Avec Nadège Bonneton, médecin généraliste & Marc Melki, photographe militant
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-06-30##
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00:00Agipi, association d'assurés engagées et responsables présente
00:05Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
00:12S'engager pour la parole des victimes, c'est ce dont on va parler avec vos deux invités aujourd'hui.
00:16Nadej Bonneton qui est médecin généraliste et Marc Melki qui est photographe et militant.
00:20La parole des victimes évidemment, c'est l'un de vos combats Muriel.
00:24Et oui c'est l'un de mes combats et on va parler aussi des médecins, des médecins et en particulier des médecins généralistes
00:29qui sont en première ligne du système de protection des enfants.
00:32D'une part, c'est inscrit dans leur code de déontologie.
00:35D'autre part, comme les instituteurs, ils suivent d'année en année l'évolution des enfants dont ils ont la charge.
00:40Ils sont donc à même de reconnaître les signaux faibles qui témoignent des dysfonctionnements auxquels ces enfants peuvent être confrontés.
00:47Des dysfonctionnements qui peuvent révéler des situations de violences intrafamiliales et sexuelles.
00:52Chaque année, en France, on ne le répétera jamais assez, 160 000 enfants sont victimes de violences.
00:58Un enfant meurt tous les 5 jours de violences intrafamiliales.
01:02Ce chiffre noir des atteintes faites aux enfants, révélé par la CIVIS, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants,
01:10s'accompagne d'une constatation terrifiante sur le manque de signalement de ces actes.
01:16En dépit d'obligations légales, le fait pour quiconque ayant connaissance de privations, de mauvais traitements, d'agressions ou d'atteintes sexuelles infligées à un mineur
01:25d'en informer des autorités, les témoins directs ou indirects de maltraitance sont rares à les signaler.
01:32Or, comme le disent très justement les associations de protection de l'enfance,
01:37on ne peut pas demander aux enfants d'avoir la responsabilité de signaler les violences qu'ils subissent.
01:42C'est aux adultes de le faire. Dans ces adultes, il y a les personnes de confiance,
01:46que sont les médecins généralistes, les pédopsychiatres, les psychiatres, les pédiatres, les médecins de santé publique.
01:52Or, depuis de nombreuses années, les médecins, et particulièrement quand ils exercent dans le privé,
01:58se voient régulièrement poursuivis et condamnés par le Conseil National de l'Ordre des Médecins.
02:04Ces situations dénoncées par le collectif Médecins Stop Violence sont incompréhensibles.
02:09Pourquoi une institution reproche-t-elle à ses membres d'apporter une contribution responsable de rédiger un signalement,
02:16de produire un certificat médical ou des courriers à destination des juges aux affaires familiales ou des juges aux enfants ?
02:23Pourquoi un médecin ayant seulement cherché à protéger un enfant en danger ou en risque de danger,
02:30et qui entreprend une démarche aussi complexe de signalement de violences, de maltraitance,
02:35risque-t-il d'être condamné par l'Ordre à ne plus pouvoir exercer son métier ?
02:40Eh bien, la plupart du temps, en vertu de l'article 51 du Code de déontologie médicale,
02:45intitulé « Immixion dans les affaires de famille », le médecin ne doit pas s'immiscer,
02:50sans raison professionnelle, dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients.
02:54Autrement dit, dans les cas de violences faites aux enfants, protégeons la famille, les agresseurs,
02:59n'écoutons pas les enfants, silencieons, étouffons leurs paroles.
03:03Et ça marche. Seuls 5% des médecins libéraux signalent les violences faites aux enfants,
03:0893% des enfants décédés de violences étaient suivis par un médecin.
03:12C'est parfait, l'OMERTA est en place.
03:14Ces situations, il faut en parler, les expliquer, les dénoncer.
03:18C'est l'engagement des deux personnes que je reçois ce matin,
03:21Nadege Bonneton, médecin généraliste, et Marc Melki, photographe militant.
03:26Et donc, bienvenue à tous les deux, vous êtes les invités de Muriel Reyus sur Sud Radio.
03:31Bonjour Nadege, bonjour Marc.
03:33Alors, Nadege Bonneton, vous êtes médecin généraliste, on l'a déjà dit,
03:37consultante en gynécologie en centre de santé sexuelle et praticien hospitalier urgentiste.
03:42Pendant plus de 15 ans, vous avez choisi de travailler dans le service public,
03:46auprès des femmes et des enfants.
