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Les Vraies Voix avec Alexandre Priam, Laurent Luyat, Jean Petaux et Olivier Piton

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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Transcription
00:00C'était l'occasion pour nous de revenir peut-être sur des événements marquants de
00:25cette année. Et souvenez-vous l'année du rugby avec les médailles olympiques rétrospectives
00:30dans quelques instants avec Alex Priam, expert incontournable de Sud Radio, les vraies voix
00:34du rugby tous les week-ends pour nous plonger finalement dans l'épopée du rugby en 2024.
00:39Et ensuite on fera un retour aux Jeux Olympiques à travers le regard éclairé de Laurent Louillat
00:43qui nous fera vibrer en retraçant les moments marquants de cette fête sportive mondiale où
00:48les Français ont été à la hauteur. Et puis un petit peu de politique aussi avec Jean Poteau,
00:52politologue qui sera avec nous pour décrypter les enjeux autour finalement de cette dissolution
00:56et de leurs répercussions sur le paysage français. Enfin cap sur les USA avec Olivier Piton,
01:01avocat à Washington et Paris qui nous livrera son analyse des élections présidentielles
01:05américaines, un événement clé pour l'avenir du monde et qui a notamment écrit un livre sur
01:10Kamala Harris, un livre qui s'intitule Kamala Harris la pionnière de l'Amérique publié chez Plon.
01:15Allez on vous souhaite la bienvenue, on est ensemble jusqu'à 20h, c'est les vraies
01:18voies sud radio et on va parler rugby, rétrospective rugby avec Alexandre Priam qui est avec nous.
01:28Bonsoir Alexandre. Bonsoir les vrais voies. Et on se disait mon cher Alexandre, forcément la
01:33radio du rugby, des territoires, on aime cet engouement national et il s'est quand même
01:40passé pas mal de trucs en l'occurrence pendant ces JO Alex. Ah oui effectivement ça c'est clair
01:46que l'équipe de France de rugby à 7, masculine pour être précis effectivement, a été absolument
01:50extraordinaire durant les jeux olympiques, elle a déjoué tous les pronostics mais ça a commencé
01:54un petit peu avant, ça a commencé lors de la saison de rugby à 7 avec déjà Antoine Dupont
02:00qui rejoint l'équipe de France nationale de rugby à 7, le tournoi à Vancouver où les bleus font
02:04troisième, derrière l'équipe de France va à Los Angeles et remporte son premier tournoi depuis 2005.
02:10Avec un essai d'anthologie de Dupont contre l'Angleterre. Alors celui-là, on a crié devant la télé.
02:17Ah oui tout à fait et ensuite il y a le tournoi, la finale de ce World Series du côté de Madrid,
02:26on est champion du monde donc dans la foulée et après être champion du monde, on se met à rêver
02:30et on est en plus champion olympique, c'est à dire qu'en espace de 4-5 mois on est devenu la
02:35meilleure nation mondiale de rugby à 7 et l'équipe de France a récolté l'une des premières médailles
02:41d'or de la délégation française à Paris, à Saint-Denis et ça a été un moment absolument inoubliable.
02:47Et Antoine Dupont, pardon Philippe, meilleur joueur du monde, qu'est-ce qu'il a, pour ceux qui ne
02:53connaissent pas bien le rugby, finalement qu'est-ce qu'il a de plus que les autres parce qu'il est
02:57très souriant, il est très avenant, on sent que c'est quelqu'un de populaire dans l'âme mais
03:03qu'est-ce qu'il a de plus que les autres ? Il est originaire des Hauts-de-Pyrénées, oui c'est peut-être pour ça.
03:07Honnêtement, en fait, il a tout, il a absolument tout, c'est à dire que c'est ce qui se rapproche
03:14le plus de la perfection en termes de joueur de rugby, il sait absolument tout faire. Un joueur
03:19de rugby, quand il est à l'aise avec son pied droit, c'est déjà bien, ou son pied gauche, c'est
03:23déjà bien mais lui il est à l'aise avec les deux pieds, c'est un bon plaqueur, c'est un gars qui va
03:28très vite, il est fort à l'aise, il a une magnifique passe, il comprend le jeu, il voit le jeu avant tout
03:34le monde, il est technique dans absolument tous les compartiments du jeu, c'est à dire qu'aujourd'hui
03:37Antoine Dupont, il l'a prouvé en jouant au rugby à 7, il peut jouer largement à tous les postes, c'est
03:43à dire que c'est le meilleur demi-de-mêlée du monde depuis 5-6 ans, c'est très probablement le
03:47meilleur joueur de rugby au monde à 15 mais sur un poste qui est quand même défini celui de
03:52demi-de-mêlée et en jouant au rugby à 7, il a complètement cassé ces codes-là en étant en plus
03:57tout simplement le meilleur joueur de rugby au monde, c'est à dire qu'il est le meilleur dans tous
04:01les compartiments du jeu, il sait absolument tout faire, c'est juste une pépite, c'est
04:07juste inouï, c'est peut-être techniquement et dans l'aspect complet du joueur de rugby le meilleur
04:12joueur de l'histoire de ce sport. Et c'est français monsieur ! Et en dehors des terrains, il gère une
04:20communication de façon exceptionnelle, pour le côtoyer de temps en temps, il est absolument
04:26très sympathique, il est au fait de tous les grands enjeux sociétaux, il soutient le combat
04:34pour l'homosexualité dans le sport et être ouvert à ces choses-là dans le sport, ce qui est dans le
04:41rugby une épreuve et un challenge et lui il le porte, je ne sais pas s'il a des défauts en fait ce garçon.
04:47Alors on va rester encore à une dernière question sur le rugby à 7, on va passer au 15, la victoire
04:53elle était fabuleuse et je voudrais poser une question qui est, il y a une image que j'oublierai
04:57jamais de ma vie, c'est Dupont pleurant dans les bras de sa mère après la défaite contre l'Afrique
05:01du Sud à la Coupe du Monde, est-ce que le fait de battre l'Afrique du Sud en demi-finale à 7 et de
05:06gagner la médaille d'or contre les Fidji lors des Jeux Olympiques, ça a un peu, on va dire, allé
05:12cautériser cette douleur pour Dupont ? Je ne sais pas si on peut remplacer une douleur par une
05:19victoire comme ça, notamment pour Antoine Dupont. Je vais te dire que je suis encore marqué mais
05:25moi les deux fois où je revois un joueur français qui pleure que je n'oublierai jamais, c'est Dupont
05:30qui pleure dans les bras de sa mère en 2023 et Platini qui pleure dans le maillot de Romogneux
05:34à Séville en 82, tu vois je m'en suis toujours parmi 40 ans après. On sait que 82 c'est une
05:39préauberte pour toi, ça on est au courant, Séville 82, si un jour vous voulez faire un cadeau à Philippe
05:43David, vous lui envoyez un t-shirt avec écrit Séville 82, il veut me mettre en dépression. Plus
05:50sérieusement, Antoine Dupont en fait c'était la première fois de sa vie où il ne
05:53gagnait pas quelque chose, donc pour lui ça a été je pense un revers et son épisode à 7 où
05:59il a prouvé qu'il pouvait toujours tout gagner, il est revenu à 15, il gagne la Coupe d'Europe de
06:03rugby, il gagne le championnat de France avec Toulouse. Alexandre Priliam, si vous vous deviez
06:08retenir aujourd'hui un match, quel qu'il soit, du top 14 ou finalement de Coupe d'Europe du
06:16monde aujourd'hui de l'année 2024, lequel a été pour vous le plus marquant finalement ?
06:23Ça va être très dur pour les Bordeaux-Lobéglais mais pour moi la finale de top 14 elle est révélatrice
06:27de la force du stade Toulousain en 2024, c'est à dire qu'on parle d'une victoire de plus de 50
06:33points, 59 à 3, on est sur la finale la plus large de l'histoire du rugby français et ça
06:42montre l'hégémonie du stade Toulousain en 2024, c'est la meilleure équipe probablement de l'histoire,
06:46c'est probablement la meilleure génération du stade Toulousain et Dieu sait que c'est très
06:50difficile à faire, elle est incarnée encore une fois par Antoine Dupont mais pas seulement, par
06:55Romain Tamac, par François Croce, par ces joueurs là qui vont marquer une génération de rugbyman
07:00qui vont faire que le rugby est populaire en France et ce stade Toulousain est un exemple de
07:06vertu, un exemple de rugby, un exemple de jeu, un exemple de gestion et cette finale face à
07:10Toulouse et face à Bordeaux, cette victoire 59 à 3, elle est révélatrice de la force de ce club.
