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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Mardi 17 décembre 2024, Morandini live numéro 1560 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:13Tout d'abord cette information de dernière minute puisqu'on vient d'apprendre qu'un adolescent de 15 ans a été tué d'un coup de couteau aux abords du lycée Rodin à Paris dans le 13e arrondissement.
00:00:23Ça s'est passé ce matin un peu avant 8h30, transporté dans un état grave à l'hôpital de la Pitié-Salle-Pétrière. Son décès a été prononcé vers 9h.
00:00:34Selon les informations de nos confrères du site Actu17, plusieurs suspects sont en fuite. Selon ces premières informations, la jeune victime n'était pas scolarisée au lycée Rodin.
00:00:45D'après les informations d'Europe 1 cette fois, le suspect en fuite s'est même débarrassé du couteau qu'il a abandonné dans la cour de l'établissement.
00:00:54On va y revenir dès le début de cette émission. Visiblement, c'est une rixe entre plusieurs bandes qui s'est déroulée. Nos infos donc dès le début de cette émission pour ce drame qui s'est déroulé il y a quelques instants seulement.
00:01:09Dans l'actualité politique cette fois, le Premier ministre François Bayrou, mis en cause depuis hier soir pour avoir préféré se rendre à Pau en falcon avec ce falcon de la République pour assister à un conseil municipal
00:01:21plutôt que de participer physiquement à la réunion d'urgence sur Mayotte où des centaines de morts sont redoutées. A cela ajouter l'absence de gouvernement, l'absence de budget.
00:01:31On a du mal à comprendre pourquoi le Premier ministre n'est pas à son poste. Alors est-ce le premier faux pas de François Bayrou ? En tout cas, à Pau, l'opposition était en colère.
00:01:41« Première question qui me vient, c'est qu'est-ce que vous faites là ? Vous n'êtes pas à votre place. Vous n'êtes pas à votre place, Monsieur Bayrou. Moi, je considère que le fait que vous soyez venu ici, c'est une faute politique.
00:01:55Je ne fais pas du chaud, c'est une faute politique. Votre première mission, Monsieur Bayrou et Monsieur le Premier ministre, c'est de prendre l'avion, d'aller à Mayotte, ne serait-ce que de façon symbolique de montrer à ces gens-là qui vivent dans la misère, qui vivent dans des bidonvilles, qu'on les déconsidère.
00:02:14La seule manière où on parle d'eux, c'est pour les critiquer au sujet de l'immigration. »
00:02:19Alors, pourquoi François Bayrou était-il à Pau et non au travail à Paris ? L'écologiste Jean-François Blanco a une hypothèse et il a dit hier soir en Conseil municipal, François Bayrou voudrait garder une base de repli en cas de censure de son gouvernement.
00:02:32« La vérité, c'est que je pense que vous avez conscience du fait que votre gouvernement n'est pas un gouvernement durable. Et Dieu sait si je le regrette, parce que combien de fois je vous ai parlé d'architecture durable, d'économie durable. Non, ce n'est pas un gouvernement durable.
00:02:52Donc, vous voulez conserver votre base de repli à Pau dans l'hypothèse probable où ce gouvernement n'irait pas plus loin que celui de votre prédécesseur. »
00:03:03Et pendant ce temps, Bruno Rotaillot était, lui, sur place, sur le terrain, à Mayotte pour faire le point sur la situation et organiser les secours alors que des centaines de victimes sont toujours redoutées.
00:03:14Sous les décombres des bidonvilles, les secouristes s'attendent à trouver de nombreuses victimes. Pour les survivants privés d'eau potable, ils sont menacés par une crise sanitaire.
00:03:24« Et l'hôpital ? » « Bien sûr. » « Alors, l'hôpital, c'est... » « L'hôpital. » « Il reprend sa fonction vitale, eau, électricité. En revanche, il y a encore des services qui sont défaillants. Je pense à la réanimation. » « Réanimation urgente. » « Le bloc. Est-ce que le bloc... » « Le bloc. Il y a deux blocs qui fonctionnent. »
00:03:38Pour Bruno Rotaillot, qui passe en revue les troupes, il est urgent d'agir.
00:03:42« Sous 48 heures, ces usines de traitement de l'eau potable fonctionneront à peu près à hauteur de 50% de leur capacité. Et d'ici une semaine, le préfet de Mayotte nous indiquait ce soir qu'on pourrait même atteindre 95%. »
00:03:57Au printemps, une épidémie de choléra s'était propagée dans plusieurs bidonvilles. Faisant au moins 7 morts, cette résidente prend conscience de l'apocalypse.
00:04:07« J'ai réussi à trouver un paquet de couches, mais il y avait des gens devant moi qui cherchaient des antihistaminiques pour leur bébé de 16 mois et il n'y en a pas. Donc si on n'est pas vite ravitaillé pour certains traitements ou autres, il y a des gens qui vont vraiment souffrir. »
00:04:21La première urgence a été d'évacuer les malades vers La Réunion. Une centaine de soignants de la réserve sanitaire viendront en renfort. Un hôpital de campagne sera également déployé. »
00:04:33À l'approche des fêtes, les magasins sont de plus en plus victimes de vols. Des cambrioleurs qui n'hésitent pas à dévaster les magasins quand ils ne trouvent pas de liquide. Pourtant aujourd'hui, comme l'expliquent ces commerçants à Nantes, il n'y a quasiment plus de liquide dans les boutiques. Tout se fait par carte.
00:04:47Il est 3h du matin dans la nuit de samedi à dimanche en plein centre-ville à Nantes. Avec un scooter bélier, deux individus enfoncent la porte de cette boutique de cadeaux. Après deux essais, l'entrée cède. L'un des voleurs pénètre dans le magasin. Le malfaiteur lance un regard vers la caméra de surveillance. En 26 secondes, le tiroir caisse est arraché. Le butin sera maigre. Aucun objet n'est dérobé.
00:05:13Pour pas loin de 200 euros maximum. Nous sommes sur la période la plus importante, celle de Noël, surtout pour une boutique de cadeaux, de créateurs. C'est beaucoup de passion et ça nous a un petit peu ébranlés.
00:05:25Le même soir, dans la même rue, l'équipage récidive avec un pied de biche cette fois-ci. La porte en bois de cette boutique d'habillement est ouverte en quelques secondes. Le butin est encore plus faible. Aucune marchandise n'intéresse les voleurs.
00:05:39Et à propos des fêtes de Noël, de quoi s'occupent les écolos à Paris ? Ils s'en prennent à cette malle géante, Vuitton, sur les Champs-Elysées. Cette malle qui est en fait un échafaudage, qui cache des travaux sur un immeuble derrière qui appartient justement à LVMH.
00:05:53Les touristes se précipitent pourtant pour faire des photos de cette malle géante. LVMH paie 1,7 million d'euros pour avoir le droit d'avoir fait cet échafaudage. Mais ça ne suffit pas aux écolos qui veulent le faire détruire.
00:06:07Nous disons que ça n'est pas une enseigne temporaire, c'est une publicité sur un bâtiment classé monument historique. Donc c'est interdit de la faire. Et on comprend bien LVMH qui a essayé de détourner le règlement local de publicité pour pouvoir faire sa grande malle géante.
00:06:22Paris n'est pas à vendre. On sent qu'il y a une forme d'agression publicitaire permanente, marchande. Et donc moi j'ai que des gens qui me remercient et qui me félicitent de ce type de recours.
00:06:31Voilà pour les combats des écolos en France en 2024. C'est ridicule. On en parlera sans doute tout à l'heure.
00:06:37A Marignane, des tags antisémites contre le maire de la ville ont été découverts. Des tags d'une rare violence qui inquiètent les autorités mais aussi les habitants de la ville qui ne comprennent pas.
00:06:46Des inscriptions antisémites sur une école.
00:06:50Une croix gammée sur une maison des associations.
00:06:53Et des menaces de mort à l'encontre du maire retrouvé sur une médiathèque.
00:06:57Pas de quoi intimider le premier concerné qui compte bien continuer son combat contre l'extrémisme religieux et le trafic de drogue.
00:07:04C'est mon ADN donc il n'y a rien qui me fera changer. C'est comme ça, c'est comme ça. Et je sais depuis toujours qu'un maire est une cible et puis tellement facile à atteindre.
00:07:13Tant que ça reste dans les écrits ou dans les réseaux sociaux, bon il n'y a pas de gravité.
00:07:22Après avoir appris l'existence de ces tags, les habitants de Marignane sont stupéfaits.
00:07:26Il y en a qui s'ennuient dans leur vie.
00:07:28Je ne l'ai pas vu mais de le savoir, ce n'est pas normal.
00:07:32C'est n'importe quoi, c'est du n'importe quoi. Ils ne savent pas ce qu'ils disent. Je ne sais pas si c'est des jeunes, des vieux, je ne sais pas.
00:07:39On retourne dans les années 40 bientôt. C'est honteux. Écoutez, excusez-moi, je suis sidérée.
00:07:45Voilà, dans un instant on va revenir sur cette information de dernière minute.
00:07:48Cette adolescente qui a été tuée près du lycée Rodin ce matin à Paris.
00:07:53Avec la rédaction de CNews, on est en train de récupérer les toutes dernières informations sur les circonstances de ce drame.
00:07:59Cette adolescente a été poignardée près de ce lycée.
00:08:02On va vous donner toutes les infos juste après les tops et les flops d'audience d'hier soir.
00:08:06C'est avec Mister Audience.
00:08:11Hier soir en accès, Nagui a repris Desfortueurs France 2 avec N'oubliez pas les paroles qui est à près de 2 millions 9.
00:08:16Et Nagui qui présentait d'ailleurs hier soir son tout nouveau décor pour son jeu.
00:08:20A la deuxième place, le feuilleton de TF1 Demain nous appartient fait 200 000 de moins.
00:08:24Le 19-20 de France 3 est troisième.
00:08:26Et sur France 5, c'est à vous Estable à 1 million 2.
00:08:32À 20h, le journal de Gilles Boulot sur TF1 est resté très largement leader à 5 millions 3.
00:08:37En face sur France 2, c'est une belle remontée pour le JT d'Anne-Sophie Lepix qui est à 4 millions 4.
00:08:42À la quatrième place, c'est une égalité parfaite entre Touche pas mon poste sur C8 et Quotidien sur TMC
00:08:48qui sont en forme à plus d'un million et demi.
00:08:53À 21h, la place de leader est attribuée à Quotidien sur TMC qui a réalisé une très forte audience à 2 millions 8.
00:08:59Yann Barthez recevait toute l'équipe de la série de France 2 fait pas ci, fait pas ça.
00:09:03Et visiblement, les téléspectateurs ont adhéré.
00:09:05Sur C8, TPMP a pourtant bien résisté en restant très puissant à 2 millions 3.
00:09:13En premier, France 2 est arrivé largement en tête grâce aux téléfilms inédits hors limite portés notamment par Laurent Gérard
00:09:19avec 4 millions 200 000 téléspectateurs.
00:09:22TF1 est deuxième mais loin derrière à seulement 2 millions 6 pour la fiction à tes côtés avec notamment Jari, Marianne Chazelle et Didier Bourdon.
00:09:29Soirée très compliquée pour France 3 et M6, le film Un triomphe et le magazine de Julien Courbet Appel à témoins
00:09:35sont faibles à moins d'un million et demi.
00:09:37Mister Audience vous dit à demain.
00:09:40Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:09:43Alice Cordier, bonjour.
00:09:44Bonjour Jean-Marc.
00:09:45Merci d'être avec nous, directrice du collectif Nemesis.
00:09:46Eric Revelle, directrice politique.
00:09:47Bonjour Jean-Marc.
00:09:48Bonjour.
00:09:49Rachid Akaoud, bonjour.
00:09:50Bonjour.
00:09:51Conseillère municipale Renaissance d'Ivry-sur-Seine et puis Mathias Leboeuf, bonjour.
00:09:54Bonjour Jean-Marc.
00:09:55Docteur en philosophie et journaliste.
00:09:57On va commencer donc avec cette information qui nous est parvenue il y a quelques instants.
00:10:01Ce drame qui s'est déroulé dans le 13e arrondissement de Paris ce matin.
00:10:05Un adolescent a été tué à proximité du lycée Rodin.
00:10:08Un adolescent qui aurait 15 ans.
00:10:11Les premières informations.
00:10:12On rejoint tout de suite Célia Barotte, journaliste police-justice de CNews.
00:10:16Bonjour Célia.
00:10:17L'information on l'a eue il y a quelques instants.
00:10:19Que peut-on dire sur ce qui s'est passé ce matin au lycée Rodin ?
