• il y a 5 mois
Avec Yaël Braun-Pivet, Présidente sortante de l'Assemblée nationale et candidate 'Ensemble pour la République' aux législatives dans les Yvelines

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-06-20##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Bonjour, bonjour à toutes et à tous, il est 8h33, vous voulez savoir ?
00:11Alors parlons vrai ce matin avec Yaël Braun-Pivet, ancienne présidente de l'Assemblée Nationale,
00:16candidate dans la cinquième circonscription des Yvelines pour la majorité présidentielle.
00:21Yaël Braun-Pivet, bonjour.
00:23Bonjour.
00:23Merci d'être avec nous.
00:24Je vais commencer avec ce qui s'est passé à Courbevoie.
00:27Cet enfant de 12 ans, j'ai vu que certains parlaient de jeune femme, j'étais abasourdi.
00:34Cette jeune fille, cet enfant de 12 ans, violé, parce que juive, je dis bien parce que juive.
00:42Et je me posais la question, Yaël Braun-Pivet, comment deux adolescents de 13 ans
00:47ont-ils été éveillés à la haine des Juifs ?
00:50Par leur famille ? Par les réseaux sociaux ? Par TikTok ?
00:55Que nous dites-vous ce matin ?
00:58Je vous dis avec gravité mon émotion.
01:02Je suis maman, j'ai des filles, et effectivement je mesure la douleur infinie des parents de cette jeune fille,
01:12de cet enfant comme vous dites, du drame absolu qu'elle a dû vivre.
01:17Et aujourd'hui d'abord je voudrais lui dire à quel point on pense à elle,
01:22à quel point le pays, la France entière est avec elle, à ses côtés,
01:26pour justement lui assurer tout notre amour et tout notre soutien.
01:32C'est terrible ce qui s'est passé. C'est terrible ce qui se passe en France en ce moment.
01:36C'est terrible parce qu'on voit que cette haine antisémite ressurgit.
01:41Ressurgit alors que l'on pensait qu'elle était derrière nous,
01:46qu'elle appartenait aux heures sombres de notre histoire.
01:49Moi depuis que je fais de la politique j'ai été à de nombreuses reprises victime juste d'insultes antisémites, de menaces antisémites.
01:58Et on voit que ces actes antisémites ont explosé en France, plus 1000%.
02:02Certains considèrent que c'est résiduel, d'autres considèrent que finalement les juifs l'ont bien cherché.
02:10C'est terrible. C'est terrible parce que c'est pas notre pays, ça n'est pas notre France.
02:14La France des Lumières, la France de la Fraternité,
02:17la France où la religion n'est pas un facteur d'identité, la France de la laïcité.
02:24Et donc voir cette France avec des personnes qui se révèlent dans un antisémitisme crasse,
02:32c'est effectivement terrible et ça doit nous alerter tous.
02:36C'est pour ça d'ailleurs qu'avec le président du Sénat, le 12 novembre dernier,
02:40nous avions organisé une grande marche contre l'antisémitisme
02:44parce que nous nous disions que nous ne pouvions pas rester quoi ?
02:47Nous ne pouvions pas ne rien faire, qu'il nous appartenait en tant que président d'institution de réagir.
02:53Et la France nous avait entendus à l'époque et il faut que la France se réveille,
02:59entendre cela et qu'elle ne laisse pas prospérer ses haines parce qu'on n'est pas dans la théorie là.
03:05On n'est pas dans les injures faciles qu'on peut retrouver sur les réseaux sociaux,
03:09on est dans la vraie vie, on est dans la vraie vie où un enfant vient d'être violé,
03:15vient d'être battu parce que juif et donc il faut un réveil collectif
03:21et il faut que chacun soit face à ses responsabilités.
03:25J'allais employer le mot responsabilité.
03:28Où sont les responsabilités ?
03:31Parce qu'il va bien falloir qu'on les désigne à les responsables.
03:35Responsabilité parentale, responsabilité des réseaux sociaux,
03:39responsabilité de l'importation en France de ce conflit entre Israël et les Palestiniens,
03:46responsabilité de certains politiques.
03:49Où sont les responsables ?
