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Les Vraies Voix avec Michel Fournier, maire des Voivres dans les Vosges et président de l’Association des Maires ruraux de France.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-11-28##

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Transcription
00:00Les vraies voies Sud Radio, le code projecteur des vraies voies.
00:04On va prendre de nouveaux dispositifs pour aller jusqu'au bout.
00:07Des opérations places nettes qui ont été décidées fin septembre début octobre.
00:10On en est à plus de 900 interpellations.
00:12Investir à certains endroits, certains quartiers pour faire des interpellations, pour faire des opérations judiciaires.
00:17On est en train de travailler justement pour d'abord intervenir beaucoup plus rapidement.
00:20Si on se base uniquement sur le répressif, ça n'a jamais marché, ça ne marche pas, ça ne marchera jamais dans aucun pays au monde.
00:26Il faut qu'on ait une approche beaucoup plus systématique.
00:31Le trafic de stupéfiants touche 79% des communes, indique un rapport de la cour des comptes.
00:36Les magistrats saluent les efforts de l'office anti-stupe créé en 2020,
00:40mais ils déplorent un budget insuffisant et un manque de personnel spécialisé.
00:44Alors parlons vrai, est-ce que le premier manque dans la lutte contre le narcotrafic, c'est les moyens ou c'est le courage politique ?
00:49Est-ce que ce rapport de la cour des comptes peut avoir des conséquences ?
00:52Et à cette question, 79% des communes touchées par le trafic de drogue, le subissez-vous dans votre propre commune.
00:58Vous dites oui à 56%. On attend vos témoignages au 0826 300 300.
01:03Avec nous Michel Fournier, maire des Voivres, dans les Vosges, président de l'association des maires ruraux de France.
01:09On va vous faire réagir, court, tous les trois, parce qu'on a que 10 minutes pour lancer le débat.
01:13Philippe Billigian, vous êtes surpris de ce chiffre 79% des communes ?
01:17Non, évidemment, mon intuition personnelle me laissait entendre que monsieur le maire avait raison.
01:24Je suis frappé d'une chose très rapidement. Longtemps, la drogue était associée à la réparation, à l'apaisement de difficultés d'être, de déséquilibre personnel.
01:38Elle venait comme une sorte de remède, de baume. Et puis, depuis quelques années, elle est devenue le signe d'une industrie atroce et perverse
01:48qui accumule des profits et contre laquelle on ne peut pas grand-chose, apparemment, pour l'instant.
01:55Moi, je vais profiter de la présence d'un maire sur votre plateau, même à distance, pour non pas parler du volet sécuritaire qui est majeur, qui est important,
02:02mais pour parler d'un sujet dont on parle moins, c'est qu'est-ce qu'on fait de tous ces consommateurs de drogue répartis sur le territoire,
02:08y compris dans des petites communes qui n'ont peut-être pas nécessairement les moyens sociaux de suivi.
02:13Moi, j'aimerais savoir comment on traite aussi ces personnes consommatrices de drogue qui subissent des addictions et qui sont souvent malades
02:21et donc qui méritent aussi des soins, voire même un traitement particulier.
02:25On va faire répondre à la question, mais Loïc Guérin.
02:27Alors, à la question que vous sembliez poser, courage politique et moyen, pourquoi est-ce qu'on exclurait l'un et l'autre ?
02:32Oui, peut-être que c'est les deux, en général.
02:34Je pense, à mon sens, que c'est les deux. Et puis, des mesures politiques aussi qui ont été prises et qui sont catastrophiques,
02:39et qui le seront d'ailleurs sur le long terme, comme la modification ou la réforme de la police judiciaire.
02:43J'ai eu l'occasion de dénoncer les exactions. Les policiers, il faut remonter la même info.
02:47La police judiciaire, il lui faut du temps pour travailler.
02:49C'est une autre philosophie, une forme d'indépendance que le pouvoir politique n'a pas envie de voir prospérer.
02:53Ils l'ont détricoté contre l'avis de tous, magistrats, avocats, policiers.
02:58Eh bien, aujourd'hui, et surtout demain, vous en verrez les conséquences, en particulier en matière de trafic.
03:02Michel Fournier, je rappelle que vous êtes maire des Voivres dans les Vosges,
03:05président de l'Association des maires ruraux de France, pour répondre aux vrais voix, dont Nicolas Corateau, qui vous posait une question.
03:16On vous écoute.
