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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-12-23##
Transcription
00:00Simon, bonjour.
00:02Oui, bonjour,
00:04bonjour Gilles, bonjour Hélène.
00:06Bonjour Simon.
00:08Oui, enfin voilà,
00:10il y a beaucoup de choses qui ont été dites
00:12et je rejoins
00:14et l'auditeur précédent, c'est vrai que
00:16peut-être rappeler aussi que
00:18ce syndrome du sauveur,
00:20c'est des choses qu'on fait un peu de travers,
00:22parce que
00:24en fait ça part aussi de magnifiques
00:26qualités, de base quand même,
00:28de l'altruisme, de l'empathie,
00:30et c'est vrai que c'est aussi important
00:32de reconnaître,
00:34pour notre estime de nous justement,
00:36notre formidable valeur
00:38que tout le monde n'a pas forcément
00:40au point qu'on a, et c'est important
00:42de reconnaître en nous
00:44ces belles qualités.
00:46Oui, et une qualité,
00:48excusez-moi, une qualité exceptionnelle,
00:50c'est que les sauveurs savent sauver.
00:52C'est-à-dire que sinon, il n'y aurait pas
00:54le nom de sauveur.
00:56Il faut avoir sauvé, il faut avoir des qualités extraordinaires.
00:58Vous avez raison.
01:00Eh oui, oui, mais c'est vrai
01:02que c'est tout le risque de...
01:04C'est vrai que c'est quelque chose qui est un petit peu...
01:08Moi quand je vois quelqu'un
01:10que je peux aider, je le fais,
01:12c'est un petit peu, comment dire,
01:14ça vient des tripes,
01:16donc des fois on ne peut pas trop s'empêcher
01:18de le faire, et c'est aussi
01:20important, c'est quelque chose
01:22qu'on ne maîtrise pas forcément.
01:24Pourquoi s'en empêcher d'ailleurs, à partir du moment
01:26où ça ne nous met pas en danger ?
01:28Bon, après, si on n'a
01:30pas beaucoup d'argent et qu'on donne tout
01:32à des
01:34associations ou à des...
01:36C'est un problème,
01:38mais pourquoi s'empêcher d'aider,
01:40de sauver ?
01:42La vraie question, et je crois qu'on
01:44l'a un petit peu abordée, je pense,
01:46depuis 14h, la vraie question c'est quand on veut absolument
01:48sauver quelqu'un qui n'a pas envie
01:50d'être sauvé ou qui ne peut pas
01:52être sauvé, et à ce moment-là,
01:54forcément, la relation va
01:56à un moment donné être
01:58mauvaise. Oui, c'est souvent le problème,
02:00c'est que le duo de départ
02:02sauveur-sauvé se termine
02:04souvent en tragédie, parce que le
02:06sauveur, lorsque son
02:08sauvé va mieux,
02:10il va se séparer de lui,
02:12et là le sauveur perd son identité,
02:14et ça lui
02:16ne plaît pas, et puis
02:18le sauvé, quand il commence
02:20à aller mieux, il est
02:22très ennuyé parce que la dette qu'il a
02:24contractée vis-à-vis du sauveur est
02:26abyssale et irremboursable.
02:28Donc ça le met mal à l'aise
02:30et ça crée aussi un conflit,
02:32donc c'est ça le problème.
02:34On l'a dit depuis le début,
02:36c'est la différence entre sauver et aider.
02:40Oui,
02:42en effet,
02:44et peut-être une limite, parce que c'est vrai que
02:46c'est très bien évidemment d'aider
02:48les autres, mais aussi
02:50savoir, comme vous le disiez,
02:52se sauver soi-même et s'aider soi-même, mais ça suppose
02:54qu'il faut aussi reconnaître ses propres
02:56besoins, ses propres limites,
02:58et souvent, quand on est sauveur, on ne connaît pas
03:00un petit peu nos besoins émotionnels
03:02ou tous les besoins
03:04qui doivent être satisfaits
03:06et qui sont importants
03:08d'être satisfaits.
03:10Le problème, et ça c'est
03:12ce que j'entends parfois
03:14chez certaines personnes qui sont devenues thérapeutes
03:16alors qu'ils n'ont pas fait suffisamment de travail,
03:18c'est-à-dire qu'on veut sauver les autres
03:20pour se sauver soi-même.
03:22Et ça, c'est forcément
03:24une impasse.
03:26Oui, d'ailleurs,
03:28j'en parle dans mon livre,
03:30je donne une métaphore qui est très parlante
03:32et qui parle à tout le monde,
03:34c'est celle de l'hôtesse de l'air.