03:51Alors on regardera évidemment les faits précis, on va laisser l'enquête se faire,
03:58mais ce qui est sûr, ce qui est certain, c'est que sur l'antisémitisme,
04:03nous avons évidemment une libération de la parole,
04:07nous avons évidemment des personnes dans notre espace politique qui soufflent sur les braises,
04:13nous avons évidemment des personnes dans l'espace politique qui essayent
04:18et qui importent un conflit, le conflit israélo-palestinien,
04:22on le sait tous, on le voit tous et il faut que ça cesse.
04:27Je lisais ce matin le communiqué de presse du candidat Nupes
04:33justement sur la circonscription de Courbevoie
04:38et qui nous dit que c'est une agression à caractère extrêmement violent
04:43subie par cette très jeune fille de confession juive.
04:46Mais en fait, c'est une agression antisémite.
04:50Il faut le dire, il faut nommer les choses.
04:53Et on voit que certains continuent à ne pas nommer les choses
04:56et puis comme vous le savez, moi-même, lorsque je me suis rendue en Israël
05:01pour témoigner juste après l'attaque du 7 octobre
05:05la solidarité de la France face au terrorisme abject et antisémite,
05:10un leader de la France Insoumise a osé dire que j'étais partie camper à Tel Aviv.
05:17C'est ça qui attise cette haine, ces petits mots, ces réflexions insidieuses.
05:24Ils sont responsables.
05:26En tout cas, ils participent à ce climat et à cette explosion des actes antisémites.
05:32C'est évident, c'est évident.
05:35Vous parlez de la France Insoumise, évidemment.
05:38Et je rappelle que c'était les seuls à ne pas venir marcher à cette marche contre l'antisémitisme.
05:43Les seuls.
05:44Vous parlez de la France Insoumise.
05:46Le Rassemblement National est-il à vos yeux aussi, parfois, un parti raciste et antisémite ?
05:53Il est difficile de qualifier les uns et les autres.
05:56Et ce n'est pas ma façon de faire de la politique.
06:00Ce qui est sûr, c'est que le Rassemblement National,
06:03lorsque l'on regarde le programme qui est le sien,
06:05lorsque l'on regarde certains candidats,
06:09et on a vu sur les réseaux sociaux que certains candidats avaient très clairement des propos,
06:15des positions antisémites.
06:17Joseph Martin, la première circonscription du Morbihan.
06:19Qu'on ne peut pas débrancher immédiatement.
06:22Enfin bon, moi je vois en tout cas un parti Rassemblement National
06:26qui dresse les gens les uns contre les autres,
06:28qui a des propositions qui sont clivantes,
06:31qui réserve la préférence nationale à certains citoyens et pas à d'autres.
06:37Donc de toute évidence, vous savez, moi je vois cet échiquier politique
06:43où il y a beaucoup de partis qui dressent les Français les uns contre les autres.
06:49En fait c'est ça qui me choque le plus.
06:51C'est que moi je vois sur le terrain,
06:53je vois quand je me déplace dans toute la France,
06:55les Français ont besoin et ils souhaitent une société apaisée.
06:59Une société où l'on construit ensemble.
07:02Et là on voit que de part et d'autre,
07:05que ce soit à l'extrême gauche ou au Rassemblement National extrême droite,
07:09on voit des gens qui dressent les uns contre les autres.
07:13Et ça, ça me préoccupe profondément parce que ça n'est pas notre pays
07:18et c'est surtout pas à cela qu'aspirent nos concitoyens.
07:21Ils aspirent à ce que nous fassions ensemble.
07:23C'est pour ça que je me suis engagée en politique, pour faire ensemble.
07:26Oui mais Yael Brun-Pivet, vous prenez l'apaisement.
07:30Mais est-ce que le Président de la République aujourd'hui apaise notre société
07:35lorsqu'il qualifie le nouveau Front Populaire de parti immigrationniste ?
07:41Est-ce qu'il apaise la société ?
07:43Est-ce qu'aujourd'hui dans ses interventions, il apaise la société ? Franchement.
07:49Il dit les choses et il faut que les choses soient dites.
07:52Lorsqu'on regarde le programme de la nouvelle NUPES,
07:57on voit effectivement que nos frontières vont être ouvertes à tout vent
08:03et qu'il souhaite accueillir tous ceux qui souhaitent venir en France.