03:17Ah, pardon. Non, mais pardon. Mais j'ai entendu les différentes questions posées par vos trois interlocuteurs.
03:25Déjà, il faut se dire une chose, c'est que la ruralité n'est pas exclue de cette infestation liée à la drogue.
03:41Ça se savait moins. Ça se connaissait moins. C'était moins habituel.
03:47Mais comme aujourd'hui, il y a pratiquement un effet de mode dans cette société, notamment dans les jeunes,
03:53pour pouvoir un petit peu être en accord avec l'urbanité quelque part, eh bien la pratique est aussi importante peut-être maintenant
04:03que dans des quartiers où auparavant on vile. Ce qui fait que nous sommes, nous, les maires ruraux, bien entendu,
04:10au courant de ce qui peut se passer dans nos villages. Et on se retrouve, il faut bien le dire, un peu impuissants.
04:16Alors on se pose des questions. La première des choses, c'est que... Est-ce que... Je vais faire un parallèle peut-être audacieux.
04:27Mais la prohibition aux États-Unis sur l'alcool, ça a duré 15 ans. Et puis après, on a compris que c'était peut-être pas la solution,
04:35parce que le trafic se mettait en place. Alors est-ce que c'est ça, la solution ? Moi, je suis pas forcément pour la libéralisation de la drogue.
04:46Parce que derrière, vous l'avez souligné, il y a un problème médical. Et on a déjà, nous, dans ruralité, et dans beaucoup de ruralités,
04:54on a déjà une problématique forte liée à la médecine et à l'absence de réponse médicale. Alors effectivement, la drogue devient aussi
05:03pour les utilisateurs une maladie. Eh bien on n'a pas forcément non plus de réponse locale pour pouvoir soigner ces gens qui, effectivement, sont
05:13des utilisateurs. Vous voyez, ça entraîne d'autres conséquences. Et c'est pour cela qu'on peut être un peu pessimiste par rapport à cela.
05:22Et je crois que ce que le dernier interlocuteur a parlé, en fait, des forces de police, de la gendarmerie, je crois que s'il y a deux solutions,
05:34ou on met de vrais moyens, et à ce moment-là, on diminue la capacité et la potentialité, ou alors on agit autrement avec une forme de libéralisation.
05:46— Philippe Billiger. — Donc je vous sens, M. le maire, assez pessimiste sur l'avenir, parce qu'on ne va pas vers une libéralisation
05:55alors que l'importance du narcotrafic préoccupe complètement la société ? — Oui. Mais vous savez, on sait quelle est l'origine aussi.
06:07Comment se fait-il qu'on a et qu'on continue à avoir des relations avec des pays qui sont les premiers pourvoyeurs ? Là aussi, il faut avoir du courage politique.
06:16Je veux dire, voilà, on essaie toujours d'être très... Comment dirais-je ? Très gentil, entre guillemets, avec des pays que l'on connaît.
06:28On parle là aujourd'hui dans un autre domaine du Mercosur. Mais dans ce cadre-là, il y a aussi des gens qui produisent. Et si je parle du Maroc, par exemple,
06:39aussi, ça produit. Et donc vous voyez, c'est des pays avec lesquels on a des alliances économiques, etc. À un moment donné, il faut aussi que le politique
06:52entre guillemets prenne le courage de dire « Écoutez, c'est pas compliqué. Si vous continuez à alimenter notre population, parce que c'est le cas,
07:03et par le biais que vous fermez les yeux sur les trafics, nous aurons d'autres dispositions vis-à-vis de vos propres pays ». Voilà.
07:12— Je crois qu'il y a ça aussi. — Oui, oui. Vous parlez de courage, M. le maire. Il y a aussi une question de responsabilité sur la manière dont on traite,
07:20y compris médiatiquement, ces sujets. Moi, j'ai été quand même très interloqué ces derniers temps des déploiements très médiatiques de la CRS 8,
07:30des débats sur « Faut-il faire intervenir l'armée dans les cités ravagées par la drogue ? ». Quand on interroge les spécialistes du sujet,
07:39je reprends ce que vous disiez, c'est un sujet d'enquêteur, c'est un sujet d'enquête profonde, c'est un sujet d'enquête lourde avec des magistrats spécialisés,
07:48des forces de l'ordre spécialisées. C'est pas des CRS, avec tout le respect que j'ai pour eux, ou des militaires qui vont aller mettre fin au trafic
07:58et aux trafiquants, de la même manière qu'il y a des enquêtes aussi financières, fiscales à mener. Et c'est aussi parfois comme ça qu'on démantèle les trafics.
