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NewsTranscription
00:00J'ai la chance de recevoir ce matin deux comédiens qui eux-mêmes ont eu la chance de jouer les premiers rôles dans un film de Claude Lelouch, son 51ème intitulé « Finalement » et qui sort en salle demain.
00:11Bonjour Elsa, Zilberstein et Caméra.
00:14Vous filmez tout comme ça ?
00:16Non, je ne sais pas, c'est mon côté Claude Lelouch.
00:18Elle est Lelouchée.
00:20Je suis Lelouchée. Là, c'était juste pour un petit souvenir.
00:24Normalement, je ne filme pas tout.
00:26Je suis plutôt du genre à vivre les choses qu'elle y filmait.
00:29Là, c'était juste comme ça.
00:31J'ai vu que vous aviez une carte de fidélité avec Claude Lelouch,
00:33parce que c'est la cinquième fois que vous jouez dans un de ses films depuis 1 plus 1 en 2015.
00:38Il vous appelle systématiquement.
00:40Comment refuser quelque chose à cet homme incroyable ?
00:43Est-ce que vous acceptez sans voir le scénario ?
00:45Bien sûr.
00:47Vous ne lisez rien avant ?
00:49La grande tradition de penser que Claude n'a pas de scénario pour moi, ce n'est pas vrai.
00:53J'ai toujours eu un scénario.
00:54Il aime bien laisser planer peut-être ça,
00:56mais je pense que c'est un tel grand metteur en scène,
01:00c'est quelqu'un avec qui on a envie d'aller décrocher les étoiles,
01:02que je n'ai pas besoin de lire en fait.
01:04Avant, il m'en parle, on va déjeuner ou dîner,
01:07on me raconte et après j'ai le scénario.
01:091 plus 1, par exemple,
01:11il y avait quand même un énorme scénario.
01:14Avec Jean Dujardin.
01:16On est parti avec Jean Dujardin, on était en Inde
01:18et comme il dit, il y avait les figures imposées et les figures libres.
01:23Il laisse toujours une part de liberté.
01:25Oui, mais il coupe beaucoup aussi,
01:27parce que finalement, toutes les impros qu'on avait faites avec Jean,
01:29il les a coupées.
01:31En fait, c'est un mélange,
01:33il tient les rênes et en même temps il les lâche.
01:35Donc, il vous demande d'être vous-même
01:38ou d'aller puiser au fond de vous tout ce que vous avez,
01:41et il prend ce qu'il veut.
01:43Moi, je n'ai aucun problème,
01:45tu donnes, tu donnes et puis après il monte.
01:47Mais c'est un tel cadeau, je me sens tellement honorée
01:49quand il m'appelle,
01:51je ne peux pas dire non.
01:53Ça ne s'envisage même pas.
01:55Évidemment, je repars avec lui.
01:57Je me sens très chanceuse et honorée.
01:59Et alors, vous quatre, c'est la toute première fois
02:01que vous jouez dans un film de Claude Lelouch,
02:03mais c'est vous un peu qui avez fait la démarche finalement.
02:05Déjà, pour corroborer ce que dit Elsa,
02:08c'est un voleur, Claude Lelouch.
02:10J'entendais il n'y a pas longtemps Lino Ventura
02:12qui disait ça sur le tournage de La Bonne Année.
02:14C'est un voleur.
02:15Il vole tout, mais un voleur au grand cœur évidemment.
02:18Et en ce qui me concerne, et pour revenir à votre question,
02:21moi je rêvais de tourner avec Claude Lelouch.
02:23Elsa m'avait un jour dit
02:25tu devrais tourner avec Claude Lelouch parce que tu es un acteur pour lui.
02:28C'est vrai que moi je n'aurais jamais osé
02:30aller voir Claude et lui dire,
02:32même quand je le croisais un petit peu comme ça,
02:34bonjour Claude, est-ce que
02:36il y a quelque chose pour moi ? C'est difficile.