00:10:24Et bien Jean-Marc, je vous confirme que le parquet de Paris a été informé aux alentours de 8h35
00:10:30qu'un mineur se trouvait en arrêt cardio-respiratoire devant le lycée Rodin dans le 13e arrondissement de Paris.
00:10:37Il présentait des blessures à la tête et un couteau a été découvert à proximité de lui.
00:10:43Les secours ont tenté de le réanimer mais son décès a été constaté aux alentours de 9h15.
00:10:50Il y a eu aussi la sûreté territoriale de Paris qui s'est rendue sur place et qui est saisie pour l'enquête qui a été ouverte.
00:11:01Une enquête ouverte pour meurtre.
00:11:03Ce meurtre s'inscrit dans la continuité d'un phénomène de RICS entre jeunes récurrentes sur le secteur du 13e arrondissement.
00:11:11Nous dit-on que 8 affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024.
00:11:18C'est un secteur qui connaît une délinquance juvénile, une délinquance entre jeunes, des RICS qui sont constatés depuis le mois de mai 2024.
00:11:27On a ces éléments très tôt dans la connaissance de ce drame puisque d'habitude on attend plusieurs constatations, plusieurs éléments.
00:11:38Mais là, le phénomène de RICS est bien confirmé.
00:11:42Nos journalistes se rendent sur place pour aussi avoir le témoignage peut-être d'élèves qui étaient présents sur place.
00:11:48On va aussi solliciter l'Académie de Paris pour connaître l'organisation des cours aujourd'hui, comment ça va se passer.
00:11:55S'il va y avoir une cellule psychologique, une cellule de crise pour les élèves.
00:12:00C'est ce qui est souvent mis en place pour protéger les élèves, pour aussi les aider à faire leur deuil.
00:12:08C'est cette triste nouvelle que nous venons d'apprendre et qui a été confirmée par le parquet de Paris.
00:12:13Merci beaucoup Célia. On va vous retrouver bien évidemment tout au long de cette émission, dès que vous avez de plus amples nouvelles.
00:12:18Rachida Khaout, c'est un endroit que vous connaissez.
00:12:21En préparant l'émission, il y a quelques instants, quand on a appris la nouvelle, vous nous disiez que c'est un lieu où il y a assez régulièrement des affrontements de bandes.
00:12:29Célia nous disait 8 affrontements depuis le mois de mai 2024.
00:12:33Moi, vous réveillez beaucoup de choses en moi, parce que j'ai vécu un épisode qui continue encore à aujourd'hui.
00:12:38Ça fait un an et demi que ça dure. Le 13e arrondissement, je connais très bien.
00:12:42Mon fils est scolarisé, était scolarisé, je ne citerai pas le lycée.
00:12:46Il a été victime effectivement de ces rixes du 13e arrondissement, qui ne sont pas que des enfants du 13e,
00:12:53mais qui sont des enfants qui viennent aussi d'ivries-sur-Seine, de vitries-sur-Seine.
00:12:57C'est une gangrène. Ils sont positionnés à Porte d'Italie, je connais le sujet très très bien.
00:13:01Ils ont harcelé mon gamin de 15 ans, ils lui ont pourri la vie pendant plus d'un an,
00:13:06avec bien sûr l'impossibilité pour lui de retourner au lycée, de suivre sa scolarité.
00:13:11Il était en première, il n'avait aucune particularité qui ferait qu'il ne continue pas ses études ou quoi que ce soit.
00:13:19Un gamin normal, qui au final, sa vie a basculé il y a plus d'un an.
00:13:23Je parle avec beaucoup d'émotion, parce qu'on a beaucoup souffert de cette situation.
00:13:27J'avais alerté le rectorat, j'avais alerté la direction du lycée.
00:13:30J'y suis allée, j'ai accompagné mon fils tous les matins, j'allais le chercher tous les jours.
00:13:34J'ai mis en place une sécurité, je n'avais pas à la faire, parce que la police, malgré toutes les plaintes,
00:13:40ils nous ont accompagnés en convoquant les parents des enfants, une fois qu'ils les ont identifiés.
00:13:44Sauf qu'on les relâche juste après, parce que ce sont des mineurs.
00:13:47Alors bien sûr, qu'est-ce que vous voulez ? Vous portez plainte et il n'y a pas de mort.
00:13:52Voilà, nous en sommes là. C'est-à-dire qu'il y a un moment, c'est plutôt mon fils qui a pris le chemin de déserter le lycée.
00:13:58Et il m'a dit « Maman, ils vont me tuer ». Mais pourquoi ?
00:14:01Il vous a dit « Maman, ils vont me tuer », c'est-à-dire qu'il a eu peur pour sa vie.
00:14:04Tout le monde est au courant de mon histoire, au commissariat du 13e arrondissement,
00:14:07tous les commissariats aux alentours, justement, où sont domiciliés ces enfants, ces perturbateurs,
00:14:13ces dégénérés, ces abandonnés, ces enfants qui sont complètement laissés à l'abandon,
00:14:17qui squattent la porte d'Italie, je les connais tous par cœur.
00:14:21Et aujourd'hui, j'y suis allée, j'ai voulu même régler les choses moi-même, c'est ce que je racontais hors plateau.
00:14:26J'ai débarqué au cœur de la cité pour leur parler, pour leur dire « Mais qu'est-ce que vous avez avec mon petit ?
00:14:31Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'on peut régler la situation ? »
00:14:33Et au final, je vais vous dire « Vous ne savez même plus à qui parler parce qu'en réalité, ils vous baladent de l'un à l'autre. »
00:14:39Et ce n'est pas que dans un foyer que ça se passe.
00:14:42C'est les réseaux sociaux où ils communiquent ensuite la photo de votre fils.
00:14:47Et c'est ce qui s'est passé. Mon fils m'a dit « T'as fait une grosse erreur maman, maintenant je suis poursuivi, chassé partout où je vais. »
00:14:52Le rectorat a joué un rôle fabuleux. Le recteur de Paris a été exceptionnel.
00:14:57Il a pris le dossier en charge en main. Il a changé de lycée mon fils.
00:15:01On l'a mis dans un autre lycée. Vous imaginez ?
00:15:03Il faisait plus d'une heure et quart de transport pour aller dans son nouveau lycée.
00:15:07Tout ça pour fuir quoi ? Des enfants qui lui en voulaient alors qu'en réalité, ils ne les connaissaient pas.
00:15:13C'était un délit de faciès en lui disant « Mais tu es un gosse de riche, tu es machin, etc. Tu n'es pas comme nous. »
00:15:19C'était leur cible, on va dire comme ça.
00:15:23Et une fois de plus, c'est la victime. Puisque votre fils était la victime, c'est la victime qui a dû partir.
00:15:27Une fois de plus.
00:15:28Et nous sommes encore, on continue encore dans cette affaire. Elle n'est pas finie.
00:15:32Parce que quand ils ont appris qu'il était dans un autre lycée, c'est une vraie chasse à l'homme.
00:15:36C'est une chasse à l'homme qui est faite par ces enfants.
00:15:39Et ils ont 14-15 ans, M. Morandini. 14-15 ans.
00:15:43Donc j'appelle les parents. Je me dis bon, on passe par la police, on passe par le rectorat.
00:15:48Maintenant, j'identifie en fait les parents. J'appelle les mamans.
00:15:52J'essaie de trouver une solution pour que leurs enfants abandonnent cette chasse à l'homme qui risque d'être meurtrière.
00:15:59Parce que c'était soit mon fils se suicide, ou soit en fait ces gamins, par des actes vraiment inconscients, lui donnent un coup de couteau comme ça.
00:16:08Parce qu'il m'a dit qu'une fois, il les a vus avec des couteaux, lui courir après.
00:16:11Une autre fois, c'était avec des béquilles, lui courir après.
00:16:14Il y a un moment, qu'est-ce qu'il a fait ? Eh bien il est resté à la maison.
00:16:17Et oui, ça fait maintenant plus de un mois et demi qu'il est à la maison et qu'il fait cours à la maison.
00:16:22Et qu'est-ce que voulait que je fasse ? Donc je prends des professeurs parce que l'inscrire au CNED, le délai est passé.
00:16:28Non mais moi je vous parle de vraies problématiques qui aujourd'hui, nous n'avons pas de solution.
00:16:32Et j'imagine qu'il y a beaucoup de parents qui peuvent être aussi dans la même situation que moi.
00:16:36Donc oui, la justice, elle est là. Oui, la police fait son travail.
00:16:39Mais au final, ces gamins, ils se retrouvent encore dehors.
00:16:42Ils continuent à faire des boules de neige en ramassant encore d'autres gamins qui sont dans une logique, j'allais dire, on ne la comprend pas.
00:16:52Rien n'est compréhensible dans ces affaires-là.
00:16:54Et qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, malgré en plus la position que j'ai, nous sommes démunis.
00:16:59Nous ne savons pas quoi faire, donc on prend les choses en main.
00:17:02Moi, j'ai les moyens de le faire, mais d'autres personnes, comment elles font ?
00:17:05Et ça s'est passé dans le 13e arrondissement où le drame s'est produit ce matin.
00:17:09Et voilà, merci d'en parler.
00:17:11Enfin, on en avait parlé à titre personnel et je ne savais pas si vous vouliez en parler sur le plateau.
00:17:15C'est pour ça que je vous l'ai lancé de façon très large.
00:17:17Mais merci d'avoir partagé et d'avoir accepté de le dire.
00:17:21On est en direct avec Rudy Mana, porte-parole national de l'Alliance Police.
00:17:23Bonjour Rudy, merci d'être avec nous.
00:17:26Je voudrais qu'on revienne sur ce drame qui s'est déroulé ce matin.
00:17:29Ce garçon de 15 ans qui a été tué dans le 13e arrondissement près du lycée Rodin.
00:17:34Vous avez des informations Rudy sur ce qui s'est passé ?
00:17:36Les informations qu'ont donné Célia Barotte sont apparemment vérifiées.
00:17:42Le parquet a communiqué là-dessus.
00:17:45Ça se passe à 8h35 devant un lycée dans le 13e arrondissement.
00:17:49D'après ce que me disent mes collègues, on n'est pas dans un quartier extrêmement difficile.
00:17:52Il semblerait que ce soit des rixes qui soient récurrentes depuis le mois de mai dernier
00:17:56entre deux cités, la cité glaciaire et la cité mouchaise.
00:17:59Et ce matin, malheureusement, à 8h35 devant ce lycée,
00:18:03plusieurs individus arrivent avec des bombes lacrymogènes et bien évidemment des couteaux.
00:18:09Et ce gamin de 15 ans qui est retrouvé avec des blessures à la tête,
00:18:16probablement en larmes blanches et qui décède à 9h15 malgré l'intervention rapide des pompiers,
00:18:22malgré l'arrivée rapide sur place des fonctionnaires de police.
00:18:25Vous savez, j'ai écouté le témoignage de madame précédemment.
00:18:30Vous savez, nous, on a tous les jours affaire à ce genre de choses.
00:18:33Et je vous assure, Jean-Marc, c'est absolument impossible à gérer parce qu'on est démuni face à ça.
00:18:38Ça, c'est une réalité. On a affaire à des gamins de 14-15 ans.
00:18:42Et malheureusement, les policiers sont démunis, mais la justice aussi est démunie face à ça.
00:18:47Et on a affaire à des barbares, à des jeunes de 14-15 ans qui n'ont aucune limite,
00:18:51qui n'ont aucun code et qui sont capables de mettre des coups de couteau.
00:18:55Comme il y a 30 ans, on allait acheter un paquet de bonbons.
00:18:58On en est là aujourd'hui, cette ultra-violence, cette mexicanisation,
00:19:03cette folie meurtrière contre ces jeunes-là avec des armes blanches
00:19:08chez tous les individus qu'on contrôle aujourd'hui.
00:19:10Et malheureusement, vous le savez, Jean-Marc, on le dit aussi régulièrement chez vous,
00:19:14lorsqu'on contrôle un individu avec une arme blanche, malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose.
00:19:18On a créé ces amendes forfaitaires qui payent ou qui ne payent pas,
00:19:22mais il n'y a pas de sanction pénale face à ça.
00:19:24Et donc, on se retrouve avec des gamins qui ont tous des couteaux dans les rues,
00:19:28qui ne sont déscolarisés depuis fort longtemps et qui font n'importe quoi
00:19:32sur des gamins qui, eux, sont scolarisés, qui, eux, veulent réussir dans la vie
00:19:36et qui sont obligés, comme le disait madame, d'aller dans des écoles qui se trouvent à une heure.
00:19:41On en est où ? Et c'est quoi ce pays aujourd'hui ?
00:19:44– C'est terrible d'entendre un policier dire « c'est quoi ce pays aujourd'hui ? »
00:19:47Franchement, ça fait froid dans le dos selon les infos qui ont été recueillies
00:19:51par le service police-justice de CNews et ses gabarots dans ce secteur
00:19:54où s'est déroulé le drame ce matin.
