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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Bienvenue David Hale, à Patron en question. Très fier de vous recevoir, un Américain à Paris.
00:07Un Américain à Paris, exactement.
00:09Et vous dirigez une boîte formidable, qui est une boîte française, qui est la société Gerbe,
00:16et qui est le leader mondial, finalement on peut le dire, de l'imagerie médicale.
00:21Surtout dans les produits de contraste. On a une niche qui est assez spécifique.
00:25C'est-à-dire ?
00:26C'est-à-dire que quand vous allez faire un scanner ou un IRM, quand on va chercher à faire un diagnostic,
00:31par exemple pour chercher un cancer, vous allez avoir un scan ou un IRM injecté.
00:35Injecté en France, très probablement avec un de nos produits.
00:39Et d'ailleurs, on est présent un peu partout dans le monde entier aujourd'hui.
00:42Et je crois qu'il y a un produit, j'ai vu que vous avez inventé un produit, qui est le plus célèbre, qui s'appelle ?
00:47On a un produit déjà sur le marché depuis 30 ans, qui s'appelle Doterem, qui est pour les IRM.
00:54Et c'est à basse diode ?
00:55Non, à base de gadolinium. En fait, les produits pour les scanners sont à base de l'iode.
01:00Voilà.
01:01On fait ça aussi. Les produits pour les IRM sont à base de gadolinium.
01:04Alors je m'intéressais beaucoup aux produits à l'iode, parce que mon fils était allergique à l'iode.
01:08On a fait une radio, on ne le savait pas quand il était petit, et il a doublé de volume.
01:11Donc il a marqué partout, attention, allergique à l'iode.
01:14Et ça continue, l'iode a toujours ce petit risque qui demeure.
01:18Toujours.
01:19Et on n'a pas trouvé mieux que l'iode ?
01:22Non.
01:23C'est une des seules choses qui est radio-opaque, et donc qui est visible.
01:26Qui était une découverte d'ailleurs de Gerber, parce que l'origine de Gerber, ça date de 1926.
01:32Le produit d'origine de Gerber, qui s'appelle le lipiodol, était un produit qui n'était pas dessiné d'être un produit de contraste.
01:41C'était pour traiter d'autres maladies.
01:43Une personne qui était sous traitement de lipiodol est allée faire un rayon X.
01:47Ah oui, c'est par hasard la découverte.
01:49Le radiologue a dit, je vois des choses que je ne devrais pas voir, qu'est-ce qui passe ?
01:51Et du coup, on a découvert que l'iode est radio-opaque.
01:54Et donc, Gerber a commencé à créer des produits de contraste.
01:57Ah oui, c'est formidable.
01:58Il y a beaucoup de découvertes scientifiques d'ailleurs qui se font par hasard.
02:01Et donc, vous avez développé tous ces produits.
02:03Et pourquoi est-ce que vous êtes resté leader ?
02:05Vous êtes dans le monde entier maintenant au Brésil.
02:07On est dans le monde entier.
02:08On est dans 28 pays en direct.
02:10Le reste du monde, on est en indirect.
02:12On est resté dans ce domaine un peu spécifique, parce qu'on a une connaissance et une histoire d'innovation côté Gerber.
02:20Il fait qu'on était toujours un peu leader sur le marché et en avance.
02:24Et ça continue ?
02:25Ça continue.
02:26On a lancé le produit Doterem sur le marché depuis 30 ans.
02:29C'est reconnu parmi les produits les plus sûrs dans l'IRM.
02:33Et nous avons lancé un nouveau produit qui a été approuvé aux États-Unis il y a un an et demi.
02:37Et à la fin de l'année dernière, approuvé en Europe aussi.
02:39C'est le successeur de Doterem.
02:41Et comment se fait-il ?
02:42Parce qu'on sait très bien que dans les avancées scientifiques,
02:45les Américains en premier d'ailleurs reprennent le leadership rapidement.
02:49Pas toujours, c'est pour ça que vous êtes là.
02:52Mais quand même, il y a des avancées formidables.
02:57Et comment on fait pour garder vraiment le leadership dans une technologie comme ça ?
03:01Déjà, on reste très focalisé sur l'innovation.
03:04L'innovation à service de la passion et à service de nos professionnels de science.
03:09La passion, c'est-à-dire la passion de…
03:11La passion, parce que si je prends par exemple le nouveau produit qui vient de sortir,
03:16ce qui est excellent avec ce produit, c'est qu'on réussit à avoir exactement la même qualité d'image
03:21avec la moitié de gadolinium.