07:15Mais est-ce qu'il n'y a pas un match qui a été sensationnel ? Moi j'aurais dit le match qui me
07:18vient à l'esprit, c'est la finale de Coupe d'Europe à White Hart Lane entre le Leinster et Toulouse,
07:24ce match après prolongation où Toulouse en infériorité numérique suite au carton rouge,
07:29c'est un des deux frères jumeaux, deuxième ligue, bon peu importe, ils arrivent malgré tout...
07:36Quoi vous avez oublié un truc vous ? Oui, les deux frères australiens de Toulouse,
07:41les deux frères jumeaux, bon peu importe, Arnold, Richard Arnold c'est ça, qui prend un carton rouge
07:47et qu'au trip ils arrivent à se maintenir et gagner, moi j'avais plus d'ongles à la fin de
07:53la première prolongation et à la fin de la deuxième prolongation, j'étais en un état second
07:59proche de l'Ohio, est-ce que ce n'est pas le plus grand match de l'année ? Alors peut-être,
08:05effectivement Richard Arnold qui prend le carton rouge, tu n'es pas tout à fait à la page mais
08:10Rory Arnold il est parti du club il y a un petit moment maintenant, c'est un des deux jumeaux
08:15australiens, c'est vrai que c'est un moment très fort, mais surtout en fait ce qui est important
08:22aussi c'est le travail de Thomas Ramos sur la prolongation, il en vit des points, 89ème, 93ème, 96ème, incroyable le travail du buteur de Thomas Ramos.
08:33Mais quel buteur extraordinaire, parce que je ne sais pas si vous avez comptabilisé finalement le nombre de fois où il l'a raté mais c'est incroyable, c'est incroyable cette précision.
08:45C'est le plus grand buteur de l'histoire du rugby français, parce qu'on se rappelle des très grands buteurs,
08:51on va reprendre Romeu, Camberabero, Wilkinson qui est le plus grand de l'histoire, mais je parlais pour les Français, pour l'équipe de France.
08:58Est-ce que c'est le plus grand buteur de l'histoire de l'équipe de France ?
09:02Je pense oui, honnêtement je pense que c'est le plus grand buteur et actuellement c'est le meilleur buteur du rugby mondial Thomas Ramos.
09:10Il n'y a pas trop de doute pour moi là-dessus, il va marquer l'équipe de France de façon peut-être éternelle effectivement Thomas Ramos.
09:17Ma passion, je le dis tout de suite.
09:19Joueur fabuleux.
09:21David il pourrait peut-être s'y coller.
09:25Il faut un peu de travail.
09:27Ce n'est pas un travail, c'est une montagne.
09:29Alex Priam, l'avenir quand on a pratiquement tout gagné en France, l'équipe de France, 2025 on doit se remettre au travail,
09:42qu'est-ce qu'on peut, quand on a gagné autant aux Jeux Olympiques, sur différents terrains, on peut se projeter vers quoi en fait ?
09:52A part la continuité finalement.
09:56Je parlerais presque de rebonds, parce que c'est vrai qu'on a eu un été très difficile avec l'équipe de France de rugby A15 et les histoires en Argentine,
10:03que ce soit avec l'affaire Horatio Gégou et l'affaire Jaminet qu'il ne faut pas non plus oublier.
10:09Il y a une histoire de rebonds, rebonds sportifs, on l'a vu lors des tests de novembre face à Nouvelle-Zélande.
10:15On est je pense au rendez-vous, il faut gagner le tournoi en 2025.
10:19L'Irlande n'est pas au top, même si attention ça reste très fort, l'Angleterre reste sur une grande série de défaites.
10:25On va aller aussi en Angleterre.
10:27C'est un calendrier très difficile pour ce tournoi à destination 2025, mais c'est le grand objectif de cette saison, c'est de remporter le tournoi très clairement.
10:36Et pour l'équipe de France de rugby A7, c'est de montrer qu'on peut gagner sans Dupont et je pense personnellement que c'est tout à fait faisable.
10:44Et le Grand Chelem, possible ?
10:46De toute façon, gagner le tournoi c'est le Grand Chelem pour Fabien Galtier, il n'y a pas d'autre issue.
10:52Après évidemment, ça veut dire qu'il faut aller gagner en Angleterre et aller gagner en Irlande.
10:56Extrêmement difficile, c'est le pire calendrier possible pour l'équipe de France.
10:59Mais si on le fait, c'est extraordinaire.
11:02On écape. Merci beaucoup à l'Exprimam et je rappelle qu'on vous retrouve tous les week-ends.
11:09On se retrouve samedi.
11:11Il y aura Philippe Spanguero ?
11:13Oui, bien sûr qu'il y aura Philippe Spanguero.
11:15Voilà, toute l'équipe olympique qu'on adore.
11:17Guillaume Huget, Julien Thomas.
11:18Moi je vous laisse, je vais travailler les pénalités.
11:20La Dream Team. Non, mais restez un peu avec moi parce que de toute façon ça ne servira à rien.
11:24Dans un instant, les Jeux Olympiques.
11:26Laurent Lullya sera avec nous dans quelques instants pour nous raconter forcément tous ses coups de coeur,
11:30tous ces moments où il a vibré à l'intérieur.
11:33Puisque lui, il était vraiment au centre de ces Jeux Olympiques.
11:36Il a vécu peut-être comme un professionnel, mais aussi certainement comme un petit garçon à regarder ces moments magnifiques.
11:42On revient dans un instant, à tout de suite.
11:45Sud Radio.
11:46Et on avait envie de vous faire, bien entendu, revivre des moments qui nous ont bluffés, qui nous ont émerveillés.
11:54On a ri, on a eu peur.
11:56Et lui, c'est quand même une pierre angulaire des Jeux Olympiques.
12:01C'est Laurent Lullya qui est avec nous. Bonsoir Laurent.
12:03Bonsoir Laurent.
12:04Bonsoir Cécile, Philippe. Joyeux Noël à vous et à tous vos auditeurs déjà.
12:09Merci beaucoup, joyeux Noël aussi à vous.
12:12Laurent Lullya, c'est difficile quand on a été au coeur de l'action avec autant de disciplines différentes,
12:19autant de talents, autant qu'elles soient françaises ou internationales,
12:23de résumer ça peut-être à un moment.
12:25Parce qu'il y en a un milliard des moments, mais un milliard.
12:28On vous a vu, même avec des larmes, on vous a vu heureux.
12:32Voilà, je pense que vous avez croisé toutes les émotions possibles et imaginables pendant ces JO.
12:37Ah non, mais ça c'est sûr.
12:38En tout cas, on n'avait jamais vu ça et je pense que de notre vivant,
12:41on revivra plus des JO comme ça et paralympiques.
12:45C'est difficile de se dire, par exemple, de retenir un moment.
12:49Ah non, c'est impossible.
12:50C'est impossible. Il y a eu le carton de Léon Marchand, bien sûr,
12:54mais il y a aussi Teddy Riner avec la médaille d'or, d'abord pour lui,
12:59ensuite par équipe avec cette fameuse roue.
13:01Il y a le triplé du BMX, il y a cette arrivée de la course cycliste.
13:06Il y a les scrims et puis après les JO paralympiques.
13:10Alors, c'est vrai que ça a été de la joie, ça a été des larmes.
13:13Ça, c'est la révélation quand même, les paralympiques.
13:15Parce qu'on a vu, c'était très peu à la télévision, en direct pendant plusieurs semaines.
13:21On a vu, mais tellement de courage.
13:24En fait, moi j'ai la chance, grâce à France Télévisions, de les couvrir depuis 2014.
13:29On a commencé en fait, en 2014, c'était les JO paralympiques d'hiver à Sochi.
13:34Et on a commencé un peu timidement, on faisait 5-6 heures dans la journée.
13:37Et puis après, on les a fait à Rio, puis après dans les pays d'Asie, Tokyo.