00:19:56On en est à huit affrontements constatés depuis le mois de mai 2024.
00:20:00Et ça aussi, c'est impossible d'encadrer, de lutter contre ça ?
00:20:06– C'est extrêmement difficile.
00:20:08Vous savez, avec Alliance, on parle d'un choc d'autorité depuis plus de deux ans.
00:20:11On n'emploie pas des mots comme ça parce que ça nous fait plaisir de les employer.
00:20:15C'est parce qu'on y est au quotidien, nous, dans ces rues.
00:20:17On la voit, l'ultra-violence.
00:20:19Alors parfois, quand on est policier, on nous dit « tu exagères quand tu parles à la télé ».
00:20:23Mais non, on n'exagère pas.
00:20:25Moi, je préférerais dire qu'en France, tout va bien.
00:20:27Je préférerais dire qu'en France, nos enfants peuvent aller à l'école tranquillement
00:20:30sans risque de se faire agresser à coups de couteau.
00:20:32Je préférerais largement dire ça.
00:20:34Malheureusement, on est obligé de dire la vérité.
00:20:36Quand on parle de choc d'autorité, quand on parle d'une majorité pénale
00:20:39qui doit être abaissée à 16 ans, avec pourquoi pas descendre parfois à 14 ans
00:20:43pour des individus qui sont complètement décérébrés, qui font n'importe quoi.
00:20:47On ne dit pas ça non plus parce qu'on a envie de faire de la surenchère.
00:20:50On dit ça parce qu'on est confronté au quotidien à ce genre d'individus.
00:20:54Et malheureusement, il faut trouver des solutions.
00:20:57C'est-à-dire qu'on apporte des solutions d'il y a 40 ans à des problèmes d'aujourd'hui.
00:21:01Mais les problèmes d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes problèmes qu'il y a 40 ans.
00:21:04Donc, il faut qu'on arrive à s'adapter.
00:21:06Il faut qu'on arrive à se renouveler.
00:21:08Et il faut qu'on arrive à restaurer une autorité de l'État qu'il faut le reconnaître.
00:21:12On a totalement perdu aujourd'hui.
00:21:14– Merci beaucoup Rudi Mana pour ces informations et ce regard que vous avez,
00:21:19regard toujours précis sur la situation.
00:21:23Je vous rappelle, si vous nous rejoignez, un adolescent de 15 ans a été tué ce matin
00:21:28à proximité du collège Lycée Rodin qui est situé rue Corvisard
00:21:32dans le 13ème arrondissement de Paris.
00:21:34Selon les premiers éléments qui vous ont été donnés il y a quelques instants
00:21:37par Célia Barotte et confirmés par Rudi Mana, c'est une rixe qui s'est déroulée.
00:21:42Le jeune garçon a été transporté dans un état grave à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
00:21:47Son décès a été prononcé vers 9h15.
00:21:50Des affrontements qui sont réguliers dans ce quartier à l'Escordie.
00:21:53J'ai vu que ça vous faisait réagir également.
00:21:54– Oui, tout à fait.
00:21:55D'abord, votre témoignage était vraiment poignant.
00:21:58Je pense qu'on a tous ressenti la souffrance et la détresse des mères
00:22:02qui autour du plateau, en fait, a dû se débrouiller seule.
00:22:06Et c'est dur aussi pour ma génération de se dire que les enfants,
00:22:09que moi je n'ai toujours pas, que j'aurai un jour,
00:22:11vont devoir vivre, survivre dans cette société-là
00:22:14face à des jeunes qui sont de plus en plus violents.
00:22:17Et le témoignage que vous avez porté me fait beaucoup penser à ce qu'on voit,
00:22:20c'est un peu le même témoignage que beaucoup de gens qui habitent dans certains quartiers,
00:22:23on retrouve les mêmes éléments.
00:22:25J'ai tout hanté, la vie pour moi est insupportable,
00:22:28c'est moi qui suis obligé de partir et les pouvoirs publics ne font rien.
00:22:31En fait, on retrouve exactement cette même lassitude,
00:22:34cette même résignation et aussi ces manquements de la part de l'État
00:22:37qui ne fait rien.
00:22:39Aujourd'hui, on est face à des jeunes qui sont hyper violents,
00:22:41qui sont identifiés, même vous, vous savez qui c'est.
00:22:43C'est-à-dire que la police sait qui c'est, c'est-à-dire que ce sont des jeunes
00:22:45qui traînent, qui sont identifiés,
00:22:47qui reproduisent ce qu'ils voient dans certains quartiers,
00:22:50peut-être avec des gangs de trafiquants,
00:22:52qui, là, pareil, sont arrêtés, on sait qui c'est,
00:22:54la police les identifie, n'a pas forcément tous les moyens nécessaires
00:22:57pour pouvoir gérer ça.
00:22:58Le lendemain, ça recommence pareil et ils terrorisent le quartier.
00:23:01C'est exactement la même chose que vous avez vécu,
00:23:03mais avec une génération plus jeune et de mineurs
00:23:06et qui sont donc protégés aussi par un code de procédure pénale des mineurs
00:23:09qui est évidemment bien plus flexible, notamment sur des enfants.
00:23:12Je vous remercie pour l'analyse.
00:23:14Effectivement, je pense qu'aujourd'hui, la société,
00:23:16comme je le répète à foison, a changé.
00:23:18La société, aujourd'hui, elle a évolué.
00:23:21Malheureusement, en ce qui concerne ce sujet-là,
00:23:24dans le mauvais sens et nous n'étions pas outillés
00:23:27pour régler ces problématiques-là.
00:23:29Je pense qu'aujourd'hui, la vraie responsabilité des pouvoirs publics
00:23:32et notamment du futur gouvernement en formation,
00:23:34c'est de prendre cette question réellement au sérieux.
00:23:37Alors, si je peux me permettre, depuis 2004,
00:23:39il y a un certain nombre de secrétaires
00:23:41qui ont fait un certain nombre d'études dans les collèges, lycées
00:23:44et qui avaient déjà mis en avant le fait
00:23:46qu'il y avait une hausse de la violence chez les plus jeunes
00:23:48et notamment venant des jeunes issus de quartiers populaires,
00:23:51issus de troisième génération d'immigration.
00:23:53Il y a aussi une pauvreté qui explique aussi une précarité
00:23:56et donc un attrait à la violence réelle.
00:23:59Il y a le fait aussi, parfois, vous savez,
00:24:01aux alentours de Noël, il y a toujours cette prime de Noël
00:24:03qui fait polémique parce que certains maires
00:24:05essayent de l'enlever.
00:24:06Ou alors, il y a la question des aides sociales,
00:24:08notamment auprès des parents.
00:24:09On dit qu'on aimerait bien la supprimer pour un certain nombre de jeunes
00:24:11qui se comportent mal.
00:24:12Et là, tout de suite, ça fait la gauche brandie dans les brancards
00:24:16en disant que non, c'est impossible, il ne faut pas le faire
00:24:18parce que ça va encore plus précariser.
00:24:20Mais en fait, dès qu'on trouve des solutions aussi fermes, radicales
00:24:23et qui vont aussi, parce que vous le dites,
00:24:25vous avez appelé les mamans,
00:24:26quelles ont été leurs réponses ?
00:24:28Et là, on ne sait pas qui sont ces jeunes.
00:24:30Je précise, on ne sait pas qui sont ces jeunes.
00:24:32On parle de bandes.
00:24:33On parle de rixes de quartier.
00:24:35Je parle dans ce qui s'est passé.
00:24:37Je peux vous dire que dans le 13ème arrondissement
00:24:39de commissariat, ils ont l'identification
00:24:41de toutes les personnes qui sont concernées.
00:24:43Ils les connaissent, ce sont des multirécidivistes.
00:24:45Mais je suis convaincue qu'en mettant les parents
00:24:50face à leurs responsabilités, parce que quand j'ai parlé aux mamans,
00:24:53quand j'ai essayé de négocier, je peux vous dire qu'en fait,
00:24:56elles avaient abandonné complètement en me disant
00:24:58qu'elles étaient dépassées.
00:24:59Donc quand on est dépassé, alors qu'on est parent,
00:25:01qu'on a une autorité sur son enfant, qu'on est censé l'appliquer
00:25:04et qu'on ne le fait pas et qu'on a lâché,
00:25:06mais bien sûr que c'est la débandade.
00:25:08Ce sont des enfants qui sont en décrochage scolaire.
00:25:11Donc ils ne vont pas à l'école.
00:25:13Et ils servent aussi d'outil pour tous ces trafiquants de drogue
00:25:16qui sont à la porte d'Italie.
00:25:18Je peux vous dire que le dossier, je l'ai suivi de A à Z.
00:25:21Je disais aussi en rentaine que je suis allée voir les grands,
00:25:24les grands de leur quartier, pour parler en leur disant
00:25:27vous voulez aller où ? Parce que là, maintenant, aujourd'hui,
00:25:30c'est mon fils qui est menacé de mort.
00:25:32C'est mon fils qui se fait frapper.
00:25:33C'est mon fils qui se fait harceler.
00:25:35Est-ce que vous voulez que je vous ramène tous les flics
00:25:37dans votre cité ?
00:25:38Est-ce que vous voulez que ça dérange votre business ?
00:25:40Vous imaginez jusqu'où je suis arrivée ?
00:25:42Et donc est là un moment, si vous voulez, on se dit
00:25:44est-ce que c'est à nous de faire ça ?
00:25:46Ou alors, la solution pour moi, et je suis d'accord avec vous,
00:25:49c'est de taper au sein des foyers et de dire aux parents
00:25:53soit vous prenez vos responsabilités,
00:25:55vous assurez l'éducation de votre enfant,
00:25:57donc un enfant n'a rien à faire à 23h.
00:25:59Parfois, j'ai trouvé des enfants de 12 ans, assis,
00:26:02dans le parc, à Porte d'Italie, à 12 ans.
00:26:05Et qu'est-ce qu'il fait en pleine semaine ?
00:26:07Donc c'est certain, le lendemain, il n'allait pas à l'école.
00:26:10Il y a une responsabilité là-dessus,
00:26:12où il faut vraiment que, je pense,
00:26:14notre responsabilité c'est de dénoncer et de dire
00:26:16oui, moi je suis maman, je prends en charge mes enfants
00:26:19jusqu'à, même au-delà de leur majorité.
00:26:21Et puis c'est collectif aussi, le ménage est trop connu.
00:26:24On va faire juste le CNews Info,
00:26:26et on va continuer à en parler dans un instant.
00:26:27On va vous donner de nouvelles infos qui nous sont parvenues
00:26:29sur ce qui s'est passé.
00:26:30On sera également avec Jean Dorido sur le phénomène de bande.
00:26:33C'est intéressant d'avoir un psychologue sur ce phénomène de bande.
00:26:36Et puis on retrouvera notre envoyé spécial sur place
00:26:38pour faire le point sur ce drame,
00:26:40cet adolescent qui a été tué dans une Rix
00:26:42ce matin dans le 13e arrondissement de Paris.
00:26:44Tout de suite, le CNews Info, il est signé Barbara Durand.
00:26:47Un adolescent tué lors d'une Rix ce matin
00:26:51dans le 13e arrondissement de Paris.
00:26:53Les faits se sont déroulés aux abords du lycée Rodin.
00:26:56Le mineur présentait des blessures à la tête.
00:26:58Un couteau a été découvert à proximité de lui.
00:27:01Le phénomène de Rix entre jeunes et récurrents
00:27:03sur le secteur du 13e arrondissement.
00:27:05Huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai.
00:27:08Une enquête pour meurtre a été ouverte.
00:27:11Un couvre-feu mis en place de 22h à 4h du matin
00:27:15à Mayotte depuis le passage du cyclone Chido.
00:27:18La situation sur place est dramatique.
00:27:20Les habitants, en plus d'avoir pour certains tout perdu,
00:27:23n'ont plus ni eau ni électricité.
00:27:25Une crise sanitaire menace désormais l'archipel français.
00:27:29Selon le ministère de l'Intérieur,
00:27:3150% de l'eau courante sera rétablie dans les 48h.
00:27:35Et puis à la sortie de Matignon,
00:27:37les écologistes se disent, je cite,
00:27:39inquiets et déstabilisés.
00:27:41Reçu par François Bayrou dans le cadre
00:27:43de ses consultations, Marine Tondelier
00:27:45a déclaré que le nouveau Premier ministre
00:27:47prenait le même chemin que Michel Barnier
00:27:50et qu'il avait sa propre censure entre les mains.
