• il y a 9 mois
Avec Benjamin Haddad, député Renaissance de Paris et porte-parole des Députés Renaissance à l'Assemblée nationale

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-02-19##

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News
Transcription
00:00 Patrick Roger
00:02 Bonjour à tous, bonjour Benjamin Haddad, vous êtes l'un des porte-parole des députés Renaissance à l'Assemblée Nationale.
00:10 L'actualité, alors ce matin, entre la grève à la SNCF, la pression des agriculteurs, les attaques de Macron et du gouvernement contre le RN, le temps des économies, il faut se serrer la ceinture, a dit Bruno Le Maire hier soir.
00:22 Il y a aussi les questions internationales, puisque vous êtes l'un des spécialistes de la majorité sur ces dossiers internationaux. Vous étiez d'ailleurs à Munich où il y avait la conférence sur la sécurité européenne.
00:33 On va en parler bien sûr, parce que 2024 apparaît comme l'année de tous les dangers à l'international.
00:39 Juste avant ça, que dites-vous aux aiguilleurs du rail qui menacent à leur tour de faire grève le week-end prochain à la SNCF, Benjamin Haddad ?
00:48 Écoutez, j'espère qu'on aura un moment de responsabilité. Je crois que ces grèves empoisonnent la vie des Français.
00:55 Évidemment, c'est un droit constitutionnel, mais le bonheur des Français, les vacances des Français ne doivent pas devenir la variable d'ajustement.
01:02 Vous savez, on a cette négociation, le gouvernement a demandé à la négociation d'aboutir à la SNCF.
01:11 Mais une fois, je comprends l'exaspération et le ras-le-bol des Français qui partent en vacances, qui ont le droit de partir en vacances,
01:19 et qui de plus en plus souvent voient ces grèves ou ces menaces de grève qui empoisonnent les départs.
01:24 Alors un appel à la responsabilité. Donc les syndicalistes, les grévistes sont irresponsables ? C'est ce que vous venez de dire.
01:31 Historiquement, le droit de grève est là pour conquérir des nouveaux droits.
01:36 Mais il ne doit pas devenir un outil permanent de négociation et de rapport de force, où le bonheur des Français, leur droit à partir en vacances, devient la variable d'ajustement.
01:46 Et donc on entend le ras-le-bol, on entend l'exaspération, et cette exaspération est légitime.
01:51 Il y a une proposition de loi des Républicains pour rencadrer le droit de grève. Est-ce que la majorité serait prête à le voter ?
01:59 Il y aura un débat à l'Assemblée nationale sur le sujet. Je ne sais pas ce qui relève de ce qui est constitutionnel ou non dans cette proposition de loi,
02:08 puisque encore une fois, je le disais, le droit de grève est constitutionnel.
02:11 Mais en tout cas, je comprends l'intention des députés et de nos collègues républicains qui ont déposé cette proposition de loi.
02:19 Et on l'examinera et on en débattra.
02:21 Oui, le débat en tout cas mérite d'être posé. Et notamment parce qu'il y a les Jeux Olympiques qui arrivent.
02:27 Vous l'avez entendu, certains veulent faire grève à cette occasion.
02:30 Mais vous savez, de la même façon, il y a eu déjà des dispositions qui ont été prises depuis quelques années pour garantir un service minimum, en particulier dans les services publics.
02:39 Ça marche, ça, vraiment ?
02:41 Ça a souvent marché, mais là effectivement...
02:44 Ceux qui n'ont pas eu de train ce week-end vont dire que ça n'a pas marché.
02:47 Mais on en voit en effet les limites. Donc quand il y a un débat sur la façon, par exemple, de garantir ce service minimum, ça me paraît légitime.
02:55 Bon, donc la question se pose. Et vos collègues de la majorité, députés, n'y sont pas hostiles en tout cas.
03:02 Mais vous avez entendu le Premier ministre. Il y a un droit de grève, mais aussi un devoir de travailler.
03:07 Et encore une fois, on entend...
03:09 Mais ça c'est dû en même temps, c'est pas tranché.
03:11 Je crois que c'est un propos au contraire assez ferme. Et c'est pour ça d'ailleurs qu'il a été aussi remarqué.
03:18 Et on entend très clairement l'oral-vol, l'exaspération des Français qui veulent partir en vacances.
03:23 Il faut se serrer la ceinture. Du moins l'État. C'est ce qu'annonce Bruno Le Maire hier soir.
03:28 Plan d'économie de 10 milliards d'euros. La France n'a plus les moyens de ses ambitions.
03:33 Mais quand on gagne moins, on dépense moins.
03:36 On a un contexte géopolitique qui fait que la croissance en 2024 sera moins importante que ce qu'on espérait.
