• l’année dernière
Avec Francoise Marchetti-Bouvet, productrice, membre du Haut Conseil à l’Égalité et présidente de PFDM (Pour les Femmes dans les Médias).

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2023-12-03##

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Transcription
00:00 AGP, Association d'assurés engagées et responsables présente
00:04 Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
00:09 Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
00:11 S'engager pour la diversité dans les médias en vent,
00:14 parlez aujourd'hui avec votre invitée, la productrice Françoise Marchetti
00:17 qui est membre du Haut Conseil à l'égalité et présidente de Pour les femmes dans les médias.
00:22 Bien entendu cette cause vous tient à cœur Muriel.
00:24 Évidemment. Alors dans le paysage médiatique et culturel français,
00:27 la présence féminine a historiquement été marquée par une lutte constante pour l'égalité.
00:32 Aujourd'hui, près de 294 000 personnes travaillent dans ce secteur
00:37 et 44,4% d'entre elles sont des femmes.
00:40 Bonne nouvelle, même si leur salaire reste inférieur à celui de leur homologue masculin,
00:45 il a augmenté plus rapidement ces dernières années.
00:48 Mais dans la presse, la production audiovisuelle et cinématographique,
00:52 les femmes sont majoritairement représentées parmi les non-cadres.
00:55 Les postes de pouvoir de numéro un ne leur sont pas encore véritablement accessibles.
01:00 Pour agir, l'Association Pour les femmes dans les médias a fait signer deux chartes essentielles
01:04 aux entreprises françaises du secteur des médias et de la culture.
01:07 En 2019, 80 entreprises se sont engagées contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes.
01:13 En mars 2022, 47 entreprises ont signé pour une parité effective.
01:18 Cependant, la réalité vécue au quotidien par de nombreuses femmes dans ce milieu
01:22 ne reflète pas ces engagements écrits.
01:24 85% de femmes pensent que les opportunités professionnelles ne sont pas les mêmes pour elles
01:29 que pour leurs collègues masculins.
01:31 79% estiment que leurs compétences professionnelles ne sont pas reconnues de la même manière.
01:36 77% croient que les possibilités de participer aux prises de décisions ne sont pas équitablement partagées.
01:42 70% jugent que le processus de recrutement n'est pas transparent et équitable.
01:47 62% affirment ne pas avoir les mêmes possibilités de s'exprimer lors des réunions.
01:51 Et 8 femmes sur 10 sont toujours victimes de sexisme sur leur lieu de travail.
01:56 50% affirment l'être régulièrement.
01:59 Ces chiffres démontrent clairement que la signature d'engagement, bien que louable, n'est pas suffisante.
02:04 Il est temps pour les dirigeants, les présidents de chaînes et de conseils,
02:08 les hommes au pouvoir majoritairement dans cette industrie, de passer de la parole aux actes.
02:12 L'engagement des hommes est crucial pour le changement.
02:15 Ils doivent non seulement soutenir l'égalité des genres en théorie,
02:18 mais aussi l'appliquer concrètement dans leurs pratiques d'entreprise.
02:22 La libération de la parole dont on parle tant, et si importante soit-elle, ne suffit plus.
02:26 En cette année 2023, il est impératif de reconnaître que ces statistiques
02:31 qui reflètent une réalité vécue ne sont plus acceptables.
02:34 Des actions concrètes, des prises de position affirmées et assumées sont nécessaires
02:38 pour assurer une véritable égalité des chances et un traitement équitable des femmes dans les médias et la culture.
02:44 On en parle avec votre invitée, la productrice Françoise Marchetti.
02:48 Bienvenue à vous sur Sud Radio. Bonjour.
02:50 Merci de nous accueillir.
02:51 Vous êtes membre du Haut Conseil et l'égalité et surtout présidente de Pour les Femmes dans les médias.
02:56 Vous êtes l'invitée de Muriel Reuss.
02:58 Bonjour Françoise.
02:59 Bonjour Muriel.
03:00 Depuis près de dix ans, vous êtes engagée dans PFDM, l'association Pour les Femmes dans les médias,
03:06 comme secrétaire générale, comme membre du bureau et depuis quelques jours comme présidente.
