Avec Amine Lehna, président du Think Tank Deep Blue
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-01-12##
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00:00AGP, Association d'Assurés Engagés et Responsables présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Réus.
00:10Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
00:13S'engager pour les océans, on va en parler dans quelques instants avec votre invitée qu'on a accueillie avec plaisir sur Sud Radio
00:19puisqu'on sera avec Amine Léna, fondateur de ce think tank Deep Blue, c'est un think tank sur le monde marin.
00:24Le monde marin c'est une cause qui vous tient à coeur Muriel.
00:26Oui, parce que comment imaginer un monde sans océans, une planète sans océans, pas de vagues, pas de marées, pas de vie.
00:32Sans eux, plus de climat tempéré, plus de pêche artisanale, plus d'oxygène.
00:36Une réalité qui pourrait advenir si nous continuons à détourner le regard.
00:39Les océans absorbent tous nos excès, notre carbone, nos déchets, notre inconscience.
00:44400 000 tonnes de déchets plastiques flottent dans le Pacifique.
00:47Ce n'est pas qu'un continent de plastique, c'est un miroir, celui de notre indifférence, de nos choix, de notre négligence.
00:53Et cette indifférence a un prix.
00:55D'ici 2050, 75% de la population mondiale vivra dans des zones littorales menacées par la montée des eaux.
01:02Déjà, 680 millions de personnes vivent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer.
01:07Et en 30 ans, ce niveau a déjà augmenté de 9 centimètres.
01:10Un danger qui résulte directement du réchauffement climatique,
01:13qui en modifiant la température des océans, détruit les écosystèmes marins et bouleverse les chaînes alimentaires.
01:19Les océans subissent une exploitation massive.
01:21La pêche industrielle affecte une surface 4 fois supérieure à celle de l'agriculture mondiale.
01:26Quant à la navigation commerciale, avec 80% des produits transitant par voie maritime,
01:31elle rejette des quantités massives de CO2 et de polluants.
01:34Enfin, les océans perdent de l'oxygène, y deviennent plus acides, subissent une contamination généralisée
01:39et voient se multiplier des zones mortes où la vie est presque impossible.
01:43Nos océans qui produisent une grande partie de l'oxygène que nous respirons,
01:46bien plus d'ailleurs que toutes les forêts combinées, jouent un rôle clé dans le cycle du carbone.
01:51Chaque année, ils capturent 25 à 30% du CO2 et absorbent plus de 90% des excédents de chaleur
01:57générés par les activités humaines.
01:59Sans eux, la planète serait déjà inhabitable.
02:02Alors, il va bien falloir, un jour, que nous comprenions enfin que les océans,
02:06qui couvrent 70% de notre planète, ne sont pas de simples spectateurs des équilibres planétaires.
02:11Ils en sont des acteurs majeurs.
02:13Prenons nos responsabilités pour protéger ces écosystèmes vitaux qui absorbent, en silence, nos excès.
02:19D'autant que c'est à cause de ces océans que la planète s'appelle la planète bleue.
02:23On accueille tout de suite votre invité Muriel Réus, Amine Léna.
02:26Bonjour et bienvenue sur Sud Radio.
02:28Fondateur de Deep Blue, c'est un think tank qui se penche sur le monde marin.
02:32Vous êtes l'invité de Muriel Réus.
02:34Oui, et Amine est aussi responsable des relations internationales de la Fondation Jacques Rougerie
02:38et de l'Académie des Beaux-Arts.
02:40Amine, vous êtes marocain. Vous avez 21 ans.
02:43Vous êtes arrivé en France à 17 ans, après un parcours marqué par l'engagement au Maroc,
02:47notamment pour la scolarisation des jeunes et le rapprochement entre les communautés musulmanes et juives,
02:51au travers du programme My Story is Your Story.
02:54D'où vous est venu, Amine, si tôt, ce besoin d'engagement ?
02:57Il y a eu un événement, une prise de conscience particulière qui a déclenché cela ?
03:01Non, je pense que j'ai eu la chance d'être né dans un environnement qui a favorisé tout ça.
