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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-11-25##
Transcription
00:00Et on va conclure avec Sabrina qui nous rejoint. Bonjour Sabrina, merci de prendre la parole.
00:04Bonjour Brigitte Lahaye, bonjour Samuel Tocq.
00:07Bonjour, bonjour.
00:08Bonjour, bon je suis un peu stressée en fait.
00:11Donc j'ai écouté votre émission sur la blessure d'abandon
00:16et je voulais témoigner parce que moi en fait
00:19ma maman a commencé à bord, je devais avoir 6 ans
00:23et après donc c'est mon père qui a eu la garde
00:27et mon père a arrêté et est parti en prison
00:31et en fait mon père nous faisait très peur
00:35puisqu'on avait 3 enfants
00:37et quand il est revenu, alors contrairement à beaucoup d'enfants
00:42j'ai pas été placée, c'est moi qui ai décidé d'aller dans un foyer.
00:46Pour vous mettre à la police.
00:47Mais quand votre père part en prison, vous êtes encore avec votre mère ?
00:52Ah non, en fait j'ai vécu toute seule avec mon frère.
00:56Mon frère venait d'avoir 18 ans.
00:59Et en fait il y avait une prise en charge avec les instances sociales
01:03qui venaient nous voir.
01:04Et vous avez quel âge quand votre frère a 18 ans ?
01:0712 ans.
01:0812 ans, d'accord.
01:09Et quand votre père revient, vous demandez à être placée c'est ça ?
01:13Donc un an en plus, voilà j'avais 13 ans.
01:16Quelle maturité !
01:19Et quelle volonté de vous en sortir surtout.
01:22Oui c'est pour ça que j'ai écouté votre émission
01:25c'est vraiment super intéressant ce que vous faites
01:27ça fait du bien au coeur quand on écoute les autres témoignages, les gens.
01:32Excusez-moi, je suis vraiment émue.
01:37Merci Sabrina de m'offrir et d'offrir à Samuel votre vérité
01:42parce que nous aussi ça nous émeut de vous entendre émue.
01:46Vous savez, ça prouve que vous parlez avec votre coeur
01:49et c'est ça la vérité.
01:53Mais oui, 13 ans, c'est demander à être placée.
01:57Vous aviez peur, c'est ça ?
01:59Peur qu'il vous frappe, peur qu'il...
02:02Ah oui j'avais peur de lui en fait.
02:04Parce qu'en fait, je ne sais pas comment vous dire,
02:07j'ai toujours su que mes parents m'aimaient.
02:09Je n'y avais pas de soucis sur ça.
02:11Mais lui, il était dur.
02:13Il criait fort, il faisait peur à tout le monde en fait.
02:18Et là, ma maman est décédée cette année.
02:22Et là, mon père, il a 89 ans.
02:29Et la dernière fois, j'ai téléphoné,
02:32j'ai voulu parler avec lui.
02:34Et du coup, on a reparlé de ça.
02:37Et là, il m'a dit qu'il était désolé de nous avoir laissé tout seul.
02:42Et là, il m'a dit, mais pourquoi t'es parti ?
02:45Oh là là, il n'a toujours pas compris.
02:47Et alors, pourquoi est-ce qu'il a fait de la prison ?
02:50C'est des histoires d'argent.
02:54Qui devaient être très graves.
02:57Oui, beaucoup d'argent.
03:00C'était il y a 30 ans.
03:04Oui, bien sûr.
03:06Mais donc, votre frère qui avait 18 ans,
03:11il était protecteur ou il était...
03:15Ah ouais, il était très protecteur.
03:18Pour moi, mon frère, quand j'ai parti au foyer,
03:21c'était vraiment un déchirement.
03:23Et moi, je pensais vivre avec lui après.
03:26Oui, mais c'est ce qui vous a certainement aidé
03:29à avoir cette maturité à 13 ans
03:31justement pour fuir la violence du père.
03:36Et on peut comprendre aussi l'alcoolisme de votre mère
03:41si ce mari était aussi violent.
03:46Parce qu'il devait être assez odieux avec elle aussi.
03:49Oui, après avec l'alcoolisme.
03:52J'ai écouté justement votre émission à la fois sur l'alcoolisme aussi.
03:55C'était très intéressant.
