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00:00Bonjour Bruno Retailleau, bonjour Jérôme Chapuis, on les entend depuis ce matin sur France Info, les agriculteurs se mobilisent à nouveau aujourd'hui, ils haussent le ton, ils ont l'intention cette fois de viser des bâtiments administratifs, est-ce que vous maintenez votre message de fermeté, tolérance zéro ?
00:19Non mais le message de fermeté, je suis ministre de l'intérieur et je ne suis pas ministre de l'intérieur à mi-temps, mon métier c'est de faire respecter l'ordre public, donc je ne peux pas faire deux poids deux mesures, simplement je suis un enfant de la ruralité, j'habite toujours l'âge où je suis né, dans une petite commune de moins de 1600 habitants, je connais beaucoup d'agriculteurs et je pense que leur cause est juste.
00:39Voilà, leur cause est juste parce que, notamment avec le Mercosur, on ne peut pas demander à nos agriculteurs d'avoir le niveau qualitatif pour notre alimentation au top mondial et en même temps importer du Brésil notamment et de l'Amérique du Sud des pratiques qu'on interdit ici en France, ça ça n'est pas supportable, je me suis toujours opposé, d'ailleurs j'étais député en 1994 aux accords de Marrakech et mes votes ont été constants,
01:07que ce soit sur le CETA ou sur le Mercosur.
01:11Sur les actions des agriculteurs, juste encore un mot quand même, parce que vous dites que le droit de manifester est garanti par la constitution, mais il est garanti ou il ne l'est pas ?
01:21Il est garanti, mais la violence n'est pas constitutionnelle, d'ailleurs je voudrais, parce que vraiment, j'ai vu durant ces dernières semaines, ces derniers jours, les manifestations et pour la plupart, elles se sont bien déroulées, donc je voudrais remercier ceux des agriculteurs qui ont manifesté tranquillement, dans le calme, donc on peut manifester en France sans casser, sans blesser.
01:46Même fermeté pour tout le monde, les cheminots par exemple ?
01:49Même fermeté, c'est exactement la question que vous me posiez, c'est-à-dire qu'est-ce qu'il faudrait avoir deux poids deux mesures, est-ce que pour une profession on devrait céder et sur d'autres professions on devrait tenir ?
02:01Non, l'ordre public est un tout, et vous pensez bien que si un jour je cédais pour une profession, pour une cause, alors plus rien ne tiendrait.
02:09Peu de temps après votre arrivée, Place Beauvau, Bruno Retailleau, tout début octobre, vous aviez donné des consignes de fermeté au préfet pour éloigner les clandestins, est-ce que vous avez des chiffres, des résultats déjà ?
02:18Nous aurons des résultats prochainement, je pense qu'ils seront favorables, on a des premiers résultats qui montrent que les éloignements ont augmenté significativement,
02:28et ces derniers jours, ces dernières semaines, nous avons été conduits par des vols groupés, des Albanais, des Géorgiens, avec Frontex,
02:36et c'est Frontex qui a payé d'ailleurs ces vols de retour, mais quand j'aurai des statistiques précises, j'en ai déjà, elles sont bien orientées.
02:43Je suis certain qu'avec la politique de fermeté vis-à-vis notamment de l'immigration illégale, je suis certain que nous obtiendrons des résultats.
02:51Il y a cet éternel problème des laissés-passer consulaires, qui sont au cœur du rapport de Brigitte Klinker, que vous avez sans doute vu, qui détaille les raisons de l'échec de ces expulsions,
03:00et que 996% des annulations sont dues à ça, essentiellement pour des ressortissants de pays du Maghreb notamment, et le rapport pointe du doigt l'Algérie, qui ne coopère quasiment plus avec la France, ça vous surprend ?
03:12Pour l'Algérie ou pour le rapport ?
03:15Les deux.
03:16Non, ça ne me surprend pas d'ailleurs, la politique que je fais, que je mène pour surmonter ces difficultés, c'est une politique qui consiste à signer des accords bilatéraux,
03:24pour qu'on puisse renvoyer des étrangers en situation régulière, soit dans leur pays d'origine, soit dans des pays de transit, où ils ont séjourné, par exemple comme le Kazakhstan,
03:34si nous voulons renvoyer par exemple des Afghans, or nous n'avons pas d'ambassade.
