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00:00Bonjour Clémence Guettet. Le gouvernement veut que les français travaillent plus. Antoine Armand, le ministre de l'économie, a évoqué l'idée d'une deuxième journée de solidarité pour financer les EHPAD.
00:12Il en existe déjà une, on le sait, journée non payée, qui avait été instaurée en 2004. Est-ce que vous y êtes favorable ?
00:18Non, je n'y suis pas favorable. Je pense qu'il faut vraiment reprendre le problème à l'endroit.
00:23Aujourd'hui, les français travaillent déjà beaucoup, y compris dans la moyenne européenne. Ils sont extrêmement productifs.
00:29Et je pense qu'il faut trouver d'autres sources de financement. Mais en fait, sur cet exemple comme sur d'autres, et j'imagine qu'on va parler du budget,
00:36on voit que la Macronie est quand même enfermée dans une logique idéologique, qui est celle du néolibéralisme, qui consiste toujours à faire payer les français,
00:45qui consiste à les faire travailler davantage, ce qui concerne aussi à distiller une petite musique sur la présupposée fainéantise.
00:53C'est exactement la mesure sur les fonctionnaires, qui a été l'absentisme des fonctionnaires.
00:57Elle est vraiment très douloureuse, cette journée de solidarité de 2004, qui est sur le lundi de Pentecôte.
01:03Elle n'est peut-être pas très douloureuse, mais aujourd'hui, il y a d'autres moyens pour trouver de l'argent.
01:09La question, c'est combien ?
01:102,4 milliards une éventuelle deuxième journée. C'est un rapport sénatorial qui a calculé ça.
01:15Oui, d'accord.
01:16C'est de la solidarité, c'est les EHPAD, alors peut-être que c'est entre guillemets, vous êtes coincé, mais le fait est que la cause vaut peut-être cet effort-là, qui est pension.
01:24Mais c'est une cause extrêmement importante. Mais en fait, la question, c'est comment on finance ?
01:28Donc, financer la solidarité dans les EHPAD, ça veut dire trouver d'autres sources de financement pour la sécurité sociale.
01:34Par exemple, je ne sais pas, faire surcotiser les dividendes. On peut trouver des milliards, parce que vous me donnez le coup.
01:40On peut trouver des milliards d'autres façons, mais la question, c'est est-ce qu'on s'autorise ou non à aller chercher l'argent dans les poches de celles et ceux qui en ont beaucoup ?
01:49Ou est-ce que c'est 90% de la population française qui s'est appauvrie dans les 7 ans de macronisme, qui doit toujours continuer ?
01:5690% de la population française s'est appauvrie dans le même temps où les riches ont accumulé des milliards et des fortunes extraordinaires en macronie.
02:05Justement sur les carences de fonctionnaires en cas d'arrêt maladie, donc l'idée de l'aligner sur le privé, trois jours au lieu d'un.
02:11Pourquoi il y aurait une différence entre le régime du privé et du public ?
02:13Mais en fait, ce sont des présupposés. Ça n'est pas exact.
02:17Il y a bien un jour dans le public et trois jours dans le privé. Est-ce que c'est exact ?
02:23Aujourd'hui, dans le privé, 70% des entreprises décident par convention collective de ne pas faire payer les salariés pour ces jours de carence.
02:33Ça n'est pas le cas dans le public. Aujourd'hui, le gouvernement choisit de s'en prendre aux fonctionnaires.
02:38C'est un actif sur cinq et de distiller, c'est ce que je vous disais juste avant, cette petite musique sur une présupposée absence plus forte.
02:47Dans le public, c'est 11,5 jours d'absence en moyenne par an. Dans le privé, c'est...
02:5314 dans le public.
02:55Non, c'est l'inverse. 14 dans le public et 11,5 dans le privé.
02:59Moi, les chiffres que j'ai, en 2022, l'adresse 11,5 dans le public, 11,7 dans le privé.
03:05Et par ailleurs, interrogeons-nous sur pourquoi les gens seraient absents.
03:08D'abord, ils sont absents parce qu'ils sont réellement malades.
03:11Les gens sont réellement malades et donc ils prennent...
03:1414,5 jours d'absence dans le public, 11,7 par an dans le privé.
03:19Moi, je vous ai donné les chiffres de l'adresse.
03:21J'entends vos chiffres, je vous donne ceux qui nous sont donnés également.
03:24En tout cas, on peut voir que l'écart n'est pas aussi important que ça.
03:27Donc, les gens sont réellement malades.
03:29Ensuite, pourquoi ils sont absents au travail ?
03:32Aujourd'hui, dans la fonction publique, il y a une souffrance au travail qui est extrêmement importante.
03:37Il y a une question qui est immense.
