Avec Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-26##
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NewsTranscription
00:00Soud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:078h35, merci d'être avec nous sur Soud Radio, Yael Brone-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale, est notre invité ce matin.
00:14Bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Et merci d'être avec nous ce matin.
00:17Les débats budgétaires, trois textes au Parlement, la crise politique possible, Marine Le Pen qui rencontre hier le Premier ministre.
00:25Elle n'est pas seule à l'avoir rencontrée d'ailleurs, tous les partis politiques sont reçus.
00:29Si ce budget reste en l'état, nous voterons la censure, dit Marine Le Pen.
00:34Si le budget n'est pas voté, si la censure est votée avant la fin de l'année, que se passera-t-il, Yael Brone-Pivet ?
00:41Catastrophe, crise financière, j'entends tout.
00:44Alors moi aussi j'entends tout et souvent n'importe quoi.
00:47Donc en fait, tout dépend du moment où la motion de censure, si elle doit être votée, sera votée.
00:55Tout dépend du cadencement, mais nos textes sont bien faits, notre constitution et nos règles sont là.
01:02Donc pas de catastrophe annoncée, pas de shutdown à l'américaine, c'est-à-dire que nous avons différents scénarios possibles.
01:10Et pourtant c'est ce que dit Maude Bréjon, porte-parole du gouvernement.
01:12La présidente de l'Assemblée Nationale vous dit l'inverse ce matin à votre antenne.
01:17Il n'y a pas de scénario catastrophe, nous avons des mécanismes pour faire face.
01:22Le gouvernement peut présenter au Parlement ce qu'on appelle une loi spéciale pour prélever les impôts à partir du 1er janvier.
01:29Il peut y avoir reconduction des dépenses par décret pour pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, etc.
01:37Donc pas d'inquiétude majeure.
01:39Après, ça crée de l'instabilité politique évidemment, et ça, ça doit inquiéter tout le monde.
01:44Mais il ne faut pas non plus avoir une vision trop catastrophique, parce que moi je ne veux pas inquiéter nos compatriotes.
01:51Nous avons de toute façon des solutions parce que nous sommes en responsabilité.
01:55Alors Yael Brone-Pivet, je vous dis ça parce que le Premier ministre est poussé de tous côtés.
02:01Marine Le Pen qui lui demande de prendre des mesures sur le pouvoir d'achat notamment,
02:06revenir sur l'augmentation des taxes sur l'électricité.
02:09Et puis de l'autre côté on a Gabriel Attal qui le pousse à limiter, surtout qu'il avertit,
02:15il faut limiter les hausses d'impôts.
02:17Il tient bon, est-ce qu'il a raison de tenir bon face à toutes ces pressions ?
02:21Alors ce ne sont pas des pressions, ce sont des positions politiques prises par des députés de la Nation
02:26qui président des groupes politiques qui ont été élus par nos compatriotes il n'y a même pas six mois.
02:32Et donc le rôle du Premier ministre lorsqu'il construit un budget,
02:36c'est de prendre en compte les expressions des parlementaires élus de la Nation représentant les Français.
02:43Je rappelle que l'Assemblée nationale élue en juillet est l'expression politique du peuple français
02:50et évidemment dans une démocratie cette expression doit s'écouter et doit être prise en compte.
02:56Donc le Premier ministre doit tenir compte des positions portées par les uns et par les autres au Parlement
03:02et lors des rendez-vous lorsqu'il consulte.
03:04Alors faut-il revenir sur l'augmentation des taxes sur l'électricité ?
03:07Il faut qu'il réussisse à faire un budget global, donc je ne vais pas rentrer dans le détail
03:11parce qu'un budget, et c'est ça qui est intéressant, c'est que vous devez sélectionner des dépenses,
03:17sélectionner des recettes pour établir un budget qui correspond à ce que le Premier ministre a souhaité comme trajectoire
03:24et c'est ça qui est important, une réduction de nos dépenses, une augmentation des recettes
03:31pour permettre un gain d'une soixantaine de milliards pour réduire le déficit chronique qui est celui de notre pays.
03:38Et après il faut faire des choix, et c'est justement ça qui lui incombe en tenant compte des opinions et des expressions politiques des uns et des autres.
03:46Yael Brone-Pivet, est-ce que vous demandez au RN de ne pas voter la censure ?