03:11 Donc bravo.
03:12 Laurence Bachmann, qui a été longtemps la présidente avec qui je travaillais, m'a passé le flambeau vendredi.
03:17 Alors, quelle est la mission de cette association ?
03:19 Alors, la mission de cette association est d'abord de créer un réseau de soutien professionnel
03:24 qui favorise l'échange entre les membres.
03:27 C'est en gros mieux se connaître, mieux s'apprécier et donc mieux se soutenir.
03:32 C'est comme ça qu'on avait fait nos deux chartes, justement la charte sur le harcèlement sexuel et sur parité mode d'emploi.
03:38 C'est de mettre en lumière les femmes brillantes et inspirantes.
03:42 Grâce à nos présences dans les festivals, on fait des tables rondes, on remet des prix
03:46 et à chaque fois on aligne des femmes extrêmement puissantes, intellectuellement et professionnellement.
03:52 Il y en a même qui ont sauvé des vies grâce à leur documentaire de femmes injustement condamnées à mort.
03:57 Donc vous voyez, on a vraiment un relais de femmes puissantes.
04:00 Et aussi, c'est de collecter, analyser et faire connaître les chiffres.
04:04 On reprend souvent le mantra de Sista qui est "pour que les femmes comptent, il faut compter les femmes".
04:10 Nous, on fournit de la data pour qu'ensemble on puisse réfléchir.
04:14 Alors on n'est pas là pour dénoncer, on n'est pas là pour gronder,
04:18 mais on est là pour essayer de faire prendre conscience que ce qui se passe n'est pas à l'image de la société.
04:23 Et c'est aussi peut-être dans notre secteur principalement, le fait que les jeunes partent.
04:28 Manque de visibilité des femmes, manque de visibilité de la diversité.
04:31 Alors vous le dites vous-même, c'est un réseau de femmes puissantes.
04:34 On pourrait imaginer que des femmes puissantes n'aient pas besoin de se regrouper en association,
04:37 qu'à titre individuel elles pourraient agir et agir fortement.
04:41 Pourquoi avoir ressenti ce besoin de réunir 200 femmes puissantes au sein de cette association ?
04:49 Alors puissantes, restons modestes quand même, mais en tout cas des femmes qui sont en visibilité et en responsabilité.
04:54 Donc c'est Françoise Laborde qui a créé cette association en 2012.
04:59 Elle était en fin de carrière.
05:01 Elles se sont rassemblées à plusieurs, telles que Ruth Elkrieff, Viviane Godefroy,
05:05 qui a fait longtemps marcher les télévisions en France et qui est un modèle pour nous les femmes derrière.
05:12 Michel Cotin, Virginie Calmes.
05:14 Au départ elles se sont dit, la montagne a été rude, qu'est-ce qu'on va laisser à la génération suivante ?
05:19 Et c'est exactement là-dedans qu'on se situe.
05:21 C'est-à-dire qu'en gros oui, on a tous fait notre carrière,
05:24 on y est arrivé bon an, mal an, à des niveaux acceptables et respectables.
05:30 Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on laisse aux jeunes générations derrière ?
05:33 Et là on est uniquement dans la transmission nous.
05:35 On n'a aucun intérêt personnel, on est toutes bénévoles.
05:38 Donc c'est vraiment la volonté de faire évoluer la société,
05:41 en particulier dans le paysage audiovisuel professionnel et culturel.
05:44 Alors la transmission bien sûr, parce qu'en plus vous avez un programme de mentorat.
05:47 Alors, les deux chartes, hein, ces deux chartes qui ont été signées,
05:49 une charte de bonne conduite contre le harcèlement et les agissements sexistes.
05:53 Sur ces agissements sexistes et au vu des dernières affaires,
05:56 on ne va pas tout y rappeler, mais les plus emblématiques,
05:59 PPDA en particulier, les derniers signes allemands,
06:01 Stéphane Plaza chez M6, Sébastien Coé sur C8.
06:04 Alors 80 entreprises qui signent des chartes contre les violences sexuelles
06:08 et contre les agissements sexistes.
06:10 Mais quel est votre sentiment sur l'évolution de ces agissements
06:13 et harcèlement au sein des médias ?