03:38Mais s'agissant de l'Algérie par exemple, est-ce que vous avez été surpris par la mauvaise volonté, la mauvaise foi de la part des autorités algériennes sur ce dossier des laissés-passer ?
03:47Les relations entre la France et l'Algérie, chacun les connaît, bien sûr.
03:52Je me suis rendu avec le Président de la République au Maroc, précisément parce qu'il y avait au Maroc un certain nombre de difficultés que nous allons surmonter.
04:01Avec l'Algérie, la relation diplomatique est compliquée, notamment en raison de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
04:10Mais elle a été compliquée de tout temps.
04:12Mais précisément dans ce nouveau contexte, comment vous comptez modifier le rapport de force sur ce sujet avec l'Algérie ?
04:17Pour l'instant, les derniers chiffres n'ont pas montré d'inflexion.
04:21Mais c'est trop peu, c'est beaucoup trop peu.
04:23Aujourd'hui, je pense qu'il y a un sujet qui mérite que le reste se soit laissé de côté, c'est Boilem Sansal.
04:30Le Président de la République s'en préoccupe, je n'en dirais rien.
04:34On n'a pas entendu ni le Premier ministre.
04:36Il faut rappeler quand même qui est Boilem Sansal, écrivain franco-algérien qui a été naturalisé par le Président de la République lui-même,
04:44qui est arrivé il y a quelques jours en Algérie.
04:46Depuis, on est sans nouvelles et il doit être présenté très prochainement par un procureur.
04:50Moi, j'ai changé par SMS quelques jours avant qu'il ne soit arrêté.
04:54C'est un écrivain, c'est un immense écrivain, mais c'est aussi un Français.
04:59La nationalité française lui a été accordée et la France doit sa protection, bien sûr, à Boilem Sansal.
05:04Je fais confiance au Président de la République pour déployer toute l'énergie qu'on peut lui connaître pour obtenir sa libération.
05:09Les médias algériens disent qu'il risque la prison à vie.
05:13Je n'en dirai pas plus.
05:15Pourquoi ?
05:16Tout simplement parce que l'efficacité commande la discrétion.
05:20C'est ce qui explique le relatif silence du gouvernement ces derniers jours.
05:23Mais bien sûr, y compris le mien.
05:26Encore une fois, Boilem Sansal est quelqu'un qui m'est cher.
05:29J'ai changé avec lui par texto quelques jours seulement avant son arrestation.
05:34Ce qui est important, ce n'est pas de donner de la voix, ce qui est important, c'est d'obtenir des résultats.
05:39Alors, reparlons de l'immigration, de ce dossier immigration.
05:42Vous avez promis, Bruno Rotailleau, une nouvelle loi, mais la dernière, adoptée dans la douleur il y a un peu moins d'un an, n'est toujours pas intégralement appliquée.
05:51On révélait ce matin sur France Info huit décrets d'application sur une trentaine au total.
05:57Vous confirmez d'abord ces chiffres. Pourquoi est-ce que ça traîne ?
06:00Ça traîne pour des raisons de contexte, notamment électoral, à l'époque.
06:05Aujourd'hui, je me suis engagé à ce que la totalité des décrets qui dépendent de mon ministère sortent et soient signés d'ici la fin de mai.
06:13Mais les autres, on parlait du ministère du Travail, notamment.
06:16Idem, parce qu'il y a des consultations, notamment sur les métiers en tension.
06:21Il faut donner du temps au temps, mais ces décrets vont sortir.
06:24J'ajoute que cette loi va nous être, et nous est déjà, très favorable,
06:27puisqu'en matière d'éloignement, elle nous permet de lever des protections dont bénéficiaient des individus qui étaient sur notre sol et qui avaient commis des délits et même parfois des crimes.
