Avec Nathalie Cougny, Présidente de l’association "Les maltraitances, moi j'en parle !"
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-02-04##
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-02-04##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 AGP, Association d'assurés engagés et responsables présente
00:05 Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:10 Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
00:12 Comment sauver la protection des enfants en France ?
00:14 C'est ce dont vous allez parler avec votre invitée Nathalie Couny, présidente de la maltraitance.
00:19 Moi j'en parle et vous aussi Muriel ce matin vous en parlez.
00:22 Oui j'en parle parce que c'est un sujet extrêmement important.
00:25 Il y a une semaine, nous avons appris que dans l'indifférence générale, un enfant de 9 ans a vécu tout seul pendant 2 ans dans un appartement sans chauffage, sans électricité.
00:35 Sa mère ne venait que pour déposer des gâteaux ou des boîtes de conserve froide.
00:39 Il allait tout seul à l'école, avait de bonnes notes, personne n'a rien vu, ni l'école, ni le collège, ni les voisins, pendant 2 ans.
00:46 Ce cas soulève une fois de plus, une fois de trop, cette question alarmante.
00:50 Sommes-nous suffisamment attentifs à la souffrance silencieuse des enfants autour de nous ?
00:54 En France, un enfant meurt tous les 4 jours d'infanticide et tous les 7 jours de violence au sein de sa famille.
01:00 85% des enfants subissent des violences éducatives ordinaires.
01:04 60% des enfants maltraités n'en parlent à personne.
01:08 160 000 enfants sont violés ou agressés chaque année, l'équivalent de 2 enfants en moyenne par classe de 30.
01:14 Ces chiffres sont le reflet d'une réalité difficile à ignorer.
01:18 La mère de Nersac, en Charente, a commenté "il était toujours souriant, il était bon élève, toujours propre, poli".
01:25 Ces mots rappellent que la souffrance des enfants peut être invisible, cachée derrière un masque de normalité.
01:30 La détection de cette souffrance est un défi majeur et l'école, qui alerte sur 40% des enfants en danger,
01:36 se heurtent au silence de ses enfants et au manque de formation des enseignants pour repérer et accueillir la parole des enfants en danger.
01:43 Les chiffres alarmants de la protection de l'enfance ont amené les pouvoirs publics à en faire une politique prioritaire,
01:48 rappelée régulièrement lors des discours de politique générale. Dans les faits, les actions concrètes peinent à suivre.
01:54 La récente séparation de l'État avec les membres clés de la civise, qui durant 3 ans ont réalisé un travail remarquable d'écoute et de soutien aux enfants victimes,
02:02 est un pas en arrière. L'aide sociale à l'enfance, où cet enfant de Nersac a été placé, va toujours aussi mal.
02:08 Elle produit toujours autant de jeunes chômeurs (28%), de SDF (36%), de non-diplômés (70%), de mineurs prostitués (50%)
02:17 en dépit d'un budget de plus de 9 milliards d'euros par an. Cerise sur le gâteau, selon la loi Taquet de 2022,
02:24 il devait être définitivement exclu à partir du 1er février 2024 de recourir à l'hébergement à l'hôtel pour les jeunes relevant de la protection de l'enfance.
02:32 Le décret n'est toujours pas publié et la plupart des départements qui reçoivent la manne financière de l'État ne sont pas prêts de se passer de ce dispositif
02:40 qui laisse les jeunes dans une solitude absolue. Tous les enfants ont droit au respect et à une vie sans violence.
02:46 Nous ne pouvons pas nous permettre de retarder encore la nomination de personnes compétentes pour diriger cette lutte.
02:51 Protection de l'enfance ne peut pas être une promesse, mais un engagement ferme envers chaque enfant en France.
02:58 Il y a un constat presque effrayant dont on va parler avec votre invitée Nathalie Cogné. Bonjour à vous et bienvenue.
03:03 Bonjour, merci de m'accueillir.
03:04 Vous êtes la présidente de la maltraitance "Moi j'en parle". Vous êtes la bienvenue sur Sud Radio et l'invitée de Muriel Réussi.
03:10 Bonjour Nathalie. Bonjour Muriel, merci.
03:12 Alors sur ce sujet des maltraitances, l'histoire commence en 2019 quand vous décidez de monter un programme de prévention de la maltraitance et des agressions sexuelles sur mineurs
03:21 et vous décidez d'intervenir dans les établissements scolaires. Qu'est-ce qui s'est passé en 2019 ?