13:41Alors, à chaque fois avec un décalage horaire qui était vraiment défavorable.
13:45Les gens ne pouvaient pas regarder, ça se terminait.
13:48Les épreuves se terminaient à 11h du matin en France, là c'était la nuit.
13:51Et à Tokyo, je me suis vraiment rendu compte qu'on avait une équipe de France
13:55qui était déjà performante, je crois qu'on a eu 54 médailles.
13:58Et en plus, ils ont une personnalité, ils sont charismatiques, ces athlètes.
14:05Des jeunes, des moins jeunes, tout ça.
14:07Il y a un amalgame, une osmose dans cette équipe.
14:10Et je me suis dit, mais à Paris, ils vont cartonner.
14:14Les gens vont tomber amoureux d'eux.
14:17Et c'est ce qui s'est passé.
14:20Et ça a changé leur vie aussi, parce que c'est vrai qu'au début, ils étaient plutôt invisibles.
14:25Aujourd'hui, l'effet J-O a changé leur vie.
14:28On en a croisé plusieurs qui disent que c'est une révélation aussi pour nous.
14:33On a même eu une médaille d'or de SessiFoot ici.
14:35Oui, exactement.
14:36En SessiFoot, vous imaginez le samedi soir, 5 millions de téléspectateurs sur France 2.
14:41Un match de SessiFoot en prime time sur France 2 le samedi soir, c'est incroyable.
14:45Et dont les audiences cartonnent quand même.
14:48Ça a cartonné.
14:51Il y a un exemple aussi frappant, c'est Aurélie Aubert à Boccia.
14:55Je sais qu'à Rio, on était en 2016 avec Samuel Guédari qui présente avec moi.
15:00On était presque un peu gênés de montrer la Boccia,
15:03parce que c'est un sport où les athlètes sont le plus atteints.
15:07Sur les 10 jours, on a montré 2 minutes par-ci, 2 minutes par-là.
15:13Et puis après, à Tokyo, on en a déjà montré plus.
15:16Et là, on a couvert tous ces matchs.
15:20Et cette jeune femme qui ne fait rien de sa vie par elle-même en fait.
15:26Rien par elle-même.
15:27Elle a toujours quelqu'un qui lui fait forcément à cause de son âme.
15:31Et là, par elle-même, elle est devenue championne paralympique.
15:34Vous imaginez quand même.
15:36Pour cette athlète, c'est extraordinaire.
15:39Et je pense que le regard des gens a changé par rapport au handicap.
15:44Je sais qu'avant les Jeux paralympiques, il y a des gens qui me disaient
15:48« Je les respecte, mais je n'ose pas trop regarder parce que c'est dur pour moi. »
15:54Et en fait, ils se sont rendus compte qu'ils ont regardé.
15:56On a dépassé ça.
15:57Mais voilà, on a dépassé ça.
15:59Et ça, c'est très important.
16:01Laurent Luya, vous avez parlé de celui qui a probablement été
16:04la grande star des Jeux, Léon Marchand.
16:06Est-ce qu'on peut le comparer dans les très grands nageurs de l'histoire
16:11Marc Spitz, Michel Grosse ou Michael Phelps ?
16:14Michael Phelps.
16:15Oui, tout le monde le compare à Michael Phelps.
16:17En plus, c'est le même entraîneur.
16:19Il est bien meilleur.
16:21Et en plus, il est toulousain.
16:22Alors, il a beaucoup de qualité.
16:23Et en plus, il est toulousain.
16:24Il est meilleur.
16:25Voilà.
16:26Je lui souhaite autant de médailles que Michael Phelps.
16:29Parce que c'est quand même le recordman absolu.
16:32Mais oui, c'est un phénomène.
16:33C'est qu'il est encore très jeune.
16:35Mais là, c'est là aussi où on voit la puissance des Jeux olympiques.
16:39C'est-à-dire que Léon Marchand, il était champion du monde avant les Jeux.
16:43Et le grand public ne le connaissait pas en fait.
16:46Le monde du sport, bien évidemment.
16:48Mais le grand public.
16:49Et là, avec ses médailles d'or, c'est devenu vraiment une star.
16:54Une icône presque.
16:56C'est ça qui est extraordinaire.
16:58Vous avez vu certainement, pour prendre un petit peu de hauteur, la ferveur nationale.
17:03Vous étiez au cœur de tout ça.
17:05Est-ce que vous avez été, j'imagine, très ému de voir des situations,
17:10même si vous êtes dans votre rôle de journaliste,
17:13et même si vous travaillez au quotidien,
17:15très ému par toutes ces situations ?
17:17Est-ce que ça a changé quelque chose chez vous ?
17:20Pour tout vous dire, sans faire trop long,
17:23pareil, j'ai la chance depuis 2000 de les couvrir.
17:26Depuis Sydney en 2000.
17:28Je les ai vus un peu partout dans le monde, les Jeux olympiques.
17:31J'étais certain que ça allait marcher.
17:33Tout ce bashing qu'il y a eu avant, qui était ridicule.
17:36On voyait des experts qui ne connaissaient rien,
17:39qui disaient que ça ne va pas marcher, que les gens n'en veulent pas.
17:42C'était n'importe quoi.
17:43Mais je ne pensais pas, honnêtement, que ça allait aussi bien fonctionner.
17:48Parce qu'en fait, tout a été parfait.
17:51C'est-à-dire l'organisation.
17:52Et quand on sait la difficulté d'organiser une épreuve comme ça...
17:55Intramuros.
17:56Voilà, intramuros.
17:58Les forces de l'ordre ont été absolument nickel.
18:01Les supporters qui ont permis à tous nos athlètes de se transcender
18:05dans une ambiance fabuleuse.
18:06Les bénévoles.
18:07Les bénévoles, en fait, vous les questionnez aujourd'hui,
18:10ça reste un des plus grands moments,
18:13pour certains même, le plus grand moment de leur vie.
18:16Ce qu'ils ont vécu.
18:17Et puis, les champions, évidemment, avec un record de médaille.
18:20Enfin, tout a été...
18:22Même nous, on n'a pas raté de bascule, vous imaginez.
18:24Laurent Luya, il y a un moment fabuleux,
18:26mais il a duré 5 minutes à tout casser
18:29jusqu'à ce qu'un Chinois gagne une médaille d'or en natation.
18:32La France était première au tableau des médailles.
18:35Je peux vous dire que moi, j'ai même fait une capture d'écran sur mon téléphone
18:38pour le garder, parce que je lui ai dit
18:40tu ne verras peut-être jamais ça de ta vie.
18:42Est-ce que vous vous souvenez de moments,
18:43est-ce que vous auriez imaginé vivre ça une fois dans votre vie ?
18:46Ah non, mais c'est certain, Philippe,
18:49parce que même de vivre des journées
18:52avec 8 ou 9 médailles françaises dans la journée,
18:56ce que je disais en tout début,
18:57c'est-à-dire qu'on ne revivra plus jamais ça.
18:59C'est impossible, en fait, d'avoir autant de médailles.
19:02Je le souhaite.
19:04Et plus si affinités, comme on dit, pour les prochaines années.
19:08Ce que je veux dire, c'est qu'au JO,
19:11alors au Para, on en a quand même plus, des médailles,
19:14mais au JO, les jours où on en a 2, 3, 4,
19:18voilà, mettons 3, 4,
19:21c'est des très grosses journées.
19:23Et là, on est allé jusqu'à 8, voire 9.
19:27Non, je ne pensais pas.
19:29Et puis de voir la France en tête du tableau des médailles,
19:31c'est sûr que...
19:32Ah ça, on ne l'avait jamais imaginé.
19:34Oui, mais quand on sait que des épreuves
19:37comme le tennis de table ou les scrims,
19:40des matchs se sont arrêtés
19:42parce que le public dans la salle regardait sur son portable
19:45la course de Léon Marchand,
19:47et puis tout ça s'est fait sans aucune...
19:51Personne ne s'est choqué de ça.
19:53Dans une unité, en fait, totale.
19:55Mais ça, c'est des images qu'on n'a jamais vues.
