Sur le Vendée Globe, deux bateaux en passe de passer la ligne d'arrivée, brandissent le mot "vulnérable" sur leurs voiles. Il s'agit de leur sponsor qui n'est pas une marque, mais un message en faveur de l'environnement et du social, que souhaite faire passer Advens. D'autres actions impactantes ont été menées sur cette 10ᵉ édition de la course.
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00:00Le Vendée Globe, ses skippers, ses sponsors, comment s'engagent-ils pour l'environnement ?
00:12Voilà le thème de notre Zoom avec Alexandre Fayol.
00:14Bonjour.
00:15Bonjour.
00:15Bienvenue.
00:16Vous êtes le président fondateur d'Advance, que vous allez nous présenter en quelques mots.
00:21Et puis surtout, la question importante, c'est pourquoi vous vous engagez depuis quelques années dans ce Vendée Globe ?
00:26Alors, Advance, c'est un spécialiste européen de la cybersécurité.
00:29On est plus de 500 collaborateurs présents en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne, également au Canada.
00:36Et avec un bureau aussi à Papeete pour quelques collaborateurs bien heureux.
00:43Alors, pourquoi le Vendée Globe ?
00:44C'est une histoire qui remonte à il y a huit ans, une rencontre à la fois avec le skipper Thomas Ruyant et la course du Vendée Globe.
00:51Même si je suis un passionné de sport et d'aventure, j'ai découvert le Vendée Globe en 2016,
00:56le jour du départ le long du final parmi les 350 000 spectateurs.
01:00Et ça a été un véritable coup de cœur.
01:02Et je me suis engagé aux côtés de Thomas pour l'aider à gagner cette course.
01:08Et ça a donné lieu à la création d'une écurie de course au large, Terra Racing, qui aligne ces deux bateaux sur le Vendée Globe cette année.
01:16Avec ce choix qui est quand même très original, deux bateaux qui sont engagés sous le même nom, vulnérables.
01:23Alors, il y a Sam Goodchild et Thomas Ruyant, toujours.
01:26Alors déjà, un petit point course, ils en sont où ?
01:28J'imagine que vous suivez ça, vous avez leur progression.
01:33Bien sûr, on suit ça depuis plus de deux mois maintenant.
01:35Je crois que c'est le 65e jour de mer aujourd'hui.
01:40Il y a trois skippers qui se sont détachés et qui sont arrivés avec Charlie Dalin, Yorin Richombe ce matin et Sébastien Simon qui va arriver demain.
01:51Et derrière, il y a un petit groupe étau qui se bagarre pour les places d'honneur, pour la quatrième place, dont font partie Sam et Thomas.
02:00Pourquoi deux bateaux ? C'est très original quand même.
02:02Pourquoi deux bateaux ? Alors, on a créé cette écurie en 2018 avec Thomas.
02:08On a construit un premier bateau avec lequel il a gagné les Transat Jacques Vabre 2021-2023, la Route du Rhum 2022.
02:16Donc, il a réalisé un triplé historique.
02:18Et au retour du dernier Vendée Globe où il avait terminé sixième, on avait décidé de construire un nouveau bateau pour être le plus compétitif possible pour le Vendée Globe 2024.
02:28Et on a choisi de garder le premier bateau et donc de créer ce qui était inédit à l'époque dans la course au large,
02:34créer un modèle d'écurie reposant sur deux bateaux pour mutualiser les moyens et optimiser les performances sportives.
02:40Donc, c'est ce qui a amené, avec cette écurie à deux bateaux, à amener ces deux bateaux sur le Vendée Globe.
02:46Pourquoi il s'appelle Vulnérable et pas Advent ?
02:49Alors, Vulnérable, c'est le nom d'un grand projet de société, en tout cas, qu'on ambitionne pour changer de regard sur la vulnérabilité.
02:59Vulnérable, c'est un mot qui a été choisi pour interpeller.
03:03Et il interpelle, ça marche très, très bien, surtout un nom porté par deux bateaux du Vendée Globe.
03:09C'est un mot pour interpeller les Français sur leur rapport à la vulnérabilité.
03:12On a fait un sondage, on a réalisé en octobre un sondage avec un baromètre, avec l'IFOP, qui met en évidence ce qu'on savait,
03:20mais ça le met en évidence par des chiffres.
03:2284 % des Français ont une représentation négative, voire très négative, de la vulnérabilité.
03:28Et alors que la vulnérabilité, lorsqu'elle est correctement accueillie et intégrée, elle représente un potentiel, d'énormes potentiels à libérer.