08:08Eh bien, ça n'est pas notre projet, ça n'est pas notre programme.
08:12Vous savez, moi je suis en partie issue de l'immigration de pays de l'Est
08:18et je vois qu'il faut réguler l'immigration.
08:22Il faut la réguler.
08:24Il faut avoir une immigration qui embrasse notre histoire,
08:28qui embrasse les valeurs de la République.
08:30C'est ce qu'ont fait mes grands-parents.
08:32Mon grand-père a été résistant.
08:34Il s'est battu pour la République.
08:36Et donc, il ne faut pas considérer que l'immigration est en tout point mauvais,
08:41comme peut le faire le Rassemblement National,
08:43ni considérer qu'il faut accueillir, comme disait Michel Rocard,
08:46toute la misère du monde, il faut nommer les choses.
08:48Bien. Yael Brune-Pivet.
08:50Est-ce qu'Emmanuel Macron apparaît sur vos affiches de campagne ?
08:54Sur mon affiche de campagne, il y a la candidate, Yael Brune-Pivet.
08:58Sans lui, c'est mieux ?
09:00Ce n'est pas le sujet. En 2022, il y avait aussi...
09:03Mais c'est le sujet de nombreux candidats de la majorité.
09:06Mais j'entends, mais je vous donne la réponse qui est la mienne,
09:08qui est très factuelle. En 2022, sur mon affiche,
09:10il y avait également uniquement Yael Brune-Pivet.
09:12C'est moi qui suis candidate dans la cinquième circonscription des Yvelines.
09:16Et c'est ça qui est important pour les électeurs.
09:18Pour qui vont-ils voter ?
09:20Parce qu'il faut bien rappeler,
09:22on n'est pas sur une élection présidentielle.
09:24On est sur une élection législative.
09:26Il s'agit d'élire 577 parlementaires
09:30qui iront à l'Assemblée nationale pour faire la loi.
09:33Et donc, ne nous trompons pas d'élection.
09:35Et moi, j'appelle chaque électeur à bien regarder dans sa circonscription
09:39pour qui il va voter dans sa circonscription,
09:41qui va le représenter,
09:43quel est le député qui va le représenter.
09:45Vous ne vouliez pas de cette dissolution ? C'est vrai ?
09:47Alors moi, j'étais...
09:49C'est vrai ?
09:50Oui, c'est vrai.
09:51Vous ne vouliez pas de cette dissolution ?
09:52C'est vrai, je l'assume.
09:54Et c'est bien, je crois, quand on fait de la politique,
09:56de dire les choses, de dire quelles sont ses convictions,
09:59et de dire quels sont ses raisonnements.
10:01Vous savez, moi j'ai été présidente de l'Assemblée pendant deux ans.
10:03C'était un immense honneur.
10:05Et la mission que je me suis confiée,
10:08c'était de faire fonctionner cette Assemblée
10:11parce qu'elle correspondait au choix des Français.
10:14Et moi, je respecte infiniment les Français,
10:17le choix qu'ils expriment.
10:19Et les Français avaient exprimé leur volonté
10:21d'avoir une Assemblée sans majorité absolue.
10:23Donc dans laquelle le pouvoir était beaucoup mieux réparti
10:26et dans laquelle le pluralisme politique était présent.
10:29Et ma mission a été de la faire fonctionner.
10:31Je l'ai fait.
10:32Il y a eu des hauts, des bas,
10:34il y a eu des scènes tumultueuses,
10:36mais il y a eu aussi de merveilleux moments,
10:38des merveilleux moments d'union, de cohésion à cette Assemblée.
10:41Nous avons voté plus d'une trentaine de textes
10:43à l'unanimité de tous les partis politiques,
10:46à l'unanimité.
10:47Donc c'était une Assemblée dont j'étais...
10:50Moi, j'étais fière de cette Assemblée,
10:52fière de la présider.
10:53On ne peut pas craindre le peuple
10:55dans une démocratie, c'est ce que dit,
10:57c'est ce que vous répond Emmanuel Macron.
11:00En cela, il a raison.
