Olivia : « J’ai appris à être bienveillante. »

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le mois dernier

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Style de vie

Transcription

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00:00Olivia est avec nous maintenant bonjour Olivia. Bonjour Brigitte, bonjour Marc, bonjour Olivia.

00:06Donc vous êtes une spécialiste des fausses notes Olivia ? Ah bah si vous me demandez ça

00:13le résumé de ma vie je pense qu'il y a une plus grande majorité de fausses notes. Maintenant

00:17j'ai un fonctionnement qui est très... voilà j'aime beaucoup dire ça parce que c'est avec

00:22une jouissance d'ailleurs non cachée puisqu'en fait c'est ce qui m'a permis d'être au plus

00:28proche de moi-même, d'être plus vraie et de me connaître au fur et à mesure. J'ai un mode

00:33de fonctionnement qui est assez similaire à Marc d'ailleurs j'en profite en passant pour vous

00:36remercier pour véhiculer ces magnifiques valeurs que sont les vôtres. Et c'est vrai que la

00:41bienveillance là j'en parle puisque c'était l'un des thèmes principaux mais c'est fondamental

00:47dans notre vie, dans notre vie intime, dans notre vie sociétale et j'ai toujours été bienveillante

00:53avec moi-même pour le coup avec l'expérience et la sagesse qui finit par arriver finalement

00:58j'ai appris à être bienveillante mais ça n'a pas été le cas pendant très très longtemps d'ailleurs

01:02je tiens à le dire et peut-être que certains auditeurs ou auditrices se reconnaîtront,

01:06ça m'aurait parmi beaucoup de souffrances. Je passe à ces fausses notes si j'avais été plus

01:11bienveillante. Oui c'est-à-dire qu'au début vous aviez tendance à vous en vouloir d'avoir

01:18fait des erreurs ? Oui. Ah oui longtemps et j'avais du mal à me pardonner. Je me sentais

01:24responsable d'une manière exagérée. C'est la clé le pardon, c'est la clé. Alors le pardon à soi-même

01:33bien sûr. Oui oui bien sûr. Oui non mais c'est important de le rappeler. Et qu'est-ce qui vous

01:38a aidé justement à être plus bienveillante avec vos fausses notes justement Olivia ? Eh bien deux

01:45choses, deux choses. Je me suis aperçue que finalement j'étais très bienveillante à l'extérieur

01:50avec les gens et pas du tout avec moi. Alors j'ai décidé dans les grands déclics que peuvent

01:56avoir la quarantaine quand on s'y approche, qu'on fait les premiers bilans, j'ai décidé d'inverser

02:01la vapeur. Et ça a apporté beaucoup plus de sérénité dans ma vie, dans le vécu que j'avais

02:07des événements et surtout, et là je pense que ça m'intéressait Marc, j'ai envie de dire que c'est

02:12surtout et même majoritairement dans les fausses notes qu'on apprend. Parce que finalement quand

02:18des choses se passent bien, quand on est dans le plaisir simple, on est confortable. Mais quand

02:24les choses ne se passent pas comme c'était prévu, et Dieu sait si ça arrive dans une journée,

02:28les petites frustrations, les grandes frustrations, les grands échecs ou les petits échecs, c'est

02:34autant de confrontations avec de l'inconfort. Et cet inconfort là en fait il est indispensable

02:39parce qu'on est obligé à un moment donné, quand on est face à cet inconfort, de l'accueillir,

02:44de l'accepter. La colère, comme on parlait tout à l'heure Iris, mais à un moment donné on va

02:51quand même le sublimer. On va décider consciemment de le transformer en quelque chose de plus

02:56magnifique, de plus élevant, et c'est ce que je me suis mise à faire. Oui oui, mais j'aime bien ce

03:03que vous dites Olivia, il n'y a rien à faire tant qu'on n'a pas accepté de comprendre que forcément

03:10se tromper ça fait partie de la vie. D'abord on est un peu dur avec soi et puis on est assez

03:17intolérant avec les autres en plus. Je dis non seulement on est dur avec soi-même quand on

03:27n'accepte pas ses erreurs et en plus on est intolérant avec les autres. Et puis on aime bien.