03:48En 2016, après vous être formé au repérage et à la prise en charge des violences intrafamiliales
03:52et au soutien à la parentalité, vous avez ouvert un cabinet de médecine générale,
03:56ciblé sur l'accompagnement des victimes de violences.
03:58Et cette situation de violence institutionnelle du Conseil de l'Ordre, vous l'avez vécue.
04:03Vous m'en racontez ?
04:05Oui, avec plaisir.
04:07J'ai eu à recevoir, dans ce contexte de cabinet de médecine générale,
04:11une petite fille de 5 ans qui m'avait été adressée par une des formatrices
04:16à la prise en charge des victimes de violences.
04:19Et cette petite fille de 5 ans avait déjà libéré sa parole auprès de l'école
04:24qui avait déjà fait un signalement.
04:26Elle avait relaté des violences sexuelles de la part du père.
04:29La brigade de mineurs et des mineurs étaient déjà sur le coup,
04:32l'enquête était en cours, et la mère et la fille faisaient l'objet,
04:37suite à une plainte, le père avait une ordonnance de protection
04:42pour ne pas s'approcher ni de la mère ni de la fille.
04:45Donc cet enfant, je l'ai suivi pendant 2 ans et demi au total.
04:50Mais au bout de 6 mois, l'ordonnance de protection s'arrête.
04:53Donc au moment du passage à l'audience auprès du JAF,
04:56notamment pour statuer...
04:58Du juge aux affaires familiales ?
04:59Du juge aux affaires familiales, notamment pour statuer de cette ordonnance de protection,
05:02pour la reconduire, j'ai produit un certificat médical,
05:06un premier certificat médical, puis un deuxième pour le juge des enfants.
05:09Un certificat médical qui décrit vraiment les façons claires, nettes, factuelles,
05:18l'état de l'enfant, sans jamais prendre parti ni pour un parent ni pour l'autre.
05:23Mais c'est simplement des constatations cliniques.
05:26À l'issue de cette audience auprès du juge aux affaires familiales et du juge des enfants,
05:33le papa a perdu les droits parentaux.
05:35Il a fait un an de prison pour violence envers son épouse.
05:39Et puis à partir du moment où il perd ses droits parentaux,
05:422 ans plus tard, il porte plainte contre moi auprès du Conseil de l'Ordre.
05:47Et j'apprends ça quelques mois plus tard.
05:50Et le Conseil de l'Ordre s'associe à la plainte du plaignant.
05:56Qu'est-ce qui se passe pour vous ? Comment vous vivez cette situation ?
05:59J'appelle mon Conseil de l'Ordre quand je reçois la plainte du plaignant,
06:03en leur disant quelle est ma démarche et en leur demandant du soutien.
06:07Et c'est là que j'apprends qu'ils vont s'associer à la plainte.
06:11Donc vous dénoncez des violences sur une enfant,
06:14le Conseil de l'Ordre s'associe à la plainte du parent maltraitant,
06:17qui d'ailleurs avait perdu ses droits parentaux,
06:20et vous, vous êtes l'accusé. Et vous risquez quoi ?
06:23Alors je risque trois sortes de sanctions.
06:25Le blâme, l'avertissement, la suspension d'exercice ou la suspension définitive.
06:32Et en plus, ce n'est pas un cas isolé.
06:34Vous témoignez aujourd'hui que d'autres médecins en France,
06:36un nombre d'ailleurs assez important, sont dans la même situation que vous.
06:39C'est ça. Je découvre à l'époque que je ne suis pas la seule à être dans ce cas-là.
06:44Et vraiment, je tombe de mon armoire en considérant l'attitude du Conseil de l'Ordre.
06:49Alors c'est complètement fou cette situation.
06:52Et d'ailleurs, c'est en dépit de l'article 226.14 du Code pénal
06:57qui précise que le signalement aux autorités compétentes
07:00ne peut engager la responsabilité civile pénale ou disciplinaire de son auteur,
07:04sauf s'il est établi qu'il n'a pas agi de bonne foi.
07:08Ce qui, dans votre cas, est une condition qui n'existe absolument pas.
07:12D'ailleurs, c'est complètement schizophrène.
07:14Comment est-ce qu'on peut dénoncer des violences dans ce cas-là ?
07:17Pour nos auditeurs, dites-nous comment ça se passe, pour qu'ils comprennent bien.