03:39C'est quoi, c'est un potentiel d'amélioration ?
03:41On identifie ces vulnérabilités pour ensuite avancer, progresser ?
03:47En fait, dans la vulnérabilité, c'est quelque chose qui est assez puissant.
03:49D'abord, qui est notre condition existentielle sur cette Terre, qui est propre à la vie,
03:53et qui nous unit tous, l'ensemble de l'humanité et même le reste du vivant.
03:59C'est bien de se le rappeler.
04:01On est vulnérable, on vit vulnérable et on meurt vulnérable.
04:06Aujourd'hui, on vit dans une société qui enfouit cette vulnérabilité et qui cherche à la masquer, à l'écarter, à la mettre de côté, voire à l'exclure de manière générale.
04:16Ce qui est le cas aussi des personnes les plus fragilisées, ce qu'on met de côté aujourd'hui dans la société.
04:21Alors que lorsqu'elle est correctement accueillie et bien entourée, elle offre des potentiels immenses qui permettent de mieux vivre nos existences,
04:29mais qui permettent aussi qu'il y ait un potentiel qui est complètement inexploité dans nos entreprises et dans la société.
04:34C'est ce potentiel qu'on veut libérer avec ce changement de regard sur la vulnérabilité.
04:38Avec aussi une dimension d'engagement pour l'homme, pour la planète.
04:42Je crois que 50% du capital d'Advance est consacré à des actions pour la planète.
04:47En fait, ma raison d'être professionnel, c'est d'entreprendre pour être utile et d'être utile pour être heureux.
04:57C'est aussi basique que ça. C'est ce que j'ai compris il y a 25 ans maintenant.
05:06J'ai créé Advance il y a 25 ans. J'ai créé Terracing il y a 8 ans.
05:10Ce sont les deux entreprises que j'ai créées et j'ai toujours cherché à me servir à la fois de la performance économique et financière d'Advance
05:19et de la performance sportive de ces deux bateaux pour générer de l'impact.
05:24J'ai toujours cherché à démontrer qu'on pouvait concilier performances économiques et sociétales,
05:33tout comme concilier performances sportives et sociétales et qu'on pouvait concilier création de valeurs économiques, sociales et environnementales.
05:39Dans le cadre d'un Vendée Globe, on revient à ce qui nous réunit aujourd'hui,
05:44ces enjeux environnementaux, comment vous les portez ? Vous profitez du Vendée pour faire passer des messages ?
05:50En fait, le sport de manière générale et ces bateaux sur le Vendée Globe en particulier sont un formidable outil médiatique et mobilisateur.
05:59Et cette puissance médiatique et mobilisatrice, on peut la mettre au profit d'une marque commerciale,
06:05mais aussi on peut la mettre au profit d'une marque associative, comme on l'a fait en 2020 avec LinkedOut,
06:11à qui on avait offert le naming sur les voiles.
06:14LinkedOut a été le premier bateau avec une marque associative à gagner des grandes courses avec la Transat Jacques Vabre deux fois et la Route du Rhum.
06:23Et cette année, on a voulu aller plus loin avec non pas une marque associative, mais avec un simple mot,
06:33qui est ce mot pour interpeller les Français, mais qui est aussi le nom d'un grand projet
06:38qui vise à changer le regard du plus grand nombre et de la société sur le thème de la vulnérabilité.
06:44Moi, j'ai acquis la conviction qu'un simple changement de regard pouvait entraîner de grands changements dans nos existences, dans nos entreprises et dans la société.
06:53Et c'est le combat que j'ai choisi de mener, c'est le combat auquel j'ai choisi de consacrer effectivement toute la puissance d'action économique et financière de mon entreprise ADVANCE,
07:02en consacrant 50% de sa valeur financière, ce qui représente aujourd'hui plusieurs centaines de millions d'euros.
07:09Ça représentera, j'espère demain, plusieurs milliards d'euros.
07:13Toute cette puissance d'action économique et financière est consacrée justement à ce changement de regard sur la vulnérabilité,
07:20tout comme j'ai choisi d'offrir la puissance médiatique de deux bateaux sur le Vendée Globe qui portent ce mot vulnérable.
07:26– Si on dézoome un peu, pour parler peut-être du Vendée Globe et de son impact environnemental.
07:33En fait, comme pour tous les événements sportifs ou culturels d'ailleurs, c'est d'abord les déplacements des spectateurs.
07:40On a vécu là, avec l'arrivée de Charlie Dalin, Johan Richombe, cette ferveur populaire qui est géniale.
