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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe en 9h30 ou 11h avec Thomas Hill.
00:05Et nous ont rejoint dans ce studio la dévoreuse de séries Héloïse Gouas, salut Héloïse,
00:11et le rat de bibliothèque Nicolas Caron.
00:15On est très content de revoir l'une des personnes les plus souriantes de ce métier.
00:20C'est vrai, il arrive qu'on ait des invités qui ne sourient que lorsque le micro s'allume.
00:25Il arrive même qu'on ait des invités qui ne sourient jamais alors que vous, vous avez
00:28le sourire accroché au visage en permanence.
00:31C'est vrai, c'est vrai.
00:32Bonjour José Garcia.
00:33Bonjour.
00:34Merci d'être là.
00:35C'est fou parce que dès que je vois José Garcia maintenant, j'ai envie d'ouvrir une
00:38petite bouteille de rosé.
00:40Oui, il est en train d'arriver.
00:41Il est 13h13.
00:42Une petite, une mignonnette.
00:43Il est toujours mini quelque part.
00:44On va s'abstenir parce que vous n'êtes pas là pour ça.
00:48On va se concentrer vraiment sur le Cinoche et votre nouveau film qui sort demain, ça
00:52s'appelle Panache.
00:54Avant de raconter l'histoire, comment pourriez-vous définir ce que c'est que le panache José
01:00Garcia ?
01:01Écoutez, pour moi, je crois que c'est garder de sa superbe malgré l'humiliation.
01:04Voilà.
01:05C'est ça.
01:06C'est pas mal comme définition.
01:07Parce qu'il y a toujours le mot humiliation dans le panache, c'est-à-dire qu'on garde
01:10quand même de sa superbe alors qu'on a été fortement humilié ou abîmé ou jeté à
01:14terre.
01:15Et je trouve que de nos jours, ce mot va peut-être revenir parce qu'on va en avoir de l'humiliation.
01:19On est déjà en plein dedans mais on va en avoir vraiment besoin.
01:23Dans le nouveau film de Jennifer Devolder, à qui on doit l'excellent sage-homme, vous
01:29jouez un prof de français remplaçant au collège qui, à ses heures perdues, est aussi
01:33prof de théâtre.
01:34Et dans votre classe, il y a un petit nouveau qui s'appelle Colin et qui a la particularité
01:38d'être bêgue.
01:39Bande à nous.
01:40Alors, je suis monsieur Deverso et je m'occupe aussi de l'atelier théâtre.
01:42Ça vous donnera l'occasion de briller devant vos camarades et sur scène.
01:46À nous.
01:47Je m'appelle...
01:48Colin.
01:49Il s'appelle Colin.
01:50Enchanté Colin.
01:54Au théâtre, il faut parfois réfléchir avec le ventre.
01:58Le centre des émotions.
01:59Il y a des poulets dans la couille.
02:03Nous allons étudier Cyrano de Bergerac.
02:05Respire Colin.
02:06C'est pas grave si les mots sortent pas dans l'ordre.
02:08N'oublie pas, Cyrano parlait à la femme dont il est éperdument amoureux.
02:12Alors vas-y, tout simplement, doucement.
02:14Si je veillais, ça serait pour ralentir le temps.
02:19Comme ça, je deviens pas un adulte.
02:23Le panache avec José Garcia et Joachim Arséguel qui joue Colin, ce jeune collégien,
02:30sachant qu'il est vraiment bègue dans la vie.
02:32J'imagine que ça a dû être assez particulier de jouer avec lui, José Garcia.
02:36Oui, c'est particulier, mais c'est aussi un des challenges de ce film.
02:39Et pour Colin, et pour Joachim, et pour tout le monde.
02:43Et Horatica aussi.
02:44Il y a une foule d'acteurs, une foule de jeunes acteurs aussi qui sont extraordinaires.
02:48Mais pour lui, ça a été un vrai challenge.
02:50J'imagine que chaque prise était différente du coup.
02:52C'est ça qui est particulier aussi.
02:54Parce que vous ne savez jamais où est-ce qu'il va faire des pauses dans ses phrases.
02:57Non, mais c'est ça qui est bien.
02:58Enfin moi, je vais vous dire, j'adore travailler sans filet.
03:00C'est exactement le genre d'exercice qui me plaît.
03:03Parce que si tout était complètement noté, il n'y a plus de vie.
03:07Et ce qui est formidable, c'est que quand il est arrivé...
03:10En fait déjà, il est arrivé après un concours d'éloquence chez les Bègues.
03:13Ils ont appelé plusieurs orthophonistes pour voir s'il y avait des enfants,
03:16des adolescents en tout cas, qui voulaient participer au film.
03:19Et puis, il est arrivé, il s'est imposé tout de suite.