03:42 On avait prévu 1,4%. Là on sera à 1%.
03:45 Je vous rappelle quand même que certains de nos voisins, comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne, sont en récession.
03:50 On a un ralentissement dans des pays comme la Chine.
03:53 On a des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, en Mer Rouge, en Ukraine.
03:57 Tout ça, ça a un coût pour l'économie globale.
03:59 La France est en croissance pour la deuxième année de suite alors que la conjoncture internationale se retourne.
04:04 Ce qui veut dire aussi que les investisseurs étrangers continuent de faire confiance à notre pays.
04:08 Ce qui veut dire aussi que les entreprises continuent d'investir, mais effectivement moins rapidement.
04:12 Donc l'État prend ses responsabilités. Je dis l'État prend ses responsabilités parce qu'on ne va pas faire peser sur les Français ses économies.
04:19 - C'est certain ça ? - Oui.
04:22 - Bruno Le Maire dit "on maintient la baisse des impôts", pas d'augmentation d'impôts.
04:27 - Bruno Le Maire a dit en des termes qui sont très explicites, quand on veut faire des économies,
04:30 et c'est vrai qu'on est à budget contraint donc on a cette responsabilité de faire des économies,
04:33 on peut le faire en augmentant les impôts. Ça, on s'y est toujours refusé.
04:36 Au contraire, depuis 7 ans, on réduit les impôts et les taxes sur les Français.
04:40 Donc on n'augmentera pas les impôts.
04:42 On maintiendra cette trajectoire de stabilité fiscale qui est si importante pour nos ménages et pour nos entreprises.
04:48 On ne réduira pas non plus les dépenses sur la protection sociale.
04:53 C'est l'État qui va prendre ses responsabilités.
04:55 Tous les ministères vont devoir réduire leurs dépenses de fonctionnement.
04:59 Donc on va faire des économies là où on peut en faire.
05:01 On a identifié un certain nombre de programmes comme l'Aide au développement, MaPrimeRénov'
05:07 On va faire des économies. Il y a un certain organisme lié à l'État qui va faire des économies.
05:12 Donc tout ça, ça fera 10 milliards.
05:14 Ça fait déjà un certain temps que notre majorité travaille sur les endroits où on peut faire des économies.
05:17 En tout cas, ce ne sera pas la protection sociale, ce ne sera pas les collectivités territoriales et on n'augmentera pas les impôts.
05:22 - Bon, Bachar Mahada de MaPrimeRénov' notamment qui va être un peu raboté.
05:26 C'est assez étonnant parce qu'on dit qu'il faut que c'est prioritaire cette politique.
05:31 - A priori, parce qu'aucun pays ne met autant que la France en Europe pour pouvoir rénover les bâtiments et assurer la transition environnementale.
05:40 On avait prévu une augmentation d'1,6 milliard.
05:43 Ce sera 600 millions.
05:45 On augmente tout de même en 2024 MaPrimeRénov' de façon moins importante que ce qui était prévu.
05:51 - Oui, et Bachar Mahada, vous êtes l'un des porte-parole des députés Renaissance à l'Assemblée.
05:54 Ça ne passera pas par l'Assemblée alors, ce plan d'économie ?
05:58 Ça va être par décret ? On ne veut pas qu'il y ait de projet de loi de finances rectificatives ?
06:03 - Alors, on verra. Je ne sais pas ce que le gouvernement a prévu.
06:07 Je pense qu'il y a des dispositions qui passeront peut-être par ce qu'on appelle effectivement un PLFR,
06:10 c'est un projet de loi de finances rectificatives et d'autres par décret.
06:13 Parce qu'à l'Assemblée, il risquerait d'y avoir l'utilisation d'un nouveau 49-3.
06:20 - On verra, même si vous savez, nos partenaires républicains sont souvent les premiers à dire
06:24 qu'il faut faire des économies et qu'il faut être responsable sur le plan budgétaire.
06:27 Donc j'espère qu'on pourrait quand même travailler avec eux là-dessus,
06:30 même si on a bien souvent vu que dans les médias, ils nous expliquent qu'il faut serrer la ceinture
06:34 et qu'il faut faire des économies.
06:35 Après, quand on arrive dans les débats budgétaires, c'est les premiers à proposer des amendements de dépenses.
06:39 Donc en effet, on se retrouve souvent sur des débats budgétaires qui peuvent être assez surprenants.
06:42 - Benjamin Haddad, vous étiez sur l'Ukraine, ce week-end à Munich, sur la conférence de sécurité européenne.
06:48 On a l'impression que, sous l'influence un peu de la France, de l'Allemagne aussi,
06:52 l'Europe est en train de passer à la vitesse supérieure pour essayer de se réarmer.