07:20Un processus de signalement, ça se passe comment quand un enfant est victime de violences aujourd'hui
07:24et qu'on est médecin généraliste ?
07:26Quand on est médecin généraliste, ou quand on est médecin pédopsychiatre,
07:30ou quand on est médecin en centre de protection maternelle infantile par exemple,
07:33le processus est le même.
07:35C'est-à-dire qu'il y a deux sortes de signalement depuis la loi du 5 mars 2007,
07:39de la protection de l'enfance.
07:41On a d'abord ce qu'on appelle une information préoccupante.
07:45C'est pareil qu'un certificat médical.
07:47On constate que l'enfant présente des signes de maltraitance, cliniques, psychologiques.
07:53À aucun moment on est censé prendre parti, et on ne prend pas parti.
07:57C'est une constatation clinique, comme un certificat,
07:59qui relate la parole de l'enfant.
08:02Deux points, ouvrez les guillemets.
08:04Cette information préoccupante, elle part dans une cellule de recueil des informations préoccupantes,
08:09et il y en a une par département depuis 2007.
08:12Et c'est à la cellule de recueil des informations préoccupantes
08:15de faire le tri de ces informations qui lui arrivent,
08:18pour voir si c'est une enquête,
08:21si c'est simplement la PMI qui va venir voir comment ça se passe,
08:26la protection de l'enfance, l'aide sociale à l'enfance, etc.
08:29Donc nous on est juste relais de la parole de l'enfant.
08:32Et même ça vous avez reproché ?
08:34Oui.
08:35Et puis, le deuxième niveau de l'information préoccupante,
08:40c'est ce qu'on appelle vulgairement le signalement.
08:43Et là, le signalement, c'est quand on peut envoyer directement au procureur,
08:47parce qu'on considère que ce que nous livre l'enfant est suffisamment grave,
08:51et qu'elle est en état de danger imminent,
08:54on peut aller directement au procureur envoyer notre signalement.
08:59Alors est-ce que le Conseil de l'Ordre vous reproche ça,
09:01c'est-à-dire de parler directement au procureur
09:03plutôt que de passer par des instances représentatives intermédiaires ?
09:06Est-ce que c'est là où il devient le plus, comment dire, agressif
09:09vis-à-vis des signalements que vous faites ?
09:12Et par ailleurs, quand on est dans le privé, si j'ai bien compris,
09:14on est encore plus exposé.
09:17Alors je vais répondre à la dernière phrase déjà.
09:19On est plus exposé en libéral parce que quand on est en institution,
09:22un, on est protégé par l'institution, et deux, on est obligé,
09:26on est soumis à cette obligation de signalement.
09:29Ce qui n'est pas le cas en libéral,
09:34ce que considère le Conseil de l'Ordre.
09:36Donc on est protégé de facto.
09:38Et puis c'est un signalement qu'on fait en équipe.
09:40Donc c'est plus difficile de cibler un médecin.
09:42Oui, c'est plus compliqué.
09:43On nous reproche par exemple de ne pas suivre parfois la procédure
09:47telle qu'elle devrait être, c'est-à-dire de faire une IP,
09:51une information préoccupante, de l'envoyer à la CRIP.
09:54Effectivement, moi j'avais fait des certificats médicaux.
09:57Parce que le signalement était déjà fait.
09:59Donc je n'ai fait que des certificats médicaux.
10:02Vous n'avez fait que votre travail, votre travail de médecin.
10:04Et on nous reproche également de faire des certificats de complaisance.
10:07Donc la procédure certificat médical, déjà,
10:10c'est là-dessus qu'on nous attaque aussi.
10:13Et puis parmi mes collègues qui se sont attaqués,
10:16c'est effectivement le fait d'avoir directement saisi la magistrature,
10:21le juge aux affaires familiales, le juge des enfants,
10:23et de ne pas avoir suivi forcément, d'aller directement au procureur.
10:27Mais je rajouterais qu'un de nos derniers condamnés aujourd'hui,
10:31un médecin généraliste, a fait exactement ce que je vous ai raconté,
10:34c'est-à-dire constatations, informations préoccupantes, la CRIP.
10:39Et aujourd'hui, il est sur le banc des accusés.
10:42Il est sur le banc des accusés.
10:43Alors bonjour Marc.
10:44Depuis trois ans, vous réalisez des séries d'images fortes
10:47pour donner la parole aux victimes de violences domestiques et sexuelles.