03:39On le sait, ce mal-être, il existe aussi dans le privé.
03:42Il existe aussi dans le privé.
03:43C'est pour ça que moi, je ne tiens pas à mettre en concurrence les salariés du privé et du public
03:46comme le fait le gouvernement, supposément pour faire comprendre
03:49que dans la fonction publique, les gens seraient des feignants
03:51parce que c'est ça que le gouvernement sous-entend aujourd'hui.
03:53Il y a de la souffrance dans la fonction publique.
03:55Il y a de la souffrance chez les profs.
03:56Il y a de la souffrance chez les soignants.
03:57Pourquoi ? Parce qu'il y a des mauvaises rémunérations.
03:59Parce qu'il y a des mauvaises conditions de travail.
04:01Quand toute la journée, vous devez tenir aux urgences en sous-effectif.
04:05Quand toute la journée, vous devez tenir devant des classes qui sont surchargées.
04:09Et là aussi, vous n'avez pas les moyens de faire votre métier aussi bien que vous voudriez le faire.
04:13Ça crée de la souffrance au travail, évidemment.
04:15Donc, ça crée des arrêts maladie.
04:17Et par ailleurs, il y a des études qui ont montré
04:19que ce ne sont pas les salariés les mieux protégés qui s'arrêtent le plus
04:23et qui, entre guillemets, en profiteraient.
04:25Mais qu'au contraire, quand on a une bonne protection sociale,
04:27il y a moins de jours d'arrêt maladie.
04:29Voilà, en fait, ce dont on parle, c'est le sens du travail et les conditions de travail.
04:33Et pour ça, je suis désolée, mais j'en reviens à la question budgétaire,
04:36il faut des moyens.
04:37Parce qu'il faut des moyens pour rémunérer correctement
04:39tous ces personnels qui font nos services publics dans le pays.
04:42Non, ce sera un amendement qui arrivera à l'Assemblée le 5 novembre
04:46lorsque vous reprendrez l'examen du budget
04:48qui a été suspendu, si on peut dire, puisqu'il n'a pas été terminé à temps samedi soir.
04:52Maintenant, vous avez attaqué le budget de la Sécu
04:55et d'ailleurs balayé dès hier les trois premiers articles du texte
04:59avec le soutien ou l'abstention du RN.
05:02On en parlera sans doute.
05:03Mais excite par exemple la rectification du déficit de la Sécu lui-même.
05:07Le texte dit 18 milliards d'euros cette année au lieu des 10 prévus.
05:11Et vous, vous contestez ce chiffre.
05:12Oui, alors en fait, il y a une question de sincérité du gouvernement.
05:15On voit quand même que dans toutes les précautions...
05:17Les comptes de la Sécu sont insincères, là.
05:18Non, mais attendez, je ne sais pas, je n'en ai pas les chiffres.
05:20Je ne suis pas rapporteur général du budget de la Sécurité sociale.
05:23Vous interrogerez M. Neudera à ce propos.
05:25Il n'empêche qu'il y a une question de sincérité
05:27de toutes les trajectoires budgétaires que nous ont présentées le gouvernement jusqu'ici.
05:30Vous le savez, la Commission des finances se transforme d'ailleurs
05:32en commission d'enquête sur le budget de l'État cette fois-ci
05:35pour savoir, pour comprendre comment on en est arrivé dans cette situation.
05:38Donc ça, c'est la première chose.
05:39Ensuite, pour revenir à votre question quand même,
05:41je fais un bilan rapide de ce qui s'est passé sur le PLF,
05:43c'est-à-dire le budget de l'État, avant de passer au budget de la Sécurité sociale.
05:46Il y a eu trois enseignements extrêmement importants.
05:48D'abord, qu'il y avait une majorité à l'Assemblée nationale
05:50pour en faire un budget de justice sociale.
05:53Nous avons fait passer, sur la partie recette,
05:55donc comment on trouve de l'argent,
05:57des mesures en faveur de la taxation des plus riches, des plus grands groupes.
06:01Et nous avons trouvé des milliards qui correspondent,
06:03et qui correspondront à la fin de l'examen,
06:05peu ou prou, aux 60 milliards de coupes budgétaires que nous a annoncées...
06:08On ne va pas faire tout le budget, pardon,
06:10qu'on a beaucoup évoqué, et l'acuité sur le budget de la Sécurité sociale.
06:14Avant de passer au budget de la Sécurité sociale,
06:16la logique politique est la même.
06:17Ce à quoi on a assisté, c'est la Macronie en déliquescence totale.
06:20Ils n'étaient pas là.
06:21Ils étaient quatre, mais vraiment littéralement quatre,
06:24les quatre cadres du parti pour défendre ce budget.
