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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:04 Vendredi 17 mai 2024, Morandini Live numéro 1440,
00:00:09 désormais jusqu'à 12h30, vous le savez puisque Morandini Live dure désormais 2h,
00:00:13 avec 30 minutes en plus de reportages, de débats et d'enquêtes.
00:00:16 Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:18 A l'oeil une édition spéciale et direction Rouen,
00:00:20 puisqu'un homme armé a été abattu ce matin
00:00:23 alors qu'il tentait de mettre le feu à la synagogue de la ville.
00:00:26 Les faits se sont déroulés vers 6h45,
00:00:29 cet homme a tenté de mettre le feu devant la synagogue de Rouen,
00:00:33 située en centre-ville.
00:00:34 L'individu muni d'un couteau
00:00:36 est ensuite attaqué au moins un policier présent dans le secteur.
00:00:41 Un des agents aurait fait usage de son arme de service à 5 reprises a priori,
00:00:45 avant que l'agresseur ne tombe à terre.
00:00:47 Le ministre de l'Intérieur a confirmé ces informations sur les réseaux sociaux.
00:00:52 Le suspect souhaitait manifestement mettre le feu à la synagogue de la ville.
00:00:57 Des témoignages sur les réseaux sociaux
00:00:59 parlent d'une personne qui aurait un couteau
00:01:02 et avec ce couteau, cette personne se serait donc attaquée à un policier.
00:01:06 Je vous rappelle que la sécurité aux abords des bâtiments religieux
00:01:09 de la communauté juive a récemment été renforcée.
00:01:13 Le ministère de l'Intérieur avait d'ailleurs adressé au préfet une note en ce sens,
00:01:17 après l'attaque iranienne visant Israël.
00:01:21 Nous serons sur place, bien évidemment, dans un instant avec nos équipes.
00:01:26 Il y aura également de nombreux directs, on va tenter de comprendre ce qui se passe.
00:01:30 Les forces de l'ordre sont présentes également autour de cette synagogue
00:01:36 puisque c'est aujourd'hui Shabbat, ce soir en tout cas.
00:01:39 Je vous propose tout de suite d'écouter Eli Korchia,
00:01:41 c'est le président du consistoire central israélite.
00:01:45 Il faut savoir que cette personne, alors on n'a pas toutes les informations,
00:01:49 mais pour la barre de fer, la barre à mine, c'est assez certain.
00:01:51 Il s'est approché, il s'est approché les forces de l'ordre pour les frapper,
00:01:56 pour les agresser et il a été abattu à ce moment-là.
00:01:58 Et ce dont on sait aussi, c'est que sa volonté,
00:02:00 c'est de mettre le feu à la synagogue de Rouen en cette veille de Shabbat,
00:02:04 un vendredi matin.
00:02:05 Et il a commencé en lançant un cocktail monotophe,
00:02:08 il a réussi à passer, il a évité certains obstacles,
00:02:13 il a réussi à lancer un cocktail monotophe dans la synagogue.
00:02:16 Heureusement, les pompiers sont intervenus tout de suite.
00:02:18 Les mesures de protection de ces derniers mois ont aussi porté leurs fruits
00:02:22 puisque les policiers sont intervenus dans un délai très rapide.
00:02:24 Les dégâts ont été circonscrits,
00:02:26 mais je vous avoue que l'inquiétude est quand même très forte de par cette attaque
00:02:29 et évidemment par ce début de feu qui a eu lieu,
00:02:33 mais qui a été évidemment maîtrisé heureusement dans la synagogue.
00:02:36 - Voilà, et on part tout de suite en direct à Rouen,
00:02:38 puisque visiblement le rabbin est sur place et il est en train de s'exprimer.
00:02:44 En direct, donc, il va s'exprimer dans quelques instants face à la presse.
00:02:54 [Musique]
00:03:03 - Vous revenez à la synagogue, vous avez pu voir éventuellement des dégâts
00:03:08 qui ont été proposés par le début d'incendie ?
00:03:10 - Absolument, c'est considérable.
00:03:13 C'est considérable, on a les murs qui sont complètement noirs,
00:03:17 qui sont détériorés, qui sont tombés sur le sol,
00:03:20 le mobilier qui est brûlé au niveau de l'office,
00:03:25 où M. le rabbin officie, c'est brûlé, tout est...
00:03:30 C'est terrible, terrible, oui.
00:03:32 - Quel est votre sentiment ce matin ?
00:03:34 - Je suis écoeurée, je suis écoeurée, je suis profondément triste, ça c'est clair,
00:03:39 mais je suis écoeurée, vraiment.
00:03:41 - De tel fait que ça puisse se produire ?
00:03:44 - Mais bien sûr que ça se produise ici, d'abord à Rouen,
00:03:47 une petite ville comme Rouen, mais en France, c'est lamentable.
00:03:53 On s'attendait, comme a dit M. le rabbin, à des représailles,
00:03:57 certainement après le massacre du 7 octobre, on s'attendait à...
00:04:02 Mais on...
00:04:03 ...
00:04:05 ... chaque office, puisque les policiers...
00:04:07 ...
00:04:14 - Voilà, on va revenir sur place dans un instant,
00:04:16 vous le voyez, on a un petit problème de son,
00:04:18 on va prendre Célia Barotte, qui est en direct dans la rédaction de CNews,
00:04:22 pour faire un point sur les dernières informations qui nous sont arrivées.
00:04:25 Bonjour Célia, quelles sont les informations que l'on a concernant ce qui s'est passé ?
00:04:30 - Eh bien, j'emmarque, les faits se sont déroulés ce matin,
00:04:33 traités aux alentours de 6h30, 6h45,
00:04:36 les policiers sont intervenus pour de la fumée provenant de la synagogue de Rouen.
00:04:41 Quand ils sont arrivés, un individu a foncé sur eux,
00:04:44 il a tenté de les agresser avec une barre de fer et un couteau,
00:04:48 un couteau qu'on nous décrit avec une longue lame.
00:04:50 Un policier a donc fait usage de son arme, il y a eu des tirs de riposte.
00:04:54 Selon le maire de Rouen, cet homme aurait escaladé d'abord une poubelle,
00:04:58 serait monté au premier étage de la synagogue,
00:05:01 il aurait jeté un élément incendiaire, comme une sorte de cocktail Molotov,
00:05:06 c'est ce qui est à l'origine du départ du feu.
00:05:08 Il n'y a pas de victime humaine au sein de la synagogue,
00:05:11 l'intervention rapide de la police a été possible
00:05:14 grâce aux caméras de vidéosurveillance de la ville.
00:05:17 Et puis l'incendie est actuellement maîtrisé,
00:05:19 deux enquêtes sont ouvertes,
00:05:21 une première sur l'incendie volontaire visant un lieu de culte
00:05:24 et sur les violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique,
00:05:28 c'est-à-dire les policiers,
00:05:29 et une deuxième sur les circonstances du décès de l'individu,
00:05:32 puisque cet individu a été maîtrisé, neutralisé par les policiers.
00:05:37 Et cette deuxième enquête est systématique
00:05:39 lorsqu'un policier fait usage de son arme.
00:05:41 - Merci beaucoup Célia Barraud, journaliste, poligéutice,
00:05:44 on va avoir l'occasion de vous retrouver, bien évidemment,
00:05:45 tout au long de cette émission, de cette édition spéciale.
00:05:48 Je vous propose de découvrir les invités
00:05:50 qui sont en direct avec nous sur ce plateau.
00:05:52 Philippe Ballard, bonjour.
00:05:53 Merci d'être là, député de l'Oise, porte-parole du Rassemblement National.
00:05:57 Ludovic Thoreau, maire UDI de Coubron en Seine-Saint-Denis.
00:06:00 Jean-Christophe Gallien, docteur en sciences politiques, bonjour également.
00:06:03 Et puis Mathias Leboeuf, docteur en philosophie et journaliste.
00:06:05 On va tenter peut-être de repartir à Rouen pour avoir le rabbin
00:06:09 qui est en train d'expliquer la situation et son sentiment en direct.
00:06:12 - Merci beaucoup.
00:06:14 - Voilà, merci.
00:06:16 - Alors, oui, on a énormément de messages de la part de nos voisins,
00:06:24 de la part des protestants, des catholiques, de toutes sortes,
00:06:30 qui nous soutiennent et qui participent à notre douleur.
00:06:33 Et on espère que, voilà, c'est ne nous soutenir pas que dans les moments
00:06:39 difficiles, mais nous soutenir aussi dans des moments réguliers,
00:06:42 dans la vie du quotidien, parce que c'est facile à nous soutenir
00:06:46 quand la communauté est blessée, mais quand la communauté est attaquée
00:06:49 jour le jour, tous les jours, parce que c'est pas...
00:06:52 Aujourd'hui, on a été attaqués physiquement, mais c'est au jour le jour,
00:06:55 chaque jour, on nous insulte ou on nous menace,
00:06:58 on nous traite de tous les noms.
00:07:01 Et là, malheureusement, la majorité silencieuse,
00:07:04 elle n'est pas là pour nous soutenir.
00:07:06 - Comment on vit dans ce climat qui règne en France,
00:07:10 potentiellement d'antisémitisme, etc., comment on fait qu'on est rabbin,
00:07:14 qu'on est de la communauté jésuite chaque jour ?
00:07:16 - Surtout ne pas avoir peur.
00:07:18 Être serein. On est là, la République, elle est là pour nous protéger.
00:07:22 On a confiance en la République.
00:07:24 Et il faut pratiquer notre judaïsme, ne pas laisser ces antisémites
00:07:28 nous changer quoi que ce soit dans notre religion,
00:07:31 dans notre façon de nous pratiquer. Il faut être vigilant, certes,
00:07:34 il faut être en sécurité, renforcer la sécurité,
00:07:37 mais on doit en aucun cas ne pas pouvoir pratiquer notre judaïsme
00:07:43 au sein même de la République française.
00:07:45 Ce qui est important.
00:07:47 - Exactement.
00:07:49 Et c'est triste parce que nos enfants jouent dans la cour de la synagogue,
00:07:56 c'est leur lieu, c'est leur lieu où ils retrouvent leurs copains,
00:08:01 leurs cousins, leurs tontons, enfin bref.
00:08:03 Et là, même les gamins, ils sont dépités.
00:08:08 C'est grave. C'est grave. Vraiment.
00:08:11 - Comment on explique ça à des enfants ?
00:08:13 J'imagine avec des mots différents ?
00:08:15 - Très difficile.
00:08:17 Quand, par exemple,
00:08:19 pour donner un exemple, quand mon fils Nathan était petit,
00:08:21 il a maintenant 19 ans,
00:08:23 et qu'il allait ch'moeller avec son épouse,
00:08:27 ils avaient fait, voilà, ils regroupaient les enfants,
00:08:29 et ils avaient emmené les enfants à la synagogue
00:08:31 pour jouer dans la cour, etc.
00:08:33 Et en fait, ils avaient dit à mon fils "salle juive",
00:08:39 et mon fils, quand il est rentré, il avait 3 ans,
00:08:41 et il m'a dit "maman, c'est quoi, salle juive ?"
00:08:45 C'était inexplicable.
00:08:47 Il a découvert malheureusement plus tard
00:08:51 toutes ces formes d'antisémitisme,
00:08:53 mais effectivement, pour expliquer à nos enfants, c'est compliqué.
00:08:57 - Ça fait plus de 15 ans, le climat a changé selon vous ?
00:08:59 - Non, c'est pire. Vraiment, c'est pire.
00:09:03 Ah oui, oui, c'est pire, et puis avec le 7 octobre, c'est...
00:09:07 - Nos enfants, moi, mes enfants, personnellement,
00:09:09 ils ont peur de sortir tout seuls dans la rue,
00:09:11 ils trouvent des façons pour s'esquiver,
00:09:15 pour pas qu'on les remarque trop.
00:09:17 Ce matin, quand ils se sont réveillés,
00:09:19 et qu'on leur a annoncé ce qui s'est passé,
00:09:21 c'était les pleurs, c'était les cris.
00:09:23 Je vous dis, la synagogue, c'est pas simplement une synagogue,
00:09:25 c'est pas simplement un lieu de culte,
00:09:27 c'est pas simplement une deuxième maison,
00:09:29 c'est là où on vit, c'est là où on passe un grand moment,
00:09:31 et c'est un grand choc que la synagogue soit attaquée.
00:09:35 Et il faut leur expliquer que, oui,
00:09:38 dans toute l'histoire de l'humanité,
00:09:41 les juifs ont été menacés,
00:09:43 mais qu'il y a un bon Dieu qui nous protège,
00:09:45 on a la chance d'avoir la République aussi qui est à notre côté,
00:09:47 et qu'il faut pas avoir peur.
00:09:49 Certes, on nous attaque, mais il faut continuer,
00:09:51 il faut toujours pratiquer,
00:09:53 et nous, on restera à l'éternité,
00:09:55 mais il y a des ennemis qui tomberont.
00:09:57 (bruit de machine à bruit)
00:09:59 - Voilà, on est en direct de Rouen,
00:10:01 avec ces images que vous venez de voir,
00:10:03 vous avez entendu le grand rabbin,
00:10:05 et peut-être si on peut continuer à écouter,
00:10:07 c'est Natacha Benhaim,
00:10:09 présidente de la communauté juive,
00:10:11 qui est en train de s'exprimer.
00:10:13 Je sais pas si on a du son, ou pas.
00:10:15 Alors, on n'a pas de son précis pour l'instant,
00:10:17 mais on l'aura, de toute façon, en direct,
00:10:19 dans un instant.
00:10:21 Philippe Ballard, quand on entend ce qui s'est passé à Rouen,
00:10:23 on est encore sous le choc, ce matin.
00:10:25 C'est-à-dire qu'une fois de plus, ça recommence, encore et encore.
00:10:27 - Alors déjà, tout notre soutien
00:10:29 à la communauté juive,
00:10:31 félicitations aussi aux forces de l'ordre,
00:10:33 qui sont venues extrêmement rapidement,
00:10:35 et puis efficacement, le moins que l'on puisse dire,
00:10:37 c'est que les actes, non seulement augmentent,
00:10:39 progressent, mais explosent, les actes antisémites
00:10:41 explosent dans notre pays.
00:10:43 Je voudrais revenir sur une phrase qu'a prononcée le rabbin,
00:10:45 il y a quelques instants, il dit "on voudrait être soutenus
00:10:47 davantage par la..." - Ouais.
00:10:49 - Voilà, "la majorité silencieuse".
00:10:51 - Oui, effectivement, il y a quand même un gros problème,
00:10:53 en ce moment, en France, c'est qu'on ne soutient pas
00:10:55 assez la communauté juive,
00:10:57 qui doit faire face, tous les jours,
00:10:59 à des attaques, ça devient quasiment,
00:11:01 c'est pas un fait divers, hein, mais ça devient
00:11:03 quasiment un fait divers, voilà, on égrène
00:11:05 jour après jour, un, deux, trois,
00:11:07 quatre antisémites. Alors,
00:11:09 pourquoi ? C'est alimenté par deux choses,
00:11:11 on le sait très bien, par des organisations
00:11:13 islamistes, je dis bien islamistes,
00:11:15 je dis pas musulmans, on peut très bien pratiquer sa religion,
00:11:17 quand on est musulman,
00:11:19 tout à fait, paisiblement,
00:11:21 ça ne pose pas de problème, mais il y a des organisations
00:11:23 islamistes qui ont toujours
00:11:25 quasiment pignon sur rue, et puis
00:11:27 il y a des partis politiques, pardon, mais qui relaient
00:11:29 ce discours de haine,
00:11:31 on en parle souvent. - Ils ont une responsabilité ?
00:11:33 - Ah bah évidemment qu'ils ont une responsabilité,
00:11:35 et ils continuent, jour après jour,
00:11:37 c'est terrible, quand vous avez une députée, je pense
00:11:39 à madame Aubonneau, qui refuse, après le pogrom
00:11:41 du 7 octobre, de dire "le Hamas est un
00:11:43 mouvement terroriste", quand on,
00:11:45 il y a quelques années, quand vous avez des responsables
00:11:47 de la France Insoumise, qui défilent avec une
00:11:49 organisation qui a été dissoute depuis
00:11:51 l'UOIF, à côté du Bataclan,
00:11:53 entre parenthèses,
00:11:55 personne ne s'en est mieux
00:11:57 plus que ça, à part sans doute nous,
00:11:59 donc oui, il faut absolument soutenir
00:12:01 davantage notre
00:12:03 communauté juive qui se trouve
00:12:05 en France. - Alors, on va en parler dans un instant,
00:12:07 on parlera des responsabilités, effectivement, parce qu'il y a
00:12:09 sans doute des responsabilités à chercher,
00:12:11 on va retourner à Rouen, si vous le voulez
00:12:13 bien, on est à Rouen, avec maître Jonas
00:12:15 Haddad, qui habite juste à côté
00:12:17 de la synagogue. Bonjour maître,
00:12:19 merci beaucoup d'être en direct
00:12:21 avec nous. - Bonjour. - On voit, vous êtes
00:12:23 juste à côté de cette
00:12:25 synagogue, vous habitez à côté, d'abord,
00:12:27 est-ce que vous, vous avez entendu, vous avez vu des choses
00:12:29 ce matin ?
00:12:31 - C'est simple, j'allais courir et on me dit "tu ne peux pas courir"
00:12:33 parce que le quartier est bouclé,
00:12:35 et donc après, immédiatement, j'ai appelé les responsables
00:12:37 de la communauté juive pour savoir ce qui se passait, parce que
00:12:39 on est dans la rue des Beaux-Enfants,
00:12:41 la synagogue est juste à côté,
00:12:43 et donc on m'a expliqué tout ce qui s'est passé,
00:12:45 si vous voulez, là, tout le quartier est sous le choc,
00:12:47 c'est un quartier qui est en plein
00:12:49 centre-ville de Rouen, là où il y a
00:12:51 des gens, il y a le tribunal qui est juste à côté,
00:12:53 c'est vraiment le centre-ville de Rouen,
00:12:55 et donc tout le monde là est vraiment sous le choc,
00:12:57 enfin je veux dire, on est quand même en 2024,
00:12:59 on brûle des synagogues,
00:13:01 je ne sais pas si les gens
00:13:03 ont bien conscience de ce qui est en train de se passer,
00:13:05 et heureusement qu'il n'y avait pas de gens qui étaient
00:13:07 dans l'office, parce qu'il y a parfois des offices
00:13:09 le matin, sinon on aurait brûlé
00:13:11 des juifs dans une synagogue
00:13:13 en 2024.
00:13:15 Il faut vraiment que tout le monde se réveille,
00:13:17 parce que là, ces derniers jours,
00:13:19 on a vu des images
00:13:21 terribles en Nouvelle-Calédonie,
00:13:23 on a vu un quart-ville, là on est en train de passer
00:13:25 des quatre, mais hallucinant !