10:50Vous avez déjà réalisé 81 portraits de porte-parole,
10:54de témoins ou de victimes,
10:56qui s'expriment ou qui expriment des histoires écrites à la main sur une pancarte
11:00et qui témoignent des violences subies.
11:02D'ailleurs, Nadej a été photographié, moi aussi d'ailleurs,
11:05j'en fais partie de cette série de portraits.
11:08Quel a été le déclic de ce projet photographique,
11:11qui s'intitule « Hashtag après les violences ».
11:14Le déclic, c'est en fait une commande de l'association droit d'urgence.
11:19Au départ, c'est une commande photographique,
11:22et donc je devais illustrer le travail que fait cette association
11:28auprès de femmes qui subissent des violences conjugales.
11:31C'était une commande de portrait ou autre,
11:36mais j'ai eu l'idée de faire poser des femmes
11:39avec un témoignage, justement en parlant de déclic,
11:42avec le moment du déclic,
11:44l'instant où elles ont réussi à sortir du contrôle coercitif
11:48et de l'emprise,
11:50et sauver leur vie,
11:53et peut-être celle aussi de leurs enfants,
11:55parce que ça arrive aussi que, malheureusement,
11:57ce ne soit pas seulement des féminicides,
11:59mais ça peut être aussi un massacre total,
12:01parce que c'est vraiment des situations que je décris parfois
12:05qui sont d'une violence totalement extrême et vraiment dingue.
12:09Donc j'ai commencé à faire une série de portraits,
12:13quatre portraits, avec des femmes qu'on a eu un peu de mal à trouver au début,
12:16puisque c'était évidemment pas facile de trouver des femmes
12:18qui voulaient bien poser à visage découvert.
12:21Et après, j'avais deux autres témoignages,
12:23où on devait faire six portraits,
12:24et donc après j'ai eu l'idée de faire poser des personnalités
12:28pas très connues, mais quand même un peu.
12:30Geneviève Garrigos, qui était présidente d'Amnistie Internationale
12:33à ce moment-là, qui venait d'être élue dans le XXème,
12:36à la Mairie de Paris,
12:37et Marthe Nagels, une jeune femme politique.
12:40Donc elles ont porté ces témoignages,
12:43et puis après, j'ai continué
12:46avec l'aide d'associations,
12:49dont on veut pas mal d'associations.
12:54L'association féministe importante,
12:56engagée dans les violences, on peut le dire.
12:59Et puis, ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a plein de personnalités
13:01qui vous ont rejoints,
13:02Sylvie Pescu, Nagui, Bruno Solo, Isabelle Rohm.
13:06C'est une galerie de portraits très importante
13:08de gens engagés, qui ont décidé de soutenir cette action.
13:11C'est important d'avoir des gens engagés et connus
13:13pour soutenir ce type d'action ?
13:15Ça part d'un constat assez simple,
13:17c'est-à-dire que j'exerce mon métier de photographe,
13:21je fais un sujet photo,
13:23et je me rends compte qu'il y a quand même plus qu'un sujet photo,
13:26c'est un problème social,
13:28un problème social et politique.
13:30Et comment rester insensible
13:33et indifférent à des souffrances
13:36qui sont systémiques, qui se répètent ?
13:39On sait bien que tous les deux jours et demie,
13:41une femme meurt sous les coups de son conjoint,
13:42que des enfants aussi.
13:45Donc comment faire pour passer à autre chose,
13:47alors qu'on sait qu'on laisse énormément de femmes et d'enfants
13:50dans une détresse absolue et dans des dysfonctionnements
13:53qui sont évidemment de justice, principalement ?
13:57Dans cette exposition,
14:00dans ce travail photographique qui est extrêmement intéressant,
14:02il y a aussi des revendications institutionnelles et politiques,
14:05une volonté de faire changer les lois.
14:07D'ailleurs vous en portez certaines,
14:09vous pouvez nous en donner deux-trois qui sont importantes,
14:11comme la protection immédiate, inconditionnelle et durable
14:14pour toutes les femmes et les enfants en danger ?
14:16Oui.
14:17C'est vrai que la première,
14:20ce qui paraît totalement assez évident
14:23et qui devrait couler de source,
14:25c'est-à-dire de protéger immédiatement
14:27ce qui se fait en Espagne,
14:29protéger immédiatement la femme victime de violences,
14:31sans délai.
