:04est-ce que lorsque j'ai pris
00:46:05des positions sur le voile
00:46:07dans les compétitions sportives,
00:46:08lorsque j'ai indiqué
00:46:09que l'État de droit
00:46:10devait supporter
00:46:12qu'on change le droit,
00:46:13lorsque j'ai indiqué
00:46:14que l'immigration
00:46:15n'était pas une chance,
00:46:16vous pensez vraiment
00:46:17que j'en ai rabaissé
00:46:18dans mes convictions ?
00:46:19Vous pensez que vous avez
00:46:20toute marge de manœuvre
00:46:21au sein de ce gouvernement ?
00:46:22Non, mais la question
00:46:23de la marge de manœuvre
00:46:24en démocratie,
00:46:25c'est la question du nombre.
00:46:26C'est la question
00:46:27de la majorité ou pas.
00:46:28Il n'y a pas de majorité
00:46:29à l'Assemblée nationale.
00:46:30Moi, j'adorerais,
00:46:31j'aurais adoré
00:46:32être ministre de l'Intérieur
00:46:33dans un gouvernement
00:46:34qui disposerait
00:46:35d'une majorité absolue
00:46:36à l'Assemblée nationale.
00:46:38Ça n'est pas le cas.
00:46:39J'ai dû monter au feu
00:46:40dans un moment difficile
00:46:42que je n'ai pas choisi,
00:46:44mais je l'ai fait
00:46:44dans les conditions
00:46:45que je vous l'ai dit
00:46:46parce que la France
00:46:47était menacée de chaos
00:46:48et parce qu'il fallait
00:46:49faire barrage à la gauche
00:46:50et faire porter des idées
00:46:51de droite au gouvernement
00:46:53que de laisser les autres
00:46:54porter des idées de gauche.
00:46:55C'est assez simple,
00:46:56c'est de l'ordre du réflexe.
00:46:58Vous venez d'utiliser
00:46:59le concept de majorité,
00:47:00vous en utilisez un autre souvent,
00:47:02le concept de majorité nationale.
00:47:03Vous dites la droite,
00:47:04telle qu'elle doit renaître,
00:47:05doit s'appuyer
00:47:06sur une majorité nationale.
00:47:07Alors, qu'entendez-vous par là
00:47:09et quelles en sont les frontières ?
00:47:12C'est très précis.
00:47:14Je me souviens très bien
00:47:15quand je suis rentré
00:47:16dans la cour de Beauvau,
00:47:17le jour même,
00:47:18c'était le 23 septembre,
00:47:19où il y avait
00:47:19la passation de pouvoir.
00:47:20Et je me suis dit
00:47:21mais quelle galère,
00:47:22il n'y a pas de majorité,
00:47:23comment je vais faire ?
00:47:24Et je me suis dit
00:47:24il faut que je prenne
00:47:26à témoin les Français,
00:47:27l'opinion publique.
00:47:28Il faut que je fasse
00:47:28ce que le général de Gaulle,
00:47:30rendant à César ce qui est à César,
00:47:32avait dit un jour
00:47:33il faut faire la politique
00:47:34de la majorité nationale.
00:47:35Beaucoup d'hommes
00:47:36et de femmes politiques
00:47:37ont ces dernières années
00:47:39en France et ailleurs
00:47:40et en Europe
00:47:41et aux Etats-Unis
00:47:42fait ce que j'appelle
00:47:43des politiques
00:47:44pour les minorités.
00:47:46C'était la gauche
00:47:47terranovienne.
00:47:47Il faut additionner
00:47:48des électorats.
00:47:49On segmente le peuple.
00:47:51Moi, je m'adresse
00:47:51à un seul peuple
00:47:52qui est le peuple de France.
00:47:53Et je considère que,
00:47:55finalement,
00:47:56les gens du bon sens
00:47:57se retrouvent sur quelques évidences.
00:47:59Un, que le travail
00:48:00paye plus que l'assistanat.
00:48:02Deux, qu'on ait une école
00:48:03qui soit une école méritocratique,
00:48:05qu'on la débarrasse
00:48:06des vieilles idées,
00:48:08des pédagogismes 68ards
00:48:10ou des délits rockistes.
00:48:11Voilà.
00:48:12Qu'on lutte contre l'impossibilisme.
00:48:14Qu'on donne la parole au peuple.
