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Avec Laurent Boyet, président de l'association "Les papillons"

Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.

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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-10-13##

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Transcription
00:00Agipi, association d'assurés engagées et responsables présente Sud Radio, le grand
00:06matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Réus.
00:10Bonjour Muriel.
00:11Bonjour Jean-Marie.
00:12Aujourd'hui on s'engage pour libérer la parole des enfants, on en parlera dans quelques
00:16instants avec votre invité Laurent Boyer qui est le président fondateur de l'association
00:20Les Papillons.
00:21On l'accueille avec plaisir sur Sud Radio parce que cette cause nous tient tous à cœur.
00:25Oui parce que cette parole des enfants est trop souvent étouffée par la peur, la honte,
00:29l'incompréhension et surtout par un manque de confiance.
00:31Lorsqu'ils osent enfin parler comme beaucoup, se heurtent à l'incrédulité des adultes
00:36comme si leur douleur n'était pas légitime, comme si leurs paroles ne pouvaient être sincères.
00:40En France, chaque année, les chiffres des violences infantiles sont terrifiants.
00:44Chaque année, 165 000 enfants sont victimes d'abus physiques, psychologiques, sexuels.
00:50Chaque jour, et plus précisément toutes les trois minutes, un enfant est victime de
00:54violences.
00:55Tous les cinq jours, un enfant meurt sur l'écoute de ses parents.
00:58Et tous les jours, dans chaque classe, deux enfants sont victimes de harcèlement scolaire.
01:02Ceux qui leur font du mal leur interdisent toujours de parler, leur font croire qu'ils
01:06ne seront pas crus.
01:07Et ceux qui les écoutent pensent souvent que leurs récits sont tellement incroyables
01:11qu'ils doivent être faux ou que ces enfants sont manipulés.
01:13C'est d'ailleurs l'une des dérives du syndrome d'aliénation parentale utilisé
01:17de manière toxique pour disqualifier la parole des victimes, en particulier celle des mères.
01:22Pire encore, certains adultes imaginent que les enfants confondent leur fantasme avec
01:26la réalité.
01:27Alors comment, dans ce climat de suspicion et de déni, pourraient-ils libérer leur
01:31parole ? Comment, dans ce silence, pourrions-nous les protéger, les accompagner ?
01:36Les études sont vacablantes.
01:38Dans 60% des cas, lorsqu'un enfant révèle des faits de violences sexuelles, rien ne
01:42se passe.
01:4370% des plaintes pour violences sexuelles sur mineurs sont classées sans suite et seules
01:473% des auteurs présumés sont déclarés coupables par un tribunal.
01:51Ce déni humain, social, économique a été chiffré à 9,7 milliards d'euros chaque année.
01:56En France, 5,5 millions de personnes adultes ont subi des violences sexuelles durant leur
02:02enfance.
02:03Nous devons accompagner ces survivants, ces survivantes, pour éviter que ces violences
02:07ne se perpétuent.
02:08Nous devons éduquer, dès le premier âge, pour lutter contre ces violences structurelles.
02:12La civise, lors de son premier mandat, a émis 82 préconisations pour briser le cycle des
02:17violences, pour améliorer en particulier la prévention et la prise en charge.
02:21Pourtant, ce nouveau gouvernement n'a pas jugé nécessaire de nommer un ministre dédié
02:25à l'enfance.
02:26Une forme de déni complémentaire, un déni politique qui s'ajoute au déni social.
02:30Et on en parle tout de suite avec votre invitée qu'on accueille avec plaisir, Laurent Boyer.
02:33Bonjour, bienvenue à vous.
02:34Bonjour, merci.
02:35Bienvenue sur Sud Radio.
02:36Président fondateur de l'association Les Papillons, vous êtes l'invitée de Muriel
02:40Reuss.
02:41Bonjour Laurent.
02:42Bonjour Muriel.
02:43Alors vous savez évidemment de quoi vous parlez Laurent et pourquoi vous êtes engagé
02:46parce que vous-même avez été victime d'inceste fraternel entre l'âge de 6 ans à 9 ans
02:50et vous avez d'ailleurs écrit un témoignage « Tous les frères font comme ça ». Quel
02:54a été l'impact de l'écriture de ce livre sur vous et sur les personnes qui l'ont
02:58lu ?
02:59Eh bien l'impact pour moi, ça a été de faire sortir la colère que j'avais en moi,
03:03qui coulait dans mes veines comme la boue que mon frère avait fait rentrer en moi.
03:06Ça m'a vraiment permis de m'apaiser, non pas de pardonner, mais de plus être en colère
03:11et donc d'être à nouveau audible et de plus être aveuglé par ce que je faisais.