07:46Mais bon voilà, 63% des émissions de CO2 du Vendée Globe sont liées aux déplacements des spectateurs.
07:51Alors là-dessus, vous ne pouvez pas faire grand-chose.
07:53Mais sur les bateaux, sur la conception des bateaux, est-ce que vous intégrez cette dimension-là aux bateaux que vous construisez ?
08:03– Oui, alors moi je n'intègre rien puisqu'il y a une écurie de course au large qui construit,
08:08il y a toute une industrie dans la course au large avec aujourd'hui des milliers de personnes qui travaillent autour de ce sport.
08:15Ça fait vivre des milliers d'emplois.
08:17Maintenant, moi en tant que sponsor, j'ai un cahier des charges, j'ai des exigences et des attentes.
08:22Moi aujourd'hui, si je destine l'ensemble des moyens économiques et financiers de mon entreprise
08:30et autant de moyens pour le sponsoring, c'est pour générer de l'impact, être le plus utile, le plus contributeur possible au monde.
08:37Donc forcément, j'ai des exigences.
08:39Maintenant, effectivement, le monde de la course au large, comme le sport en général, comme les entreprises,
08:45aujourd'hui essayent et développent tous des démarches de responsabilité sociale, environnementale
08:51et ont bien entendu pris conscience des enjeux sociétaux et cherchent à communiquer,
08:58surtout à communiquer d'ailleurs, et à réduire autant que possible l'impact.
09:02– Sur un bateau, on fait comment ?
09:04– Alors sur un bateau, aujourd'hui, dans les processus industriels, dans les processus de conception des bateaux, etc.,
09:09il y a matière aujourd'hui à réduire l'empreinte carbone.
09:12Il y a des capes carbone qui sont, des trajectoires carbone qui sont, voilà.
09:16Il y a beaucoup d'innovations aujourd'hui qui servent à réduire l'impact carbone sur la construction des bateaux,
09:24qui d'ailleurs, toute cette innovation, elle vient rejaillir sur l'ensemble de l'industrie maritime,
09:30l'industrie de plaisance, etc.
09:32Maintenant, il faut aller beaucoup plus loin que ce qui est fait aujourd'hui.
09:35Il faut dépasser le stade de l'intention, il faut dépasser le stade des petites actions.
09:40Ce qui est important de valoriser dans le sport comme dans l'entreprise,
09:43le sport et l'entreprise sont de formidables, comme les arts et la culture,
09:47de formidables outils pour transformer le monde, changer le monde.
09:50Mais il faut aller plus loin, il faut passer d'une logique de responsabilité à une logique de performance.
09:56Aujourd'hui, on valorise beaucoup les coûts, effectivement, liés à la construction de ces bateaux,
10:04mais aussi liés à l'organisation des événements qui sont, comme dans le sport en général,
10:08la principale source d'émissions de CO2.
10:10Mais il faut valoriser aussi, c'est sûr qu'il faut chercher à réduire ces coûts,
10:14en optimisant les émissions de CO2.
10:17Pour l'organisation de tous ces événements, il y a plein de façons de faire.
10:20Mais il faut aussi valoriser tout ce que ça apporte en parallèle.
10:24Et le sport, comme un événement comme le Vendée Globe, apporte son lot d'émotions auprès des spectateurs.
10:32Donc déjà, nourrir le bonheur de millions de personnes, c'est déjà pas mal.
10:35Et changer le regard de beaucoup d'enfants, c'est déjà pas mal.
10:38Inspirer les enfants, etc. Il faut le valoriser.
10:40Mais il faut aussi valoriser ce que le sport peut exploiter comme type de modèle de sponsoring,
10:46comme on le réalise nous aujourd'hui.
10:48On se sert de la puissance médiatique et mobilisatrice du sport,
10:52non pas pour faire rayonner notre marque commerciale, mais pour générer de l'impact.
10:57Le sport est un formidable levier d'impact.
10:59Et ce serait bien qu'on valorise autant la valeur que ça crée sur le plan social et environnemental,
11:05et qu'on encourage les sponsors à créer toujours, à innover en matière de sponsoring,
11:10pour que ça crée un maximum de valeur sociétale, tout en cherchant évidemment à réduire les coûts.
11:15Merci beaucoup et bon vent évidemment à vos deux bateaux, à vos deux vulnérables
11:22qui bataillent pour la quatrième, cinquième place de ce Vendée Globe qui nous passionne.
11:28On passe tout de suite à notre rubrique prêt pour l'impact.