03:36C'est-à-dire que dans un avion, une hôtesse de l'air
03:38à un moment, tout souvent au début du
03:40voyage, arrive, explique les portes
03:42de secours, etc.
03:44Elle précise, en cas de dépressurisation
03:46de l'appareil, il y a un masque
03:48qui va tomber, donc vous le mettez sur le nez,
03:50etc.
03:52Et si vous avez un enfant à côté de vous
03:54ou une personne en difficulté,
03:56mettez d'abord votre propre masque
03:58et ensuite seulement aider l'autre.
04:00Et là, on a toute la métaphore
04:02de ce qu'on doit faire
04:04pour soi, c'est-à-dire s'aider
04:06soi-même avant de vouloir
04:08éventuellement aider les autres.
04:10Oui, oui, oui.
04:12Allez-y, Simon, je vous en prie.
04:14Pardon, non, mais
04:16voilà, au final,
04:18j'ai fait un petit peu de travail
04:20avec une kinésiologue et puis de l'UM2R
04:22aussi, et c'est vrai qu'elle m'a
04:24fait des prises de conscience
04:26et je ne sais plus ce que je voulais dire.
04:28C'est pas grave.
04:30Vous vous êtes sauvé vous-même et que ça vous
04:32permet d'aider les autres différemment ?
04:34Oui, voilà, c'est peut-être la meilleure
04:36façon d'aider les autres, c'est de montrer
04:38par notre propre exemple
04:40qu'on peut se sauver.
04:42C'est d'aller bien et de faire ce qu'on dit.
04:44Et à ce moment-là,
04:46les autres voient que ça marche et ils auront
04:48envie de nous suivre.
04:50C'est le désir mimétique dans le
04:52côté positif. Mais je crois qu'il y a
04:54quelque chose aussi peut-être dont on n'a pas parlé
04:56depuis tout à l'heure et qui me paraît essentiel aussi,
04:58c'est de bien comprendre aussi
05:00que parfois dans des relations
05:02amoureuses, on va se choisir
05:04parce qu'on a soi-même
05:06la même problématique que notre
05:08partenaire. Donc il y a une sorte d'effet
05:10miroir, on se met ensemble
05:12parce que tous les deux on a été abandonnés
05:14ou tous les deux on a été, enfin je ne sais quoi.
05:16Et le drame de ces
05:18couples-là, c'est que
05:20chacun veut sauver l'autre
05:22sauf que ça marche pas.
05:24Et si on a un des deux qui fait un travail,
05:26comme Baptiste tout à l'heure,
05:28et bien là ça déséquilibre complètement
05:30le couple.
05:32Ah oui, c'était
05:34une réflexion que j'avais aussi en vous écoutant,
05:36c'est que
05:38quand on tombe amoureux
05:40ou en couple, alors même une amitié
05:42avec une personne avec qui ça fonctionne,
05:44moi j'ai longtemps fait la confusion
05:46entre
05:48ce désir de sauver l'autre
05:50et le sentiment amoureux, et l'amour que je porte
05:52à la personne. Et c'est vrai que
05:54c'est confus
05:56souvent entre les deux.
05:58Qu'est-ce que vous...
06:00Vous avez raison, c'est-à-dire tout d'un coup
06:02on a une telle empathie,
06:04un tel
06:06amour pour la détresse de l'autre
06:08qu'on confond
06:10l'amour de la détresse de l'autre
06:12et l'envie de le sauver, et l'amour
06:14tout seul. Et vous avez raison,
06:16c'est un gros piège
06:18et on part sur
06:20des bases qui sont totalement
06:22fausses, et qui font que le couple
06:24peut pas fonctionner de cette façon-là.
06:26Hum.
06:28Ben ouais, ouais.
06:30Et là, en effet, on est sauveurs.