03:15Et quant aux personnes qui ont lu ce témoignage, ça leur a permis de se rendre compte qu'elles
03:20n'étaient pas toutes seules puisque le témoignage je l'ai publié en 2017, on n'en parlait pas
03:24beaucoup.
03:25Flavie Flamand a publié son livre en même temps que moi, Andréa Bescon était en train
03:29de travailler sur les chatouilles, donc ça paraît loin, mais pourtant à l'époque les
03:35victimes n'avaient pas grand monde vers qui se tourner et ça les a aidées de se rendre
03:38compte qu'on pouvait venir à la lumière et sans honte dire « moi aussi j'ai été
03:41victime et ce n'est pas pour autant que je vais me cacher ».
03:452017 ça a été une année majeure, une année farnière, c'est d'ailleurs l'année où le
03:50mouvement MeToo s'est créé et d'ailleurs vous dites en parlant de ce livre et en vous
03:55adressant à votre frère « à toi maintenant de porter ce fardeau, à toi maintenant d'avoir
04:00honte ».
04:01Puis après vous avez fondé l'association Les Papillons, pour donner du sens à cette
04:05histoire personnelle mais surtout pour tendre la main au milieu d'enfants, aux victimes
04:08chaque année de maltraitance infantile.
04:11Pouvez-vous nous dire quelles sont les missions de cette association ?
04:15La mission de l'association Les Papillons c'est d'essayer de rendre le sourire aux enfants,
04:18en fait c'est de faire en sorte qu'ils puissent libérer leur parole le plus vite possible
04:21de toutes les formes de maltraitance dont ils sont victimes, pour qu'ils soient ensuite
04:25le mieux accompagnés, pour qu'ils deviennent des adultes cabossés certes mais debout.
04:30Donc c'est vraiment le but pour nous, c'est d'installer des boîtes aux lettres papillons
04:33dans les écoles, les clubs de sport et créer des maisons papillons pour accompagner cette
04:36parole libérée.
04:37Alors cette boîte aux lettres et papillons c'est une initiative unique, je dirais même
04:41lumineuse, pour aider ces enfants à libérer leur parole, elle est arrivée comment cette
04:46idée ?
04:47Elle est arrivée, j'intervenais derrière le documentaire sur France 5 dans un monde
04:52en phase, j'étais sur l'émission, sur le plateau et dans le documentaire il y avait
04:55une petite fille qui s'appelait Lily qui avait déposé plainte contre son grand-père pour
04:58des agressions sexuelles et dans ce documentaire elle disait à quel point elle aimait les papillons,
05:02leur humeur, leur couleur et moi ça a été comme un flash, moi qui essayais de faire
05:05quelque chose pour aider les enfants, je me suis dit mais c'est ça en fait, quand on
05:08a été victime et finalement quel que soit l'effet pour lequel on est victime, on est
05:12prisonnier de notre silence un peu comme dans une crise halide alors que tout ce qu'on veut
05:15c'est libérer nos paroles, prendre notre envol pour devenir des papillons et tout s'est
05:18mis en place.
05:19Un envol pour se libérer et retrouver un autre endroit où se poser et où reconstruire.
05:25Et alors on les trouve où ces boîtes aux lettres et papillons ?
05:29Alors les boîtes aux lettres on les trouve dans les écoles, elles sont installées quand
05:32on signe des conventions avec les mairies et elles sont présentées aux enfants pendant
05:35le temps périscolaire, elles sont installées aussi dans les clubs de sport.
05:38En fait on essaye de les installer partout où il y a des enfants mais partout où on
05:41est en capacité de pouvoir retrouver l'enfant si jamais il nous a écrit un mot grave et
05:45pour lequel on a besoin d'un suivi et de renseignements.
05:47Et ces mots écrits par ces enfants, ils ont une spécificité, c'est-à-dire que c'est
05:52eux-mêmes qui les écrivent, personne n'est venu brouiller, minimiser les messages ou les
05:56éduquerer, je pense que ça c'est aussi très important pour vous.
05:59C'est très très important et on le voit quand il y a des procès, aucun adulte ne vient
06:02travestir la parole de l'enfant puisque lorsqu'on reçoit des mots graves, on fait soit des signalements,
06:07soit des informations préoccupantes, et le mot qu'on reçoit de l'enfant part avec
06:11ce signalement.
06:12Et donc en face on a la justice ou les services sociaux qui récupèrent ces mots avec toute
06:16la fragilité de ce que l'enfant a pu dire mais en même temps toute la force et ça
06:19c'est plus fort que tout.