06:56 Est-ce que ça veut dire qu'on a la crainte que la guerre en Ukraine ne déborde des frontières actuelles ?
07:02 - 2024, ça va être une année existentielle pour l'Europe.
07:05 On a la guerre sur notre continent avec les Ukrainiens qui se battent depuis deux ans
07:09 pour assurer non seulement leur sécurité, mais la sécurité de l'Europe
07:12 face à une Russie qui devient de plus en plus agressive.
07:14 On le voit avec la mort tragique de l'opposant Alexei Navalny, ce week-end.
07:19 On le voit avec les nombreuses ingérences, les attaques informationnelles, hybrides
07:23 que la Russie mène contre nos démocraties, à commencer par la France.
07:26 On l'a vu encore la semaine dernière avec ce plan d'ingérence sur les réseaux sociaux
07:31 et dans notre démocratie qui a été révélé par le gouvernement.
07:35 - Bon, mais l'ingérence, elle vient de partout, quoi !
07:36 Vous, vous avez été un peu sous influence américaine pendant un petit bout de temps.
07:39 Vous n'allez pas nous dire que l'Amérique n'a pas d'influence sur l'Europe ?
07:45 - Non, mais je ne voulais pas dire ça.
07:47 Moi, j'ai travaillé aux États-Unis dans un think-tank américain.
07:49 J'ai écrit un livre pour dire qu'on devait se passer des États-Unis.
07:52 - Avec l'influence sur la politique qui était menée en Europe, non ?
07:54 - Mais attendez, non mais pardon, ça n'a... Je suis désolé.
07:58 - Non, mais il faut dire les choses !
08:00 - Il y a une différence entre être chercheur dans un think-tank.
08:04 Moi, j'ai travaillé sur les questions européennes, transatlantiques.
08:08 J'ai écrit un livre en 2019 qui s'appelle "Le paradis perdu"
08:11 qui dit que Donald Trump n'est pas un accident de l'histoire
08:14 et que l'Europe va devoir investir dans son autonomie stratégique
08:17 et donc se passer des États-Unis qui se détournent de l'Europe,
08:20 qui pivotent vers l'Asie avec la Chine qui est la priorité stratégique majeure
08:24 et donc que l'Europe doit prendre la maîtrise de son destin,
08:28 ce qui est encore plus vrai aujourd'hui au moment où on a la guerre sur notre continent,
08:32 où on a les crises à nos frontières,
08:34 où on a les questions technologiques, énergétiques
08:38 qui sont utilisées comme des leviers d'influence sur nos propres démocraties
08:42 et donc la question qui se pose en 2024,
08:44 alors qu'on a la guerre sur notre continent,
08:46 alors qu'on a Donald Trump peut-être demain aux portes du pouvoir à nouveau,
08:50 est-ce qu'on veut que l'Europe soit capable de maîtriser son destin ?
08:54 D'assumer sa puissance, de défendre sa propre volonté sur le plan militaire ?
08:58 - Et comment peut-elle maîtriser son destin ?
09:01 - C'est tout ce que le président de la République pousse depuis son discours de la Sorbonne sur la souveraineté européenne,
09:07 c'est-à-dire investir déjà massivement dans son réarmement
09:10 et c'est en effet tout l'enjeu de cette rencontre avec le président Zelensky
09:16 et les garanties de sécurité qui ont été données par la France,
09:19 c'est-à-dire de montrer que nous sommes capables de soutenir les Ukrainiens dans le temps long,
09:23 que nous serons en durant un moment où la Russie essaie de déstabiliser nos démocraties
09:27 et la Russie espère qu'on va se lasser, qu'on va se diviser,
09:30 ça fait deux ans qu'elle fait ce pari, elle a échoué jusqu'ici,
09:33 on doit lui montrer qu'on est capable de tenir dans le temps long,
09:35 c'est investir dans le nucléaire et la transition environnementale
09:39 pour être moins dépendant de l'énergie chez nos voisins,
09:42 c'est se rendre compétitif aussi, c'est ce qu'on fait en France depuis des années,
09:46 pour attirer des investissements, pour pouvoir investir dans la transition numérique,
09:52 ce qu'on a fait avec le plan de relance Covid, pour être moins dépendant des technologies des autres.
09:57 - C'est cette Europe qui prend... - Ce n'est pas tout à fait le cas,
09:59 vous avez vu que nos données médicales sont transférées à Microsoft
10:02 et puis que nos données nucléaires sont transférées à Amazon, pour la sécurité.
10:06 - Mais c'est bien précisément pour cela qu'il faut être capable d'être un continent innovant,
10:13 uni, soudé, qui a investi pour maîtriser son avenir.