00:13:27 Voilà, et
00:13:29 Natacha que vous avez eue à l'instant
00:13:31 était en train de voir avec le procureur
00:13:33 quels étaient les dégâts,
00:13:35 pour savoir,
00:13:37 voilà, pour savoir est-ce qu'il y a eu
00:13:39 beaucoup de dégâts à l'intérieur de la synagogue,
00:13:41 c'est une synagogue qui est fréquentée,
00:13:43 donc on va voir ce qui s'est passé.
00:13:45 Mais je pense qu'il faut vraiment que tout le monde se réveille,
00:13:47 parce que là, on n'est plus dans
00:13:49 l'anecdotique, et vous savez,
00:13:51 la semaine dernière, il y avait
00:13:53 des gens qui avaient eu un débat,
00:13:55 notamment dans cette synagogue, au savoir,
00:13:57 est-ce qu'il faut partir ou pas vivre en Israël ?
00:13:59 Moi j'ai une pensée
00:14:01 pour les gens de la communauté juive aujourd'hui,
00:14:03 vous savez, quand
00:14:05 on essaie de brûler votre
00:14:07 synagogue, qu'est-ce que vous voulez que se disent
00:14:09 des gens ? Ils ne se sentent pas en sécurité
00:14:11 en France, et c'est normal !
00:14:13 Quelle autre communauté accepterait ça ?
00:14:15 Aucune, et heureusement
00:14:17 d'ailleurs qu'il y avait la police, mais c'est-à-dire
00:14:19 d'aller faire la prière tous les matins
00:14:21 avec la police autour,
00:14:23 dès que vous mettez vos enfants dans une école juive, vous êtes obligés
00:14:25 d'avoir des barricades, etc.
00:14:27 Mais on est où là ? On est où ? Il faut que tout le monde se réveille,
00:14:29 parce que sérieusement, ce qui se passe
00:14:31 dans ce pays, c'est extrêmement grave.
00:14:33 - Jonas, on se connaît
00:14:35 depuis plusieurs années,
00:14:37 mais c'est la première fois que je vous sens aussi grave,
00:14:39 aussi atteint par ce qui est en train
00:14:41 de se passer en France.
00:14:43 - Malheureusement, parce que ça se passe
00:14:45 au pied de chez moi, je dirais, mais aussi
00:14:47 parce qu'également, ce qui aurait
00:14:49 pu se passer, je vous assure, j'ai remarqué
00:14:51 quand on sort et qu'autour
00:14:53 on sent une fumée
00:14:55 et qu'on se dit qu'il y aurait peut-être eu des gamins
00:14:57 qui auraient été à l'intérieur, ou alors des gens
00:14:59 en train de prier, c'est grave. Et puis vous savez,
00:15:01 j'ai une pensée aujourd'hui notamment pour le père Amel,
00:15:03 parce que le père Amel, à quelques kilomètres
00:15:05 d'ici, à Rouen, à Saint-Etienne-du-Rouvray,
00:15:07 il a été égorgé sur son autel.
00:15:09 Et donc maintenant, en fait, on vise les gens
00:15:11 dans leur bâtiment de culte.
00:15:13 On a égorgé un prêtre à quelques kilomètres d'ici
00:15:15 et on a voulu
00:15:17 brûler une synagogue.
00:15:19 C'est plus acceptable,
00:15:21 en fait. Et moi, je ne veux plus de bougies,
00:15:23 je ne veux plus de nounours,
00:15:25 je ne veux plus de marche blanche, j'en ai plus rien
00:15:27 à faire de tout ça. Je veux vraiment que les politiques
00:15:29 et notamment les responsables politiques au gouvernement
00:15:31 se bougent, non pas pour traiter
00:15:33 en permanence les conséquences, mais pour traiter
00:15:35 les causes de cet antisémitisme
00:15:37 et de cette christianophobie,
00:15:39 parce que je pense aussi à ceux qui subissent ces actes-là,
00:15:41 qui sont décomplexés aujourd'hui.
00:15:43 C'est scandaleux ce qui se passe dans ce pays
00:15:45 et il faut vraiment que les autorités publiques réagissent.
00:15:47 - Jonas,
00:15:49 la synagogue, elle est derrière vous ?
00:15:51 On va rester sur l'image, pardon, de Jonas.
00:15:53 - Elle est juste là.
00:15:55 - Je ne sais pas si
00:15:57 vous pouvez retourner l'image de votre
00:15:59 téléphone pour nous montrer un peu ce qu'il y a autour
00:16:01 de vous et nous montrer...
00:16:03 Voilà.
00:16:05 - Donc là c'est l'autre rue,
00:16:07 et là c'est la rue en fait qui est bouclée
00:16:09 et vous avez la synagogue qui est juste là,
00:16:11 au bout de la rue.
00:16:13 - Quelle est l'ambiance autour de vous ?
00:16:15 Les gens sont comme vous ? Les gens sont à la fois
00:16:17 sous le choc et dans un mélange
00:16:19 de colère finalement et de tristesse ?
00:16:21 - Ben oui,
00:16:23 et puis la ville est à l'arrêt,
00:16:25 parce que si vous voulez vous êtes vraiment en centre-ville, c'est le centre-ville piéton.
00:16:27 Si je dois comparer ça un peu
00:16:29 avec ce qui se passe à Paris,
00:16:31 c'est un peu le marais.
00:16:33 On est dans la rue des Beaux-Enfants,
00:16:35 c'est une rue où il y a beaucoup de galeries
00:16:37 et où à l'intérieur,
00:16:39 c'est une rue qui est assez paisible en fait, à l'habitude.
00:16:41 Et là les gens,
00:16:43 ils ont des flics partout, des caméras partout,
00:16:45 et ils se disent
00:16:47 qu'on a brûlé la synagogue, quoi.
00:16:49 C'est pas rien.
00:16:51 - Jonas, on sait que le ministre de l'Intérieur,
00:16:53 Gérald Darmanin, avait prévenu,
00:16:55 demandait des renforts de police autour des synagogues.
00:16:57 Donc hélas, il y avait quelques signes
00:16:59 comme quoi un tel drame pouvait arriver.
00:17:01 C'est vrai, on ne pense jamais que ça va être
00:17:03 à côté de chez soi,
00:17:05 mais ça dit beaucoup sur l'ambiance dans ce pays en même temps,
00:17:07 et sur le fait que malgré toutes les forces de l'ordre,
00:17:09 malgré tous les gestes comme ceux-là,
00:17:11 c'est quasiment impossible de pouvoir les arrêter.
00:17:13 - Ben évidemment,
00:17:15 mais si vous voulez,
00:17:17 il faut se dire aussi les choses.
00:17:19 Quand depuis des mois et des mois,
00:17:21 on chauffe à blanc des gens
00:17:23 sur des questions relatives
00:17:25 aux positions d'Israël,
00:17:27 mais qu'on assimile immédiatement
00:17:29 cela avec la communauté juive,
00:17:31 ben évidemment qu'on peut anticiper ça.
00:17:33 Quand il y a deux jours,
00:17:35 une influenceuse dit,
00:17:37 une grosse influenceuse qui dit
00:17:39 "je ne veux jamais travailler ni avec des sionistes, ni avec des juifs,
00:17:41 et que les gens font le parallèle",
00:17:43 et bien évidemment qu'à un moment,
00:17:45 il y a des gens qui vont s'en prendre à la communauté juive.
00:17:47 Vous savez, en fait, après on va dire,
00:17:49 je ne sais pas ce que dira l'enquête,
00:17:51 on va dire "oui, c'était un déséquilibré".
00:17:53 Mais c'est marrant, les déséquilibrés,
00:17:55 ils sont toujours déséquilibrés pour attaquer une certaine communauté.
00:17:57 C'est curieux comme déséquilibre.
00:17:59 - Merci, merci beaucoup Jonas.
00:18:01 Je ne sais pas si vous avez la possibilité
00:18:03 de retourner l'écran de votre téléphone
00:18:05 et qu'on reste en plein pot
00:18:07 à l'image avec vous
00:18:09 pour voir
00:18:11 qu'est-ce qui se passe autour de vous.
00:18:13 On va vous laisser faire
00:18:15 la petite manipulation technique.
00:18:17 Jean-Christophe Galien, voilà.
00:18:19 On entend Jonas Haddad qui est sous le choc.
00:18:21 On a entendu il y a quelques instants, on dirait que le rabbin,
00:18:23 qui était sous le choc et qui dit
00:18:25 "mais il faut nous aider, il faut nous soutenir".
00:18:27 - Il l'a très bien dit.
00:18:29 Ce n'est pas d'hier,
00:18:31 ce n'est pas d'avant-hier.
00:18:33 On est dans une tendance lourde, malheureusement.
00:18:35 Malheureusement, c'est-à-dire qu'on a
00:18:37 en ce moment,
00:18:39 c'est terrible de le dire comme ça,
00:18:41 un focus sur les juifs,
00:18:43 sur cette religion.
00:18:45 Il l'a très bien dit Jonas,
00:18:47 on a eu le Père Hamel, on a des églises,
00:18:49 on a des cimetières.
00:18:51 Si on compte, on pourrait faire des émissions
00:18:53 entières sur ces actes-là.
00:18:55 - Juste un instant, pour expliquer ces images
00:18:57 qu'on est en train de voir, si on peut les mettre
00:18:59 plein pot, s'il vous plaît.
00:19:01 C'est Jonas Haddad qui nous envoie
00:19:03 ces images. Voilà, c'est ce qui se passe
00:19:05 en ce moment même, en direct, autour
00:19:07 de cette synagogue avec
00:19:09 les forces de l'ordre qui sont en train
00:19:11 de boucher la rue,
00:19:13 qui ont pris position.
00:19:15 Je ne sais pas si Jonas nous entend en même temps,
00:19:17 mais s'il peut commenter, peut-être,
00:19:19 avec nous, ce qu'on est en train de voir, Jonas.
00:19:21 - Je vous entends, oui,
00:19:23 effectivement. Là, on est à la rue des Beaux-Enfants.
00:19:25 Vous voyez, donc, vous avez
00:19:27 ici la rue qui est bouchée,
00:19:29 et là, au bout de la rue, vous voyez
00:19:31 là, ce véhicule-là,
00:19:33 et en fait, la synagogue, elle est juste là,
00:19:35 et c'est ici qu'a été abattue la Saïen,
00:19:37 en fait, après avoir
00:19:39 tenté de poignarder les forces
00:19:41 de l'ordre, qui sont intervenues.
00:19:43 Donc, en fait, vous avez ici la synagogue.
00:19:45 De ce que j'ai cru comprendre,
00:19:47 il s'est surélevé pour essayer
00:19:49 d'envoyer un
00:19:51 engin enflammé
00:19:53 pour essayer de brûler la synagogue,
00:19:55 et là, après avoir tenté de poignarder
00:19:57 une des forces, une personne des forces
00:19:59 de l'ordre, eh bien, il a été
00:20:01 abattu. Je ne sais pas de combien de balles,
00:20:03 d'ailleurs, mais voilà.
00:20:05 - On parle de cinq tirs, mais ce n'est pas encore
00:20:07 confirmé. Est-ce que, d'habitude, cette synagogue
00:20:09 est protégée ? Comment ça se passe ? Est-ce qu'il y a des
00:20:11 hauts murs autour ? Vous, qui habitez
00:20:13 juste à côté, je le rappelle, c'est pour ça que vous êtes en direct
00:20:15 avec nous, parce que vous êtes à 50 mètres
00:20:17 normalement de cette synagogue.
00:20:19 - Écoutez,
00:20:21 oui, c'est protégé. Il y a des caméras
00:20:23 partout, et d'ailleurs, je pense que c'est les caméras
00:20:25 qui ont permis de voir immédiatement
00:20:27 qu'il y avait un départ de feu.
00:20:29 Mais des
00:20:31 hauts murs, peut-être pas.
00:20:33 Je crois que... Si je zoom,
00:20:35 on le voit, ce ne sont pas des très très hauts murs,
00:20:37 mais par contre, je vois d'ores et déjà
00:20:39 d'ici là, je le vois, c'est que
00:20:41 il y avait des étoiles de David qui étaient là,
00:20:43 et je crois qu'elles sont déjà dégradées.
00:20:45 Non, ce ne sont pas des hauts murs,
00:20:47 par contre, il y a des caméras partout.
00:20:49 - Effectivement. Et les forces de l'ordre
00:20:51 sont en nombre sur place, ou
00:20:53 pour l'instant, le dispositif
00:20:55 est en train d'être allégé ?
00:20:57 - Non, non, non, c'est toujours en nombre,
00:20:59 parce que là,
00:21:01 le quartier est bouclé.
00:21:03 Il y a beaucoup de gens.
00:21:05 Oui, en fait, il y a trois rideaux,
00:21:07 parce qu'il y a un endroit
00:21:09 dans lequel il y a une scène...
00:21:11 Je ne sais plus si le cadavre est encore là,
00:21:13 mais il y avait une scène tout à l'heure où le cadavre était présent.
00:21:15 - Oui, tout à fait.
00:21:17 Vous avez pu parler avec des gens
00:21:19 de la communauté juive aujourd'hui.
00:21:21 Ils vous disent quoi ? Ils vous disent
00:21:23 qu'ils sont sous le choc et qu'ils ne s'attendaient pas
00:21:25 à un tel choc ?
00:21:27 - Vous avez eu Natacha Benahim
00:21:29 et Shmuel Loubeki tout à l'heure.
00:21:31 Ils sont sous le choc,
00:21:33 mais ils s'attendaient à ça.
00:21:35 C'est-à-dire que, si vous voulez,
00:21:37 quand vous vivez en permanence
00:21:39 avec chacun des offices importants,
00:21:41 quand il y a une fête importante
00:21:43 ou des choses comme ça,
00:21:45 vous vivez avec la police,
00:21:47 vous dites bien que ce n'est pas pour rien.
00:21:49 Ils s'attendaient,
00:21:51 parce qu'on a régulièrement
00:21:53 des remontées dans des bâtiments,
00:21:55 que ce soit des écoles
00:21:57 ou des synagogues de dégradation.
00:21:59 Ils s'attendaient à ça,
00:22:01 mais ils ne savaient pas que ça allait être le matin.
00:22:03 Et donc voilà, c'est passé ce matin.
00:22:05 - Effectivement. Merci beaucoup Jonas.
00:22:07 Merci pour vos images
00:22:09 et merci d'avoir été avec nous.
00:22:11 Je vous rappelle qu'un homme armé a été abattu ce matin
00:22:13 alors qu'il tentait de mettre le feu
00:22:15 à la synagogue de la ville.
00:22:17 Les événements se sont déroulés
00:22:19 vers 6h45 et cet homme
00:22:21 s'en serait pris ensuite à des policiers.
00:22:23 Mathias Leboeuf,
00:22:25 c'est vrai qu'on entend à la fois
00:22:27 la colère et le désespoir,
00:22:29 mais je trouve qu'il y a une chose
00:22:31 un peu particulière dans ce qui se passe aujourd'hui.
00:22:33 C'est que d'habitude, on a, allez, je vais dire,
00:22:35 24h de choc, de tristesse.
00:22:37 Là, quand j'entends le rabbin,
00:22:39 quand j'entends
00:22:41 la dame qui est Natacha Benayim,
00:22:43 qui est présidente de la communauté juive, qui était à côté du rabbin,
00:22:45 quand j'entends Jonas Haddad,
00:22:47 cette fois, on n'est pas dans le même tempo.
00:22:49 Là, c'est déjà la colère.
00:22:51 C'est-à-dire que le ton de la tristesse, aujourd'hui,
00:22:53 il est de plus en plus réduit parce qu'il y en a marre.
00:22:55 Et honnêtement, moi, ce matin,
00:22:57 quand on a appris l'info, on était tous sous le choc
00:22:59 et on s'est dit, en tout cas, moi, ma première réaction,
00:23:01 ça a été "ça suffit". Ça. Suffit.
00:23:03 - Bien, je pense
00:23:05 qu'il y a de la tristesse,
00:23:07 il y a de la colère. Moi, je voulais
00:23:09 saluer leurs paroles à tous,
00:23:11 au grand rabbin de Rouen,
00:23:13 dont j'ai retenu,
00:23:15 bien sûr, comme le disait Jean-Christophe,
00:23:17 le fait que l'antisémitisme
00:23:19 a toujours été là.
00:23:21 Moi, j'ai retenu qu'il a dit "il ne faut pas avoir peur,
00:23:23 il ne faut pas se laisser gangrener par la peur".
00:23:25 Et j'ai trouvé ça très beau.
00:23:27 Et il a dit ensuite
00:23:29 "on est protégés par Dieu et par la République".
00:23:31 Et je trouve que c'est un propos à la fois
00:23:33 spirituel et... comment dire...
00:23:35 - Oui, mais il l'appelait à l'unité.
00:23:37 Moi, ce que j'ai noté, c'est qu'il l'appelait à l'unité.
00:23:39 Arrêtez d'être à nos côtés
00:23:41 simplement quand on est attaqué. - Il a entièrement raison.
00:23:43 - Et il a raison. - Il a entièrement raison.
00:23:45 Et ça fait écho à ce que disait
00:23:47 Jonas Haddad, c'est que
00:23:49 c'est pas anodin, effectivement.
00:23:51 C'est pas une synagogue comme ça,
00:23:53 c'est pas un fait divers. Et il y a
00:23:55 un continuum, effectivement,
00:23:57 entre... pardonnez-moi le terme,
00:23:59 mais vous savez, l'espèce
00:24:01 d'antisémitisme d'atmosphère
00:24:03 "Ah ben, un sale juif",
00:24:05 voilà, et puis ce genre d'actes.
00:24:07 C'est intolérable.
00:24:09 Il n'y a aucune tolérance
00:24:11 à avoir, même sur les plus
00:24:13 petits faits, même sur les paroles les plus mineures.
00:24:15 - On parlera tout à l'heure de cette influenceuse
00:24:17 dont parle Jonas Haddad, et j'avais prévu d'en parler.
00:24:19 Elle s'appelle Poupette Kintza, et elle a fait
00:24:21 une vidéo qui est surréaliste, où elle dit "je travaille
00:24:23 pas avec des juifs, je veux pas d'agents juifs,
00:24:25 je veux aucun juif autour de moi".
00:24:27 Voilà, et il faut pas laisser
00:24:29 passer ça, mais il faut taper fort, il faut l'exclure de la société,
00:24:31 cette femme. Excusez-moi,
00:24:33 c'est de l'antisémitisme total.
00:24:35 On va rester en édition spéciale, on fait juste le CNews Info,
00:24:37 avec les toutes dernières infos,
00:24:39 et "Sommeil à la midi", et puis on poursuit
00:24:41 cette édition spéciale, donc après ce qui s'est passé
00:24:43 tôt ce matin à Rouen.
00:24:45 - Vous en parliez à l'instant, Jean-Marc,
00:24:51 la principale information de la matinée,
00:24:53 ce drame évité de peu à Rouen,
00:24:55 et deux enquêtes ouvertes après qu'un homme
00:24:57 armé d'un couteau et d'une barre de fer a tenté
00:24:59 de mettre le feu à une synagogue
00:25:01 avant d'être tué par la police.