06:20Alors une fragilité, une force et puis surtout des mots qui doivent être sûrement durs
06:24à lire et durs à analyser.
06:25Vous avez à vos côtés des psychologues, comment fonctionne l'analyse des courriers
06:31papillons ?
06:32Nous déjà c'est simple, on a fixé un principe clair, c'est que dans le doute on ne s'abstient
06:36pas.
06:37Quand on a un doute sur un mot, on fait le nécessaire derrière et tous les mots qui
06:40font état d'une situation grave et d'un danger immédiat font l'objet soit d'une
06:44information préoccupante auprès de la cellule de recueil d'informations préoccupantes
06:47du département, soit d'un signalement auprès du procureur de la République du département.
06:51Et puis pour tous les autres mots qui touchent au harcèlement scolaire, qui touchent à
06:54des violences un tout petit peu moins graves, nos psychologues envoient des préconisations
06:58aux personnes qui sont en charge de suivre un petit peu le déploiement sur place pour
07:01que l'enfant soit reçu en quelques minutes, pour qu'il sache qu'on a bien lu son mot
07:05et qu'on est là pour l'aider s'il a besoin.
07:06Alors ces envois aux autorités font-ils l'objet d'aller-retour ? C'est-à-dire est-ce qu'une
07:10fois que le mot est transmis aux autorités, ces mêmes autorités, j'imagine les forces
07:15de police la plupart du temps ou les magistrats, est-ce qu'ils reviennent pour vous pour vous
07:19dire si les dossiers avancent ou si manque de preuves ne sont pas traités ?
07:24Alors c'est un peu dommage pour nous parce que nous en fait on n'est que des facteurs
07:27donc on ne sait pas, on ne sait que lorsque les familles nous contactent, ça a été le
07:31cas avec cette petite Lily qui avait déposé plainte contre son grand-père qui a été
07:33jugée il n'y a pas très longtemps, mais si les familles ne nous contactent pas nous
07:36on ne sait pas ce que ça donne derrière.
07:38On sait que les enquêtes sont ouvertes puisque les services de police, de gendarmerie nous
07:40contactent pour avoir des renseignements sur la façon dont le mot a été déposé et
07:44dont l'information a été faite, mais à part ça nous on ne sait pas les suites.
07:47Dernièrement on a eu un cas qui a beaucoup retenu l'attention, cette petite fille de
07:54moins de 3 ans qui venait de rentrer, qui était à la crèche d'ailleurs, qui a été
07:58frappée par une des personnes qui était là, qui était censée s'occuper d'elle.
08:04Même sa maman n'a pas cru en sa parole quand elle est rentrée chez elle pour dire ce qu'elle
08:10avait subi.
08:11Comment vous avez vécu cet épisode vous ?
08:13Eh bien j'ai vécu cet épisode en me rappelant d'une phrase d'une personne que j'ai côtoyée
08:17pendant 3 ans puisque je faisais partie de la civise première formule.
08:21Edouard Durand dit cette phrase qui est fort juste comme un principe de précaution, il
08:26faut croire les enfants.
08:28Et cette phrase m'a beaucoup marqué et je l'ai faite mienne et je vois que dans ce cas-là,
08:32si sa maman l'avait crue, il n'y aurait peut-être pas eu ce qui s'est passé le lendemain.
08:36Quoi qu'il en soit, il est dommage qu'il ait été obligé d'avoir des images pour
08:40qu'on croie l'enfant.
08:41Je me dis que si personne n'avait filmé, cet enfant serait encore dans cette classe,
08:44cette institutrice serait encore en poste et rien ne se serait passé.
08:47Donc vraiment je le dis, il faut croire les enfants.
08:49Il faut les croire, il faut les écouter.
08:52Vous avez eu, au cours de l'évolution de cette association, un objectif très ambitieux.
08:57Celui d'ouvrir une maison des papillons qui vient de voir le jour à Perpignan dans les
09:02Pyrénées-Orientales.
09:03Elle a ouvert le 23 septembre.
09:05Vous dites que cette libération de la parole des enfants devait s'accompagner d'un lieu
09:11pour les soutenir, les aider à se reconstruire.
09:14Alors qu'est-ce qu'on trouve dans ce lieu ?
09:15Dans ce lieu, on trouve de l'accompagnement psychologique avec nos psychologues qui font
09:19des consultations, soit pour les enfants victimes, mais aussi pour les parents.
09:22Elles le font aussi en téléconsultation pour pouvoir agir sur tout le territoire.
09:25Il y a des groupes de parole pour les victimes devenues adultes, mais victimes de l'enfance
09:29et pour leurs familles.