03:50Mais je ne demande rien à personne.
03:52Vous ne demandez rien à personne, chacun fera ce qu'il veut.
03:54Mais non, moi je suis présidente de l'Assemblée Nationale, donc je dois garantir à chacun la possibilité d'exercer ses droits.
04:03Eh bien la motion de censure est un droit constitutionnel qui appartient aux parlementaires, c'est inscrit dans l'article 49 de notre constitution
04:11et donc je n'ai pas à demander aux parlementaires d'exercer ou non tel ou tel droit.
04:16Ce que je souhaite simplement, c'est que chacun se mette dans une position constructive pour le bien de notre pays,
04:23que les demandes qui sont portées soient des demandes raisonnables,
04:27qui s'inscrivent dans cet objectif que le Premier ministre a tracé et dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est le bon,
04:33c'est-à-dire grosse réduction de nos dépenses et augmentation des recettes qui soient justes et équitables pour que l'effort soit partagé par tous.
04:41Et à partir du moment où chacun fait un effort, eh bien je pense qu'on arrive à construire quelque chose de raisonnable et de responsable.
04:48Yael Brone-Pivet, je reprends ce que disait dimanche François Bayrou, on en crève des guerres d'égo.
04:53Est-ce que vous lancez ce matin un appel à un large rassemblement avec par exemple un contrat de gouvernement
04:59qui irait de la gauche à la droite en excluant LFI et l'ERN ?
05:03Vous savez, moi c'est ce que je plaide pour cela depuis le mois de juillet, depuis que j'ai vu cette assemblée nationale.
05:10Si Michel Barnier tombe, c'est la solution ?
05:13Moi je ne souhaite pas que Michel Barnier tombe, donc je ne me place pas dans cette hypothèse.
05:18Mais même avec Michel Barnier Premier ministre, j'appelle à ce large rassemblement des démocrates, des républicains,
05:26de ceux qui partagent les mêmes valeurs et qui sont capables d'avancer ensemble dans l'intérêt général.
05:31Vous savez, effectivement, la politique crève de ces hommes et de ces femmes politiques
05:36qui pensent uniquement à leur intérêt partisan et à la prochaine élection.
05:41Ça suffit. Nous sommes en novembre 2024. Occupons-nous des Français aujourd'hui.
05:49Yael Brown-Pivet. Jeudi, vote sur l'abrogation de la réforme des retraites.
05:54Proposition de loi LFI. Alors LFI proteste en disant, et le NFP proteste en disant,
06:01plus de 900 amendements ont été déposés pour nous empêcher que le vote ait lieu.
06:06Est-ce qu'il aura lieu ce vote avec 900 amendements ?
06:09Écoutez, c'est un débat qui est sérieux, la retraite. Il est normal que les parlementaires de tous les groupes
06:15déposent des amendements pour discuter...
06:17N'est-ce pas de l'obstruction ?
06:19Non mais, moins de 1000 amendements, c'est pas de l'obstruction.
06:21Moi, j'ai vu de l'obstruction à 40 000, 50 000, 60 000 amendements.
06:25Notamment sur les textes de retraite. Notamment émanant de la France insoumise.
06:29Des amendements sériels où on changeait une virgule à 001, puis 002, puis 003.
06:37Ça, c'est de l'obstruction. Là, c'est un débat qui est sérieux, qui concerne tous nos compatriotes.
06:42Nous l'avons vu lorsque nous avons discuté des retraites.
06:45Il y a les retraites des personnes qui ont commencé à travailler tôt.
06:48Il y a les retraites des femmes, les questions d'invalidité, les questions de pénibilité au travail.
06:54Toutes ces questions-là doivent être abordées.
06:56Si l'on parle de la réforme de la retraite, ça ne se fait pas en 5 minutes sur un coin de table.
07:03Est-ce que cette proposition de loi, cet article-là, pourrait être examinée ?
07:06En tout cas, il sera examiné puisqu'il s'agit de la proposition numéro 1 de la France insoumise,
07:12inscrite dans sa journée réservée. Maintenant, je ne suis pas maître du débat.
07:17Le débat appartient aux parlementaires, et c'est heureux.
07:20Yael Broun-Pivet, débat sur le Mercosur aujourd'hui, avec un vote qui n'est pas contraignant.