06:36Et ces protections, notamment lorsqu'ils arrivaient avant l'âge de 13 ans sur le territoire français,
06:42et bien ils étaient très protégés. Cette loi a levé ces protections.
06:46Et c'est pour nous vraiment un point énorme.
06:49Quelle est l'utilité, Bruno Retailleau, d'une nouvelle loi alors que l'autre n'est pas appliquée, à part, disons-le, envoyer un signal au RN ?
06:57Non, moi je veux envoyer, vous voyez, Madame, je veux envoyer un signal aux trafiquants.
07:02Je veux envoyer un signal aux filières qui abusent de ces êtres humains.
07:07Les immigrés et les trafiquants, ce ne sont pas tout à fait les mêmes.
07:09Eh bien, c'est bien ce que je vous dis.
07:11Les trafiquants, ce sont eux qui abusent de ces pauvres êtres humains qui sont déracinés,
07:16qui sont envoyés en Méditerranée où certains trouvent la mort, et même en Manche.
07:20On va arriver à plus de 70. C'est les filières.
07:22Et moi, je ne confonds pas les deux. Vous entendez que je confonde les deux ? Dites-moi.
07:26J'entends que vous parlez de trafiquants et vous venez de préciser.
07:29Bien sûr, bien sûr, je le précise. Je le précise fermement.
07:33Et aujourd'hui, on le voit bien que pour obtenir des résultats, il faut la fermeté.
07:37Et ce que je veux, c'est que l'ensemble des États membres de l'Europe sont en train de durcir leurs législations.
07:43Et moi, je ne veux pas qu'en France, il y ait des dispositifs, que ce soit pour le soin, pour le regroupement familial,
07:49pour le délit de séjour irrégulier, qui soit plus avantageux que la moyenne européenne.
07:53Parce que si nous sommes dans des positions plus attractives, alors on crée des appels d'air.
07:57Voilà. Et je vais vous dire, ces mesures de fermeté, elles sont soutenues par plus de 70%, plus de 75% des Français.
08:04Et je vais vous dire aussi, mon dernier Conseil européen, où il y avait l'ensemble des ministres de l'Intérieur,
08:09tous se sont exprimés, les 27, que vous étiez incapables de reconnaître
08:13si un ministre de l'Intérieur appartenait à un gouvernement de droite ou de gauche.
08:18Parce que nous avons tous le même discours sur l'immigration.
08:22Tous nos peuples veulent la fermeté.
08:24Il n'y a que quelques-uns, à Paris et ailleurs, qui sont, parce qu'ils ont des moyens d'habiter les beaux quartiers,
08:30parce qu'ils ont des moyens de mettre leurs enfants dans des bonnes écoles,
08:33se protègent des conséquences de ce désordre migratoire.
08:36On ne peut pas appliquer la précédente avant de déjà parler de la suivante.
08:40Mais chère madame, nous appliquons, je viens de vous le dire, la précédente,
08:43précisément les bons chiffres que, dans quelques semaines, je communiquerai en matière d'éloignement.
08:48Ça nous vient aussi de cet article, à l'époque c'était l'article 9 et l'article 10 de la loi,
08:53qui nous permettait de lever des protections en matière d'éloignement des étrangers.
08:58Je pense que ça s'est déjà appliqué, et nous appliquons tout ce que nous pouvons appliquer de la loi.
09:04Oui, de l'AME, l'AME médicale d'État, que vous voulez réformer.
09:07Je pense que l'AME, elle doit être réformée.
09:10Écoutez, l'AME, d'abord, le chiffre explose.
09:13On est passé, on était à 320 000 clandestins, c'est les clandestins qui bénéficient de l'aide médicale d'État.
09:18Des étrangers, situation irrégulière.
09:20Situation irrégulière, 2020, 320 000.
09:23L'an dernier, plus de 420 000.
09:25Ça explose au-dessus du milliard.
09:271 milliard 2, 1 milliard 3.
09:29Ce que je veux dire, c'est qu'on demande aux Français des efforts.
09:33Des remboursements des médicaments, des remboursements des visites médicales.
09:37Il y a 2 millions de Français qui ne peuvent pas se payer des complémentaires.
