Gérard Bekerman (AFER) : Patrons en questions (Émission du 15/10/2024)

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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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Transcription
00:00Bonjour Gérard Beckelmann.
00:02Bonjour.
00:03Vous êtes patron de l'Affaire.
00:05Je suis...
00:06Alors l'Affaire, on va dire ce que c'est, c'est l'association française d'épargne et de retraite.
00:10Vous êtes au cœur de tous les sujets d'actualité.
00:12Oui.
00:13Alors...
00:14Tous l'épargne.
00:15En fait, je suis le patron, je suis plutôt le serviteur de 750 000 patrons.
00:19Le vrai patron, c'est pas moi, c'est plutôt mes adhérents.
00:21Et tous les quarts d'heure, un Français épargnant adhère à l'Affaire.
00:25Formidable.
00:26Il paraît qu'on a presque trop d'épargnes en France.
00:28On en a beaucoup, mais elle est très critiquée, malheureusement.
00:31Et pourquoi ?
00:32Parce qu'on réussit.
00:35Parce que l'épargne, elle est civique, elle est responsable.
00:38Et que voulez-vous, on est dans un mouvement où le bien est critiqué.
00:43Oui, et puis l'épargne, ça veut dire qu'on a gagné de l'argent un jour.
00:46Mais l'épargne, elle est responsable, elle est civique.
00:49Il n'y a pas des milliardaires qui sont épargnants.
00:51Heureusement, à l'Affaire, quand on a 100 euros, on peut devenir épargnant et adhérent de l'Affaire.
00:57Et on a une mission responsable pour l'entreprise.
01:01On finance énormément les PME.
01:04Je ne savais pas ça.
01:05Bien sûr.
01:06Autant que les États, vous savez, on finance non seulement la dette publique,
01:10on finance les PME, on finance le private equity des entreprises qui ne sont pas cotées.
01:14On aide les jeunes à créer des boîtes pour le capital, l'investissement dans toutes les régions de France.
01:21C'est formidable.
01:22Est-ce que vous savez ce qui se passe le jeudi 17 octobre ?
01:25Bien sûr.
01:26Qu'est-ce qu'il se passe ?
01:28Il se passe beaucoup de choses, notamment la fête de l'entreprise.
01:31Oui, bravo, bonne réponse.
01:34La fête de l'entreprise.
01:35Oui.
01:36La 22e.
01:37L'Affaire, elle est pour l'entreprise et on le prouve, on fait des crédits.
01:41On fait des crédits aux entreprises parce que les banques, elles sont parfois hésitantes.
01:45Nous, on l'est un peu moins.
01:46Les compagnies d'assurance, c'est les compagnies d'assurance.
01:49Vous savez, l'Affaire, ce n'est pas une compagnie d'assurance, c'est plutôt une compagnie d'assurés.
01:52On n'est pas une banque, on n'est pas une assurance, mais on est beaucoup mieux.
01:55C'est très beau une compagnie d'assurés, je suis d'accord.
01:57C'est très beau, mais c'est coûteux.
02:00Alors, question.
02:01Il y a beaucoup de gens qui se posent des questions.
02:04Est-ce que devant le déficit abyssal que nous avons,
02:07est-ce qu'il peut y avoir une tentation de piquer dans l'épargne des Français ?
02:11Certains élus de la République l'ont prouvé.
02:14Et l'Affaire a toujours réagi avec force et on les a fait reculer.
02:18Par exemple ?
02:19Par exemple, une députée, elle est fille, Madame Rousseau,
02:25avait dit qu'il est bon que l'assurance-vie vienne éponger le déficit public.
02:32On a à peu près 2 000 milliards d'assurance-vie.
02:36Donc, elle a vite fait le calcul.
02:38On a 3 000 milliards de dettes.
02:40Donc, elle s'est dit, boum, les 4-5e de l'assurance-vie,
02:43comme si c'était la propriété.
02:46Non mais attendez, c'est du vol ? Parce que ce ne serait pas du vol ?
02:49Vous êtes trop élégante, c'est du racket.
02:51Beaucoup plus que du vol.
02:53Mais heureusement, c'était une idée en l'air,
02:56qu'elle avait émise, c'est son droit.
02:58Et les députés l'ont émise.
03:00Mais personne d'autre n'aura l'idée d'aller un peu puiser dans l'épargne des Français ?
03:04Il y a eu d'autres initiatives, il y a eu des tentatives,
03:08parce qu'ils font croire, tout d'abord, à vrai dire,
03:11ce sont des élus qui ne disent pas la vérité,
03:14mais qui ont une extraordinaire capacité à dénaturer le vrai,
03:18le réel, l'existant, et ce qui est positif.
03:21Et donc, l'affaire est toujours là pour réagir avec force contre ces tentatives.
03:26Il y a un an, il avait tenté de réintégrer aux successions l'assurance-vie.