06:15 Oui, oui, c'est normal que vous posiez cette question.
06:17 On se la pose tous les jours au sein de notre propre bureau.
06:20 La chose, c'est que ce n'est pas notre vocation d'aller traquer et pister ça.
06:24 C'est peut-être problématique pour certaines, plus compréhensible pour d'autres.
06:29 Il y a d'autres associations, je pense l'association MeToo,
06:31 qui fait un énorme travail.
06:33 Nous, on ne peut pas se positionner là-dessus, parce que...
06:36 MeToo Media, vous voulez dire ?
06:37 Oui, MeToo Media. On n'a pas de...
06:39 Avec qui on est en soutien, d'ailleurs.
06:41 On n'a pas vocation à prendre position là-dessus.
06:43 On observe, on regarde. Si ça dérape trop, on intervient.
06:46 Mais en gros, ce qui est sûr, alors là, c'est une évidence,
06:50 c'est que ces jeunes femmes, elles ont subi un traumatisme énorme,
06:55 que ce soit un traumatisme physique, que ce soit violent,
06:58 que ce soit par l'intimidation,
07:00 où c'est aussi humiliant que le traumatisme physique,
07:03 et elles n'ont pas plaisir à se déclarer victime.
07:08 Je ne vois pas si chacun réfléchit dans son âme et conscience
07:11 qui aime être une victime, qui aime étaler,
07:14 qui aime se justifier auprès du plus grand nombre.
07:16 Je ne connais pas. Alors, des malades mentaux, il y en a toujours.
07:19 Mais je veux dire, des gens qui ont travaillé,
07:21 qui sont dans le secteur, qui sont ensemble,
07:23 comment on peut après être contente de ça ?
07:25 Donc déjà, ce paradigme-là, nous, on y fait attention,
07:29 parce que ces jeunes femmes, elles n'ont pas envie de se mettre en valeur.
07:32 Et c'est la double peine pour elles.
07:33 Elles ont la peine physique, et après, la peine de l'humiliation d'être une victime.
07:37 Elles sont sacrément courageuses.
07:39 Après, je ne dis pas que c'est vrai, que ce n'est pas vrai.
07:41 Ce n'est pas à moi de le dire. La justice passera peut-être pas assez vite.
07:43 Il faut qu'elle passe peut-être plus vite.
07:45 Mais en tout cas, qui suis-je pour pouvoir, et qui sommes-nous toutes pour dire ça ?
07:49 Mais en tout cas, ces femmes apprécieront votre soutien.
07:52 Votre actualité, c'est votre dernier baromètre.
07:55 Et vous avez, c'est une nouveauté en matière d'études,
07:58 pour la première fois, mesurer la perception en matière de discrimination
08:02 et d'inclusion dans le secteur des médias et de la culture.
08:05 Comment avez-vous réalisé cette enquête ?
08:07 Alors, en fait, ça faisait très longtemps
08:10 qu'on souhaitait faire quelque chose autour de la diversité chez PFDM.
08:14 Alors, comme on est toutes bénévoles, on s'est attaquées aux attitudes sexistes,
08:18 au harcèlement sexuel. D'ailleurs, je viens de dire que j'ai beaucoup,
08:20 beaucoup de bons retours des producteurs qui passent.
08:23 Alors, c'est un peu technique, mais pour obtenir des subventions
08:26 côté CNC, le Centre National du Cinéma,
08:29 quand on fabrique une œuvre audiovisuelle, pour y avoir droit,
08:32 il faut obligatoirement passer par cette formation
08:37 de qu'est-ce que c'est un harcèlement sexuel, une attitude sexiste au travail.
08:41 Donc, ce sont les chefs d'entreprise personnels, c'est un tuti personae.
08:45 Et en fait, ils sont très contents de cette formation.
08:47 Donc, ça, ça fait partie des actes. On s'est mobilisés et on a poussé pour que ça existe.
08:51 Donc, déjà, c'est une révolution en soi.
08:53 Ensuite, il y a des femmes qui sont extrêmement brillantes,
08:57 comme Delphine Ernot-Kouchi, la présidente de France Télévisions,
09:01 qui a mis en place des quotas.