00:48:17Qu'on puisse faire une révolution pénale.
00:48:19Notamment pour les mineurs violents.
00:48:21Aujourd'hui, on a tout faux.
00:48:23Puisqu'on les enferme
00:48:24dans des parcours de délinquance.
00:48:26On évite, finalement,
00:48:28de faire tomber
00:48:28des courtes peines de prison.
00:48:30Et en réalité,
00:48:31on attend 10, 20, 30 délits.
00:48:34Ça arrive jusqu'au crime
00:48:35pour que la prison tombe.
00:48:36C'est l'inverse
00:48:37qu'il faut faire,
00:48:37comme aux Pays-Bas.
00:48:38Des courtes peines
00:48:39d'une semaine, deux semaines,
00:48:40dès les premiers délits graves.
00:48:42Ça, vous savez,
00:48:43ce que je suis en train de vous dire,
00:48:44je suis convaincu
00:48:45qu'il y a une majorité
00:48:46de Français
00:48:47qui voudraient que
00:48:48ces solutions-là,
00:48:50on les applique.
00:48:50En parlant de la majorité
00:48:52des Français
00:48:53qui voudraient
00:48:54des solutions,
00:48:56vous vous êtes allié
00:48:56avec la Macronie
00:48:57alors que vous ne partagez pas tout.
00:48:59Est-ce que vous êtes capable
00:49:00de vous allier
00:49:01avec d'autres à droite
00:49:02avec qui vous partagez
00:49:03beaucoup de constats,
00:49:04voire même des solutions ?
00:49:06Moi, je n'ai jamais cru,
00:49:07jamais,
00:49:08dans les magouilles d'appareils,
00:49:11dans les rapprochements d'appareils.
00:49:12Ça ne marche pas.
00:49:14Ce que je souhaite,
00:49:15c'est que demain,
00:49:15on puisse faire
00:49:16ce que Nicolas Sarkozy
00:49:17avait fait d'ailleurs en 2007,
00:49:19c'est que ce que l'on a déçu,
00:49:21c'est notre faute.
00:49:22C'est parce qu'on était
00:49:23une droite honteuse,
00:49:25on a rasé les murs,
00:49:26on a baissé le regard,
00:49:27on a courbé l'échine
00:49:29et ils sont partis.
00:49:30Ils sont partis
00:49:31pour voter Éric Zemmour,
00:49:32pour voter Marine Le Pen,
00:49:33pour voter aussi Emmanuel Macron
00:49:34et plus généralement d'ailleurs
00:49:36pour se réfugier
00:49:36dans l'abstention.
00:49:37Eh bien moi, demain,
00:49:38je veux qu'on puisse bâtir
00:49:40à droite
00:49:40un grand parti moderne
00:49:42parce que la France aujourd'hui,
00:49:43ça n'est pas la France d'hier,
00:49:44un parti populaire
00:49:46qui s'adresse à tous,
00:49:47à la majorité
00:49:48et un parti patriote.
00:49:50Parce que la finalité,
00:49:52c'est la France,
00:49:52c'est notre pays,
00:49:53c'est notre patrie.
00:49:54Et je pense qu'avec cette ligne-là,
00:49:57il faudra travailler
00:49:58d'arrache-pied
00:49:58pour proposer
00:49:59enfin un projet de société,
00:50:01des idées nouvelles aux Français.
00:50:02Charlotte Donner.
00:50:04Aujourd'hui, vous appartenez
00:50:05à un parti qui a progressé
00:50:07aussi bien dans les adhésions
00:50:08que dans certaines élections
00:50:09mais qui n'est pas majoritaire encore,
00:50:11vous le disiez.
00:50:12Et pour préciser
00:50:13ou pour poursuivre
00:50:13la question de Christine,
00:50:15vous n'avez pas hésité,
00:50:16vous avez dit
00:50:16que c'est quasiment
00:50:17de l'ordre du réflexe chez moi,
00:50:18à participer à un gouvernement
00:50:19avec des gens de la droite,
00:50:21du centre et du centre-gauche,
00:50:23la fameuse aile gauche
00:50:24de la Macronie.
00:50:26Est-ce que demain,
00:50:26soyons clairs,
00:50:27vous seriez capables
00:50:28de faire un gouvernement
00:50:29justement pour dépasser
00:50:30les logiques d'appareil
00:50:31avec des gens
00:50:31du Rassemblement National
00:50:32ou de Reconquête ?