09:30Il y a des ateliers de prévention et de sensibilisation pour accompagner les parents, pour essayer
09:34de parler aux enfants de sujets dont pour l'école on n'a pas toujours les mots, sur
09:38mon corps m'appartient, sur les notions de consentement.
09:40On a des ateliers pour les 3-5 ans et les 6-10 ans.
09:42Et puis on a de l'accompagnement juridique deux fois par mois, gratuit, avec un cabinet
09:46d'avocats qui accompagne les personnes qui ont besoin de conseils, d'accompagnement
09:51juridique et qui peut même les accompagner dans des procès.
09:53Pour les personnes qui nous écoutent, il y a des parents, des enseignants, des adultes
10:00qui sont en train de nous écouter et qui pourraient être en contact avec un enfant
10:05en détresse.
10:06Qu'est-ce qu'il faut leur donner comme conseils ? Qu'est-ce qu'on peut leur dire pour les
10:10aider à détecter les signaux et à agir ?
10:12C'est très simple.
10:13Les enfants, jusqu'à 13-14 ans, fonctionnent par habitude.
10:17Ils ont besoin de la répétition, etc.
10:20Et à partir du moment où on constate un changement dans l'habitude de l'enfant, dans ce qui
10:23est censé le rassurer, on doit commencer à se poser des questions puisque ce n'est
10:27pas normal.
10:28Un enfant ne se rassure qu'avec les répétitions et quand il sort de ce schéma-là, on doit
10:32se poser des questions en disant comment ça se fait, c'est bizarre, il ne fait pas comme
10:34d'habitude.
10:35Donc ce changement-là doit nous alerter.
10:37Et puis tous les changements liés aussi à la nourriture, au sommeil, etc.
10:40Le changement dans ses habitudes, ça doit commencer à nous éveiller quelque chose.
10:44L'isolement.
10:45L'isolement, bien évidemment.
10:46Et puis aussi le besoin de suraffection ou alors justement le besoin de se renfermer,
10:51de s'éloigner des autres.
10:52Donc voilà, tous ces signaux, la nourriture, les changements d'habitude, ces signaux par
10:56rapport à l'affectif doivent nous alerter.
10:58Alors créer une maison des papillons, j'imagine que ça représente un investissement conséquent.
11:02Comment vous avez trouvé les aides financières pour construire cette maison ?
11:05Nos mécènes.
11:06Des mécènes privés.
11:07Et puis on a aussi la chance d'être une association qui reçoit tous les ans beaucoup
11:11de dons.
11:12Des particuliers.
11:13On a vraiment tenu, nous, à s'appuyer sur des financements privés pour pouvoir aller
11:16vers ce qu'on voulait aller.
11:18Et donc ce sont nos mécènes principaux, nos gros mécènes et puis les donateurs.
11:22Alors je l'ai dit tout à l'heure, le nouveau gouvernement n'a pas de ministère de l'enfance.
11:28Comment vous réagissez à cela ?
11:29J'ai très mal réagi.
11:31J'ai vu qu'on a fait des choses pour l'intelligence artificielle.
11:34On a fait un ministère de la famille et de la petite enfance.
11:37Qu'est-ce que ça veut dire la petite enfance ? C'est quoi le domaine ?
11:39Et encore une fois, l'enfance, mais tout comme les violences faites aux femmes, sont
11:43les parents pauvres de ce gouvernement, sont les parents pauvres de nos politiques publiques.
11:47Et c'est bien dommage parce que tout ce qu'on va mettre en place aujourd'hui de lutter
11:51contre le chômage, tout ce qu'on va faire même par rapport à l'écologie, tout ça
11:54n'aura de sens que si devant nous on aura plus tard des adultes qui sont debout et qui
11:59ne sont pas pliés parce qu'ils ont été trop cabossés dans leur enfance.
12:01Donc si on ne soigne pas les enfants d'aujourd'hui, on ne pourra pas faire une société d'adultes
12:05responsables demain.
12:07C'est quoi la prochaine étape de cette association ?
12:10La prochaine étape, c'est de multiplier les boîtes aux lettres, d'encore plus d'écoles,
12:14c'est de pouvoir obtenir un agrément national de l'éducation nationale et puis c'est d'implanter
12:18un peu partout en France d'autres maisons papillons pour aller à la rencontre d'autres
12:21enfants victimes et d'autres parents qui ont besoin d'être accompagnés.
12:24Alors vous, vous êtes très impliqué, évidemment, très engagé, on l'entend, et vous êtes
12:27aussi depuis plus de 25 ans dans la police nationale, vous êtes chef de service de police
12:32à Parpignan.
12:34Comment ça se gère ça ? Un engagement associatif aussi important que le vôtre et ce métier ?
