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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité.
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NewsTranscription
00:00Europe 1, 9h30, 11h, Culture Média, Thomas Hill.
00:04Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:07Nous a rejoint dans ce studio Monsieur Olivier Pouls, spécialiste de la bonne chair.
00:12Salut Olivier, vous avez un bon client aujourd'hui avec Patrick Sébastien.
00:16On va casser la croûte ensemble tout à l'heure.
00:18J'aime bien la bouffe, mais c'est pareil, la bouffe c'est intéressant surtout avec les gens.
00:28Ici on est une bande de bons vivants.
00:30Vous allez voir ça, et on va continuer à feuilleter votre nouveau livre Patrick Sébastien,
00:33le carnaval des ambitieux dans lequel vous parlez des très nombreuses stars aussi
00:38que vous avez côtoyées et notamment de Coluche, Julien.
00:42On va vous faire écouter une archive concernant Patrick Sébastien, on réagira après.
00:46Il paraît que Coluche vous a filé une de ses salopettes.
00:49Trouvait-il que ce serait mieux pour quand vous l'imitez ?
00:53On est en 78 et Coluche vous avait vu comme des millions de français à la télévision la veille
00:57en train de l'imiter, c'était chez les Carpentiers dans Numéro 1.
01:00Et le lendemain il avait dit ceci sur Europe 1, il était à l'époque tous les après-midi sur Europe 1
01:04entre 15h et 17h dont on n'est pas là pour se faire engueuler avec Gérard Lanvin et Robert Villard.
01:08Peut-être que vous n'avez jamais entendu cette archive Patrick Sébastien, je pense que ça peut vous faire rire.
01:12Il le fait bien. Moi je l'ai vu à la télé, c'est dingue.
01:16C'est la première fois que je me suis aperçu de comment je jouais quand je l'ai vu lui.
01:21J'ai donné une salopette hier parce que je l'ai vu à la télé,
01:24il est dans un pauvre truc quand il m'imite.
01:26Alors je lui ai quand même donné une salopette à moi pour qu'il fasse mieux la prochaine fois.
01:30Mais je suis assez partisan, il m'imite tellement bien ce mec là,
01:33que je suis assez partisan qu'il mette son nom à la télé, tu vois quand il passe.
01:37Je suis assez partisan qu'il mette son nom parce qu'il y a des mecs qui doivent croire que c'est moi.
01:40Surtout maintenant que j'ai filé le costard.
01:42Surtout il est beaucoup plus gentil que moi, il va toucher une clientèle que je n'ai pas.
01:46Il est beaucoup plus sympa.
01:49C'est génial, je n'ai jamais entendu ça.
01:51C'était le lendemain donc en mai 78 sur Europe 1.
01:53Elle est où cette salopette ?
01:55J'en ai fait cadeau à quelqu'un.
01:57C'est étrange ce que je vais te dire.
01:59Ça va vous étonner.
02:02J'y tenais beaucoup.
02:04Et à un moment, je ne vais pas dire quel est le monsieur,
02:06mais quand j'étais à mon club de rugby de Brive,
02:09il y a un monsieur, je vais te dire qui c'est.
02:11C'est le monsieur de Richembourg.
02:13Qui était sponsor de Brive.
02:16Entreprise de propreté de Richembourg.
02:19Un monsieur immensément riche.
02:22Les gens qui étaient autour de lui le flattaient.
02:26Comme tous ces gens qui ont beaucoup de pognon.
02:29Et moi quand je suis devenu président de Brive,
02:32je suis allé le voir et je suis rentré dans son bureau.
02:35J'ai dit écoute, tous les gens qui sont autour de toi,
02:37ils veulent te tirer quelque chose.
02:39J'ai dit moi, je vais faire le contraire.
02:41Je savais qu'il aimait beaucoup Coluche.
02:43Il me dit oui oui, j'adore Coluche.
02:45J'ai dit je t'ai apporté sa salopette, je t'en fais cadeau.