03:05Le Maroc est un carrefour entre les civilisations, on y croise de tout.
03:09Et je pense que ça a fait naître en moi cette volonté de contribuer à cette dynamique,
03:14la dynamique de l'engagement.
03:16Et cette arrivée à 17 ans en France, elle s'est passée comment ?
03:20Vous êtes venu pour poursuivre vos études. Est-ce que vous avez eu des difficultés particulières ?
03:24Comment vous avez intégré ce pays, sur le plan personnel, sur le plan académique ?
03:29Écoutez, sur le plan personnel, je crois que c'est toujours un voyage que de quitter son pays.
03:33Je crois que c'est toujours une découverte que d'aller s'installer ailleurs.
03:37Moi, j'ai eu la chance que tout cela se déroule très bien, puisque j'ai fait un lycée français au Maroc.
03:43Et je suis arrivé ici pour poursuivre mes études à la Sorbonne, en histoire, en sciences politiques.
03:48Je suis passionné d'histoire.
03:50Et aujourd'hui, mon parcours universitaire se poursuit.
03:54Je suis à l'école des Ponts et Chaussées, en innovation.
03:57Parce que je pense que l'innovation est un vrai sujet et qu'il doit s'appliquer aux sciences sociales et humaines.
04:02Alors, justement, vous parlez quatre langues, votre parcours est particulièrement pluridisciplinaire,
04:06vous venez de le dire, une licence en sciences politiques et histoire à la Sorbonne,
04:09un diplôme en droit international.
04:11Aujourd'hui, une spécialisation en design thinking et innovation à l'école des Ponts.
04:15Alors, est-ce que ces disciplines, très complémentaires, ont influencé la création de votre site-camp d'Iblou ?
04:21Si vous voulez, je pense qu'il n'y a pas plus pluridisciplinaire comme sujet que les mers.
04:25Il n'y a pas plus multiculturel comme sujet que les mers.
04:27C'est-à-dire qu'on partage tous un océan.
04:29Et en réalité, toutes les disciplines dont vous avez parlé bien plus encore,
04:33on peut parler de l'architecture, de l'urbanisme, on peut parler des designers, on peut parler de l'industrie,
04:38tous ces sujets concernent la mer très précisément.
04:41En ce qui me concerne, le droit international, évidemment, c'est un sujet extrêmement maritime,
04:45avec ses aires maritimes protégées, avec des sujets de conflits de souveraineté également en mer.
04:49Vous avez parlé de l'écologie, mais il y a plein d'autres sujets qui concernent les océans.
04:53Et donc, c'est un peu la vocation de Deep Blue.
04:56On s'est rendu compte que ces sujets-là étaient trop méconnus, trop méconnus.
05:00Et on a voulu les rendre accessibles d'abord dans le milieu universitaire,
05:03parce qu'on s'est dit que nos camarades en licence de sciences politiques
05:06seraient potentiellement les futurs décideurs de demain,
05:08et qu'il fallait les sensibiliser.
05:10Et aujourd'hui, on le fait beaucoup plus largement.
05:12L'année dernière, ce sont plus de 400 000 jeunes qu'on a réussi à toucher à travers nos différentes initiatives.
05:17Alors ces jeunes, ils sont quand même normalement assez informés sur les sujets environnementaux.
05:23C'est ce qu'on croit, peut-être que vous allez me dire le contraire.
05:26Pourquoi il était important de s'adresser tout particulièrement à cette cible-là ?
05:30Écoutez, d'abord parce que je pense qu'il y a un sujet de sensibilisation qui est très important.
05:35Et vous avez raison, les gens aujourd'hui ont tous déjà entendu parler du réchauffement climatique.
05:40Tout le monde connaît le CO2, tout le monde sait qu'il y a un réchauffement.
05:44Et l'anthropocène est plutôt admise aujourd'hui.
05:47Les gens se rendent compte que c'est notre action qui provoque ce réchauffement climatique.
05:50Ce que les gens ignorent, c'est que l'océan joue un rôle clé dans ce réchauffement climatique
05:55et dans la régulation de notre température.