00:25:03 Ce n'est pas seulement la communauté
00:25:05 israélite qui est touchée, c'est toute
00:25:07 la ville de Rouen qui est meurtrie sous le choc,
00:25:09 a réagi sur X le maire, Nicolas Maillard-Rossignol.
00:25:11 Situation plus calme et apaisée en Nouvelle-Calédonie,
00:25:15 où un homme suspecté d'homicide
00:25:17 lors des émeutes s'est rendu aux forces de l'ordre,
00:25:19 une annonce faite par Louis Lefrand
00:25:21 au commissaire de la République sur l'archipel.
00:25:23 Je vous rappelle que 5 personnes sont mortes
00:25:25 depuis le début des émeutes lundi,
00:25:27 dont deux gendarmes.
00:25:29 Et puis, l'ex-ministre des Solidarités,
00:25:31 Damien Abad, mis en examen pour tentative de viol.
00:25:33 Il était visé par une enquête depuis juin 2022,
00:25:35 ce qui avait provoqué son départ du gouvernement
00:25:37 moins de deux mois après son arrivée.
00:25:39 - 11h02 sur CNews, merci d'être avec nous,
00:25:47 édition spéciale après ce qui s'est passé ce matin
00:25:49 à la synagogue de Rouen.
00:25:51 Vous le savez, un homme armé a été abattu ce matin
00:25:53 alors qu'il tentait de mettre le feu à la synagogue.
00:25:55 Il aurait lancé un cocktail molotov
00:25:57 à travers les grilles pour toucher la synagogue.
00:25:59 Il y a des dégâts a priori sur place.
00:26:01 L'individu était muni d'un couteau.
00:26:03 Il se serait ensuite attaqué
00:26:05 à des policiers présents dans le secteur.
00:26:07 Un des agents a fait usage de son arme de service.
00:26:09 Pour l'instant, les informations parlent
00:26:11 que des policiers ont été attaqués
00:26:13 par des policiers présents dans le secteur.
00:26:15 Pour l'instant, les informations parlent
00:26:17 de cinq coups de feu qui auraient été tirés
00:26:19 mais on n'a pas la confirmation officielle.
00:26:21 Tout le reste a été confirmé
00:26:23 par le ministre de l'Intérieur.
00:26:25 Il y a un choc, bien évidemment à Rouen
00:26:27 mais il y a également un choc dans la France entière.
00:26:29 Et je crois que c'est vous,
00:26:31 il y a un instant, Mathias Leboeuf,
00:26:33 qui disait "ce n'est pas un fait divers".
00:26:35 Non, ce n'est pas un fait divers et c'est pour ça
00:26:37 qu'on est en édition spéciale.
00:26:39 Parce que c'est le symbole de quelque chose.
00:26:41 C'est le symbole de quelque chose qui est en train de se passer
00:26:43 en France, d'une violence qui est en train
00:26:45 à la fois de gagner la France sur tous les terrains.
00:26:47 Et quand je parle de la France, je parle de la Nouvelle-Calédonie.
00:26:49 Ce qui se passe là-bas, excusez-moi, c'est peut-être hasardeux
00:26:51 de faire le lien entre tout ça, mais moi je pense
00:26:53 qu'il y a un lien entre tout ça. Il y a un lien entre ce qui se passe
00:26:55 en Nouvelle-Calédonie, où des gendarmes,
00:26:57 des policiers ont été blessés, des gens ont été blessés.
00:26:59 Il y a un lien avec ce fourgon
00:27:01 qui a été attaqué
00:27:03 où on n'a pas hésité à tirer
00:27:05 sur du personnel pénitentiaire
00:27:07 sans même la moindre sommation. Et il y a un lien
00:27:09 avec cette haine qui est en France
00:27:11 aujourd'hui, cette haine
00:27:13 antisémite, cette haine contre les Juifs,
00:27:15 cette haine contre les lieux juifs.
00:27:17 Ludovic Thoreau. Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi,
00:27:19 mais moi j'ai vraiment ce sentiment aujourd'hui.
00:27:21 - Moi ça fait 30 ans que je suis élu
00:27:23 dans différents mandats, et ça fait 30 ans
00:27:25 que je vais dans les cérémonies religieuses
00:27:27 à la synagogue. Depuis 30 ans, il y a la police
00:27:29 devant. Depuis 30 ans,
00:27:31 il y a la police devant. Aujourd'hui, les communautés
00:27:33 se protègent en mettant des caméras,
00:27:35 des barbelés, des choses comme ça. Ils se protègent eux-mêmes
00:27:37 parce qu'on n'arrive pas à les protéger. Vous évoquiez
00:27:39 tout à l'heure ce catholique qui a été tué.
00:27:41 Mais excusez-moi, ça veut dire une guerre de religion ?
00:27:43 Je ne comprends rien. Quand vous ciblez une religion
00:27:45 et n'ont pas des personnes, vous vous livez
00:27:47 les catholiques. Après, les Juifs, c'est que vous êtes dans
00:27:49 une guerre de religion. Mais aujourd'hui, vous avez
00:27:51 raison, tout ça est lié.
00:27:53 Il y a tellement d'impunité.
00:27:55 Il y a tellement d'excuses qu'on a. On va dire
00:27:57 qu'il est fou. Mais évidemment, on est tous fous
00:27:59 quelque part, d'accord ? Mais à un moment,
00:28:01 il faut pouvoir faire... Ils ne peuvent pas
00:28:03 se protéger tous seuls, les Juifs. Excusez-moi. Ils sont
00:28:05 français, on doit les protéger. Aujourd'hui, ils ne se protègent pas.
00:28:07 Aujourd'hui, c'est le feu. Vous vous rendez compte ?
00:28:09 La symbolique du feu, je ne sais pas, par rapport
00:28:11 à ce qu'ont vécu les Juifs, c'est
00:28:13 catastrophique pour eux. Et là, ils se sont à se demander,
00:28:15 mais ils ne demandent plus, est-ce qu'on doit quitter la France ?
00:28:17 Parce qu'ils aiment ce pays. Et d'ailleurs,
00:28:19 à chaque fois, ils parlent de la France
00:28:21 en remerciant la France. - Mais ils sont français, toi.
00:28:23 - Mais oui ! Et ils protègent la France.
00:28:25 Mais, en retour,
00:28:27 ils n'ont pas ce qu'ils voulaient. Et ce qui s'est passé
00:28:29 ce matin... Et je vais vous dire une chose. On parlait de fraude
00:28:31 tout à l'heure. Mais ceux, aujourd'hui, qui
00:28:33 attisent le feu... Parce qu'il y en a plein qui
00:28:35 vivent là-dessus, qui attisent le feu, d'accord ?
00:28:37 Ils ont essayé avec Sciences Po. Ils vont essayer avec eux.
00:28:39 Et les détraquer comme ça, ils vont être
00:28:41 pléthores. Et il y aura des accidents. Donc, ceux
00:28:43 qui veulent apporter le conflit israélo-palestinien
00:28:45 pour exister en France, doivent être
00:28:47 condamnés. - Jean-Christophe Gagné. - Oui, il y a...
00:28:49 Jean-Marc, on est seulement d'accord. Mais là, je fais
00:28:51 une petite nuance, quand même, malgré tout. Je pense qu'il y a une vraie différence
00:28:53 qui se rejoint par
00:28:55 la violence non punie, non traitée...
00:28:57 - C'était ça, le lien que je faisais. Bien évidemment,
00:28:59 les mots ne sont absolument pas les mêmes. - Mais il faut dire
00:29:01 quand même qu'il y a un travail de fond. Et c'est pas un travail.
00:29:03 C'est une guerre de fond qui est menée
00:29:05 depuis l'intérieur de notre pays
00:29:07 et depuis l'extérieur. Soyons clairs
00:29:09 sur les communautés. Les communautés lesquelles ?
00:29:11 - C'est ça. - Celles... Juives,
00:29:13 chrétiennes, catholiques en particulier
00:29:15 aussi, qui sont attaquées dans leur lieu de culte.
00:29:17 Qui sont attaquées. Et qui attaquent
00:29:19 aussi... Ces mêmes forces attaquent la République.
00:29:21 C'est pour ça que c'est intéressant quand le rabbin parle de la République.
00:29:23 - Ouais. - Pourquoi, dans nos écoles...
00:29:25 On est en 2024. Jonas Haddad disait
00:29:27 qu'on est le mois de mai 2024.
00:29:29 Les Jeux Olympiques arrivent bientôt. Dans nos écoles,
00:29:31 il y a des alertes intrusions.
00:29:33 Des exercices pour agression à Paris
00:29:35 et ailleurs. Comment on peut vivre dans un pays
00:29:37 où en permanence dans les écoles, parce qu'on peut pas mettre des policiers
00:29:39 partout, on peut pas mettre des barrières partout
00:29:41 même si on en a partout, la réalité,
00:29:43 on apprend aux enfants, à l'école maternelle,
00:29:45 à l'école primaire, au collège, à se protéger
00:29:47 en cas d'alerte intrusion. Donc on a
00:29:49 quelque chose qui se passe. Et c'est quoi ce quelque chose qui se passe ?
00:29:51 Parler d'islamisme
00:29:53 radical. Arrêtons
00:29:55 avec ces espèces de phrases et ces répétitions
00:29:57 de mots. On est au coeur
00:29:59 d'un problème. Et la première communauté
00:30:01 dont parlait le rabbin, celle qui est la plus
00:30:03 silencieuse et celle que j'appelle de tous
00:30:05 mes voeux, enfin a une réaction.
00:30:07 Je parle pas de la violence criminelle
00:30:09 qui est une autre affaire. Je parle pas de la Nouvelle-Calédonie
00:30:11 qui est une autre affaire. Je parle
00:30:13 de ces attaques qui sont faites à une
00:30:15 religion, à une autre religion, des attaques
00:30:17 qui sont faites au titre d'une autre
00:30:19 religion et qui sont revendiquées de cette religion.
00:30:21 J'ai besoin, moi, que l'Umma,
00:30:23 que la communauté musulmane de ce pays
00:30:25 soit la première à ne plus être
00:30:27 silencieuse face à ces attaques. J'ai besoin
00:30:29 qu'on dise pas "islamisme radical"
00:30:31 ou "islaïs je ne sais quoi". J'ai besoin qu'on
00:30:33 dise "nous avons un problème aujourd'hui"
00:30:35 Philippe, nous avons un problème
00:30:37 aujourd'hui, sans critiquer une communauté.
00:30:39 J'ai besoin que cette communauté elle dise
00:30:41 "ça n'est pas normal et nous sommes républicains
00:30:43 et nous sommes français et nous faisons face
00:30:45 à ces actes désastreux pour le pays
00:30:47 et le bien du pays".
00:30:49 - Non mais c'est ce que je relevais tout à l'heure, ce que disait le rabbin.
00:30:51 C'est que cette majorité silencieuse doit quand même
00:30:53 se réveiller. Dans cette majorité silencieuse
00:30:55 effectivement, il y a peut-être les musulmans
00:30:57 qui devraient se montrer
00:30:59 un peu plus en avant.
00:31:01 - Mais c'est un peu la fesse qui est lancée par le rabbin.
00:31:03 Honnêtement, je pense
00:31:05 qu'à travers les lignes,
00:31:07 moi c'est ce que j'ai entendu chez le rabbin tout à l'heure
00:31:09 parce que je pense pas qu'il parle des catholiques
00:31:11 parce que les catholiques ont toujours été très solidaires.
00:31:13 - Je vais pas lire dans la procédure.
00:31:15 - Non mais je pense qu'il avait raison en élargissant
00:31:17 un petit peu. C'est toute la communauté nationale
00:31:19 toute la communauté nationale
00:31:21 qui doit le soutenir.
00:31:23 - Mais allez, le silence il vient.
00:31:25 - Il y a pas de soutenir d'une autre façon.
00:31:27 - Attendez, je voudrais pas qu'on tape sur les musulmans
00:31:29 non plus en disant ce qu'il a raconté.
00:31:31 Parce qu'il faut dire la vérité.
00:31:33 Pourquoi les musulmans se taisent ?
00:31:35 Parce qu'ils ont peur.
00:31:37 - Mais oui, bien sûr.
00:31:39 - C'est juste un faux, c'est ce que dit le rabbin. Ils ont peur.
00:31:41 - Mais vous voyez, on en est arrivé quand même.
00:31:43 - Bien sûr.
00:31:45 - Souvent on est en désaccord autour de ce plateau
00:31:47 mais là je crois qu'on est tous d'accord.
00:31:49 - Et ça tombe bien qu'il soit un jour comme ça.
00:31:51 - Tous d'accord pour dire que le silence lui aussi est coupable.
00:31:53 Et en premier lieu, le silence des personnes appartenant à la communauté musulmane.
00:31:58 Pourquoi ?
00:32:00 Moi, si demain des gens faisaient des attentats au nom de la philosophie,
00:32:04 je serais le premier à dire "bah non, c'est pas la philosophie"
00:32:07 ou "la philosophie c'est pas ça".
00:32:09 - Je rappelle qu'il y a eu des preuves de philo pour comprendre
00:32:11 pourquoi vous prenez cet exemple.
00:32:13 - Donc, ça les concerne.
00:32:15 - La réaction de la plupart des musulmans, c'est dire "oui mais c'est pas nous".
00:32:20 - Non mais ils ont peur.
00:32:22 - La réalité c'est qu'ils ont peur.
00:32:24 - J'ai presque envie de dire que je leur en veux pas vraiment.
00:32:26 - Indépendamment.
00:32:28 - Quand on est tout seul dans une cité qui a de la pression autour
00:32:31 et qu'on a envie de dire "oui je suis solidaire avec les juifs", on peut pas.
00:32:35 - Bien sûr.
00:32:37 - C'est ça la réalité du terrain.
00:32:39 - Ils doivent transcender la peur. Ils doivent faire pardonner à la peur.
00:32:41 - C'est facile de dire quand on est sur un plateau,
00:32:43 "je suis solidaire avec les juifs".
00:32:45 - Prenez conscience aussi de ce que c'est la vie dans une cité.
00:32:47 - J'en m'en ordre.
00:32:49 - La vie de musulman dans une cité où il y a la pression d'islamistes autour de soi.
00:32:53 - Il y a deux choses.
00:32:55 - Moi je dis à tous mes amis musulmans, prenez la parole.
00:32:59 - Parce que c'est au nom de votre religion.
00:33:01 - Bien sûr.
00:33:03 - C'est au nom de votre religion qu'on s'allie.
00:33:05 - Ludovico.
00:33:07 - On l'a dit à chaque fois, il n'y a pas de prise de parole des autorités religieuses.
00:33:11 - Les autorités musulmanes, elles existent.
00:33:13 - Elles existent, mais il faudrait qu'elles parlent.
00:33:15 - Mais elles ne parlent pas parce qu'elles ont peur aussi.
00:33:17 - Même les autorités ont peur.
00:33:19 - Alors elles n'ont pas peur.
00:33:21 - De perdre le pouvoir.
00:33:23 - Parce que c'est une élection locale qui monte en chapiteau.
00:33:25 - Si dès là-haut vous dites quelque chose comme ça,
00:33:27 - Derrière ça s'écroule.
00:33:29 - Parce que la base est très agressive.
00:33:31 - Et en fait c'est la base qui maintient le haut.
00:33:33 - Tout simplement aujourd'hui.
00:33:35 - Mais je dis qu'aujourd'hui, ils doivent s'exprimer.
00:33:37 - Parce que ce sera un message important pour dire à ceux qui ont peur
00:33:39 - C'est les juifs en premier lieu.
00:33:41 - On est unis, on fait toutes les religions ensemble.
00:33:43 - On est dans une société où tout le monde...
00:33:45 - Vous ne vous rendez pas compte de ça.
00:33:47 - Vous ne vous rendez pas compte de ce que vivent les gens.
00:33:49 - Mais si, je m'en rends compte.
00:33:51 - Tout le monde a peur. On a peur de descendre dans la rue aujourd'hui.
00:33:53 - Les gens, ils ont envie de s'arrêter.
00:33:55 - Vous savez c'est quoi la réalité ?
00:33:57 - Je vis en 93 en banlieue.
00:33:59 - En fait, vous ne faites pas un bout de discours sur un plateau genre
00:34:01 - "Ah oui, allez-y", etc.
00:34:03 - Je ne fais pas un bout de discours sur un plateau.
00:34:05 - Ce que je veux dire c'est qu'à un moment donné,
00:34:07 - Vous arrivez à le comprendre.
00:34:09 - Bien sûr que j'arrive à le comprendre.
00:34:11 - Quand on est une jeune femme dans une cité,
00:34:13 - On a peur. Mais aujourd'hui,
00:34:15 - On a peur quand on est en ville aussi.
00:34:17 - On a peur partout.
00:34:19 - La peur, elle s'est dissimulée partout.
00:34:21 - Justement en commun.
00:34:23 - Si on laisse...
00:34:25 - On en revient à la parole du grand rabbin
00:34:27 - Qui vaut aussi pour tous
00:34:29 - Ne pas céder à la peur.
00:34:31 - Et à un moment donné, face à la peur,
00:34:33 - La première arme face à la peur,
00:34:35 - C'est le courage. Pardon, il faut avoir le courage.
00:34:37 - Mais il faut aussi...
00:34:39 - C'est aussi ça.
00:34:41 - On parlait de Poupette Kensa.
00:34:43 - Tout à l'heure, c'est cette influenceuse.
00:34:45 - Elle a plus d'un million de followers.
00:34:47 - Regardez le message à Gerbet.
00:34:49 - A Gerbet, excusez-moi de le dire aussi clairement.
00:34:51 - Le message à Gerbet qu'elle a posté sur les réseaux.
00:34:53 - Moi je vous dis,
00:34:55 - Et moi c'est clair et net.
00:34:57 - Je suis une pro-palestine.
00:34:59 - Je ne travaille pour aucune personne
00:35:01 - Voilà,
00:35:03 - Je ne suis pas syoniste ou juive.
00:35:05 - J'ai aucune marque avec qui je travaille.
00:35:07 - Comme ça.
00:35:09 - Je n'ai aucun partenaire, je n'ai aucun agent
00:35:11 - Qui est juif ou quoi que ce soit.
00:35:13 - Voilà, non mais c'est surréaliste.
00:35:15 - On est en direct avec Maître Nicolas Benouach
00:35:17 - Qui est avocat pénaliste de l'Organisation Juive Européenne.
00:35:19 - Bonjour Maître, merci d'être en direct avec nous.
00:35:21 - Excusez-moi, je redis ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:35:23 - C'est à Gerbet.
00:35:25 - Alors,
00:35:27 - La chronologie est tout à fait intéressante.
00:35:29 - Vous avez,
00:35:31 - Vous avez l'appel à la haine de Poupette Kenza
00:35:33 - Sur les réseaux sociaux.
00:35:35 - Et juste après,
00:35:37 - Et c'est notre combat à l'OJE,
00:35:39 - C'est de démontrer ça au tribunaux.
00:35:41 - Juste après, vous avez le passage à l'acte antisémite.