00:27:5511h07 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:27:58Émission bousculée, vous l'avez compris,
00:28:00après ce drame qui s'est déroulé ce matin
00:28:02où un adolescent a été tué près de ce lycée
00:28:04que vous voyez, c'est le lycée Rodin
00:28:06dans le 13e arrondissement de Paris.
00:28:09C'est un lycée qui est situé dans ce 13e arrondissement
00:28:12où depuis plusieurs mois se déroulent des rixes.
00:28:15C'est ce qu'on a appris il y a quelques instants
00:28:17avec Rudy Mana, des rixes qui sont régulières.
00:28:20On en est à 8 rixes, ce sont visiblement
00:28:22des affrontements de quartier qui se déroulent.
00:28:24Ce jeune avait 15 ans, il a été poignardé.
00:28:27Le couteau aurait été retrouvé dans la cour du lycée
00:28:30puisque la personne qui l'a poignardé s'est enfuie.
00:28:34Plusieurs personnes se sont également recherchées
00:28:37en ce moment même dans le quartier,
00:28:39le quartier qui a été sécurisé.
00:28:40On sera sur place dans un instant
00:28:42avec notre envoyé spécial.
00:28:43Le garçon de 15 ans a été transporté
00:28:46dans un état grave à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
00:28:48Son décès a été prononcé ensuite.
00:28:50Les policiers sont sur place bien sûr
00:28:52pour les constatations.
00:28:54On va y revenir, mais ce qui m'intéresse également
00:28:56c'est de parler de ces rixes qui sont
00:28:58de plus en plus nombreuses.
00:29:00On est avec Jean Dorido qui est psychologue en direct.
00:29:02Bonjour Jean, merci d'être avec nous.
00:29:04Vous connaissez très bien ces drames, ces crimes.
00:29:07Vous avez même un podcast que vous faites autour de ça.
00:29:10C'est vrai que ces rixes sont de plus en plus nombreuses.
00:29:13Quand on entend ce policier tout à l'heure
00:29:15qui nous dit qu'on en est à 8 rixes
00:29:17depuis le mois de mai dans ce quartier-là,
00:29:19on se dit que les temps ont changé,
00:29:21même si ça fait un peu vieux de dire ça,
00:29:23mais les temps ont changé et ces violences
00:29:25qui avant étaient des violences à coups de poing,
00:29:27parce que les bagarres de bandes ça a toujours existé,
00:29:29mais désormais très souvent ça se termine
00:29:31avec des drames, ça se termine avec des coups de couteau.
00:29:34Oui, vous avez tout à fait raison Jean-Marc.
00:29:37Les rivalités entre bandes existent depuis toujours.
00:29:41Certains parlent même d'une géopolitique
00:29:44de la cage d'escalier.
00:29:46C'est-à-dire que ça vous suit en réalité à vie.
00:29:48Même les personnes qui déménagent
00:29:50lorsqu'elles deviennent adultes,
00:29:52elles sont encore identifiées des années après
00:29:55comme des personnes de telle ou telle cité,
00:29:58de telle ou telle cage d'escalier.
00:30:01Maintenant oui, vous mettez bien sûr le doigt
00:30:03sur une escalade de la violence
00:30:07dans le sens où c'est un fait,
00:30:09notamment l'usage du couteau,
00:30:11eh bien il devient hélas de plus en plus courant.
00:30:16Et là où des coups de poing jadis envoyaient au pire à l'hôpital,
00:30:21eh bien aujourd'hui c'est le drame que l'on voit.
00:30:25Ce pauvre enfant de 15 ans,
00:30:27ses parents, toute une famille qui bascule dans l'horreur.
00:30:31Et comment on peut expliquer que le couteau
00:30:33est de plus en plus présent ?
00:30:35Certains expliquent que c'est un problème de génération,
00:30:37alors j'entendais certains dire
00:30:39que c'est un problème culturel également.
00:30:41Est-ce que c'est votre analyse également ?
00:30:43Alors c'est certainement multifactoriel.
00:30:46Maintenant si vous voulez,
00:30:48il y a le problème de la contagion sociale.
00:30:51C'est dès lors que ça se fait une fois,
00:30:54ça crée un précédent
00:30:56et ensuite il y a bien sûr une escalade
00:30:59puisque les bandes rivales à ce moment-là
00:31:02veulent faire au moins aussi violent,
00:31:05sans vouloir stigmatiser qui que ce soit.
00:31:07On vient d'avoir le pape François qui a fait une visite en Corse.
00:31:10C'est quand même un truc, pardon pour le cliché,
00:31:13c'est en fait la vendetta en Corse.
00:31:15Vous avez des familles, des clans
00:31:17qui se font la guerre depuis des temps immémoriaux.
00:31:20Plus personne ne sait finalement ce qui s'est passé.
00:31:22On a ça même dans la littérature,
00:31:24Juliette, les Montaigu, les Capulets si vous voulez.
00:31:27C'est des rancœurs et des affrontements
00:31:30qui sont immémoriaux.
00:31:33Et l'usage du couteau, voire même d'armes
00:31:37peut-être encore plus létales,
00:31:39c'est la question du précédent.
00:31:41C'est-à-dire que dès lors que ça se fait une fois,
00:31:44alors il y a cette espèce de concours si j'ose dire.
00:31:48La bande rivale veut faire au moins aussi violent,
00:31:51aussi choquant et aussi marquant dans les esprits
00:31:55puisque ça procède d'un climat de terreur évidemment.
00:31:58Il y a une notion d'exemple dans ces crimes qui sont commis.
00:32:02– Merci beaucoup Jean Dorido pour ces explications.
00:32:07Éric Revel, c'est vrai que cette violence qui se déchaîne,
00:32:10elle fait froid dans le dos.
00:32:12Je pense que tous les parents qui nous regardent aujourd'hui
00:32:14imaginent leurs enfants à l'école,
00:32:15imaginent ce qui peut se passer.
00:32:17Et en plus on est dans des gares de quartier,
00:32:19c'est ce qu'on nous explique aussi.
00:32:20– Oui, c'est pour ça que de nouveau je voudrais vous dire Mme Cahout
00:32:24combien on a été touché vraiment par votre récit.
00:32:28Parce qu'on peut, vous voyez, autour d'un plateau,
00:32:31aborder des sujets sans les incarner vraiment,
00:32:35de manière décharnée, de manière distante.
00:32:38Ce que vous avez vécu avec votre fils,
00:32:40qui si j'ai bien compris est à la maison,
00:32:42enfin ça fait non seulement froid dans le dos,
00:32:45mais quand vous avez des enfants,
00:32:47quand vous avez des enfants, on se met évidemment,
00:32:49et la proximité de ce plateau le rend encore plus fort,
00:32:52on se met évidemment à votre place.
00:32:54Et personne, Jean-Marc, n'est capable de dire
00:32:56comment on réagirait dans ce cas-là.
00:32:58Vous avez une patience infinie.
00:33:01Vous avez essayé d'aller voir les grands frères dans les cités, les mamans.
00:33:05Je me demande dans quelle mesure j'aurais été capable
00:33:09de faire œuvre de la même patience.
00:33:11Vous voyez, il y a des moments quand il s'agit de votre enfant
00:33:14qui est menacé de mort,
00:33:16vous vous déplacez,
00:33:18mais quand vous voyez la justice et la police
00:33:21qui sont incapables alors que ces jeunes sont repérés,
00:33:24multirécidivistes disait-on tout à l'heure,
00:33:26il y a des moments où vous vous demandez,
00:33:28même si évidemment il ne faut pas le faire,
00:33:30dans quelle mesure vous ne basculeriez pas
00:33:32vous-même dans une sorte de violence.
00:33:34Parce qu'il s'agit de vos enfants.
00:33:36Si la justice ne peut plus rien faire pour vous,
00:33:39ni la police,
00:33:41on est désarmé au premier chef.
00:33:44Comment réagir quand il s'agit de votre fils ou de votre fille ?
00:33:47Moi c'est une question que je me pose Jean-Marc, je vous le dis franchement.
00:33:50C'est une question que je me pose.
00:33:52Il ne faut pas baisser les bras.
00:33:54Je ne dis pas, mais on a vu votre émotionnelle caout.
00:33:57Quand on a des enfants, on se met immédiatement à votre place.
00:34:00Je me suis dit, si j'avais été dans le même cas pour l'un de mes enfants,
00:34:04comment est-ce que j'aurais réagi ?
00:34:06J'aurais fait œuvre de pédagogie ?
00:34:08Ce qui est assez terrible, c'est d'entendre les policiers dire
00:34:10ça fait huit fois qu'il y a des riques,
00:34:13ça fait huit fois qu'il y a des affrontements devant ce lycée,
00:34:16ou en tout cas dans cet arrondissement qui est le 13ème arrondissement,
00:34:19et on est incapables, parce qu'il n'y a pas assez de moyens,
00:34:22parce que la justice n'est pas assez forte,
00:34:24on est incapables de rétablir l'ordre.
00:34:26C'est ça qui est terrible.
00:34:28Quand vous entendez Rudy Malin dire cela,
00:34:30on a l'impression que les institutions de la République française
00:34:34sont impuissantes à juguler.
00:34:36Qu'est-ce qui vous reste Jean-Marc ?
00:34:38Qu'est-ce qui vous reste quand vous devez défendre les vôtres ?
00:34:40C'est une question que de plus en plus de Français se posent.
00:34:43Et c'est l'autodéfense, et c'est à un moment donné,
00:34:45les gens se disent qu'on le rappelle ce qui est interdit par la loi,
00:34:48mais c'est notre rôle de le rappeler,
00:34:50c'est notre rôle de rappeler que c'est interdit par la loi,
00:34:52mais Rachida, ça se comprend.
00:34:54Aujourd'hui Jean-Marc, ça aurait pu être mon fils qui était mort ce matin.
00:34:57Et moi je compatis complètement avec la famille,
00:34:59mais en même temps je suis persuadée,
00:35:01et je ne connais pas le dossier,
00:35:03mais je pense qu'en fait ça faisait peut-être aussi plusieurs mois
00:35:05que cette famille...
00:35:07Je ne connais pas encore une fois le dossier.
00:35:09Mais ça remue beaucoup de choses,
00:35:11parce que ce matin ça aurait pu être mon fils.
00:35:13Mais surtout, qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
00:35:15Parce qu'il va y avoir en plus une envie de vengeance ?
00:35:17Non.
00:35:19Non mais il risque d'y avoir une envie de vengeance chez les jeunes,
00:35:21dont le pote a été tué.
00:35:23En fait, c'est des histoires sans fin.
00:35:25Les coups de hache dans l'ERR qu'on a vu il n'y a pas très longtemps,
00:35:28c'était exactement la même chose.
00:35:30Et d'ailleurs il y a eu des réponses.
00:35:32Et surtout, les rares fois où ces jeunes-là,
00:35:34on arrive à les avoir,
00:35:36parce que c'est parfois difficile de les identifier,
00:35:38qu'est-ce qu'ils font ?
00:35:40Des stages de citoyenneté.
00:35:42Sachant qu'ils n'arrivent pas à aller jusqu'au bout,
00:35:44parce que ça aussi, je suis allée jusque-là aussi.
00:35:46Et je peux vous dire qu'il n'y a pas assez d'éducateurs
00:35:48pour justement faire suivre les stages de citoyenneté,
00:35:50et les stages en fait donnés par la PJJ,
00:35:52et il n'y a pas d'effectifs.
00:35:54Et surtout ce n'est pas dissuasif.
00:35:56Je veux dire, face à des jeunes qui sont capables de mettre des coups de couteau,
00:35:58qu'est-ce que vous mettez un stage de citoyenneté
00:36:00qui va leur faire changer ?
00:36:02Comme le disait Mathias Leboeuf, il y a ce phénomène de bande aussi,
00:36:04parce qu'ils sont beaucoup plus forts quand ils sont en bande.
00:36:06C'est ce qui fait qu'en fait, ils sont confortés dans leurs actions.
00:36:10Oui, oui, je partage tout ce qui vient d'être dit sur ce plateau,
00:36:16et surtout je partage l'émotion de Rachida.
00:36:18On en parlait juste avant l'émission, ensemble.
00:36:22Il y a un double phénomène pour moi,
00:36:24qui rend la chose très compliquée à régler.
00:36:28C'est l'infestement total de l'autorité de l'État,
00:36:30et puis Rachida parlait tout à l'heure de déscolarisation,
00:36:34mais c'est bien plus que déscolarisation, c'est désocialisation.
00:36:36Ces gens-là ne font plus partie du contrat social,
00:36:38ne font plus partie de la République,
00:36:40ne font plus partie de l'organisation sociale de la société.
00:36:44Et du coup, on est vraiment dans une sorte d'anarchie complète.