09:40Le sondage est fort.
09:42Attendez.
09:44Ce que je veux dire, non.
09:46Protéger l'ensemble de la population nationale.
09:48Non, non.
09:50Ce que je veux, moi, ce n'est pas l'abolition de l'AME.
09:53C'est l'aide médicale d'urgence.
09:55Comme la plupart des pays européens.
09:57Pouvez-vous me dire si l'Allemagne, la Suède, l'Espagne et d'autres pays
10:02sont en situation de santé publique moins bonne que la France ?
10:06Non.
10:07Ce que moi, je veux, là encore, c'est faire en sorte qu'on limite les excès.
10:11On limite les excès.
10:13Et là encore, je pense, d'ailleurs, le rapport de M. Stefanini et M. Évin
10:17avaient très bien décrit cette situation dans laquelle l'AME
10:20enquistait, en réalité, maintenait en situation de clandestinité
10:24ses étrangers en situation irrégulière.
10:27Je pense qu'on va demander des efforts aux Français.
10:30Moi, je veux demander des efforts à ceux qui ont violé la loi.
10:34Quand verra-t-elle le jour ?
10:36Écoutez, j'espère qu'il y a dans quelques semaines, dans quelques jours,
10:40l'examen du projet de loi de finances pour 2025.
10:44Et j'espère que des amendements seront apportés pour modifier les règles de l'AME.
10:49Vous aurez une majorité pour ça ?
10:51Écoutez, en tout cas, pour ce qui concerne le PLF,
10:54pour l'instant, il est au Sénat, puisqu'il n'y a pas de majorité.
10:57Vous avez qu'à l'Assemblée, la première partie.
11:00En fonction des ministres qu'on reçoit ici, au sein même du gouvernement,
11:04tout le monde n'a pas la même position que vous.
11:06Écoutez, moi, j'ai en charge un périmètre.
11:08Je pense que si demain, si on écoute les Français,
11:12si on est démocrate, on écoute les Français,
11:14une énorme majorité de Français, ce qui est notable,
11:17c'est que désormais, une majorité des Français qui votent à gauche
11:20veulent justement la fermeté en matière de politique migratoire.
11:24C'est ce que je veux aussi.
11:26Michel Barnier est, là encore, il l'a dit dans sa déclaration de politique générale,
11:31il est dans cette direction de la fermeté.
11:34Bruno Retailleau est avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
11:37On va laisser passer le Filinfo.
11:39Il est 8h44. Maureen Swiniard.
11:42Casser, brûler, menacer, ça n'est pas une solution,
11:45soutient Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA,
11:47le principal syndicat agricole.
11:49Appel à la mobilisation aujourd'hui contre les normes.
11:52La cause des agriculteurs est juste,
11:54affirme sur France Info Bruno Retailleau,
11:56le ministre de l'Intérieur qui s'oppose aussi au traité commercial
11:59entre les pays du Mercosur et l'Union Européenne,
12:02mais affirme qu'il fera preuve de fermeté en cas de dégradation.
12:05France Info, vous avez révélé cette affaire il y a deux ans.
12:08Voici l'heure du procès après la séquestration de Paul Pogba.
12:11Six proches du footballeur sont jugés principalement pour extorsion,
12:14séquestration et association de malfaiteurs.
12:17Un cessez-le-feu est-il proche entre Israël et le Hezbollah ?
12:21Le Conseil de sécurité israélien se réunit aujourd'hui pour approuver un accord.
12:25La présidence française affirme que les discussions ont avancé significativement
12:30et appelle les deux parties à se saisir au plus vite de cette opportunité.
12:34Ils n'ont pas perdu un match depuis le début de la compétition.
12:37Le stade brestois, le petit pousset de la Ligue des champions,
12:40va jouer à 21h contre le FC Barcelone.
12:42Le PSG joue aussi, mais dans une situation beaucoup moins bonne.
12:46Ils risquent l'élimination et affrontent le Bayern Munich ce soir.
12:52France Info
12:55Le 8.30, France Info, Bérangère Bonte, Jérôme Chapuis.