03:57Avant le décès de votre maman cette année,
03:59est-ce que vous avez pu parler avec elle ?
04:02Alors oui, mais ma maman, elle était...
04:06Je ne sais pas comment dire.
04:08Elle était comme sur une autre planète.
04:11C'est-à-dire psychotique par exemple, vous voulez dire ?
04:15Pas autiste, mais...
04:18Non, non, psychotique.
04:20Vous savez quand on développe une pathologie psychique
04:23et qu'on peut par exemple délirer, avoir des hallucinations.
04:26Vous voyez ? La psychose.
04:29Est-ce que vous pensez qu'elle était malade psychiquement ?
04:32Oui, oui, elle était malade psychiquement.
04:35Mais après, oui, elle était toute seule, elle n'avait pas d'amis.
04:38Et après, des fois, elle se faisait des films.
04:43Elle manquait de bon sens, évidemment.
04:46Donc elle n'a pas pu vous apporter ces mots que vous auriez aimé qu'elle vous dise, n'est-ce pas ?
04:50Oui, oui.
04:52Et quand j'ai essayé de reparler de tout ça,
04:55elle bloquait, c'est comme si elle ne l'avait pas vu en fait.
04:58Oui, bien sûr.
05:00Mais après, dans ses yeux, j'ai toujours vu qu'elle m'aimait.
05:03Je reviens sur ce que vous disiez au début,
05:06quand vous dites qu'au début,
05:09elle nous donne de l'amour.
05:11Moi, je sais qu'elle m'a toujours aimée, en fait.
05:13Je ne sais pas comment vous dire, c'est ça qui m'a aidée.
05:16Oui, elle vous a certainement aimée.
05:19De toute façon, quand on est alcoolique,
05:22on fuit une réalité.
05:25Mais ça ne veut pas dire pour ça qu'on n'est pas capable d'amour.
05:28Et j'aime bien parfois rappeler que la foi ou le foie,
05:33il y a un lien intéressant.
05:35Et quand on boit, on abîme son foie
05:38parce qu'on ne peut plus avoir la foi.
05:40Mais ce qui est important,
05:42oui, vous avez été aimée.
05:44Je pense que votre frère, votre grand frère vous a sécurisé aussi.
05:47Et puis, vous avez su aussi vous aimer suffisamment
05:51pour vous sauver d'une situation
05:54qui aurait été peut-être difficile.
05:57Parce que 13 ans, c'est un âge important pour une jeune fille.
06:01C'est le moment où on commence à...
06:04Et puis peut-être que, je ne sais pas,
06:06dans les familles d'accueil, ou la famille d'accueil,
06:08vous avez trouvé quand même un peu de sécurité ou pas ?
06:11Alors, ce n'était pas une famille d'accueil, c'était un foyer.
06:13En fait, on était 8 jeunes sur un groupe, en fait, dans une maison.
06:17Et il y a 4 éducateurs qui tournent.
06:19Voilà, c'est ce dont je parlais avec Brigitte.
06:21Hors antenne, effectivement, il y a vraiment des problèmes.
06:25Et après...
06:28Oui, voilà.
06:30Non, mais je crois, Sabrina,
06:33et on l'entend dans votre voix, je ne sais pas quel âge vous avez,
06:35je n'ai pas envie de le savoir, ça me regarde...
06:37Je ne vous en fous, mais je pense que vous êtes devenue adulte très vite.
06:40Et c'est ça qui est intéressant,
06:43c'est que vous avez grandi plus vite que la plupart des jeunes filles.
06:47Oui.
06:48Mais tout en gardant une grande vulnérabilité à l'égard de la perte, bien sûr.
06:51C'est-à-dire qu'on grandit trop vite, mais on garde un cœur d'enfant meurtri.
06:54Oui, c'est ça, tout à fait.
06:56Des fois, j'ai l'impression d'être une enfant, en fait.
06:58C'est mature sur certains points, et les enfants blessés sur d'autres.
07:02Hélas, Sabrina.
07:03Oui, c'est ça.
07:04Des fois, j'ai facilement la larme à l'œil.
07:07Des fois, j'ai l'impression d'être une enfant, exactement.
07:10Accueillez ça, Sabrina.
07:12Vous avez la force qu'il faut pour pouvoir l'accueillir maintenant.