05:57Puisque vous l'avez dit, l'océan agit comme un puits de chaleur.
06:00Il aspire, il transforme les rayons du soleil.
06:03Et c'est un vrai enjeu.
06:05Mais ça ne s'arrête pas au réchauffement climatique.
06:07La pollution des océans, c'est un sujet qui va beaucoup plus loin.
06:10On parle de 8 à 12 millions de tonnes de plastique qui sont tous les ans rejetées dans les océans.
06:16Et ces déchets plastiques, il leur faut plusieurs centaines d'années pour se décomposer.
06:22Par exemple, une carte de crédit, il lui faut plusieurs milliers d'années pour se désintégrer.
06:27Et en réalité, quand on jette un déchet sur le cours du canal Saint-Martin,
06:31il y a de très fortes chances qu'il se retrouve 30 ans après dans ces girs.
06:35Alors qu'est-ce que c'est que les girs ?
06:36C'est des courants marins qu'on retrouve dans les océans.
06:39Et exactement, ça crée des espèces de tourbillons qui créent des continents de plastique.
06:44Un de ces continents fait 1,6 million de kilomètres carrés.
06:48C'est trois fois la France.
06:50C'est énorme. Et ces choses-là se baladent sur nos océans.
06:53Et comment y réagissent alors tous ces jeunes quand vous leur racontez ça ?
06:55Ils se disent, je vais m'investir, je vais vous accompagner, je vais vous rejoindre dans le deep blue ?
06:59Ils se disent wow, déjà pour commencer.
07:01Ils conscientisent parce que les gens n'ont absolument pas idée de ce que ça représente.
07:05Et ces girs dont j'ai parlé, il y en a cinq principaux.
07:08Donc c'est énorme.
07:10Les gens conscientisent aussi.
07:12Il y a des micro-comportements à adopter, évidemment.
07:15Aujourd'hui, 40% des déchets qu'on retrouve aux abords des plages, ce sont des mégots de cigarettes.
07:19Il faut savoir qu'un mégot de cigarette, il contamine 500 litres d'eau.
07:22C'est énorme.
07:23Et c'est de l'eau qu'on va ensuite utiliser, qui va ensuite se retrouver à être consommée par la biodiversité marine.
07:30Parce qu'il y a un vrai sujet de biodiversité.
07:32En réalité, toute la chaîne alimentaire maritime passe par ces coraux et par ces planctons
07:40qui ingurgitent des micros, voire des nanoplastiques.
07:44Ce sont des choses qui font moins de 5 millimètres.
07:47On ne les voit même pas.
07:48Et pourtant, ça compose nos océans.
07:50Donc les jeunes, ils conscientisent ces sujets.
07:52Et nous, chez Deep Blue, on essaie d'avoir une réflexion qui ne s'arrête pas uniquement à la pollution.
07:56J'aimerais d'abord exprimer ma solidarité avec ce qui est en train de se passer à Mayotte aujourd'hui.
08:01On sait que ce qui se passe à Mayotte aujourd'hui, cette déferlante,
08:05en réalité, ça n'est pas uniquement lié aux turpitudes du climat.
08:10La réalité, c'est que l'eau se réchauffe dans l'océan Indien.
08:13Et ça a un impact direct sur ce genre de phénomène climatique.
08:16Donc il y a beaucoup de sujets climatiques, mais aussi des sujets géopolitiques.
08:20Il y a des sujets historiques, il y a des sujets juridiques, il y a des sujets sociaux.
08:24Vous avez parlé de la pêche artisanale.
08:26On a travaillé avec Madagascar sur ces sujets-là à Deep Blue.
08:29Et donc c'est tout un microcosme qu'il faut préserver.
08:32Et c'est exactement ce qu'on essaie de faire chez Deep Blue.
08:35C'est une association extrêmement intéressante, parce que vous avez des actions en France,
08:38mais vous avez aussi construit un réseau à l'international.
08:41Et pourtant, vous êtes une jeune association.
08:43Vous produisez des rapports stratégiques pour des pays comme le Gabon,
08:46sur la gestion durable de ses ressources maritimes.