06:27Deux à la droite républicaine, c'est quand même le budget de M. Barnier,
06:30c'est comme si on avait un budget France Insoumise,
06:32et qu'on était deux sur nos travaux pour le défendre.
06:34Donc la Macronie, il n'y a plus personne, tout le monde s'en fiche,
06:36personne n'est derrière M. Barnier,
06:38qui a un budget illégitime.
06:40Et la troisième chose, c'est que le RN est en soutien
06:43de ces budgets austéritaires,
06:45et qui vont faire payer la majorité des Français.
06:47Et sur la Sécurité sociale, nous allons voir ce qui va se passer.
06:50Vous savez qu'en commission des affaires sociales,
06:52il a été rejeté, ce budget.
06:54C'est historique.
06:55Il n'y a pas de majorité pour le budget de la Sécurité sociale qu'on nous présente.
06:59Là, ça commence tout juste en hémicycle.
07:01Et d'ailleurs, aujourd'hui, on a un enjeu très intéressant,
07:03puisqu'on a à nouveau une occasion de voter sur la question de la retraite.
07:07Alors justement, Astrid...
07:09Et nous demandons l'abrogation, la réforme passée par M. Macron,
07:12de manière légitime, l'année dernière.
07:14Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget,
07:16n'exclut pas de revoir la copie là-dessus,
07:18sur le report de la hausse des pensions de retraite,
07:20l'indexation sur l'inflation qui est repoussée de 6 mois.
07:22Il parle d'une compensation pour les retraites inférieures
07:25à un seuil, par exemple, de 1200 euros.
07:27Est-ce que ça vous satisfait ?
07:29La question, c'est la mécanique.
07:31Eux, ils veulent désindexer ces pensions de retraite,
07:34puis nous dire qu'ils vont rehausser pour les plus petites, dans 6 mois.
07:39Nous allons nous amender pour que les retraites soient indexées sur l'inflation.
07:44Nous allons aussi amender pour que ça concerne tout le monde.
07:471200 euros, c'est un seuil qui est choisi de manière...
07:50Un retraité qui a 4500 euros par mois de retraite,
07:53il a besoin d'avoir 1,8% d'augmentation le 1er janvier ?
07:56Beaucoup moins que quelqu'un qui a 800 euros, je vous l'accorde.
07:59Mais c'est une question d'universalité.
08:02On peut défendre l'indexation des salaires et des retraites sur l'inflation
08:07quand les gens avec des budgets alimentaires qui ont explosé
08:10voient leur budget complètement rajusté.
08:12Mais 4000 euros par mois, je vous l'accorde,
08:15ça n'est pas la priorité sociale dans le pays.
08:17Il n'empêche que beaucoup de retraités, vous le savez très bien,
08:20ont des toutes petites retraites, et que pour le coup,
08:22quand tout augmente, notamment les produits alimentaires et notamment l'énergie,
08:26ça fait un sacré trou dans le budget à la fin du mois.
08:29Le gouvernement Clément Seguettet, c'est de dire
08:31que les petites retraites, il reste à définir le seuil,
08:33donc peut-être que ça peut être 1002, 1004, je ne sais pas,
08:36ne sont pas concernées par cette non-indexation.
08:39En revanche, les retraités qui ne sont pas modestes,
08:41qui vivent à peu près correctement, qui ont 2000, peut-être plus,
08:44ou 1008 de retraite, ils peuvent attendre six mois.
08:48Ça, ça vous semble inacceptable.
08:50Non mais d'accord, mais ce n'est pas exactement comme ça
08:52que ça nous a été présenté.
08:53C'est-à-dire que c'est des indexations pour tout le monde,
08:55et ensuite il va y avoir un débat en hémicycle,
08:57ça ne vous aura pas échappé, on a le droit d'amender,
08:59on a le droit d'augmenter le seuil, on a le droit de faire en sorte
09:01que ce soit davantage de retraités qui soient concernés
09:04par cette indexation.
09:06Pourquoi ça vous semble inacceptable, un seuil comme ça,
09:09effectivement, sur les petites retraites ?
09:11Là, ça s'argumente totalement.
09:13Eux, ils déterminent ce seuil en fonction du nombre de milliards
09:16qu'ils ont bien envie d'accorder et de ne pas accorder.
09:18Il y a une question budgétaire, il faut l'entendre aussi.
09:20Et donc, c'est une question de recettes à la fin.
09:21Non mais il y a une question budgétaire qu'il faut entendre.
09:23Oui, c'est ça, c'est une question de recettes à la fin.
09:25C'est-à-dire que si on ne veut pas aller chercher...
09:27D'entendre que les petites retraites, elles ne peuvent pas être...
