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Style de vieTranscription
00:00C'est Laurent.
00:01Catherine, bonjour.
00:02Bonjour Catherine.
00:03Bonjour Arnaud.
00:04Bonjour.
00:05Meilleur voeu à vous.
00:06Vous aussi Catherine, une superbe année 2025.
00:07Alors moi, oh oui, je le souhaite.
00:08Je vous le souhaite et voilà, je me le souhaite aussi.
00:09Mais sûrement.
00:10Alors mon témoignage, comment dire, c'est un message d'espoir parce que moi j'ai subi
00:27des attouchements sexuels à l'âge de 6 ans, donc ça reste une partie très floue
00:32dans ma vie, voilà, sur laquelle je n'ai un voile, mais je sais que ça existait.
00:38Donc j'ai des sèmes encore puisque j'étais gardée à l'époque, j'habite en Algérie
00:42à l'époque, et j'étais gardée par la gardienne de l'immeuble avec mon frère
00:46quand on rentrait de l'école.
00:47Bon, voilà.
00:48Donc ça, ce sont les premiers faits.
00:49Je ne sais pas combien de temps ça a duré, très sincèrement.
00:52Et c'était le mari de la gardienne qui abusait ?
00:56Oui, c'était le mari.
00:57Oui, tout à fait.
00:58En fait, elle nous mettait, quand on arrivait, déjà elle nous montrait le martinet, donc
01:02déjà il ne fallait rien dire.
01:03Donc on se taisait, il fallait rester très sage, on était très sages d'ailleurs, mais
01:09bon.
01:10Et elle me mettait, moi, à côté d'Aussine et Olivier, mon frère, était à côté de
01:15moi.
01:16Et j'ai toujours demandé à mon frère, mais tu n'as rien vu ? Et lui, non.
01:20Bon, il était petit, il avait 5 ans, donc à 4 ans, il avait 5 ans.
01:27Donc ça, c'était la première chose.
01:29Et ensuite, de l'âge de 10 ans à 12 ans, j'ai été violée par le grand ami de mes
01:37parents, qu'ils considéraient comme leur frère.
01:40Ma mère travaillait avec lui à l'époque, âgée toujours.
01:43Et donc, il avait la porte ouverte chez nous, il venait quand il voulait, etc.
01:51Et c'est lui qui venait me chercher à l'école, ce que je n'ai jamais compris.
01:55J'ai posé la question à mon père, parce que mon père était professeur de français
01:57là-bas, au lycée d'Alger, et moi, j'ai fait ma 6e et ma 5e, donc à l'époque, de
02:0210 à 12 ans, j'étais au lycée.
02:04Et je ne comprends pas pourquoi c'est Robert qui venait me chercher.
02:07Bref, voilà.
02:08Donc tout ça, ça s'est passé.
02:12– Ce qui est fort probable, mais encore une fois, c'est mon hypothèse et mon intuition
02:16qui vous dit ça, Catherine, c'est que ce fameux Robert avait suffisamment manipulé
02:22vos parents pour pouvoir aller vous chercher.
02:24– Oui, certainement, vous avez tout à fait raison.
02:27– Et puis après, ce qui est sûr et important dans votre témoignage, c'est de rappeler
02:31quand même que le premier risque qu'il y a pour une victime, c'est d'être de
02:34nouveau victime.
02:35C'est-à-dire qu'on a souvent l'impression, quand on a été victime, de devenir agresseur.
02:39Je rappelle que les chiffres, d'ailleurs, au niveau de la commission indépendante sur
02:42l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, nous disent quoi ? Que vous
02:44avez 81% des victimes qui sont des filles, 19% des garçons, alors on dit qu'il y a
02:48un tabou sur le niveau des garçons, etc.
02:50Quoi qu'il en soit, on a affaire en face à 97% d'agresseurs qui sont des hommes.
02:55Donc ça pose déjà la vraie question de la reproduction, déjà en un, en se disant
02:59voilà, donc s'il y avait un risque de reproduction, bien évidemment, on serait face à des agresseuses.
03:03Et puis, ce que nous disent les chiffres aussi, c'est que vous avez 40% des agresseurs
03:07qui ont été victimes enfant.