19:58Vous parlez d'unité,
20:00et c'est là qu'on se rend compte que finalement,
20:02sur un plan un peu plus politique peut-être,
20:05d'une union nationale derrière le sport en général
20:09ou les grands événements,
20:10on se rend compte que finalement,
20:12on est à côté les uns des autres,
20:13et finalement, ça ne nous dérange plus du tout.
20:15Non, c'est sûr.
20:17On a vu une France réconciliée, en fait.
20:21C'est-à-dire qu'on a un pays qui est tellement fracturé.
20:23Enfin, vous le savez mieux que moi.
20:25On le commande tous les jours.
20:27Voilà.
20:28Là, on a parlé de parenthèses enchantées,
20:32on a parlé de moments de grâce.
20:34Les gens en avaient besoin.
20:36C'est assez étonnant,
20:38parce que c'est vrai que cette année,
20:39il y a eu ces Jeux,
20:41et puis la réouverture de Notre-Dame,
20:44qui ont été des moments un peu suspendus dans le temps, en fait.
20:47Et des événements mondiaux.
20:49Les prochains JO en France,
20:51c'est dans pas longtemps.
20:52Alors, c'est des JO d'hiver.
20:53C'est en 2030.
20:55Quelle leçon faut-il tirer de 2024 pour 2030 ?
20:58Le planter du bâton, M. Dussopt.
20:59C'est exactement ce que j'allais dire.
21:00C'est fou !
21:04Ça va être fabuleux aussi,
21:06parce que, pareil, les Jeux d'hiver,
21:08on a un peu oublié,
21:09mais les dernières éditions,
21:11c'était en Asie, Pékin, Pyeongchang,
21:15donc décalage horaire, etc.
21:17Là, vous allez voir,
21:19on va bientôt dire l'année prochaine,
21:20donc dans 13 mois,
21:22il y a 1000 ans.
21:23Donc là, en plus,
21:24ça va être Cortina d'Ampezzo,
21:26Bormio, etc.
21:28Enfin, c'est les Alpes.
21:30Je pense qu'on va vraiment cartonner.
21:33Alors, peut-être pas autant que les JO de Paris,
21:35mais ça va être fabuleux.
21:37Et donc, en France,
21:39pour répondre à votre question,
21:45vous voulez dire qu'il faut tenir compte de l'héritage ?
21:48Oui, c'est ça.
21:50Exactement.
21:51Je vous avoue très franchement
21:52que je n'ai pas trop la réponse.
21:54Est-ce qu'il y aura un héritage ?
21:55C'est ça, la grande question.
21:56Non, on voudrait savoir
21:57s'il y aura des raclettes et des...
21:59C'est tout ce qui nous intéresse.
22:00Pour les JO d'hiver.
22:01En fait, c'est une région, alors.
22:02Vous imaginez ?
22:03Oui, j'essaie.
22:04On est au Blois, donc.
22:05Vous avez compris,
22:06ce n'est pas les raclettes
22:07pour enlever les givres sur les parbrises,
22:08c'est celles avec du fromage et de la charcuterie.
22:10Celles qu'on aime, en fait.
22:11Avec les potates.
22:12Une dernière question.
22:14Pardon, permettez.
22:151924-2024, on aura à nouveau les JO d'été,
22:17avant 2124 ?
22:192124, oui.
22:20Nous ne serons plus là,
22:21Philippe, je pense, tous les trois.
22:24Je ne sais pas.
22:25Moi, avec un peu de chirurgie esthétique,
22:27ça peut passer.
22:28Mais...
22:29Peut-être que nos successeurs
22:31sortiront les archives de cette année.
22:33C'est ça.
22:34Merci mille fois, Laurent Luyat,
22:36d'avoir accepté notre invitation
22:38à 25 décembre.
22:39On vous souhaite de très belles fêtes de fin d'année
22:41et puis on a hâte de vous retrouver,
22:42bien entendu, sur France Télévisions.
22:45Avec un documentaire qui va sortir ?
22:47Oui, un documentaire qui va passer,
22:49je pense, au printemps,
22:50alors qu'il n'a rien à voir avec le sport.
22:51Ce sera sur les années 80,
22:53en musique, une génération de tubes.
22:55Je vous le conseille, il est pas mal.
22:57Il y a beaucoup de pépites.
22:59Justement, on parlait d'archives.
23:00Ça a l'air dingue.
23:01Pour toute la décennie
23:02et toutes les révolutions musicales.
23:03Et on fera un karaoké avec Laurent Luyat.
23:04Avec plaisir.
23:05Allez, passez de belles fêtes de fin d'année.
23:07Merci beaucoup.
23:08A bientôt, merci beaucoup.
23:09Bonne fin d'année, au revoir.
23:10Allez, vous restez avec nous dans un instant.
23:12Jean Petau sera avec nous
23:13pour parler, bien entendu,
23:14de cet événement de 2024 politique.
23:17La dissolution, quels sont les enjeux ?
23:19Qu'est-ce qui s'est passé ?
23:20Qu'est-ce que ça va générer ?
23:21Il nous dira tout dans un instant.
23:22A tout de suite.
23:24Et on continue cette émission de rétrospective
23:26des événements qui ont marqué,
23:28forcément, cette année 2024.
23:31Après le sport, après le rugby,
23:34les JO,
23:36on va retomber un petit peu sur notre quotidien
23:38avec Jean Petau, Politolec.
23:40Bonsoir Jean.
23:41Bonsoir Jean, et joyeux Noël.
23:43Joyeux Noël, merci d'être avec nous.
23:45Bonsoir à vous deux.
23:46Bonsoir Cécile, bonsoir Philippe, oui.
23:48En direct de Pologne, d'ailleurs,
23:49puisque vous êtes...
23:50Exactement.
23:51Voilà.
23:52Vous êtes où ?
23:53À Krakowi ?
23:54Non, à Sosnowiec, à côté de Katowice.
23:56Mais il n'y a pas de neige, malheureusement,
23:58parce qu'il n'y a rien de plus beau, normalement,
24:00que les Noëls et les fêtes de fin d'année
24:02dans la neige en Pologne.
24:03Vous pouvez nous dire joyeux Noël en polonais pour...
24:06Wezowidziad.
24:08De toute façon, il peut dire n'importe quoi,
24:10je ne sais pas.
24:11Ça, c'est gentil.
24:12Alors là, franchement...
24:15Jean Poteau, on va revenir sur cette dissolution
24:19qui a généré tellement de bouleversements
24:23dans notre pays.
24:25Pour revenir sur la genèse de cette...
24:27Qu'est-ce que l'on sait finalement de la genèse
24:29aujourd'hui de cette dissolution ?
24:31Est-ce que c'est un coup de poker ?
24:33Est-ce que c'est quelque chose de réfléchi ?
24:35Parce qu'on a dit tellement de choses, finalement,
24:37que c'est toujours intéressant de revenir à la genèse.
24:40Oui, alors c'est une très bonne question, Cécile.
24:42Vos confrères de Politico,
24:44parmi lesquels, d'ailleurs, j'ai eu le plaisir
24:47de compter quelques anciennes élèves,
24:52ont édité et publié un livre qui s'appelle
24:54« La surprise du chef ».
24:55Eh bien, le titre montrait bien, quelque part,
24:57un peu le désarroi qu'avaient pu toucher
25:02un certain nombre d'observateurs et commentateurs
25:04par rapport à cette décision du président de la République,
25:06Emmanuel Macron, comme on dit,
25:08d'actionner l'article 12,
25:09le soir du 9 juin 2024,
25:12consécutivement, bien sûr,
25:14au résultat des élections européennes.
25:16Alors, ça a surpris tout le monde,
25:18mais quand on remet un peu les choses en perspective,
25:21il y a sans doute une succession,
25:24des enchaînements d'événements
25:27qui datent, de fait, de la réélection d'Emmanuel Macron.
25:31Moi, j'ai tendance à faire remonter cela
25:33à la réélection d'Emmanuel Macron au printemps 22,
25:37avec cette particularité née
25:40de la réforme constitutionnelle d'août 2008,
25:43d'interdire à un président de la République
25:45de faire plus de deux mandats consécutifs.
25:48Eh bien, d'une certaine façon,
25:49avec l'application de ce dispositif,
25:51Emmanuel Macron, il suffisait de voir sa tête,
25:54j'allais dire, au soir de la réélection,
25:56pour un deuxième quinquennat.