09:29Il y a une urgence d'augmenter les petites retraites,
09:31et pas forcément les autres.
09:33Vous devriez être d'accord avec ça.
09:35Non mais d'accord, ce n'est pas ça que je conteste.
09:37Je conteste le seuil.
09:39Parce que jusqu'ici, là, on nous dit 1200,
09:41mais jusqu'à hier, on ne savait pas encore.
09:43Je ne sais pas, on va amender.
09:45Mais si le plus de personnes possibles
09:47peuvent avoir leur retraite indexée sur l'inflation,
09:51ça me paraît quand même être une mesure de justice sociale.
09:54Aujourd'hui, les gens galèrent dans ce pays.
09:56Donc peut-être que ça fait longtemps
09:58que vous n'avez pas expérimenté ça,
10:00mais à 1400 euros par mois, on n'est pas à l'aise non plus dans le pays.
10:02La taxe sur le sucre, mesure de santé publique,
10:04là, vous signez ?
10:06Je pense que ce n'est pas le bon mécanisme.
10:08Ce n'est pas les bons outils.
10:10Autant, nous sommes absolument d'accord,
10:12et mon collègue Loïc Prudhomme notamment
10:14a fait tout un travail sur la malbouffe
10:16et la quantité de sucre, parce que vous savez qu'en France,
10:18on a une épidémie des maladies
10:20qui sont liées au taux de sucre et de gras
10:22dans les aliments extrêmement transformés.
10:24Autant, nous sommes d'accord pour interdire la malbouffe,
10:26pour améliorer le Nutri-Score,
10:28c'est-à-dire l'information pour...
10:30Non, on interdit la malbouffe.
10:32On met des normes,
10:34on met des taux de sucre autorisés.
10:36Et on a une taxe comme ça ?
10:38Non, la taxe, ça, ça fait payer tout le monde.
10:40Et ce n'est pas, à mon avis, le bon levier.
10:42C'est-à-dire que pénaliser les gens
10:44qui n'ont pas les moyens d'acheter autre chose
10:46que de la nourriture qui est très transformée
10:48et qui contient beaucoup de sucre,
10:50ça n'est pas la même chose que...
10:52Excusez-moi, laissez finir.
10:54Mais non, dans toute la nourriture,
10:56vous avez des plats transformés
10:58qui contiennent énormément de sucre.
11:00Ça n'est pas uniquement le soda.
11:02Donc, faire payer les industriels,
11:04exactement,
11:06et les obliger, finalement,
11:08à améliorer
11:10la nourriture qui puisse
11:12être disponible ensuite pour tout le monde.
11:14Mais pénaliser les gens qui sont obligés
11:16de se nourrir à peu de coûts,
11:18et on revient sur la question de l'inflation,
11:20vu comment tout a augmenté
11:22ces dernières années,
11:24je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
11:26– Vous créditez, vous vous accordez
11:28le bénéfice du doute au gouvernement
11:30sur la volonté d'aller au bout de ce débat
11:32sur le budget de la Sécu ?
11:34– Est-ce que je crois encore
11:36le gouvernement, la réponse est non,
11:38dans sa volonté vraiment de faire travailler
11:40le Parlement. C'est vrai qu'on a assisté
11:42à toute une séquence où le gouvernement nous disait
11:44le Parlement va amender, évidemment,
11:46c'est important d'entendre les oppositions,
11:48et puis là on voit bien que,
11:50pour l'instant, c'est surtout le budget de l'État
11:52dont on a débattu très longuement,
11:54on voit bien que nos arguments
11:56sont caricaturés, on voit bien
11:58que la majorité
12:00minoritaire qui n'est pas
12:02présente en hémicycle n'assume pas son budget,
12:04et on voit bien qu'aussi ils installent
12:06une petite musique sur le 49.3,
12:08je pense qu'on va avoir
12:10une logique des débats à peu près symétrique
12:12pour le budget de la Sécurité Sociale,
12:14toujours est-il que s'ils font un 49.3
12:16nous déposerons une motion de censure,
12:18parce que ça n'est pas possible d'être passé en force
12:20sur le résultat des élections le 7 juillet
12:22dernier, de passer en force sur un budget
12:24qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
12:26Clémence Guettet, vous restez avec nous, on se retrouve
12:28juste après le Fil Info,
12:309h moins le quart, Maureen Suignard.