10:16 - Est-ce que la France doit mettre son arme nucléaire au service de l'Union Européenne ?
10:20 C'est un débat actuel.
10:22 - Soyons très précis sur ce sujet.
10:25 La dissuasion nucléaire est souveraine, elle restera souveraine,
10:29 et la France ne partage pas la décision d'utiliser l'arme nucléaire,
10:33 avec ses voisins, avec ses alliés, ou qui que ce soit.
10:36 Mais la France a toujours reconnu, et le président Macron n'a pas été le premier à le dire,
10:40 Jacques Chirac par exemple l'avait dit en son temps,
10:42 que les intérêts vitaux de notre pays, c'est-à-dire les intérêts pour lesquels
10:46 on serait prêt à utiliser l'arme nucléaire, ont une dimension européenne.
10:51 C'est vrai que la sécurité de nos alliés, c'est aussi la sécurité de la France.
10:56 Et à un moment où, plus les États-Unis sont en train de se retirer du continent européen,
11:00 où on a des voisins qui s'inquiètent, qui s'inquiètent pour leur souveraineté, leur sécurité,
11:04 et bien la France a une responsabilité tout particulière auprès de ses partenaires.
11:09 - Et donc ce week-end, vous avez discuté justement de ces moyens de l'Europe,
11:13 pour se défendre, de se réarmer, comment peut-on faire justement ?
11:18 Aujourd'hui, alors qu'on annonçait juste avant le plan d'économie de l'État de 10 milliards,
11:23 qu'on n'a plus d'argent dans les caisses, comment faire ?
11:27 - Mais vous savez, réarmer nos services régaliens, c'est ce qu'on fait depuis 2017,
11:31 on a réinvesti massivement dans la police, dans la justice, dans la sécurité.
11:35 - Oui mais là je parle en fait dans des moyens militaires, ou plus conséquents encore.
11:39 - Et sur le militaire, depuis entre 2017 et 2027, sur les deux mandats d'Emmanuel Macron,
11:45 on aura doublé le budget de l'armée, on est passé de 32 milliards à 68 milliards à la fin de ce mandat.
11:52 C'est un effort absolument considérable après des décennies de désinvestissement.
11:56 Nos voisins sont aussi en train de réarmer.
11:59 Il faut en Européen qu'on soit capable de mutualiser aussi ces efforts,
12:04 parce qu'en réalité quand on cumule tous les budgets de défense européens,
12:07 on voit qu'on est le deuxième au monde derrière les États-Unis,
12:10 mais évidemment ça ne se traduit pas par des capacités opérationnelles,
12:12 parce qu'il faut être capable de mieux coordonner.
12:15 Et puis je pense que cette année, il est aussi temps de prendre des décisions extrêmement audacieuses
12:19 pour continuer à investir ensemble dans la défense.
12:21 On a su le faire au moment de Covid, on a créé un fonds européen de la dette commune,
12:26 800 milliards, ce qu'on appelle le plan Next Generation,
12:29 pour être capable d'investir dans la transition environnementale, la transition numérique.
12:33 Et bien pourquoi ne pas le faire dans la défense ?
12:36 C'est ce qu'a proposé le commissaire européen Thierry Breton.
12:38 On a beaucoup travaillé avec le sujet avec ma collègue du Parlement européen Nathalie Loiseau.
12:42 C'est aussi une idée que pousse la France.
12:45 C'est le moment en effet de prendre en charge notre propre destin sur le plan militaire.
12:49 Mais la France mène ce réarmement européen,
12:52 notamment en ayant doublé son budget militaire sur les deux mandats.
12:55 - Est-ce qu'il y a des voies dissonantes au niveau de l'Europe,
12:57 où certains se disent "ça coûte cher, c'est compliqué de mettre tout en commun",
13:02 en tout cas au niveau de la défense ?
13:04 - Il y a des voies dissonantes à commencer par celles du Rassemblement national
13:07 et des populistes d'extrême droite,
13:08 qui veulent nous faire croire que dans ce contexte de guerre,
13:11 dans ce contexte de réarmement et de tensions internationales,
13:14 on aurait le luxe de pouvoir diviser l'Europe,
13:16 se replier sur nous-mêmes,
13:17 ne pas faire l'effort de travailler avec nos partenaires,
13:19 sortir du commandement militaire intégré de l'OTAN ou de l'Union européenne.
13:23 - Je ne parlais plus au niveau européen, pas au niveau franco-français.
13:24 - Mais déjà, ce qu'on constate, c'est que tous nos voisins sont en train d'augmenter leur budget militaire.
13:28 Et ça, il faut s'en réjouir.
13:29 Après, effectivement, on a encore des désaccords avec certains de nos partenaires.