07:29Est-ce que vous êtes opposée au Mercosur ?
07:32C'est un accord entre l'Union européenne et le Mercosur.
07:35Moi, je ne suis pas opposée par principe aux accords de libre-échange.
07:39Il existe des accords qu'on a signés, notamment avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, etc.,
07:44qui sont de bons accords, une fois qu'ils ont été négociés.
07:47Aujourd'hui, dans l'accord du Mercosur, il y a encore des difficultés qui sont, pour moi, à ce jour, bloquantes.
07:55La question du respect de l'accord de Paris, la question des hormones, la question de l'utilisation des pesticides.
08:01Tant que nous n'avons pas ces garanties qui sont indispensables pour nos agriculteurs et pour nos consommateurs,
08:07donc pour tous les Français, le Mercosur n'est pas signable en l'État.
08:11Maintenant, si nous arrivons et si le gouvernement, et c'est ça aussi qu'il faut lui dire,
08:15c'est-à-dire que s'il arrive à négocier pour améliorer cet accord, notamment sur les trois points que je viens d'indiquer,
08:22ce sera signable dans le sens où cet accord aussi peut être intéressant.
08:27On sait qu'il est très intéressant pour nos industries automobiles, pour le lutte, pour la viticulture, pour l'industrie laitière.
08:35Donc il pourrait être signé sous conditions.
08:38Respect de l'accord de Paris, capacité à assurer une traçabilité de tout ce qui est utilisation de pesticides, etc.,
08:45non-utilisation des hormones concernant l'élevage bovin, et ça, c'est quelque chose qui me paraît indispensable.
08:53— Parlons de l'Assemblée nationale. Yael Bonpivé, vous la présidez.
08:56Un groupe d'amitié France-Palestine a été créé à l'Assemblée nationale.
09:00Est-ce que vous êtes favorable à la création de ce groupe ? Gabriel Attal a protesté.
09:04— Alors moi, j'étais en bureau. Je préside le bureau. Nous avons estimé à la demande de la vice-présidente qui est en charge de ce groupe d'amitié.
09:13Elle nous a proposé une liste. Et elle nous a proposé au sein de cette liste la création, la transformation de ce groupe.
09:19Et personne au bureau ne s'y est opposé. Donc moi, y compris...
09:22— Gabriel Attal a protesté. J'ai vu ça. Vous aussi ?
09:25— J'ai vu effectivement un courrier. Non, pas moi. Moi, je n'ai pas protesté.
09:28— Vous, vous n'avez pas protesté ? — Du tout. Nous avons...
09:30— Qui va le présider ?
09:32— Alors c'est en train de discuter en ce moment entre les groupes politiques. Donc c'est un accord de groupe politique.
09:37— Richard Ramos ?
09:38— C'est un accord de groupe politique. Donc je n'ai pas à vous annoncer aujourd'hui qui le présidera.
09:43Cet accord n'est pas finalisé. Donc ils doivent se répartir maintenant à la proportionnelle des groupes, les présidences de groupes d'amitié.
09:50Il y a ce groupe-là. Il y a France-Israël. Il y a la Russie. Il y a la Chine. Enfin voilà.
09:55— Il y a France-Québec aussi.
09:56— Voilà. Il y a tous les groupes, les relations. C'est très important, les groupes d'amitié.
09:59C'est la diplomatie parlementaire à laquelle, vous savez, je suis extrêmement attachée.
10:03— Alors Yael Broun-Pivet. La Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahou, accusé de crime de guerre à Gaza.
10:14Israël ne fait pas partie de la CPI. Benjamin Netanyahou ne peut se rendre dans un État ayant adhéré au statut de la CPI.
10:22L'adhésion les obligeant à arrêter Benjamin Netanyahou. Est-ce difficile pour un État de droit comme la France, qui est adhéré à la CPI,
10:31de ne pas arrêter Benjamin Netanyahou s'il venait chez nous ?
10:35— Alors c'est toute la difficulté de la justice internationale. Vous venez de l'évoquer dans votre question.
10:39C'est qu'on a des États qui adhèrent, d'autres qui n'adhèrent pas. La CPI, Israël n'a pas adhéré. Les États-Unis se sont retirés.