02:47Je te la donne.
02:49Comme ça, ça te fera comprendre que dans la vie,
02:52le jour où tu auras peut-être envie de virer des gens et tout ça,
02:56peut-être que tu t'apercevras qu'il n'y a pas que le pognon,
03:00il n'y a pas que tout ça.
03:01Donc j'ai fait ce truc là.
03:03Ça me manque parce que c'était un cadeau.
03:06Mais ça fait partie des choses que j'aime faire de temps en temps dans la vie.
03:09C'était devenu un vrai copain Coluche pour vous ?
03:11Non, c'était un pote.
03:13J'en parle beaucoup sur scène dans mon spectacle.
03:15Le spectacle que je fais qui s'appelle Hommage et Dessert
03:17où je raconte justement des trucs.
03:19Un truc qui était marrant, c'est quand il s'est présenté à la présidence de la République
03:22et il dit je serai président, tu seras vice-président.
03:25Comme ça, je m'occuperai de la présidence et tu t'occuperas du vice.
03:28Non mais on avait...
03:30J'en raconte une synchronicité qui est formidable dedans.
03:35C'est que quand il s'est tué, il s'est tué à Opio.
03:39Et à Paris, il y avait la rue Gazan, la fameuse rue Gazan, sa maison.
03:42Dans le 14ème.
03:43Que gardait à l'époque, pendant qu'il était en bas avec tous ses potes,
03:46c'était une coco-girl qui s'appelait Fanfan,
03:48qui travaillait avec Colaro, qui gardait la maison.
03:50Et quand ils ont monté le cercueil deux jours après,
03:54lui, il aurait adoré le gros qu'on se mette ensemble avec Fanfan.
03:58Et moi à l'époque, j'étais avec une fille de l'Ucrésie,
04:00je n'avais pas du tout envie de changer.
04:01Et quand ils ont monté le cercueil deux jours après,
04:05on s'est téléphoné avec Fanfan,
04:06elle était à quelques mètres du cercueil,
04:08et c'est de là qu'est partie notre histoire d'amour.
04:10On s'est mariés, et on a eu un enfant, que je salue au passage.
04:13Et la synchronicité, c'est que Luce s'est tué le 19 juin 1986,
04:18en début d'après-midi,
04:19et notre enfant est né le 19 juin 1991, en début d'après-midi.
04:22Donc tout ça, ça nous lit.
04:24Après, il est venu me voir en spectacle,
04:28c'était toute une époque.
04:30Moi j'ai fait une audition pour lui.
04:32Vous venez de dire, il s'est tué,
04:34parce que ça fait partie des théories que vous avez dans ce livre-là.
04:37Même si vous n'affirmez rien, évidemment.
04:39J'affirme rien, j'affirme rien.
04:40Vous pensez qu'il s'est tué ?
04:41Non, non, j'affirme rien, mais c'est très long à expliquer.
04:44Il faut lire le bouquin où j'explique qu'il n'était pas bien,
04:48il y avait eu sa rupture avec Véro,
04:52il y avait son copain Devers qui s'était filé une balle dans la tête
04:55à cause de l'héroïne,
04:56il y avait la cam',
04:57il faut lire le bouquin parce que c'est un peu trop long à expliquer,
04:59à résumer comme ça.
05:01Mais c'était...
05:03Moi j'ai fait une audition,
05:05quand je suis arrivé à Paris en 1974,
05:07il commençait à exploser,
05:08et en fait il y avait un truc qui s'appelait,
05:10il avait monté avec Lederman un truc qui s'appelait le Caf' Conce,
05:12où il faisait le spectacle,
05:14et il y avait des auditions,
05:15et je suis allé faire une audition,
05:16je crois que la première fois où je l'ai vue,
05:18c'est moi avec mon béret de Bourville sur scène,
05:20et il est assis dans la salle pour me regarder,
05:22et quand j'ai eu fini, il me fait
05:24ça va pas le faire,
05:26viens voir, mais je vais t'expliquer pourquoi.