11:02Mais vous ajoutez, vous, de votre côté,
11:04nous n'avons pas été suffisamment loin
11:06sur le renouveau démocratique.
11:08C'est-à-dire, vous auriez dû,
11:10il aurait dû choisir la proportionnelle,
11:13il aurait dû revenir sur le cumul des mandats ?
11:16Non, pas sur le cumul des mandats,
11:18parce que ça n'est pas du renouveau démocratique,
11:20c'est plutôt le grand retour en arrière,
11:22le cumul des mandats.
11:23Pas sûr ?
11:24Si, ça c'est sûr.
11:25Très contre.
11:26Je suis très opposée au retour au cumul des mandats,
11:28c'est vraiment le grand retour en arrière.
11:30Mais effectivement, en 2017,
11:32nous avions promis ce renouveau démocratique,
11:34nous l'avons commencé avec...
11:36Vous ne l'avez pas fait.
11:38Nous l'avons commencé, on a voté
11:40la fin des emplois familiaux,
11:42la fin de la réserve parlementaire
11:44qui permettait aux députés d'arroser
11:46leur territoire avec des subventions.
11:48Donc nous avons fait un certain nombre de mesures,
11:50mais nous n'avons pas été assez loin.
11:52Et moi, je suis convaincue
11:54que le renouveau démocratique, il passe par quoi ?
11:56Il passe par plus de paroles aux citoyens,
11:58donc plus de référendums,
12:00plus de consultations locales.
12:01Il faut que les citoyens puissent exprimer
12:03leur opinion beaucoup plus fréquemment
12:05que simplement en élisant leurs représentants,
12:07que ce soit à l'Assemblée nationale
12:09ou à la présidence de la République.
12:11Je pense qu'il faut plus de pouvoir à l'Assemblée nationale.
12:13Moi, je crois profondément
12:15que l'Assemblée nationale,
12:17lieu du pluralisme politique,
12:19lieu du débat,
12:21lieu où 577 parlementaires
12:23essayent de construire des solutions communes,
12:25doit avoir davantage de pouvoir
12:27par rapport au pouvoir exécutif.
12:29Et là,
12:31lorsque nous verrons le nouveau paysage
12:33de l'Assemblée nationale,
12:35j'espère que nous pourrons justement faire cela,
12:37construire des coalitions,
12:39se regrouper pour justement faire ensemble.
12:41Vous appelez justement
12:43à la création d'un bloc républicain,
12:45dit républicain,
12:47parce qu'on se pose la question
12:49est-ce que la gauche
12:51n'est pas républicaine
12:53et républicaine ?
12:55Est-ce que le RN est républicain ?
12:57Mais justement, c'est pour ça que
12:59le front républicain...
13:01Ça veut dire quoi ?
13:03Je suis un peu comme vous, moi, je n'aime pas forcément trop
13:05cette dénomination parce que
13:07à nouveau, moi, j'ai toujours eu
13:09comme ligne de conduite à l'Assemblée nationale
13:11de respecter et de traiter
13:13les députés de la même façon,
13:15quel que soit le parti auquel ils appartenaient.
13:17J'ai toujours dit que je ne faisais pas
13:19le tri entre les députés.
13:21En revanche, là où moi,
13:23je considère qu'il faut,
13:25dans l'espace central, construire quelque chose,
13:27c'est le ensemble.
13:29C'est-à-dire que moi, je pense qu'il faut
13:31faire ensemble. Et aujourd'hui,
13:33on voit bien que le RN fera
13:35tout seul, puisque
13:37les républicains
13:39n'ont pas souhaité
13:41dans leur immense majorité,
13:43c'est-à-dire à 99%
13:45les rejoindre, et je les salue
13:47de ne pas l'avoir fait. Et de l'autre
13:49côté, on voit que personne
13:51ne voudra rejoindre la NUPES.
13:53Et donc, on a ces blocs qui
13:55ne pourront que gouverner
13:57seuls, en s'opposant
13:59avec les autres, alors que justement,
14:01l'aspiration des Français, c'est de faire
14:03ensemble. Donc moi, je prône
14:05la construction d'un gros
14:07bloc central
14:09responsable,
14:11raisonnable, qui est
14:13capable de porter une politique, qui
14:15sert les Français, qui n'est pas dans l'excès,
14:17et surtout, qui ne dresse
14:19pas les Français les uns contre les autres, mais qui
14:21construit une France apaisée.