10:46— Ils n'ont pas adhéré ni la Chine, ni l'Inde, ni la Russie.
10:48— Donc c'est quand même compliqué d'avoir une justice qui n'est pas reconnue par tous. Vous en êtes d'accord.
10:53Après, à partir du moment... Mais justement, à partir du moment où la France est signataire adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI,
11:02moi, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent. Il n'y a pas de raison d'y déroger particulièrement.
11:08— Arrêtez si jamais... Benjamin Netanyahou venait en France.
11:12— C'est la stricte application du droit. Après, moi, je n'ai pas, en vertu de la séparation des pouvoirs, d'injonctions à faire au gouvernement
11:21et aux pouvoirs exécutifs. Je n'ai pas à commenter de décisions de justice et de procédures en cours. Mais en tout état de cause,
11:28il nous faut tirer les conséquences de cette adhésion à la CPI, évidemment.
11:31— Bien. Le pape qui dénonce l'arrogance de l'envahisseur en Palestine et en Ukraine. Comment le recevez-vous ?
11:38L'arrogance d'Israël et l'arrogance des Russes ?
11:41— Alors Israël n'est pas un envahisseur au sens où la Russie a envahi l'Ukraine. On n'est pas du tout dans la même situation,
11:53ni géographique ni géopolitique. L'Ukraine a été agressée par la Russie. Israël a été agressé par un groupe terroriste
12:04qui est le Hamas le 7 octobre. C'est important de voir quels sont les faits générateurs et voir comment s'inscrivent les faits
12:12tels qu'ils se déroulent aujourd'hui. Ne confondons pas tout, parce qu'on risque d'avoir une appréciation qui n'est pas la bonne.
12:20— Maintenant, vous connaissez ma position sur ce conflit. — Oui. Justement, j'allais vous la poser, parce que...
12:26Pardon. Je vous pose une question. Ça va vous permettre de me répondre. Israël a le droit de se défendre. C'est ce que vous dites,
12:33c'est ce que disent la majorité. Oui, oui, mais tuer des civils, des enfants, affamer Gaza, est-ce se défendre ?
12:43— Justement, toute la position qui est la mienne, c'est le droit strict d'Israël à exister, déjà, parce qu'on voit que certains
12:52continuent à considérer que l'État d'Israël n'est pas légitime dans son existence même. Donc le droit d'Israël absolu à exister,
13:00le droit d'Israël absolu à se défendre dans le respect du droit international, dans le respect du droit humanitaire,
13:08donc respect des populations civiles... — Est-ce qu'Israël respecte le droit humanitaire et le droit international ?
13:14— Je suis présidente de l'Assemblée nationale, M. Bourdin. Je ne suis pas juge ni procureur. Je n'ai pas à juger de cela. En revanche,
13:21en tant que responsable politique, j'appelle Israël – et j'ai encore écrit récemment à mon homologue le président de la Knesset –
13:29à respecter le droit international, à respecter le droit humanitaire, à faire en sorte que l'aide humanitaire puisse rentrer dans Gaza
13:37et venir au secours des populations civiles. Maintenant, j'appelle de la même façon aujourd'hui à la libération des otages.
13:44Et j'appelle à un cessez-le-feu, parce que nous avons besoin de stabiliser la région. Tout le monde en est d'accord.
13:51Donc faisons le maximum d'efforts politiques pour aller dans la même direction, stabiliser la région, ramener de la paix et de la sécurité partout,
13:59que ce soit en Palestine, que ce soit en Israël, que ce soit au Liban.
14:03– Je parlais hier matin avec Eric Coquerel de la volonté de la France insoumise à travers une PPL, proposition de loi,
14:10de supprimer le délit d'apologie du terrorisme et de le remettre dans la loi de 1881 sur la liberté d'expression.
14:17Est-ce que le texte sera inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale ?
14:21– Alors à ce jour, le texte n'est pas inscrit. Sur ce texte précisément, déjà, il y a un mensonge qui est que le texte
14:29simplement abroge le délit d'apologie du terrorisme. Il ne propose absolument pas de le remettre dans la loi de 1881, loi de la presse.
14:38Il avait été mis en 1986 après les terribles attentats qui avaient frappé notre pays.
14:44Nous avions créé, mes prédécesseurs, créé ce délit d'apologie dans le droit de la presse.