05:28Et en fait, c'est très cruel,
05:30mais c'était lui aussi.
05:32En fait, il me dit assieds-toi à côté de moi,
05:35ça va marcher, t'inquiète pas,
05:37je prends que des mauvais.
05:38Et il faisait des auditions,
05:40où il prenait que des mauvais,
05:42en première partie de son spectacle,
05:44il avait décidé de prendre,
05:46mais c'était des trucs vraiment pas bien,
05:48c'est-à-dire que c'était très cruel,
05:50parce que ça le faisait rire,
05:52mais les mecs croyaient qu'ils étaient drôles,
05:55mais c'était pas, c'était très cruel.
05:57C'est affreux, c'est cruel ça !
05:59C'était affreux, mais c'était ça aussi Michel.
06:01C'est incroyable !
06:02Mais alors en revanche vous Patrick,
06:03vous avez fait émerger énormément de stars,
06:06notamment dans cette émission culte évidemment.
06:13Le plus grand cabaret du monde,
06:14c'est peut-être l'émission qui vous définit le mieux,
06:16finalement le cabaret,
06:17c'est là que tout a commencé pour vous,
06:18il y a 50 ans,
06:19et c'est vrai que vous avez fait émerger...
06:20Et surtout, tout va se terminer,
06:22parce que d'ici un an,
06:25je monte à côté de chez moi,
06:26le plus petit cabaret du monde.
06:28Je monte un petit cabaret,
06:30parce que c'est ma vie, c'est ça,
06:32on va faire peut-être un spectacle de transformistes,
06:35on va donner des chances à des jeunes,
06:37on va avoir ce petit cabaret qui va faire 200 places,
06:39qui va être convivial,
06:40qui va être en plein lot chez moi,
06:42où on va faire voir aussi que cette région est magnifique,
06:45aussi bien pour les paysages que pour la bouffe.
06:47Oui, c'est une boucle à boucler,
06:49de toute façon c'est ça,
06:50moi je suis un artiste avec tout ce que ça a de bien et de pas bien,
06:54on fait des trucs bien,
06:55on en fait d'autres qui ne sont pas bien,
06:56mais...
06:57Et c'est vrai que des gens qui sont nés aussi grâce à vous,
06:59il y en a beaucoup, il faut les citer,
07:00Jeff Panatelok, Jean-Luc Dardin...
07:03Grâce à eux surtout !
07:04Oui, bien sûr, grâce à leur talent,
07:05mais bon, malgré tout,
07:06il y a un moment où il faut que quelqu'un leur mette aussi le pied à l'étrier...
07:08C'est vrai que je les ai tous connus au début,
07:10je les ai aidés, je les ai produits,
07:12certains j'en ai produits, pas tous,
07:14mais Jeff, celui dont je suis le plus fier,
07:16c'est Albert, c'est Dupontel...
07:18Dupontel, très reconnaissant...
07:20Et puis plein de gens,
07:21et puis j'ai eu Céline en première partie à l'Olympia...
07:24C'est incroyable cette histoire !
07:25Jeannet Bruel pour sa première tournée...
07:27Céline Dion quand même en première partie de Patrick Sébastien,
07:29on aimerait...
07:30La fiche est marrante,
07:32mais même rétrospectivement,
07:34ça me fait drôle aujourd'hui,
07:35quand je me vois en train de l'attraper par l'épaule,
07:37et lui dire n'aie pas peur ma puce,
07:39ça va bien se passer...
07:40Il y avait René déjà,
07:41il y avait René déjà qui était là,
07:43et c'était...
07:44Mais d'ailleurs, c'est un peu le résumé du bouquin,
07:46c'est-à-dire que comme je parle de l'ambition
07:48et de tout ce que ça apporte,
07:49cette petite, elle avait 16 ans,
07:51elle était pleine de joie,
07:53de vivre,
07:54de tout,
07:55et là, je l'ai vue son doc,
07:57avec la maladie, avec tout ça...