03:33Si je meurs, ma femme ne devait pas payer de droits de succession sur une assurance-vie.
03:37Voilà que ce député voulait qu'il en fût autrement.
03:40Et donc, ce sont des initiatives très sautes, je vous dis la vérité,
03:44parce que l'argent des épargnants, il appartient aux épargnants,
03:48il n'appartient pas à l'État, il appartient encore moins à l'Assemblée nationale.
03:52Laissons l'assurance-vie tranquille.
03:55Je vous sens un véritable avocat, et on ne peut pas vous reprocher,
03:58vous êtes l'avocat de tous ceux qui nous écoutent.
04:01Vous êtes l'avocat des épargnants, de ce qui est le fruit du travail,
04:05et donc c'est fondamental.
04:07Est-ce que vous arrivez à avoir une influence par rapport à ça ?
04:10Oui, on en a depuis que l'affaire existe.
04:15Nous avons toujours mené le combat, un extraordinaire combat,
04:20et on a fait reculer l'exécutif, l'administration, le législatif,
04:27à chaque fois qu'un député a la mauvaise idée de considérer que l'assurance-vie est une niche,
04:32alors que nous rapportons...
04:34Vous êtes le chien à l'intérieur de la niche.
04:36Je suis plutôt le berger.
04:38Je préfère le berger.
04:40C'est plus doux, c'est plus calme, et c'est plus respectueux.
04:44Quel est votre pouvoir ?
04:46Il est fort.
04:47Mais par rapport à quoi ?
04:48Par rapport aux élus.
04:50Un homme politique se dit...
04:52Un homme politique va dire...
04:54Je vous donne un exemple.
04:56Un élu de la République, un député, ce n'était pas un sénateur,
04:59c'était un député, avait eu une très mauvaise idée,
05:01un amendement contre l'assurance-vie.
05:03Et j'ai demandé à mon équipe de communication...
05:05C'est parfait, vous allez organiser dans sa circo un grand débat
05:09et nous allons inviter monsieur le député.
05:11Et comme il était bon joueur, même s'il avait perdu,
05:14nous l'avons quand même convié.
05:16Et puis il s'est fait conspuer par mes adhérents.
05:21À chaque fois que l'assurance-vie sera attaquée,
05:24il faudra compter sur l'affaire.
05:27Nous défendons l'épargne, parce que l'épargne appartient aux épargnants,
05:31et nous affirmons que l'épargne, elle est utile.
05:35On a travaillé toute une vie, c'est pour mettre de l'argent de côté.
05:38Et l'épargne n'est pas le fait des riches de votre épargne à vous ?
05:41Pas du tout. La moyenne du patrimoine, c'est 70 000 euros.
05:44Est-ce qu'on est millionnaire ? Est-ce qu'on est une grosse fortune
05:47quand on a 70 000 euros de côté,
05:49quand on veut transmettre à ses enfants, à sa famille,
05:52quand on veut financer la transition écologique ?
05:54On a une mission.
05:56C'est un service public au bénéfice des individus,
06:01des particuliers, des entreprises, de la richesse et de l'instauration.
06:06Une dernière question.
06:08En fait, c'est vous qui avez inventé l'assurance-vie.
06:12C'est l'affaire.
06:14D'où vient cette idée ? Comment, pourquoi l'assurance-vie ?
06:18L'assurance-vie a été créée pour faire face aux aléas de la vie.
06:24Les enfants, l'éducation, la santé, la transmission,
06:28le chômage, la retraite.
06:30Mais c'est extraordinaire.
06:31Et vous savez qui avait créé l'assurance-vie ?
06:33Il n'y a pas que nous.
06:34Il y avait un roi, avant qu'on ne lui coupe pas la tête,
06:37en 1787, Louis XVI, qui avait demandé au conseil du roi,
06:41l'ancêtre du Conseil d'État,
06:43d'autoriser dans mon royaume l'introduction de l'assurance-vie.
06:47Il faut voir les textes.
06:48C'est passionnant, ça.
06:49C'est Louis XVI qui avait pris la bonne décision
06:53d'autoriser l'assurance-vie en France.
06:55Elle existait déjà en Angleterre, mais pas encore en France.
06:58Et puis j'ai regardé les termes que les conseillers d'État de l'époque
07:02avaient utilisés pour définir l'assurance-vie.
07:05Il est temps, dit Louis XVI,
07:07que nous permettions aux sujets, à mes sujets,
07:12dans le royaume, de se constituer une épargne
07:16qui leur permettra de faire face à tous les aléas de la vie.
07:21Mais c'est extraordinaire comment, en 1787,
07:24on avait cette idée de l'aléa.
07:26C'est le mot de la fin.
07:27On va espérer que le monde politique s'intéresse à Louis XVI
07:31pour ne pas finir comme lui.
07:32Merci infiniment.
07:33Merci.

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