13:33 Vous pensez probablement à l'Allemagne, qui achète du matériel militaire américain.
13:38 Donc là, je crois qu'il y a une responsabilité aussi d'être capable d'investir.
13:41 Alors, qu'on achète à l'étranger quand il y a des besoins urgents, on peut le comprendre.
13:46 Mais qu'on doit investir en européen, parce que, comme l'a dit le président de la République,
13:50 on ne peut pas remplacer les dépendances d'hier à la Russie ou à d'autres,
13:54 avec les dépenses de demain aux Etats-Unis ou à la Chine sur le plan commercial.
13:59 - Vous avez fait référence tout à l'heure aux Etats-Unis.
14:01 Une petite parenthèse, peut-être.
14:02 Est-ce qu'il n'y a pas de... Vous êtes un des spécialistes, justement.
14:05 Est-ce qu'il n'y a pas une chance d'éviter une finale des papys Biden-Trump ?
14:09 - Vous savez, c'est le choix souverain des Etats-Unis.
14:13 Donc, à un moment, nous, on observe.
14:16 Mais je crois qu'il faut qu'on tire des conclusions de cette élection.
14:19 On a une démocratie américaine qui devient assez dysfonctionnelle dès aujourd'hui.
14:26 Parce que cette élection, elle a des conséquences sur le blocage de l'aide américaine à l'Ukraine, au Congrès.
14:31 En ce moment, avec des Républicains qui sont profondément divisés.
14:34 Et une aile isolationniste, trumpiste, qui exerce son influence sur le parti républicain.
14:39 On voit Donald Trump demain, qui est en tête des sondages de l'élection américaine,
14:43 qui est très clair sur ses intentions de remettre en cause l'Alliance Atlantique,
14:47 qui reviendra, à mon avis, radicalisée, renforcée dans ses convictions les plus profondes.
14:52 On sait qu'il avait déjà créé des turbulences sur l'Alliance Atlantique.
14:56 Et donc, il faut, nous, qu'on soit capables d'écouter ce qui vient des Etats-Unis.
14:59 Je reviens de Munich, j'ai entendu nos partenaires européens, qui, je crois, sont très inquiets de cette élection.
15:04 Qui, peut-être, d'ailleurs, en tirent d'autres conclusions.
15:07 Puisqu'en 2016, on s'était peut-être convaincus que c'était un accident de l'histoire,
15:12 que c'était une parenthèse, qu'on allait revenir à la normale après.
15:15 On voit, au contraire, je pense, que Donald Trump était une forme d'accélération de tendance préexistante.
15:20 Il faut quand même se rappeler que c'est Barack Obama qui avait refusé d'intervenir en Syrie,
15:24 après la fameuse ligne rouge, avec des conséquences majeures sur notre propre sécurité.
15:28 Les attentats terroristes de Daesh, la crise migratoire qui a frappé l'Union Européenne en 2015.
15:33 C'est Barack Obama qui avait déjà dit que les Européens étaient des passagers clandestins.
15:37 - Mais là, les Russes étaient intervenus aussi pour mettre fin, quand même, à ce qui se passait en Syrie.
15:42 Enfin, en partie, en tout cas.
15:43 - Les Russes étaient intervenus à un moment où nous aurions dû prendre nos responsabilités,
15:47 parce que ça avait un impact majeur sur...
15:49 - On avait dit, à l'époque, heureusement qu'ils étaient là.
15:51 - Non, les Russes l'avaient fait aussi avec des conséquences humanitaires dramatiques.
15:55 Ils l'avaient fait surtout pour renforcer le régime de Bachar Al-Assad.
15:58 - Sur des filières djihadistes, terroristes...
16:01 - Soyons clairs, ceux qui ont détruit Daesh au Levant, aussi en Irak,
16:06 c'est la coalition des Alliés à laquelle la France a pris une part importante.
16:10 - Benjamin Haddad, je le disais, vous êtes l'un des porte-parole des députés Renaissance à l'Assemblée.
16:15 Il y a une question que l'on se pose, là, aujourd'hui, à propos des Européennes,
16:18 que l'on évoquait tout à l'heure, c'est qui va mener la bataille pour Renaissance, sa majorité ?
16:22 Nous sommes à quatre mois de ce scrutin et il n'y a toujours personne à la tête.
16:26 Bernard Guetta, je crois, s'est proposé ce week-end.
16:29 - Ecoutez, cette décision, elle sera prise bientôt.
16:31 Vous savez, la dernière fois, on avait décidé de la tête de liste, je crois, mi-mars.
16:35 Le plus important, c'est de rappeler les enjeux de cette campagne.