07:59Elle est immensément riche,
08:00elle a eu tout ce qu'elle voulait,
08:01c'est une star mondiale,
08:02laquelle est la plus heureuse ?
08:04Voilà.
08:05De la première partie de Patrick Sébastien
08:06au deuxième étage de la Tour Eiffel
08:07pour fermer les Jeux Olympiques,
08:09il n'y a qu'un pas, finalement !
08:11C'est très marrant,
08:12parce que quand elle a fait ça,
08:13moi j'étais en gala,
08:14excuse-moi de te couper,
08:15mais vas-y, tu peux y aller !
08:16Non, non, non, allez-y Patrick.
08:17Non, non, j'étais en spectacle,
08:18et c'était le soir de l'inauguration,
08:21et sur l'écran,
08:22ils ont diffusé tout le truc de Paris,
08:25donc elle a refait ma première partie.
08:27Elle a refait une deuxième fois
08:28la première partie de Patrick Sébastien,
08:30on va parler d'autres grandes stars,
08:32dans un instant,
08:33les grandes stars de la politique,
08:34que vous avez côtoyées également,
08:36Patrick Sébastien,
08:37avec des révélations assez surprenantes
08:39de votre livre,
08:40on en parle dans un instant.
08:41Et vous êtes bien sur Europe 1,
08:42vous écoutez Culture Média,
08:439h30, 11h avec Thomas Hill,
08:45et ce matin, Thomas,
08:46vous recevez Patrick Sébastien.
08:55On va parler de politique,
08:56parce que vous avez un chapitre
08:58très riche sur les présidents,
09:00Patrick Sébastien, c'est simple,
09:01vous avez côtoyé absolument
09:02tous les présidents,
09:03depuis François Mitterrand.
09:04Côtoyer, oui,
09:05il y en a que j'ai connus
09:06très très épisodiquement,
09:07et puis d'autres plus...
09:08De Mitterrand à Emmanuel Macron.
09:10Pas Giscard.
09:11Non, je l'ai croisé,
09:12mais je ne le connais pas suffisamment
09:14pour le mettre dans le chapitre
09:16que j'ai mis,
09:17qui parle de l'ambition.
09:18J'avais sur chacun une anecdote,
09:19au moins,
09:20ou quelque chose,
09:21une analyse,
09:22avec un peu plus sur Chirac,
09:23parce que j'étais quand même
09:24très intime avec lui.
09:25Est-ce que vous n'aviez pas peur
09:26d'une certaine manière
09:27d'être un peu manipulé
09:28par ces grands,
09:29fauves politiques ?
09:30Parce qu'eux,
09:31s'ils vous parlent,
09:32ce n'est pas seulement
09:33parce que vous êtes très sympa.
09:34Je ne suis rien du tout
09:35pour eux,
09:36attention.
09:37Si,
09:38c'est aussi parce que
09:39vous représentez
09:40quelque chose dans les médias,
09:41vous êtes susceptible
09:42de parler d'eux
09:43dans les médias.
09:44Il faut relativiser.
09:45Non, ces gens-là
09:46sont hors sol.
09:47Il ne faut pas rêver.
09:48Tous ces gens-là,
09:49tous ces politiques
09:50sont hors sol,
09:51et puis en plus,
09:52aujourd'hui,
09:53c'est devenu quelque chose
09:54de pitoyable,
09:55excuse-moi,
09:56mais de pitoyable.
09:57Pour moi,
09:58les grands hommes politiques
09:59se sont arrêtés
10:00à Chirac et Mitterrand.
10:01C'était des gens
10:02avec une culture,
10:03c'était des gens
10:04avec une épaisseur,
10:05et puis les politiques
10:06de l'époque.