03:22Sauf que le problème, c'est qu'il n'avait pas envie forcément, tout de suite,
03:25d'exposer son handicap invisible, de le mettre devant tout le monde.
03:29Il n'était pas sûr de vouloir faire le film.
03:30C'est compliqué, vous savez.
03:31Déjà, il faut se dire qu'il va falloir apprendre des tonnes de textes.
03:35Après les jouer.
03:37Parce que le problème, c'est que lui, il travaille avec une orthophoniste.
03:39Mais malheureusement, il y a toute l'autre partie qui est délicate.
03:43C'est-à-dire qu'on ne peut pas travailler de la même manière quand on joue.
03:46Puisqu'en fait, on ne doit pas du tout être dans un contrôle.
03:48Sinon, on récite le texte.
03:50Et puis après, il faut apprendre à jouer.
03:52Parce qu'il a plein de situations qui sont délicates.
03:55En fait, Joachim, quand il arrive dans cette ville, sa mère s'est divorcée.
04:01Elle est revenue dans le village dans lequel elle vivait, en Auvergne.
04:05Il est dans une nouvelle école.
04:07Il tombe amoureux.
04:08Il se retrouve avec des amis.
04:10Et puis, il rencontre ce prof et tout ça.
04:12Donc, il y a plein de situations qui sont très délicates.
04:15Non, c'est son premier.
04:16Et là, c'est vrai que de se retrouver devant autant de monde.
04:18Parce que nous, on est quand même très nombreux autour.
04:21Vous voyez ce pauvre Joachim qui est au milieu.
04:24Mais devant, il y a 40 personnes.
04:26Mais ce qui est drôle, c'est que ce qu'il vit dans le film.
04:28Donc, faire du théâtre devant des élèves qui l'intimident beaucoup.
04:32C'est en fait ce qu'il vit lui, personnellement,
04:35en passant le cap de devenir acteur et en étant vague.
04:37Absolument. Et ça lui a fait beaucoup de bien.
04:39Franchement, je le vois évoluer.
04:40C'est extraordinaire.
04:41Parce qu'il a dû se battre contre tout ça.
04:43Et en même temps, il s'est rendu compte que,
04:45comme il a beaucoup vécu le harcèlement,
04:47et ça traite aussi de ça, le film raconte aussi un petit peu tout ça,
04:51il s'est rendu compte qu'il y avait aussi un champ des possibles qui était fou.
04:54C'est-à-dire qu'on pouvait se retrouver aussi avec d'autres élèves qui étaient des gens bien,
04:57des adultes qui étaient là et que personne ne se foutrait de sa gueule.
05:00Donc, c'est ça l'avantage.
05:02En fait, le propos du film, c'est vraiment de donner de la confiance.
05:06Et je pense que de nos jours,
05:09les profs qui ont déjà un métier admirable,
05:11s'il y a quelque chose qu'ils arrivent à donner encore à certains élèves,
05:14c'est un peu de confiance.
05:15C'est vrai que vous, le prof de français et de théâtre que vous incarnez,
05:18José Garcia, il est absolument génial.
05:21C'est un peu le prof que tout le monde rêverait d'avoir.
05:23Franchement, il n'a même pas vraiment de défauts, ce prof.
05:26Il est attentif, il est généreux avec ses élèves.
05:29Je crois qu'il y a tellement, tellement de professeurs qui sont comme ça.
05:32Moi, en tout cas, j'en ai connu pas mal.
05:34Je n'ai pas été très bon à l'école,
05:37mais ce que je veux dire, c'est que j'en ai quand même rencontré plein
05:39qui m'ont donné le goût de beaucoup de choses.
05:42Et je crois que si vous réfléchissez bien,
05:44vous verrez qu'il y a toujours quelqu'un qui vous a donné un coup d'élan,
05:47dont vous vous souvenez.
05:49Et c'est la force de ces gens.
05:51C'est que tous ces professeurs, où qu'ils soient,
05:54c'est-à-dire à partir du moment où les gens sont pédagogues,
05:56et que vous en donnez juste l'envie
05:58de ne pas vous détourner de quelque chose,
06:00de la lecture, du fait de participer avec d'autres personnes,
06:03d'apprendre, d'évoluer et de progresser.
06:07C'est déjà formidable.
06:09Et pourtant, il ne plaît pas à tout le monde dans ce collège.
06:12On va en reparler dans un instant de ce film,
06:14Le Panache, de Jennifer Devolder,
06:16qui sort demain au cinéma.
06:18Et puis, dans un instant, on va aussi aller bookiner avec Nicolas Caro.
06:21Ça, ça n'a jamais été fait en radio, des gens qui bookinent.
06:24Vous allez voir cette section-là.
06:26C'est tout de suite.