02:38C'est difficile, franchement.
02:40En fait, je l'ai dit, mais à sa femme.
02:42Dans un train.
02:44C'est la technique.
02:47Il faut juste se renseigner
02:49à quelle heure elle part,
02:51d'où, et elle va où.
02:53Et la même voiture si possible.
02:55Ça fait un peu psychopathe.
02:57C'est très psychopathe.
02:59Je suis allé voir Valérie Perrin
03:01qui vient de sortir un roman magnifique qui s'appelle Tata.
03:03Je suis en train de lire, merveilleux.
03:05Vous aviez un costume de contrôleur de la SNCF.
03:07J'étais en train de contrôler, exactement.
03:09J'avais une fausse moustache,
03:11une perruque,
03:13et j'avais cette voix.
03:15Contrôle des billets.
03:17Elle me dit, j'ai pas de billets.
03:19Ah bah écoutez, vous avez une carte de réduction ?
03:21Je fais bien le contrôleur.
03:23Il se voit avec son accent du midi.
03:25Bonjour à tous,
03:27vous aurez de prendre place dans
03:29le TGV 2047.
03:31En direction du soleil.
03:33On s'y croirait.
03:35Et donc je lui dis,
03:37qu'est-ce que je lui dis déjà ?
03:39Tu lui dis, c'est elle qui te dit.
03:41Elle lui a dit qu'elle aimerait tourner
03:43Elle a appelé Claude
03:45qui était en plein
03:47réflexion de savoir quel acteur
03:49pouvait interpréter cette colonne vertébrale
03:51comme il le dit. Il avait pensé à tous les
03:53acteurs de France, sauf un.
03:55C'est beau hein ?
03:57À 60 ans, arrivé à
03:59être rien, plus rien.
04:01Non mais je sais, c'est la descente, c'est fini.
04:03La vérité, c'est qu'il pensait que vous étiez pas du tout
04:05disponible, que vous étiez occupé.
04:07Non, soyons honnêtes,
04:09moi j'ai pas peur.
04:11À un moment donné,
04:13je m'en fous.
04:15À un moment donné, ça c'est Patrick Bosso que je salue au passage.
04:17À un moment donné,
04:19de quoi je parlais en fait ?
04:21Qu'est-ce que je fais ici ?
04:23Pourquoi il pensait pas à toi ?
04:25Il pensait pas à moi. Et en fait, c'est quand
04:27Valéry Perrin lui a dit, je suis dans le train avec Admiral,
04:29il a fait ce geste que vous pouvez pas voir à la radio,
04:31qui est ça.
04:33D'ailleurs, il a une marque.
04:35Et il a dit, c'est lui.
04:37Et depuis,
04:39c'est une histoire d'amour.
04:41D'abord, tourner avec Claude Delouche,
04:43Elsa m'avait prévenu, Jean Dujardin m'avait prévenu,
04:45mais surtout, par contre, il va vouloir te faire chanter
04:47dis-lui non !
04:49Alors que je chante dans le film, il adore ça.
04:51J'ai pas dit à Jean ça.
04:53Et alors, le film, il est pas simple à pitcher,
04:55ce film, tant il est foisonnant.
04:57Le mieux, c'est que je laisse un grand chanteur
04:59vous résumer un petit peu l'histoire.
05:01C'est l'histoire
05:03d'un vieux
05:05piano
05:07tombé
05:09amoureux
05:13d'une trompette.
05:15Oui, alors, c'est l'histoire
05:17d'un vieux piano tombé amoureux d'une trompette.
05:19C'est un peu court pour résumer ce film.
05:21Non, c'est un peu un enfant, pour moi,
05:23c'est un cousin éloigné, déténéré, un enfant gâté.