12:59Et ce matin, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur.
13:01Bruno Retailleau, les portables en prison, vous avez peut-être entendu le choix de France Info signé Gays-Joli ce matin.
13:07L'an dernier, l'administration pénitentiaire en a confisqué 53 000 pour un total de 79 000 détenus.
13:14Officiellement, la chasse est lancée, mais hors micro, les directeurs de prison vous disent
13:18qu'ils laissent faire pour acheter la paix sociale, que certains détenus craquent sinon,
13:22et que ça arrange finalement les policiers qui mettent certains détenus sur écoute.
13:26Qu'est-ce que vous comptez faire pour ça ?
13:28La pénitentiaire, ça ne relève pas du ministère, du périmètre de mon ministère,
13:32c'est mon collègue Didier Migaud pour le ministère de la Justice,
13:35mais de ce point de vue-là, nous sommes alignés.
13:37Il y a une question de sécurité qui fait que le sujet vous revient également.
13:40Absolument, de profondément choquant.
13:42Regardez Hamra, le dénommé Hamra dont on sait qu'il s'est échappé dans les conditions que vous savez,
13:49en tuant, et on s'est aperçu que depuis la prison, il commanditait des délits, etc.
13:55J'ai eu un certain nombre de preuves que l'un des dirigeants de la DZ Mafia,
13:59qui est emprisonné, a commandité des dizaines de délits et de crimes depuis sa prison.
14:05Ça, c'est intolérable. Je sais que Didier Migaud veut y mettre fin,
14:09notamment avec des quartiers de très haute sécurité,
14:11où on pourrait emprisonner ces individus les plus dangereux,
14:14pour faire en sorte qu'il y ait un brouillage.
14:17C'est incroyable qu'aujourd'hui, on puisse communiquer en prison,
14:20et surtout que depuis la prison, on puisse commanditer des crimes.
14:24Il est suivi au sujet, Bruno Rattaio, il y a une doctrine,
14:28parce qu'on a entendu ce matin qu'il y a d'un côté des détenus dangereux
14:32qui peuvent faire du trafic ou voire commanditer des crimes,
14:36et puis de l'autre, il y a aussi des détenus qui disent « sans ça, je craque »,
14:40pour qui le portable est simplement un passe-temps.
14:45Écoutez, il y a eu un temps où les prisonniers de France n'avaient pas de portable,
14:50puisque le portable n'existait pas. La prison, c'est la prison.
14:54On est en prison parce qu'on a commis des délits ou des crimes.
14:57Point final, c'est l'enfermement.
14:59Et moi, je trouve absolument stupéfiant que des individus, mais très dangereux,
15:04commanditent des crimes depuis leur prison et qu'ils pourrissent même des territoires.
15:08Il suffit que la prison soit dans une ville pour que cette ville soit contaminée en matière,
15:13par exemple, de narcotrafic.
15:15Et donc, on fait quoi ?
15:16L'idée de mon collègue Didier Migaud, et je l'appuie, est de faire des quartiers de très haute sécurité
15:21où on pourrait isoler, notamment, ces individus les plus dangereux
15:24et les couper de tout contact.
15:26Mais manifestement, c'est plus de la moitié des détenus qui sont concernés,
15:29donc ce ne sont pas quelques quartiers de sécurité.
15:31Bien sûr, commençons, en tout cas, pour ce qui me concerne, moi, ministre de l'Intérieur,
15:34et du combat extrêmement important que j'entends mener
15:38contre la criminalité organisée et le narcotrafic,
15:41je pense qu'il faut commencer par le haut du spectre.
15:43Parce que c'est le haut du spectre qui est le plus dangereux.
15:46Ça veut dire qu'on se concentre, comme vous dites, sur le haut du spectre
15:48avec des quartiers ultra sécurisés et donc qu'on le tolère pour les autres quartiers ?
15:52Ah, moi, je ne tolère rien du tout.
15:53Non, non, mais attendez, vous m'interrogez, vous interrogez le ministre de l'Intérieur.