00:36:48On a une vacance du pouvoir,
00:36:50et à côté, l'absence totale de règles.
00:36:52La bande, c'est quoi ?
00:36:54La banque, c'est le dernier repli identitaire.
00:36:56Quand on n'appartient plus à la République,
00:36:58quand on n'appartient plus à la France,
00:37:00quand on n'appartient plus à rien,
00:37:02on appartient à une cage d'escalier, à une bande.
00:37:04Et effectivement, le seul rapport que connaît la bande,
00:37:08c'est le rapport de force.
00:37:10C'est la définition par rapport à l'autre.
00:37:12Et c'est dramatique, parce qu'encore une fois,
00:37:14arriver à lutter contre ça, c'est extrêmement compliqué.
00:37:18Moi, quand j'entends que les parents sont démunis,
00:37:22déjà, ça fait un peu flipper,
00:37:24parce que la police est démunie,
00:37:26comme dit Rudy Mana,
00:37:28et Rudy Mana, en plus, la justice est démunie,
00:37:30mais où est l'État ?
00:37:32Où on en est ?
00:37:34Et où est la police de proximité ?
00:37:36Enfin, la chose commence...
00:37:38Je sais pas, mais...
00:37:40On va poser la question.
00:37:42On est avec Axel Ronde,
00:37:44porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:37:46Axel, merci beaucoup d'être en direct avec nous
00:37:48pour réagir à ce drame qu'on a appris
00:37:50au tout début de l'émission.
00:37:52Il a été tué ce matin à proximité du collège Rodin,
00:37:54rue Corvizar, très précisément,
00:37:56dans le 13e arrondissement de Paris.
00:37:58Il a reçu un coup de couteau.
00:38:00Il a été transporté à l'hôpital, où il est décédé.
00:38:02C'est une rixe entre bandes.
00:38:04Tout à l'heure, Rudy Mana nous parlait de guerres
00:38:06qui se déroulent entre plusieurs quartiers
00:38:08depuis plusieurs mois.
00:38:10Est-ce que vous avez d'abord des informations
00:38:12sur ce qui s'est passé ce matin ?
00:38:14Écoutez, l'enquête est en cours.
00:38:16Donc, on recherche les protagonistes
00:38:20de cette rixe qui a dégénéré en drame.
00:38:24Encore une fois, nous sommes vraiment
00:38:26dans une barbarisation de la société
00:38:28avec des jeunes qui n'hésitent plus,
00:38:30encore une fois, à utiliser le couteau
00:38:32pour des motifs souvent futiles.
00:38:36Là, encore une fois, ce jeune aurait pris
00:38:38un coup en pleine tête et serait décédé
00:38:42peu de temps après.
00:38:44Lors de cette bagarre, il y a aussi
00:38:46une utilisation de gaz lacrymogène
00:38:48entre jeunes.
00:38:50On voit bien qu'ils sont armés,
00:38:52on voit bien qu'ils sont déterminés.
00:38:54Oui, dans le 13e, on le sait,
00:38:56depuis le mois de mai, il y a une recrudescence
00:38:58des bagarres entre bandes.
00:39:00Le parquet de Paris a mis en place
00:39:02une cellule spécifique
00:39:04avec la police nationale,
00:39:06l'éducation nationale et la mairie
00:39:08pour pouvoir identifier au mieux
00:39:10ces bandes et essayer
00:39:12de juguler ce phénomène.
00:39:14Mais effectivement, on est bien démunis
00:39:16par rapport à tous ces faits
00:39:18qui arrivent dans notre pays
00:39:20parce que ce n'est plus caractérisé
00:39:22à certaines zones, c'est sur tout
00:39:24le territoire national et c'est dans
00:39:26n'importe quel endroit où nos jeunes
00:39:28peuvent mourir, soit sous les coups,
00:39:30soit sous les coups de couteau,
00:39:32soit par balle.
00:39:34Donc voilà la France de 2024,
00:39:36c'est bien tragique et nous,
00:39:38en tous les cas, on est sur tous les fronts,
00:39:40on essaye de juguler au mieux
00:39:42toutes ces bandes,
00:39:44on essaye de les neutraliser,
00:39:46toutes ces bagarres, mais on a du mal,
00:39:48on a du mal parce que,
00:39:50je vous dis, ça explose un peu partout,
00:39:52c'est soit sous fond de trafic de drogue,
00:39:54soit sous fond de règlement
00:39:56de comptes pour des motifs
00:39:58futiles, comme je vous ai dit,
00:40:00mais voilà, nous sommes vraiment
00:40:02dans une situation catastrophique dans notre pays.
00:40:04– Vous savez, Axel Rond, ce qui est assez terrible,
00:40:06c'est que vous faites le même constat
00:40:08que Rudy Mana tout à l'heure, avec
00:40:10des mots un peu différents, mais dans les deux cas,
00:40:12c'est toujours aussi violent,
00:40:14tous les deux vous dites, voilà la France de 2024,
00:40:16on est démunis,
00:40:18c'est de la barbarisation, vous avez employé ce mot-là,
00:40:20je l'ai noté il y a quelques instants, vous avez dit,
00:40:22c'est la barbarisation de notre société
00:40:24et j'ai l'impression que c'est
00:40:26un constat que vous faites en disant,
00:40:28c'est comme ça et on ne peut plus y faire grand-chose
00:40:30si on ne nous aide pas plus que ça.
00:40:32Est-ce que c'est ça ce que vous avez en tête ?
00:40:34– Oui, il faut une mobilisation
00:40:36générale de tous les services
00:40:38de l'État pour pouvoir
00:40:40réellement mettre en place une politique
00:40:42beaucoup plus répressive
00:40:44sur en tout cas
00:40:46ces types de bandes
00:40:48pour démanteler
00:40:50tous les trafics et en particulier
00:40:52le trafic de drogue qui tue
00:40:54nos enfants, qui tue notre jeunesse
00:40:56et effectivement, encore une fois,
00:40:58on voit bien que les consommateurs
00:41:00ont une grave responsabilité
00:41:02à cela et aujourd'hui, ceux qui
00:41:04regardent votre chaîne et qui se droguent,
00:41:06ils doivent se poser la question de leur responsabilité.
00:41:08Maintenant,
00:41:10nous, on fait notre boulot comme on peut
00:41:12avec les moyens juridiques
00:41:14qui sont très très complexes et très compliqués
00:41:16pour nous puisque la loi
00:41:18n'arrête pas de changer
00:41:20vis-à-vis de finalement des procédures
00:41:22pénales qui sont de plus en plus lourdes
00:41:24pour nous, on nous met des bâtons dans les roues
00:41:26en permanence parce qu'il y a
00:41:28des directives européennes qui
00:41:30essayent de s'appliquer à nos lois françaises
00:41:32et on voit bien que
00:41:34cela nous empêche de
00:41:36donner à bien des enquêtes
00:41:38pour démanteler les gros réseaux,
00:41:40les têtes de réseaux, on a énormément
00:41:42de mal face à cette mafia qui
00:41:44a énormément de moyens.
00:41:46Maintenant, oui, il faut que
00:41:48nos politiques se bougent un peu,
00:41:50c'est vrai que là, c'est très compliqué
00:41:52pour eux puisque depuis quelques mois,
00:41:54on n'a pas vraiment de gouvernement et l'urgence
00:41:56elle serait là, l'urgence elle est là
00:41:58parce que ça en va
00:42:00de la vie de nos jeunes, on ne peut pas
00:42:02mourir soit par des coups de couteau
00:42:04soit par des balles dans notre pays, ce n'est pas possible.
00:42:06Mourir à 15 ans devant un lycée
00:42:08c'est vrai que c'est
00:42:10terrorisant, je trouve, ce qui se passe
00:42:12et vous le dites, c'est la France de 2024
00:42:14et c'est une France dans laquelle, excusez-moi,
00:42:16on n'a pas envie d'y vivre dans cette France
00:42:18de 2024, si c'est ça aujourd'hui
00:42:20qu'on nous envoie. Restez avec nous
00:42:22un instant, Axel Ronde.
00:42:24Vous avez raison, je remarque de dire
00:42:26c'est devant un établissement public
00:42:28c'est un enfant de 15 ans, c'est
00:42:30tous les symboles, à mon avis, additionnés
00:42:32d'une société qui est en train de s'effondrer
00:42:34sous nos yeux. Vous savez, il y a quelques années...
00:42:36Tout le monde fait ce constat, moi c'est ce qui me fait peur ce matin.
00:42:38On a deux policiers, l'un près de l'autre
00:42:40qui ne sont pas du même syndicat, les deux font
00:42:42le même constat et c'est un constat terrible
00:42:44vous vous rendez compte que des policiers
00:42:46fassent ce constat et ils ont raison, et merci à eux
00:42:48de le dire aussi clairement, aussi franchement
00:42:50mais c'est terrorisant. Je voulais vous rappeler un livre
00:42:52qui a été extrêmement décrié
00:42:54La France au rang mécanique. La France au rang mécanique
00:42:56de Laurent Bertone, à l'époque
00:42:58on disait non mais attendez, c'est
00:43:00c'est l'extrême droite...
00:43:02Est-ce que le constat il est ou pas ?
00:43:04Est-ce que le constat il est ou pas ?
00:43:06Je vous parle du constat, je vous parle du constat
00:43:08je vous parle du constat. A l'époque, même le constat
00:43:10c'est passé il n'y a pas si longtemps
00:43:12il était balayé d'un revers de main
00:43:14parce qu'on en faisait un sujet politique. Non !
00:43:16C'est la France d'aujourd'hui. Et puis vous avez raison de souligner
00:43:18qu'aujourd'hui c'est le règne des bandes
00:43:20mais quand vous avez des bandes armées
00:43:22qui substituent à l'autorité de la République
00:43:24l'autorité du chef violent
00:43:26parce qu'il y a des chefs de clan dans ces bandes
00:43:28et bien en fait vous avez le nouveau symbole
00:43:30d'une régression de la société
00:43:32c'est-à-dire qu'on a mis des années et des années
00:43:34à unifier ce pays, la France
00:43:36il y avait des hordes barbares
00:43:38qui venaient de l'Est
00:43:40qui ont fait ce pays
00:43:42et bien aujourd'hui on fait me semble-t-il
00:43:44le match retour
00:43:46c'est-à-dire qu'aujourd'hui on est en train de céder à l'autorité
00:43:48de ces bandes de barbares
00:43:50qui chassent en meute, mais bien sûr
00:43:52et qui sont en train de faire s'effondrer
00:43:54la société Jean-Marc. Axel Ronde, est-ce que vous avez
00:43:56le même constat, on est en train de céder
00:43:58à ces bandes de barbares parce qu'on n'a pas
00:44:00les moyens de lutter contre elles
00:44:02on est en train de céder ?