14:23C'est à cela que j'appelle aujourd'hui
14:25dans ces élections législatives.
14:27Est-ce que vous pensez que le RN a peur
14:29de gouverner ?
14:31Ce qui est sûr, c'est qu'on voit deux choses
14:33en ce moment. On voit d'une part
14:35un rassemblement national qui vient
14:37nous expliquer que s'il n'a pas de majorité
14:39absolue, il ne gouvernera pas.
14:41Et ça, c'est
14:43très antidémocratique, parce que cela veut
14:45dire qu'il ne respectera pas le choix des
14:47Français exprimés dans les urnes.
14:49Nous, nous l'avons fait. Nous avons gouverné
14:51avec une majorité relative.
14:53Ça n'est pas facile. Ça veut dire qu'il faut aller chercher
14:55des compromis. Ça veut dire qu'il faut
14:57écouter l'autre.
14:59Il faut aller accepter
15:01de renoncer à quelques mesures
15:03et à prendre les mesures portées par d'autres
15:05partis. Mais c'est ça la démocratie.
15:07Et c'est ça faire ensemble, justement.
15:09Et donc le RN
15:11dit je ferai seul
15:13contre les autres. Ça, ça n'est pas acceptable.
15:15La deuxième chose que l'on voit
15:17durant cette campagne, c'est que le RN
15:19renonce à tout.
15:21C'est-à-dire que c'est facile.
15:23Pour ne pas, pardonnez-moi
15:25l'emploi de ce mot qui est un peu familier,
15:27pour ne pas plomber Marine Le Pen
15:29en 2027. Moi, je trouve ça
15:31incroyable. C'est la raison. Mais je n'en sais rien.
15:33Je ne fais certainement pas partie
15:35de ce parti. Mais ce que je vois,
15:37c'est lorsqu'on fait de la politique,
15:39on fait des promesses,
15:41on prend des engagements
15:43devant les électeurs. Et après,
15:45il faut tenir ces engagements. C'est
15:47la base de la confiance que l'électeur
15:49va avoir dans le personnel politique.
15:51Et c'est pour ça que les Français
15:53aussi, parfois, se désintéressent
15:55de la politique et se désengagent parce que
15:57les politiques ne tiennent pas toujours
15:59leurs promesses. Et là, on a quelque chose
16:01d'exceptionnel. C'est qu'on a
16:03un parti politique qui fait des promesses,
16:05qui fait un programme présidentiel,
16:07puis un programme aux Européennes.
16:09Et puis là, dans une campagne législative,
16:11d'une part, on n'a plus de programme.
16:13Moi, je cherche le programme du Rassemblement National.
16:15Et sur toutes les mesures qui étaient annoncées,
16:17renonce. Alors non,
16:19finalement, ça, on ne pourra pas le faire. On ne le fera
16:21pas comme ça. On ne le fera pas tout de suite.
16:23On le fera peut-être un jour. Mais on ne sait
16:25pas trop. Ça, ça n'est pas possible.
16:27C'est mentir aux électeurs. Vous comprenez ?
16:29Et vous voyez, je suis
16:31quelqu'un de très apaisé. Mais ça,
16:33ça m'énerve.
16:35Ça me révolte. Parce que
16:37il ne faut pas trahir la confiance des électeurs.
16:39C'est la base de la démocratie.
16:41C'est la base du contrat social.
16:43Et là, on a le sentiment
16:45de voir une immense
16:47arnaque sous nos yeux.
16:49Sous nos yeux. Et il ne faut pas que les électeurs
16:51se laissent berner.
16:53Ce qui m'intéresse, Yael Brown-Pivet,
16:55aussi, c'est que vous avez présidé l'Assemblée Nationale.
16:57Donc, vous avez vu le comportement
16:59des uns et des autres.
17:01Comment croyez-vous ?
17:03Est-ce que, d'abord, vous croyez en l'avenir
17:05du Nouveau Front Populaire ?
17:07Est-ce que vous pensez que le Nouveau Front
17:09Populaire peut gouverner ?