25:58D'une certaine façon, Emmanuel Macron
26:00savait que sa vie politique se terminait
26:03au soir de sa réélection
26:05et à partir de là, il ne fait pas campagne
26:07pour les législatives qui suivent.
26:09Il se retrouve avec une majorité relative
26:11qui est quand même très relative,
26:13beaucoup plus compliquée que celle
26:15qu'avait eue à gérer Michel Rocard en 88.
26:19Et puis, enchaînement encore,
26:21c'est un peu comme un accident d'avion.
26:23C'est une succession d'événements
26:25et ce changement de Premier ministre
26:27qui n'était pas du tout nécessaire,
26:29en remplaçant Elisabeth Borne par Gabriel Attal,
26:32le 7 janvier 1924.
26:34Résultat des courses,
26:36on arrive à la fin de l'année 1924,
26:38tenez-vous bien à une année record
26:40de Premier ministre.
26:42J'ai regardé, sous la Quatrième République,
26:44pourtant vous vous souvenez que ça balsait
26:46les présidents du Conseil,
26:48il n'y a jamais eu, sur une même année civile,
26:50depuis 1946 jusqu'en 1958,
26:52il n'y a jamais eu quatre Premiers ministres différents.
26:54Voilà, donc tout cela explique, je pense,
26:56indépendamment du fait, pardon, je termine,
26:58Philippe, indépendamment du fait
27:00que Emmanuel Macron a voulu faire un coup,
27:02il a cru qu'en prononçant la dissolution
27:04il allait prendre tout le monde de vitesse,
27:06et bien il s'est planté.
27:08– Alors Jean Petaud, comment expliquer
27:10justement cette dissolution
27:12alors que sa liste, menée par Valéry Hayé,
27:14avait rassemblé seulement
27:1614,6% des suffrages,
27:18est-ce qu'il a joué
27:20à la roulette russe,
27:22c'est cinq trous, une balle,
27:24ou à la roulette belge, c'est cinq balles, un tronc ?
27:26– Je ne prononcerai pas sur cette image
27:28qui a effectivement circulé.
27:30– C'est une expression militaire.
27:32– Oui, qui n'est pas très sympa pour les amis belges,
27:34mais ce qui est certain,
27:36pardon Cécile,
27:38mais ce qui est certain,
27:40c'est que très clairement,
27:42Emmanuel Macron est un joueur,
27:44je crois qu'il faudrait presque
27:46revenir à la littérature
27:48et relire certaines nouvelles
27:50de Stefan Zweig,
27:52c'est un joueur, il avait une expression,
27:54y compris plutôt en 2017,
27:562016, 2017,
27:58une expression de brokers,
28:00une expression de traders,
28:02qui dit je prends mon risque,
28:04qui est d'ailleurs une traduction calquée de l'anglais
28:06qui n'a pas grand sens en français,
28:08je prends mon risque,
28:10ça fait un peu le joueur de poker
28:12et il a pensé en particulier,
28:14retenez ceci, le 9 juin au soir,
28:16quand il prononce les solutions,
28:18il n'y a véritablement pas de raison objective
28:20de le faire quand on regarde dans le passé
28:22les précédentes élections européennes
28:24au Parlement européen,
28:26donc au chiffrage universel depuis 1979,
28:28donc c'est tous les 5 ans,
28:30et bien vous remontez dans le temps
28:32et vous allez voir que par exemple en 2014,
28:34François Hollande, la liste socialiste,
28:36qui est la liste présidentielle,
28:38fait et prend une gifle
28:40les élections européennes de 2014
28:42et François Hollande,
28:44simplement ce qu'il fait,
28:46c'est qu'il change de Premier Ministre,
28:48il remplace Ayrault par Valls,
28:50qu'on va revenir d'ailleurs aujourd'hui,
28:52et il ne prononce pas
28:54la dissolution de l'Assemblée nationale,
28:56c'était un risque
28:58qui était sans doute disproportionné,
29:00Macron a cru
29:02que la gauche ne se retrouverait pas
29:04dans une espèce
29:06de coalition
29:08un peu hétéroclite,
29:10il pensait que la NUPES étant tellement
29:12fractionnée
29:14qu'il n'y aurait pas de nouvelle
29:16alliance à gauche et ça a été
29:18une erreur funeste.
29:20On est un peu dans les coulisses,
29:22est-ce qu'à effet rétroactif,
29:24finalement on sait
29:26si c'est une décision collégiale,
29:28une décision unique ?
29:30Vous parliez,
29:32Philippe parlait de coup de poker
29:34tout à l'heure, son but ultime
29:36c'était quoi ?
29:38Après ça a été une succession,
29:40sur quoi il tablait réellement ?
29:42Je pense que c'était de faire
29:44un coup politique, c'est-à-dire
29:46partant du principe
29:48qu'en politique
29:50quand vous pratiquez ce qu'on appelle la blitzkrieg,
29:52c'est-à-dire l'offensive éclair,
29:54vous avez un coup d'avance
29:56sur vos concurrents,
29:58sur vos adversaires et que d'une certaine façon,
30:00là aussi votre expression
30:02dont on dit qu'elle est prisée
30:04par le président Macron,
30:06vous êtes le maître du temps et le maître des horloges.
30:08Mon confrère
30:10Jean Garrigue dans une
30:12tribune chez vos confrères du
30:14monde
30:16explique que d'une certaine manière
30:18le président étant
30:20de plus en plus seul,
30:22il concentre sur lui aussi
30:24les décisions
30:26et si ces décisions sont
30:28des erreurs, il se prend
30:30de plein fouet la responsabilité
30:32des erreurs.
30:34Vous avez parlé de blitzkrieg, une expression
30:36qu'on connaît bien les stratèges militaires,
30:38mais le lendemain de la dissolution,
30:40c'était les commémorations d'Horadour-Surglane,
30:42dans l'avion du retour, il y avait notamment
30:44Carl Meus, qui est directeur du service politique
30:46du Figaro, et Macron disait
30:48devant les journalistes, mais
30:50j'ai 10 sous parce que je vais gagner les élections.
30:52Comment est-ce qu'on peut
30:54imaginer gagner une élection
30:56en ayant fait 14,6%
30:58des voix la veille ? Est-ce que
31:00Macron est déconnecté ou n'a
31:02plus la conscience de la réalité
31:04des chiffres ? Parce que là, c'est mathématique.
31:06– Ou l'auto-captuation.
31:08– Oui, alors, c'est pas si mathématique
31:10que ça Philippe, pardon, parce que
31:12le mode de scrutin,
31:14c'est le mode de scrutin uniléminal,
31:16majoritaire à deux tours,
31:18fait qu'effectivement, les 14%
31:20ne veulent pas dire grand-chose.
31:22Alors, cela dit, s'il avait gagné,
31:24ça aurait sans doute effectivement
31:26posé un autre problème, c'est celui de la légitimité
31:28de cette majorité
31:30qui aurait pu être éventuellement
31:32plus grosse
31:36qu'elle n'est là aujourd'hui,
31:38puisque de toute façon,
31:40c'est minoritaire la majorité.
31:42Mais, puisque vous évoquiez cette cérémonie
31:44à Horatiur-sur-Ghane,
31:46regardons en quelques secondes
31:48le film, quelques minutes avant,
31:50j'allais dire, qu'ils reprennent l'avion avec Carmeus,
31:52ils rencontrent son prédécesseur
31:54François Hollande
31:56et l'échange a été
31:58rendu public. Et ça, je trouve
32:00que ça dit bien les choses. François Hollande
32:02lui dit, c'était une erreur de dissoudre.
32:04C'est quand même pas rien.
32:06On pense ce qu'on veut de François Hollande.
32:08On pensait encore qu'il allait se représenter
32:10à Corrèze.
32:12C'est quand même un prédécesseur,
32:14l'immédiat prédécesseur.
32:16Il connaît son Macron, il est bien passé pour le connaître.
32:18La réponse de Emmanuel Macron
32:20est quand même tout à fait significative.
32:22Il lui dit, parce que les micros
32:24captent la réponse, c'est une bonne décision
32:26parce que c'est ma décision.
32:28Et ça, c'est quelque chose qui, évidemment,
32:30nous interroge.