03:26 Pourquoi cette décision pour vous ? Une prise de conscience qu'il fallait agir à ce moment-là précisément ?
03:30 Alors ça faisait déjà 12 ans que je travaillais sur les violences faites aux femmes. Je les ai fait beaucoup témoigner, notamment dans mes livres et lors d'événements.
03:38 Et en fait j'étais bouleversée par leur récit. Beaucoup avaient subi des violences sexuelles étant enfant.
03:44 Donc je me suis dit il faut aller vers les enfants. C'est la base en fait. Je pense qu'on a bien fait.
03:49 Et alors cette association qui est reconnue d'intérêt général, elle met en place du CE2 à la 5e et dans toute la France des actions de sensibilisation aux maltraitances infantiles.
03:59 Concrètement, quels sont les besoins que vous avez identifiés et quelles sont les actions que vous menez ?
04:03 Alors en fait quand on a fait cette première intervention invitée par la mairie de Nice en 2019, on a sensibilisé 300 enfants.
04:10 Et en fait on s'est aperçu que les enfants ne connaissaient surtout pas les interdits, notamment dans les violences sexuelles.
04:15 Ça s'est confirmé après quand on a débuté avec l'association.
04:19 Et un réel besoin justement de savoir ce que sont ces maltraitances.
04:24 À part le harcèlement scolaire dont on parle pas mal dans les écoles, ils ignorent complètement ce que sont les violences sexuelles, les violences éducatives ordinaires notamment.
04:32 Donc déjà c'était important d'aller vers les enfants. Pour moi c'est la base.
04:36 Et d'ailleurs on leur dit ils vont nous aider à faire changer la société et j'y crois vraiment fermement.
04:41 Alors cette association elle repose un besoin c'est sûr. Elle a ressuscité un très vif intérêt de la part des chefs d'établissement.
04:47 D'après votre bilan, 67% des enseignants ne reçoivent pas de formation spécifique sur les maltraitances infantiles.
04:55 Alors moi j'ai envie de vous demander pourquoi une telle carence ? C'est pas l'état de proposer ça ?
04:59 Alors normalement il est prévu pour les enfants dans le Code d'éducation nationale une séance par an sur les violences intrafamiliales qui n'est déjà pas faite.
05:07 Pourquoi ? D'une part parce que les enseignants ne sont pas formés. Donc comment parler d'un sujet qu'on ne connaît pas ou très peu ou mal ?
05:13 C'est une responsabilité aussi, il faut avoir le langage adapté envers les enfants.
05:18 Donc c'est pour ça qu'on a proposé cette formation qui marche très bien d'ailleurs, qui suscite beaucoup de motivation et aussi de changement de comportement de la part des enseignants qui sont eux-mêmes parents.
05:29 Donc il y a un double bénéfice. Et cette formation elle doit être délivrée pour toutes les personnes qui travaillent avec des enfants.
05:35 C'est ce qu'on fait actuellement. Mais elle doit être soutenue par l'état aussi dans le sens où elle devrait être intégrée, ce que nous demandent beaucoup d'enseignants dans la formation initiale.
05:44 Parce qu'il faut absolument, comme vous le disiez, c'est 40% des signalements à l'école. Donc il faut être formé, recueillir la parole de l'enfant.
05:51 Il y a un contexte particulier à mettre en place, il ne faut pas faire n'importe quoi. Et croire l'enfant déjà, repérer les signes.
05:57 Il y a beaucoup de signaux qu'on apprend aux enseignants pour repérer les enfants. Donc il faut une vraie volonté politique et il faut le faire. Pourquoi ?
06:06 Parce que qu'est-ce qu'il y a de plus important que les enfants ? Les enfants c'est la base de tout. C'est déjà l'enfance, mais c'est l'avenir, c'est la société.
06:12 Et tout par-delà, donc il faut mettre des moyens. C'est ce que réclament les écoles aussi, très démunies. Et notamment les écoles primaires sont seules.
06:19 Très peu de contacts ressources, ne savent pas comment gérer ses enfants, quoi faire, vers qui se tourner. Donc il y a vraiment un plan à déployer intense.
06:27 Alors les chiffres c'est important. Vous intervenez dans 50 départements, y compris en Outre-mer. Et moi qui connais bien ce milieu de l'enfance,
06:35 enfin en tout cas des associations qui s'occupent des enfants et aussi évidemment des femmes victimes de violences, vous avez à vos côtés près de 300 intervenants.
06:42 C'est beaucoup, c'est beaucoup de gens qui sont sensibilisés, qui sont à vos côtés. Combien d'enfants et d'adultes vous estimez avoir sensibilisé aujourd'hui ?