00:44:04Oui complètement, il a tout à fait
00:44:06raison, et je vais même vous dire
00:44:08encore pire, nous-mêmes
00:44:10on nous rejette finalement
00:44:12le fait d'utiliser la violence légitime
00:44:14on nous accuse à tort et à travers
00:44:16de mal l'utiliser
00:44:18on nous dit que c'est nous qui sommes responsables
00:44:20finalement de tous les maux de la société
00:44:22quand on utilise la violence légitime
00:44:24alors que même eux
00:44:26utilisent une violence qui n'est pas légitime
00:44:28une violence criminelle qui tue
00:44:30finalement les bien-pensants
00:44:32pensent que finalement c'est mieux
00:44:34que ce soit eux qui aient cette violence que nous
00:44:36donc vous voyez où on en est
00:44:38au niveau de la réflexion
00:44:40au niveau de cela, et oui
00:44:42on cède sur tous les bancs
00:44:44de l'autorité
00:44:46et on perd
00:44:48on perd du terrain, énormément
00:44:50et de toute façon, vous faites le constat
00:44:52mais les français le font aussi
00:44:54dans chaque petite ville maintenant
00:44:56il y a de l'insécurité
00:44:58c'est plus de l'insécurité, il y a des violences
00:45:00des violences graves qui s'y déroulent
00:45:02chaque jour, chaque minute
00:45:04dans tout le territoire national
00:45:06et ça c'est vraiment depuis
00:45:08une dizaine d'années qu'on a
00:45:10ce phénomène
00:45:12et nous on n'arrive pas à juguler ça
00:45:14parce qu'on manque d'effectifs en province
00:45:16c'est la réalité, on n'a pas assez de policiers
00:45:18en province, et dans certaines zones
00:45:20où il y a
00:45:22quelques fonctionnaires
00:45:24de police ou de gendarmerie
00:45:26pour tout un département la nuit
00:45:28et ça, ça pose problème parce que
00:45:30ils le savent bien, les délégués en savent très bien
00:45:32et ils s'en donnent à cœur joie
00:45:34Merci beaucoup Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police
00:45:36merci d'avoir été avec nous, je vous donne la parole
00:45:38je veux juste dire que si on en parle autant ce matin
00:45:40c'est bien sûr parce que c'est un drame
00:45:42qui s'est déroulé, bien sûr c'est à Paris, bien sûr c'est devant un lycée
00:45:44mais c'est surtout, et on l'entend dans tous
00:45:46les témoignages depuis tout à l'heure, c'est le symbole
00:45:48de la société, c'est le symbole
00:45:50de ce que la France
00:45:52c'est ce qui était dit tout à l'heure de ce que la France
00:45:54est en train de devenir, c'est pour ça que c'est aussi important
00:45:56ce qui s'est passé ce matin au-delà du drame
00:45:58humain, bien évidemment, mais
00:46:00vous l'entendez, vous l'avez entendu tout à l'heure avec le témoignage
00:46:02bouleversant de Rachida, c'est quelque chose
00:46:04qui touche tous les français, finalement
00:46:06tout le monde est touché par ça
00:46:08parce qu'on le vit
00:46:10tous au quotidien, et c'est pour ça que ce qui s'est
00:46:12passé ce matin, encore une fois, c'est pas
00:46:14juste un fait divers, c'est pas juste un
00:46:16cadeau qui se fait tuer devant un lycée
00:46:18dans une guerre de bande, c'est
00:46:20peut-être, hélas, ce qu'est la France
00:46:22est en train de devenir, Alice. Bien sûr, mais après
00:46:24Jean-Marc, c'est pas toute la France
00:46:26je suis désolée, c'est pas toute la jeunesse qui est comme ça
00:46:28votre fils, il ne fait pas
00:46:30partie de cette jeunesse-là, dans ma famille
00:46:32y'a pas de gens qui font ça, et mes
00:46:34enfants ne feront pas ça, parce que moi
00:46:36à minuit, je saurai où sont mes enfants, ils seront dans leur lit
00:46:38voilà, j'en ai pas encore, donc je vais pas trop m'avancer
00:46:40mais je veux dire, c'est pas toute la jeunesse
00:46:42on sait quelle jeunesse, c'est une jeunesse qui est très
00:46:44identifiée. Oui, c'est une jeunesse qui terrorise les autres
00:46:46le problème, c'est comme toujours, c'est comme dans les cités
00:46:48voilà, c'est la même chose, et alors ils viennent des quartiers
00:46:50c'est une jeunesse qui est identifiée
00:46:52c'est une jeunesse qui est identifiée depuis
00:46:54plus de 20 ans, comme je vous disais, les premiers
00:46:56rapports datent de 2004 sur ça
00:46:58sous François Fillon, qui a d'ailleurs rangé le rapport
00:47:00même bien avant
00:47:02et si vous voulez, mais Mathias
00:47:04vous avez eu une réponse tout à l'heure très fantastique
00:47:06vous avez dit
00:47:08oui, mais Laurent Berton est d'extrême droite, mais c'est ça
00:47:10qui nous a fait perdre du temps depuis 20 ans
00:47:12c'est parce que, regardez, CNews est traité
00:47:14comment, quand CNews met...
00:47:16quand CNews met en avant ce genre de fait
00:47:18comment est traité CNews par les autres
00:47:20médias, comment l'ARCOM
00:47:22comment l'ARCOM traite CNews, comment
00:47:24les assos comme moi sommes traités, tout de suite
00:47:26on renvoie à l'extrême droite
00:47:28et en fait ça décrédibilise totalement notre discours
00:47:30et c'est comme ça qu'on a perdu
00:47:32énormément de temps, et que tous ces mots
00:47:34de la société, qui en fait sont dénoncés depuis des années
00:47:36par des gens comme nous, et bien en fait
00:47:38ont été totalement sous-estimés, parce que tout de suite
00:47:40c'est des fachos. Juste Mathias, je vous fais répondre
00:47:42dans un instant, mais je voudrais qu'on aille sur place, tout de suite
00:47:44en direct, on va retrouver notre équipe
00:47:46sur place, Juliette Sada, avec les images
00:47:48de Fabrice Elsner, qui est dans le 13ème arrondissement
00:47:50bonjour Juliette, vous êtes
00:47:52arrivée sur place, quelle est la
00:47:54situation, et que sait-on sur place
00:47:56de ce qui s'est passé ce matin ?
00:48:00Et bien vous le voyez, le périmètre aux abords
00:48:02du lycée Rodin est bouclé
00:48:04par la police, les faits se sont déroulés
00:48:06dans cette rue du 13ème arrondissement
00:48:08une rixe a éclaté
00:48:10entre une dizaine d'individus
00:48:12adolescents, il y a eu des échanges
00:48:14de gaz lacrymogènes, des coups
00:48:16de couteaux ont été portés, faisant
00:48:18une victime, un adolescent
00:48:20de 15 ans, qui n'était pas scolarisé
00:48:22dans ce lycée, il était originaire
00:48:24d'un autre département, les autres
00:48:26personnes impliquées dans la rixe ont
00:48:28pris la fuite, les pompiers de Paris
00:48:30puis le SAMU sont intervenus
00:48:32sur place pour tenter
00:48:34de porter secours à la victime
00:48:36une enquête pour meurtre
00:48:38est ouverte et confiée à la Sûreté
00:48:40Territoriale, le parquet affirme
00:48:42que ce meurtre s'inscrit dans
00:48:44la continuité d'un phénomène
00:48:46de rixe qui a lieu dans ce secteur
00:48:48du 13ème arrondissement, huit affrontements
00:48:50ont eu lieu depuis le mois de mai
00:48:52dernier, un phénomène pris très au sérieux
00:48:54par les autorités. Sur place dans le
00:48:5613ème arrondissement, Juliette Sada avec
00:48:58Fabrice Elsner, envoyé spécial de
00:49:00CNews pour faire le point sur ce qui s'est passé ce matin
00:49:02merci beaucoup pour
00:49:04ce point que vous nous avez fait en direct, Mathias
00:49:06Non je voulais revenir sur
00:49:08je crois que justement c'est un
00:49:10phénomène qui
00:49:12peut mettre tout le monde d'accord et qu'on
00:49:14il n'y a pas de politique à faire là-dessus, moi
00:49:16personnellement,
00:49:18la gauche a peut-être mis du temps
00:49:20à prendre en compte le phénomène et à
00:49:22l'intégrer mais franchement, d'autant plus que
00:49:24encore une fois
00:49:26comme le disait Rachida tout à l'heure
00:49:28c'est souvent les classes populaires
00:49:30qui sont touchées et
00:49:32quand on n'a pas le pouvoir
00:49:34d'avoir un élément de pression ou de l'influence
00:49:36on est encore plus démuni
00:49:38donc là-dessus, moi
00:49:40vous voyez par exemple, je suis
00:49:42on évoquait tout à l'heure les enfants qui à 12 ans
00:49:44étaient dehors à 23h, moi je suis pour un
00:49:46couvre-feu pour les mineurs, c'est-à-dire que
00:49:48à partir de 10h30
00:49:50ou je sais pas, n'importe quelle heure, les gamins
00:49:52n'ont pas à rester tout seul dans la rue
00:49:54donc vous voyez, c'est très clair
00:49:56et je pense que c'est
00:49:58qu'en prenant des mesures de ce genre
00:50:00d'envergure, qu'on arrivera
00:50:02peut-être à résorber le problème
00:50:04voilà.
00:50:06Ça fait rugir certains de vos contemples.
00:50:08Je crois qu'en la matière
00:50:10il ne faut pas être idéologue, il n'y a pas
00:50:12d'idéologie là-dessus, il faut être pragmatique
00:50:14parce que quand un gamin reste sur le pavé
00:50:16on ne se demande pas s'il est de gauche, de droite,
00:50:18d'extrême-gauche ou... Vous n'êtes pas allé jusqu'à un
00:50:20couvre-feu pour les mineurs mais peut-être pour
00:50:22le moins de 15 ans ou les moins de 16 ans, parce que voilà
00:50:24après quand on a 17 ans...
00:50:26Je précise parce que pour le moins de 15 ans
00:50:28ou les moins de 16 ans, oui mais...
00:50:30Rachida et ensuite on va prendre un avocat
00:50:32parce que la loi est importante là-dedans.
00:50:34Il y a également un point fondamental
00:50:36qu'il faut mettre en lumière.
00:50:38La plupart des familles que j'ai contactées
00:50:40ce sont des familles monoparentales.
00:50:42Ce sont des mamans, toutes seules, avec
00:50:44leurs enfants, qui elles sont concentrées
00:50:46à travailler et à ramener
00:50:48à manger, payer leur loyer.
00:50:50C'est pour ça qu'aussi les enfants en fait sont à l'abandon.
00:50:52Et malheureusement ça a été le triste
00:50:54constat que j'ai pu faire et là-dessus
00:50:56je milite activement pour que
00:50:58les familles monoparentales soient accompagnées
00:51:00justement dans l'éducation de leurs enfants.
00:51:02Alors on a entendu des policiers qui se sont
00:51:04exprimés sur la situation en France, la situation
00:51:06globalement en France aujourd'hui
00:51:08et cette impuissance face à cette violence qui monte.
00:51:10La question qui se pose concerne la justice
00:51:12également. Est-ce que la justice aujourd'hui
00:51:14est à la hauteur ? On est avec
00:51:16Maître Anthony Bem qui est avocat au Barreau
00:51:18de Paris. Bonjour Maître, merci d'être en
00:51:20direct avec nous. C'est vrai qu'on a entendu
00:51:22des policiers depuis tout à l'heure
00:51:24et on va continuer à en entendre bien évidemment
00:51:26dans cette émission. On a entendu des policiers faire
00:51:28un constat terrible de par un manque de moyens
00:51:30de par un manque de
00:51:32réactivité nécessaire
00:51:34face à ces bandes de jeunes.
00:51:36Est-ce qu'aujourd'hui la justice en tout cas
00:51:38a les moyens de lutter contre ces risques,
00:51:40contre ces bandes de jeunes ?
00:51:44Vous connaissez la réponse.
00:51:46Malheureusement
00:51:48la justice
00:51:50et l'augmentation du budget
00:51:52de tous les ministres de la justice
00:51:54la justice n'a pas
00:51:56les moyens de ces ambitions.
00:51:58Il y a de plus en plus de dossiers,
00:52:00on le sait, les statistiques sont là
00:52:02chaque année. Il y a de plus en plus
00:52:04d'affaires à traiter et pour autant
00:52:06il n'y a pas pour autant plus de
00:52:08greffiers, plus de magistrats pour
00:52:10traiter les affaires. Ce qui explique des
00:52:12classements sans suite quasi systématiques
00:52:14en matière pénale pour les victimes
00:52:16d'infractions pénales. Ce qui explique
00:52:18des lenteurs pour lesquelles
00:52:20la France est systématiquement condamnée
00:52:22par la Cour européenne des droits de l'homme
00:52:24pour violation du principe du droit au procès
00:52:26équitable. Et comme ça
00:52:28on a une justice dans laquelle
00:52:30finalement les justiciables ne croient plus
00:52:32non plus. Et c'est ça le drame.
00:52:34Parce que la justice est un des piliers
00:52:36de la démocratie et cette justice
00:52:38aujourd'hui est affaiblie par son manque
00:52:40de moyens. Mais est-ce que les textes sont là
00:52:42en fait ? Moi c'est la question que je me pose toujours parce qu'à chaque
00:52:44fois on a plusieurs versions. Est-ce que les textes
00:52:46sont là ou est-ce qu'il faut changer les lois ?
00:52:48Alors aussi c'est une excellente question
00:52:50Jean-Marc. Les textes sont là.
00:52:52Le problème des textes ce n'est pas l'inexistence
00:52:54vous savez qu'en France on est
00:52:56la figure de proue des textes de loi
00:52:58dont les pays d'Amérique latine
00:53:00d'Afrique nous copient pour les codes
00:53:02par exemple et les constitutions aussi.
00:53:04Et donc les textes existent. Le problème
00:53:06c'est l'application par les juges qui en est faite.
00:53:08On a des personnes qui ont des casiers judiciaires
00:53:10qui finalement des casiers
00:53:12à rallonge et qui finalement malgré
00:53:14les peines encourues n'exécutent pas
00:53:16les peines d'emprisonnement donc les peines
00:53:18ne sont pas exécutées et quand elles sont exécutées
00:53:20elles ne servent à rien parce que
00:53:22la récidive est systématique.
00:53:24Donc on voit que la justice est défaillante aussi
00:53:26dans le message qu'elle doit faire passer
00:53:28des infractions et de
00:53:30la nécessité de ne pas les recommettre.