06:32Alors là, on croit
06:34qu'on est tombés amoureux de l'autre,
06:36en fait on est tombés amoureux
06:38de sa souffrance,
06:40et donc on est sauveurs. Oui, et c'est important
06:42de préciser, on a beaucoup parlé
06:44des sauveurs, mais c'est important de préciser
06:46aussi que les sauvés
06:48vivent eux aussi
06:50des tragédies. Donc j'ai mentionné
06:52tout à l'heure le fait de se sentir
06:54en dette et de ne plus
06:56pas pouvoir la rembourser,
06:58cette dette, puisque si l'autre
07:00vient et il essaye de vous sauver votre vie
07:02parce que vous êtes déprimés, parce que vous voulez
07:04vous suicider, ben c'est sûr que
07:06rien ne peut rembourser
07:08ça. Et puis
07:10ce qui est terrible aussi, c'est que souvent
07:12le sauvé, quand il va un petit peu mieux,
07:14eh bien, il vous en veut
07:16d'avoir été témoin
07:18de sa décrépitude, de sa déchéance,
07:20et donc il est en
07:22colère après vous, et on voit
07:24que c'est compliqué pour le sauveur
07:26de recevoir
07:28de la colère, ou
07:30d'avoir le reproche
07:32de « mais maintenant je ne peux plus te rembourser,
07:34voilà, et tu m'as
07:36sauvé la vie, et moi je ne peux pas
07:38rembourser ça ». Donc on voit
07:40bien que ce duo-là, il est
07:42bancal, et qu'il ne peut
07:44que mal se terminer.
07:48– Oui, oui.
07:50Ben oui, c'est vrai, là,
07:52je sors d'une relation
07:54qui était comme ça, vraiment, où c'était très compliqué,
07:56ensuite j'ai fait un peu de thérapie, et là
07:58je sors d'une seconde relation, là on vient tout juste
08:00de se séparer, mais
08:02en fait, avec le travail,
08:04c'est déjà beaucoup plus
08:06équilibré, c'est-à-dire qu'il y a des choses qui n'allaient
08:08plus, mais il n'y a plus du tout cette
08:10colère, ni cette rancœur, et c'est bien la
08:12première fois où je me dis
08:14que c'est bien,
08:16que c'était une belle relation.
08:18– Et c'était une relation où vous vouliez aussi
08:20la sauver, c'est ça ?
08:22– Ah non, justement, là, c'était quelqu'un
08:24qui allait bien, il n'y avait rien à sauver.
08:26Voilà, donc
08:28ça fait du bien. – Et ça vous a ennuyé
08:30de ne pas pouvoir la sauver ? C'est pour ça que ça s'est arrêté ?
08:32– Ah ben alors, peut-être que c'était juste
08:34du coup moins passionnel.
08:36C'est ça qui est fou. Non mais c'est vrai,
08:38c'est pas évident de
08:40distinguer tout ça. – Oui, mais vous savez,
08:42Simon, c'est tout
08:44le miracle et le
08:46mystère, et à la fois les inconvénients
08:48de l'amour.
08:50C'est un sentiment qui
08:52s'engouffre dans des failles.
08:54Sinon, il n'existerait
08:56pas, ce sentiment. Quand on parle
08:58d'amour, les trois quarts du temps,
09:00c'est de cet amour-là dont on parle.
09:02Le vrai amour,
09:04il se situe
09:06un peu ailleurs.
09:08– Ben oui,
09:10donc bon, à suivre.
09:12– Vous êtes sur
09:14la bonne voie, il me semble.
09:16– Oui, oui, oui.
09:18– Vous vous êtes sauvé, déjà.
09:20– Oui, tout à fait.
09:22– Vous êtes bien
09:24la personne la plus importante pour vous.
09:26– Ah oui,
09:28ça, en effet, justement, quand vous
09:30me posez la question, j'ai tout de suite dit, c'est moi,
09:32j'avais la bonne réponse. – C'est bien, c'est bien.
09:34Ah non, c'était pas la bonne
09:36réponse parce que c'est moi la personne la plus
09:38importante pour moi.
09:40Bon, allez.
09:42– Bon, en tout cas, merci beaucoup
09:44pour vos émissions. – Non, merci.
09:46– J'ai été très heureux de passer avec vous.
09:48– Merci, Simon, merci beaucoup.
09:50Oui, Hélène Vecchiali,
09:52on a eu différents témoignages,
09:54mais je crois
09:56que ce qui est important,
09:58aussi, c'est de
10:00toujours se dire que
10:02entre sauver et aider,
10:04c'est un peu compliqué,
10:06finalement, la différence.