00:50:34Non, moi je pense
00:50:35que ces logiques d'appareil,
00:50:36que ce soit centre-droit,
00:50:38que ce soit ou à droite,
00:50:40ça ne fonctionne pas.
00:50:42Je disais que je voulais
00:50:44un État fort,
00:50:45une France fière.
00:50:47Je pense que le Rassemblement National
00:50:48est très à gauche.
00:50:50Je pense qu'on ne peut pas...
00:50:51Mais pardon,
00:50:52sur quel sujet ?
00:50:52Sur le sujet économique.
00:50:54Lorsque par exemple,
00:50:55j'avais fait voter au Sénat
00:50:56les 15 ou 17 heures
00:50:58de contrepartie du RSA
00:50:59parce que je pense
00:51:01que les allocations sociales
00:51:02ne sont pas dédues.
00:51:03Quand on veut remettre
00:51:04les pieds à l'étrier
00:51:05des gens qui sont très loin
00:51:07de l'emploi,
00:51:07il faut plutôt au contraire
00:51:09les accompagner
00:51:10dans l'activité.
00:51:11Marine Le Pen avait voté contre.
00:51:13Pareil sur les retraites.
00:51:15Je pense que si on ne met
00:51:16pas plus de travail
00:51:17dans la mécanique économique,
00:51:19on s'appauvrira
00:51:20comme on s'est appauvris.
00:51:21Il y a en deux ans,
00:51:23personne ne le dit,
00:51:24en deux ans,
00:51:25il y a un million de Français
00:51:26qui ont été rejoints
00:51:27par le SMIC.
00:51:28Le 16 du mois,
00:51:29chaque 16 du mois,
00:51:31il y a un quart de Français
00:51:32qui se retrouvent
00:51:33dans les comptes bancaires
00:51:34dans le rouge.
00:51:36C'est parce qu'on a dit
00:51:37un jour aux Français
00:51:37travaillez moins
00:51:38et vous y arriverez mieux.
00:51:40Et en plus,
00:51:41on pourra protéger
00:51:41le modèle social généreux.
00:51:43Et les Français
00:51:44ne s'en sortent pas.
00:51:44c'est de la foutaise.
00:51:47Ils ne s'en sortent pas
00:51:48les Français.
00:51:48Mais pourquoi ?
00:51:49Parce qu'il y a un travail
00:51:50qu'il faut produire.
00:51:51On a développé
00:51:52l'assistanat.
00:51:53Et ça, désormais,
00:51:55proposition que j'ai souvent fait
00:51:56depuis,
00:51:57on l'avait fait d'ailleurs
00:51:57avec François Fillon
00:51:58en 2017,
00:52:00une allocation sociale unique.
00:52:01Vous avez une quinzaine,
00:52:03par exemple,
00:52:03de mesures d'aide sociale.
00:52:04Vous les fusionnez
00:52:05et vous les capez
00:52:06à 70% du SMIC
00:52:08pour qu'à chaque instant,
00:52:09vous soyez bien sûr
00:52:10que les revenus du travail
00:52:12soient plus élevés
00:52:13d'au moins 30%
00:52:14par rapport
00:52:14aux revenus de l'assistance.
00:52:16C'est quelque chose
00:52:16de concret.
00:52:17Et ça, vous voyez,
00:52:18on n'est pas du tout
00:52:19sur la même logique.
00:52:20Et je pense, moi,
00:52:20que si demain,
00:52:21on veut retrouver
00:52:22une France puissante,
00:52:23souveraine,
00:52:24eh bien, la souveraineté,
00:52:26c'est aussi
00:52:27le relèvement économique.
00:52:28Vous n'aurez pas
00:52:29de souveraineté
00:52:29sans puissance économique.
00:52:31Alors, vous dites en effet
00:52:32que c'est infranchissable,
00:52:33on va dire,
00:52:34comme différence
00:52:34et on connaît
00:52:35cette différence
00:52:36sur le terrain économique
00:52:37entre les LR et le RN.
00:52:39Mais qu'est-ce que
00:52:39vous répondez un peu
00:52:40à postériori du coup
00:52:41à Marine Le Pen
00:52:41qui est à front renversée,
00:52:43accusée LR
00:52:44de voter pour un budget socialiste
00:52:46qui augmentait les impôts
00:52:47et ne diminuait pas
00:52:47la baisse de l'État ?