32:32C'est même assez artigineux
32:34comme réponse.
32:36Ça consiste à dire
32:38qu'effectivement, il y a une sorte
32:40d'infaillibilité présidentielle
32:42comme il y a eu au XIXe siècle
32:44cette invention de l'infaillibilité papale.
32:46Au moment où il fallait compenser la disparition
32:48des États du Vatican
32:50par le pouvoir spirituel.
32:52Est-ce que ça veut dire
32:54qu'aujourd'hui,
32:56on sait qu'Emmanuel Macron
32:58n'a pas vraiment de vision,
33:00et encore moins aujourd'hui, c'est le brouillard,
33:02mais il voit à combien de temps
33:04en fait.
33:06Est-ce que c'est quasiment au fur et à mesure
33:08de gérer le pays
33:10ou quand même, on imagine
33:12qu'il peut quand même se projeter jusqu'à
33:142027 ?
33:16Est-ce que vous connaissez ce très beau film
33:18qui s'appelait Dans la tête de John Malkovich ?
33:20Moi, je ne suis pas dans la tête
33:22d'Emmanuel Macron.
33:24Lui, peut-être,
33:26compte tenu de sa
33:28manière de fonctionner,
33:30a peut-être une vision.
33:32En tout cas, on ne la connaît pas.
33:34Elle n'est pas visible.
33:36En tous les cas, à plusieurs reprises, et même assez récemment,
33:38il a évoqué 30 mois. Il a évoqué
33:40la fin de son quinquennat
33:42en disant bien
33:44je ne me retirerai pas, je ne démissionnerai pas,
33:46qu'on ne spécule pas
33:48sur mon départ.
33:50Si tant est qu'il y a une vision,
33:52il y a une vision, j'allais dire,
33:54sur le modèle
33:56je maintiendrai,
33:58en tous les cas, je resterai là.
34:00Alors, sauf que, évidemment,
34:02on peut avoir des intentions
34:04de tenir le coup, et puis
34:06les circonstances,
34:08comme disait l'un de ses prédécesseurs,
34:10Emmanuel Macron, le général de Gaulle,
34:12vous poussent, d'une certaine façon,
34:14à agir autrement. Mais ce qui est certain,
34:16c'est qu'en termes de volonté, je crois qu'il n'y a pas
34:18chez le président
34:20d'amoindrissement
34:22de cette volonté.
34:24Et puis, vous savez, un joueur,
34:26effectivement, y compris même,
34:28on parlait tout à l'heure de rugby,
34:30je vous écoutais avec attention,
34:32c'était passionnant, Alexandre Priam,
34:34et puis Laurent Luyas, sur les Jeux Olympiques,
34:36un joueur
34:38est toujours, j'allais dire,
34:40dans la perspective du money time,
34:42en se disant, à un moment, ça va se retourner.
34:44Alors, bien sûr, Alexandre a eu la gentillesse
34:46de rappeler le score de l'UBB,
34:48dans ce qu'il a dit d'un annuaire général,
34:50à la finale du 4-4.
34:52Je passe sur la passion
34:54infusée à plusieurs reprises de Cécile
34:56et de Thomas Ramos.
34:58Donc je m'efface.
35:00Mais clairement, très clairement,
35:02je pense que le joueur Macron
35:04se dit, mais les choses vont,
35:06à un moment ou à un autre,
35:08ça va se retourner différemment.
35:10La configuration...
35:12– Sur un malentendu, ça peut marcher,
35:14comme disait Jean-Claude Dusse,
35:16alors qu'on le plantait de bâton.
35:18– Vous savez, ce n'est pas le seul
35:20à avoir cette idée.
35:22Les politiques sont des personnages très bizarres.
35:24Je ne passerai le nombre d'années,
35:26mais ça fait quand même très longtemps que je les suis.
35:28Un peu comme un entomologiste.
35:30Tous se disent, mais un jour,
35:32ça va fonctionner pour moi.
35:34Et regardez Beyrou, il attend plus de 30 ans,
35:36et il se retrouve, même plus de 40 ans,
35:38il se retrouve dans Matignon.
35:40Alors, on ne sait pas pour combien de temps.
35:42François Hollande,
35:44je pense que dans sa tête,
35:46il se voit bien candidat à la présidentielle
35:48de 2027.
35:50– Mais alors, il faut poser une question.
35:52On dit, de Fabien Roussel à Jean-François Copé,
35:54qui ne sont pas franchement du même bord,
35:56et même ORN et même ALFI,
35:58que si jamais Beyrou
36:00était censuré sous peu,
36:02Emmanuel Macron devrait en tirer les conséquences.
36:04Un seul problème, Emmanuel Macron
36:06a dit qu'il irait au bout de son mandat.
36:08Est-ce qu'en cas de censure rapide
36:10du gouvernement Beyrou, la première
36:12motion de censure, c'est le 16 janvier,
36:14c'est-à-dire dans une vingtaine de jours,
36:1623 jours, est-ce que
36:18là, on sera vraiment dans une crise
36:20de régime et qu'Emmanuel Macron
36:22sera obligé de démissionner ?
36:24– Je pense qu'on sera
36:26dans une crise politique.
36:28Moi, je me méfie beaucoup des mots
36:30crise de régime,
36:32je ne sais pas trop ce que ça veut dire.
36:34Il n'y aura pas de crise institutionnelle,
36:36– Ça n'a rien à voir avec les fêtes de fin d'année,
36:38crise de régime, je vais le dire tout de suite.
36:40– Institutionnellement,
36:42et je ne vous parle pas des nouvelles en Pologne,
36:44et institutionnellement,
36:46il n'y a pas d'obligation du tout
36:48pour le Président de la République
36:50de mettre un terme à son mandat
36:52avant l'échéance de 2027,
36:56c'est-à-dire que sa légitimité
36:58elle est pleine et entière
37:00à partir de 2022.
37:02Alors il a été, quand on calcule
37:04son élection, son score
37:06au deuxième tour de 2022,
37:08rapporté aux inscrits.
37:10Ça c'est intéressant parce que ça donne en quelque sorte
37:12le socle de légitimité par rapport
37:14à la totalité du corps électoral.
37:16Il est en déflation, si je puis dire,
37:18de 6 points entre 2017 et 2022.
37:20Mais en 2017,
37:22contrairement à ce que certains disaient,
37:24il n'a pas été du tout mal élu.
37:26Rapporté aux inscrits,
37:28en 2017, il fait à peu près le score
37:30de Mitterrand ou de Giscard
37:32à leur première élection
37:34en 74 ou en 81.
37:36Formellement, je termine,
37:38Philippe, une motion de censure
37:40qui renverserait le gouvernement
37:42Beyrou n'oblige pas
37:44le président de la République à quitter
37:46cette élection.
37:48Mais
37:50politiquement, comment tenir ?
37:52Eh bien ça,
37:54c'est là que l'incertitude s'ouvrira.
37:56– Je vais ouvrir le couteau en la paix,
37:58moi qui suis supporter du stade toulousain,
38:00il y a l'esprit, il y a la règle.
38:02– Un dernier petit mot, parce qu'on a très peu de temps,
38:04mais est-ce qu'il faut laisser travailler
38:06finalement Beyrou ?
38:08Est-ce que là, c'est un peu notre dernière chance ?
38:10– J'aurais tendance à dire qu'il faut laisser
38:12faire sa chance aux produits.
38:14D'autant qu'effectivement,
38:16il y a des personnalités
38:18qui ont une vraie expérience.
38:20Regardez comment Darmanin démarre sur les chapeaux de roue.
38:22Il est en train d'essayer de doubler
38:24Rotaïo dans la posture
38:26du plus sécuritaire que moi,
38:28tu meurs.
38:30Là, il va y avoir un certain nombre d'actions
38:32qui vont être vite menées
38:34et peut-être que cette incertitude
38:36et l'urgence peuvent amener
38:38les décideurs
38:40et peut-être aussi d'ailleurs
38:42les parlementaires
38:44à considérer que
38:46l'expérience
38:48Beyrou peut durer
38:50autrement que, comme l'a dit Philippe,
38:52à peine
38:54un mois si la censure
38:56est votée à la suite
38:58du discours de politique générale le 14 janvier.
39:00– Merci mille fois
39:02Jean Poteau, politologue.