08:49Pour Madagascar, sur la protection de l'économie bleue face à la montée des eaux.
08:53Pour la Corée du Sud, sur les enjeux de sécurité maritime.
08:56D'abord, qui vous accompagne sur ces expertises ?
09:00Et comment vous avez réussi, en si peu de temps, à pénétrer ces réseaux ?
09:04D'abord, peut-être vous expliquer comment est-ce que Deep Blue est né.
09:08Je l'ai créé avec un ami, Lorenzo Specti,
09:11qui était étudiant à la Sorbonne comme moi à l'époque.
09:14Il faut dire que j'ai eu la chance d'être stagiaire à l'Académie de Marine,
09:17qui est un haut lieu.
09:19C'est le Parlement savant du monde de la mer, en réalité, l'Académie de Marine.
09:22Et si vous voulez, je suis arrivé à une période qui était plutôt creuse.
09:25Le mois de juin, il n'y a pas grand-chose à faire.
09:27Et il y a une bibliothèque qui est absolument immense.
09:29Donc j'ai commencé à découvrir tous ces sujets-là par la lecture.
09:32Ça m'a absolument fasciné.
09:34Et je crois que cette fascination a été contagieuse,
09:36puisqu'on a réussi à fédérer autour de nous un réseau d'universitaires,
09:40de chercheurs, d'étudiants, de jeunes actifs, mais aussi de partenaires.
09:43Puisqu'aujourd'hui, notre crédibilité vient aussi de ces partenaires.
09:47Je pense d'abord à un homme à qui je veux rendre hommage,
09:49qui est Jacques Rougerie, vous avez parlé de lui au début,
09:51qui est académicien, architecte,
09:53qui a inventé la terminologie de mérien,
09:56puisqu'il considère qu'il y a les terriens et les mériens.
09:59Et la réalité, c'est qu'aujourd'hui, il y a des hommes et des femmes
10:03qui s'engagent au quotidien pour la mer comme lui,
10:05et puis des acteurs un peu plus institutionnels,
10:07comme l'Académie de Marine et la Société des membres de la Légion d'Honneur,
10:10qui nous soutiennent dans ces actions,
10:12et qui considèrent que la transmission est importante.
10:14Nous, notre rôle, c'est de servir de passerelle.
10:16C'est être une passerelle entre les experts et les jeunes,
10:19c'est-à-dire les universitaires, les politiques, les chercheurs, les militaires,
10:23ceux qui touchent à l'économie bleue,
10:25et puis aussi entre les jeunes et les décideurs.
10:27Parce que la voix des jeunes est trop peu entendue,
10:29elle est trop peu connue, et d'ailleurs elle s'exprime assez peu,
10:32on a voulu redonner, redorer le blason de la parole de la jeunesse.
10:36C'est ce qu'on essaye de faire avec des actions
10:38comme ce concours d'éloquence qu'on organise.
10:40Oui, alors on va en parler.
10:41Vous parlez beaucoup mieux que tous nos politiques, je tiens à vous le dire.
10:44Je pense que vous allez avoir une carrière peut-être politique plus tard,
10:48enfin, vous verrez, c'est peut-être pas votre choix,
10:50mais ce concours d'éloquence, il est important,
10:53l'année 2025 sera l'année de la mer, si je ne me trompe,
10:57il va donc y avoir la conférence des Nations Unies sur les océans en juin à Nice,
11:01et vous, vous organisez ce concours d'éloquence
11:04qui va mobiliser des étudiants des grandes écoles,
11:06HEC, Polytechnique, la Sorbonne, Assas ou Dauphine.
11:09Alors, pourquoi d'abord avoir choisi ce format de concours d'éloquence ?
11:12Est-ce que c'était prévu au sein même de la convention,
11:16de la conférence des Nations Unies ?
11:17Et puis, comment vous préparez les candidats pour cela ?
11:20Alors, d'abord, effectivement, pourquoi avoir choisi ce format
11:24qui est celui du concours d'éloquence ?
