• avant-hier
Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
-
________________________________________

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

________________________________________

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq

##BRIGITTE_LAHAIE-2025-01-20##
Transcription
00:00Sandra, bonjour.
00:02Oui, bonjour.
00:03Merci d'être avec nous Sandra. Vous voulez témoigner justement de votre adolescence.
00:08Tout à fait, par rapport à la découverte du corps.
00:12Pour ma part, alors moi je n'ai pas d'enfant, mais c'est juste pour revenir sur la découverte.
00:17Du coup, vu que j'ai subi l'inceste, il n'y a pas eu cette découverte qu'on est l'enfant ensemble,
00:23parfois du corps opposé, puisque le moi ça a été de suite un corps adulte et pas un corps d'enfant.
00:29Du coup, ça a été tranqué.
00:31On vous a volé cette découverte qui est merveilleuse.
00:36Quand on est ado, premiers émois, tout ça, on vous a volé ce plaisir-là.
00:44Complètement, et en plus après le problème c'est que quand il y a du désir vis-à-vis du jeune homme,
00:51ou peu importe la personne, le corps comme il est méfiant et pas en confiance, puisqu'il a été sali,
00:56du coup c'est encore plus difficile d'aller vers le corps de l'autre et d'aller vers l'autre,
01:01même quand on est adolescent, donc les émois sont compliqués.
01:04Et ne serait-ce que d'avoir la confiance en soi, d'aller vers l'autre, c'est difficile.
01:09Je dis juste, j'entends ce que vous dites et on vous écoute avec beaucoup d'empathie Sandra,
01:17je dis juste que parfois c'est l'inverse qui se passe.
01:20C'est-à-dire qu'une jeune fille qui aura été abusée, même peut-être plus jeune,
01:27elle peut avoir un comportement sexuel très ouvert,
01:32comme si elle voulait montrer à quel point ça n'a pas d'importance.
01:38Alors j'ai eu cette phase-là aussi.
01:41La première phase d'abord c'est une phase de recherche vraiment d'amour,
01:45comme si je cherchais à ce qu'on me donne un amour infini pour plancer des plaies ou quoi que ce soit.
01:51Et en allant un peu plus vers 16-17 ans par là,
01:54j'ai commencé à ressentir envie de punir comme une donnée,
01:57envie de donner une punition à l'autre alors qu'il n'y avait rien fait.
02:01Et du coup d'avoir une sexualité plus débridée du coup,
02:04et dans le contrôle d'être celle qui domine.
02:09C'est ça complètement.
02:11Après c'est vraiment passé, c'est pas resté,
02:13mais c'est vrai que pendant un temps il y a eu cette période-là
02:16où on est dans l'acte dominant, on n'a pas envie de subir, on a envie de faire.
02:22Mais ça vous a peut-être aidé à vous réparer un peu
02:26et à vous rendre compte qu'on peut quand même être un petit peu responsable dans sa sexualité
02:33et qu'on n'est pas obligé de subir totalement.
02:36Je crois qu'encore une fois, je le dis, je ne cesse de le répéter,
02:41la sexualité elle peut aussi réparer.
02:44Après tout, vous avez peut-être fait souffrir quelques jeunes hommes,
02:49mais bon, c'est pas non plus dramatique.
02:52Ça m'a permis heureusement de prendre conscience justement de ça.
02:56Comme vous dites, ça peut réparer,
02:58parce que moi ça m'a permis de voir qu'au final en faisant souffrir,
03:01ça me faisait souffrir aussi parce qu'il n'y avait pas d'échange vraiment.
03:04Quand il y a un dominant dominé, sauf quand c'est voulu,
03:07mais quand c'est avec une assurance et que l'autre subit,
03:12je pense qu'on est en partage.
03:14Ça m'a fait comprendre mon comportement et heureusement que j'ai pu changer,
03:16évoluer et puis en me soignant ça a changé.
03:19Mais c'est vrai qu'au départ c'était très dominant,
03:22il fallait absolument que je punisse, que je reprenne le contrôle,
03:26mais heureusement que c'est soigné.
03:28Mais vous voyez Sandra, votre témoignage est important
03:31parce que ça montre bien que la manière dont on va démarrer sa sexualité,
03:36ça parle aussi de nos blessures affectives Stéphane Clerget finalement.
03:40Oui, en sachant qu'aujourd'hui, de mon expérience,
03:43les jeunes femmes qui ont malheureusement subi des choses analogues
03:47vont peut-être plus facilement en parler à leurs partenaires qu'autrefois.
03:52Il y a un peu une libération de la parole, c'est un petit peu moins tabou.
03:55Alors est-ce que ça arrange les choses ?
03:57Sans doute, parce qu'on peut en parler sans forcément savoir exactement
04:00ce dont on a besoin en tant que femme.
04:03Et c'est ça qui est sans doute, là vous nous éclairez un peu,