06:50 Alors aujourd'hui on va avoir sensibilisé là bientôt près de 8500 enfants et a formé à peu près 1700 adultes, que ce soit les enseignants ou le périscolaire,
07:00 puisqu'on a beaucoup de demandes dans les villes pour tous les agents des villes, en fait crèches, centres de loisirs, personnels communaux, même agents de la cantine.
07:08 C'est important en fait toutes les personnes qui côtoient des enfants et qui sont susceptibles d'agir tout de suite.
07:13 Alors sur la question de l'apprentissage et du respect, l'apprentissage du respect de l'intégrité du corps, autrement dit sur les violences et les agressions sexuelles,
07:20 Gabriel Attal a affirmé il y a quelques jours qu'un nouveau programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle s'appliquerait dans les établissements scolaires.
07:28 On attend l'application de ce programme depuis des années. Il a aussi dénoncé le fait que dans la quasi-totalité des cas, le temps qui doit être dédié à cet apprentissage,
07:36 au moins trois séances annuelles étaient consacrées à autre chose. Qu'est-ce que vous pensez de cette déclaration ?
07:41 Je pense que c'est essentiel qu'il y a deux sujets qui sont tabous en France et qu'on n'arrive pas à aborder avec les enfants, c'est les violences et la sexualité.
07:49 Donc je pense qu'apprendre aux enfants la vie affective, le rapport à son corps, à celui des autres, d'ailleurs c'est ce qu'on fait nous dans la séance bien-être avec eux,
07:57 qui marche très bien, c'est primordial pour avoir les connaissances nécessaires et aussi se respecter soi-même, respecter l'autre, c'est primordial.
08:05 Donc je ne connais pas encore le programme, ce qui va sortir pour la rentrée prochaine, je crois, mais c'est une bonne chose.
08:10 Après, il faut aussi prendre en compte que les enseignants sont surchargés, donc il n'y a pas beaucoup de temps pour faire autre chose que le programme,
08:18 qui est déjà parfois en retard ou pas de façon assez...
08:22 Oui, mais enfin, il peut y avoir une volonté politique, c'est important.
08:24 Mais de toute façon, tout est lié à une volonté politique, nous on est quand même assez soutenus et moi j'engage à Gabriel Attal à faire de la protection de l'enfance une priorité nationale
08:34 et une première grande cause nationale, c'est tellement important. Il y a trop d'enfants qui souffrent, nous on le voit dans les interventions, moi j'en ai fait pendant un an et demi.
08:41 Le nombre d'enfants en souffrance qui n'arrivent pas à parler, à dire ce qu'ils ressentent et qui souffrent en silence est trop grand, ça fait des adultes avec des problèmes conséquents,
08:49 il faut que ça change, donc il faut une réelle volonté politique, ça c'est sûr.
08:52 Alors il a estimé aussi qu'il fallait clarifier le programme, car certaines familles ne sont pas forcément à l'aise avec certaines choses qui sont dites à l'occasion de ces enseignements.
08:59 Moi je me demande de quelle famille il parle, est-ce que vous, vous avez le sentiment de rencontrer des réticences dans le travail que vous effectuez dans les écoles ?
09:06 Alors nous on ne rencontre pas les parents directement, donc on n'a pas eu de retour négatif pour l'instant,
09:11 mais j'imagine que de toute façon, parler des violences, il y a forcément une remise en question.
09:15 Il y a beaucoup de personnes qui nous disent "je suis violente sans m'en rendre compte", c'est pour ça que la formation elle est importante,
09:21 mais aussi aller vers les parents pour les informer, élever un enfant, c'est pas forcément évident,
09:26 on n'a pas de mode d'emploi dès le départ, mais aujourd'hui on connaît les conséquences,
09:30 on sait ce que ça occasionne sur le bon développement de l'enfant, il y a des méthodes pour éduquer un enfant sans violence,
09:37 donc il faut s'en emparer, il y a la loi de 2019 qui interdit les violences physiques et psychologiques, il faut s'en emparer aussi.
09:42 Mais pourquoi il pourrait y avoir des réticences ?
09:44 Parce que ça fait peur, parce qu'on n'a pas l'habitude d'en parler, parce qu'il y a des parents qui sont concernés,
09:49 il ne faut pas stigmatiser, il faut leur expliquer qu'il y a d'autres méthodes, mais la peur de la sexualité aussi,
09:55 c'est des sujets, nous quand on parle des violences sexuelles aux enfants, au collège notamment, la première chose, ils rigolent.