12:32Des partenariats, des contrats
12:34entre la France et le Maroc,
12:3610 milliards d'euros au total, et cela au premier
12:38jour de la visite d'État d'Emmanuel Macron,
12:40hier, Alstom vend 18 rames de
12:42TGV Total signe un accord pour
12:44développer la filière hydrogène,
12:46et Engie pour décarboner le plus gros industriel
12:48du Maroc. Les femmes fonctionnaires
12:50seront les premières touchées par l'allongement
12:52du délai de carence dans la fonction publique,
12:54affirme l'ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
12:5663% des agents
12:58qui travaillent dans cette fonction publique
13:00sont des femmes. L'exécutif veut passer
13:02d'un à trois jours de carence en cas
13:04d'arrêt maladie pour faire des économies.
13:06Foodwatch dénonce sur France Info un
13:08scandale sanitaire. L'ONG affirme
13:10que les boîtes de thon commercialisées
13:12sont contaminées par un dérivé du mercure,
13:14avec parfois des taux jusqu'à quatre fois
13:16supérieurs aux normes européennes,
13:18des normes déjà élevées pour protéger le commerce,
13:20selon l'ONG. Finalement,
13:22c'est Rodri qui est sacré meilleur joueur
13:24de la saison passée. Le milieu
13:26de terrain de Manchester City est le troisième
13:28Espagnol de l'histoire à remporter
13:30le ballon d'or, une victoire inattendue
13:32tant Vinicius était favori.
13:34Chez les femmes, l'Espagnol Heitana Bonmati
13:36est sacré pour la deuxième année de suite.
13:40France Info.
13:42Le 8.30, France Info.
13:44Erangère Bonte, Adrien Bec.
13:46Et ce matin, Clémence Guettet,
13:48vice-présidente de l'Assemblée nationale,
13:50députée LFI du Val-de-Marne. Alors,
13:52vice-présidente, ça veut dire que vous avez passé de l'autre côté,
13:54puisque vous avez présidé les débats.
13:56Toujours du bon côté, quand même.
13:58Vous vous retrouvez quand même à faire rentrer dans le rang
14:00vos propres camarades, comme ici, on va l'écouter,
14:02Louis Boyard.
14:04Madame Thévenoud,
14:06vous dites de travailler les dossiers.
14:08Vous êtes ancienne secrétaire d'Etat à la jeunesse.
14:10Monsieur Boyard, sur l'amendement, s'il vous plaît.
14:12Il y a un débat. Non, non, non, sur l'amendement, s'il vous plaît.
14:14Eh bien, écoutez. Non, je suis désolée,
14:16monsieur Boyard. Monsieur Mauvieux.
14:18Vous avez l'air exaspéré,
14:20franchement, sur les images. Non, je ne suis pas
14:22du tout exaspéré. Bon, il faut comprendre
14:24quand même que les débats durent très longtemps.
14:26Donc, en fait, c'est un exercice assez fatigant
14:28que je découvre cette mandature, parce qu'en effet,
14:30je ne présidais pas les débats
14:32avant. C'est un exercice fatigant.
14:34Ça demande d'être concentré, de regarder bien
14:36qui veut prendre la parole. Il faut savoir quand même
14:38que vous avez coupé, mais j'ai coupé la parole
14:40de monsieur Mauvieux, député du Rassemblement
14:42national, juste après l'avoir coupé à Louis Boyard
14:44parce qu'on parlait d'un autre sujet.
14:46On était passés à un autre sujet.
14:48On était d'abord sur la jeunesse. Absolument. La prise de parole était sur l'amendement.
14:50Voilà. Et puis, en fait, après,
14:52on est passés à un amendement sur la question
14:54du remboursement des obsèques. Bref, ça me paraissait
14:56en tant que présidente,
14:58je dois veiller au bon déroulement des débats
15:00et laisser un débat
15:02se réenclencher sur un sujet
15:04qui est clos, alors qu'on avait abordé un nouveau sujet
15:06important. Ça ne me paraissait pas adapté.
15:08Et c'est une fonction qui permet
15:10d'abord de veiller à ce que
15:12chacun puisse s'exprimer sur le sujet.
15:14C'est vrai qu'on peut varier
15:16le nombre de prises de parole, permettre
15:18au débat le temps d'avoir lieu, et puis qui nécessite
15:20d'être impartial parce que
15:22c'est une fonction qui permet à l'institution de...
15:24Et justement, être impartial, c'est aussi voir quelquefois
15:26que vos collègues
15:28de la France insoumise
15:30peuvent, pardon pour l'expression,
15:32mais faire preuve d'une forme de bordélisation.
15:34Est-ce que, quand on est au poste qui est le vôtre,
15:36c'est quelque chose dont on se rend compte ?
15:38Non, franchement,
15:40j'ai assisté, enfin, j'ai présidé
15:42beaucoup de débats sur le budget.