00:35:43 - Alors, bien évidemment, je ne vais pas créer un lien de causalité
00:35:45 - Que pour l'instant je ne peux pas établir.
00:35:47 - Ce que je veux dire, c'est que
00:35:49 - Vous avez cette succession chronologique
00:35:51 - Entre l'appel à la haine sur les réseaux sociaux,
00:35:53 - L'appel au boycott,
00:35:55 - Les scènes d'hystérie devant l'Institut d'études politiques de Paris,
00:35:57 - Dans les universités,
00:35:59 - L'extrême gauche qui met de l'huile sur le feu
00:36:01 - Pour tenter d'attiser la haine sur le territoire français
00:36:03 - A l'égard de la communauté juive.
00:36:05 - Et vous avez le passage à l'acte à Rouen ce matin.
00:36:07 - Et pour moi, il n'y a pas de hasard.
00:36:09 - Enfin, tout est lié.
00:36:11 - Et donc, vous avez cet appel au boycott
00:36:13 - Et cette provocation à la haine raciale
00:36:15 - Qui a été, à mon sens, incontestable
00:36:17 - De la part de cette influenceuse
00:36:19 - Qui a été, à mon sens, incontestable
00:36:21 - De la part de cette influenceuse
00:36:23 - Qui a été, à mon sens, incontestable
00:36:25 - De la part de cette influenceuse
00:36:27 - Qui est Poupette Kenza
00:36:29 - D'une part, vous avez la discrimination
00:36:31 - Et l'appel au boycott du code pénal
00:36:33 - Qui est puni de trois ans d'emprisonnement
00:36:35 - Et 45 000 euros d'amende
00:36:37 - Et vous avez la provocation à la haine raciale
00:36:39 - Le fameux article 24 alliné à 8
00:36:41 - De la loi sur la presse
00:36:43 - Alors, les influenceurs, pour nous,
00:36:45 - C'est à l'OJE,
00:36:47 - A l'Organisation juive européenne
00:36:49 - C'est 50 avocats
00:36:51 - On regarde de très près ces influenceurs
00:36:53 - Pourquoi ?
00:36:55 - Parce que ce sont eux qui sont au contact
00:36:57 - D'une jeunesse adolescente, préadolescente
00:36:59 - Qui, je dirais, est en pleine construction psychologique
00:37:01 - Qui, je dirais, est en pleine construction psychologique
00:37:03 - En pleine construction intellectuelle
00:37:05 - Qui est extrêmement influençable
00:37:07 - Et qui, lorsqu'elle reçoit, je dirais,
00:37:09 - Ces messages de haine,
00:37:11 - Ces messages de discrimination,
00:37:13 - Ces messages d'antisémitisme,
00:37:15 - Je dirais, est plus influençable que quiconque
00:37:17 - Et plus perméable que quiconque
00:37:19 - A cette haine-là
00:37:21 - Donc, voilà, vous avez, je dirais,
00:37:23 - Une continuité dans ce travail
00:37:25 - Qui est fait sur les influenceurs
00:37:27 - On avait commencé avec cette influenceuse
00:37:29 - Je pense que vous vous en rappelez
00:37:31 - Qui est Anwar Warda
00:37:33 - Que l'OJE a fait condamner
00:37:35 - A 10 mois avec sursis
00:37:37 - Vous savez, c'est celle qui ironisait
00:37:39 - Sur le sort des bébés juifs israéliens
00:37:41 - Qui avaient été retrouvés dans des fours
00:37:43 - Voilà, pour moi,
00:37:45 - Il y a clairement un lien
00:37:47 - Entre ces appels à la haine
00:37:49 - Ces tentatives, je dirais,
00:37:51 - De convertir une jeunesse
00:37:53 - Qui est influençable
00:37:55 - A l'antisémitisme
00:37:57 - Par ses influenceurs
00:37:59 - Et les passages à l'acte qui arrivent juste après
00:38:01 - Et je pense que, et j'en appelle un peu
00:38:03 - Au législateur qui est à votre table aujourd'hui
00:38:05 - Il est temps de faire passer
00:38:07 - Tout ce contentieux
00:38:09 - De la provocation à la haine raciale
00:38:11 - Tout ce contentieux
00:38:13 - De l'appel à la haine antisémite
00:38:15 - De le faire passer de manière urgente
00:38:17 - Une fois qu'il y a eu ce débat
00:38:19 - Il faut le faire passer de manière urgente
00:38:21 - Sur le terrain du droit commun pénal
00:38:23 - C'est-à-dire qu'il faut que cette poupée de Kenza
00:38:25 - Soit placée en garde à vue en urgence
00:38:27 - Mais surtout, il faut qu'il y ait la possibilité
00:38:29 - Qu'on puisse faire passer ces gens
00:38:31 - En comparution immédiate
00:38:33 - Il faut que l'appel à la haine antisémite
00:38:35 - Ne soit plus cantonné dans le droit de la presse
00:38:37 - Dans cette loi sur la liberté de la presse
00:38:39 - Mais que cette haine antisémite
00:38:41 - Quand elle est constitutive de progrès
00:38:43 - Que ce soit un appel à la haine
00:38:45 - A la haine antisémite
00:38:47 - Quand elle est constitutive de provocation à la haine raciale
00:38:49 - Se retrouve dans le droit commun pénal
00:38:51 - Et que ces gens passent en comparution immédiate
00:38:53 - Parce qu'à traîner
00:38:55 - A considérer que c'est un débat sur la liberté d'expression
00:38:57 - Alors que ce n'en est pas la haine antisémite
00:38:59 - C'est pas de la liberté d'expression
00:39:01 - C'est un délit
00:39:03 - Il faut faire passer ça
00:39:05 - Dans le domaine du droit pénal commun
00:39:07 - Il faut arrêter
00:39:09 - Il faut sortir la haine antisémite
00:39:11 - De la loi sur la liberté de la presse
00:39:13 - Et la faire passer dans le code pénal
00:39:15 - Et que ces gens passent en comparution immédiate
00:39:17 - Maître, une petite question rapide
00:39:19 - Parce que cette jeune femme
00:39:21 - Dont le pseudo c'est Poupette Kenza
00:39:23 - Qui s'appelle en réalité Kenza Banshriff
00:39:25 - Il y a deux solutions
00:39:27 - Soit c'est une abrutie
00:39:29 - Excusez-moi, soit c'est une abrutie
00:39:31 - Soit tout est fait en conscience
00:39:33 - Avec cette volonté d'attiser la haine
00:39:35 - Et c'est très grave
00:39:37 - C'est très très grave
00:39:39 - Et je ne comprends même pas qu'elle ne soit pas encore en garde à vue
00:39:41 - Vous avez raison, je ne comprends même pas
00:39:43 - Elle n'est pas en garde à vue
00:39:45 - Parce qu'on n'arrive pas
00:39:47 - A passer ce cap
00:39:49 - Et on a beau s'adresser au législateur
00:39:51 - Le plus souvent possible
00:39:53 - On n'arrive pas à passer ce cap
00:39:55 - De faire sortir la haine antisémite
00:39:57 - De la loi sur la presse pour la rentrer dans le code pénal
00:39:59 - A partir du moment où cette haine antisémite
00:40:01 - Sera punie par le code pénal
00:40:03 - Au même titre que l'apologie du terrorisme
00:40:05 - Au même titre que le vol
00:40:07 - Au même titre que l'agression sexuelle
00:40:09 - Au même titre que tous les délits
00:40:11 - Que connaissent le code pénal
00:40:13 - Qu'on connaît le code pénal
00:40:15 - On aura à ce moment là la possibilité d'avoir des gardes à vue
00:40:17 - Plus rapide
00:40:19 - D'avoir des audiences en comparution immédiate
00:40:21 - Afin de faire cesser de manière urgente
00:40:23 - Et surtout d'envoyer un message très clair
00:40:25 - Aux influenceurs
00:40:27 - Vous savez les influenceurs c'est un petit peu les professeurs
00:40:29 - Je dirais d'une jeunesse
00:40:31 - Qui va de moins en moins
00:40:33 - Ou alors est de moins en moins intéressée par l'école
00:40:35 - D'une jeunesse qui écoute moins ses parents
00:40:37 - Que des influenceurs
00:40:39 - Et je dirais qu'aujourd'hui
00:40:41 - On essaye de faire sortir l'antisémitisme
00:40:43 - De Sciences Po
00:40:45 - L'antisémitisme des universités
00:40:47 - Faut le faire sortir des réseaux sociaux
00:40:49 - Et surtout il faut surveiller ses influenceurs
00:40:51 - Et il faut qu'il soit sanctionné par le code pénal
00:40:53 - Et donc là
00:40:55 - Merci beaucoup
00:40:57 - Et là c'est pas le cas
00:40:59 - Merci beaucoup maître
00:41:01 - Merci d'avoir été avec nous
00:41:03 - Moi aussi j'ai fait le lien
00:41:05 - Enfin moi je suis comme vous j'ai fait le lien entre ces propos
00:41:07 - Et ce qui s'est passé dans la synagogue
00:41:09 - Bien évidemment c'est pas elle qui a initié ça
00:41:11 - On va pas faire de lien débile non plus
00:41:13 - Mais il y a une petite musique
00:41:15 - Qui est donnée
00:41:17 - Une petite musique qui dit en permanence
00:41:19 - Voilà j'ai pas envie de répéter ce qu'elle dit
00:41:21 - Parce que ça m'énerve
00:41:23 - Je voudrais juste dire que ce cas est très significatif
00:41:25 - De cette espèce de distinction
00:41:27 - Totalement artificielle
00:41:29 - Qu'on a voulu créer
00:41:31 - Et que l'extrême gauche essaye de créer
00:41:33 - Entre antisionisme et antisémitisme
00:41:35 - Vous voyez elle dit
00:41:37 - Je ne travaille avec aucun sioniste
00:41:39 - Ni avec aucun juif
00:41:41 - Et après quand elle fait son rétro-pédalage
00:41:43 - Elle dit mais je voulais dire des sionistes
00:41:45 - On en a la démonstration
00:41:47 - On le sait depuis des années
00:41:49 - Les gens éclairaient le sable depuis des années
00:41:51 - Mais au fond je dirais que
00:41:53 - Il faut que les tribunaux
00:41:55 - Mais il faut que la société condamne
00:41:57 - Cette espèce de totem de protection
00:41:59 - Qui est de dire sioniste à la place de juif
00:42:01 - Et il faut absolument
00:42:03 - Passer cette espèce de distinction artificielle
00:42:05 - Vous regardez bien ce cas de Poupette Kenza
00:42:07 - Vous avez exactement le lapsus révélateur
00:42:09 - Qui est que au fond
00:42:11 - Elle a toujours voulu dire juif
00:42:13 - Sa langue a fourché
00:42:15 - Elle a dit juif au lieu de sioniste
00:42:17 - Et là tout à coup effectivement
00:42:19 - La communauté s'en émeut
00:42:21 - Et les tribunaux vont réagir
00:42:23 - Mais ça ne doit pas suffire
00:42:25 - Il faut que l'utilisation du terme sioniste
00:42:27 - Et que cet antisionisme
00:42:29 - Qui n'est qu'une façon de dire juif
00:42:31 - Et que cet antisionisme qui n'est qu'une façade
00:42:33 - A l'antisémitisme
00:42:35 - Soit condamné comme de la haine antisémite
00:42:37 - Et je le dis en comparution immédiate
00:42:39 - Il faudrait qu'on passe ces gens en comparution immédiate
00:42:41 - Entièrement d'accord avec vous
00:42:43 - Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous
00:42:45 - Merci
00:42:47 - Philippe je vous donne juste la parole dans un instant
00:42:49 - Je précise que dans deux minutes on va faire un petit point
00:42:51 - Sur l'enquête qui est en train de se dérouler
00:42:53 - Sur l'effet puisqu'on sera à nouveau avec
00:42:55 - Célia Barod qui va nous donner les dernières informations
00:42:57 - Sur ce qui se passe à Rouen
00:42:59 - On va essayer de mettre le feu à une synagogue
00:43:01 - Qui a été abattue après s'être attaquée à un policier
00:43:03 - On sera en direct avec Célia dans quelques instants
00:43:05 - C'était juste pour répondre à l'avocat
00:43:07 - Je partage tout à fait ce qui a été dit
00:43:09 - Il y a une proposition de loi qui a été déposée
00:43:11 - En février 2021
00:43:13 - Par Marine Le Pen
00:43:15 - Qui vise à lutter contre l'islamisme
00:43:17 - Et de mémoire il y a une disposition
00:43:19 - Où on inclut effectivement
00:43:21 - Dans le Penal
00:43:23 - Ce genre de propos
00:43:25 - Mais ça a été rappelé quand même il y a quelques instants
00:43:27 - Ça tombe déjà sous le coup de la loi
00:43:29 - Elle ne peut pas être placée en garde à vue tout de suite
00:43:31 - Mais n'empêche que
00:43:33 - Elle en a sûrement bien conscience
00:43:35 - Elle se filme
00:43:37 - Et elle poste ça sur des réseaux sociaux
00:43:39 - Elle sait très très bien
00:43:41 - Ce qu'elle fait
00:43:43 - Elle est maquillée, on voit la mise en scène
00:43:45 - Elle sait très bien ce qu'elle fait
00:43:47 - Elle sait les ravages que tout cela peut avoir
00:43:49 - Auprès de pré-adolescents
00:43:51 - Ou d'adolescents
00:43:53 - On paye le communautarisme
00:43:55 - C'est une immigration totalement incontrôlée
00:43:57 - Là on paye l'addition
00:43:59 - Des dizaines d'années d'immigration incontrôlée
00:44:01 - Qui font le lit du communautarisme
00:44:03 - Qui font le lit du séparatisme
00:44:05 - Et in fine parfois
00:44:07 - Qui peuvent faire le lit de l'islamisme
00:44:09 - Ludovic Thoreau
00:44:11 - Poupette elle est gentille avec son nom
00:44:13 - Elle est un vrai démon cette Poupette
00:44:15 - Elle dit qu'elle gagne 10 000 euros, elle se sert de ça, elle a déjà été condamnée
00:44:17 - Arrêtons de l'appeler Poupette Kensa
00:44:19 - Prenons son vrai nom, Kensa Banshrif
00:44:21 - Excusez-moi, au bout d'un moment
00:44:23 - On a l'impression qu'on est là dans un magasin de poupées
00:44:25 - Vous avez raison, vous avez raison
00:44:27 - C'est ce que vient de dire, c'est le diable
00:44:29 - Mais ce que je veux dire aujourd'hui, la loi
00:44:31 - Même si il n'y a pas de comparution immédiate
00:44:33 - Un propos raciste c'est un an de prison et 45 000 euros
00:44:35 - Est-ce qu'elle va avoir un an de prison et 45 000 euros ?
00:44:37 - Bien sûr que non
00:44:39 - Allez dis-moi
00:44:41 - Jean-Christophe Gagnon
00:44:43 - Il y a un point qui est essentiel, c'est ce qu'a dit tout à l'heure Ludovic
00:44:45 - Il parlait de la base agressive, Poupette c'est pas un professeur
00:44:47 - Elle exploite, elle se nourrit
00:44:49 - Et elle est l'écho de cette haine
00:44:51 - Elle performe, elle a un million parce que la tendance du moment
00:44:53 - C'est d'être antisémite
00:44:55 - Et elle le fait, non pas parce qu'elle a des idées
00:44:57 - Ni quoi que ce soit
00:44:59 - Elle le fait parce que c'est populaire
00:45:01 - Elle le fait parce qu'elle veut rester populaire
00:45:03 - Et si elle ne le fait pas ça, elle va régresser à la cotation
00:45:05 - Elle sera pas 1 800 000
00:45:07 - Juste pour finir, c'est très impressionnant
00:45:09 - Parce que ça veut dire que la base dont Ludovic parle
00:45:11 - Elle est en connexion
00:45:13 - Elle a pas besoin d'être coachée
00:45:15 - Elle l'est comme ça
00:45:17 - C'est un autre réseau social, il faut pas dire que celle-là est criminelle
00:45:19 - Elle est française
00:45:21 - Mais il y a des réseaux qui sont étrangers et qui travaillent au corps
00:45:23 - Individuellement chacun des gens qui sont en face de sa part
00:45:25 - Un dernier mot, tiens, si on rejoint Célia Barone pour faire un point
00:45:27 - Je rejoins ce que dit Jean-Christophe
00:45:29 - Et juste une chose
00:45:31 - Derrière il y a les réseaux
00:45:33 - Les réseaux islamistes ou pas
00:45:35 - Et les réseaux sociaux qui sont des caisses de résonance
00:45:37 - Énormes
00:45:39 - Quand on est en Nouvelle-Calédonie et qu'on interdit TikTok
00:45:41 - Parce qu'on suppose qu'il y a l'influence de la Chine
00:45:43 - Pourquoi ces gens-là
00:45:45 - Ne sont pas interdits pendant 5 ans
00:45:47 - De pouvoir publier un journal
00:45:49 - Un canard papier
00:45:51 - Parce qu'on a pas le pouvoir sur eux
00:45:53 - C'est une modélisation
00:45:55 - Mais ça prend des années
00:45:57 - Les contenus politiques sont zappés
00:45:59 - Regardez Metta, Facebook
00:46:01 - Ah oui non mais justement
00:46:03 - On parle de souveraineté
00:46:05 - On s'en aperçoit plus
00:46:07 - Mais la souveraineté là où elle est mise en aile
00:46:09 - C'est sur les réseaux sociaux, on a pas la main là-dessus
00:46:11 - On pourrait le faire, donc pourquoi on le fait pas
00:46:13 - Ils ont la main là-dessus
00:46:15 - Metta déférence toutes les publications politiques
00:46:17 - Mais pas des publications haineuses
00:46:19 - C'est ça que je comprends pas
00:46:21 - On en est à un rendez-vous avec le patron de Metta
00:46:23 - Comme dit Jean-Christophe
00:46:25 - Parce que c'est aux États-Unis que ça se passe
00:46:27 - Mais on est tout simplement déférencés
00:46:29 - Alors qu'il n'y a pas de propos racistes, antisémites, violents qui sont tenus
00:46:31 - Justement
00:46:33 - Mais parce qu'il y a des propos politiques
00:46:35 - Comme dit Jean-Christophe
00:46:37 - Il y a du business là-dessus
00:46:39 - Il y a du business communautaire
00:46:41 - Et le lardement c'est
00:46:43 - Regardez, moi en gros je suis safe
00:46:45 - Je touche pas aux juifs
00:46:47 - Il y a rien avec les juifs
00:46:49 - Bien évidemment que pénalement c'est condamné
00:46:51 - Mais juste une chose
00:46:53 - A ce moment là, on leur casse leur business
00:46:55 - Terminé, plus de réseau
00:46:57 - C'est ça que je disais quand je disais
00:46:59 - Mettre en dehors de la société
00:47:01 - C'est ce que je voulais dire
00:47:03 - En parlant de cette fille, c'est qu'au bout d'un moment
00:47:05 - Il faut plus qu'il y ait de marques qui travaillent avec elle
00:47:07 - Moi maintenant on va surveiller les marques qui vont travailler avec elle
00:47:09 - Elle a été condamnée Poupette
00:47:11 - Elle a été condamnée à 50 000 euros
00:47:13 - Parce qu'elle avait vendu sur son site
00:47:15 - Oui mais ça veut dire que tout ça c'est
00:47:17 - C'était de l'argent, c'était commercial
00:47:19 - Oui mais parce qu'elle veut toucher le maximum
00:47:21 - Et c'est pour ça qu'elle fait ça
00:47:23 - Elle dit qu'elle gagne 10 000 euros par mois, très bien pour elle
00:47:25 - Mais en faisant quoi ? En étant hors la loi
00:47:27 - Et en manipulant des gens qui sont fragiles
00:47:29 - C'est la jeunesse
00:47:31 - Alors il est 11h24 sur CNews, on poursuit cette édition
00:47:33 - Spéciale après ce qui s'est passé ce matin
00:47:35 - A Rouen, on va retrouver C.Yabarot, journaliste
00:47:37 - Police, justice à CNews pour faire un point
00:47:39 - Célia, je voudrais que vous nous rappeliez
00:47:41 - Ce qu'on sait sur ce qui s'est passé ce matin
00:47:43 - Et où on en est de l'enquête
00:47:45 - A 11h24 sur CNews
00:47:47 - Et bien Jean-Marc, les faits
00:47:49 - Se sont déroulés très tôt, aux alentours
00:47:51 - De 6h30, 6h45
00:47:53 - Les policiers se sont d'abord intervenus
00:47:55 - Pour de la fumée provenant d'une
00:47:57 - Synagogue à Rouen, quand ils sont arrivés
00:47:59 - Ils ont vu un homme
00:48:01 - Foncer sur eux, il a tenté
00:48:03 - De les agresser avec une barre de fer
00:48:05 - Avec un couteau, on nous dit
00:48:07 - Une lame, une grande lame de couteau
00:48:09 - Un policier a donc fait usage
00:48:11 - De son arme, il y a eu des tirs de riposte
00:48:13 - Et selon le maire de Rouen
00:48:15 - Cet homme aurait d'abord escaladé une poubelle
00:48:17 - Et il serait monté au premier étage
00:48:19 - De la synagogue, avant de
00:48:21 - Jeter un élément incendiaire
00:48:23 - Dans la synagogue, il n'y a pas eu de victime
00:48:25 - Heureusement, au sein de la synagogue
00:48:27 - L'intervention rapide des forces
00:48:29 - De l'ordre a été
00:48:31 - Permise grâce à l'utilisation
00:48:33 - Des caméras de surveillance
00:48:35 - De la ville, et puis l'incendie
00:48:37 - Est actuellement maîtrisé, deux enquêtes
00:48:39 - Sont ouvertes, une première sur
00:48:41 - L'incendie volontaire, visant à un lieu de culte
00:48:43 - Et sur les violences volontaires sur
00:48:45 - Personnes dépositaires de l'autorité publique
00:48:47 - C'est-à-dire les policiers, une deuxième enquête
00:48:49 - Est ouverte sur les circonstances
00:48:51 - Du décès de l'individu, puisqu'il a été
00:48:53 - Neutralisé, les policiers
00:48:55 - Ont tiré sur lui, et c'est une enquête systématique
00:48:57 - Lorsqu'un policier fait usage de son arme
00:48:59 - C'est-il y a un mot ?