10:00 Dès qu'on prononce le mot sexe, en fait ils rigolent, donc il faut l'accepter aussi et leur expliquer les choses,
10:06 mais je pense que les parents n'osent pas parler de ce sujet avec leurs propres enfants.
10:10 Or il faut le faire dès qu'ils sont petits, en tout cas en ce qui concerne les violences et aussi la sexualité,
10:14 il faut aller au devant, simplement, il faut arrêter de se dire aussi que c'est hyper compliqué de parler aux enfants, c'est faux,
10:20 mais leur expliquer les choses avec des mots simples, mais le faire, pas attendre que les choses arrivent, qu'ils soient adultes.
10:27 D'ailleurs le dernier rapport du Haut conseil à l'égalité, publié la semaine dernière sur le sexisme,
10:33 affirme que 70% des femmes estiment ne pas avoir reçu le même traitement que les garçons dans leur vie de famille,
10:39 et avoir été éduquées différemment à l'école, ce qui d'ailleurs traduit des conséquences directes sur les orientations.
10:45 Mais est-ce que cette différence d'éducation, vous dans les écoles, vous la percevez ?
10:49 Est-ce que vous avez l'impression que, par exemple dans les cours d'école, on n'a pas encore traité les problématiques,
10:54 des liens entre les filles et les garçons, ça vous le voyez ? Est-ce que ça a une incidence sur vos programmes ?
10:59 Alors ça on le voit pas vraiment, parce que nous quand on arrive, on essaie justement de mettre en place une ambiance
11:05 qui fait qu'on sort de l'école et que tout le monde peut parler de la même façon librement.
11:09 Par contre l'éducation, il faut savoir qu'à l'école par exemple, dans les petites classes,
11:15 les filles sont au même niveau que les garçons en maths.
11:18 Ça change après, pourquoi ? Parce qu'on n'arrête pas de dire que les filles sont pas faites pour les maths,
11:22 et que les gars sont faits pour les maths et les sciences.
11:25 Donc c'est ce discours là qu'il faut qu'il change, et c'est aussi dans les familles.
11:28 L'égalité c'est pas faire de différence et donner les mêmes chances aux enfants quel que soit leur sexe.
11:34 Et le pire c'est encore 34% dans cette étude, des jeunes jusqu'à 34 ans qui considèrent qu'il faut être violent pour se faire enceinte.
11:43 Donc là il y a un vrai problème.
11:45 Et 66% des femmes qui considèrent qu'il faut être sensible et attentif pour répondre aux injonctions de la société.
11:51 Donc le travail est immense.
11:54 Alors les violences envers les enfants ça diminue pas, en dépit de toutes les campagnes de sensibilisation.
11:58 La CIVIS, la commission sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, a estimé à 160 000 le nombre d'enfants victimes de violences.
12:05 L'Observatoire National à Protection de l'Enfance fait état d'augmentation constante de violences envers les enfants depuis 2012.
12:11 C'est assez invraisemblable.
12:13 Alors bien sûr la libération de la parole progresse, mais ce sont surtout des adultes qui parlent.
12:19 Oui c'est surtout les adultes.
12:20 Plutôt que des enfants.
12:21 Les enfants il faut aller leur parler, et puis les enfants ne vont pas dire "j'ai été violé".
12:25 Ils vont dire "je ne veux plus aller avec un pèle en vacances".
12:28 Ce n'est pas le même discours, donc il faut aussi reconnaître la parole de l'enfant.
12:31 Alors justement, pour les auditeurs qui nous écoutent, pour les familles qui nous écoutent, qui sont sensibles à tout cela,
12:38 vous en tant qu'experte, quel conseil vous donneriez ?
12:41 C'est quoi les signophobes ? Comment il faut à un moment donné voir ce qui se passe dans la vie de l'enfant et s'alerter ?
12:46 Alors tout changement de comportement, ça c'est évident.
12:49 Baisser des notes à l'école, plus avoir faim, s'isoler, être triste d'un seul coup.
12:53 Il faut se poser la question.
12:54 Aussi une phrase d'un enfant, comme par exemple celle-ci, "je ne veux plus aller à cet endroit, pourquoi ?"
12:58 Et pas lui dire "mais pourquoi, il est super sympa, vas-y quand même".
13:02 Être attentif aux petits signes, parce que c'est souvent des petits signes chez les enfants.
13:06 Les enfants, ils ont une faculté, vous parliez dans le préambule, les enfants s'adaptent.