03:24Et donc, comme gadolinium, c'est quelque chose qu'on aimerait bien injecter le moins possible
03:29et pourtant garder la même qualité d'image pour le diagnostic pour le radiologue,
03:33c'est une vraie avancée.
03:34Et quand on se focalise sur cette innovation, mais toujours axé sur comment on peut améliorer
03:39la diagnostic de nos clients qui sont les radiologues,
03:42on arrive à faire des choses merveilleuses.
03:44Et il n'y a pas eu un changement, c'est-à-dire qu'on injectait beaucoup,
03:46mais maintenant on peut moins injecter de produits, non ?
03:49Ou des aiguilles différentes aussi que vous avez inventées ?
03:52Ce n'est pas dans les aiguilles forcément, mais c'est dans le produit lui-même,
03:55le prédécesseur d'autorem, normalement pour un adulte, on injecte à peu près 15 ml
04:00et avec le nouveau produit, on n'injecte que 7,5 ml.
04:03D'accord. Et c'est bien parce que les produits sont un peu toxiques ?
04:06Les produits ne sont pas toxiques.
04:07Le gadolinium, c'est un élément qui ne se retrouve pas naturellement dans le corps humain.
04:12D'accord.
04:13Et donc toute l'ingénierie derrière cette molécule, c'est de créer une composition chimique
04:18qui fait que ce gadolinium reste très bien dans sa composition d'origine,
04:25qui ne se décalade pas, on dit, dans le corps humain.
04:28Donc vous êtes injecté, après ça part, et tout le but du jeu,
04:32c'est que ça reste intact tout le temps qu'il reste dans votre corps.
04:36Donc le moins qu'on puisse injecter, évidemment, avec une composition chimique
04:40qui fait qu'il est super bien protégé, mieux c'est pour le patient.
04:43Et est-ce que l'intelligence artificielle, parce qu'on a vu un exemple récemment
04:48de quelqu'un qui se faisait faire un IRM ou une radio, on lui dit il n'y a rien,
04:53et puis il passe cette radio à l'intelligence artificielle,
04:56et ils lui disent désolé, il y a des cellules cancéreuses qu'on a découvertes
05:01grâce à l'intelligence artificielle.
05:03Donc, ce qui est assez stupéfiant,
05:05d'abord, est-ce que c'est déjà répandu l'IA chez les radiologues ?
05:10Et deuxième question, est-ce que vous, vous vous en servez ?
05:13Ce n'est pas répandu, mais ça commence à prendre sa place, l'IA chez les radiologues.
05:18Nous, on y est aussi, on travaille notamment sur quatre domaines différents.
05:22Le premier, c'est sur le foie, détecter les lésions dans le foie.
05:26Parce qu'aujourd'hui, si un radiologue va faire cet examen-là de la foie,
05:32il va regarder l'image et c'est à lui, manuellement, de repérer toutes les lésions,
05:36manuellement d'aller encercler, contourer les lésions, de les compter, de les mesurer.
05:41Or, avec l'IA, ce qu'on propose aux radiologues, c'est qu'on fasse une copie de l'image,
05:46qu'ils voient l'image d'origine, sur la copie de l'image,
05:49nous, on contourne automatiquement toutes les lésions qu'on trouve dans l'image,
05:52et lui, il peut dire oui, je suis d'accord, je suis d'accord, je ne suis pas d'accord,
05:55je suis d'accord, je suis d'accord.
05:57Après, tout est dans l'histoire de faux positifs ou l'inverse,
06:02les choses qu'on n'aurait pas vues, et aujourd'hui, ce qu'on constate,
06:06c'est qu'un radiologue qui travaille avec l'IA est plus efficace
06:12qu'un radiologue qui ne travaille pas avec l'IA.
06:15Écoutez, c'est passionnant, et comme mot de la fin,
06:18votre rêve d'une découverte, ce serait laquelle ?
06:21Mon rêve d'une découverte serait de découvrir des choses qui peuvent guérir
06:25et rentrer plus dans le thérapeutique.
06:28Nous, on fait la diagnostic, mais il faut avoir une diagnostic pour avoir après la thérapie.
06:32Écoutez, la prochaine fois, vous nous expliquerez que vous avez découvert de quoi nous soigner.
06:36Merci infiniment David Riel, et à bientôt.
06:39Merci.

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