• il y a 6 mois
Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00 Olivier Schiller, bienvenue dans "Pas trop en question".
00:03 Merci Sophie.
00:04 Et vous êtes dans un domaine qui pour moi est très sensible, forcément.
00:09 Le domaine dentaire, c'est toujours très sensible pour tout le monde.
00:11 Mais c'est assez amusant parce que vous incarnez une évolution de ce secteur qui est incroyable.
00:16 Mon grand-père a décidé d'aider les chez un dentiste.
00:19 Parce qu'à l'époque, quand l'entreprise a été créée en 1932, les médecins, les dentistes,
00:24 ils mélangeaient eux-mêmes leurs produits.
00:26 Ils s'y disent, c'est quand même dommage, on va les aider à optimiser leur temps
00:29 et qu'ils puissent passer tout le temps avec les malades et leur préparer les produits à l'avance.
00:34 C'est comme ça qu'il a développé toute une gamme de produits pour soigner les caries,
00:38 les problèmes de gencives, etc. post-extraction.
00:41 Donc toute une gamme de produits à destination des dentistes prêts à l'emploi.
00:45 Ce qui était révolutionnaire à l'époque.
00:46 Chaque seconde, il y a 20 anesthésies qui sont faites à travers le monde avec nos produits.
00:52 Et alors pourquoi ? C'est vos produits qui sont bien, c'est les aiguilles, c'est la méthode, c'est quoi ?
00:56 C'est l'ensemble, c'est toute une solution complète, évidemment avec l'aiguille,
01:01 avec la seringue, avec les cartouches d'anesthésie,
01:06 qui permettent de ne plus avoir le mal aux dents quand on va chez le dentiste.
01:09 Il faut savoir qu'une des premières causes de non-visite des dentistes, c'est la peur d'avoir mal.
01:13 Or aujourd'hui, on n'a plus mal aux dents quand on va chez le dentiste.
01:16 On n'a presque plus mal aux dents, on a mal après, mais on n'a plus mal aux dents.
01:18 Mais c'est extraordinaire parce que moi, j'avais un grand-père qui me racontait que sur la place du village,
01:22 on jouait du tambour pour ne pas entendre les gens crier pendant qu'on leur arrachait des dents.
01:25 Tout à fait, tout à fait. Il y avait même des espèces de diligence, si vous voulez,
01:29 où il y avait un orchestre qui jouait sur le toit pour couvrir le cri des patients.
01:33 Mon père, qui a 90 ans, qui vient toujours dans l'entreprise, a eu cette vision.
01:38 Il voulait que sur le planisphère, sur la planisphère, sur chaque pays, il y ait un drapeau septodon.
01:42 Donc on soit présent dans l'ensemble du monde.
01:45 Et alors vous, vous avez... Moi, j'aime énormément les entreprises familiales.
01:49 Il y a une passion dans leurs yeux, ils sont fiers de leur histoire.
01:52 Mais vous, vous êtes... Dès l'âge de 20 ans, 25 ans, quel type d'études avez-vous fait ?
01:59 Vous êtes tombé là-dedans ?
02:01 Alors, pas du tout, pas du tout.
02:03 Donc je suis ingénieur de formation. J'ai fait l'école centrale de Lille.
02:07 Ensuite, j'ai commencé à faire du conseil d'une société qui, à l'époque, s'appelait Arthur Andersen,
02:13 maintenant qui s'appelle Accenture. J'y ai travaillé pendant quelques années.
02:16 Puis ensuite, j'ai fait le MBA d'HEC.
02:18 Et là, le bras droit de mon père m'a appelé en disant "écoute, je vais partir à la retraite, tu es fils unique.
02:24 Ce serait bien que la prochaine génération vienne".
02:26 Et c'est comme ça que j'ai rejoint mon père, que j'ai rejoint l'entreprise, donc comme directeur financier.
02:31 Il est très important, à mon avis, dans une entreprise familiale.
02:35 Donc nous avons cinq enfants, avec ma femme qui est très active, qui est professeure de droit.
02:40 Nous avons cinq enfants et donc on a créé ce qu'on appelle une charte familiale.
02:44 On a réuni nos cinq enfants, ma femme et moi, tous les sept pour définir les règles
02:48 qui régissaient les relations entre l'entreprise et puis la famille.
02:51 Il y en a des règles, par exemple, qu'il faut avoir cinq ans d'expérience en dehors de l'entreprise familiale
02:56 pour rejoindre l'entreprise.
02:58 Et c'est important à la fois pour le jeune, qui voit qu'il réussit,
03:02 pas uniquement parce qu'il y a son nom sur le building, comme dans la fameuse série Succession,
03:06 sur Canal+, mais vraiment par ses compétences.
03:09 Donc pour soi, c'est important.
03:10 Puis aussi vis-à-vis de l'ensemble des arrière-glaces, de montrer qu'on arrive avec son propre regard,
03:15 qu'un cache apporte expérience et qu'on peut apporter beaucoup à l'entreprise.