16:39 Cette campagne, elle se fait dans un contexte de guerre en Europe,
16:42 à la veille d'une élection américaine qui sera capitale pour la sécurité du monde,
16:46 avec des crises à nos frontières.
16:47 Et la question qui se pose, elle est très simple.
16:49 Est-ce qu'on veut une Europe qui est affaiblie, divisée, repliée sur elle-même,
16:54 comme le propose le Rassemblement national ?
16:56 Ou est-ce qu'on veut une Europe qui est capable de défendre ses intérêts,
16:58 d'assumer sa puissance, d'assurer la défense de sa souveraineté de façon unie ?
17:03 C'est ce que nous, on propose.
17:04 On a l'un des groupes qui est le plus influent au Parlement européen,
17:08 le groupe Renaissance, qui a été présidé par Stéphane Séjourné, puis par Valérie Aillière,
17:11 des députés européens formidables, qui travaillent comme un bilan.
17:15 - Valérie Aillière pourrait être la chef de ville.
17:17 - Mais on a énormément de talent.
17:19 On a énormément de talent dans ce groupe au Parlement européen.
17:23 Mais je voudrais qu'elle me rappelait aussi, parce qu'on parle de la tête de liste,
17:26 et bien sûr c'est important, mais c'est un scrutin de liste,
17:28 ce n'est pas une élection présidentielle.
17:30 On va voir aussi qui...
17:32 Est-ce que vous pouvez me citer les parlementaires européens du Rassemblement national ?
17:35 Moi je peux vous dire...
17:37 - Le premier de la liste, en tout cas, c'est Jordan Bardella.
17:39 Je pense qu'il est connu.
17:41 - On a Nathalie Loiseau, qui est une des voix les plus importantes sur la sécurité européenne,
17:46 mais aussi sur le soutien à l'Arménie.
17:48 On a Pierre Karlskin, qui est le président de la Commission de la pêche,
17:51 qui s'est battu pour nos pêcheurs au Parlement européen.
17:54 Jérémy De Sterle, qui est l'ancien président des Jeunes agriculteurs,
17:57 qui défend nos agriculteurs au Parlement européen.
18:01 On a Pascal Canfin, qui a été une voix absolument fondamentale sur l'environnement.
18:05 Mais vous voyez, on a tous ces talents qui portent la voix de la France,
18:09 qui font du groupe Renaissance au Parlement européen le plus influent.
18:14 Et à l'inverse, qu'est-ce qu'on voit ? On voit M. Bardella,
18:16 qui fout jamais les pieds au Parlement européen,
18:18 qui a déposé 65 fois moins d'amendements que Stéphane Séjourné,
18:23 qui a rédigé aucun rapport,
18:25 qui nous expliquait l'autre jour à la radio que finalement déposer des amendements ça sert à rien,
18:28 alors que c'est le premier à dire que toute la loi française, qui n'est pas vraie,
18:31 mais que toute la loi française se fait au Parlement européen.
18:34 - En attendant, il y en a un qui est en tête des sondages, c'est Jordan Bardella,
18:36 30%, 29 à 30% moyenne, alors que de votre côté, la majorité a moins de 20%.
18:42 Donc il est important d'incarner avec une tête d'affiche, non Benjamin ?
18:46 - Mais que propose-t-il Jordan Bardella au Parlement européen ?
18:49 Moi j'aimerais bien savoir.
18:51 Que propose le Rassemblement national qui a dit tout et son contraire sur l'Europe ?
18:55 Qui était pour le Frexit avant de se dédier,
18:57 parce qu'il a vu l'échec du Brexit,
18:59 qui était pour la sortie de l'Euro... - Vous voulez dire qu'il fondue en même temps comme Emmanuel Macron ?
19:01 - Mais il fondue rien du tout !
19:03 Ils étaient pour la sortie de l'Euro, puis pour l'EQ, et puis on n'a rien compris.
19:06 Il nous explique qu'on peut traiter la question migratoire sans l'Union européenne,
19:11 alors que leur allié, Mme Mélanie, aujourd'hui, on voit son échec,
19:14 et demande l'aide et le soutien de l'Union européenne.
19:16 On voit que l'immigration irrégulière a augmenté au Royaume-Uni depuis le Brexit.
19:22 On voit que tous les modèles dont ils se sont réclamés ont échoué.
19:26 Donald Trump qui était un modèle pour Marine Le Pen, dont elle a loué les mérites,
19:31 ça s'est terminé avec les meutes du 6 janvier.
19:34 Vladimir Poutine, dont elle avait dit à plusieurs reprises que c'était un modèle,
19:38 aujourd'hui, elle nous fait croire qu'elle dénonce la mort tragique d'Alexei Navalny,
19:42 alors que le RN, à plusieurs reprises, a refusé de voter les résolutions de soutien à M. Navalny,
19:48 demandant sa libération au Parlement européen.