09:03 Comme ça, tout le monde a des objectifs de mettre des femmes réalisatrices,
09:07 même si pour l'instant, ça avance bien côté France Télévisions.
09:10 Mais du coup, je dirais tout le temps, ça ruisselle, ça donne envie à tout le monde.
09:14 Ils ont tous envie d'en aider. Donc, ça, c'est des choses qui sont très fortes.
09:18 C'est grâce à elle, elle a eu le courage de le faire.
09:20 Et ensuite, côté baromètre, pour répondre plus précédemment à votre question,
09:24 on se doutait que si l'INSEE et l'Observatoire de l'égalité
09:28 déclarent qu'il faut 25 ans pour résorber le retard sur les femmes,
09:33 on peut quand même juste se douter que sur la problématique des femmes de la diversité,
09:37 c'est pire. Et les chiffres l'ont prouvé.
09:39 Alors, ce baromètre, il démontre que 79% des personnes interrogées
09:43 ont vécu des discriminations.
09:45 Est-ce qu'une des toutes premières discriminations,
09:48 comme le signale l'association Femmes journalistes dans le sport,
09:50 c'est la compétence qu'on en attribue aux femmes ?
09:52 Par exemple, dans ce secteur particulier du sport,
09:54 les femmes ne sont que 17% à être présentes en télé
09:57 et uniquement 9% en radio.
09:59 Vous, quels sont les types de discriminations en particulier que vous avez constatées ?
10:03 Alors, ce qui ressort, ce sont vraiment pour nous les femmes d'issue de la diversité.
10:07 Pourtant, on a fait large, c'est hommes-femmes.
10:09 On a abordé ce baromètre, mais en fait, on s'est entouré de spécialistes.
10:13 Parce que nous, au PFDM, nous ne sommes pas spécialisés pour travailler sur cette thématique.
10:18 Donc déjà, nous avons fait un comité avec des femmes expertes,
10:21 du type Brigitte Grézy, l'ancienne présidente du Haut-Soconsellé de l'égalité,
10:24 et Isabeth Moreno et d'autres femmes issues de l'association
10:28 et qui travaillent sur ces problématiques,
10:31 comme Catherine Jean-Joseph ou Hélène Etsy,
10:33 présidente du groupe Disney, qui avec les groupes américains sont très en avance là-dessus,
10:37 et qui a porté ce comité d'ailleurs.
10:39 Et ensuite, nous avons travaillé avec le cabinet Mosaïque RH,
10:43 dont c'est le métier, et avec l'institut d'études BVA et le groupe Audiance.
10:49 Mais ce qui est important, c'est les chiffres.
10:51 Donc je comprends bien que vous ayez à côté vous...
10:53 - Oui, déjà notre baromètre est solide, déjà, premier postulat.
10:57 Donc on a travaillé avec ces spécialistes,
11:00 et ensuite on a pris deux axes, je vous explique juste les deux axes.
11:03 Deux axes, c'est "avez-vous été victime" et "avez-vous été témoin".
11:06 Si vous avez été l'un des deux, qu'avez-vous fait ?
11:09 Et ensuite, si vous vous êtes tourné vers votre entreprise,
11:11 est-ce que votre entreprise a été à la hauteur de vos attentes ?
11:13 - Et les résultats ?
11:14 - Eh bien, ils ne sont pas bons.
11:15 Parce que, en fait, la plupart du temps, c'est tabou.
11:18 Les gens n'osent pas venir en parler.
11:19 Il y a quand même 31% de personnes qui n'osent même pas du tout en parler,
11:22 ou qui se tournent vers leurs collègues, qui eux-mêmes sont démunis.
11:24 Donc on a quand même une majorité de femmes et d'hommes
11:26 qui veulent des outils pour pouvoir répondre à cette problématique.
11:30 - Et alors ces outils, de façon très intéressante,
11:32 ils sont demandés à 49% par des hommes, à 68% par des femmes,
11:36 ça on s'y attendait, mais à 49% par des hommes.
11:38 Ça veut dire quoi ?
11:39 Ça veut dire qu'ils ont peur de se retrouver dans des situations inconfortables ?
11:42 Ça veut dire qu'il y a une volonté de comprendre ces situations,
11:45 de la part des hommes ?