00:52:49Donc, on a l'impression
00:52:49que c'est un jeu,
00:52:50on s'accuse les uns les autres
00:52:51d'être socialiste
00:52:52pour ne surtout pas
00:52:52travailler ensemble.
00:52:53Bien sûr,
00:52:53mais c'est pour ça
00:52:54que je pense que,
00:52:56en tout cas,
00:52:57c'est ma vision de la politique.
00:52:58Je pense qu'on fait
00:52:59de la politique
00:53:00avec des convictions
00:53:01sur une ligne politique
00:53:02qui doit être cohérente
00:53:04et je pense que
00:53:05ce sont les électeurs
00:53:06qui tranchent.
00:53:07Moi, je veux m'adresser
00:53:08à toutes celles
00:53:09et à tous ceux
00:53:10qu'on a déçus
00:53:10par le passé
00:53:11pour qu'on puisse
00:53:13faire revenir à nous
00:53:14des gens qui, finalement,
00:53:15pensent vraiment comme nous
00:53:16si ce n'est que c'est nous
00:53:17qui nous étions décalés,
00:53:19notamment trop à gauche.
00:53:20Donc, c'est mon projet,
00:53:22c'est le projet
00:53:22que nous devrons demain porter.
00:53:24Je suis absolument sûr
00:53:25qu'on peut y arriver.
00:53:26Marine Le Pen
00:53:26n'a jamais voulu, d'ailleurs,
00:53:27l'union des droites.
00:53:29Elle a toujours dit
00:53:29dans le Figaro
00:53:30il y a quelques semaines,
00:53:31quelques mois
00:53:32que ce n'était pas du tout,
00:53:34elle n'était pas de droite.
00:53:35Lorsqu'elle était interviewée
00:53:36sur une chaîne concurrente
00:53:38et qu'on lui posait
00:53:39la question de savoir
00:53:40s'il fallait que l'État
00:53:41tranche dans son train de vie,
00:53:43dans la masse salariale,
00:53:44mais ça, c'est des trucs
00:53:45de droite.
00:53:46Ce qui veut bien dire
00:53:47qu'elle n'est pas de droite.
00:53:48Mais je pense, justement,
00:53:49qu'il faut clarifier les choses.
00:53:50Clarifier les choses,
00:53:51c'est une ligne assumée
00:53:53sur l'école,
00:53:54je vous l'ai dit,
00:53:54sur le travail, etc.,
00:53:55sur l'immigration,
00:53:56sur l'autorité,
00:53:57mais c'est à partir
00:53:59de cette ligne
00:53:59qu'on fera revenir
00:54:00les électeurs,
00:54:01les Françaises et les Français.
00:54:014 minutes et 3 questions.
00:54:03Alors, je me tais, alors.
00:54:04Non, non, au contraire,
00:54:05on veut vous entendre,
00:54:05au contraire.
00:54:06Alors, convenons
00:54:07le désaccord sérieux
00:54:08entre vous et, par exemple,
00:54:09et le RN
00:54:10sur les questions économiques.
00:54:11Un désaccord profond,
00:54:11vous l'avez documenté,
00:54:12vous avez tout à fait
00:54:13raison de le faire.
00:54:14Certains vous diraient
00:54:14qu'une économie,
00:54:15ça peut se reconstruire,
00:54:16ça peut se moderniser,
00:54:17ça peut se libéraliser,
00:54:18ça peut se réformer,
00:54:19mais qu'un pays
00:54:20qui subit
00:54:20une submersion migratoire,
00:54:21ça ne peut pas se renverser.
00:54:22Dans la mesure
00:54:23où vous partagez probablement,
00:54:24certains diagnostiquent
00:54:26un constat
00:54:26avec Marine Le Pen,
00:54:29Marion Maréchal,
00:54:29Éric Zemmour,
00:54:30Fait-Lalice,
00:54:30vous, Laurent Wauquiez,
00:54:31tant d'autres,
00:54:32plusieurs figures,
00:54:33est-ce qu'autour
00:54:34de ce constat
00:54:34qui est peut-être existentiel
00:54:36davantage que l'économie,
00:54:37l'économie est absolument
00:54:38importante,
00:54:38mais existentiel,
00:54:39est-ce que de ce point de vue,
00:54:40il n'y a pas une forme
00:54:40de programme commun,
00:54:41comme on dirait à gauche ?