05:25C'est un homme qui veut plus rien,
05:27qui veut s'enfuir de sa propre vie, de lui-même,
05:29qui veut devenir lui-même, en fuyant
05:31ses obligations, qui n'a pas rêvé
05:33un jour de vouloir tout plaquer
05:35et devenir lui, et dire, voilà, c'est quoi
05:37mes désirs ? Qu'est-ce que j'ai envie ? J'ai envie de quoi, aujourd'hui ?
05:39Donc, c'est un homme
05:41qui va vivre son propre fantasme, qui pourrait être le fantasme
05:43de plein de gens, l'envie de s'en aller
05:45et de tout quitter.
05:46Vous l'avez, parfois, vous, ce fantasme,
05:48qu'admirable, par exemple, de tout plaquer.
05:50Pas tout plaquer, non,
05:52quand même pas, faut pas déconner. Pour ça, la famille
05:54qui écoute, en ce moment.
05:55Ah oui, parce que là, il quitte femme, enfant, tout.
05:57Non, mais de
05:59vivre autre chose, en fait, de vivre autrement.
06:01Alors, nous, la chance qu'on a, les acteurs,
06:03c'est qu'on vit tous les jours des vies différentes.
06:05Et donc, nous, on a du mal à se lasser
06:07et à s'ennuyer.
06:08Mais est-ce qu'il y a, parfois, l'envie de redevenir anonyme ?
06:11Oh la vache, ça, c'est une question...
06:13Ah non, moi, pas du tout.
06:15Vous savez, c'est pas difficile, il suffit de changer de pays
06:17déjà, pour commencer, de voyager.
06:19Et puis, voilà, de vivre
06:21autrement. Non, non, c'est très agréable
06:23quand même, cette notoriété.
06:25C'est pesant. Non, non, ça va.
06:27Mais vous, les comédiens, vous avez des périodes de travail,
06:29des périodes de repos, des périodes de lecture
06:31de scénario, etc. Donc, vous avez quand même
06:33ces moments où, finalement, vous avez
06:35un peu tout plaqué, vous vivez votre propre vie.
06:37Vous allez dire le titre du film à chaque fois, finalement.
06:39C'est malin.
06:41C'est le but.
06:42Oui, mais non, on a des moments, mais pas
06:44simplement quand on lit, mais quand on est en famille,
06:46quand on est en week-end, quand on est aux anniversaires,
06:48quand on a des vies
06:50tout à fait...
06:51Noël, il y a tout ça.
06:53Tu fais Noël, cette année ? Moi, je fais Père Noël
06:55au Galerie Lafayette, cette année.
06:57Ça marche plus beaucoup. Moi, je t'assure, c'est très dur
06:59en ce moment. Je suis obligé de faire Père Noël.
07:01Comment on va me croire qu'on ne me reconnaît pas ? On ne sait pas que c'est moi.
07:03En plus, les contrôleurs, les SNCF,
07:05c'est beaucoup de boulot.
07:07On ne peut pas.
07:09On a voulu faire ce métier.
07:11Je trouve que c'est insulter les gens.
07:13Moi, je ne remercierai jamais
07:15assez les gens quand ils nous reconnaissent
07:17ou qu'ils ont aimé un film. Je le prends vraiment comme un cadeau.
07:19Donc, tu ne vas pas dire, non, j'aimerais bien que tu aies été
07:21connu. Non, parce que tu l'as fait pour qu'il y ait
07:23cette reconnaissance aussi et que les gens soient là
07:25autour de toi. Il y a deux, trois relous, quand même.
07:27Même vous, j'imagine, quand vous sortez de la radio,
07:29à la sortie, il y a toujours un petit
07:31Ah, ils sont charmants.
07:33C'est des gentils relous. Mais effectivement, on a beaucoup de chance.
07:35Déjà d'être populaire, d'être
07:37reconnu. C'est très important.
07:39Et on va continuer à parler de ce film.
07:41Finalement, le cinquantième
07:43film de Claude Lelouch,
07:45qui sort demain en salle. Et puis, on va dresser
07:47votre portrait sonore dans un instant.
07:49J'aime bien ça.