10:08– Oui, ben, pas trop, parce que
10:10sauver, enfin, moi, je l'ai
10:12résumé ainsi, sauver
10:14de façon compulsive, j'entends,
10:16je parle pas de ce que je disais tout à l'heure,
10:18sauver quelqu'un qui se noie ou qui va
10:20se suicider, mais
10:22être sauveur compulsif, c'est-à-dire
10:24inconsciemment être sans arrêt
10:26à repérer
10:28l'autre qui va pas et venir
10:30vite proposer son aide,
10:32et puis aider qui y est
10:34juste proposé, on voit la
10:36différence, c'est la différence entre imposer
10:38et proposer. – Bien sûr, mais je parlais
10:40du terme sauver dans le langage courant,
10:42et aider, c'est vrai que ce sont deux termes
10:44qui sont assez proches, et c'est en ça que
10:46il faut bien comprendre que quand on parle,
10:48quand votre livre parle
10:50pas de sauver au sens d'aider,
10:52il parle de
10:54vouloir sortir quelqu'un
10:56d'une addiction,
10:58d'une dépression, d'un mal-être,
11:00d'un divorce,
11:02d'un licenciement, enfin, des choses
11:04importantes, et de se dévouer
11:06corps et âme pour la personne
11:08qui est en souffrance.
11:10– Absolument, et c'est ce
11:12qu'on dit souvent, on peut pas faire les choses
11:14à la place de l'autre, on peut
11:16lui montrer le chemin, on peut éclairer
11:18la lumière, moi j'aime bien cette image d'éclairer
11:20la lumière pour qu'il puisse ranger son bordel,
11:22mais s'il veut pas ranger, on peut pas ranger
11:24à sa place, ou alors si on range à sa place
11:26il va nous en vouloir, puis on aura
11:28de toute façon pas bien rangé, moins
11:30bien que lui. – Bien sûr.
11:32– Donc c'est bien important
11:34de comprendre cette différence.
11:36– Mais de bien préciser
11:38ce que disait le monsieur tout à l'heure,
11:40là, Simon, c'est quand même
11:42les sauveurs compulsifs
11:44sont des belles personnes, qui ont des belles valeurs
11:46et qui ont une intuition
11:48extraordinaire, une grande capacité
11:50d'empathie, de compassion.
11:52Voilà, ce qu'il faut c'est comprendre
11:54pourquoi on est comme ça, et puis
11:56tout doucement faire le chemin de
11:58sauveurs compulsifs à aidants
12:00sains. – Puis de toute façon, vous
12:02avez aussi écrit un livre sur les pervers narcissiques,
12:04les pervers narcissiques, on a l'impression
12:06quand on les rencontre qu'ils veulent nous sauver,
12:08mais en fait ils veulent nous détruire, c'est quand même
12:10encore autre chose. – Oui, et les sauveurs compulsifs
12:12sont une proie énorme
12:14pour les pervers narcissiques,
12:16parce que là, ils ont une autoroute
12:18sur des personnes qui sont des belles personnes
12:20et qui à un moment ou un autre vont
12:22vouloir les sauver eux, bien sûr
12:24c'est mission impossible, et là
12:26la tragédie commence à nouveau
12:28pour les deux. – Voilà, donc
12:30je rappelle le titre du livre,
12:32La tragédie des sauveurs, c'est aux éditions Marabout,
12:34vous expliquez bien
12:36en long, en large et en travers
12:38tout ce dont on a parlé
12:40aujourd'hui, et puis
12:42votre dernier livre, Bienvenue en thérapie,
12:44c'est aux éditions Larousse,
12:46alors c'est pas du tout du tout le même livre,
12:48c'est un livre dans lequel
12:50vous racontez différentes
12:52thérapies de patients.
12:54– 17 récits de patients
12:56avec surtout les moments de bascule,
12:58j'en parle, je l'amène
13:00comme des énigmes à résoudre
13:02et puis pour chacun des récits
13:04je parle d'un film
13:06qui est en miroir ou qui raconte
13:08la même histoire mais de façon
13:10différente et analysée aussi.
13:12– J'aurais envie de dire que c'est
13:1417 nouvelles
13:16humaines
13:18qui sont tout à fait
13:20intéressantes. En tout cas
13:22merci beaucoup Hélène Vécali d'être venue
13:24avec nous, je vous souhaite de très bonnes
13:26fêtes et puis on se revoit bien sûr
13:28l'année prochaine. Demain on sera
13:30avec Christophe Médici,
13:32évidemment pour le 24 décembre,
13:34on va parler des cadeaux,
13:36pourquoi on aime les cadeaux,
13:38pourquoi on les aime pas,
13:40parce qu'il y a des personnes qui n'aiment pas recevoir des cadeaux
13:42et puis j'aime bien
13:44toujours poser la question
13:46est-ce que vous préférez offrir ou recevoir ?
13:48Ça parle de nous ça,
13:50encore une fois. Et puis tout de suite
13:52bien sûr vous retrouvez Marie pour
13:54votre avis.

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