00:49:01 - Un mot, parce que, si je comprends bien
00:49:03 - En tout cas, le feu a été mis à la synagogue
00:49:05 - Parce que c'est vrai que depuis le début de cette émission
00:49:07 - C'est même écrit en bas, un homme tente de mettre le feu à une synagogue
00:49:09 - Il a mis le feu à la synagogue
00:49:11 - Donc il a fait une partie de son action
00:49:13 - Alors, c'est vrai que sur les
00:49:17 - Premiers éléments d'information
00:49:19 - Dont on a eu connaissance
00:49:21 - Les sources policières nous disaient
00:49:23 - Qu'aucun lien n'était établi entre
00:49:25 - Cet incendie et cet homme
00:49:27 - Gérald Darmanin, dans son tweet
00:49:29 - Il parle de "manifestement"
00:49:31 - A tenté de mettre le feu
00:49:33 - On attend les précisions du procureur de la République
00:49:35 - De Rouen, qui va s'exprimer ce midi
00:49:37 - Pour savoir s'il y a un lien
00:49:39 - Entre cet homme et ce feu
00:49:41 - Donc, c'est vrai qu'il est encore très
00:49:43 - Il faut rester sur de la prudence
00:49:45 - Concernant cet incendie
00:49:47 - Gérald Darmanin va aussi s'exprimer
00:49:49 - A partir de 13h30 à Rouen
00:49:51 - Donc pour l'instant, aucun fait établi
00:49:53 - Mais c'est vrai que le maire de Rouen
00:49:55 - A expliqué que c'était cet homme
00:49:57 - Qui avait fait un élément incendiaire
00:49:59 - Célia, vous nous dites que Gérald Darmanin
00:50:01 - Va se rendre sur place, il sera sur place tout à l'heure
00:50:03 - Donc aux alentours de 13h30
00:50:05 - A priori, c'est vrai qu'il y a quelques
00:50:07 - Semaines, il avait annoncé
00:50:09 - Reste avec tout Célia
00:50:11 - On est en train de la perdre
00:50:13 - Il y a quelques semaines
00:50:15 - Il avait annoncé que tous les lieux de culte
00:50:17 - En particulier les lieux de culte
00:50:19 - Juifs allaient être placés
00:50:21 - Sous protection parce qu'il craignait
00:50:23 - Justement des actes comme celui-là
00:50:25 - Où de nombreux lieux de culte avaient été placés
00:50:27 - Ca veut dire avec des forces de l'ordre
00:50:29 - Qui sont présentes, en permanence, quasiment
00:50:31 - Oui mais il y a déjà des équipes sentinelles
00:50:35 - Qui assurent la sécurité
00:50:37 - La protection des lieux de culte
00:50:39 - Mais il y a une sécurité renforcée depuis le 7 octobre
00:50:41 - Notamment auprès des lieux de culte
00:50:43 - De la communauté juive
00:50:45 - Je vais vous laisser reprendre votre souffle
00:50:47 - On vous retrouvera un peu plus tard
00:50:49 - On vous rappellera aux alentours de 11h40
00:50:51 - On fera un nouveau point avec vous, merci beaucoup
00:50:53 - On vous invite pour ce point en direct
00:50:55 - Et c'est vrai que l'un des risques
00:50:57 - C'est que ça puisse donner des idées à d'autres
00:50:59 - Ludovictoro, c'est aussi
00:51:01 - Vous vous êtes maire, je ne sais pas
00:51:03 - Si vous avez une synagogue dans votre...
00:51:05 - Non, on est au Rancy
00:51:07 - Et elle est placée sous protection ?
00:51:09 - Je me rappelle que certaines synagogues
00:51:11 - Moi je suis dans Seine-Saint-Denis, ont dû fermer
00:51:13 - Ils ont fermé, donc maintenant ils se regroupent
00:51:15 - A quatre villes, avant il y en avait une
00:51:17 - Maintenant c'est dans une ville, donc on est quatre villes
00:51:19 - La même synagogue c'est la synagogue du Rancy
00:51:21 - Mais voilà, cette peur elle existe de plus en plus
00:51:23 - Aujourd'hui ils ne mettent plus de kippah, ils ne mettent plus rien
00:51:25 - Quand ils sortent dans les rues, ils ont peur
00:51:27 - Il faut qu'on arrête cette peur
00:51:29 - Quelle que soit la religion des gens, il faut qu'on arrête cette peur
00:51:31 - Il faut qu'on en effet la minorité
00:51:33 - Moi j'ai un peu peur que ce ne soit que des mots
00:51:35 - Excusez-moi Ludovictoro
00:51:37 - Non, ce que je veux dire c'est que j'ai un peu peur qu'on n'y arrive pas
00:51:39 - Moi sur ces choses là, je dois avouer que je suis un peu défaitiste
00:51:43 - Mais c'est bien de le dire
00:51:45 - C'était pas un reproche de le dire
00:51:47 - Je dis juste que moi je suis un peu pessimiste Ludovictoro
00:51:49 - J'ai un peu peur que ce soit trop tard pour tout vous dire
00:51:51 - Non, rien n'est jamais trop tard mais il faut faire quelque chose
00:51:53 - Bah oui mais
00:51:55 - L'influenceuse, allez hop, on la met, on prend comparaison Viekrak
00:51:59 - Elle prend le maximum 45 000, elle prend un an
00:52:01 - Donnons des exemples, l'exemplarité
00:52:03 - Et c'est ça qui manque en fait
00:52:05 - Vous savez ce qu'a dit tout à l'heure le rabbin
00:52:07 - Qui était en direct au début de cette émission sur ces nouveaux
00:52:09 - Il a dit qu'aujourd'hui il y a de plus en plus de gens aussi qui pensent à partir
00:52:11 - Il y a de plus en plus de juifs qui ont le sentiment que partir
00:52:15 - Il y a deux mois je crois à peu près
00:52:17 - Il y avait le docteur Jean-Michel Cohen que vous connaissiez bien
00:52:19 - Qui était chez Jordan Deluxe et qui expliquait
00:52:21 - Qui avait dit "je me pose la question"
00:52:23 - Aujourd'hui je me pose la question
00:52:25 - Il est en direct avec nous d'ailleurs parce que j'ai voulu avoir son regard là-dessus
00:52:27 - Bonjour Jean-Michel Cohen, merci d'être en direct avec nous
00:52:31 - C'est vrai que moi j'avais été marqué par cette phrase que vous aviez eue
00:52:33 - Cette envie de se dire "je sais pas si c'est encore viable aujourd'hui en France"
00:52:37 - Pour mes enfants qui sont grands mais pour vos petits-enfants également
00:52:41 - Vous vous posez des questions sur la France ?
00:52:43 - Ah bah je m'en pose beaucoup
00:52:45 - Il y a des choses qui sont devenues banalisées et qui sont devenues normales à l'heure actuelle
00:52:49 - Est-ce qu'il est normal que les écoles de confession juive soient protégées de la même façon qu'elles le sont ?
00:52:55 - J'invite tout le monde à aller à Boulogne-Viancourt pour voir ce qu'est une école juive
00:52:59 - Avec des murs de 7 mètres de haut, des caméras dans tous les sens, deux policiers, un sas d'entrée
00:53:04 - Est-ce que c'est normal d'empêcher des gamins qui pratiquent la religion d'avoir une qui passe sur la tête parce qu'ils ont peur ?
00:53:11 - Est-ce que c'est normal d'avoir peur dans la rue en se demandant si quelqu'un ne va pas nous agresser ?
00:53:16 - Est-ce que c'est normal d'entendre tout ce qu'on entend à l'heure actuelle ?
00:53:19 - Ça veut dire qu'il y a une espèce de profond malaise et de sentiments d'injustice de la part de la communauté juive
00:53:26 - D'abord quand on voit l'inversion des rôles et quand on voit toute une partie, notamment de la classe politique
00:53:30 - Je parle évidemment de l'FI - qui tente d'inverser les positions
00:53:34 - Et qui systématiquement gomme le fait que 1500 israéliens sont morts dans des conditions épouvantables
00:53:42 - Ce qui a déclenché la guerre et ce n'est pas les israéliens qui sont venus pour la guerre
00:53:47 - Et qu'on en accuse les juifs de France
00:53:49 - Donc il y a un moment où vous vous dites, même si le gouvernement tente de faire des choses, ça suffit quoi
00:53:54 - Peut-être que ce n'est pas ma place d'être ici et peut-être que j'ai...
00:53:57 - Quelle raison ai-je de me battre ici en subissant autant d'agressivité que ce soit sur les réseaux sociaux ?
00:54:06 - Vous savez quand je fais des lives, je suis très actif sur les réseaux sociaux etc
00:54:11 - Quand je fais des lives, j'ai pris l'habitude d'avoir dans mes lives "you pain", "sale sioniste"
00:54:17 - Personne ne sait ce que je pense, je m'exprime jamais là-dessus
00:54:20 - "Sale sioniste" ou bien "tu viens de remplir les poches comme tous les juifs" ou bien "retourne en Israël"
00:54:25 - Enfin écoutez, moi j'ai un certain âge, pas trop vieux mais un certain âge
00:54:30 - Je n'ai jamais connu ce déferlement de haine, cette libération de la parole de la part d'une petite partie de la population
00:54:38 - Et je regrette, j'ai beaucoup d'amis et j'ai beaucoup d'amis dans mes amis qui sont musulmans
00:54:43 - Je regrette l'absence de parole des musulmans modérés qui pourraient eux faire la morale à ceux qui sont les plus agressifs d'entre eux
00:54:50 - Comme je regrette que la France insoumise se soit mise dans cette position obsessionnelle, mais obsessionnelle
00:54:56 - A propos d'Israël, il y a des conflits partout dans le monde, la seule chose qui les polarise c'est Israël
00:55:02 - Et donc ça veut dire que c'est un anti-sionisme qui masque un anti-sémitisme
00:55:06 - Et tout ça, à un moment donné, Jean-Marc, on en a assez et on se dit "je n'ai pas envie de vivre dans ces conditions"
00:55:12 - Alors je ne sais pas dans quel pays j'irai, je n'irai probablement pas en Belgique
00:55:16 - Parce que c'est encore pire, ni dans certains pays qui ont pris des options quasiment étatiques
00:55:21 - Mais il y a des mouvements d'exaspération et de rage, j'ai entendu tout à l'heure Enrico Macias parler avec beaucoup d'émotion
00:55:29 - On ne comprend pas cette rage
00:55:32 - Juste Jean-Michel, malgré tout, est-ce que se dire "est-ce que ma place est là"
00:55:37 - C'est-à-dire est-ce que ma place est en France, pour être très clair, est-ce que ma place est en France, est-ce que j'ai envie de rester en France
00:55:41 - Est-ce que se dire ça, ce n'est pas aussi un aveu d'échec total ?
00:55:45 - Et puis, est-ce que ce n'est pas renoncer à se battre aussi, on peut se poser la question ?
00:55:49 - Alors, renoncer à se battre, ok, vous savez combien il y a de juifs en France ?