03:19 Et vous avez diversifié ce dont vous êtes le plus satisfait des deux, trois dernières années.
03:25 Alors, vous êtes intervenu sur les vaccins.
03:27 Alors c'est ça. Donc nous, on est très fiers d'abord d'être une entreprise française.
03:31 Nous avons un peu plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires,
03:35 7% en France et 93% à l'exploitation.
03:38 Donc la France ne représente que 7% de notre business.
03:40 Pourtant, nous avons en France 40% de nos actifs industriels et puis nos salariés.
03:44 Donc comme beaucoup d'ETI, on contribue à l'équilibre du commerce extérieur
03:50 et à la réindustrialisation du pays.
03:52 Nos trois business, en fait, c'est consolider nos trois stratégies.
03:56 Notre solution de leader dans le domaine du pain et de management,
03:59 ce qui ne permet pas d'avoir mal aux dents,
04:01 d'avoir d'autres offres dans le domaine dentaire.
04:04 On a des produits extrêmement innovants dans le domaine dentaire.
04:06 - Esthétiques un peu ?
04:07 - Alors, pas vraiment esthétiques, mais par exemple, quand vous avez une carie profonde,
04:12 normalement, il faut dévitaliser la dent.
04:14 Quand la pulpe est exposée, nous, on a créé un produit qui s'appelle Biodentin,
04:17 que vous pouvez mettre en contact avec la pulpe
04:19 et vous pouvez garder la dent vivante.
04:21 C'est quelque chose qui est assez révolutionnaire.
04:22 - Alors ça, ce serait un miracle. Il n'y a rien de pire que de dévitaliser une dent.
04:25 - Ça existe.
04:26 - Je vais parler à mon dentiste.
04:28 - Ça ne marche pas dans tous les cas.
04:29 Si la pulpe est infectée, il faut quand même faire ce qu'on appelle un traitement de dentique.
04:32 Mais dans beaucoup de cas, on peut garder la dent vivante,
04:34 ce qui est évidemment une grande avancée dans la médecine dentaire.
04:37 Et notre troisième axe, c'est nous baser sur nos compétences clés,
04:40 à savoir l'injectable, pour nous diversifier.
04:43 Nous avons répondu à un appel d'offre du gouvernement canadien,
04:45 puisqu'on a une usine à côté de Toronto,
04:48 qui n'était pas autonome de la production des vaccins.
04:50 Et donc, avec cette subvention, on a étendu notre usine
04:53 pour faire non seulement des cartouches, mais aussi des seringles et des flacons.
04:57 Et ensuite, nous sommes entrés en relation avec Moderna.
04:59 Nous allons donc conditionner le vaccin Moderna pour le killer.
05:03 - Et une dernière question.
05:04 J'étais en train de penser à une réflexion qui a été sortie certainement de ce contexte,
05:09 mais on avait un président de la République qui a parlé des sans-dents.
05:11 Donc, il y avait la dent, sans critique particulière,
05:15 mais c'est vrai que c'était la pauvreté.
05:17 Se faire soigner les dents, c'était quelque chose pour les riches.
05:20 Est-ce que c'est encore le cas dans des pays, des continents ?
05:23 Est-ce que c'est encore un luxe de soigner les dents ?
05:25 - Alors, en tout cas, c'est fondamental,
05:26 parce qu'aujourd'hui, on a fait une relation très, très étroite
05:29 entre la santé buccodentaire et la santé systémique.
05:32 Si vous êtes diabétique, par exemple, normalement, le diabétologue,
05:35 la première chose qu'il doit faire, c'est envoyer le patient chez le dentiste
05:38 pour vérifier qu'il n'y a pas de problème buccodentaire.
05:42 Les germes qu'on trouve dans les gencives, on va les retrouver dans le cœur.
05:45 Ça peut créer des maladies cardiovasculaires.
05:47 Donc, c'est indispensable, ce n'est pas uniquement esthétique,
05:50 mais c'est absolument indispensable d'avoir une excellente hygiène buccodentaire
05:54 pour avoir une bonne santé générale.
05:56 - Et donc, c'est encore, dernière question,
05:58 c'est encore le privilège de pays riches ?
06:02 - De moins en moins.
06:02 De moins en moins, nous, aujourd'hui, les marchés sur lesquels on croit plus rapidement
06:06 sont des pays comme le Brésil, comme la Chine,
06:09 où il y a une classe moyenne de plus en plus importante
06:12 et même ceux qui sont en dessous, donc les classes plus pauvres,
06:17 qui ont de plus en plus accès aux soins dentaires.
06:19 - Eh bien, écoutez, merci mille fois.
06:21 - Merci Sophie.
06:22 - Je vais aller voir tout de suite s'il faudra encore me dévitaliser des dents.
06:26 Merci beaucoup et bravo.
06:27 - Merci.
06:28 - Merci.
06:30 - Merci.
06:31 ♪ ♪ ♪
06:34 [SILENCE]

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