00:54:42Je pense qu'on perd notre temps.
00:54:45Je vous ai parlé
00:54:45de référendum tout à l'heure.
00:54:47Je vous ai dit aussi
00:54:49que je voulais la politique
00:54:50de la majorité nationale.
00:54:52Je pense que la politique,
00:54:53elle a été, en France,
00:54:54souvent confisquée
00:54:54par des appareils.
00:54:56Ce que je veux,
00:54:56c'est m'adresser
00:54:57aux Français directement,
00:54:59mettre sur la table
00:55:00des propositions très fortes
00:55:01en disant,
00:55:02voilà,
00:55:02le pays tombait,
00:55:05on va le relever,
00:55:05on va le relever ensemble,
00:55:06on va le relever
00:55:07sur telle et telle conviction,
00:55:08sur telle ou telle urgence,
00:55:10sur telle ou telle évidence aussi.
00:55:12Eh bien,
00:55:13c'est comme cela
00:55:13que je conçois la politique.
00:55:15Je pense que
00:55:15toute autre chose,
00:55:17tout ce qui est
00:55:17petite cuisine électorale,
00:55:19tout ce qui est
00:55:19magouille avec les appareils,
00:55:22ça ne marchera pas.
00:55:23J'entends
00:55:23ce discours
00:55:24depuis des années
00:55:25et des années.
00:55:26Et les uns et les autres,
00:55:27d'ailleurs,
00:55:27n'en veulent pas.
00:55:28Il faut s'adresser
00:55:29aux électeurs,
00:55:30aux Françaises,
00:55:31aux Françaises,
00:55:32venir avec un projet
00:55:33novateur,
00:55:34moderne,
00:55:35encore une fois,
00:55:36et qui permettra
00:55:36de relever la France.
00:55:38Je suis d'accord avec vous,
00:55:39Mathieu Beaucoté.
00:55:40Je pense que d'ailleurs,
00:55:41la droite doit porter
00:55:42le fait que non seulement
00:55:44un peuple
00:55:44n'est pas uniquement lié
00:55:46par des liens
00:55:47d'ordre matériel,
00:55:49consommer plus
00:55:49ou gagner plus,
00:55:50mais qu'un peuple,
00:55:51une nation,
00:55:52est lié d'abord
00:55:53par des principes
00:55:53immatériels,
00:55:55existentiels.
00:55:56Et ça,
00:55:56la droite doit le porter.
00:55:58Nous ne sommes pas
00:55:59des matérialistes.
00:56:00Nous savons que
00:56:01les peuples sont
00:56:02taraudés par des grandes
00:56:03questions existentielles
00:56:04et nous devons aussi
00:56:05y répondre
00:56:06en matière d'identité,
00:56:08en matière d'aspiration,
00:56:09de culture,
00:56:10de civilisation.
00:56:10M. le ministre,
00:56:12deux minutes et trois questions.
00:56:14Rapidement,
00:56:14je ne peux pas
00:56:15vous laisser repartir
00:56:16sans avoir votre regard
00:56:18très rapide
00:56:18sur ce qui s'est passé
00:56:19aujourd'hui en France,
00:56:20ces attaques inédites
00:56:22de prison en France.
00:56:24Pourquoi le ministère
00:56:26de l'Intérieur,
00:56:26le service de renseignement,
00:56:28n'a rien vu venir ?
00:56:29Parce que c'est très compliqué.
00:56:31On voit venir
00:56:32un certain nombre de choses.
00:56:34Vous savez,
00:56:34on a des résultats.
00:56:36On a d'ailleurs augmenté
00:56:37depuis que je suis au ministère
00:56:39les saisies de cocaïne
00:56:41de 202%.
00:56:43202%.
00:56:44Donc, on porte des coups.
00:56:46Mais on est en guerre.
00:56:47Vous savez,
00:56:47on vient de voter un texte
00:56:49sur le narcotrafic
00:56:50qui va bouleverser
00:56:51totalement l'organisation
00:56:52de l'État
00:56:52avec un parquet spécialisé,
00:56:54avec un État-major
00:56:55qui dépendra du ministère.
00:56:56Vote définitif le 28 avril.