11:46 - Je pense que c'est un choix multiple,
11:48 mais quand même, globalement, on peut se poser la question
11:50 de pourquoi on a majoritairement des femmes victimes
11:53 et moins d'hommes qui se déclarent victimes,
11:55 mais plutôt témoins, majoritairement témoins.
11:57 Ça revient à ce qu'on disait sur le rôle de se positionner en victime,
12:02 c'est agréable pour personne.
12:03 Donc la question est, est-ce que les hommes ont préféré répondre à ce questionnaire,
12:07 parce qu'on a eu quand même 6300 réponses, c'est beaucoup.
12:09 Donc est-ce que ces hommes ont préféré se poser en témoin
12:13 pour raconter quelque part en miroir leurs propres problématiques,
12:17 ou est-ce que ce sont réellement témoins et moins victimes que les femmes ?
12:20 Ce qui voudrait dire que ça pose un autre problème.
12:23 - Et 41% des victimes de discrimination,
12:26 41% des femmes sont victimes de discrimination,
12:28 et parmi ces femmes, 54% sont des femmes issues de la diversité.
12:32 Alors comment vous l'expliquez, ça, aussi ?
12:34 - Je ne l'ai pas dans l'explication.
12:36 Il va falloir que la société change,
12:38 il va falloir qu'on travaille tous ensemble,
12:39 il va falloir qu'on trouve des solutions,
12:41 mais autant je subodorais quand même la problématique,
12:44 on la subodore tous,
12:45 mais une fois qu'on a les chiffres, on ne peut plus dire qu'on ne sait pas,
12:47 on ne peut pas dire que c'est dans le mood,
12:48 on ne peut pas dire qu'on l'a dans la tête, on a les chiffres.
12:51 Donc maintenant on a des solutions aussi.
12:53 - Vous allez travailler sur des solutions ?
12:55 - On a travaillé sur des solutions.
12:56 Il y a des solutions qui sont,
12:57 d'abord on travaille toujours sur des solutions à choix multiples
13:00 et qui sont accessibles à toutes les entreprises,
13:03 au niveau de qui les intéressent en fait.
13:06 Chacun vient picorer ce qui l'intéresse,
13:07 parce que forcément, selon les grands groupes,
13:09 il y a des groupes qui sont très en avance,
13:10 il y a des groupes qui sont très en retard.
13:12 La première des choses qui peut être mise en place,
13:14 maintenant que ce questionnaire existe,
13:15 maintenant que ce travail a été fait,
13:17 ça a été un an de travail,
13:18 il ne faut pas se tromper sur les questions,
13:20 il ne faut pas se tromper sur les cibles,
13:21 il ne faut pas se tromper sur les biais,
13:22 il ne faut pas se tromper sur plein de choses.
13:23 Et une fois que ce questionnaire existe,
13:25 il peut être adapté à l'ensemble des entreprises.
13:27 C'est-à-dire qu'ils ont, pour la première fois,
13:29 hier, la semaine dernière je l'ai présenté à Bercy,
13:31 pour la première fois,
13:33 ils ont une vision du secteur,
13:37 parce qu'on parle 100% dans le secteur.
13:39 Donc ils peuvent eux adapter ça et se comparer à ce secteur.
13:43 Et après, il y a plein de choses qui peuvent être mises en place,
13:46 qui peuvent être mises en place sur le terrain,
13:47 globalement, les affichages, les référents,
13:49 les formations, des objectifs,
13:53 il y a différentes choses qui peuvent être mises en place.
13:55 Mais déjà, l'état des lieux.
13:56 On peut dire aussi que les ministères s'y intéressent,
13:58 puisqu'il y a deux jours, vendredi,
13:59 vous avez remis au ministère de l'Égalité
14:01 et au ministère de la Culture, ce rapport.
14:04 Ça s'est passé comment ?
14:05 Qu'est-ce qu'on peut en dire ?
14:06 Alors, en fait, c'est vrai qu'on est soutenus
14:08 par le ministère de l'Égalité et le ministère de la Culture,
14:11 les deux ministres nous soutiennent.
