Hommage à Françoise Giroud - Regards de femmes - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00SUD RADIO REGARD DE FEMME

00:02MICHEL VIANESSE

00:04Bonjour Michel.

00:05Bonjour Laurence.

00:06Alors cet été vous nous proposez toute une série d'hommages aux féminins

00:11et on commence avec une date clé.

00:14Le 23 juillet 1974, il y a 50 ans,

00:17la création par le président Valéry Giscard d'Estaing de l'époque

00:21du premier secrétariat d'État à la condition féminine.

00:25Michel.

00:26Oui, Valéry Giscard d'Estaing, président de la République,

00:30nomme Françoise Giroux journaliste et co-fondatrice,

00:34directrice de l'Express, donc très connue.

00:37Il la nomme secrétaire d'État auprès du premier ministre Jacques Chirac

00:41qui lui-même n'était pas très enthousiaste à cette idée.

00:46Mais bon, voilà.

00:48Après il a évolué sur son féminisme, son machisme.

00:54Il s'est déconstruit.

00:58Oui, il faut dire les choses telles qu'elles étaient.

01:01Donc l'objectif c'était de promouvoir,

01:04et je tiens bien au terme promouvoir,

01:06toutes les mesures qui sont destinées à améliorer la condition féminine,

01:10à favoriser l'accès des femmes aux différents niveaux de responsabilité

01:15dans la société française,

01:17mais aussi, quelque chose où on en est vraiment encore très très loin,

01:21éliminer les discriminations dont elles peuvent, dont nous pouvons

01:26toujours faire l'objet.

01:28Et, alors c'était très bien sur le texte,

01:31mais sans accorder le moindre budget,

01:33elle a été assistée pendant ces trois ans de ministériat

01:38par 22 collaboratrices régionales en fonction des 22 régions,

01:44mais qui étaient toutes bénévoles.

01:48On voit bien comment ça fonctionne.

01:51Donc il a fallu attendre 1981

01:53et la nomination d'Yvette Roudy en tant que ministre des droits de la femme

01:57pour qu'il y ait un budget alloué à ce ministère.

02:00Il y avait aussi une autre difficulté qui perdure encore aujourd'hui,

02:05c'est qu'habituellement les ministères sont des organisations gérées verticales

02:09avec un seul secteur d'activité,

02:12alors que les secrétariats des droits des femmes,

02:15ils sont horizontaux puisque c'est la compétence d'intervenir

02:19dans tous les secteurs où les droits des femmes sont concernés.

02:23On est concerné, bien sûr, partout.

02:25Et c'est pour ça que chaque fois,

02:27le secrétariat d'État au ministère, suivant le titre,

02:31sont obligés de passer par le ministère concerné spécifique

02:35pour mener une action jusqu'à son terme.

02:38Donc là, c'est vraiment les points les plus importants

02:41qui perdurent encore malheureusement.

02:43Donc Françoise Giroux, forte de cette nomination,

02:47elle va créer cinq groupes de travail thématique

02:51qui sont toujours d'actualité.

02:54Le premier, c'était sur les femmes en milieu rural.

02:57On sait très bien qu'il y a des problèmes spécifiques

03:00qui sont lois d'être résolus.

03:02Toutes les discriminations juridiques,

03:04alors c'est peut-être là où ça a le plus évolué,

03:06donc l'arsenal législatif,

03:08les mutations professionnelles

03:11et tous les problèmes posés aux couples.

03:13Donc l'articulation des temps de vie,

03:15elle a déjà commencé à travailler, à les signaler.

03:20Et puis alors, ça correspond tout à fait à l'actualité,

03:24le développement du sport féminin, on oublie ça aussi,

03:27et bien sûr la place des femmes dans les structures politiques.

03:31Et donc en 1976, elle va présenter au Conseil des ministres,

03:36sans mesure, en disant que la réalisation doit s'étaler

03:39de 1976 à 1980.

03:42Oui, cinq ans.