00:56:57Eh oui,
00:56:58mais qui, au départ,
00:56:59était à l'initiative ?
00:57:01J'avais lancé,
00:57:02quand j'étais au Sénat,
00:57:03une commission d'enquête.
00:57:04C'est avec ces conclusions
00:57:06qu'on en a fait une loi.
00:57:07Et cette loi,
00:57:08encore une fois,
00:57:09qui s'appuie un petit peu
00:57:10sur l'organisation,
00:57:11sur ce que l'on a fait
00:57:11contre le terrorisme,
00:57:13eh bien,
00:57:13demain,
00:57:14on va enfin pouvoir lutter
00:57:15à armes égales.
00:57:16Enfin.
00:57:17Et on les fera reculer.
00:57:19Croyez-moi.
00:57:20Deuxième question
00:57:21sur la fin de vie.
00:57:23On vous a entendu
00:57:23sur la fin de vie
00:57:24très rapidement,
00:57:25mais c'est une voix
00:57:26qu'on n'entend pas ailleurs.
00:57:28C'est une voix,
00:57:28peut-être,
00:57:29qui crie dans le désert.
00:57:30Ça aussi,
00:57:30c'est un texte
00:57:31à l'Assemblée nationale.
00:57:33Pourquoi ce texte
00:57:33vous choque ?
00:57:35Ce qui me choque,
00:57:36ce qui est aujourd'hui
00:57:37scandaleux en France,
00:57:38c'est que chaque jour,
00:57:40vous avez 400 personnes
00:57:42qui meurent
00:57:43sans pouvoir être soulagées
00:57:44parce qu'elles n'ont pas
00:57:44accès aux soins palliatifs.
00:57:46Donc la priorité,
00:57:48elle est là.
00:57:48Pourquoi est-ce que
00:57:49je suis par ailleurs
00:57:49choqué par ce texte ?
00:57:51Parce que ce texte,
00:57:52un,
00:57:53n'est certainement pas
00:57:54un texte d'équilibre.
00:57:55Ce texte porte
00:57:56un projet radical.
00:57:57Et d'ailleurs,
00:57:58c'est à la fois
00:57:58le suicide assisté
00:58:00plus l'euthanasie.
00:58:03avec des conditions
00:58:04très permissives.
00:58:06Il n'y a pas
00:58:06de garde-fous.
00:58:07Les garde-fous
00:58:07sont minimums.
00:58:09Minimums.
00:58:09Donc,
00:58:10première chose.
00:58:10Et deuxième chose,
00:58:12c'est un texte aussi,
00:58:14on le voit bien,
00:58:14qui n'est pas un texte
00:58:15de fraternité,
00:58:16mais qui est un texte
00:58:16d'abandon.
00:58:17Il sera demain,
00:58:18et c'est ma crainte,
00:58:19c'est qu'il serait plus facile
00:58:21de demander la mort
00:58:21que de demander des soins.
00:58:24On sait que c'est compliqué
00:58:25les soins.
00:58:25On sait qu'on a un hôpital
00:58:26qui est fragilisé.
00:58:27On sait que ça coûte cher.
00:58:29La dernière année
00:58:30est espérance de vie.
00:58:31Et je crains là encore
00:58:32que des considérations
00:58:34matérielles demain
00:58:35ne poussent les uns
00:58:36ou les autres
00:58:37à demander la mort
00:58:38parce qu'ils voudront
00:58:39soulager leurs proches,
00:58:40parce qu'ils voudront
00:58:41débarrasser le plancher.
00:58:42Et ça,
00:58:43c'est quelque chose
00:58:43de terrible.
00:58:44Donc,
00:58:44c'est une ligne de pensée
00:58:46qui a toujours été la mienne.
00:58:47Je suis ministre,
00:58:48mais j'affirme des convictions
00:58:49qui sont à mon avis
00:58:50importantes parce qu'on a
00:58:51un texte qui présente
00:58:52une rupture
00:58:52vraiment humaine
00:58:54de civilisation
00:58:55anthropologique.
00:58:57Absolument.
00:58:58On en parle régulièrement
00:58:59dans notre émission.
00:59:00Dernière question,
00:59:00monsieur le ministre.