14:50La proposition de loi de la France insoumise propose purement et simplement de l'abroger, de le supprimer.
14:55Il n'y aura plus avec la France insoumise de délits d'apologie du terrorisme.
14:59Ils considèrent que l'on peut, et ça fait partie pour eux de la liberté d'expression.
15:04J'observe sur ce point que certains membres de la France insoumise ont été entendus dans le cadre de procédures judiciaires
15:12justement pour ce délit d'apologie du terrorisme.
15:15Mathilde Panot, Rima Hassan ont été entendus par la police judiciaire pour des faits d'apologie du terrorisme.
15:22Je m'observe simplement que si demain cette proposition de loi devait être votée,
15:27et bien les poursuites qui peut-être existent à leur encontre cesseraient immédiatement.
15:32Et donc vous êtes dans une situation où des députés législateurs, en votant une loi,
15:38s'absoudraient de poursuites pénales qui existent à leur encontre.
15:43Je vous laisse imaginer un petit peu ce que cela signifie.
15:45Comment qualifiez-vous cette attitude ?
15:48Je laisse vos auditeurs et vous-même le qualifiez.
15:52Il est quand même très paradoxal de proposer la suppression d'un délit pour lequel vous êtes peut-être poursuivi.
16:00Je n'en sais rien, je ne connais pas l'état de la procédure.
16:03Une forme de corruption ?
16:04Non, pas du tout, ce n'est pas de la corruption.
16:06C'est simplement une sorte d'auto-amnistie.
16:10D'auto-amnistie ? Vous pensez qu'elle est responsable d'elle et fils auto-amnistie ?
16:15En tout cas c'est leur souhait, s'ils suppriment un délit pour lesquels ils ont été entendus.
16:20Elle sera débattue ?
16:21C'est à eux de l'inscrire s'ils le souhaitent.
16:24En tout cas j'observe qu'ils ne l'ont pas inscrite dans leur niche qui a lieu après-demain dont vous avez parlé.
16:29Et donc les députés ont une journée réservée une fois par an.
16:32A priori, elle n'est pas inscrite dans les jours prochains.
16:35Est-il vrai que l'LFI et le Parti communiste ont empêché l'inscription à l'ordre de jour de l'Assemblée nationale
16:40d'une résolution de la députée Constance Legrippe
16:43visant à condamner l'oppression et la terreur imposées aux femmes iraniennes
16:48et réaffirmer leur liberté absolue ? C'est vrai ou pas ?
16:51Alors je ne peux pas vous dire parce que je ne suis pas au courant.
16:56Est-ce que vous exigez la libération de Boalem Sansal, emprisonné en Algérie ?
17:01Bien sûr, c'est quelque chose qui nous a tous absolument frappés et consternés.
17:07Nous avons besoin d'affirmer fort.
17:12Il a froissé le sentiment national algérien. Dans une interview.
17:17Il y a une liberté d'expression qui doit être la plus absolue possible.
17:22L'Algérie est un régime totalitaire ?
17:24Ne me demandez pas à chaque fois de qualifier les uns et les autres.
17:29Les choses, vous le savez très bien, sont beaucoup plus complexes que ça.
17:37Ne mettons pas des étiquettes comme cela sur des pays avec lesquels en plus
17:42nous avons des histoires communes et des liens étroits.
17:46Mais en revanche, soyons très exigeants à le regard.
17:49Oui, bien. Il y a le bon pivet. Même si vous le pensez.
17:53C'est votre fonction qui vous empêche parfois de vous exprimer clairement ?
17:59Je pense que je suis très claire sur votre antenne et moi c'est ce qui me caractérise.
18:04Je suis très claire. Je ne parle jamais avec la langue de bois.
18:08Je dis toujours ce que je pense.
18:10Maintenant justement, la fonction que j'occupe exige de moi de la prise de hauteur.
18:16C'est ce que j'essaye de faire au quotidien parce que j'ai à coeur d'exercer au mieux cette fonction.
18:22J'ai à coeur de faire en sorte que l'Assemblée nationale occupe pleinement sa place,
18:26qu'elle joue son rôle auprès des Français.
18:28C'est les élus de la nation qui sont devant moi tous les jours, avec lesquels je travaille.