04:06mais c'est sans doute important quand on a été une femme victime de ça,
04:11d'essayer d'y voir un peu clair dans ce qu'on peut attendre précisément de l'autre
04:16et j'allais dire un peu de l'orienter pour pouvoir effacer ses blessures
04:22et pouvoir à nouveau jouir.
04:25Alors là-dessus, je suis totalement d'accord avec ce que vous dites.
04:28En plus, ce qui m'a marquée, c'est que je pense que j'ai eu besoin de ce contrôle aussi
04:33pour dire à l'autre là où il pouvait aller, je voulais lui montrer mes limites.
04:37Alors que quand on est jeune, parfois la timidité fait qu'on se découvre,
04:41donc on ne sait pas encore les zones érogènes qui nous plaisent ou pas.
04:44Et ayant vécu l'inceste, il y avait des zones de mon corps qui étaient complètement fermées
04:48et dans le contrôle, je donnais aussi à l'autre mes limites.
04:51C'est-à-dire de guider l'acte au moins,
04:53parce que je savais qu'il y avait des endroits où c'était fermé totalement.
04:56Mais du coup, ça fait peur aux garçons.
04:58Mais pas toujours. Il y a des garçons qui sont justement, qui savent,
05:01en tout cas aujourd'hui, puisque moi je vois les plus jeunes,
05:04qui ne savent pas forcément et finalement qui sont ravis d'être guidés.
05:08D'accord.
05:10Parce que moi, j'avais tendance plutôt à faire peur,
05:13parce que justement, j'étais peut-être trop sûre de moi,
05:15alors qu'en fait derrière, c'était pas du tout, j'étais pas dans l'assurance.
05:19En fait, j'étais dans la peur et dans le contrôle parce que je souffrais beaucoup.
05:22C'est vrai que cette image de fille qui contrôle,
05:25aussi, je pense que vous avez raison,
05:27certains garçons, ils aiment être guidés,
05:29mais d'autres, ça peut leur faire peur aussi,
05:31parce que quand ils ont une timidité...
05:33Oui, mais je crois qu'il faut bien comprendre aussi
05:36que votre manière de dominer,
05:38qui était forcément une protection et on la comprend,
05:40elle était certainement un petit peu plus violente
05:43qu'une femme qui aime dominer,
05:45mais qui est prête à aider le garçon à progresser.
05:50Donc, il devait bien ressentir derrière un peu de violence.
05:56Parce que la violence que vous avez subie,
05:58quelque part, c'était une manière de la reporter sur l'autre.
06:02Oui, totalement, oui, c'était exactement ça.
06:05Les garçons étaient pour moi comme des jouets.
06:08Je prenais un garçon et puis je passais à un autre,
06:12sans être la dame.
06:14Oui, vous avez fait ce que vous avez pu, encore une fois.
06:18Vous ne faisiez pas de fausses promesses non plus.
06:21Il n'y avait pas d'engagement, d'amour, etc.
06:24Vous n'avez trahi personne.
06:26Je ne promettais rien. Même à mon amie, je ne me promettais rien.
06:30Vous savez, les jeunes garçons sont contents
06:33quand ils peuvent avoir une relation sexuelle.
06:37Parfois, vous avez certainement rendu beaucoup de garçons heureux,
06:41donc je crois qu'il ne faut vraiment pas vous sentir coupable.
06:45Pardon, excusez-moi, au moins j'ai été franche.
06:48Comme vous dites, comme je n'ai rien promis.
06:51Déjà, ils ne se sentaient pas que derrière,
06:54ils étaient pris pour un jeu ou quoi que ce soit.
06:57Je leur disais qu'il n'y aurait que ça et c'est tout.
07:01Donc, au moins, il n'y avait pas d'attente,
07:03mais il n'y avait pas de souffrance de leur part
07:05parce qu'ils savaient quand même où ils allaient.
07:07Vous annoncez la couleur.
07:09C'est important pour moi, oui.
07:11Écoutez, merci de votre témoignage,
07:13parce que c'est vrai, on oublie aussi
07:16que pour toutes ces jeunes filles
07:18qui arrivent au moment de la puberté
07:21avec ce qu'elles ont subi,
07:23ça crée aussi un paradoxe difficile.
07:27Vous aviez raison, Brigitte,
07:29quand vous dites qu'on arrive à la sexualité
07:31avec déjà toute une histoire,
07:33parfois des traumatismes, des craintes, des attentes.
07:36Ce n'est pas étonnant que des fois,
07:39ça ne se passe pas forcément comme on peut l'espérer.
07:42Donc, il faut renouveler, faire d'autres rencontres
07:45pour trouver chaussures à saupiers.
07:47Oui, c'est tout un chemin.
07:49Il ne faut pas hésiter.
07:51Moi, j'ai quand même toujours tendance à dire
07:53qu'il vaut mieux y aller,
07:55même si on se trompe un peu,
07:57parce que sinon, on risque de rester
07:59sur le bord de la route très longtemps.
08:02Merci Sandra, en tout cas, de votre témoignage.
08:04On continue à en parler après les infos 0826 300 300.

Recommandations