11:26Tout simplement parce qu'on s'est dit que c'était l'opportunité
11:29de rassembler deux mondes, celui des étudiants
11:31qui ont l'habitude de pratiquer ce genre de concours,
11:34et il ne faut pas oublier que c'est à ce public qu'on s'adresse.
11:37On a réussi aujourd'hui à rassembler plusieurs grandes écoles
11:40et universités parisiennes.
11:41Vous avez cité Dauphine, Assas, la Sorbonne, HEC,
11:45l'école des ponts et chaussées et tant d'autres.
11:47Et l'idée, c'est de permettre à tout ce petit monde
11:50de se retrouver dans un des grands amphithéâtres de la Sorbonne
11:52au mois de mars, devant un public et un jury assez exceptionnel
11:56qui sera présidé par l'amiral Cole Duffy.
11:59Ce public qui va se réunir est composé aussi d'acteurs institutionnels.
12:04On veut que ces gens-là viennent entendre les jeunes,
12:06entendre ce qu'ils ont à nous proposer.
12:08Cette finale qui devrait réunir 10 à 15 candidats
12:11va permettre justement d'entendre les jeunes.
12:13Notre objectif, c'est que derrière ce finaliste, ce vainqueur,
12:16se rende à l'UNOC, la Conférence des Nations Unies sur l'Océan,
12:19qui se tient exceptionnellement, c'est exceptionnel,
12:21la France l'accueille en juin 2025.
12:23On va saisir cette opportunité pour permettre à notre vainqueur
12:26d'aller parler devant les chefs d'État.
12:2870 à 100 chefs d'État sont attendus à Nice.
12:31L'occasion rêvée pour la jeunesse d'aller dire à ces chefs d'État
12:34voilà notre vision pour les océans.
12:36Il y a cette forme du concours d'éloquence,
12:38mais on organise aussi d'autres choses dont je peux vous parler évidemment.
12:41On va parler un petit peu du rapport de la jeunesse et des océans.
12:44C'est un projet très ambitieux qui mobilise là
12:46une trentaine de jeunes issus des milieux variés.
12:48J'imagine favorisés et défavorisés, des jeunes qui viennent de tous milieux,
12:52et des étudiants aux marins pêcheurs.
12:55C'est quoi le message essentiel que vous voulez faire passer
12:58aux décideurs politiques à travers ce rapport ?
13:00D'abord dire que Deep Blue n'est pas là pour passer le message.
13:04Nous l'idée c'est vraiment d'abord de réunir ces jeunes.
13:07Parce qu'aujourd'hui je ne suis pas prophète,
13:09je suis incapable de vous dire ce que pensent les jeunes,
13:11je ne suis pas représentatif des jeunes.
13:13C'est pas un bloc monolithique, la jeunesse il faut les consulter,
13:15il faut les écouter, et en général la jeunesse
13:18elle a des opinions assez arrêtées,
13:20et parfois il y a de la confrontation.
13:22L'idée c'est de réunir sur une semaine un panel représentatif de jeunes
13:26qui soient issus de classes sociales aisées,
13:30de classes sociales moins aisées,
13:32de tous les milieux universitaires,
13:34la pluridisciplinarité c'est vraiment le cœur de ce rapport,
13:37ramener des jeunes architectes, ingénieurs, politiques,
13:41en sciences politiques, en droit, etc.,
13:43rassembler tout ce petit monde, et leur soumettre des thèmes.
13:46Alors ça, nous, c'est notre travail,
13:48c'est de venir dire à ces jeunes,
13:50écoutez, vous avez trois heures,
13:52nous aimerions que vous nous donniez votre vision,
13:54créer du débat autour, par exemple, de la souveraineté
13:56en question de câbles de télécommunication,
13:59les câbles sous-marins,
14:01ou bien sur les gazoducs qui passent par la mer,
14:03ou bien sur tel et tel sujet.