15:57Je suis sûr que vous aurez à cœur d'inviter Didier Migaud.
15:59Pour ce qui me concerne, moi, non, ça serait zéro téléphone pour tout le monde.
16:03Autre information ce matin sur France Info du service police-justice à Marseille.
16:07La saturation du trafic de cannabis entraîne une diversification des produits
16:11avec des effets toujours plus puissants.
16:14Et cette note du confidentiel du renseignement territorial
16:18et de l'office anti-stupéfiants Lofast que s'est procuré France Info
16:22évoque des concentrés de cannabis congelés juste après leur récolte,
16:27le tout vendu sur les réseaux sociaux pour des cigarettes électroniques.
16:31Notamment, est-ce que vous confirmez avoir eu cette information ?
16:34J'étais à Marseille et j'ai discuté notamment avec les enquêteurs de Lofast.
16:38Et je vous confirme que la situation est dramatique.
16:40Elle est dramatique, c'est la raison pour laquelle je veux faire du combat
16:43contre le narcotrafic, contre ces drogues qui entraînent des meurtres.
16:49Prendez compte, cet enfant de 5 ans, deux balles dans la tête,
16:52ces jeunes qui sont tués, ces jeunes qui tuent de plus en plus jeunes,
16:55qui sont tués de plus en plus jeunes.
16:57Déjà, la commission d'enquête du Sénat avait parlé d'une épouvantable vague de submersion.
17:02Aujourd'hui, la drogue la plus dure, elle est disponible partout, tout le temps.
17:05Partout, en ville, en campagne, tout le temps, y compris, vous l'avez indiqué,
17:09par des livraisons à domicile, ce qu'on appelle le uber cheat.
17:13Il faut réagir, il faut réagir comme on a réagi avec le terrorisme.
17:17Je prends souvent ce parallélisme, cette comparaison.
17:21On a réagi il y a 10 ans.
17:23On a créé, par exemple, un parquet national antiterroriste.
17:26On a créé une chaîne pénale spécialisée.
17:29On a eu recours à des techniques d'investigation,
17:32des techniques de renseignement, d'enquête très sophistiquées.
17:35Et on a refondé un arsenal législatif.
17:38Moi, ce que je veux pour la France, parce que ça menace,
17:41la drogue menace jusqu'à nos institutions,
17:44jusqu'à l'équilibre fondamental de notre nation.
17:47Et je pense vraiment que ce qu'on a fait pour le terrorisme,
17:50il faut désormais le faire contre le narcotrafic.
17:53Où en est la campagne de sensibilisation des consommateurs
17:56dont vous aviez parlé quand vous étiez allé à...
17:58J'ai un arbitrage à rendre d'ici quelques jours
18:01entre trois scénarii qu'une agence nous a proposés.
18:05C'est éminent, c'est relativement...
18:08C'est éminent, donc il y a le choix d'abord du type de campagne.
18:11Ensuite, il y a la production.
18:13Et enfin, j'espère bien que d'ici la fin du mois de janvier,
18:16nous serons capables de la diffuser,
18:19notamment sur les écrans de télévision.
18:22Et ça ciblera spécifiquement les consommateurs ?
18:24Parce qu'on vous avait entendu, vous êtes très dur à l'égard des consommateurs.
18:27Je suis dur... Écoutez, j'ai les informations.
18:30Vous me donnez une information, mais vous n'imaginez pas
18:32les informations dramatiques que j'ai.
18:34Cet effroyable rajeunissement de ceux qui sont tués et de ceux qui tuent.
18:38Ces familles, j'ai rencontré à Marseille.
18:40Ces mamans qui ont perdu leur fils.
18:42Cette mère, cette femme qui a perdu son mari
18:45dans des conditions abominables.
18:47Moi, je veux faire quelque chose.
18:48Donc cette campagne soulignera ça ?
18:50Je dis aux consommateurs, il n'y a pas d'offres s'il n'y a pas de demandes.
18:54Et un joint, un rail de côtes, il a le goût des larmes, il a le goût du sang.
18:58Je veux responsabiliser les consommateurs.