00:59:02Vous qui êtes le premier
00:59:02flic de France,
00:59:03si vous permettez l'expression,
00:59:05vous qui êtes en première ligne
00:59:06de cette décadence
00:59:07de la France,
00:59:08vous qui êtes en première ligne
00:59:10du narcotrafic,
00:59:11de la délinquance au quotidien,
00:59:13de tout ce que l'on voit,
00:59:14de tout ce dont on parle
00:59:15avec Mathieu et Charlotte
00:59:16tous les jours,
00:59:17peut-on encore espérer ?
00:59:19Je vous vois sourire.
00:59:20Ma question,
00:59:21elle est profonde.
00:59:22Elle est grave.
00:59:23elle est intense.
00:59:25Peut-on encore espérer ?
00:59:26Est-ce qu'on a encore
00:59:28des chances de s'en sortir
00:59:29face à ce déclin
00:59:30à tout niveau ?
00:59:31Politique, économique,
00:59:33sociétal, culturel ?
00:59:34Monsieur le ministre.
00:59:35Je souris parce que
00:59:37je dis souvent que
00:59:38dans mon ministère,
00:59:39il y a la part ténébreuse,
00:59:41la part du pire
00:59:41et la part lumineuse
00:59:43du meilleur.
00:59:44Vous dites,
00:59:45vous m'avez affublé
00:59:46du titre
00:59:46premier flic de France.
00:59:47En réalité,
00:59:49sur mon portable,
00:59:50nuit et jour,
00:59:51je reçois ce que j'appelle
00:59:52la chronique banale
00:59:53de tous ces événements
00:59:54abominables.
00:59:55Donc je suis le premier informé
00:59:56de tout ce qui ne va pas,
00:59:57de tout ce qui va mal.
00:59:58Ça, c'est la part ténébreuse,
00:59:59vous voyez.
01:00:00Et c'est anxiogène.
01:00:01Il faut apprendre,
01:00:02y compris quand on est ministre
01:00:03de l'intérieur,
01:00:05à avoir une forme de distance.
01:00:06La part lumineuse,
01:00:08c'est les hommes et les femmes
01:00:09que j'ai sous mes ordres.
01:00:12J'étais l'autre jour,
01:00:13je l'ai dit récemment,
01:00:15à un hommage national
01:00:16pour un CRS,
01:00:17sauveteur,
01:00:17qui a perdu la vie
01:00:18en voulant sauver
01:00:20d'autres vies humaines.
01:00:21Voilà,
01:00:22c'est le don de soi
01:00:23plutôt que chacun pour soi.
01:00:25Moi,
01:00:25je me bats pour ces hommes
01:00:26et ces femmes
01:00:26qui ont un idéal français
01:00:28et cet idéal français,
01:00:30moi qui parcours la France,
01:00:31beaucoup de Françaises
01:00:32et de Français l'ont.
01:00:33Ça ne demande,
01:00:34si j'ose dire,
01:00:35qu'un encouragement
01:00:36et vous verrez.
01:00:37Quand les Françaises
01:00:38et les Français
01:00:39auront cette foi
01:00:40dans la France,
01:00:41d'abord,
01:00:42je pense qu'ils l'ont,
01:00:42mais c'est à l'état de Brèze,
01:00:44ils seront capables
01:00:45de déplacer des montagnes.
01:00:46J'en suis absolument persuadé,
01:00:48vous verrez,
01:00:49il faut très peu d'années
01:00:50pour qu'un pays
01:00:52qui va mal,
01:00:52on puisse le transformer.
01:00:54Il y a plein d'exemples.
01:00:55Regardez le Portugal,
01:00:55d'ailleurs,
01:00:56qui est en crise
01:00:56il y a une dizaine d'années.
01:00:58Regardez la Grèce,
01:00:58qui va beaucoup mieux.
01:00:59Donc,
01:01:00il faut être confiant.
01:01:01Merci, monsieur.
01:01:01Et je le suis
01:01:02parce que,
01:01:03voilà,
01:01:03la France en vaut le coup.
01:01:04Il faut être confiant,
01:01:06la France en vaut le coup.
01:01:07Cette foi en la France.
01:01:09Excellente suite de programme.
01:01:11Tout de suite,
01:01:11Pascal Praud
01:01:12pour l'heure des produits.
01:01:12Merci encore,
01:01:13monsieur le ministre.
01:01:14Merci à vous.
01:01:15Merci, Charlotte Mathieu.
01:01:16Merci.
01:01:17Merci.