00:55:53 - Il y a 450 000 juifs en France, sur ces 450 000 juifs, je vous donne des vrais chiffres puisqu'on me les a donnés à moi
00:55:59 - Il y en a 180 000 sur les 450 000 qui vont de temps en temps, 2-3 fois par an pour les très grandes fêtes dans les synagogues
00:56:07 - Il y en a 70 000 qui les fréquentent régulièrement, vous voyez, comme c'est peu de monde
00:56:12 - Quand vous me dites se battre, se battre contre tout le monde, regardez les réseaux sociaux, il y a des groupes qui se sont constitués
00:56:19 - Pour essayer de calmer ou de freiner l'ardeur des réseaux sociaux agressifs, qui vont au-delà de l'agressivité verbale
00:56:25 - Qui ensuite déchaînent l'agressivité physique dans les rues et partout où on peut
00:56:31 - Eh bien ces groupes, ils ont du mal, ils n'arrivent pas à résister, quand vous êtes 100 personnes ou 50 personnes
00:56:37 - À faire le screen, à regarder dans tous les réseaux sociaux pour essayer de dépister ceux qui excitent les autres
00:56:43 - Eh bien ils n'y arrivent pas parce qu'ils sont en face d'une masse
00:56:46 - Et il y a un moment donné où vous en avez marre de prendre des coups sur la tête, vous avez envie de vivre agréablement
00:56:51 - Vous avez envie de sortir sans vous dire "je peux être agressé par...", allez ok, on les appelle les déséquilibrés
00:56:58 - Par un type qui n'a pas une faculté de raisonnement intéressante, j'en ai marre de ne pas pouvoir exprimer ma religion
00:57:03 - J'en ai marre de ne pas pouvoir... je ne suis pas religieux mais si je vais dans un magasin cachère qui vend de la nourriture cachère
00:57:10 - Il y a une crainte des gens, ils ont peur
00:57:13 - Vous trouvez ça normal ? On est revenu dans des temps incroyables et ça se banalise, on s'y habitue
00:57:19 - On laisse parler, je reviens sur eux, c'est pas obsessionnel de ma part, on laisse parler les gens de la France Insoumise
00:57:25 - De la façon dont ils parlent, mais quelque part, ils ont déchaîné la haine, ils en sont les responsables
00:57:31 - Et nous en payons les frais, donc il y a un moment donné où, bien sûr se battre, c'est joli de se dire se battre
00:57:37 - J'ai entendu une avocate chez vous, que j'aime beaucoup, qui disait "non Jean-Michel a tort, il faut continuer, il faut se battre"
00:57:44 - Mais nous, je ne suis pas obligé de me battre, je peux aussi ne pas me battre et vivre une vie tranquille et avoir des activités ailleurs autrement
00:57:51 - Voilà pourquoi je vous dis que par moment, il y a des bouffées d'exaspération
00:57:55 - Et à ce moment là, quand j'ai des bouffées d'exaspération, je me dis "allez, envoyons tout promener et allons dans une autre ville quelque part"
00:58:02 - Jean-Michel, c'est intéressant de vous avoir parce que vous nous parlez du quotidien, je vous propose de rester avec nous une minute encore
00:58:07 - Parce qu'on va faire le CNews Info, on est édition spéciale, donc il n'y a pas de pub, il n'y a rien, on va faire le CNews Info tout de suite
00:58:13 - Mais après, moi je voudrais que vous nous racontiez quelque chose, vous l'avez un peu évoqué tout à l'heure, c'est comment c'est une école juive en France
00:58:18 - Parce que je pense que beaucoup de gens ne savent pas dans quelles conditions c'est, donc on fait le CNews Info, on a Somaya Labidi et vous nous racontez ça juste après
00:58:25 Le nom de lieu confirmé en appel pour les gendarmes dans l'affaire Adama Traoré, la famille du jeune homme en juillet 2016 après son interpellation a annoncé dans la foulée ce pouvoir en cassation
00:58:42 Décès de deux otages thaïlandais retenus dans la bande de Gaza, ils étaient employés agricoles près du Kiboutse Berry au moment de l'attaque du 7 octobre
00:58:50 Sur les 252 personnes enlevées, 128 sont toujours en captivité et 38 sont considérées comme mortes par l'armée israélienne
00:58:58 Et puis le trio de têtes se confirme selon notre dernier baromètre opinionnaux et pour CNews, Europ1 et le JDD
00:59:05 Le président du RN, Jordan Bardella, reste le grand favori des européennes avec 31% des intentions de vote
00:59:12 Valérie Hayé, tête de liste Renaissance, reste stable à 16%
00:59:16 A la troisième marche du podium, on retrouve Raphaël Glucksmann avec 14%
00:59:21 11h35 sur CNews, merci d'être avec nous, on poursuit cette édition spéciale en direct puisque vous le savez, ce matin un homme armé a été abattu à Rouen
00:59:32 Alors qu'il tentait de mettre le feu à la synagogue de la ville, les faits se sont déroulés vers 6h45
00:59:37 Vous allez voir d'ailleurs les images en direct en ce moment qui nous arrivent de Rouen, de la synagogue
00:59:42 L'individu muni d'un couteau a ensuite attaqué des policiers présents dans le secteur
00:59:47 Un des agents a fait usage de son arme à cinq reprises avant que l'agresseur ne tombe à terre
00:59:52 Le ministre de l'Intérieur, vous l'avez entendu, Célia, nous l'a annoncé il y a quelques instants, va se rendre sur place tout à l'heure à 13h30
00:59:58 Il prendra la parole, il y a également une conférence de presse qui devrait normalement avoir lieu tout à l'heure aux alentours de midi
01:00:04 Elle sera en direct également sur CNews, voilà où on en est dans ce qui s'est passé ce matin
01:00:10 Et je l'ai dit et je le répète, ce n'est pas un simple fait divers, ce n'est pas juste une personne dans son coin
01:00:15 C'est le reflet d'une ambiance, on parlait de cette influenceuse tout à l'heure qui appelle à la haine des juifs
01:00:22 Parce que quand on dit "moi je ne travaille pas avec des juifs", quand "moi je n'ai pas un agent juif" c'est appeler à la haine des juifs
01:00:27 Et justement, juste avant le CNews Info, on était avec Jean-Michel Cohen qui était en direct avec nous
01:00:33 Jean-Michel qui avait fait une interview il y a quelque temps en disant "je me demande si je ne vais pas quitter la France"
01:00:36 Qui le redit il y a quelques instants également en direct sur CNews
01:00:40 Mais Jean-Michel, je voudrais que vous nous racontiez c'est quoi le quotidien, c'est quoi l'école, par exemple l'école juive qui est à côté de chez vous, c'est à Boulogne
01:00:47 Oui, c'est à Boulogne, vous permettez 30 secondes de vous dire que quand il y a eu l'Eurovision, Jean-Marc, j'ai reçu de la part de beaucoup d'amis
01:00:54 Des gens qui ne s'intéressent pas à l'Eurovision, qui m'ont envoyé des screenshots du fait qu'ils avaient voté pour la gamine qui chantait
01:01:03 Et simplement pour dire "ça c'est un devoir de solidarité vis-à-vis des juifs"
01:01:06 Et ça, ça nous a beaucoup touchés, donc c'était un élément à rappeler
01:01:09 Parce que je rappelle quand même que 75%, plus de 75% des français à l'heure actuelle soutiennent la population juive
01:01:15 Ou soutiennent les gens de compétition juive
01:01:17 À l'école à Boulogne, les différents maires, ça ne date pas d'hier, ont été progressivement obligés d'augmenter d'abord la hauteur des barrières de protection de l'école
01:01:26 On est passé d'une école standard, avec mettons 2,80m ou 3m de barrière, à maintenant une barrière, une espèce de muraille de 7 à 8m de haut
01:01:35 Qui est surmontée par plusieurs caméras de vidéosurveillance qui sont reliées au poste de police afin de vérifier s'il n'y a pas une intrusion et s'il ne faut pas aller vite
01:01:44 Quand vous entrez dans l'école, vous avez d'abord la plupart du temps 2 policiers
01:01:49 On a eu les soldats au moment du J-Pirate, 2 policiers qui surveillent l'entrée des enfants
01:01:55 Et vous passez d'abord par un premier sas, c'est-à-dire qu'après les 7m de haut, vous rentrez dans un sas et il faut repasser à un autre sas pour rentrer dans l'école
01:02:04 Quand vous êtes à l'intérieur de l'école, on a été obligé de vérifier que les bâtiments qui étaient autour, pas on, pas moi
01:02:10 Mais les gens ont été obligés de vérifier que les bâtiments qui étaient autour n'étaient pas susceptibles d'héberger un sniper ou quelqu'un qui voudrait déposer je ne sais quoi pour faire du mal
01:02:20 Il y a un service de surveillance de la part des parents, ça veut dire que surtout dans les périodes telles que celle-ci, on appelle ça les parents sauvegardeurs, j'ai oublié le nom
01:02:30 Ce sont des parents qui viennent de temps en temps rentrer à l'intérieur de l'école, qui visitent les classes de telle façon à vérifier qu'il n'y ait pas quelque chose qui soit déposé
01:02:38 Aux deux angles de la rue, plus loin, on a également des parents qui surveillent
01:02:43 Quand vous voulez déposer vos enfants en voiture, les différents maires de la ville, le dernier en particulier a encore continué, ont créé une circulation à sens unique
01:02:53 De telle façon à ce que sur la bordure de l'école, les voitures puissent s'insérer en laissant passer les autres voitures et en mettant à sens unique la rue
01:03:01 Pour que s'il y avait un incident, on puisse bloquer rapidement les gens qui ont des incidents
01:03:05 Voilà la vie des enfants à partir de 2 ans jusqu'à l'école primaire, c'est-à-dire 10-11 ans, voilà la vie des enfants juifs
01:03:15 C'est-à-dire qu'un enfant juif qui va dans cette école regarde tout ce qui se passe
01:03:20 Et vous avez à côté d'autres écoles, les écoles publiques, j'ai été maire adjoint de cette ville, d'autres écoles, des écoles publiques où les gens se promènent librement
01:03:28 Il y a des barrières pour éviter que les voitures et où les enfants rentrent
01:03:31 Vous savez ça fait un contraste terrible, mais ce qui est grave dans l'histoire, c'est qu'on a pris l'habitude, c'est qu'on trouve ça naturel
01:03:39 C'est qu'on sait que maintenant il faut vraiment faire attention à tout, c'est que les gens ont enlevé les insignes qu'on appelle les mézousades des maisons juives
01:03:48 C'est quelque chose d'incroyable, on vit une période d'antisémitisme insensé avec une mobilisation de la population qui est certes un sentiment d'amitié à notre égard
01:03:58 Mais pas de manifestation de soutien pour dire quand il y a trois crétins qui viennent nous crier "En France, vive la Palestine"
01:04:06 En mettant des palestiniens en disant "écoutez, foutez leur la paix, ces gens-là vous ne les connaissez pas, ils sont de confession juive comme vous, vous êtes chrétien, musulman, protestant, bouddhiste, tout ce que vous voulez"
01:04:17 Donc c'est ça qui devient irritant, et ce que je vous dis, je pense que je me suis battu toute ma vie
01:04:24 Je me suis battu dans mon travail, je me suis confronté à beaucoup de situations, chaque fois que je créais quelque chose j'avais des cohortes de gens par jalousie ou par dépit qui venaient m'engueuler
01:04:35 Je me suis battu toute ma vie, et là cette fois-ci, je trouve que ma condition humaine, on ne peut pas ramener ce que je suis uniquement à la condition de juif
01:04:43 Et je trouve que ma condition humaine ne mérite pas, je suis un vrai humaniste, j'aime, je soigne les gens depuis toujours, quels qu'ils soient
01:04:51 Donc bien sûr je ne comprends pas, mais je me dis au bout d'un moment, pourquoi je lutterais ? On est très peu, peut-être qu'il faut entamer le mouvement général et faire comme ça s'est produit dans certains pays
01:05:01 où il y a un exode de la population juive, je crois que c'est dans notre ADN si vous voulez, ça veut dire qu'on parle toujours du juif errant
01:05:08 Mais je crois que c'est dans notre ADN, on est un peuple soi-disant élu, mais très fréquemment persécuté, on sait résister
01:05:16 Et je rappelle à tout le monde que si les juifs de France sont tellement attachés à Israël, ce n'est pas parce qu'ils ont un sentiment particulier à l'égard de l'extrême droite israélienne ou du gouvernement israélien
01:05:26 C'est parce qu'Israël était l'endroit où tous les juifs du monde se disaient qu'en cas de problème, ils pourraient se réfugier là-bas
01:05:33 Voilà pourquoi ce qui se passe en Israël, malgré toutes les horreurs qu'on peut voir, et bien sûr que je compatis, je n'aime pas voir une personne mourir, je suis médecin
01:05:41 Donc j'ai guéri les gens, je n'aime pas les voir mourir, voilà pourquoi pour nous, ce qui se passe en Israël, ce n'est pas simplement une guerre politicienne comme veulent le faire croire certains
01:05:50 C'est une guerre de survie, ça veut dire que l'État d'Israël doit exister, doit lutter contre ses ennemis
01:05:56 Et donc voilà pourquoi les juifs de France sont solidaires de l'État d'Israël, pas par une affection non réfléchie, c'est juste
01:06:05 C'est l'endroit où les juifs du monde peuvent se réfugier, ne plus être victimes des pogroms, comme ça vient de se produire, et des exactions qu'ils ont subies depuis des siècles
01:06:15 Merci beaucoup Jean-Michel Cohen, c'était bien de vous avoir parce qu'on comprend le quotidien et tout le questionnement que vous avez, je trouve qu'il est passionnant
01:06:23 Parce que ce questionnement c'est "Où est ma place ?" et le juif est toujours parti, c'est le juif errant, effectivement, comme vous le disiez
01:06:29 Mais enfin voilà, moi je trouve que ce serait dramatique pour la France si un mouvement comme celui-là survenait, ce serait dramatique parce que
01:06:37 Non seulement ce serait dramatique qu'autant de personnes partent, mais c'est pas ça, ce serait dramatique parce que ce serait un échec total de notre société
01:06:43 Excusez-moi, ce serait un naufrage, ce serait un naufrage de la société, ça veut dire qu'on n'a pas réussi à protéger certaines catégories de personnes
01:06:51 Et ça moi ça me révolte et ça me fait mal au cœur, merci beaucoup Jean-Michel Cohen d'avoir répondu
01:06:55 Attendez, il y a Mathias Leboeuf qui veut vous dire un mot
01:06:58 Jean-Michel je voulais vous dire un mot, en toute amitié, j'entends la colère, la résignation parfois, le ras-le-bol, la déception, l'exaspération et la fatigue
01:07:13 J'entends tout ça et votre témoignage est extrêmement poignant, mais je voulais juste vous dire une chose
01:07:19 Partir, c'est leur donner raison, partir c'est leur dire "Vous avez gagné"
01:07:24 Merci, merci Jean-Michel Cohen, je vous libère parce que je sais que vous devez partir, merci d'avoir pris le temps et d'avoir été avec nous
01:07:30 Et de nous raconter Philippe Ballard, parce qu'il a raison Jean-Michel, on n'en parle jamais, on parle jamais par exemple des écoles, comment ça se passe une école
01:07:38 C'est pour ça que j'ai voulu qu'il nous le raconte, parce que moi je connais cette école et j'en ai beaucoup parlé avec Jean-Michel, quand il me raconte ça moi, je suis sidéré
01:07:45 Vous vous rendez compte, qu'est-ce que vous dites aux gamins de 2 ans, de 3 ans, qu'il y a leur petit pote qui est gâteau, qui va dans une école publique ou privée
01:07:51 Mais qui n'a pas de contrôle, où il n'y a rien, qui sort, qui est content, qui est heureux
01:07:54 Et le petit garçon, parce qu'il a 4 ans, 5 ans, juste parce qu'il est juif, il doit être sous haute protection, avec des murs, avec des soldats, avec des policiers
01:08:01 Qu'est-ce qui se passe dans la tête de ces gamins ?
01:08:03 Non mais c'était très intéressant d'avoir le Dr. Cohen qui racontait effectivement la vie quotidienne
01:08:07 Parce que nous on ne connait pas ça, mais la communauté juive connait ça tous les jours
01:08:14 Quand ils vont à l'école, quand ils font leurs courses, il a raconté quand on va faire ses courses dans un magasin cachère
01:08:20 C'est terrible, moi je rajouterais un mot parce que j'ai senti aussi un peu de désespoir quand même
01:08:24 Ah bah totalement, un peu, beaucoup
01:08:26 Il rappelait un chiffre important, c'est 70 000 pratiquants réguliers
01:08:31 Pour avoir un ordre de grandeur, 70 000 personnes, c'est même pas le stade de France
01:08:34 Donc demander à ces gens là de résister face à une masse de plus en plus importante qui se dresse devant eux
01:08:41 On peut comprendre humainement que certains aient envie de baisser les bras
01:08:45 C'est pour ça que la République doit faire bouffer
01:08:49 Absolument, on doit lutter mais efficacement
01:08:52 Et je le rappelais tout à l'heure, on a une proposition de loi de février 2021
01:08:58 J'ai vérifié, on a bien le volet pénal qui est inséré dans cette proposition de loi
01:09:04 Qui permettrait de lutter rapidement, efficacement, contre cette influenceuse notamment
01:09:09 Juste, on part en direct à Rouen parce qu'on en est avec Natacha Benayim, présidente de la communauté juive de Rouen
01:09:15 Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous, et vous êtes avec le rabbin également que je vois à l'image et qu'on va mettre plein l'écran s'il vous plaît
01:09:21 Merci d'être avec nous, voilà beau logo Sky
01:09:25 Je voulais savoir quelle était la situation, on va vous entendre en tout cas
01:09:29 Quelle était la situation et quelles sont les informations que vous avez sur ce qui s'est passé ?
01:09:33 Alors pour le moment les informations qu'on a et qu'on peut vous donner
01:09:38 C'est un individu qui à 6h30, approximativement ce matin, a retourné une poubelle devant la synagogue
01:09:47 Et monté dessus, a atteint le premier palier du toit de la synagogue
01:09:53 Et apparemment il a forcé une petite fenêtre, une petite lecarne de côté
01:09:58 Et il a lancé un objet incendiaire à l'intérieur
01:10:02 Les dégâts sont considérables, considérables
01:10:09 Tout est détruit, les murs sont noirs, les morceaux de plafond sont tombés par terre, enfin c'est catastrophique
01:10:16 Et ensuite, à ce qu'on sait bien sûr, mais l'individu est resté sur le toit
01:10:23 Il avait apparemment pas le malheur
01:10:26 Et donc les policiers qui sont intervenus juste après les pompiers
01:10:31 Et bien il y a eu un échange, apparemment il avait un objet pour agresser les policiers
01:10:37 Et il a été abattu, voilà
01:10:40 Dans quel état d'esprit vous êtes, Natacha ? Je rappelle que vous êtes présidente de la communauté juive de Rouen, vous êtes dans quel état d'esprit ?
01:10:46 C'est très compliqué Jean-Luc, c'est très compliqué parce que
01:10:51 Après le 7 octobre, évidemment on était très prudent, on faisait attention
01:10:57 On était vraiment sur le qui-vive, mais on ne s'attendait pas à ça
01:11:03 Mais là aujourd'hui, on a été touché dans un lieu de culte, dans notre lieu de culte, notre lieu de prière, on va dire c'est terrible
01:11:11 Je suis choquée, nous sommes choqués, c'est tellement triste, c'est très compliqué
01:11:18 Attaquer une synagogue ce n'est pas simplement attaquer un lieu de culte, c'est attaquer la communauté juive, en plein cœur
01:11:24 La synagogue ce n'est pas simplement un lieu de culte, c'est la deuxième maison de chaque personne de la communauté
01:11:29 Et donc quand la synagogue est attaquée, c'est toute la communauté qui est bouleversée, qui est choquée, qui est triste
01:11:34 Je suis désolé monsieur le rabbi, on ne vous entend pas très bien
01:11:38 Je ne sais pas si vous avez la possibilité de faire une petite manie pour remettre l'image
01:11:42 Ce serait bien qu'on vous ait à l'image, on va vous laisser une petite minute le temps de faire ça
01:11:48 On sent une nouvelle fois le choc, et effectivement dans cette communauté, on va les reprendre en direct dans un instant
01:11:53 C'est vrai Jean-Christophe Gallien, c'est une communauté qui est sous le choc, on a attaqué notre lieu de culte, c'est ce que nous disait à l'instant Nassachat Benhaï
01:12:00 7 octobre, un moment, une déflagration, des gens qui inventent une nouvelle manière de faire la guerre
01:12:08 C'est un moment direct des horreurs qu'on a vu en direct, c'était une déflagration
01:12:13 Et depuis, c'est quoi ? 24 heures après, on croyait qu'on allait avoir un temps de compassion, qu'on allait avoir un temps de partage, et ainsi de suite
01:12:21 Et puis finalement, il y a une vague de haine, de haine face à la communauté qui venait d'être attaquée
01:12:26 Pas seulement des jeunes Israéliens, mais aussi des Français, des Américains, et ainsi de suite
01:12:30 Et depuis, il y a cette peur, vous parliez d'une peur ancestrale, une peur qui se nourrit en Europe de moments et d'images et de sons qui sont encore présents
01:12:40 Un film récent racontait la zone d'intérêt, qui racontait comment on pouvait vivre à côté de l'horreur et prospérer, ou en tout cas tenter de prospérer
01:12:48 On est face à ça aujourd'hui, il faut qu'on arrête de détourner le regard
01:12:51 Ce film est d'une actualité brûlante, c'est-à-dire qu'on ne peut plus détourner le regard
01:12:55 Vous en parlez de la communauté musulmane tout à l'heure, ça c'est clair, et ce n'est pas simplement par rapport aux actes antisémites
01:13:00 C'est par rapport à des actions, qui se multiplient, arrêtons de regarder en face, à côté aussi, des actions qui se multiplient
01:13:07 Qui ont pour base, il faut le dire, un islamisme certes radical, mais un islamisme, et à l'intérieur d'islamisme, il y a islam
01:13:13 Et il faut qu'à un moment donné, il y ait un travail qui soit fait par cette communauté autour de ces questions-là, avec des pays exogènes
01:13:18 Et la France a son rôle, non seulement dans la République ici, mais aussi par rapport à certaines relations qu'elle a avec certains pays
01:13:24 Qui sont à l'oeuvre dans cette action de déstabilisation de nos communautés
01:13:29 C'est une action de déstabilisation, comme discuter avec un représentant des frères musulmans, ça a été mon cas il y a quelques années en Tunisie
01:13:35 Numéro 4, ils vous racontent quoi ? On a des objectifs très concrets, on a des objectifs très concrets
01:13:39 On veut faire tomber la France, parce que si on fait tomber la France, on a fait tomber une partie de l'Europe
01:13:43 Donc c'est très concret, et en même temps, il y a aussi une communauté qui vit autour de ça
01:13:46 Et nous vivons tous aussi là-dedans, et nous devons tous cesser de détourner le regard
01:13:50 Ce que vous faites ici, alors on le fait de manière médiatique, oui les mots sont importants, oui les mots sont importants
01:13:55 Et les actions ensuite, les actions de M. Darmanin, d'Emmanuel Macron, de tous celles et ceux qui s'occupent de politique dans ce pays
01:14:01 Mais chacun d'entre nous aussi, et c'est pas simplement quand il y a ces événements-là
01:14:05 C'est dans les clubs de football, c'est dans les associations diverses et variées, c'est partout où ce millimètre de gain de terrain
01:14:11 Parce qu'il s'agit de ça, là c'est l'Everest, c'est quelque chose de très puissant, mais tous les jours il y a ce millimètre de gain de terrain
01:14:16 - Attendez, pardon, mais la classe politique est responsable, vous parlez des clubs de sport, moi je siège à la commission culturelle qui englobe le sport
01:14:23 A chaque fois qu'on fait des réflexions à la ministre des sports, on en a vu plusieurs se succéder
01:14:27 Non, non, tout est sous contrôle, il peut y avoir quelques cas isolés par-ci par-là, mais c'est pas bien grave
01:14:32 Si c'est grave, parce que vous avez raison, il y a un tas de clubs qui sont gangrénés par l'islamisme
01:14:37 Radical c'est trop déjà, islamisme il suffit hein
01:14:41 - Il faut être en confort avec la religion musulmane
01:14:43 - Vous savez Philippe Ballard, moi je me demande juste si on n'a pas trop attendu
01:14:47 Excusez-moi parce que quand j'entends Jean-Michel Cohen, et c'est pas le seul à penser ce qu'il pense, en disant "pfff j'en ai marre"
01:14:54 "Je suis fatigué de cette haine, je suis fatigué de ces conditions de vie"
01:14:59 Et je voudrais vous faire écouter Enrico Macias qui était tout à l'heure sur CNews
01:15:03 Il a craqué Enrico, il a craqué en direct parce qu'il en peut plus, il en a assez de cette violence
01:15:08 Il en a assez de cette haine et de vivre dans un pays où on est obligé de se cacher parce qu'on est juif
01:15:12 Où on est obligé d'enlever sa kippa, où on est obligé d'envoyer ses enfants à l'école sous protection
01:15:17 Où on est obligé d'envoyer ses enfants dans des écoles où il y a des murs de 7 mètres de haut, nous racontait Jean-Michel Cohen
01:15:21 Il y en a marre, il y en a marre, et je pense, alors on va dire que je suis pessimiste, je pense que c'est trop tard
01:15:27 On va écouter Enrico Macias et vous allez voir son émotion
01:15:30 Et maintenant à la fin de mes jours, je vois la France déchirée par cet antisémitisme qui me crève le cœur
01:15:40 Évidemment, je vais chanter avec des larmes dans mon cœur
01:15:48 Mais ces larmes vont être aussi les larmes de l'espérance parce qu'il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme
01:15:55 On va se relever de cette épreuve, on va tous se relever
01:15:59 Mais ce qui me ferait plaisir, c'est que pas seulement les Juifs doivent combattre tout ça
01:16:05 C'est tout le monde, les musulmans, les chrétiens, tous les français de bonne volonté, tous les républicains
01:16:12 Doivent se lever contre cet antisémitisme, cette méchanceté
01:16:18 Cet antisémitisme pour rien, pour rien
01:16:23 (soupir)
01:16:25 - Oui mais on se réveille pas
01:16:32 - Ça me fend le cœur de voir Enrico Macias
01:16:37 - Mais on se rebelle pas, il y a quelques semaines à Hambourg, en Allemagne, il y a 25 000 personnes qui ont défilé pour réclamer que la ville devienne un califat
01:16:47 En Allemagne, 25 000 personnes pour réclamer que la ville devienne un califat, pardon mais c'est pas assez calme
01:16:54 Qui s'est révolté contre ça ? Qui a protégé ?