19:00C'est mon devoir.
19:02Bruno Retailleau, vous avez vivement réagi ce week-end
19:04à la proposition de loi des Insoumis de supprimer le texte de 2014
19:08qui punit l'apologie du terrorisme de 5 à 7 ans de prison
19:12pour la faire revenir dans la loi sur la liberté de la presse.
19:15Sur le fond, quand même.
19:17Est-ce qu'il n'y a pas un sujet avec cette loi ?
19:19Même le comité des droits de l'homme de l'ONU
19:21conseillait il y a quelques semaines à la France
19:23de réviser ce texte pour qu'il ne puisse pas être invoqué de façon abusive
19:27pour indument restreindre la liberté d'expression d'autrui.
19:30Le comité des droits de l'homme de l'ONU,
19:33est-ce que ce n'est pas ce comité qui avait condamné la France ?
19:36Alors on pourrait citer Marc Trévinic, ancien juge antiterroriste
19:39qui était pour à l'époque et qui est contre.
19:42Je crois qu'on est la France pour avoir voté cette loi
19:46contre le port de la burqa.
19:50C'est une proposition de la honte.
19:53On vient de commémorer le 9e anniversaire
19:57de l'attentat, du massacre du Bataclan.
20:00Et la proposition de loi de LFI, que fait-elle ?
20:05Elle dépénalise le crime d'apologie du terrorisme.
20:09C'est faux, elle ne l'implémente pas dans la loi
20:13qui concerne la liberté de la fresse de 1880.
20:17C'est faux.
20:18Ce qui restera dans la loi sur la presse,
20:21ce sera la condamnation d'apologie pour les crimes,
20:23les crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
20:26Mais il n'est pas question de crime d'apologie,
20:30vous le remarquerez sur le terrorisme.
20:32Mais si on met de côté la proposition de loi LFI
20:34et si on discute posément de cette loi
20:38qui date de 2014, si on écoute des voix
20:40comme celle du juge antiterroriste Marc Trévidique,
20:43si on écoute par exemple aussi Olivier Faure
20:45qui est d'accord avec vous sur la proposition de loi LFI,
20:47il s'en désolidarise.
20:50En revanche, ces personnes disent
20:52que cette loi de 2014 allait peut-être aller trop loin
20:54parce qu'elle met dans le même panier
20:57des personnes qui font l'apologie du terrorisme
21:01mais qui font de la propagande terroriste
21:03et de l'autre, des personnes qui s'expriment
21:07qui ont des propos peut-être moralement condamnables
21:10mais qu'on met dans le même sac que les terroristes.
21:13La violence, elle est toujours précédée
21:16d'une pensée et par les mots.
21:18Ceux qui ont été condamnés,
21:20c'est parce qu'ils avaient franchi la ligne rouge.
21:22Il y a une énorme différence entre la loi de 1981
21:25et la pénalisation de l'apologie pour les crimes
21:27contre les terroristes.
21:29La loi sur la liberté de la presse,
21:31c'est le délai de prescription.
21:33Trois mois dans un cas, six mois dans l'autre.
21:35Pas photo.
21:36En réalité, on voit bien ce que cherchent à faire LFI.
21:40Il est tout à sa propagande électoraliste, clientéliste.
21:44On le voit bien parce que le terrorisme qui a frappé
21:47et qui frappe toujours en France,
21:49une petite dizaine d'attentats ont été déjoués
21:52sur toute cette année 2024 par nos services
21:56que je veux saluer.
21:57Mais ce terrorisme, il a un nom.
21:59C'est le terrorisme islamiste.
22:01Je veux le rappeler.
22:02Donc c'est bien une proposition de loi de la honte.
22:05C'est une sorte d'insulte vis-à-vis de ceux et de celles
22:09qui sont morts, qui sont tombés justement
22:12sous les coups du terrorisme islamiste.
22:13Il est beaucoup question ces jours-ci.
22:15Autre sujet, Bruno Retailleau,
22:17des rodéos urbains.
22:19Un drame à Bassens ces derniers jours.