03:34Oui mais ce que j'entends souvent notamment en amour, c'est plus facile d'accuser l'autre que

03:42de s'accuser soi de toute façon. Alors qu'on est de toute façon au moins à 50% responsable de la

03:51relation. C'est une co-création. Oui oui, ça c'est certain. Cette bienveillance là vraiment c'est

04:00quelque chose qui s'apprend et qu'on peut conscientiser et qu'il est important de cultiver

04:06un maximum. Parce qu'effectivement bien sûr que quand on est face à l'inconfort dans l'Amérique,

04:11cela cesse. Mais c'est impossible en fait, c'est un leurre. C'est une illusion d'ailleurs que la

04:15société véhicule beaucoup par rapport à la frustration et par rapport à l'échec. D'ailleurs

04:19comme vous parliez tout à l'heure Marc, et c'est très dommage parce que dans d'autres cultures que

04:23ce soit au Canada par exemple sur ACV, on va vous demander de bien mettre en fait ce que vous avez

04:29raté. Alors qu'en France c'est quand même assez tabou. Oui enfin je sais pas. C'est à dire que

04:38c'est toute la difficulté d'essayer. Moi je pense qu'il faut faire attention aussi de ne pas encourager

04:46les gens à faire des fausses notes. C'est à dire que à force de dire qu'on ne tire pas les choses

04:54vers le haut, on a tendance à les tirer vers le bas. C'est juste ce que je veux dire. Oui c'est

04:57vrai Brigitte. C'est une incompréhension de ce que vous dites Marc Vella bien sûr. Oui mais c'est

05:04bien sûr qu'on peut toujours détourner les choses mais les fausses notes sont inévitables. Je disais

05:09le synonyme du mot vie Brigitte et Olivia c'est la fausse note. Je suis désolé mais voilà c'est

05:17ainsi. D'ailleurs la première fausse note c'est qu'on va tous mourir. Déjà bien sûr oui oui mais

05:24c'est une merveilleuse fausse note puisque c'est une invitation à vivre parce que la mort est un

05:29passage. Mais une merveilleuse fausse note moi qui me suis réveillé hier. Je rentre du Kenya à la rencontre des

05:34Maasai avec mon piano solaire et dans l'avion je réalise que j'ai oublié la clé de ma voiture dans

05:40la forêt des Maasai. Et j'arrive à l'aéroport, j'ai ma voiture mais je n'ai pas la clé. Ca c'était

05:45une sacrée fausse note quand même. Donc voyez les fausses notes sont là, on se les crée nous-mêmes

05:49parfois. C'est même pas la vie, c'est nous-mêmes. J'ai un côté Pierre Richard certainement voilà qui est

05:55lui qui est le roi de la bourde. Voilà on a tous ce côté-là et je crois que c'est des moments aussi.

05:59Ce qui est intéressant voyez Marc Vella c'est que là vous vous en riez et je crois que ce qui est

06:04important peut-être Olivia, je sais pas ce que vous en pensez, c'est si déjà on arrive un peu à rire de

06:09nos gaffes, de nos fausses notes. On est sur le bon chemin plutôt que d'être critique sans

06:16arrêt avec soi-même. C'est ce qu'évoquait Olivia, c'est que nous sommes dans une société très critique par rapport à

06:21la fausse note humaine. On nous a appris à l'école quelque part, on a pénalisé la fausse note. Le fait

06:28d'avoir été noté, on a été insuffisant donc on est noté et donc c'est une pénalisation. Donc du coup

06:34on nous a appris que l'insuffisance était coupable et ça c'est une perversion. Parce que l'insuffisance

06:40n'est pas coupable, c'est je dirais notre lot d'humanité. Nous sommes tous des êtres insuffisants

06:45par nature. C'est bien aussi de donner des notes pour qu'on puisse en avoir des meilleures. Non, parce que ça c'est un

06:52système très archaïque. On peut tout à fait aborder les choses autrement. Moi je suis très, je fus

06:57ami avec Albert Jacquard et cet homme extraordinaire nous parlait du drame de la compétition.