39:04C'est un vrai plaisir.
39:06Merci beaucoup, passez un bon moment
39:08en tout cas
39:10en Pologne, passez aussi
39:12des très bonnes fêtes. Dans un instant, on va revenir
39:14sur Donald Trump.
39:16Il va se passer des trucs en janvier
39:18un peu partout dans le monde.
39:20Le 20 janvier, l'élection
39:22de Trump, on va en parler
39:24avec un journaliste, pas du tout, un avocat.
39:26– Un collégien piton, avocat français aux USA,
39:28ancien député suppléant des Français d'Amérique du Nord
39:30et auteur du livre « Kamala Harris,
39:32la pionnière de l'Amérique » publié chez Plon.
39:34– Allez, à tout de suite.
39:36– C'est l'élection élective de 2024
39:38avec les élections américaines.
39:40Nous sommes en compagnie d'Olivier Piton,
39:42qu'on aime beaucoup avoir en direct de Washington,
39:44avocat français aux USA,
39:46ancien député suppléant des Français d'Amérique du Nord
39:48et auteur du livre,
39:50mais ce n'est pas son seul livre sur la politique américaine,
39:52on va citer le dernier, « Kamala Harris,
39:54la pionnière de l'Amérique » publié chez Plon.
39:56Good evening ou bonsoir ?
39:58Qu'est-ce que vous préférez ?
40:00– On va dire bon après-midi,
40:02étant dit qu'il n'est même pas 14h.
40:04– Joyeux Noël alors.
40:06– Joyeux Noël à vous.
40:08– Bonsoir Olivier Piton,
40:10là on est dans un moment où les choses vont arriver assez vite,
40:1220 janvier c'est demain,
40:14on sent déjà que Donald Trump,
40:16depuis son élection,
40:18est déjà en train de travailler,
40:20de baliser le chemin.
40:22Comment aujourd'hui,
40:24on en parlait tout à l'heure,
40:26parce qu'on avait un Américain ici autour de cette table,
40:28comment aujourd'hui est perçu Donald Trump ?
40:30Est-ce que finalement il fait peur ?
40:32Est-ce qu'il apaise ?
40:34Où en est sa côte de popularité ?
40:36– Alors pour l'instant,
40:38en tout cas dans cette période un tout petit peu particulière,
40:40propre aux États-Unis,
40:42qui est cette période de transition entre l'élection du 5 novembre
40:44et la prise en fonction,
40:46l'entrée en fonction le 20 janvier,
40:48donc cette période un petit peu particulière,
40:50il a plutôt bonne presse,
40:52y compris chez ses opposants,
40:54évidemment l'opposition continue à s'opposer,
40:56mais en tout état de cause,
40:58on lui donne crédit pour l'instant,
41:00des premières propositions qu'il a faites,
41:02notamment en politique étrangère,
41:04et je pense en particulier
41:06à quelques avancées,
41:08aussi bien en Ukraine
41:10qu'au Proche-Orient,
41:12donc on est dans une espèce de sas d'attente,
41:14si vous voulez,
41:16et en tout état de cause,
41:18une chose qui est certaine,
41:20c'est qu'il y a beaucoup d'attentes,
41:22beaucoup plus d'attentes en 2024-2025
41:24qu'il y en avait en 2016,
41:26là on attend véritablement
41:28une forme de révolution,
41:30incontestablement, ce n'était pas le cas auparavant.
41:32– Olivier Piton, s'il y a une image
41:34qui a marqué la campagne,
41:36à mon avis, c'est Trump,
41:38l'oreille en sang et le point levé
41:40après l'attentat contre lui le 13 juillet
41:42à Butler en Pennsylvanie,
41:44est-ce que cet attentat a changé le cours de la campagne ?
41:46– Il y a plusieurs événements
41:48qui ont changé le cours de la campagne,
41:50le premier événement,
41:52vous avez rappelé effectivement le 13 juillet
41:54l'attentat de Butler,
41:56il y a le 7 juin,
41:58le débat complètement lunaire
42:00entre Donald Trump et Joe Biden,
42:02qui en fait,
42:04le roi est nu à ce moment-là,
42:06on se rend bien compte, tout le monde se rend compte
42:08à ce moment-là que Joe Biden n'est plus en capacité
42:10de pouvoir être candidat
42:12et a fortiori de pouvoir exercer ses fonctions,
42:14et donc ça reste pour moi
42:16les deux événements
42:18un peu forts,
42:20sans doute les deux tournants,
42:22le 7 juin d'abord,
42:24le 13 juillet,
42:26l'attentat manqué à Butler en Pennsylvanie,
42:30et puis sans doute aussi,
42:32on en a assez peu parlé,
42:34mais le débat entre les deux candidats,
42:36le 10 septembre, l'unique débat entre les deux candidats,
42:38où en fait,
42:40paradoxalement,
42:42moi je faisais partie de ceux qui trouvaient
42:44que Donald Trump avait gagné le débat,
42:46c'était pas la majorité, et avec le recul
42:48on s'est rendu compte que finalement
42:50ce point-là, cet événement-là
42:52avait joué dans la prise de conscience
42:54d'un certain nombre d'Américains
42:56de ce que proposait l'un et de ce que proposait l'autre
42:58avec un choix qui semblait,
43:00en tout cas, qui a permis
43:02à un certain nombre de gens de devenir
43:04beaucoup plus évident, on l'a vu dans les résultats finaux
43:06dont on aura peut-être l'occasion de parler.
43:08Est-ce que Kamala Harris était
43:10moins efficace ?
43:12Est-ce que finalement, elle s'est prise
43:14les pieds dans le tapis ?
43:16Moi j'ai écrit deux livres sur elle,
43:18donc il y aurait toujours une relative indulgence à son égard,
43:20parce que d'abord, on ne peut pas,
43:22on peut très difficilement
43:24mener campagne,
43:26surtout dans un pays aux Etats-Unis,
43:28quand la décision
43:30que vous soyez candidat
43:32date officieusement du 21 juillet
43:34et officiellement du 5 août.
43:36En trois mois, c'est une mission impossible,
43:38ça s'était déjà passé
43:40en 1969,
43:42au moment où
43:44Lyndon Johnson avait
43:46laissé sa place à Humphrey, mais à l'époque
43:48il s'était retiré en mars,
43:50là, Joe Biden se retire
43:52en juillet, et Humphrey, ça s'était mal passé
43:54déjà, puisque Richard Nixon l'avait
43:56emporté, donc c'est extrêmement difficile.
43:58Deuxièmement, il faudra sans doute
44:00creuser le logiciel des démocrates
44:02qui a visiblement grippé,
44:04on parlera sans doute du vote,
44:06majoritairement, en tout cas,
44:08pas majoritairement chez les hommes, oui,
44:10mais en tout cas extrêmement,
44:12fortement imprégné vers la droite
44:14des latinos, y compris
44:16chez les hommes afro-américains,
44:18il y a sans doute eu une partie du logiciel
44:20des démocrates qui a bugué
44:22à ce moment-là, et je pense que
44:24elle n'avait pas les capacités, en dépit de
44:26ses qualités qu'elle avait ou qu'elle n'avait pas
44:28selon la vision des choses,
44:30de pouvoir réellement remporter cette élection,
44:32le temps lui manquait, et surtout, le logiciel
44:34n'était plus adapté. – Olivier Piton, vous avez
44:36parlé du parti démocrate, est-ce que
44:38il doit faire un great reset
44:40pour utiliser un terme américain,
44:42notamment sur le wokisme ?
44:44– Oui, ou si on parle italien, d'adjornamento,
44:46absolument, je pense que c'est absolument…
44:48– Alors on est passé à Little Italy, à New York.