10:07Moi, quand je vois
10:08le spectacle
10:09de l'Assemblée nationale
10:10avec ces mecs
10:11qui se crachent à la gueule,
10:12qui font des doigts d'honneur
10:13et qui après vont pleurer
10:14en disant
10:15les pauvres gamins,
10:16ils ont 14 ans,
10:17ils s'agressent dans la rue,
10:18mais comment veux-tu
10:19qu'ils fassent autrement
10:20les gamins,
10:21avec l'exemple qu'ils ont ?
10:22Si dans une famille,
10:24on a une classe politique,
10:25je les mets tous dedans,
10:26on a une classe politique,
10:27je dis sur scène,
10:28j'appelle ça des bustes,
10:29la république des bustes,
10:30parce qu'ils passent leur temps,
10:31là, tu vois,
10:32comme sur le plateau,
10:33là, tu vois que le haut,
10:34donc il leur manque
10:35les couilles qui sont dessous.
10:36Mais je ne suis pas,
10:37tu sais,
10:38c'est ce que j'entends
10:39partout autour de moi.
10:40Oui, mais alors pourtant,
10:41moi, dans votre livre,
10:42j'ai eu l'impression
10:43que vous étiez quand même
10:44séduit d'une certaine manière.
10:45Certain, oui.
10:46Même par Hollande,
10:47même par Mitterrand,
10:48même par Chirac,
10:49même par Mitterrand.
10:51Même par Hollande,
10:52parce que je considère
10:53que je dis,
10:54j'aurais donné
10:55des avatars de cinéma.
10:56Pour moi, Hollande,
10:57c'est le mélange
10:58de Pierre Richard
10:59et de Villeray
11:00dans le dîner de cons.
11:01Et en même temps,
11:02pour moi,
11:03c'était le plus intelligent
11:04et c'est un idéaliste parfait,
11:05mais le costume
11:06n'était pas fait pour lui.
11:07Tu sais,
11:08celui qui devient
11:09président de la république,
11:10c'est le meilleur magicien.
11:11Et après,
11:12les abracadabra,
11:13ça ne suffit pas.
11:14C'est celui qui,
11:15c'est celui qui,
11:16c'est celui qui,
11:17c'est celui qui,
11:18c'est celui qui,
11:19c'est lui qui va.
11:20C'est celui qui se débrouille
11:21le mieux pour monter sur la,
11:22c'est comme les jeux concours,
11:23quoi.
11:24C'est,
11:25après,
11:26une fois qu'il y est,
11:27c'est pas pareil,
11:28c'est,
11:29il faut des compromissions
11:30presque,
11:31il ne faut pas être
11:32trop intègre
11:33parce que t'es obligé
11:34de composer
11:35et puis
11:36c'est pas toi
11:37qui gouverne
11:38si t'es président.
11:39Ça fait des années
11:40qu'il y a une couche
11:41de haut fonctionnaire
11:42qui ont traversé
11:43Chirac,
11:44Sarkozy,
11:45Hollande,
11:46etc.
11:47c'est eux,
11:48par le président, je ne vais pas dire que c'est une marionnette, mais c'est facile de lui tomber
11:54dessus. Hollande, il m'a très bien résumé le truc. Il m'a dit, tu sais, dans un restaurant, quand
11:58quelqu'un n'est pas content, il dit, appelez-moi le patron. Moi, j'ai 60 millions de mecs qui,
12:01tous les matins, font « Appelez-moi le patron ». C'est vraiment ça. C'est un métier infernal.
