Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00 Bonjour David Humbert, vous êtes président d'Endrix, vous êtes finalement le SOS de
00:09 nos entreprises.
00:10 Sans vous, je crois que nos boîtes ne pourraient pas exister.
00:15 Vous représentez la finance.
00:16 Il y a un président qui a dit « mon ennemi c'est la finance ».
00:19 Je m'en souviens très bien.
00:21 Vous vous en souvenez.
00:22 Mais vous, vous êtes notre ami.
00:23 C'est-à-dire qu'en gros, vous intervenez à chaque fois que c'est nécessaire pour
00:27 nous simplifier la vie et Dieu sait si on nous l'accomplit.
00:30 Vous intervenez pour les rachats, pour les problématiques, pour les normes.
00:34 Vous nous expliquez.
00:35 Vous êtes, vous savez, l'homme qui murmure à l'oreille des chevaux.
00:37 Des dirigeants alors.
00:40 C'est ça.
00:41 C'est un peu pareil.
00:42 Et donc, c'est très intéressant parce que c'est vrai aujourd'hui que nos entreprises,
00:48 même à partir de la PME, plus elles grandissent, plus elles ont besoin de vous.
00:51 Quels sont les sujets qui en ce moment, non pas vous préoccupent, mais qui vous interpellent
00:57 pour les entreprises ?
00:58 Il y a des sujets très intéressants en ce moment.
01:01 Alors, peut-être juste avant, revenir effectivement sur Hendrix et notre rôle.
01:05 En un quart de seconde, effectivement, on se pose comme partenaire privilégié du dirigeant
01:12 et on essaye, en tout cas, ça a été le modèle de construction d'Hendrix, de l'accompagner
01:15 sur des sujets très larges.
01:16 On vient des métiers du chiffre, mais on a intégré les métiers du droit, le conseil
01:20 pour pouvoir être effectivement...
01:21 Et puis, il y a plusieurs positions aussi, non ?
01:23 Exactement.
01:24 Avec beaucoup de croissance externe.
01:25 On a la chance aussi, et on est le seul cabinet de conseil en France à avoir BPI au capital.
01:30 Donc, on en est très fiers.
01:32 Je vais prendre l'exemple des sujets qui préoccupent, au sens positif du terme, les
01:38 dirigeants en ce moment.
01:39 Il y a deux grands sujets qui sont deux grands pans de réglementation qui sont en train
01:43 d'arriver, qui, à mon avis, sont plus des opportunités que des contraintes et en tout
01:47 cas qui sont du rôle de l'État.
01:49 Le premier grand sujet, c'est la transition environnementale.
01:52 Oui, on fait ça, merci, on se passe de l'État.
01:54 Avec la fameuse norme CSRD, qui est la transposition européenne d'une politique RSE, je pense
02:02 que néanmoins, alors les entreprises peuvent y aller sans l'État, je vous rejoins complètement.
02:06 Et doivent y aller sans l'État.
02:08 Et néanmoins, avec l'État, elles y vont de façon un peu plus uniforme et un peu toutes
02:12 en même temps, ce qui évite aussi des distorsions de concurrence, peut-être.
02:16 Parce que finalement, la transition environnementale et ces fameuses normes CSRD, c'est beaucoup
02:22 de bon sens, puisque le corpus de normes, c'est dix normes.
02:25 Il y en a cinq ou six sur l'environnement, quatre ou cinq sur le social, une sur la gouvernance
02:30 d'entreprise.
02:31 Finalement, quand on les analyse…
02:32 Oui, sur le social, je ne vais pas revenir dessus, mais on est en train de nous balancer
02:37 la semaine de quatre jours pour les pères divorcés.
02:40 Ça n'a rien à voir avec la CSRD.
02:42 D'accord, nous parlons du social.
02:45 Évidemment, et comme dans tout, il faut de la mesure.
02:47 Mais néanmoins, la transition environnementale, ça a pour vocation ultime de rendre les entreprises
02:53 plus robustes en revoyant le modèle d'affaires, en prévenant un certain nombre de risques,
02:57 en les rendant aussi plus attractifs, puisqu'un des problèmes majeurs des dirigeants, c'est
03:02 aussi le recrutement, l'attractivité.
03:04 Donc, avec un projet un peu plus dans l'air du temps, un petit peu plus moderne, c'est
03:09 des atouts concurrentiels pour les dirigeants aussi.
03:12 C'est important.
03:13 Moi, ce qui m'intéresserait de savoir, parce que vous avez effectivement une vision
03:15 extraordinaire, enfin, il n'y a pas un patron qui ait autant de vision globale de
03:19 vous.
03:20 Est-ce que vous êtes consulté par les ministres, le gouvernement ? Parce que j'ai l'impression
03:23 qu'il y a beaucoup de solutions, que toutes les solutions viennent des entreprises et
03:27 que nous, nous ne sommes pas du tout consultés, c'est-à-dire que sur la transparence des
03:31 données, sur n'importe quoi.
03:32 Est-ce que vous, au moins, vous êtes ?