44:50– Voilà, exactement, sur Little Italy,
44:52non, c'est une évidence, c'est-à-dire
44:54que, en fait, depuis une quinzaine
44:56d'années, un peu à l'image de ce que
44:58Terra Nova a proposé en France, on a eu
45:00une volonté de la part du parti démocrate
45:02de systématiquement cibler,
45:04segmenter l'électorat, avec
45:06une phrase ou une promesse
45:08pour chacune des catégories, sus,
45:10segmentées, et on s'est rendu compte
45:12qu'en fait, ça ne fonctionnait pas, ça n'avait
45:14pas déjà fonctionné sous
45:16la candidature d'Hillary Clinton,
45:18Joe Biden avait été plus habile en 2020,
45:20mais les circonstances avec le Covid étaient
45:22particulières, et Kamala Harris, même si
45:24elle n'est pas tombée dans le piège d'Hillary Clinton,
45:26n'a pas réussi finalement à proposer autre chose
45:28qu'une forme de segmentation,
45:30très largement portée d'ailleurs
45:32sur le droit des femmes, elle avait raison de le faire
45:34en raison de la décision de la Cour suprême,
45:36mais néanmoins, quand on
45:38segmente, on exclut, et c'est ce qui s'est
45:40passé, alors que Donald Trump, lui,
45:42a toujours tenu ce discours
45:44qui se voulait englobant, et visiblement,
45:46cette lacune du logiciel
45:48démocrate est à revoir complètement,
45:50et il n'y a pas qu'aux Etats-Unis, à mon avis.
45:52Donald Trump, premier mandat,
45:54on apprend,
45:56on apprend dans un premier mandat,
45:58est-ce qu'il est capable,
46:00finalement, dans ce second
46:02mandat, ou deuxième, on ne sait pas s'il y en aura un troisième
46:04un jour ou l'autre, mais
46:06de réfléchir et de faire
46:08une sorte d'introspection, de dire
46:10qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, qu'est-ce qu'il faut que je change,
46:12parce que c'est vrai qu'il a eu
46:14une espèce d'hystérie pendant la campagne,
46:16mais est-ce qu'il pourrait s'assagir
46:18pour ce deuxième mandat ?
46:20Alors, très difficile
46:22de répondre à votre excellente question,
46:24parce qu'en fait, il ne s'excuse jamais.
46:26C'est toujours le point.
46:28C'est pas le genre de la boutique.
46:30Il ne s'excuse jamais.
46:32La meilleure défense étant l'attaque,
46:34il a toujours considéré qu'il n'était pas
46:36dans l'introspection,
46:38ni dans une forme de
46:40flagellation intellectuelle.
46:42Il est toujours dans
46:44la recherche du combat, y compris
46:46de manière injurieuse,
46:48y compris de manière violente, en tout cas verbalement,
46:50il a montré ce que l'on peut
46:52attendre du nouveau mandat. En tout cas, il y a un point
46:54très important que vous soulevez, l'attente est énorme
46:56vis-à-vis de
46:58Donald Trump 2024 par rapport à
47:00Donald Trump 2016, qui était un peu
47:02la surprise. Donc là, il y a une vraie attente
47:04et quand on attend
47:06beaucoup de quelqu'un, le risque qu'il déçoive
47:08beaucoup est aussi présent, et donc
47:10les quelques mois du début de 2025
47:12vont être extrêmement importants pour avoir
47:14un petit peu la teneur de ce que sera
47:16sa présidence. – Olivier Piton,
47:18est-ce que les USA sont plus divisés que jamais,
47:20géographiquement notamment,
47:22avec les côtes et les grands lacs
47:24qui votent démocrate
47:26et tout le reste qui vote républicain ?
47:28– Oui,
47:30incontestablement, et en fait
47:32cette guerre de sécession
47:34froide, comme certains l'ont appelée...
47:36– L'expression est
47:38très intéressante, je ne l'avais pas entendue, la
47:40guerre de sécession froide.
47:42– C'est le titre de mon prochain
47:44livre, donc je vous le livre
47:46en profil, c'est Noël.
47:48Donc,
47:50en l'occurrence,
47:52je vous remercie d'être le vecteur,
47:54en l'occurrence,
47:56de mon point
47:58de vue, il y a une date
48:00un tout petit peu symbolique
48:02qui nous remonte un tout petit peu loin,
48:04qui est 2000, qui est l'élection
48:06de George W. Bush
48:08contre Al Gore, et on se
48:10souvient des circonstances
48:12au cours desquelles la Cour suprême
48:14de Floride a décidé
48:16de l'élection entre
48:18George Bush Jr. et Al Gore.
48:20– Au bout de plus d'un mois.
48:22– C'est à ce moment-là, exactement,
48:24que j'ai senti qu'il y avait une vraie fracture
48:26avec ce point extrêmement
48:28essentiel qui mine toute démocratie,
48:30c'est le moment où la minorité
48:32refuse de reconnaître la victoire
48:34de la majorité, où elle
48:36considère que la victoire est illégitime.
48:38Et on n'en est finalement jamais sorti.
48:40C'est pas pour lancer
48:42l'anathème sur les démocrates, puisqu'on a bien vu
48:44qu'en 2020, c'était Donald Trump qui
48:46refusait la défaite, mais en l'occurrence,
48:48il y a
48:50cette incompatibilité à reconnaître
48:52chez les deux camps, et je dis bien
48:54chez les deux camps, le principe de la victoire
48:56de l'autre, exception faite, il faut le reconnaître
48:58à Joe Biden et à Kamala Harris, qui ont
49:00très rapidement reconnu leur défaite vis-à-vis
49:02de Donald Trump, il y a un mois et demi.
49:04– Il y a une autre qui est allée ici.
49:06– Non, mais il promettait dans son premier
49:08mandat, en tout cas, de rendre
49:10finalement à l'homme de la rue
49:12son emploi, son identité,
49:14sa dignité.
49:16On sent quand même une
49:18Amérique qui a quand même un peu souffert avec
49:20Joe Biden, sur le pouvoir d'achat, sur plein de choses.
49:22Est-ce qu'on peut
49:24y croire, de redonner
49:26un peu de souplesse
49:28à ces gens de la rue, justement ?
49:30– Make Americans great again.
49:32– Oui, d'autant
49:34que le pouvoir d'achat, le panier
49:36de la ménagère ou le panier du ménager
49:38a énormément
49:40compté dans les...
49:42En tout cas, c'est ce que les commentaires
49:44des électeurs pris au hasard
49:46ont pu montrer,
49:48c'est-à-dire qu'au bout du
49:50compte, la politique étrangère
49:52a pesé relativement peu.
49:54Il y a deux éléments
49:56qui, à mon avis, ont énormément joué.
49:58Le premier, c'est que dans le
50:00narratif de l'un et de l'autre,
50:02les gens avaient de plus en plus de mal,
50:04c'est ce qu'on disait tout à l'heure, à se reconnaître
50:06dans ce logiciel démocrate
50:08qui consiste à segmenter les catégories
50:10de population et à répondre
50:12ou à sembler répondre à
50:14chacune des composantes.
50:16Et le deuxième point, c'est ce que vous avez dit. Effectivement, vous avez tout à fait
50:18raison. C'est-à-dire que le pouvoir d'achat
50:20a énormément compté
50:22dans la prise de décision.
50:24Et c'est marrant parce qu'on a eu une campagne
50:26à miroir, c'est-à-dire qu'à la défense
50:28des femmes de Kamala Harris, et je caricature
50:30à peine, à la défense des femmes,
50:32des droits des femmes de Kamala Harris a répondu
50:34le droit des hommes à être des hommes
50:36à lutter contre le wokisme et le
50:38transgenreisme de Donald Trump.
50:40Et au « ne retournons pas en arrière
50:42mais allons vers l'avant » de Kamala Harris,
50:44qui est assez anxiogène,
50:46il y avait le retour du bon vieux temps
50:48de Donald Trump où, effectivement, les gens
50:50disaient qu'ils vivaient mieux sous Donald Trump,
50:52économiquement, que sous Joe Biden.
50:54– Merci beaucoup. – Merci beaucoup
50:56Olivier Piton, avocat français aux USA,
50:58ancien député suppléant
51:00des Français d'Amérique du Nord,
51:02auteur de ce livre « Kamala Harris,
51:04la pionnière de l'Amérique » publié
51:06chez Plon et à suivre
51:08« La guerre de sécession froide ».
51:10– On en parlera sur Sud Radio.
51:12– Il ne restait pas le mot « froide » mais « la nouvelle guerre de sécession ».
51:14– Voilà, la nouvelle guerre de sécession.
51:16On va faire ça rapidement et j'espère que vous viendrez
51:18nous en parler.
51:20« Merry Christmas » j'ai envie de dire.

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