18:33Et moi j'essaye de faire en sorte que l'Assemblée nationale donne le meilleur d'elle-même.
18:37Et moi je suis pour la stabilité, pour la stabilité des institutions,
18:41pour le respect de l'état de droit, pour le respect de nos grands principes.
18:45Je trouve qu'ils sont protecteurs.
18:47Protecteurs pour notre pays, mais protecteurs aussi pour chacun d'entre vous, pour chacun de nos auditeurs.
18:53Ce sont les libertés qui sont en jeu, parfois les libertés individuelles, les libertés collectives.
18:58Et moi je suis là pour veiller à leur respect et veiller au respect des principes.
19:02C'est une tâche qui m'occupe jour et nuit et à laquelle je suis extrêmement attachée et vigilante.
19:08Et c'est peut-être ça qui fait que parfois je ne pars pas dans des excès verbaux.
19:13Mais je crois que c'est ça qu'attendent mes compatriotes de moi.
19:16Bruno Pivet, j'ai trois questions courtes, précises.
19:20Yael Brun Pivet, la première concerne le consentement en cas de viol.
19:25La France doit-elle intégrer la notion de consentement dans sa définition du viol ?
19:31Je crois que oui, il faut avancer là-dessus.
19:33Et donc nous en discuterons, je l'espère, dans les mois qui viennent à l'Assemblée nationale.
19:37Il y a des travaux qui sont menés de façon transpartisane
19:41par la présidente de la délégation Droits des femmes, Véronique Riotton, et d'autres parlementaires.
19:46Ce sera inscrit à l'ordre du jour ?
19:49Moi je pense que ça pourrait être inscrit à l'ordre du jour.
19:51Il faut faire très attention parce qu'il s'agit de définitions pénales.
19:54Mais vous y êtes favorable ?
19:55Moi je suis favorable, après un travail.
19:57Elles vont nous rendre des conclusions prochainement.
19:59Et nous regarderons si nous pouvons avancer là-dessus.
20:01Mais je suis favorable, oui.
20:02Reprise de l'examen du texte sur la fin de vie, quand ?
20:053 février.
20:07Le 3 février ?
20:083 février dans l'hémicycle.
20:09Je serai en présidence de séance.
20:12Et nous redébattrons de ce texte pendant deux semaines.
20:15Donc à compter, 3 février, 10 février.
20:18Est-ce que le député LFI, Andy Kerbrat, sera sanctionné ?
20:22Alors il a été, en ce moment il fait l'objet d'une procédure de contrôle, à ma demande.
20:28J'ai saisi le déontologue pour qu'il contrôle les frais de mandat.
20:32Je rappelle qu'il a acheté de la drogue à un mineur avec, dit-on,
20:36nous verrons l'enquête, avec ses indemnités de frais de mandat.
20:40Mais c'est la raison pour laquelle moi j'ai saisi le déontologue.
20:43Si le déontologue conclut à l'Assemblée Nationale une utilisation frauduleuse des frais de mandat,
20:49eh bien moi je saisirai la justice et je ferai évidemment un article 40.
20:53Vous déposerez plainte.
20:54Je déposerai plainte.
20:55Vous aurez constaté que je ne le fais pas sur la base simplement d'un article de presse,
20:59parce que ça ne serait pas justement responsable, à la place qui est la mienne,
21:03de simplement me fier à cet article de presse.
21:06En revanche, je procède avec méthode, je saisis le déontologue,
21:10qui a lancé un contrôle des frais de mandat qui est actuellement en cours.
21:14Et ensuite, compte tenu des conclusions, je déposerai plainte,
21:18ou pas, en fonction de l'utilisation qu'aura été faite des frais de mandat.
21:22Mais sur ce point, je trouve absolument scandaleux
21:26qu'on puisse imaginer que les frais de mandat servent à autre chose
21:30que l'exercice du mandat que nous ont confié les citoyens.
21:34Les frais de mandat, c'est l'argent des Français,
21:36et donc chaque euro doit être scrupuleusement dépensé.
21:41C'est basique, c'est simple, et donc je ne tolérerai aucun débordement à cet égard.
21:47Merci Yael Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale,
21:50d'être venu sur Sud Radio ce matin.
21:52Il est 8h57, Patrick Roger, juste après les informations.