14:35C'est-à-dire qu'à partir du moment où une femme
14:37va porter plainte,
14:39malheureusement plein de femmes ont porté plainte
14:41et beaucoup sont disparues,
14:43elle est protégée immédiatement,
14:45elle et ses enfants.
14:47Mais vous demandez plein de choses,
14:48vous demandez l'interdiction pure et simple
14:49du syndrome d'aliénation parentale,
14:51vous demandez une ordonnance de protection spécifique
14:53propre aux enfants et indépendante
14:55de celle de la mère.
14:56Je voudrais dire aussi que cette action photographique
14:58hashtag après les violences,
14:59tel qu'elle s'intitule,
15:00n'est pas votre premier projet photographique engagé.
15:02Déjà en 2014,
15:04vous avez fait poser des personnalités
15:06de la vie publique en train de dormir dans la rue
15:08pour dénoncer le mal-logement des sans-abris.
15:10Cette série, vous l'avez intitulée
15:12« Et si c'était vous ? »,
15:13elle a fait l'objet d'un livre.
15:15Ça vient d'où cette envie
15:17de soutenir des causes
15:19qui sont sociales, très importantes
15:21chez vous Marc ?
15:23C'est depuis toujours cet engagement ?
15:25Je dois dire que je dois être
15:27peut-être un peu plus sensible,
15:29je ne peux pas rester indifférent
15:31à des souffrances
15:33que je vois dans la rue
15:35et qui sont quand même des scandales
15:39politiques permanents.
15:42Il y a des aides,
15:44il y a des appels pour avoir un logement,
15:46mais on voit bien qu'avec
15:48300.000 sans-abris,
15:50quand j'ai commencé cette action en 2012,
15:52il y avait 120.000 sans-abris,
15:54puis 140.000. Maintenant,
15:56d'après la Fondation Abbé Pierre,
15:57on est à 310.000
15:59personnes qui vivent à la rue en France.
16:01Il suffit de se promener dans Paris, dans la région parisienne,
16:03c'est tous les jours des personnes, des fois,
16:05dans des souffrances et des détresses
16:07physiques et psychologiques qui sont
16:09proches de l'irréel,
16:11des gens en détresse absolue,
16:13sans l'aide, il faut bien le dire,
16:15qui devrait exister.
16:17Je me suis dit,
16:19je ne suis pas tout seul, je ne suis pas dingue,
16:21est-ce que je suis le seul à
16:23souffrir comme ça ?
16:25Peut-être un peu plus que les autres,
16:27mais je suis photographe,
16:29c'est mon outil de travail et c'est aussi
16:31un outil de communication.
16:33J'ai pensé qu'à un moment ou à un autre,
16:35c'est vrai que c'est arrivé il y a une dizaine d'années,
16:37il fallait absolument
16:39agir et ne pas montrer que j'étais
16:41seul à ne pas supporter
16:43ces indifférences.
16:45– Alors, ça c'est un outil de communication, vous exposez
16:47actuellement au bar
16:49le 61 à Paris, aux 3 rues de Loise,
16:51dans le 9ème arrondissement,
16:53ces tirages, on va pouvoir les acheter
16:55jusqu'à demain lundi,
16:57une partie des bénéfices
16:59seront reversés à des associations,
17:01vous y serez,
17:03demain, ce soir,
17:05jusqu'à quand vous serez présent ?
17:07– J'y serai tout à l'heure, on va faire
17:09un finissage à partir de 18h.
17:11– Aujourd'hui dimanche ?
17:13– Voilà, aujourd'hui dimanche,
17:15et je resterai là-bas 2-3 heures,
17:17je sais qu'il y a des gens qui peuvent pas
17:19venir, qui n'ont pas pu
17:21venir au vernissage,
17:23donc ça sera le moment de
17:25nous rattraper. – Bon, on y sera tous, en tout cas,
17:27Jean-Marie y sera, j'y serai,
17:29on se retrouve tous au bar le 61
17:31à Paris pour voir les portraits
17:33de Marc Mekki et découvrir
17:35l'ensemble des tirages
17:37de la série « Hashtag après les violences ».
17:39Merci beaucoup. – Merci infiniment.
17:41– Rendez-vous à Paris, là où vous écoutez
17:43Sud Radio sur le 99.9 FM.
17:45Merci à vous Muriel Réus, on vous retrouve
17:47dimanche prochain pour un nouveau numéro de La Force de Langage.
17:49– Merci Nadège, merci Marc,
17:51et à dimanche prochain.