19:51 Le RN, c'est le parti de l'escroquerie, c'est le parti du mensonge.
19:55 Il n'a absolument rien à proposer sur l'Europe aux Français.
19:58 - On l'a compris, donc les attaques de la majorité, ce sera un duel contre le RN.
20:04 - Vous avez raison de dire que c'est l'adversaire principal,
20:07 et c'est surtout celui qui propose, je pense, un modèle qui est dangereux,
20:13 qui serait celui de l'isolement, celui du repli sur soi,
20:17 à un moment où, au contraire, on a besoin d'une Europe qui est capable de se protéger,
20:20 de se défendre et d'assurer notre souveraineté.
20:22 - Le président Emmanuel Macron a fié en ce matin dans l'Humanité, justement,
20:25 que le Rassemblement National ne s'inscrit pas dans l'arc républicain.
20:29 Gabriel Attal avait dit l'inverse il y a quelques jours, à propos du RN et de l'FI,
20:34 il disait "moi je considère que l'arc républicain, c'est l'hémicycle".
20:38 Alors qu'y faut-il croire ?
20:40 - Mais ils disent la même chose, parce que fondamentalement...
20:43 - Ah, on a pas tout à fait l'habitude.
20:45 - Je voudrais rappeler un principe quand même fondamental.
20:48 Nous, on respecte tous les Français, et on gouverne pour tous les Français.
20:52 Et si des Français votent pour le RN, il faut les écouter.
20:55 Il y a une colère qui peut être liée à la désindustrialisation,
21:00 au chômage pendant longtemps, aux réformes qui n'ont pas été menées en France,
21:03 à une peur du déclassement contre lequel on essaie de lutter
21:06 en réinvestissant massivement dans les services publics et la réindustrialisation,
21:10 à une perte d'autorité aussi du pays sur des questions comme la sécurité ou l'immigration.
21:15 C'est pour ça que nous, on n'a pas eu de tabou sur le sujet, et on est allés s'y affronter.
21:19 Ça a créé parfois des remous et des polémiques,
21:22 mais on a besoin de maîtriser notre immigration et de lutter contre l'immigration irrégulière.
21:26 Je crois que le Président, d'ailleurs, l'assume parfaitement dans l'interview à l'Humanité.
21:30 Mais en revanche, il y a des partis qu'on combat.
21:32 Et nous combattons le Rassemblement National.
21:35 Ça ne veut pas dire qu'on les insulte, ça ne veut pas dire...
21:37 Attendez, je n'ai jamais cru à la diabolisation.
21:39 Moi, je ne crois pas aux leçons de morale.
21:41 Là, c'est un peu ça, c'est la diabolisation à travers l'interview d'Emmanuel Macron.
21:45 Mais regardez, Emmanuel Macron...
21:48 Le Rassemblement National ne s'inscrit pas dans l'arc républicain.
21:52 Qu'est-ce que ça veut dire ?
21:54 Est-ce que ça veut dire que ce n'est pas un parti démocratique, pas un parti républicain ?
21:57 Il faut aller jusqu'au bout !
21:59 Ça veut dire que ce n'est pas un partenaire pour nous.
22:02 Ça ne veut pas dire, encore une fois, qu'on fait des leçons de morale,
22:05 mais on ne travaille pas, on ne s'assoit pas avec le Rassemblement National.
22:09 Il n'est pas anti-républicain, le Rassemblement National.
22:12 Dans son histoire, il s'inscrit dans un rejet de la République
22:15 et dans des idées, quand on regarde l'héritage de Mme Le Pen, celui des fondateurs du parti.
22:21 Moi, je constate que Mme Le Pen, elle a fait comme choix de vie
22:26 de poursuivre le combat de son père, qui avait été condamné à nombreuses reprises
22:30 pour incitation à la haine raciale, qui venait d'un parti qui avait été fondé
22:34 aussi avec des négationnistes, avec un Waffen-SS,
22:37 mais qu'aujourd'hui, le combat, je crois qu'il doit porter sur le programme
22:42 du Rassemblement National, ou plutôt son absence de programme, ses contradictions,
22:45 ses mensonges, le danger qu'il ferait peser sur les Français,
22:49 sur leur économie et sur leur isolement sur la scène diplomatique.
22:52 Vous savez, je crois que celui qui a été le plus efficace pour combattre
22:55 le Rassemblement National, finalement, c'est Emmanuel Macron,
22:57 qui a battu à deux reprises Mme Le Pen en 2017, en 2022.
23:01 - Mais justement, certains disent que c'est lui qui amènera peut-être
23:04 le Rassemblement National au pouvoir.