08:06Donc je pense aussi qu'il faudrait qu'on soit tous responsables par rapport à la manière dont on parle de ce sujet, qui est un sujet qui demande des moyens,
08:12qui demande de la formation, qui demande des services de l'État, et qui demande aussi effectivement que les maires que vous êtes soient accompagnés.
08:18Donc c'est ma dernière question. Comment vous êtes accompagnés par les services de l'État sur vos territoires pour faire face à ce fléau ? Et est-ce que vous l'êtes vraiment ?
08:28— Non. Non. On peut pas dire qu'on est accompagnés, notamment dans nos ruralités, parce que les rapports avec la gendarmerie sont excellents, mais en fait,
08:39les moyens de cette gendarmerie sont aussi illimités. C'est ça, aussi. Et puis moi, ce que je voudrais aussi souligner, et ça a été un peu évoqué, je veux dire,
08:49à un moment donné, il faudra bien quand même qu'on qualifie de criminalité, au même titre qu'une agression physique ou désagression physique, de criminalité,
09:03d'une vraie criminalité de tous ceux qui effectivement pratiquent ce trafic. Pour l'instant, c'est pas le cas, parce que les gens s'en sortent avec 3 ans, 4 ans, et point la ligne, quoi.
09:13Donc à un moment donné, ça aussi, il faudra peut-être changer les choses.
09:17— Loïc Guérin, l'avocat pénaliste, un mot. — Alors je suis à contre-courant, parce que plutôt en général, le pénaliste va pas trop taper sur le citoyen.
09:25Mais une petite anecdote. Il y a quelques années déjà, il y a même une vingtaine d'années, en échangeant avec des policiers assez gradés dans les brigades anti-stup à Paris, dans les stups,
09:35ils faisaient déjà part de leur déshérence en termes de moyens, de capacités d'intervenir. Alors effectivement, c'est du travail d'enquête, c'est du travail de longue haleine.
09:44Malgré tout, alors je suis tout à fait d'accord avec vous sur l'intervention des CRS, qui est probablement pas adéquate, à une nuance près.
09:50Eux, quand ils me décrivaient des interventions dans les cités compliquées, ils étaient obligés de faire appel à la CRS ou à l'équivalent, parce qu'ils m'expliquaient
09:58que s'ils arrivaient à 5 ou 6 pour interpeller, c'était les meutes et ils ne pouvaient pas intervenir. Donc ça signifie simplement que ça fait 20 à 30 ans qu'on sait et qu'on ne fait pas.
10:07— Le mot de la fin, Michel Fournier, en 30 secondes. — Eh bien en 30 secondes, j'espère qu'en ruralité, on n'arrivera pas à ce que vous venez de décrire,
10:17ce qui se passe dans les quartiers, parce que comme vous l'avez dit, ça fait 30 ans. Et à un moment donné, l'absence de réponse forte entraîne forcément
10:26eh bien ce que l'on connaît aujourd'hui dans ces quartiers. Et Marseille en est... Ou Marseille ou Grenoble en est l'exemple même. Et donc cela, nous ne souhaitons pas, bien entendu,
10:36qu'on en arrive là, parce que je crois que ça sera encore difficile de trouver des élus pour avoir la responsabilité du pouvoir de police dans leur village.
10:44— Merci beaucoup, Michel Fournier, maire des Voivres, dans les Vosges, et président de l'Association des maires ruraux de France.
10:51Merci, Philippe Billiger. On vous retrouve demain. — Demain, bien sûr. — Merci, Nicolas Corasso. Merci, Loïc Guérant. On vous retrouve très bientôt.
10:58— Avec plaisir. — Dans quelques instants, avec Jean-Marie Bandry, j'aurai le plaisir de vous présenter les vraies voies qu'il faut rouler la France avec Mobiliens.
11:04On va parler notamment des métiers véhicules industriels et utilitaires de Mobiliens avec Nicolas Delormand, président du métier VI de Mobiliens,
11:12et Benoît Daly, secrétaire général de la FFC Constructeurs. Et on parlera ensuite des métiers d'épanage, remorquage et fourrière en compagnie
11:20de Sylvain Cantrel, président de ces métiers chez Mobiliens. On aura évidemment le coup de gueule du jour.
11:25On se retrouve tout de suite avec Jean-Marie Bandry et les vraies voies qu'il faut rouler la France sur Sud Radio.

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