17:11Et est-ce que vous pensez que le Nouveau Front Populaire,
17:13après les élections, risque
17:15d'éclater ?
17:17Moi, je ne crois
17:19pas en l'avenir de cette
17:21nupèce reconstituée.
17:23Je vois qu'elle est
17:25aujourd'hui dominée
17:27par la France Insoumise, dans le nombre
17:29d'investitures et dans
17:31le programme qui est celui
17:33de cette nupèce. On regarde
17:35les mesures qui sont détaillées.
17:37On est sur des mesures
17:39qui sont essentiellement portées
17:41par la France Insoumise. Et donc,
17:43je ne crois
17:45pas, pour tout vous dire,
17:47que
17:49certaines personnes
17:51qui ont été investies par
17:53cette nouvelle
17:55nupèce, donc je pense
17:57à certains socialistes, je pense
17:59à certains écologistes, même à certains
18:01communistes, valident
18:03ce qui est marqué dans ce programme. En tout cas,
18:05je ne peux pas le croire.
18:07En tout cas, je sais qu'ils ne valident
18:09pas le comportement des
18:11Insoumis dans l'hémicycle à l'Assemblée Nationale.
18:13Moi, j'ai vu un comportement
18:15extrêmement radical. J'ai été
18:17aux premières loges et j'ai souvent
18:19entendu des socialistes, des
18:21écologistes, des communistes me dire
18:23non, mais ça, c'est pas possible.
18:25C'est n'importe quoi. J'ai honte.
18:27J'ai honte de leur comportement.
18:29Donc, si
18:31cette alliance
18:33perdure, je
18:35ne lui donne... En tout cas,
18:37je pense que
18:39dans l'hémicycle, ça ne tiendra pas longtemps.
18:41Parce que certains députés
18:43de la France Insoumise faisaient,
18:45je crois, en tout cas, nous faisaient honte
18:47collectivement.
18:49Vous avez été présidente de l'Assemblée Nationale.
18:51Je voulais vous demander, deux ans,
18:53je voulais vous demander
18:55votre meilleur souvenir
18:57et votre plus mauvais souvenir.
18:59Votre meilleur souvenir, Yael Brodbillet.
19:01Alors, il y a l'élection au perchoir.
19:03Parce que
19:05c'était un moment historique.
19:07J'étais la première femme
19:09présidente de l'Assemblée Nationale.
19:11Et je sais
19:13que cette élection d'une première femme
19:15à la présidence de l'Assemblée Nationale
19:17a beaucoup marqué.
19:19Beaucoup marqué les femmes de notre pays.
19:21Les jeunes filles, elles me le disent.
19:23Et là, pendant cette campagne, elles me le disent.
19:25Elles ont les yeux qui brillent. Parce que
19:27j'ai brisé un plafond de verre.
19:29Et on est dans un pays où les femmes
19:31ont encore besoin de briser le
19:33plafond de verre de l'égalité.
19:35On voit les grandes entreprises du CAC 40
19:37ont peu de dirigeants de femmes.
19:39Il y a peu de femmes à des grands postes
19:41à responsabilité dans le monde politique,
19:43dans le monde institutionnel. Et donc, j'ai brisé
19:45un plafond de verre. Et donc ça,
19:47c'est une immense fierté
19:49de l'avoir fait pour toutes les femmes
19:51de France. Parce que c'était
19:53un nouveau pas vers l'égalité.
19:55Donc ça, c'est ma plus grande fierté,
19:57avec le pas qui a suivi,
19:59qui était la présidence du Congrès
20:01pour constitutionnaliser
20:03l'IVG. Nous avons protégé
20:05la liberté des femmes en France. Et c'est nous
20:07qui l'avons fait. Et
20:09quand je vous dis faire ensemble, c'est
20:11la plus belle façon de faire ensemble
20:13pour faire avancer les droits et libertés
20:15dans notre pays. Donc ça, ce sont mes plus grandes
20:17fiertés. Et
20:19mon plus mauvais
20:21souvenir, eh bien
20:23c'est...
20:25c'est...
20:27J'ai pas envie de vous dire la dissolution.
20:29Mais si, dites-moi.
20:31Mais si, je vous dis la dissolution.