12:05Ils l'ont choisi. Ils l'ont cherché. Ils y sont allés. Le pouvoir, la gloire. Moi, ce que je
12:10le reproche aujourd'hui, ils nous ont piqué notre taf à nous, les artistes. C'est-à-dire qu'ils
12:13sont... Tu prends l'agenda d'un homme politique, c'est télé, radio, télé. Alors, c'est très bien
12:17pour vous. Télé, radio, télé, radio. Mais on ne les a pas élus pour ça. Ils font que ça. Et
12:22puis ils sont... Tu sais quoi ? Quand ils sortent des émissions comme là, ici, là, ils ne disent
12:27pas ce que j'ai dit. Bon, pour la France, ils vont voir les mecs à côté, ils font « J'ai été
12:30bon ». C'est aussi con que ça. Pourquoi est-ce que vous leur parlez, vous ? Parce que moi,
12:36je me nourris des autres. Je n'ai pas de loisirs particuliers, si ce n'est la créativité. Et
12:43j'aime les gens. C'est-à-dire, j'aime apprendre de tout le monde. Je suis un humaniste. C'est-à-dire
12:47que je considère, dans cette salle-là, ici, là, on est quatre. Pour moi, il n'y a personne qui
12:51m'est supérieur ou inférieur. Et j'apprends des autres. Je n'ai pas d'a priori. Et j'aime autant
12:56discuter avec ces gens-là, qui ont des responsabilités, que discuter avec le mec
13:02qui va vider les poubelles devant chez moi, ou je vais m'arrêter pour parler avec lui,
13:06pour apprendre quelque chose. Chaque être humain avec qui tu discutes, sa vie, c'est un film. Donc,
13:12je n'ai pas cette barrière qu'ont la plupart des décideurs. Donc, je m'enrichis parce que je suis
13:19curieux. Ça, c'est mon point de vue. Mais l'intelligence, pour moi, c'est la curiosité.
13:28Alors, votre préféré, évidemment, ça reste Jacques Chirac. Vous parlez longuement dans
13:31le carnaval des ambitieux. Votre relation ressemblait à de l'amitié, on peut le dire
13:35comme ça, pour le coup. Oui, oui. Mais ça remonte à loin. Parce que je l'ai connu,
13:40j'avais 16 ans. Il était conseiller général en Corrèze. Ma mère était UDR à l'époque,
13:46gaulliste. Moi, je m'étais foutu aux jeunesses communistes juste pour l'emmerder. Mais j'avais
13:51envie de rien. Non. Et puis, on a un parcours dans des trucs complètement différents. Mais
13:56c'est vers 74, moi je suis monté, c'est vers 74 qu'il a commencé. Et puis, on avait un point
14:02commun qui nous faisait rire tous les deux. Quand il est arrivé en politique, tout le monde disait
14:07c'est un grand con sympathique. Ils l'ont toujours pris pour un grand con sympathique. Et moi,
14:11dans mon métier, pareil. On est des grands cons sympathiques. À part qu'il a été président en
14:1512 ans et que moi, j'ai le record d'audience. Donc, on disait, on les a bien niqués. Et vous
14:19dites d'un moment que cette amitié avec Jacques Chirac, ça vous a joué des tours. Que certains,
14:25enfin, vous pensez notamment à Nicolas Sarkozy, auraient voulu vous le faire payer. Mais ils m'ont
14:30fait payer d'ailleurs. Quand on se voit avec Sarko, on s'entend très bien. Mais c'est vrai que quand
14:36Sarko a lâché Chirac pour Baladur, juste avant les élections de 95, moi je faisais partie des très
14:42très rares qui sont restées. Et j'étais très médiatique à l'époque. Attention, j'ai des
14:49émissions qui faisaient 10 millions. À partir du moment où tu fais 10 millions, c'est plus une
14:52émission, c'est un pouvoir. Donc, un jour, j'ai fait un sketch qui n'a pas plu à Sarko. Il a cru
14:59que c'était Chirac qui me l'avait commandé. Alors que je faisais les mêmes sur Chirac et tout ça.
15:02Et donc, il m'en a voulu. Et puis surtout, j'étais près de Chirac en 95. Quand plus personne n'était
15:08là, qu'il était 11%, tout le monde me disait de s'en aller. Quand Nicolas Sarkozy soutenait
15:13Edouard Baladur, c'est le concurrent. Et Chirac les a tous distancés. J'en paye encore les
15:24conséquences. Je crois même qu'encore aujourd'hui, il y a des vieilles rancunes par rapport à ça.