14:05Et l'idée c'est qu'à l'issue de cette semaine
14:07de dialogue entre les jeunes,
14:09plusieurs secrétaires de séance se relaient
14:12pour produire à la fin ce rapport,
14:14qui sera un rapport qui représente la vision de la jeunesse française
14:17vis-à-vis de ces sujets-là,
14:19et une fois que ce rapport sera produit,
14:21eh bien, on ira le remettre aux autorités
14:24qui accepteront de nous recevoir ou pas,
14:26je ne peux pas le prédire,
14:28mais l'objectif, en tout cas, c'est de produire ce document.
14:30Alors, vous avez aussi comme partenaire
14:32la Société des membres de la Légion d'honneur.
14:34C'est une association
14:36qui compte plus de 40 000 membres,
14:38avec des différents médaillés,
14:40de grades, de la Légion d'honneur.
14:42En quoi c'est important
14:44que cette Société des membres de la Légion d'honneur soit à votre côté ?
14:46Eh bien,
14:48la Société des membres de la Légion d'honneur,
14:50c'est d'abord une association centenaire
14:52qui a un pied dans le monde maritime.
14:54Beaucoup des décorés sont des anciens militaires,
14:57beaucoup d'entre eux sont marins.
14:59J'ai parlé du président de la SMLH,
15:01l'amiral Alain Coldeffy,
15:03qui était ancien major général des armées,
15:05et donc, il y a effectivement
15:07un lien entre cette SMLH
15:09et le monde maritime,
15:11et puis la SMLH a vocation à la transmission.
15:13Moi, j'ai la chance d'être depuis 4 ans
15:15ami de la SMLH,
15:17et de m'être engagé avec eux quand je suis arrivé
15:19à l'âge de 17 ans en France.
15:21C'est une association qui favorise la transmission,
15:23et c'est exactement nous ce qu'on essaie de faire,
15:25et une transmission qui soit dans les deux sens,
15:27pas un sens unique.
15:29Transmettre aux décideurs la parole de la jeunesse,
15:31et transmettre à la jeunesse la parole des experts.
15:33Et la SMLH accompagne ce mouvement,
15:35nous soutient y compris matériellement,
15:37parce que c'est important pour une
15:39jeune association étudiante
15:41de bénéficier de cette générosité.
15:43Merci les 40 000 sociétaires de la Légion d'honneur.
15:45L'idée c'est de construire avec eux ce partage.
15:47On va terminer sur
15:49Montée des eaux, on l'a dit,
15:51sur exploitation maritime, pêche industrielle,
15:53dead zone, acidification des océans.
15:55Si vous deviez faire un appel à l'action,
15:57vous diriez quoi ?
15:59Moi, le premier appel à l'action,
16:01c'est l'appel à la sensibilisation.
16:03C'est d'abord arrêtons de polluer nos océans,
16:05et pour arrêter de polluer nos océans,
16:07il faut arrêter de surproduire le plastique.
16:09C'est le premier des sujets, c'est le plastique.
16:11En réalité, ces 8 à 12 millions de tonnes
16:13qu'on rejette tous les ans dans les mers,
16:15c'est le premier défi.
16:17Il y en a beaucoup d'autres, l'acidification des océans,
16:19les déchets industriels qui sont rejetés
16:21sur les océans, donc il faut
16:23commencer par sensibiliser,
16:25et c'est la jeunesse qui va avoir un rôle à jouer là-dessus,
16:27parce que les gens ont conscience qu'il faut éteindre
16:29la lumière à la maison,
16:31et tous ces sujets-là, les gens les connaissent, mais par contre,
16:33ils savent moins qu'en jetant une bouteille de plastique,
16:35il y a 40% de chances qu'elle se retrouve un jour
16:37dans l'océan et qu'elle soit engurgitée ensuite
16:39par une tortue ou un ploncton.
16:41C'est un jeune qui vous parle, qui parle aux jeunes,
16:43on va entendre votre message, merci Amine
16:45pour cette conversation ce matin.
16:47Merci Amine Léna, je rappelle que vous êtes le fondateur de Deep Blue,
16:49un think-tank qui s'occupe des fonds marins
16:51notamment, et de l'avenir des océans.
16:53Merci à vous Muriel Réus, on vous dit à dimanche prochain.
16:55A dimanche prochain Jean-Marie.