15:44Et là, je suis dans un autre rôle,
15:46mais députée France insoumise,
15:48mes camarades Marianne Maximi,
15:50Aurélien Lecoq, David Guiraud,
15:52Manuel Bompard, sur le budget,
15:54ont vraiment démontré la solidité
15:56de nos arguments et la force
15:58de leur prise de parole. Donc ça n'est pas
16:00vrai, cette petite musique-là, que nous
16:02bordéliserions d'avantage.
16:04Et c'est assez frappant, justement, et vous l'avez
16:06toujours été, si on est honnête, mais
16:08reconnaissez que dans le groupe, enfin, on en a
16:10suffisamment parlé, c'est pas du tout d'esprit depuis deux ans.
16:12Mais chacun son style, et par ailleurs,
16:14j'ai coupé aussi la parole
16:16de M. Mauvieux, député du Rassemblement
16:18national, de M. Wauquiez,
16:20qui faisait des rappels au règlement,
16:22qui était indu.
16:24M. Wauquiez, ça vous étonne moins ?
16:26Non, ça étonne moins que vous coupiez la parole à des personnes qui,
16:28actuellement, sont vos adversaires politiques.
16:30C'est là que vous vous trompez, et c'est là que peut-être
16:32certains des présidents précédents
16:34de l'Assemblée nationale n'ont, à mon avis,
16:36pas pris la mesure
16:38de ce rôle. C'est que quand je suis au perchoir,
16:40je ne suis pas député de la France insoumise,
16:42je préside l'Assemblée nationale.
16:44Et je m'applique à le faire
16:46avec le plus d'impartialité possible,
16:48parce que je veux que mes collègues parlementaires,
16:50qui sont représentants du peuple, puissent s'exprimer,
16:52puissent avancer leurs arguments,
16:54qu'ils puissent être entendus, et que ce débat
16:56puisse être constructif.
16:58Vous, à la vice-présidence de l'Assemblée nationale,
17:00votre collègue à la tête,
17:02Aurélie Trouvé, à la tête de la commission
17:04des affaires économiques,
17:06Éric Coquerel, à la commission des finances,
17:08vous avez une idée
17:10de stratégie de respectabilisation,
17:12j'allais dire, à la France insoumise ?
17:14Pour nous, c'est important
17:16de se préparer à tout instant
17:18à gouverner le pays, et donc
17:20avoir des fonctions institutionnelles
17:22qui sont importantes.
17:24La France insoumise,
17:26c'est une formation politique
17:28qui est récente,
17:30elle a émergé en 2016,
17:32donc on a huit ans d'existence,
17:34et arriver aujourd'hui
17:36à avoir en effet la présidence
17:38de la commission des finances, de la commission des affaires économiques,
17:40deux vice-présidentes de l'Assemblée nationale
17:42avec ma collègue
17:44Nadej Abomangoli, pour nous,
17:46c'est une fierté, et pour nous, c'est aussi
17:48une façon de démontrer que les insoumis
17:50ne peuvent pas être réduits
17:52aux caricatures qui en sont faites,
17:54et que nous sommes capables de présider
17:56des débats, de faire avancer
17:58nos idées à d'autres rôles
18:00et à d'autres postes, y compris au sein de l'institution.
18:02Et je crois que...
18:04Vous calmez le jeu intentionnellement, là,
18:06il y a un petit changement
18:08de ton, indépendamment de...
18:10Mais peut-être que...
18:12Par rapport à il y a deux ans.
18:14Peut-être qu'il y a un changement d'appréciation
18:16aussi du regard journalistique
18:18et des observateurs, mais honnêtement,
18:20nous avons fait la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon
18:22en 2022, nous sommes les seuls
18:24à avoir fait un exercice de chiffrage intégral.
18:26Nous sommes les seuls à nous être projetés...
18:28La tête d'Olivier Dussopt sur un ballon sous le pied de Laurent Bayard,
18:30on ne l'a pas inventé, ce n'est pas un regard journalistique.
18:32Vous êtes gonflé, quoi.
18:34Oui, mais... Non.
18:36Comment dire...
18:38Nous n'allons pas cesser...
18:40Nous n'allons pas cesser d'utiliser
18:42tous les registres qui s'offrent à nous
18:44pour alerter sur nos propositions.
18:46Je pense que...
18:48On est d'accord.
18:50Mais non, ce n'est pas inacceptable.
18:52C'est dérisoire.
18:54C'est en dehors de l'Assemblée nationale.
18:56C'était une manifestation d'inspecteurs du travail.
18:58Ça n'est pas un penny.
19:00Et nous, nous avons monté...
19:02Je veux bien qu'on passe 10 minutes
19:04à dire que les Insoumis sont des bordélisateurs,
19:06mais ce qui se passe en matière démocratique
19:08dans ce pays, le scandale et le chaos
19:10de la crise politique actuelle,
19:12c'est M. Macron.