07:16Ce n'était peut-être pas possible il y a dix ans,
07:19mais en plus, votre mère est partie,
07:21donc c'est un moment important de devenir vraiment la femme que vous devez être.
07:26Et cette femme-là, elle a une force en elle.
07:29Vous l'avez depuis l'âge de 13 ans.
07:33Maintenant, il faut accueillir la part vulnérable qui est en vous,
07:38qui n'est pas forcément une fragilité puisqu'il y a une force pour la soutenir.
07:42Oui.
07:43Et si vous pouvez pleurer, que ce soit dans les bras d'une amie,
07:47d'un amant ou contre un arbre ou avec un animal,
07:51pleurez, pleurez, pleurez.
07:53Vous allez libérer tout ce besoin de vous libérer de cette souffrance.
08:01Je crois qu'après, vous serez ouverte à l'amour, le vrai, celui qui fait du bien.
08:07Oui.
08:08Je rejoins totalement Brigitte.
08:10L'amour, on peut le trouver, Sabrina.
08:12On peut toujours le trouver.
08:13Cette chaleur, cette contenance, cette sécurité, ce soutien qui a fait défaut,
08:16on ne peut le trouver ailleurs qu'auprès de ses parents.
08:19Oui, oui.
08:20Après, je suis mariée et je l'ai trouvée,
08:22mais c'est vrai que c'est l'histoire, en fait.
08:25Oui, vous l'avez trouvée,
08:28mais à mon avis, vous gardez une petite protection
08:31qui vous empêche d'être vraiment vous-même.
08:35Oui.
08:37Et vous-même, c'est certainement une belle personne
08:41et je pense que ça vous apportera beaucoup plus de joie
08:45quand vous pourrez libérer un peu ce flot de souffrance.
08:49Et un rapport plus authentique aux autres.
08:51De toute façon, vous savez, Sabrina,
08:54on garde toujours la petite fille ou le petit garçon qu'on a été.
08:57Ça, c'est sûr.
08:59La différence, c'est quand on peut l'accueillir
09:02avec beaucoup de joie et d'amour
09:08ou quand on ne veut pas trop l'accueillir
09:10parce qu'on a peur qu'il nous fasse pleurer.
09:14Oui, parce que des fois, ça m'arrive de pleurer
09:17et ça m'arrive de faire montrer aux gens.
09:20Et en fait, on m'aperçoit, on me dit que je suis hyper sensible.
09:24Et des fois, j'ai ce cri à l'intérieur et j'ai envie de leur dire
09:27mais vous ne connaissez pas la vie des gens.
09:29Oui, mais ceux qui vous disent hyper sensible,
09:33c'est ceux qui n'ont peut-être pas souffert
09:35ou qui sont fermés à leur souffrance.
09:38Donc ça parle d'eux, ça ne parle pas de vous.
09:40Nous, on l'entend.
09:42Nous, Samuel et moi, on l'entend et on l'accueille.
09:45Et vous aussi, on peut vous donner le même conseil
09:48qu'à l'auditrice précédente, c'est de réussir à constituer des limites.
09:54Entre vous et ceux qui vous font du mal,
09:56acceptez, imaginez que votre vie est une maison
09:58et que vous n'avez pas forcément envie d'y inviter n'importe qui.
10:01Invitez ceux qui vous respectent, en tant que personne.
10:04Oui.
10:05Voilà.
10:06Vous avez ce devoir, en tout cas,
10:08de prendre soin de vous.
10:11Et vous en êtes capable.
10:15Merci beaucoup, Sabrina.
10:18Merci à vous, Sabrina.
10:20On va se quitter, Samuel Doc.
10:23On ne vous abandonne pas.
10:25On se retrouvera très vite.
10:27Merci, en tout cas.
10:28Je rappelle le titre de votre dernier livre,
10:30L'Enfant Thérapeute, aux éditions Plon.
10:32Demain, on sera avec Yves Pslaty.
10:34On va parler de la sexualité positive.
10:36Comment on améliore notre sexualité
10:38pour qu'elle soit définitivement positive
10:40et comment on aide notre partenaire à ce qu'elle soit plus positive.
10:43On en parle demain.
10:44Tout de suite, vous retrouvez Alexandre Delovane.

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