07:03Bien sûr que se dépasser, Brigitte, et je comprends ce que tu dis, se dépasser est très important. Mais

07:10se dépasser c'est pas au détriment des autres, c'est pas en entrant dans une compétition et

07:15quelque part de surpasser l'autre, à l'écraser même si jamais pour gagner. Non mais on peut être en

07:21compétition sans forcément vouloir écraser l'autre. C'est souvent quand même, excuse-moi, c'est souvent

07:24le cas. Donc parce que ça c'est la perversion. Donc on peut se dépasser autrement. Et comment ? En se

07:29mettant au service des autres, en se mettant au service de la communauté. Et ça c'est magnifique.

07:34Voilà moi j'ai passé ma vie à essayer de grandir, de me dépasser. Excusez-moi mais on a vu

07:40pendant les Jeux Olympiques, Marc Vellac, que quand même ceux qui avaient des médailles étaient quand

07:44même très heureux. Et c'était quand même en étant meilleur que les autres. Et puis ceux qui n'ont pas les médailles ne sont pas heureux.

07:49Et les Jeux Olympiques ont été un moment de grâce pendant 15 jours en France. Donc je crois

07:55qu'il faut pas non plus... Enfin je sais pas ce que vous en pensez Olivia ? Alors moi je suis complètement

08:02d'accord avec Marc. Je pense que même ceux qui n'ont pas gagné une médaille, le fait de participer

08:10à ce qui compte, vous savez, je pense que c'est important de le rappeler, c'est le chemin.

08:13Exactement. J'entends bien mais on a bien vu, là je parlais pas spécialement que des athlètes

08:22qui ont participé. De toute façon déjà participer aux Jeux Olympiques c'est déjà en soi une victoire

08:26de toute façon Olivia. Pensons à tous ceux qui auraient aimé y aller et qui n'ont pas pu y aller

08:32parce qu'ils n'ont pas été sélectionnés. Je pense qu'il y en a beaucoup plus malheureusement. Mais

08:38ce que je veux dire par là c'est qu'on voit bien quand même que cette émulation vers le haut apporte

08:47une unité dans un pays. C'est ça que je voulais dire. Donc ne soyons pas non plus contre le fait

08:55de noter, contre le fait de faire des compétitions sportives à condition évidemment que ce soit pour

09:02aider les gens à s'améliorer. C'est fondamental mais c'est archaïque. Bon on va voir peut-être que...

09:08Je vais te dire pourquoi Brigitte c'est archaïque. Il y a une très belle image, une histoire en Inde

09:13d'une compétition justement ou d'enfants. Et en fait l'enfant qui était premier double, double il

09:20arrive premier mais en doublant en fait l'enfant qui dépasse tombe par terre et se blesse. Et le

09:26gamin qui est en tête elle s'arrête et revient vers l'enfant et le relève, l'aide à se relever.

09:32Et cette image elle a fait le tour du monde. Et je crois que c'est ça qui est le plus important.

09:37Oui mais c'est pas... C'est archaïque de vouloir gagner, cette victoire sur les autres, c'est archaïque, c'est primaire.

09:43Mais parce que vous voyez que le côté négatif de la compétition... Mais c'est négatif Brigitte.

09:48Là vous prenez un exemple qui est magnifique. Oui mais Brigitte c'est... Bon écoutez on n'est pas là pour...

09:52Ecoutez ma phrase Brigitte. C'est négatif parce que c'est l'ancien monde. Aujourd'hui il est demandé à une humanité je dirais d'être dans une conscience où nous nous portons les uns les autres ensemble.

10:03Voilà on voit bien aujourd'hui ce monde qui est en train... Tout le monde est conscient, il y a qu'à ouvrir les yeux un petit peu.

10:08Voilà aujourd'hui ça s'écroule de partout, il y a des guerres de partout. Voilà le monde est un champ de bataille. Et ça c'est insupportable.

10:15Nous sommes des êtres humains. C'est quoi un être humain ?

10:17C'est une vision que vous avez du monde mais qui n'est peut-être pas la vision de tout le monde.

10:20Enfin Brigitte, ici nous sommes dans un studio confortablement assis mais il y a des pays où on massacre des gens et c'est à deux heures d'avion.

10:27Tu sais je voyage beaucoup Brigitte.

10:29Bon écoutez Marc, on n'est pas là pour faire une émission sur le monde, on est là pour faire une émission sur l'individu.

10:33Nous ne nous sommes pas séparés.

10:35Allez merci Olivia, on fait une petite pause et on se retrouve dans un instant.