19:14Il a dissous l'Assemblée nationale,
19:16mais il ne respecte pas le résultat.
19:18Oui, mais on va avancer.
19:20Il ne respecte pas le résultat des urnes.
19:22C'est ça, le scandale démocratique du moment.
19:24Et les Insoumis, nous nous faisons une haute idée
19:26de l'Assemblée nationale, donc nous y investissons
19:28des postes, du temps, de l'énergie,
19:30parce que nous voulons que les représentants du peuple
19:32puissent débattre et puissent être souverains.
19:34Et ceux qui vont mettre un 49-3,
19:36c'est le gouvernement Barnier.
19:38Alors oui, la bourgeoisie peut-être fait ça
19:40dans les formes, avec le bon vocabulaire,
19:42avec les bons types de happening,
19:44mais le résultat du résultat, c'est de la brutalité
19:46démocratique et c'est de la brutalité infinée
19:48contre les gens.
19:50Peut-être des points dans les sondages,
19:52par des gens qui vous jugent inquiétants.
19:54Nous avons fait 22% la dernière élection présidentielle
19:56et le NFP, Nouveau Front Populaire,
19:58est arrivé en tête des élections législatives.
20:00Je pense que nous avons fait la démonstration
20:02que nous sommes prêts.
20:04Un fait qu'il faut tirer au clair,
20:06parce que ça a fait beaucoup de bruit depuis hier,
20:08sur les images, on voit une de vos collègues Insoumises,
20:10Farida Amrani, pour ne pas la citer, députée de l'Essonne,
20:12semble voter à la place d'un député absent,
20:14qui, franchement, les images montrent qu'elle vote
20:16sur le clavier du rang derrière elle.
20:18Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que vous confirmez
20:20que c'est bien ce qu'elle a fait ?
20:22C'est une polémique qui est montée par l'extrême droite.
20:24Vous vérifierez la place de Farida Amrani dans l'hémicycle.
20:28Elle est normalement au dernier rang.
20:30Elle est à la place dans laquelle
20:32elle se retourne pour voter sur son bouton.
20:34Et elle est assise, sur les images que vous n'avez pas montrées,
20:36mais à la place de Jean-Philippe Nylor,
20:38député des Outre-mer qui n'était pas là à ce moment-là,
20:40elle est juste assise à cette place.
20:42Elle se retourne et elle vote sur son bouton.
20:44C'est une polémique.
20:46Elle vote pour elle-même.
20:48Je vais en dire un mot.
20:50On vous pose la question pour que vous ayez l'occasion.
20:52J'ai vu ça sur les réseaux.
20:54C'est l'extrême droite et la Macronie, d'ailleurs,
20:56qui montent ce type de polémique.
20:58C'est peut-être davantage encore la Macronie.
21:00Pourquoi ? Parce que, je reviens à ce que je disais,
21:02ils n'étaient pas là.
21:04Ils viennent d'être réélus.
21:06Ils ont autre chose à faire, visiblement.
21:08Ils sont 5 en hémicycle à défendre le budget de M. Barnier.
21:10Ils se contredisent les uns les autres.
21:12Ils amendent.
21:14Savez-vous que, cette fois-ci, pour le budget,
21:1650% des amendements déposés l'ont été par les groupes
21:18de la Macronie et de la droite ?
21:20C'est-à-dire les groupes qui sont censés, supposément,
21:22soutenir le gouvernement de M. Barnier.
21:24Les Insoumis faisaient autrefois.
21:26Les Insoumis étaient dans l'opposition.
21:28Vous savez, c'est différent.
21:30Il nous reste très peu de temps.
21:32On va passer à des questions courtes et des réponses courtes,
21:34si vous le voulez bien.
21:36Mathignon annonce que le Premier ministre
21:38a subi une opération au niveau des cervicales.
21:40C'est public.
21:42Est-ce que c'est bien, cette transparence ?
21:44Je pense que le communiqué,
21:46je l'ai lu en l'occurrence,
21:48était très simple, très sobre.
21:50Il nous annonçait que M. Barnier
21:52était au travail immédiatement.
21:54Comme tout le monde, je lui souhaite un très bon rétablissement.
21:56Je pense que les choses ont été faites
21:58avec simplicité et que c'est bien.
22:00Il faut une transparence sur tous les responsables politiques,
22:02y compris, pardon,
22:04il a à peu près le même âge que Michel Barnier,
22:06sur Jean-Luc Mélenchon, par exemple.
22:08Ils ne sont pas aux mêmes fonctions.
22:10Ça ne vous aura pas échappé.
22:12Peut-être que Jean-Luc Mélenchon peut garder
22:14sa vie privée pour lui-même.