01:16:57 - On a retrouvé Natacha et le rabbin en direct de Rouen et vous venez de voir ces images d'Enrico Macias
01:17:01 Monsieur le rabbin, je crois que vous êtes vous aussi bouleversé d'entendre Enrico Macias comme ça
01:17:06 - C'est vraiment bouleversant, on entend Enrico Macias, on entend la communauté, les gens de la communauté choqués
01:17:13 C'est vraiment très très dur, c'est la communauté qui se sent poignardée en plein cœur, c'est quelque chose qu'on ne s'y attendait pas du tout
01:17:23 - Natacha, c'est la même réaction ?
01:17:27 - Oui, oui tout à fait, en plus on est une petite communauté très vivante, on fait plein de choses à la synagogue de Rouen
01:17:34 Je veux dire, on est une petite communauté province, on est bien pris en charge par les autorités au point de vue sécuritaire etc
01:17:43 Donc vraiment on ne s'attendait pas à ça, on a été levés, tirés de nos lits ce matin à 7h en nous disant
01:17:48 La synagogue prend feu et quand on est arrivés sur place finalement, on a compris qu'il y avait un individu
01:17:54 C'était volontaire et qu'un individu était monté sur le toit et qu'il avait été abattu, donc imaginez le choc
01:18:00 Et en plus on a un petit appartement dans la synagogue où nos jeunes vont régulièrement se réunir, se regarder à la télé etc
01:18:08 Et je peux vous dire que tout le monde, même en Israël m'a appelé pour me dire "Est-ce que les enfants étaient à l'intérieur ?"
01:18:14 Non, non c'est catastrophique, vraiment, vraiment, je suis choquée
01:18:19 - Juste un mot autour de vous, dans votre famille, on réagit comment à ça ?
01:18:24 - C'est la même réaction, comme je vous dis, tout le monde nous a appelé ce matin pour savoir si les enfants n'étaient pas dans la synagogue
01:18:32 Si tout le monde est triste, ma mère est en pleurs, on nous a même appelé d'Israël pour savoir, c'est terrible
01:18:40 Et comme vous le savez Jean-Luc, ça a déjà été compliqué à Rouen par rapport à mon fils, donc là on ne s'attendait pas à ça
01:18:50 - Je ne voulais pas en parler mais puisque vous êtes là, c'est ce que j'essaye de vous dire en disant que dans votre famille on a réagi comment
01:18:55 On avait eu votre fils à l'antenne il y a quelques temps parce qu'il était victime d'énormément d'injures racistes
01:19:02 Il a été agressé, il a été frappé simplement parce qu'il était juif
01:19:07 Là bien évidemment il sait ce qui se passe, il a appris ce matin, quelle a été sa réaction à lui ?
01:19:12 Alors je vous pose la question plus directement puisque vous en avez parlé
01:19:15 - Alors oui, Nathan là il est évidemment choqué, en colère comme nous
01:19:22 Et pour tout vous dire, Nathan a décidé de faire son alia et de partir en Israël dans les prochains mois
01:19:29 Puisqu'il ne se sent plus en sécurité en France
01:19:33 - C'est désespérant, c'est désespérant
01:19:35 - C'est désespérant parce que sa place est ici, vraiment, sa place est ici, nous sommes français de confession j'ai ce que le rappelle
01:19:41 - Juste un dernier mot M. le rabbin, si vous m'entendez, comment vous réagissez quand vous entendez ces juifs de France qui disent
01:19:47 "On n'en peut plus, on s'en va" et c'est le cas de Nathan, le fils de Natacha et il y a de plus en plus de juifs qui disent ça aujourd'hui
01:19:55 "On ne peut plus rester en France" vous réagissez comment, vous leur dites quoi ?
01:19:58 - Surtout il ne faut pas laisser les antisémites avoir le dessus sur nous, il faut au contraire pouvoir continuer à progresser notre judaïsme en France
01:20:05 Ne pas avoir peur, ce soir par exemple je lui ai demandé à la communauté d'allumer les bougies de Shabbat, ce soir c'est important, il faut rajouter de la lumière sur ces ténèbres
01:20:12 Il ne faut pas avoir peur, on doit pouvoir, la république est là pour nous protéger, on doit pouvoir pratiquer son judaïsme en toute sécurité
01:20:19 Et ne pas avoir peur et on doit continuer, baisser les bras, c'est donner à l'antisémitisme cette image de victoire et on ne doit pas le laisser
01:20:26 - Exactement, et on a apparemment M. Darmanin qui arrive en début d'après-midi
01:20:31 Et le président du Consistoire de France, Eli Korshiga, qui arrive d'un moment à l'autre
01:20:36 - Merci - Pour nous apporter leur soutien
01:20:38 - Effectivement, Natacha merci beaucoup, il devrait être là vers 13h30, merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous
01:20:45 Je voudrais vous donner une information qui nous arrive à l'instant, information C-News
01:20:50 Et alors bon, j'ai presque envie de dire, c'est presque pas une surprise, mais ça donne un autre regard à ce qu'il y a en train de se passer
01:20:56 Selon une source proche du dossier, l'individu décédé à Rouen était sous OQTF
01:21:00 Depuis moins d'un an, mais celle-ci était non exécutable car il avait engagé un recours devant les juridictions administratives
01:21:08 - Merci aux associations qui le soutiennent - Voilà
01:21:10 - Merci aux associations qui le soutiennent - Première réaction, Philippe, à cette information à l'instant
01:21:14 - Oui, bah, une nouvelle fois, merci aux associations qui soutiennent ces personnes qui se retrouvent sous OQTF
01:21:19 Il y en a 120 000, là, on se parle à l'instant T, 120 000 OQTF non exécutés
01:21:24 Voilà, ça en dit long quand même, M. Darmanin est sur place, je pense qu'on pourra lui poser la question
01:21:28 Est-ce qu'il n'y a pas plus d'expulsions, tout simplement ?
01:21:30 - Bah oui, mais on le sait, c'est parce que les pays... - Bah, on va pas rouvrir le débat, mais...
01:21:34 - L'individu était sous OQTF, ça se voit sur l'antenne de CNews, voilà, les gens sont légitimement...
01:21:39 - C'est pour ça que je m'en parle - Ils peuvent se poser des questions, quand même
01:21:42 - Effectivement, donc cet individu était sous OQTF, information du CNews, proche d'une personne proche du dossier, Ludovictoro, réaction
01:21:50 - Oui, une réaction, c'est que, en fait, ceux qui nous gouvernent renoncent, sont dans le renoncement
01:21:55 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a le problème, mais comment on va répondre à ça ?
01:21:59 Et vous l'aviez dit justement, Jean-Christophe, c'est en train de protéger
01:22:02 On a commencé par la synagogue, on monte des murs, maintenant on met des policiers derrière les élus, on met des policiers derrière les magistrats
01:22:08 On met maintenant des policiers dans les transports, on met des policiers dans les écoles, dans les collèges
01:22:11 C'est pas ça qu'il faut faire, c'est pas mettre les gentils en prison, c'est mettre les méchants en prison
01:22:15 Et là, on fait tout le contraire, c'est-à-dire que les gentils sont les coupables, donc vous serez en prison
01:22:20 Par contre, les méchants, vous pouvez continuer. Moi, je dis qu'à un moment, il faut que justice soit faite
01:22:25 Et tant que justice ne sera pas faite, les gentils devront se protéger
01:22:28 Mais c'est pas aux gentils de se protéger, excusez-moi
01:22:30 - Mais Jean-Christophe Galien, c'est vrai qu'on voit très bien le débat politique qui va une nouvelle fois s'ouvrir autour de cette information
01:22:37 que vous découvrez sur l'écran de CNews, d'Information CNews, Rouen, donc l'individu était sous OQTF
01:22:42 Il était sous OQTF depuis un an
01:22:45 On est face à cette réalité, qui est une réalité, alors oui, de renoncement, de défaite programmée
01:22:52 Et ça rejoint ce que vous disiez, c'est-à-dire une défaite programmée
01:22:55 Alors la défaite programmée, moi je crois pas qu'elle est fatale
01:22:59 Il existe des exemples à travers le monde, ou face à des difficultés qui sont différentes
01:23:05 Où on prend des mesures, je dis pas de rentrer dans les régimes autoritaires, évidemment, les démocratures, encore moins les dictatures
01:23:12 Mais dans des systèmes démocratiques avec une capacité de prendre des décisions
01:23:16 Qui font face, on fait face à quoi en réalité ?
01:23:19 On fait face à quelque chose effectivement qui provoque quoi ? La défense, le défensif
01:23:23 L'idée qu'on court après la difficulté, l'idée qu'on laisse passer
01:23:27 Alors soit on a envie de laisser passer, parce qu'à un moment donné il faut dire les choses
01:23:29 Soit on a envie de laisser passer, depuis des années et des années et des années
01:23:33 Soit on ne regarde pas la vérité, on détourne le regard
01:23:36 Et c'est pareil, c'est la même lâcheté, c'est une lâcheté positive d'un côté, l'autre c'est une lâcheté neutre, mais c'est ça
01:23:41 Et puis de l'autre côté, on peut réagir, c'est quoi réagir ?
01:23:44 C'est effectivement arrêter, aller plus vite, sanctionner, emprisonner
01:23:49 Si c'est pas emprisonner, inventons un système qui fait que l'OQTF, je ne sais quoi, il est pas en liberté, avec un bracelet, inventons quelque chose
01:23:56 Et quand on le met dans un établissement qui puisse pas s'en évanouir par les toits, comme ça s'est passé au début de semaine
01:24:00 Et qu'il ne soit pas dans des hôtels, payé, rappelons-le, par des conseils départementaux
01:24:03 C'est quoi en ce moment le business principal de beaucoup d'hôtelleries de une étoile ou deux étoiles ?
01:24:07 C'est les conseils départementaux qui leur payent, c'est 100% de remplissage
01:24:10 Là c'est pas 50 ou 40%, tout est autour de ça, il faut arrêter
01:24:14 C'est lié en partie, et c'est lié en partie, il faut le dire quand même aussi, à une non maîtrise du flux migratoire
01:24:20 Et ça on doit répondre à cette question, on doit répondre à des raisons
01:24:23 Je vous précise que dans un instant, on devrait avoir la conférence de presse en direct du procureur, on attend qu'il prenne l'antenne
01:24:29 Ce sera bien évidemment en direct sur CNews, mais surtout je vous rappelle cette information
01:24:33 CNews qu'on vous a donnée il y a quelques instants, selon une source proche du dossier, l'individu décédé à Rouen était sous OQTF depuis moins d'un an
01:24:41 Mais celle-ci était non exécutable, car il avait engagé un recours devant les juridictions administratives
01:24:47 Cette édition spéciale se poursuit bien évidemment, vous savez qu'on est ensemble jusqu'à midi et demi, nouvel horaire depuis trois jours
01:24:52 Donc on continue, on reste ensemble, on fait tout de suite le CNews Info, et c'est avec Sommeil à l'émission
01:25:00 L'actualité internationale marquée par l'action humanitaire paralysée à Gaza, c'est ce que dénoncent les organisations internationales
01:25:06 qui craignent de ne pas pouvoir maintenir leur opération d'aide
01:25:10 "Il y a énormément de besoins et il y en aura de plus en plus", affirme ce matin le responsable d'une ONG européenne
01:25:16 C'est l'autre information de la matinée, situation plus calme et apaisée en Nouvelle-Calédonie
01:25:21 où un homme suspecté d'homicide lors des émeutes s'est rendu aux forces de l'ordre
01:25:25 annonce faite par Louis Lefranc au commissaire de la République sur l'archipel
01:25:29 Je vous rappelle que cinq personnes sont mortes depuis le début des émeutes lundi, dont deux gendarmes
01:25:34 Dans le reste de l'actualité, l'ex-ministre des Solidarités Damien Abad
01:25:38 mis en examen pour tentative de viol, il était visé par une enquête depuis juin 2022
01:25:43 ce qui avait provoqué son départ du gouvernement moins de deux mois après son arrivée
01:25:48 On parle à présent d'Airbus et de son hélicoptère racer, plus rapide qu'un TGV
01:25:53 L'engin a réalisé son premier vol à 400 km/h
01:25:56 C'était ce mercredi sur la base aérienne de Marignane
01:25:59 une prouesse à grande vitesse qui marque le début d'une série d'essais aériens qui s'étalera sur deux ans
01:26:05 Et puis un peu de légèreté pour clore ce journal
01:26:09 Elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau le capitaine de l'équipe de France
01:26:12 Kylian Mbappé a découvert la statue de Cyr à son effigie
01:26:16 Statue qui prendra place dans le musée Madame Tussauds de Berlin
01:26:20 comme un signe avant le début de l'Euro qui se tiendra cette année en Allemagne
01:26:25 - I3 sur CNews, merci d'être en direct avec nous
01:26:29 On poursuit cette édition spéciale après ce qui s'est passé ce matin à Rouen
01:26:34 cet individu qui a tenté de mettre le feu à une synagogue aux alentours de 16h45
01:26:38 On a appris il y a quelques instants, information CNews, que cet individu était sous OQTF depuis moins d'un an
01:26:45 mais celle-ci était non exécutable car il avait engagé un recours devant les juridictions administratives
01:26:50 On attend dans quelques instants le procureur qui va tenir une conférence de presse
01:26:55 que vous suivrez bien sûr en direct sur CNews, on est en direct avec Amaury Brelet
01:26:59 rédacteur en chef à Valeurs Actuelles, bonjour Amaury, merci d'être avec nous
01:27:03 Qu'avez-vous comme information autour de ce qui s'est passé ce matin ou autour de cet individu ?
01:27:09 - Alors selon les informations d'RTL, le suspect est un migrant algérien de 29 ans
01:27:15 et vous l'avez dit, visé par une OQTF depuis l'année dernière
01:27:18 et ça m'a été confirmé il y a quelques minutes par une source policière à Valeurs Actuelles
01:27:23 pour l'instant le caractère terroriste n'est pas déterminé
01:27:26 deux enquêtes ont été ouvertes, la première pour incendie volontaire visant un lieu de culte
01:27:31 et violences volontaires visant les policiers
01:27:33 et une seconde enquête automatique et systématique en cas d'ouverture de feu par les policiers
01:27:38 qui permettra d'éclaircir les circonstances de décès du suspect
01:27:41 mais dans tous les cas, si jamais les éléments de l'enquête venaient à confirmer le caractère terroriste
01:27:46 le Parquet National Antiterroriste pourrait tout à fait se saisir dans les heures ou les prochains jours.
01:27:50 - Amaury, est-ce que vous savez si cette synagogue a été particulièrement surveillée ?
01:27:56 - Alors celle-ci je ne sais pas, en tout cas les synagogues en France depuis le 7 octobre évidemment
01:28:03 sont surveillées attentivement par les forces de l'ordre
01:28:07 elles ont été victimes pour beaucoup d'entre elles depuis le programme de menaces, d'appels malveillants
01:28:13 d'emails menaçants, de tags, on a repéré, les policiers ont interpellé à plus d'une dizaine de reprises
01:28:19 des individus suspects, certains armés d'un couteau qui rôdaient autour de synagogues
01:28:23 notamment à Paris ces derniers mois, donc les synagogues sont clairement des lieux visés
01:28:27 par ceux qui veulent s'en prendre aux Juifs de France.
01:28:30 - On le disait il y a quelques instants, on a appris que l'individu était sous OQTF depuis près d'un an
01:28:36 est-ce que vous qui connaissez bien ce domaine et cet univers, est-ce que c'est une surprise pour vous ?
01:28:41 - Non absolument pas, malheureusement on le sait, dans une écrasante majorité des cas
01:28:45 et c'est une source haut placée au ministère de l'Intérieur qui nous l'a confirmé
01:28:48 l'écrasante majorité des suspects de ces actes antisémites a fortiori depuis le 7 octobre
01:28:53 sont des Français ou des étrangers issus du monde arabo-musulman
01:28:56 donc évidemment que cela ne m'étonne pas et encore moins le fait qu'ils soient visés par une OQTF non exécutée.