20:33C'est pour ça que je vous pose la question, pour savoir.
20:35Parce que vous êtes honnête. Mais je suis honnête.
20:37Vous allez me dire ce que vous pensez. C'est la dissolution.
20:39Parce que j'avais beaucoup
20:41de choses à faire à l'Assemblée.
20:43Depuis 2 ans, je l'ouvrais aux citoyens.
20:45J'ai doublé le nombre de visiteurs.
20:47J'ai permis aux Français d'aller visiter
20:49l'Assemblée sans passer par leurs députés en s'inscrivant
20:51directement sur le site de l'Assemblée nationale.
20:53J'ai fait des permanences citoyennes
20:55pour que le public puisse
20:57me rencontrer directement. Et je faisais
20:59ça tous les mois. Je rencontrais 5 Français
21:01à l'Assemblée nationale, une de mieux
21:03chacun, pour qu'ils puissent me dire directement
21:05ce qu'ils pensaient. J'ai fait des
21:07débats d'idées entre des citoyens et des
21:09experts qui ont été formidables.
21:11C'était l'Assemblée des idées. J'ai fait des
21:13reconstitutions de débats dans l'hémicycle
21:15sur le traité de Rome, sur la laïcité
21:17avec des jeunes et des
21:19comédiens de la comédie française.
21:21J'ai remis la diplomatie parlementaire
21:23au goût du jour. Et ça a
21:25permis à l'Assemblée nationale de retrouver
21:27une place sur la scène internationale. Et je le
21:29faisais avec ma vice-présidente Valérie
21:31Rabault. Et vous voyez, on arrive à
21:33construire socialiste et on construisait
21:35quelque chose de très beau ensemble.
21:37Et j'ai accueilli 25 présidentes
21:39avec elle de parlements du monde entier.
21:41Donc c'est toute cette action à l'Assemblée
21:43nationale de rénovation démocratique
21:45qui s'est terminée
21:47brutalement. Et
21:49c'est un vrai chagrin parce que
21:51ça marchait et les Français
21:53me disaient que c'était...
21:55Vous lui avez tenu ce discours ? Vous lui avez dit ?
21:57Il sait tout ce que je faisais
21:59à l'Assemblée nationale. Et vous voyez,
22:01une de mes grandes fiertés, vous voyez quand je vous parle
22:03faire ensemble, c'est que toute cette politique
22:05de rénovation de l'Assemblée nationale,
22:07toute cette politique d'ouverture aux
22:09citoyens, elle était
22:11validée par tous les groupes politiques.
22:13J'ai toujours, sur cette action-là,
22:15eu l'unanimité
22:17du bureau de l'Assemblée nationale pour porter
22:19cette action parce que tout le monde a
22:21bien conscience qu'il faut renouer ce lien
22:23démocratique avec nos concitoyens et que
22:25cette action d'ouverture de l'Assemblée nationale
22:27y participait. Et donc, moi,
22:29mon plus grand rêve, c'est de pouvoir la
22:31continuer cette action parce que je pense
22:33que c'est essentiel pour que notre démocratie
22:35puisse continuer. Et de revenir à la présidence
22:37de l'Assemblée nationale ?
22:39Eh bien, si cela était possible,
22:41évidemment que je souhaiterais... Vous serez candidate
22:43si vous êtes élue députée ? Je pourrais et je
22:45serai candidate, évidemment, parce que
22:47je pense que cette action d'ouverture
22:49qui, à nouveau, emportait l'adhésion
22:51de tous, est fondamentale
22:53dans notre démocratie que je
22:55juge en danger. Et donc,
22:57je pense que c'était
22:59la première fois qu'on avait cette action résolue
23:01d'ouverture et de rapprochement de l'Assemblée
23:03envers les citoyens. Et à nouveau,
23:05elle me semble absolument
23:07essentielle, indispensable,
23:09j'ai même envie de vous dire
23:11cruciale.
23:13Merci, Yael Brone-Pivet, d'être
23:15venue nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
23:17Vous réagissez comme vous le faites
23:19tous les matins, 0826
23:21300 300. A tout de suite
23:23sur l'antenne de Sud Radio,
23:25évidemment.

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