03:09Ça veut bien dire que néanmoins, et vous avez un tiers des agresseurs, ça aussi on
03:12n'en parle pas assez, qui sont des mineurs.
03:15Donc il y a un vrai sujet aussi de fond qu'il ne faut pas évacuer, c'est-à-dire c'est
03:18sur la justice des mineurs.
03:19Donc, ce qui me semble important, une fois qu'on a dit ça, c'est de rappeler que le
03:23premier risque pour une victime, c'est d'être de nouveau confrontée à ce qu'elle a elle-même
03:26connue, c'est un des mécanismes de sidération, et qui malheureusement l'expose de nouveau.
03:32Et vous l'avez dit, c'est peut-être d'autant plus vrai d'ailleurs, quand on a été victime
03:36dans un premier temps toute petite comme vous, et après quand on se retrouve un peu plus
03:40grande.
03:41Mais oui, parce que les prédateurs sentent qu'il y a une faille.
03:46Ils sentent qu'il y a une fragilité.
03:48Exactement.
03:49C'est tout à fait ça.
03:50Et en fait, je voulais juste dire, bon, ça s'est arrêté parce que nous avons quitté
03:55Alger avec mes parents, ils sont venus la seule à Toulouse, mais malheureusement, il
04:00est rentré lui aussi en France, et on le voyait régulièrement, donc mon bourreau
04:05était toujours là, présent, mais il n'y avait plus, parce que j'ai grandi effectivement
04:11et je crois que je ne l'intéressais plus, parce que ce qui l'intéressait, c'est moi
04:14petite fille, enfin jeune adolescente, mais je le revoyais régulièrement, donc j'étais
04:20toujours posée face à ce qui nous a fait venir là, et donc pour faire court, j'ai
04:31fait une thérapie, parce que je suis tombée malade, j'ai eu une sclérose en plaques,
04:35en plaques il y a 16 ans, et là ça a été le révélateur de ma vie, cette sclérose
04:41en plaques, parce que je sais très bien que c'est lié à mon passé, j'ai fait
04:45beaucoup de travail, de recherche là-dessus, sur la symbolique, le sens, et j'ai rencontré
04:51quelqu'un de merveilleux qui s'appelle le docteur Olivier Soulier, qui est décédé
04:56malheureusement l'année dernière, et donc je sais pourquoi j'ai eu cette sclérose
05:01en plaques par rapport à la loyauté familiale, et donc j'ai dit maintenant, il faut qu'il
05:05arrête parce que j'étais en souffrance, ma relation aux hommes c'était une catastrophe,
05:10je n'allais pas bien, je faisais des primes, enfin bon bref, et là je lui ai dit bon maintenant
05:17tu vas t'occuper de toi et tu vas arrêter tout ça, et tu vas aller consulter, et tu
05:23vas faire ce qu'il y a à faire pour comprendre tout ça et pour aller mieux, et donc c'est
05:28ce que j'ai fait, et effectivement ça a été une révélation, donc je vais beaucoup
05:33mieux, je suis même devenue une femme très épanouie, et aussi je me suis, ce que je
05:41voulais pour répondre à ce que vous disiez avec l'interlocuteur précédent, j'ai fait
05:46malgré le délai de prescription, j'ai quand même écrit au procureur de la république
05:50de Toulouse pour demander réparation, enfin pour faire hors des plaintes, mais c'était
05:59pour moi très symbolique, de fermer le livre de ce viol et de me dire je vais être lue
06:13par quelqu'un qui est la loi, et donc pour moi il y aura une forme de réparation, que
06:21je n'ai pas eu de la part de mes parents malheureusement, mais bon, c'est un geste qui symboliquement
06:27a de la puissance, et c'est important de l'avoir fait, je vous remercie de votre témoignage
06:34positif, vous l'avez bien dit, et on voit bien que dans votre voix on l'entend, ça
06:39va bien, je suis juste obligée d'ajouter, je ne redirai pas le nom de la personne dont
06:43vous avez parlé, mais qu'il y a des plaintes sur cette personne pour abus, donc je voudrais
06:50juste signaler ça quand même, parce que s'il y a des personnes qui ont été abusées
07:00par lui, qu'elles sachent qu'on le sait.