01:29:02 - Effectivement, merci beaucoup à Maury Brelé, merci d'avoir été avec nous
01:29:06 vous aviez un mot à ajouter ?
01:29:09 - Sur les OQTF, à un moment donné, il va vraiment falloir faire une réforme
01:29:13 parce que c'est une tartufferie ces OQTF qui ne sont pas appliqués
01:29:17 donc à un moment donné, un état de droit qui n'applique pas ses propres règles
01:29:21 c'est un état qui se déshonore, c'est-à-dire qu'il faut résoudre ce problème-là
01:29:25 et soit on supprime les OQTF et on trouve une autre solution
01:29:29 soit on les fait exécuter et là l'état français doit avoir du courage
01:29:33 pour entrer dans une diplomatie offensive avec l'Algérie, le Maroc ou d'autres états
01:29:39 ça paraît dingue qu'on en soit mois après mois après année à dire
01:29:45 "ah ben il y avait une OQTF mais en fait ça sert à rien donc ça n'a pas été exécuté"
01:29:49 moi je trouve ça ahurissant quoi !
01:29:53 - Ben oui c'est ahurissant mais le problème c'est que ça s'enchaîne
01:29:55 vous voyez le problème, je veux bien qu'on soit ahuris la première fois
01:29:59 le problème c'est que c'est pas la première fois, le problème c'est que c'est sans arrêt
01:30:02 - Jean-Marc c'est encore du renoncement, obligation de quitter le territoire suisse à un jugement
01:30:08 si vous êtes jugé, et ben vous devez faire ce qui a été condamné, eux ils sont pas condamnés
01:30:12 donc ça veut dire que c'est pas une obligation, c'est une invitation
01:30:16 arrêtons parce que sinon en laissant le terme obligation, vous descendez le niveau de l'état
01:30:20 c'est-à-dire que l'état n'arrive pas à appliquer la justice
01:30:22 - Ben oui mais c'est le cas !
01:30:24 - Mais oui mais alors ouvrons les yeux et arrêtons de renoncer et on les met dehors
01:30:30 - Justement, obligation on les met dehors
01:30:32 - Attendez pas tous en même temps s'il vous plaît, filez les balles là
01:30:34 - Parce que obligation, non en fait c'est juste une invitation
01:30:36 - Mais c'est ça, il faut arrêter de parler de QTF
01:30:38 - Monsieur s'il vous plaît, avez-vous l'obligence de quitter le territoire national ?
01:30:40 - C'est vrai, on fait de la sémantique
01:30:42 - Mais non mais c'est pas une obligation
01:30:44 - Non mais c'est pas de la sémantique, il faut que ça se donne bien
01:30:46 - Mais c'est ça, il y a une autre QTF qui est humaine
01:30:48 - Attendez, il y a combien de gens sous QTF qui sont passés à l'acte ?
01:30:50 - Mais on est...
01:30:52 - Je vais pas dire à chaque fois parce que ce sera mensonge
01:30:54 - Justement, très souvent, régulièrement, ce sont des gens qui sont sous QTF
01:30:58 - Alors, donc ça veut dire que c'est des gens qui ne devraient pas être en France, c'est des gens qu'on ne veut pas
01:31:02 - J'ai bien compris la nature du problème, j'en remarque justement
01:31:06 - Que fait l'Etat, que fait monsieur Darmanin
01:31:08 - Et que fait aussi le législateur dans ce cas-là
01:31:12 - C'est-à-dire que ça paraît incroyable qu'on en soit encore dans cette situation
01:31:16 - Alors Philippe, Philippe, Philippe, il va vous répondre
01:31:18 - Attendez, attendez, vous voyez à l'image, l'image du tribunal judiciaire de Rouen
01:31:23 - Puisque le procureur va s'exprimer dans un instant, donc on attend sa conférence de presse qui ne devrait pas tarder
01:31:29 - Alors déjà, le législateur, il aimerait bien voir les chiffres
01:31:31 - Ça fait un an que j'ai écrit à Gérald Darmanin, parce qu'un député peut poser des questions orales et des questions écrites
01:31:38 - Ça fait un an que j'ai envoyé un courrier à monsieur Darmanin pour lui demander, pays par pays, combien de QTF, combien d'expulsions ont été réalisées
01:31:48 - Je n'ai toujours pas de réponse, JDD d'ailleurs a fait un petit écho il y a un mois à peu près
01:31:53 - Là-dessus, la présidente de l'Assemblée nationale a écrit à monsieur Darmanin pour lui demander de m'apporter une réponse
01:31:58 - Je n'ai toujours pas de réponse
01:32:00 - Bon voilà, alors, tout à l'heure c'est Jean-Christophe Guillen qui disait quelque chose de très juste
01:32:03 - Il y a deux catégories de politique, il y a ceux qui se félicitent de cette situation et des associations qui gravitent autour
01:32:09 - Je pense à l'extrême gauche, à LFI, moi j'étais en débat avec Utopia 56, c'est lunaire, le flux minatoire n'est pas assez important en France
01:32:16 - Il faut tous les accueillir, bon, première catégorie, et la deuxième, c'est le "je suis aveugle, j'entends rien, je vois rien, et puis je dis rien"
01:32:24 - Et on laisse faire depuis des années et des années et des années, et on en arrive à la situation actuelle
01:32:29 - Et monsieur Darmanin, il gonfle les muscles, mais à l'arrivée, il ne fait pas grand chose
01:32:33 - Et il faut, et je terminerai par là, parce que vous avez raison tous les deux, après il faut un laissé-passer consulaire, si vous voulez, pour expulser
01:32:39 - Et bien là il y a un vrai bras de fer à se livrer avec les pays qui ne le font pas
01:32:43 - Alors je rappelle, si vous nous rejoignez, que l'homme qui a été abattu ce matin par les policiers a été sous OQTF depuis un an, information qu'on a appris il y a une dizaine de minutes
01:32:51 - À gauche de l'écran vous voyez la préparation de la salle, le tribunal judiciaire de Rouen, puisque le procureur de Rouen, Frédéric Tellier, va s'exprimer dans quelques minutes
01:33:00 - Ce sera bien évidemment en direct sur CNews, mais on s'est beaucoup interrogé sur les musulmans, que pensent les musulmans de ça et pourquoi est-ce qu'ils ne parlent pas ?
01:33:07 - On est avec Karim Aloum qui est en direct avec nous, bonjour Karim, merci d'être avec nous, vous êtes journaliste, vous êtes analyste politique
01:33:13 - D'abord je voudrais savoir, vous, à titre personnel, en tant que musulman, est-ce que vous avez envie de dire quelque chose aujourd'hui à midi neuf à la communauté juive ?
01:33:22 - Tout d'abord, oui, en France et dans l'Europe, la communauté juive est attaquée, en tant que français de confession musulmane, vous supposez, je tiens à exprimer mon soutien inconditionnel aux juifs français et du monde entier
01:33:40 - A chaque fois qu'on s'attaque aux juifs, on s'attaque à moi aussi, on s'attaque à tous les musulmans, à chaque fois qu'on s'attaque aux juifs, on s'attaque à tous les français, à chaque fois qu'on s'attaque aux juifs, on s'attaque à la démocratie, on s'attaque à la république
01:33:54 - Ça, ça doit être une cause nationale, derrière le péromane de la synagogue de Rouen, bien sûr, ce sont l'extrême gauche de la France insoumise, ce sont les islamistes, modérés ou pas
01:34:07 - Qui sont tenus responsables de la vague antisémite qui sévit en France. Une grande partie de la communauté musulmane ne soutient pas ces islamistes, ils ne soutiennent pas la France insoumise, ils ne soutiennent pas cette vague antisémite
01:34:19 - Mais elle existe aussi, on ne peut pas la nier, parce que l'extrême gauche et les islamistes stigmatisent cette communauté, et le rôle des démocrates et des républicains de venir aussi les aider, discuter avec eux
01:34:32 - Parce que nous sommes nombreux, hommes et femmes, républicains, laïcs, universalistes, à nous opposer à ces islamistes, à cette extrême gauche
01:34:40 - Justement Karim, c'est important ce que vous êtes en train de dire, parce qu'au début de cette édition spéciale, on était en train de parler justement des musulmans, et beaucoup autour de ce plateau s'interrogeaient sur le silence des musulmans
01:34:51 - Pourquoi est-ce que les musulmans ne prennent pas une parole forte ? Pourquoi est-ce qu'ils ne disent pas "ça suffit, vous n'avez pas le droit de faire ça en notre nom" ? Je suis désolé, je vous arrête parce que le procureur de Rouen est en train d'arriver, il est au micro, procureur de Rouen, qui est Frédéric Tellier, qui va prendre la parole dans un instant pour nous expliquer ce qui s'est passé ce matin
01:35:13 - Merci de votre présence en cette fin de matinée au tribunal de Rouen. En l'état actuel des premières investigations qui sont relatives aux événements survenus ce matin à la synagogue de Rouen, je suis en mesure de vous indiquer les éléments suivants
01:35:32 Ce matin, peu avant 7h, les sapeurs-pompiers du 10 de la Seine-Maritime sont requis pour un incendie survenant à la synagogue de Rouen. Les premières déclarations des intervenants permettent, sous réserve de ce que l'enquête établira, de reconstituer le déroulé suivant
01:35:54 Arrivant sur place, les pompiers et des fonctionnaires de police du service police-secours constatent la présence d'un individu sur le toit de la synagogue qui brandit une barre de fer d'une main et un couteau de cuisine de l'autre et qui les invective. De la fumée s'échappe effectivement des fenêtres de la synagogue
01:36:18 Alors qu'ils tentent de convaincre l'individu de descendre du toit, celui-ci jette en leur direction la barre de fer qui s'avérera être un burin de perforateur, puis saute du toit et se dirige en courant vers un policier en le menaçant du couteau qu'il porte, le bras toujours levé vers lui
01:36:40 Le policier recule de plusieurs mètres en le braquant de son arme, lui intimant de cesser, mais l'individu continue sa course, le couteau toujours levé vers le policier. Après ces sommations, resté sans effet, ce fonctionnaire de police menacé aurait fait usage de son arme à cinq reprises, touchant l'individu quatre fois
01:37:06 Celui-ci est décédé malgré les premiers soins immédiatement prodigués par les pompiers. Le magistrat de permanence et moi-même, nous sommes rapidement rendus sur les lieux et j'ai décidé de l'ouverture de deux enquêtes.
01:37:22 La première confiée à la direction zonale de la police nationale pour incendie volontaire en raison de la religion, pour violence volontaire avec arme sur dépositaires de l'autorité publique et pour violence volontaire avec arme sur personnes chargées d'une mission de service public, en l'occurrence les pompiers.
01:37:43 Une seconde enquête confiée à l'inspection générale de la police nationale de Rennes pour homicide volontaire sur les circonstances du décès de l'individu.
01:37:54 Dans le cadre de cette dernière, de cette seconde enquête, le policier ayant fait usage de son arme a été comme c'est l'usage placé en garde à vue le temps de l'exploitation des images de vidéosurveillance et du recueil de son audition.
01:38:12 Je viens de visionner à l'instant ces images qui établissent à mon sens que ce fonctionnaire de police a fait usage de son arme dans les conditions permises par le code de sécurité intérieure.
01:38:25 Sa garde à vue sera donc levée dès la fin de son audition. Mais l'enquête se poursuit pour s'en assurer et notamment grâce aux investigations médico-légales qui sont en cours. Le médecin légiste qui s'est déplacé ce matin sur les lieux pour la levée de corps procédera à une autopsie en début d'après-midi.
01:38:46 Dans le cadre de l'enquête pour dégradation par incendie à raison de la religion qui a causé donc les dégâts à la synagogue, j'ai également ordonné l'intervention d'un expert incendie dont j'espère qu'il pourra intervenir dès cet après-midi.
01:39:00 Une première identité de l'individu est établie mais par une seule carte de réseau de transport de Rouen dont il était porteur. Des investigations sont donc en cours pour leur vérification.
01:39:14 Enfin, j'ajoute que le parquet national antiterroriste a été informé de ces faits mais sur lesquels le parquet de Rouen reste pour l'instant compétent.
01:39:24 Il s'agit dans la première heure de la survenue de ces faits d'un point presse. Je ne répondrai pour l'instant donc pas à d'éventuelles questions que vous pourriez avoir légitimement.
01:39:38 Néanmoins, je souhaite conserver toute leur sérénité au déroulement des investigations. Je reviendrai vers vous, je l'espère, dans le courant de l'après-midi avec davantage d'informations.
01:39:50 Je vous remercie de votre présence et de votre écoute.
01:39:54 Voilà le procureur de Rouen qui était en direct sur CNews, qui a détaillé précisément comment les choses s'étaient passées ce matin.
01:40:04 Il a expliqué par exemple que l'individu était sur le toit quand les forces de l'ordre sont arrivées, que l'individu était armé d'une barre de fer et d'un couteau.
01:40:12 À ce moment-là, il s'est également dirigé vers un policier qui a ouvert le feu cinq fois, qui a touché cet individu à quatre reprises.
01:40:24 On a appris également que le policier avait été placé en garde à vue, comme c'est d'usage, a dit le procureur, comme c'est d'usage dans ce type d'affaires.
01:40:32 Il a donc été placé en garde à vue, garde à vue qui va être levée dans les minutes qui viennent à la fin de son audition.
01:40:38 Quant à l'identité de l'homme, elle a été confirmée simplement une fois par une carte de transport qu'il avait sur lui une identité qui est en train d'être confirmée.
01:40:50 Visiblement, voilà ce qui vient d'être annoncé à l'instant par le procureur.
01:40:56 Donc l'homme est décédé, bien évidemment, après avoir été touché quatre fois par le policier.
01:41:01 Le policier, Ludovic Thoreau, c'est vrai, alors bon, on a tous réagi quand on nous a dit que le policier était placé en garde à vue, on va dire les choses sur ce plateau,
01:41:08 mais c'est vrai que c'est la procédure, visiblement, mais...
01:41:12 - Mais la procédure, elle me fait mal. - Voilà. - Oui, c'est ça.
01:41:14 - Parce que là, on a les faits qui sont établis, et là, il va dans quelques heures lever la garde à vue, mais c'est une grande blague !
01:41:19 Ça veut dire tout simplement qu'on pense d'emblée que le policier peut être coupable d'un crime.
01:41:24 Excusez-moi, il y a déjà des témoignages qui sont arrivés tout de suite, donc je sais ce que tu vas dire.
01:41:27 - Je suis pas d'accord avec ça. - Je sais que t'es pas d'accord !
01:41:29 Je sais que t'es pas d'accord, tu vas me dire "oui, mais il a tiré, il a tué quelqu'un".
01:41:32 - Non, non, non ! - Tu vas dire quoi ?
01:41:33 - Je vais dire que c'est la procédure... - Voilà, mais non, attends, attends !
01:41:36 - Symboliquement, elle fait mal, mais c'est la... - Par à toi !
01:41:38 - Non, mais il faut la changer. - Elle te fait pas mal ?
01:41:40 - Bah... - Dis-moi si elle te fait mal !
01:41:41 - Y a pas d'enjeu ! - Elle te fait pas mal, d'accord.
01:41:44 - Non, parce que si tu changes cette procédure, alors, ça peut laisser le... c'est l'état de droit !
01:41:51 - C'est-à-dire qu'il y a un moment de droit ! - Non, mais...
01:41:53 - Il y a des risques partout ! - Attends, mais pas tous en même temps !
01:41:55 - Non, mais... - Philippe Allard !
01:41:57 - Ça paraît choquant ! - Non, mais on est pour changer...
01:41:59 - On est pour la présomption de légitime défense... - Oui, je sais bien !
01:42:03 - Ah bah oui, mais pardon, ça change tout ! Là, par exemple, il ne serait pas placé en garde à vue.
01:42:07 Après, quand t'es un policier, un gendarme... - Ah, mais non, on peut pas !
01:42:10 - Évidemment, il doit être puni, sanctionné, et c'est le corps le plus sanctionné dans l'administration.
01:42:15 - Mais je sais bien ! - Il y a 120 révocations par an, c'est le même choix moyen.
01:42:18 - Assigner quelqu'un dans une résidence, comme s'il avait commis potentiellement un crime,
01:42:23 le policier qui est là, qui intervient, qui est au risque de sa vie, parce qu'il est face à quelqu'un qui le charge,
01:42:27 qui tue cette personne, qui tue cette personne, effectivement, pourquoi pas l'enquêter, l'auditionner ?
01:42:33 Mais pas le mettre en garde à vue, les mots sont forts !
01:42:35 La procédure, à ce moment-là, doit être changée, pas simplement parce que la procédure est bien faite,
01:42:39 parce que les mots sont trop forts ! - Vous vous rendez compte de ce que vit le policier ?
01:42:43 C'est-à-dire que ce policier, il est appelé pour arrêter un homme qui est en train de mettre le feu à Sina Garon,
01:42:50 à cet homme, attendez, cet homme fonce sur lui avec un couteau, le policier, il doit avoir une peur incroyable,
01:42:56 c'est un homme, même si c'est un policier, il doit avoir une peur incroyable, il se défend, il tire, il touche l'homme,
01:43:01 et le mec, il se retrouve en garde à vue ! - Mais on est chez les dingues !
01:43:04 - Oui, parce que potentiellement, on pense qu'il est coupable, potentiellement, on fait tout l'inverse !
01:43:11 - Quel risque il y a qu'il puisse s'en aller ? - Mais aucun ! Il ne va pas se sauver, le policier !
01:43:17 - C'est le renoncement, il faut arrêter, il faut inverser les rôles ! Excusez-moi !
01:43:20 - On va juste vous rappeler, avant de passer l'antenne à Anthony Favelli, on va vous rappeler ce que vient de dire,
01:43:27 à l'instant, le procureur concernant la synagogue d'Ouron, vous le voyez qui s'affiche sur l'écran,
01:43:34 le procureur qui a donc annoncé que l'individu était sur le toit quand il a été interpellé,
01:43:41 cet individu était sur le toit avec une barre de fer et un couteau, l'homme a foncé sur un policier qui a ouvert le feu 5 fois,
01:43:48 il a touché 4 fois, l'identité de cet homme est en train d'être confirmée, d'ailleurs, je note que le procureur n'a pas confirmé
01:43:54 l'information que l'on vous donne sur lequel cet individu était sous ce qu'il y avait, mais il ne l'a pas démenti non plus !
01:44:00 - On va le mettre sous le tapis ! - Merci d'avoir été avec nous dans un instant, Anthony Favelli sera là,
01:44:06 merci d'avoir suivi cette édition spéciale, merci aux équipes de CNews et aux équipes de Mordia, d'avoir été avec nous,
01:44:12 on se retrouve lundi, normalement, et puis notre nouvel horaire, 10h30, 12h30, on est avec vous, 2h désormais,
01:44:20 tous les jours, et vu l'actu, c'est pas de trop ! Merci à tous, et à lundi, bon week-end !
01:44:24 [Musique]