14:13 Le CNC nous soutient, l'Arc-com est très près de nous aussi,
14:17 nous soutient, tout le monde était là,
14:18 et tout le secteur était là.
14:20 Et donc, on a remis ce baromètre,
14:22 et on a, comme pour la dernière fois,
14:23 expliqué qu'on n'était ni des censeurs,
14:25 ni là pour juger, ni là pour forcer,
14:27 mais juste on accompagne dans la prise de conscience des choses,
14:32 et qu'on est à leur disposition pour mettre un outil en place.
14:34 Par exemple, on évoque la possibilité éventuelle
14:36 de faire une grande campagne nationale.
14:38 On est quand même tous des fabricants de télé, d'images, le son, etc.
14:42 On pourrait imaginer de faire une grande campagne nationale
14:44 pour sensibiliser sur cette problématique
14:48 qui est récurrente, surtout en ce moment,
14:50 et c'est encore un peu la bonne période.
14:52 Moi, j'ai Françoise Marquetti en face de moi,
14:54 je la connais, je sais qu'elle a fait des films engagés,
14:56 ce qui m'intéresse, c'est son opinion.
14:58 On parle beaucoup de la parole des femmes,
14:59 vous, Françoise, aujourd'hui, vous diriez quoi ?
15:02 Qu'est-ce qu'il faut faire pour que ça change, vous ?
15:05 Alors, moi, pour que ça change, il faut que les hommes s'emparent de ça.
15:08 Parce que nous, on sent bien, vous les féministes,
15:11 d'abord il y a un amalgame, il y a des féministes,
15:14 et puis d'ailleurs je les remercie parce qu'elles font le boulot
15:16 que je n'ai pas envie de faire, donc je les remercie.
15:18 En revanche, si les hommes ne s'en emparent pas,
15:20 il y a des hommes qui nous soutiennent vraiment fortement.
15:24 - Attendez, vous dites "c'est le boulot que je n'ai pas envie de faire",
15:25 mais vous le faites !
15:26 - Non, parce qu'on le fait en essayant d'apporter,
15:29 on n'est pas en train de dénoncer, on n'est pas dans de l'agressivité.
15:33 On est vraiment dans quelque chose de constructif.
15:36 - Mais c'est ça aussi, travailler ?
15:37 - Oui, c'est ça, et c'est exactement ça Murielle.
15:39 - C'est travailler, c'est ramasser.
15:40 - C'est ça, c'est que j'en ai marre qu'ils nous collent l'image,
15:42 vous les femmes, vous hurlez.
15:44 Moi, je n'ai pas le sentiment qu'on hurle,
15:46 et je n'ai pas le sentiment que quand on se retrouve entre nous,
15:48 on coille sur les hommes.
15:50 J'ai vraiment le sentiment que...
15:52 - Moi, j'ai le sentiment qu'on ne hurle pas, on parle, on dénonce.
15:54 Et on essaie de faire progresser les hommes.
15:55 - Et puis on réfléchit ensemble.
15:57 Par exemple, sur la charte sur la parité,
15:59 on a travaillé avec tout le secteur,
16:01 il y avait énormément d'hommes, c'était la majorité d'ailleurs.
16:03 Sur la boîte à outils, ils ont tous intervenu,
16:05 tous les groupes audiovisuels, donc c'était passionnant à faire.
16:08 - Alors merci Françoise de cette conversation.
16:11 Il faut une plus grande diversité, c'est essentiel
16:14 pour être à l'image de la société,
16:16 pour mieux comprendre les enjeux de société.
16:18 Voilà, merci beaucoup pour cette introduction.
16:20 - Merci pour votre écoute.
16:21 - Je rappelle Françoise Marchetti que vous êtes présidente
16:23 de Pour les Femmes dans les médias.
16:25 Vous êtes aussi membre du Haut Conseil à l'égalité.
16:27 Merci Murielle.
16:28 - Merci Jean-Marie.
16:29 - On vous retrouve dimanche prochain pour un nouveau numéro
16:31 de La Force de l'engagement. À bientôt.
16:34 Sud Radio, le grand matin week-end.
16:36 La Force de l'engagement. Murielle Reuss.
16:39 Avec AGP, Association d'assurés engagées et responsables.

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