22:21Un autre dans les côtes d'Armor avec l'IGGN d'ailleurs
22:25qui a saisi l'inspection de la Gendarmerie nationale
22:27après une course-poursuite avec une moto
22:30conduite par un jeune de 15 ans qui a trouvé la mort.
22:34Que comptez-vous faire depuis le temps
22:36qu'on entend parler de ce sujet pour limiter ces risques
22:40qui ont parfois aussi des conséquences au-delà des drames,
22:42des conséquences sur la vie quotidienne des Français ?
22:45Bien sûr.
22:46J'ai demandé aussi bien au directeur général
22:49de la Gendarmerie nationale qu'à son collègue,
22:51le directeur général de la Police nationale,
22:53de réexaminer notre doctrine vis-à-vis des rodéos.
22:55Pourquoi ?
22:56Parce que vous avez des départements
22:58où en règle générale, les instructions qui sont données
23:01à nos gendarmes et notamment à nos policiers,
23:03c'est de ne pas poursuivre.
23:05Et puis d'autres, c'est l'inverse.
23:07Donc il faut vraiment qu'on ait une doctrine
23:09qui soit la plus nette possible, la plus claire possible.
23:12Ça empoisonne bien entendu la vie de nos propres concitoyens.
23:17Mais ce que je veux, c'est remettre à plat cette question-là.
23:20Il faudra quelques semaines.
23:21Nous avons nommé en Conseil ministre
23:24les deux directeurs généraux de la Police nationale
23:27et de la Gendarmerie nationale.
23:28Il faut leur laisser quand même quelques semaines
23:30pour rendre cette copie.
23:32Renaud Taillot, est-ce que vous serez encore ministre à Noël ?
23:36Écoutez, vous êtes la mère Noël peut-être,
23:38vous allez me le dire.
23:40On ne fait pas de pronostic,
23:41mais est-ce que vous êtes comme Michel Barnier ?
23:43Ça vous motive de vous dire que vous serez peut-être plus ministre demain ?
23:46Non, moi ce qui me motive, c'est la mission que j'ai
23:49d'assurer l'ordre public.
23:51Et je vis, c'est vrai, avec ce sentiment d'urgence,
23:53mais ce sentiment d'urgence, il ne tient pas au calendrier.
23:55Je sais que le temps peut me manquer.
23:57Le sentiment d'urgence, c'est l'état de la sécurité
24:01et de l'insécurité en France.
24:02C'est ça qui me motive.
24:03Et je fais le maximum.
24:05C'est la raison pour laquelle j'ai offert plusieurs fronts.
24:07Le front de l'insécurité, le front du narcotrafic,
24:10le front, là encore, de l'immigration
24:13et d'autres fronts encore,
24:14parce que je pense qu'il faut répondre très vite
24:16à l'attente de nos compatriotes.
24:17On continuera d'en parler évidemment dans les prochains jours.
24:20De la motion de censure, juste un mot sur Anne Hidalgo
24:22qui annonce qu'elle n'est pas candidate à la mairie de Paris.
24:24Rachida, qui sera la candidate des Républicains ?
24:26Écoutez, c'est trop tôt, c'est trop tôt.
24:28On vient d'apprendre ce matin cette confirmation
24:30qu'Anne Hidalgo ne renouvellerait pas, en tout cas,
24:33un troisième mandat.
24:34Elle a désigné un possible successeur.
24:37Pour l'instant, tout ça est trop, trop rapide
24:40et bientôt pour que je puisse prendre position,
24:42moi, ma famille politique.
24:44Vous le souhaitez ?
24:46Non, ce que simplement je veux dire,
24:47c'est que moi, je suis à mon poste,
24:50dans les responsabilités qui sont les miennes.
24:52Croyez-moi, la tâche est lourde
24:54pour que ça m'évite de parler d'autres choses,
24:56notamment sur le plan politique.
24:58Merci Bruno Rotaillot, ministre de l'Intérieur.
25:01Vous étiez l'invité de France Info ce matin.
25:04On va se retrouver dans quelques minutes
25:06avec Renaud Delis pour les informer.