03:44Bon, Michel, on ne va pas avoir le temps de détailler ces 100 mesures,

03:47mais parmi celles-ci,

03:50quelles sont celles qui ont été jusqu'au bout,

03:53finalement, ou acceptées par le Conseil des ministres ?

03:56Alors, tout de suite, il y a eu, je dirais, 80 mesures.

04:00Et donc dans ces 80 mesures,

04:02il y a le contenu de l'enseignement,

04:04développement, des crèches et des cantines scolaires.

04:07Donc toujours cette idée de concilier le travail et l'emploi,

04:11ce qui était vraiment révolutionnaire à l'époque et qui est perdu.

04:14Donc inciter les filles à s'orienter dans les métiers techniques et valorisés.

04:20L'interdiction, par exemple, aux employeurs de prétexter

04:24de la grossesse des femmes pour refuser de les embaucher

04:27ou de les licencier pendant la période d'essai,

04:30ce qui a été acquis à ce moment-là.

04:32On oublie ce qui a été acquis par Françoise Giroux.

04:35On a beaucoup parlé, là je fais une parenthèse,

04:37on a beaucoup parlé des lois Veil qui étaient en même temps,

04:40mais parce qu'il y avait une loi,

04:42tandis que Françoise Giroux a ouvert le champ de tous les possibles pour les femmes.

04:46Ce que je dirais aussi, ce qui me paraît important,

04:49et qu'on fait aujourd'hui machinalement,

04:53c'est-à-dire la signature de la déclaration de revenus

04:56par les femmes et par les hommes,

04:58parce qu'avant, les femmes ignoreaient totalement

05:00et elles pouvaient ignorer totalement

05:02quels étaient les biens communs du couple

05:04sur le divorce par consentement mutuel

05:07qui est instauré en 1975.

05:09Comme quoi, ça ne semble pas si loin, en fait.

05:12Alors, Michel, voilà pour les mesures qui ont fait date,

05:16mais quelles sont celles qui n'ont pas du tout été retenues,

05:18qui ont été retoquées, finalement ?

05:20Alors, là je le dis parce que ça prouve

05:23à quel point elle était révolutionnaire.

05:25Elle avait demandé à ce qu'il y ait un congé de garde

05:28non rémunéré à l'époque, d'une durée de deux ans,

05:31à l'issue du congé légal de maternité,

05:33et qu'il soit accordé aux pères

05:37plutôt qu'à la mère.

05:39Et le Conseil des ministres, en 1976,

05:42avait carrément déclaré que c'était contraire,

05:45alors là je cite parce que c'est quand même énorme,

05:47contraire au principe même de notre civilisation.

05:51Donc, c'est pas d'où on vient,

05:53il n'y a pas si longtemps.

05:55Mais ce qui est aussi très important,

05:57c'est que le 16 juin 1977,

06:01donc le congé parental de deux ans

06:04accordé éventuellement aux pères,

06:06aussi bien qu'à la mère, a été voté.

06:09Et ça, ça montre bien entre les pesanteurs sociales

06:14et puis les idées qui commencent à faire leur chemin.

06:17Elle réclame aussi, ce qui n'a pas été du tout retenu,

06:19mais qui a été retenu après,

06:21que les listes aux élections municipales

06:24ne comportent pas plus de 85% d'hommes.

06:27Donc, on voit bien que c'est elle qui a tout lancé.

06:31Le programme a été adopté en 1977.

06:35Elle a écrit au président en disant que sa mission était accomplie

06:39et que comme elle ne pouvait plus rien faire

06:41avec les moyens qui lui ont été donnés,

06:43elle a repris sa liberté.

06:45Mais ce sur quoi je voudrais vraiment insister,

06:47c'est elle qui a ouvert tout ce champ des réformes

06:51qui ont permis depuis 50 ans

06:54toute l'autonomisation des femmes et des droits des femmes

06:58dans tous les domaines en France.

07:00C'était bien de lui rendre hommage cet été.

07:03Merci beaucoup Michel Viennes.

07:05Et puis on vous retrouve bien sûr le week-end prochain.

07:07Merci.

Hommage à Françoise Giroud - Regards de femmes

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