22:16En tout cas, ça m'amène à un autre sujet
22:18sur lequel j'ai déposé une question au gouvernement.
22:20Je trouve ça intéressant.
22:22En France, nous n'avons pas de transparence
22:24sur les agendas des ministres,
22:26de l'Elysée tout particulièrement et de Mathignon non plus.
22:28Alors que dans d'autres pays,
22:30pour les journalistes, notamment,
22:32le plus efficacement possible,
22:34il y a une transparence beaucoup plus importante
22:36et notamment une mise à jour
22:38quasiment quotidienne des agendas des ministres,
22:40ce qui n'est absolument pas le cas en France.
22:42Donc j'ai interpellé le gouvernement.
22:44Je vous confirme également que l'association de la presse présidentielle
22:46s'en inquiète.
22:48Une question sur la présidentielle aux Etats-Unis.
22:50Clémence Guetté, les Américains votent dans pile
22:52une semaine aujourd'hui. Donald Trump
22:54dit cette nuit « Je ne suis pas un nazi ».
22:56Est-ce que pour vous, il est un nazi ?
22:58Je réserverai ce type de qualification
23:00parce que c'est ses opposants politiques qui l'ont fait.
23:02Il est certain qu'en tout cas, il représente une droite réactionnaire.
23:04Il est en lien également
23:06avec des groupuscules qui sont violentes
23:08aux Etats-Unis.
23:10Vous qualifieriez comment Donald Trump ?
23:12Mais ce n'est pas la réponse que je vais vous faire,
23:14donc vous allez vous satisfaire de ma réponse.
23:16En l'occurrence, il représente une droite réactionnaire
23:18et une extrême droite raciste dans ce pays.
23:20Ce que je veux dire sur les élections américaines,
23:22c'est que les enjeux internationaux,
23:24notamment, et le génocide qui est en cours à Gaza,
23:26va être aussi assez déterminant
23:28dans cette élection pour que les électeurs
23:30se fassent une opinion.
23:32Et il y a un enjeu très important
23:34puisque vous savez que les Etats-Unis occupent
23:36une place notamment dans les institutions internationales.
23:38J'étais à l'ONU à New York
23:40il y a deux semaines de cela, une place importante.
23:42Et si Trump gagne,
23:44devait gagner, ça provoquerait évidemment
23:46un repli des Etats-Unis et un désinvestissement
23:48de ce type d'organes multilatéraux.
23:50Donc vous voteriez Kamala Harris plutôt ?
23:52Je ne suis pas américaine, donc je ne vais pas
23:54vous faire cette réponse.
23:56Il est évident que je ne voterais pas
23:58Donald Trump.
24:00Vous pensez réellement que Kamala Harris aurait eu
24:02une autre politique et une fermeté différente
24:04vis-à-vis d'Israël ?
24:06Ce que je sais, c'est que pour avoir rencontré
24:08des activistes, notamment du mouvement
24:10pour la paix aux Etats-Unis,
24:12ces prises d'opposition ont été décevantes
24:14pour beaucoup de gens
24:16qui estiment que ce qui se passe
24:18en Palestine aujourd'hui est un sujet prépondérant.
24:20Et on le sait, il y a eu beaucoup de critiques
24:22de la politique de M. Biden sur ce sujet.
24:24Pour l'instant, ils n'ont pas la certitude
24:26que Kamala Harris va mener une politique
24:28extrêmement différente. Je pense que les derniers
24:30jours de campagne vont être assez déterminants,
24:32qu'elle doit pouvoir à nouveau s'exprimer
24:34sur ce sujet. Je laisse
24:36aux citoyens états-uniens
24:38le libre choix de leur vote.
24:40Je n'ai pas davantage à en dire.
24:42Mais ce ne serait pas une mauvaise nouvelle pour la France
24:44et l'Europe si Kamala Harris
24:46était élue ? Ce serait plutôt une bonne nouvelle à vos yeux.
24:48Je préférerais que Kamala Harris
24:50soit élue par rapport à M. Trump, ça me paraît assez évident.
24:52Merci beaucoup.
24:54Merci Clémence Guettet, députée
24:56de la France Insoumise du Val-de-Marne,
24:58vice-présidente de l'Assemblée nationale. Dans un instant,
25:00ce sera les informés avec
25:02Benjamin Sportouche au programme Le Sénat
25:04à majorité de droite.
25:06Sera-t-il la planche de salut
25:08pour le budget du gouvernement ?
25:10Et puis, nous en avons parlé avec Clémence Guettet,
25:12parlerons de la santé en politique avec
25:14ces annonces sur la santé de Michel Barnier.
25:16La transparence de Matignon, est-elle une
25:18bonne nouvelle ?