00:53:32Donc on voit que la prison non plus n'est pas
00:53:34la solution. Est-ce qu'il faut baisser
00:53:36l'âge ? C'est quelque chose qui revient souvent là parce qu'on voit
00:53:38ce matin l'adolescent qui a été tué à 15 ans
00:53:40on peut imaginer même si on n'a pas
00:53:42d'informations encore que ceux
00:53:44qui se sont battus avec lui ont à peu près
00:53:46le même âge, je ne veux pas m'avancer
00:53:48mais voilà, on peut imaginer que c'est
00:53:50à peu près dans le même créneau d'âge.
00:53:52Est-ce que la justice aujourd'hui est efficace contre des jeunes
00:53:54qui ont 14, 15,
00:53:5616 ans ?
00:53:58Vous savez Jean-Marc que la justice prévoit
00:54:00justement, le droit prévoit, l'excuse
00:54:02de minorité qui permet à tous les mineurs
00:54:04d'avoir une réduction de peine divisée
00:54:06par deux de toutes les peines qui sont
00:54:08encourues en principe par un adulte.
00:54:10Et c'est notamment aussi compte tenu
00:54:12de la légèreté de l'application des textes par les juges
00:54:14en fonction de la personnalité et du contexte
00:54:16des infractions commises, mais aussi
00:54:18compte tenu de l'excuse de minorité
00:54:20que finalement les mineurs n'ont que des
00:54:22peines symboliques, je dirais,
00:54:24parce que le législateur
00:54:26a considéré que pour les mineurs
00:54:28la répression n'était pas la solution
00:54:30et c'était plutôt des mesures
00:54:32d'assistance et d'éducation
00:54:34qu'il fallait privilégier.
00:54:36Merci beaucoup Maître Anthony, merci d'avoir été avec nous Mathias Leboeuf.
00:54:38Je voulais juste dire une chose
00:54:40c'est un élément de réflexion, c'est que
00:54:42quand on pense ce phénomène,
00:54:44quand on parle de barbarisation, moi je crois
00:54:46qu'on passe à côté du phénomène
00:54:48et je crois qu'il vaut mieux parler de tribalisation
00:54:50parce qu'en fait
00:54:52la bande c'est une tribu
00:54:54qui obéit à des règles, à des codes
00:54:56et qui encore une fois est dans une
00:54:58logique identitaire d'affrontement avec
00:55:00d'autres bandes
00:55:02qui sont d'autres tribus.
00:55:04Donc barbarisation, on se fait plaisir un peu
00:55:06à bon compte parce que barbarisation
00:55:08n'oppose le barbare au civilisé
00:55:10je crois au contraire qu'il y a vraiment
00:55:12quelque chose de...
00:55:14c'est de la tribalisation urbaine
00:55:16Après c'est jouer un peu sur les mots
00:55:20Je pense que c'est des actes barbares
00:55:22aller frapper à la tête, je sais pas, le policier tout à l'heure
00:55:24nous disait que le jeune de ce matin
00:55:26a été frappé à la tête, ça a été avec des couteaux
00:55:28c'est des barbares quoi, excusez-moi
00:55:30Mais quand on a dit ça, on s'est fait plaisir
00:55:32à bon compte et encore une fois
00:55:34je crois qu'on ne comprend pas le phénomène
00:55:36Si on veut, bien sûr qu'il faut qu'il y ait un volet
00:55:38répressif et qu'il faut
00:55:40arrêter ça, mais si on veut
00:55:42comprendre le phénomène et ne pas passer
00:55:44à côté, il faut arriver à le nommer
00:55:46correctement.
00:55:48Eric, Alice et ensuite on fait le CNews Info
00:55:50Je suis pas d'accord, je veux dire
00:55:52je regardais, on peut parler de barbarisation
00:55:54ce week-end, il y a une gamine de 15 ans
00:55:56Inès, en Haute-Vienne
00:55:58C'est pour ça que c'est de la barbarisation
00:56:00Il y a des actes barbares
00:56:02qui s'est fait tuer
00:56:04Il a dû voler son téléphone
00:56:06Si ça c'est pas de la barbarisation
00:56:08Mais peu importe, vous me dites
00:56:10Il n'y a pas que des phénomènes de bande
00:56:12Mais attendez
00:56:14Vous savez, pardonnez-moi mais
00:56:16vous êtes en train de nouveau
00:56:18de vous mettre derrière le paravent de la bien-pensance
00:56:20La gauche a tellement de retard
00:56:22sur ses sujets
00:56:24La bien-pensance, la gauche
00:56:26Changez de logiciel vous aussi
00:56:28Changez de rhétorique
00:56:30Vous êtes toujours sur les mêmes trucs
00:56:32Je me suis adapté
00:56:34Vous savez, moi je viens d'une cité
00:56:36Pas très loin de Suren, à Nanterre
00:56:38Il y avait des gens d'origine
00:56:40d'origine ethnique totalement
00:56:42différentes
00:56:44Non mais la chose qui faisait
00:56:46qu'on était solidaires, c'était le même milieu social
00:56:48Eh bien, en fait, tout ça
00:56:50a explosé à cause du trafic de drogue
00:56:52mais aussi, pardonnez-moi de vous le rappeler
00:56:54parce que
00:56:56une partie de la gauche, à partir de mai 68
00:56:58s'est assise sur... Mais je vous le dis
00:57:00Mais je vous le dis
00:57:02Mais je vous le dis, mais non
00:57:04Mais est-ce que vous vous interrogez
00:57:06sur d'où vient le fait
00:57:08que notre société vit sans autorité
00:57:10Non mais
00:57:12attendez, est-ce que vous vous interrogez
00:57:14sur d'où vient l'effondrement
00:57:16de l'autorité, par exemple, à l'école en France
00:57:18Eh bien voilà, vous avez la réponse
00:57:20Je partage
00:57:22On va continuer à en parler, mais ce qui est très intéressant
00:57:24c'est qu'on voit exactement, c'est exactement là ce que je disais
00:57:26tout à l'heure, c'est-à-dire qu'on n'est pas juste sur un fait divers
00:57:28on est très loin de l'idée
00:57:30et on l'entend avec vos propos Eric
00:57:32et merci justement d'ouvrir parce qu'on est
00:57:34sur un problème de société aujourd'hui, ce qui est en train
00:57:36de devenir notre société, ce qui est en train
00:57:38Et les profs le vivent durement au quotidien
00:57:40dans leur propre classe, les profs aussi
00:57:42sont laissés à l'abandon
00:57:44On ne respecte plus rien, on ne respecte plus personne
00:57:46mais vous savez ça commence par des détails, moi je le dis souvent
00:57:48quand aujourd'hui un prof rentre dans une classe
00:57:50que les élèves ne se lèvent plus
00:57:52c'est un signe, c'est rien vous allez me dire, c'est rien du tout
00:57:54mais c'est un signe, quand on se met à tutoyer
00:57:56son prof, c'est un signe, jamais ça ne nous serait
00:57:58venu à l'idée, à la tête, donc
00:58:00c'est un signe, on manque de respect
00:58:02pardonnez-moi, on le met après
00:58:04pardonnez-moi, mais parce que là
00:58:06parce que l'exemple
00:58:08que vous donnez est très bon, vous vous souvenez
00:58:10après mai 68, que le prof allait dans la classe
00:58:12et l'élève allait à la place du prof
00:58:14il était à l'avis d'interdire
00:58:16mais la France
00:58:18vous cherchez
00:58:20vous cherchez
00:58:22je cherche à dire que la gauche est plantée
00:58:24la gauche elle peut pouvoir le faire en même temps
00:58:26on sera avec Bruno Marcos
00:58:28François Hollande n'était pas de gauche
00:58:30et on fera avec Célia Barotte, on fera un nouveau point
00:58:32sur les infos qu'on a sur ce drame de ce matin
00:58:34restez avec nous 11h37 sur CNews, à tout de suite
00:58:54une enquête pour meurtre a été ouverte
00:59:24sur la colère des policiers
00:59:26et puis alors qu'une course contre la montre est engagée
00:59:28pour venir en aide aux sinistrés à Mayotte
00:59:30Bruno Retailleau insiste sur la nécessité
00:59:32de légiférer sur l'immigration
00:59:34l'archipel ne pourra pas être
00:59:36reconstruit sans traiter la question
00:59:38migratoire, il faut déjà
00:59:40penser au jour d'après
00:59:42voici ce qu'a affirmé le ministre démissionnaire
00:59:44de l'intérieur sur X
00:59:4811h39 sur CNews
00:59:50merci d'être en direct avec nous, vous l'avez compris
00:59:52le sommaire de cette émission est bousculé
00:59:54depuis qu'on a appris au tout début de cette émission
00:59:56que cet adolescent de 15 ans
00:59:58a été tué ce matin à proximité du collège
01:00:00Rodin dans le 13ème arrondissement
01:00:02de Paris, je l'expliquais
01:00:04tout à l'heure, j'ai le sentiment que c'est un reflet
01:00:06de sans doute qu'une partie de la France
01:00:08est en train de devenir, peut-être pas
01:00:10toute la France mais de plus en plus
01:00:12une grande partie de la France
01:00:14puisque désormais on voit que ça arrive même dans des petits
01:00:16villages, dans des petites
01:00:18villes, également que cette
01:00:20violence est partout, ce gamin
01:00:22de 15 ans qui a été tué à coup de couteau
01:00:24lors d'une RICS, pardon, justement
01:00:26les toutes dernières infos avec Célia Barotte
01:00:28qui est du service police-justice
01:00:30de CNews, Célia bonjour, on vous retrouve
01:00:32on vous a eu en tout début d'émission
01:00:34depuis vous avez sans doute récupéré de nouvelles informations
01:00:36sur les circonstances de ce drame
01:00:38qui s'est déroulé avec
01:00:40cet adolescent de 15 ans
01:00:42qui a été déclaré mort aux alentours de 9h30
01:00:46Oui Jean-Marc, alors ce que l'on sait
01:00:48l'on peut confirmer, c'est qu'il s'agit
01:00:50bien d'un meurtre qui
01:00:52fait suite à une RICS
01:00:54qui a impliqué plusieurs individus
01:00:56les auteurs de cette RICS
01:00:58sont toujours en fuite, il n'y a pas
01:01:00encore eu d'interpellation
01:01:02alors cet adolescent
01:01:04qui est décédé n'était pas
01:01:06scolarisé dans le lycée
01:01:08Rodin, le maire du 13ème arrondissement
01:01:10a confié à nos équipes sur place
01:01:12qu'il était scolarisé dans un autre
01:01:14établissement, dans un établissement
01:01:16qui se situe dans le Val-de-Marne
01:01:18et pour rappel
01:01:20son décès a été prononcé
01:01:22constaté aux alentours de
01:01:249h15, 9h30, il présentait
01:01:26des blessures à la tête, il était
01:01:28en arrêt cardio-respiratoire
01:01:30lorsque les secours sont intervenus
01:01:32sur place, on a découvert
01:01:34à proximité de son corps
01:01:36un couteau, une RICS
01:01:38qui a été très violente
01:01:40et le parquet de Paris
01:01:42nous a très vite confié
01:01:44et confirmé que ce meurtre
01:01:46s'inscrit dans la continuité d'un phénomène
01:01:48de RICS entre jeunes récurrentes
01:01:50sur le secteur du 13ème arrondissement
01:01:52où 8 affrontements ont été
01:01:54constatés depuis le mois de mai
01:01:562024 et puis d'autres
01:01:58chiffres, Jean-Marc, que je voulais vous faire
01:02:00partager, la préfecture de police de Paris
01:02:02nous a confié que les phénomènes
01:02:04de bandes en lien
01:02:06avec des
01:02:08bandes très violentes augmentent de
01:02:1010% sur l'agglomération parisienne
01:02:12entre 2022 et 2023
01:02:14les affrontements
01:02:16baissent mais ils ont entraîné
01:02:18plus de blessés, plus 26%
01:02:204 décès
01:02:22contre 3 en 2022
01:02:24donc 4 décès en 2023
01:02:26et l'utilisation d'une arme
01:02:28de toute nature se répand
01:02:30avec une augmentation de plus de 22,5%
01:02:32Merci
01:02:34beaucoup Célia Barotte pour toutes ces informations
01:02:36vous continuez à suivre ce dossier, on va vous retrouver
01:02:38bien évidemment tout au long de la journée sur
01:02:40les différentes informations là-dessus
01:02:42Alice Cordier
01:02:44Je pense qu'il y a
01:02:46de la tribalisation, en effet énormément de pédopsychiatres
01:02:48l'expliquent, expliquent le phénomène
01:02:50pour vraiment décrire ce qui se passe
01:02:52en interne et le fait que ce sont des adolescents
01:02:54qui en fait vivent dans des
01:02:56communautés, la communauté prime