03:33 Non, on est très peu consulté au niveau ordinal de l'ordre, un petit peu, mais je
03:38 ne suis pas sûr qu'on ait une parole qui porte beaucoup.
03:40 Et c'est bien dommage parce que je vais juste prendre mon exemple.
03:44 Je pourrais me faire le porte-parole de 10 000 chefs d'entreprise puisque Hendrix
03:48 a 10 000 clients.
03:49 Je ne dis pas que ma parole a plus de valeur qu'une autre, mais on est capable de capitaliser
03:54 sur les expériences de nos clients.
03:56 Et ça, c'est un gain de temps et d'efficacité qui est énorme.
03:59 Et c'est la base d'une simplification.
04:01 Parce que vous, vous savez immédiatement ce qui est inutile.
04:04 En plus, on va arriver sur des données.
04:05 Ce regroupement des données nous inquiète énormément pour la protection.
04:10 Alors, la protection, en Europe, on est très, très fort pour la protection.
04:13 Peut-être trop, vous allez me dire, mais en tout cas, ça n'a rien à voir avec les
04:16 États-Unis.
04:17 La deuxième grande révolution pour les entreprises, vous m'amenez sur le sujet, après la transition
04:22 environnementale, c'est le sujet de la facture électronique et du "to data".
04:27 Absolument.
04:28 La facture électronique, elle va avoir un énorme mérite dans les entreprises.
04:31 Elle va rendre électronique...
04:33 Oui, mais plus d'interlocuteurs, ils se plaignent tous de ça.
04:36 C'est formidable, vous avez raison.
04:37 On ne parle plus à personne.
04:38 Alors, c'est comme dans nos métiers, on a de plus en plus d'outils technologiques,
04:44 ce qui nous permet d'avoir de plus en plus de temps avec nos clients.
04:46 Je pense qu'il faudrait que dans toutes les strates du gouvernement et de l'administration,
04:50 ça soit la même chose.
04:51 Parce que là, tout est positif.
04:53 On est plus efficace, on enlève des tâches qui ne sont quand même pas très intéressantes,
04:58 et on peut les remplacer par un compas beaucoup plus grand ou par une valeur ajoutée, dans
05:04 ce qu'on peut faire, beaucoup plus fort.
05:05 Donc, la facture électronique, ça va permettre aux entreprises de passer complètement sur
05:09 des processus digitaux, ce qui va augmenter la sécurité, ce qui va augmenter la valeur
05:13 ajoutée, ce qui va augmenter la fraîcheur des données pour un dirigeant.
05:16 Parce que quand tout est électronique, le temps de traitement, il est quand même beaucoup
05:20 plus rapide que quand il est manuel.
05:22 Justement, ce sera ma dernière question, parce que là, vous êtes en train de mettre
05:26 le doigt dans l'intelligence artificielle.
05:28 Exactement.
05:29 Et je suppose que...
05:30 Avec beaucoup de mesures.
05:31 Avec beaucoup de mesures.
05:32 Est-ce qu'on peut imaginer qu'un jour, l'intelligence artificielle vous remplace ?
05:36 Alors, l'intelligence artificielle, comme dans plein de métiers, va remplacer un certain
05:41 nombre de tâches qu'on peut faire.
05:42 Ces tâches-là, on va être très honnêtes aujourd'hui, ce ne sont pas les plus intéressantes.
05:46 Vous avez déjà regardé ?
05:47 Evidemment.
05:48 Grosso modo, tout ce qui va être, alors je vais vous parler un tout petit peu technique,
05:52 enregistrement comptable, ça n'a pas de valeur ajoutée, ni pour nous les acteurs,
05:56 ni pour les clients.
05:57 Donc, l'intelligence artificielle, elle va remplacer tout ça.
06:00 Mais au contraire, grâce à l'intelligence artificielle, on aura des moteurs de recherche,
06:05 nous, experts comptables, beaucoup plus pertinents.
06:07 On pourra mettre en résonance de la donnée, la donnée de nos clients, la donnée d'autres
06:11 secteurs d'activité, de la donnée extra-financière.
06:13 Je vais prendre un exemple très simple pour des restaurateurs, profession que tout le
06:20 monde connaît.
06:21 Pouvoir mettre en regard les données du restaurant avec les données de ses confrères dans la
06:26 même zone, les connecter à l'incidence de la météo, à l'incidence des grands
06:30 événements pour faire des modèles un peu prédictifs et lui dire, voilà, monsieur
06:33 le dirigeant, peut-être que avec, je vais prendre là aussi un exemple très simple,
06:37 avec les géants qui arrivent, préparez-vous à tel impact, tel impact, tel impact.
06:43 Le champ des possibles, il est énorme avec la data et avec l'intelligence artificielle.
06:47 Il ne faut pas en avoir peur, ça ne va pas tout remplacer, ça ne remplacera jamais le
06:51 contact humain et le contact humain, c'est le plus important.
06:54 Merci.
06:55 Merci infiniment et on compte sur vous encore plus alors.
06:57 Merci beaucoup.
06:58 [Musique]
07:01 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]