13:12 Ils s'adaptent aussi aux maltraitances.
13:14 Un enfant il aime son parent quoi qu'il arrive, et parfois il l'aime aussi dans la violence,
13:18 parce que c'est le seul lien qu'il y a entre le parent et l'enfant.
13:21 Donc être attentif aux signes, pas avoir peur de parler, d'anticiper.
13:24 Et puis savoir aussi réagir en fonction de l'âge d'un enfant.
13:28 Un enfant qui pleure petit, il a un besoin auquel il faut répondre.
13:31 Connaître les émotions de l'enfant, en parler avec eux, les nommer, c'est important.
13:36 Impliquer l'enfant, enfin voilà, il y a plein de méthodes.
13:38 Mais en tout cas, être attentif et surtout, quand on entend quelque chose,
13:43 il vaut mieux avoir un doute et agir que ne pas agir.
13:46 Ça c'est hyper important.
13:47 Alors on arrive au bout de cette conversation, de cette interview,
13:50 on va finir sur une note un peu plus gaie.
13:52 Pour la journée internationale des droits de l'enfant, pour dire stop aux maltraitances,
13:56 vous avez enregistré avec Emma Domain, qui est la marraine de votre association,
14:00 une chanson de sensibilisation.
14:02 Alors cette chanson, elle a une originalité dans les textes,
14:05 mais aussi dans la façon dont elle a été produite.
14:07 Elle a été écrite par les enfants avec Emma Domas,
14:10 qui est venue plusieurs fois au collège de Bréval en 1978.
14:13 Et ce qui est super, et encore une fois, quand on dit comment on peut faire changer les choses,
14:17 impliquer les enfants, c'est déjà une première chose.
14:19 Quand on implique les enfants, ils font des choses merveilleuses.
14:22 Donc ils ont écrit les paroles, ils ont participé à la composition de la musique.
14:26 Ils étaient très fiers.
14:27 C'est un message assez fort contre le harcèlement et toute forme de violence.
14:31 Et on est très fiers d'avoir fait cette chanson avec Emma,
14:34 qui a porté ce message avec les enfants, qui l'a construit.
14:37 Donc faisons confiance aux enfants.
14:39 Il faut les valoriser, les soutenir.
14:42 Et essayez de bannir toute forme de violence.
14:44 Après ces deux années d'existence, le bilan que vous tirez de vos actions est, je pense, positif.
14:49 De quoi avez-vous besoin ?
14:51 Alors, on a besoin d'être soutenus, ça c'est sûr, par les pouvoirs publics.
14:56 C'est important, mais aussi entreprises particulières.
14:59 Voilà, être intervenants aussi à l'association, les chefs d'établissement.
15:03 On est déjà beaucoup soutenus parce qu'on a beaucoup de personnes qui assistent aux interventions
15:07 et qui se rendent compte qu'il y a un changement à la fin.
15:10 En tout cas, de compréhension des enfants et de ce qu'ils apprennent aussi pendant cette séance.
15:14 On a toujours besoin d'argent, puisqu'on a choisi, j'ai choisi, de rémunérer les intervenants qui sont des professionnels.
15:20 C'est un gage de qualité pour les enfants aussi.
15:23 Voilà, c'est déjà pas mal, mais on a énormément de demandes.
15:28 Et c'est important. Faisons de l'enfance enfin une priorité, une vraie priorité.
15:32 Alors, merci beaucoup Nathalie.
15:34 Je rappelle quand même pour les gens qui nous écoutent, pour nos auditeurs,
15:36 le 719 qui est le numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l'être.
15:43 Le 3018 qui est le numéro dédié aux enfants victimes de cyberharcèlement.
15:48 Le 3020 qui est le numéro dédié aux enfants victimes de harcèlement scolaire.
15:52 Et aussi le programme PAR qui accompagne les victimes, mais aussi les auteurs de harcèlement à l'école.
15:57 Merci beaucoup Nathalie.
15:58 Merci Muriel.
15:59 Et je rappelle Nathalie Koenig, vous êtes la présidente de la maltraitance Moi j'en parle.
16:04 Merci à vous Muriel Reyus.
16:05 Merci Jean-Marie.
16:06 On vous dit à dimanche prochain pour un nouveau numéro de La Force de l'engagement.
16:09 Au revoir.
16:11 Sud Radio, le grand matin week-end.
16:14 La Force de l'engagement.
16:16 Muriel Reyus.
16:17 Avec AGP, Association d'assurés engagées et responsables.