12:39Ce n'est pas antinomique, mais ce n'est pas facile à concilier.
12:43Dès que je dois venir sur Paris, je pose des jours, j'ai l'avantage d'avoir une administration
12:47qui quelque part, je pense, est assez fière de ce que je fais, donc qui me permet de pouvoir
12:51poser des journées et de pouvoir venir faire tout ce que je dois faire sur Paris.
12:56Mais non, c'est fatigant, puisque moi, je tiens à rester bénévole de mon association.
13:00Donc c'est fatigant, c'est travailler jusqu'à 2h, 3h du matin et se lever à 6h, travailler
13:05le week-end, travailler les vacances sur l'association, parce que c'est un sacerdoce, quelque part.
13:10Alors justement, ce sacerdoce, est-ce qu'un mouvement citoyen pourrait le soutenir ?
13:14Si vous deviez faire un appel aux auditeurs aujourd'hui, vous leur diriez quoi pour s'impliquer
13:19dans cette lutte contre les violences faites aux enfants ?
13:21Nous, c'est très simple, il faut adhérer à l'association, et comme ça, on peut aller
13:25expliquer le dispositif aux municipalités, puisque nous, on signe des conventions avec
13:28les municipalités.
13:29Et on a vraiment voulu, d'habitude quand on s'inscrit dans une association, on paye
13:33sa cotisation et puis il ne se passe pas grand-chose derrière.
13:35Nous, on veut vraiment que les gens qui adhèrent à l'association soient des acteurs de cette
13:38protection de l'enfance et puissent, avec une petite e-formation en interne, puissent
13:42aller voir les élus pour leur dire, voilà, moi je suis référent de l'association Les
13:45Papillons, il faut mettre une boîte aux lettres pour telle raison, voilà comment ça se
13:48passe.
13:49Et toutes les personnes qui nous rejoignent peuvent faire ça, c'est donc à la portée
13:51de tout le monde d'agir pour la protection de l'enfance, de se dire, bon allez, j'en
13:54ai assez de m'offenser sur mon canapé, je veux agir maintenant.
13:58C'est très simple, il suffit juste de se lever et de le vouloir.
14:00Alors pour agir, on écrit à contact, arrobas, associationlespapillons.org, on vous appelle,
14:07un numéro de téléphone ?
14:08Non, c'est mieux de nous écrire, parce que franchement, comme ça après, ça nous donne
14:11plus de temps à nous de pouvoir contacter les personnes et il est vrai que depuis quelques
14:15jours, notamment avec le procès du grand-père de Lily, on est submergé d'appels, donc
14:20on aura plus de temps de pouvoir répondre par écrit aux personnes qui nous contactent.
14:24Est-ce qu'il y a quelques mots sur ce procès ?
14:25C'est une petite fille qui, il y a deux ans, a écrit dans une boîte aux lettres papillon
14:29en mettant un prénom, en disant que cette personne mettait sa partie du bas à lui dans
14:33sa partie du bas à elle, il s'avère que c'était son grand-père, elle a écrit le
14:36vendredi, son grand-père a été interpellé le mercredi qui a suivi deux ans de détention
14:40provisoire, il a été jugé, fin septembre, il a été condamné à douze ans de réclusion
14:44criminelle.
14:45Donc la preuve pour toutes celles et ceux qui en ont besoin, parce que parfois on a
14:48besoin de preuves, que notre dispositif des boîtes aux lettres papillon fonctionne puisqu'on
14:51a pu sauver cet enfant et elle a pu permettre la libération de la parole de deux de ses
14:55cousines dans sa famille, donc il est vrai que ça a mis beaucoup de lumière sur l'association,
15:00les gens ont besoin de preuves, c'est bête mais c'est comme ça et c'est la preuve
15:02que notre dispositif fonctionne.
15:03Alors les gens ont besoin de preuves et puis il y a beaucoup de témoins, donc moi j'engage
15:06les témoins à témoigner et à ne pas rester silencieux parce qu'être silencieux c'est
15:10accepter que les violences puissent perdurer.
15:12Merci beaucoup Laurent pour cet entretien.
15:15Merci à vous Laurent Boyer, je rappelle que vous êtes le président fondateur de l'association
15:18Les Papillons, on rappelle aussi que l'association Les Papillons est facile à trouver sur Google.
15:23Google, très facile numéro de téléphone, au cas où, mais sinon comment écrire.
15:27Merci à vous Muriel.
15:28Merci Jean-Marie.
15:29A dimanche prochain.
15:30A dimanche.
15:31Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
15:37Avec AGP, association d'assurés engagées et responsables.

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