01:02:58sur le reste du pays
01:03:00et c'est pour ça que par exemple
01:03:02on se retrouve avec des formes parfois de conflits
01:03:04ethniques, parfois les bandes
01:03:06sont basées uniquement sur l'ethnique
01:03:08on l'avait vu les Tchatchen, je ne sais plus dans quelle ville
01:03:10ou les Dijon contre je ne sais plus quelle communauté
01:03:12enfin parfois c'est basé uniquement sur ça
01:03:14pas toujours sur le trafic de drogue
01:03:16et renforcé évidemment
01:03:18et en fait ce qu'on retrouve dans la rue
01:03:20notamment aussi des jeunes qui se font
01:03:22pourrir parce qu'ils ne font pas partie
01:03:24de la communauté, c'est totalement ça
01:03:26ça mène à de la barbarie donc pour moi je suis d'accord avec vous deux
01:03:28c'est à la fois des communautés
01:03:30c'est à la fois des quartiers parce que là ce que nous expliquait
01:03:32le policier tout à l'heure c'est qu'on est visiblement
01:03:34dans une guerre de quartiers dans ce 13ème arrondissement
01:03:36il y a une logique territoriale
01:03:38une guerre de cités c'est ça c'est une logique territoriale
01:03:40et c'est sans doute même pas une histoire
01:03:42de drogue enfin on verra
01:03:44si c'est ça mais c'est pas toujours le cas des fois c'est simplement parce que
01:03:46tu n'appartiens pas au bon quartier
01:03:48donc on doit venir et on doit te casser la gueule
01:03:50ou même au bon établissement
01:03:52à Pogronel c'est pareil
01:03:54la dalle de Pogronel où il y avait un drame
01:03:56dans le 19ème il y a les mêmes phénomènes
01:03:58et parfois ça se joue même en fonction des établissements scolaires
01:04:00t'es pas dans mon établissement, toi t'es dans le privé
01:04:02d'à côté, toi t'es dans le public d'à côté, parfois ça se joue à ça
01:04:04et on arrive à des situations
01:04:06le problème c'est qu'à la rigueur ça resterait
01:04:08une rivalité
01:04:10le problème c'est que maintenant ça se règle
01:04:12en coup de couteau
01:04:14On est en direct avec Bruno Bartossetti
01:04:16secrétaire national Unité, bonjour, merci beaucoup
01:04:18d'être en direct avec nous
01:04:20tout d'abord est-ce que vous avez des informations
01:04:22sur ce qui s'est passé ce matin et la mort
01:04:24de ce garçon de 15 ans
01:04:26devant ce lycée
01:04:28Oui bonjour, alors malheureusement je n'ai pas plus
01:04:30d'informations à vous donner sinon que les secours
01:04:32sont intervenus très rapidement
01:04:34pompiers et policiers, essentiellement les pompiers
01:04:36dans un premier temps et on connait la suite
01:04:38malheureusement avec ce garçon
01:04:40qui n'a pas pu être réanimé
01:04:42ce qui est à retenir bien sûr et ça a été souligné
01:04:44c'est le nombre de rixes qu'il peut y avoir
01:04:46dans cet arrondissement, dans ces quartiers
01:04:48et ça se finit, ça vient d'être
01:04:50aussi résumé à coup de couteau
01:04:52et c'est cette violence qui aujourd'hui prend sa place
01:04:54avec à l'issue
01:04:56d'une rixe la mort bien souvent
01:04:58la mort chez ces jeunes
01:05:00se bat à coup de couteau et c'est de plus en plus fréquent
01:05:02donc c'est vrai qu'il va falloir
01:05:04travailler sur
01:05:06une surveillance mais tout ceci
01:05:08ne doit pas reposer uniquement
01:05:10sur les épaules des policiers, c'est vrai qu'il va falloir
01:05:12aller plus loin
01:05:14alors j'ai envie de dire pas dans la prévention
01:05:16le mot est un peu large mais en tout cas dans l'anticipation
01:05:18afin
01:05:20d'éviter d'en arriver au pire
01:05:22Mais Bruno Bardocetti
01:05:24depuis tout à l'heure on a des policiers
01:05:26on a des spécialistes qui interviennent sur l'antenne de CNews
01:05:28et tous font un constat terrible
01:05:30en disant que la violence augmente
01:05:32de semaine en semaine, de mois en mois
01:05:34d'année en année
01:05:36et ce qui m'affole moi c'est que le constat
01:05:38à chaque fois c'est de dire on est impuissant
01:05:40face à ça, on n'a pas les moyens
01:05:42aujourd'hui on est obligé
01:05:44simplement de constater que la situation
01:05:46ne fait que s'aggraver, est-ce que c'est votre constat
01:05:48à vous aussi ?
01:05:50C'est un constat, si vous permettez je brûle une parenthèse
01:05:52même si vous ne m'appelez pas pour ça, ce week-end
01:05:54on a deux policiers qui se sont fait prendre en partie
01:05:56qui ont été tapés, frappés au sol
01:05:58On en a parlé hier de ce qui s'est passé à Nice
01:06:00Voilà, donc aujourd'hui
01:06:02ça veut dire que gratuitement on peut
01:06:04frapper des policiers, d'ailleurs
01:06:06les interpellés sont aujourd'hui en liberté
01:06:08même s'ils doivent comparaître
01:06:10c'est-à-dire qu'à partir du moment où finalement
01:06:12on n'a plus de limites
01:06:14quand finalement on atteint la République
01:06:16au-delà des hommes et des femmes qui sont laissés en service d'un droit
01:06:18lorsqu'on touche la République
01:06:20et que celle-ci se montre impuissante, il y a de quoi être
01:06:22franchement inquiet, je passe
01:06:24Je reviens bien sûr
01:06:26sur le sujet d'aujourd'hui avec
01:06:28vous imaginez les parents, la famille autour de ces jeunes
01:06:30le choc psychologique
01:06:32des lycéens
01:06:34même si les faits se sont passés en dehors du lycée
01:06:36même si ce garçon ne fait pas partie de l'établissement
01:06:38c'est tout un quartier qui est choqué
01:06:40je pense à cet homme qui a essayé de lui porter secours
01:06:42il ne peut faire qu'un constat d'une violence
01:06:44très présente dans notre société
01:06:46et ça doit être une priorité nationale
01:06:48vous savez aujourd'hui, je ne vais pas rentrer dans un discours
01:06:50politique, mais qu'est-ce qu'on attend ?
01:06:52Bien sûr, on attend beaucoup
01:06:54de notre ministre à l'intérieur, mais en tout cas
01:06:56on espère qu'on va lui donner les moyens
01:06:58de pouvoir travailler, de donner les moyens finalement
01:07:00à l'ensemble des ministères de se mettre autour
01:07:02de la table et de pencher sur ce sujet
01:07:04qui est vraiment, vraiment inquiétant
01:07:06dans notre société.
01:07:08Merci beaucoup Bruno Bartossetti, merci pour toutes ces informations
01:07:10il y a quelques instants, on a joint le maire du 13ème
01:07:12arrondissement de Paris, puisque vous l'entendez
01:07:14les policiers nous expliquent
01:07:16depuis dix heures et demie
01:07:18depuis que cette information est tombée, ils nous expliquent
01:07:20qu'il y a des rixes dans ce quartier, je vous propose
01:07:22de l'écouter, ce maire du 13ème arrondissement
01:07:24qui s'appelle Jérôme Coumet, propos
01:07:26recueillis par Fabrice Elsner et Juliette Sadaï
01:07:28il y a quelques instants seulement.
01:07:30Alors il y a une rixe
01:07:32au petit matin
01:07:34sans doute un peu avant huit heures
01:07:36qui a impliqué
01:07:38des jeunes gens
01:07:40jeunes, la victime
01:07:42à 16 ans
01:07:4416 ans
01:07:46pour être victime du rixe
01:07:48c'est juste
01:07:50horrible
01:07:52évidemment nous sommes tous
01:07:54bouleversés
01:07:56on ne comprend pas pourquoi ce lieu
01:07:58parce que
01:08:00la victime n'était pas
01:08:02scolarisée dans le secteur
01:08:04ni au lycée Rodin
01:08:06ni dans les lycées à Guazinon
01:08:08elle était scolarisée dans le Val-de-Marne
01:08:10et donc
01:08:12je ne comprends pas
01:08:14le lieu mais
01:08:16moi je suis
01:08:18bouleversé
01:08:20je ne crois pas qu'il y ait de pire chose
01:08:22je suis confronté à des drames en tant que maire
01:08:24mais qu'un gamin
01:08:26puisse décéder dans une
01:08:28rixe
01:08:30c'est juste horrible
01:08:32je pense évidemment à ses proches et à sa famille
01:08:34et on est tous mobilisés
01:08:36évidemment
01:08:38la police le parquait
01:08:40pour
01:08:42comprendre et pour
01:08:44interpeller au plus vite
01:08:46l'agresseur
01:08:48les choses sont pour l'instant
01:08:50pas extrêmement claires
01:08:52si ce n'est que ce jeune
01:08:54homme a été
01:08:56agressé
01:08:58et donc
01:09:00ça s'est fait aux abords
01:09:02d'un lycée du 13ème
01:09:04on pensait qu'il y avait un lien, il n'y en a pas
01:09:06et
01:09:08comme c'était à une heure très tôt
01:09:10le matin
01:09:12on n'a pas énormément d'éléments
01:09:14mais il y a quand même quelques témoins
01:09:16donc on va pouvoir remonter les choses
01:09:18je pense assez rapidement
01:09:20mais visiblement
01:09:22c'était une rixe
01:09:24on ne se fait pas agresser
01:09:26à 8h du matin
01:09:28sans qu'il y ait évidemment
01:09:30des raisons préalables
01:09:32pour l'instant les circonstances ne sont pas
01:09:34claires mais oui
01:09:36il a pris un coup de couteau
01:09:38au moins d'une personne
01:09:40on parle de 2-3 personnes
01:09:42mais les faits ne sont pas
01:09:44encore totalement établis
01:09:46et là pour le coup c'est le travail de la police
01:09:48de le faire
01:09:50c'est au maire que je suis de mener l'enquête
01:09:52Voilà, visiblement sous le choc
01:09:54le maire du 13ème arrondissement
01:09:56sur CNews, on est avec Maxime Repère
01:09:58vice-président du syndicat national des lycées, collèges et écoles
01:10:00bonjour, merci d'être avec nous
01:10:02ce qui est clair et pendant qu'on voit des images
01:10:04en même temps
01:10:06des images sur place dans le 13ème arrondissement
01:10:08ce matin, Maxime Repère, c'est vrai que
01:10:10cette violence dans les lycées
01:10:12dans les collèges, vous l'a dénoncée
01:10:14depuis longtemps également
01:10:16une violence qui ne fait que s'amplifier
01:10:18oui
01:10:20c'est une violence qui est de plus en plus
01:10:22visible
01:10:24de plus en plus horrible
01:10:26de plus en plus inacceptable
01:10:28et effectivement, même si ce jeune
01:10:30visiblement n'était pas scolarisé
01:10:32dans le lycée en question
01:10:34il en demeure pas moins que ce drame
01:10:36déroulé aux abords d'un établissement scolaire
01:10:38ce qui pose encore une fois
01:10:40la question de la sécurité
01:10:42des élèves mais aussi des personnels
01:10:44aux alentours des établissements scolaires
01:10:46et comme vous l'avez
01:10:48justement dit, ça fait des années que nous
01:10:50alertons le gouvernement
01:10:52et l'opinion sur ces problématiques là
01:10:54on en arrive à un stade
01:10:56où si vous voulez
01:10:58un établissement scolaire quel qu'il soit
01:11:00ne constitue plus aujourd'hui
01:11:02un lieu
01:11:04sécurisé et sécurisant
01:11:06et c'est quelque chose que nous regrettons très fortement
01:11:08Merci beaucoup Maxime Roper
01:11:10merci d'avoir été avec nous cette actualité
01:11:12vous allez continuer à la vivre sur CNews
01:11:14bien évidemment avec dans un instant Sonia Mabrouk
01:11:16on va se quitter sur les images qui nous
01:11:18arrivent depuis ce lycée
01:11:20bien évidemment, depuis l'extérieur du lycée
01:11:22on voit que ce sont des militaires d'ailleurs
01:11:24qui sont envoyés sur place
01:11:26donc c'est dire également quelle est la situation
01:11:28dans ce 13ème arrondissement. Merci de nous avoir suivis
01:11:30on se retrouve demain en direct à partir de
01:11:3220h35 sur CNews, à demain et d'ici là
01:11:34soyez prudents

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