23:06 - Mais c'est tout l'inverse. Moi, je me rappelle le 2017.
23:10 - Pour l'instant, attendez, on n'y est pas.
23:12 - Mais regardez, en 2017, Mme Le Pen avait des sondages assez favorables
23:17 avant de voir Emmanuel Macron lancer en marche et se lancer dans la course présidentielle.
23:22 De façon méthodique, notamment dans le débat de l'entre-deux-tours,
23:25 Emmanuel Macron a mis Mme Le Pen face aux insuffisances et aux contradictions
23:30 de ce programme. Le programme du Rassemblement National,
23:33 il isolerait le pays et il entraînerait le déclin de notre pays sur le plan économique.
23:39 - Deux questions encore. - Et à un moment, on doit continuer
23:41 de faire des réformes structurelles et continuer de faire des économies.
23:43 - Benjamin, il nous reste deux minutes.
23:45 Comment vous interprétez le ralliement à Jordan Bardella,
23:47 puisqu'on parle du Rassemblement National, de l'ancien patron de Fontex,
23:51 Fabrice Algéri, qui sera d'ailleurs en troisième position sur sa liste.
23:54 - Mais moi je le vois encore une fois de plus comme une contradiction
23:57 et une incohérence du Rassemblement National.
23:59 Le Rassemblement National, puisque depuis des années,
24:02 il nous explique qu'il n'y a pas de solution européenne sur les migrations.
24:04 Il vote contre les textes que nous proposons, que nous portons
24:07 au Parlement européen sur les questions migratoires.
24:09 Le pacte Asile-Migration, qui renforce Fontex,
24:12 qui permet de faire la sélection des demandeurs d'asile
24:16 à la frontière de l'Union Européenne, qui permet de mettre plus de pression
24:19 par les visas ou l'aide au développement sur les pays de départ et de transit,
24:23 le Rassemblement National s'y est opposé.
24:25 Et maintenant, il vient chercher l'ancien patron de Fontex.
24:28 - Vous regrettez qu'il soit allé au Rassemblement National ?
24:30 - Mais moi ce qui m'intéresse, ce n'est pas les questions de casting.
24:34 - Il est trop ferme ?
24:36 - Il y a des débats sur les raisons pour lesquelles,
24:40 peut-être le management qui aurait été le sien pour lesquels
24:42 il a été poussé à la sortie de Fontex.
24:45 Mais moi ce qui m'intéresse, ce n'est pas les questions de casting
24:47 mais les questions personnelles.
24:48 C'est qu'encore une fois, comment le Rassemblement National
24:50 peut nous expliquer, dire "on va prendre le patron de Fontex"
24:52 et en revanche, c'est toujours opposé à toutes les mesures
24:54 de renforcement de Fontex, de renforcement de la politique migratoire de l'Union Européenne.
24:57 Il n'y a pas de solution nationaliste à la question migratoire.
25:01 Il n'y a que des solutions dans la fermeté et dans la coopération européenne et globale.
25:05 - Ursula von der Leyen serait prête à rempiler à la présidence de la Commission Européenne,
25:10 elle pourrait l'annoncer en fait aujourd'hui,
25:12 est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un renouvellement ?
25:15 - Je crois qu'on a un bon bilan européen quand on regarde ces dernières années,
25:20 notamment dans la réponse à la crise Covid.
25:23 On a su mutualiser l'achat de vaccins,
25:26 ce qui fait qu'aujourd'hui le continent européen
25:28 est celui qui a eu le taux de vaccination le plus élevé.
25:30 On a su de façon aussi collective investir massivement
25:34 pour la transition environnementale,
25:36 pour la transition numérique à la sortie de cette crise historique.
25:42 Donc ce sera une décision, vous le savez,
25:43 c'est une décision des chefs d'Etat qui choisiront le président du Conseil Européen,
25:48 la présidence de la Commission et les commissaires qui sera soumise au Parlement.
25:52 Donc cette décision sera prise après l'élection européenne.
25:55 - Merci Benjamin Haddad, vous êtes l'un des porte-parole des députés Renaissance à l'Assemblée Nationale.
25:59 Merci d'avoir répondu à toutes ces questions ce matin sur Sud Radio.
26:03 Dans un instant on se retrouve avec le 0826 300 300, 0826 300 300.
26:08 Vous voulez réagir à ce que vous venez d'entendre, bien sûr,
26:11 vous avez la parole, parlons vrai, l'actualité aussi,
26:14 donc avec la grève à la SNCF, toujours cette pression aussi des agriculteurs
26:19 et puis les attaques contre le Rassemblement National et le temps des économies.
26:23 Vous avez la parole dans un instant.

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