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NewsTranscription
00:001. Culture Média. 9h30. 11h. Thomas Hill.
00:04Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:07Héloïse Gouin nous a rejoint. Salut Héloïse.
00:10Salut Thomas, bonjour à tous.
00:11On va parler série avec vous dans un instant, mais à part ces quelques minutes avec Héloïse,
00:14eh bien on va parler musique pendant une heure avec deux chanteurs talentueux,
00:19deux musiciens, deux beaux gosses qui ont un succès fou,
00:22alors que d'autres galèrent à faire de la radio chaque matin.
00:25Pardon, je deviens un petit peu égaré.
00:28Si vous avez besoin de parler, c'est 22h30. Olivier Delacroix.
00:31Tout à l'heure, c'est Jérémy Frérot qui nous rejoindra.
00:34Mais d'abord, c'est Amir qui est avec nous.
00:36Salut Amir et bienvenue.
00:38Merci d'être avec nous et de venir sous le bras avec votre quatrième album.
00:43C'est Amir, un album très différent des précédents,
00:46certainement le plus personnel et pourtant celui que vous avez écrit le plus rapidement.
00:50En dix jours seulement, c'est ça ?
00:53C'était dans une notion de besoin véritable, physique,
00:57une sorte d'urgence parce que ça faisait deux ans et demi que je n'écrivais plus rien,
01:02en partie un peu volontairement aussi,
01:05mais cette rétention, à un moment, quand je me suis senti suffisamment prêt,
01:09j'avais besoin d'exploser, j'ai proposé à mes quelques copains intimes de création
01:14de venir me rejoindre.
01:16On s'est enfermés dans une maison dans le sud de la France
01:18et on s'est dit, le défi ça va être de devenir les mains vides
01:21et de faire cet album en une traite,
01:23un truc que je n'avais jamais fait,
01:24cette unité du lieu, unité des personnages, du temps.
01:27Et on a été dépassés par la réalité
01:31parce qu'en dix jours, on a fait 35 chansons.
01:3435 chansons ?
01:36Ce qui reflète, alors elles ne sont pas toutes canons,
01:38mais ce qui reflète ce besoin-là que j'avais
01:41d'exprimer tellement de choses qui me pesaient
01:44et de me libérer de tout ce qui était emmagasiné pendant deux ans et demi.
01:50Et il a fallu ensuite en sélectionner douze,
01:52et c'est ce que vous avez fait pour cet album,
01:54les douze chansons qui sont réunies dans cet album.
01:57Et vous l'avez enregistré huit mois, Amir,
01:59après une épreuve très douloureuse, la mort de votre maman.
02:02Et le titre de cet album, c'est Amir,
02:05c'est l'anagramme du prénom de votre mère, c'est ça ?
02:07Oui, elle s'appelait Carmi.
02:09Carmi, voilà.
02:10Et il y a une très jolie chanson qui s'appelle « Premier Slow »
02:12où vous imaginez le premier slow de vos parents.
02:39Alors le texte est très beau,
02:41la musique aussi parce qu'elle a un côté un peu rétro, un peu années 60, c'est ça ?
02:45C'était la volonté.
02:47La musique, c'est beaucoup de liberté.
02:50Je me suis dit, autant voyager dans le temps
02:52et essayer d'imaginer mes parents à leur plus belle heure
02:55et leur redonner, au travers d'une chanson,
02:59ces réminiscences douces.
03:01J'avais besoin de faire ça pour mon père,
03:03parce qu'il est seul depuis un an et demi.
03:06Et quand il est venu nous rendre visite dans cette maison,
03:09alors qu'on écrivait l'album, on était tous très très occupés,
03:11je le voyais errer d'une pièce à l'autre, un peu seul, un peu triste.
03:14Et je me suis dit, on va faire une chanson pour leur rendre hommage
03:17et leur amener à de très bons moments de sa vie.
03:19Il l'a écoutée cette chanson, j'imagine ?
03:21Oui, il l'a écoutée déjà le lendemain en état de maquette.
03:24Et je l'ai vue pleurer, ce qui arrive très rarement.
03:28Et alors il y a une prière aussi dans cet album
03:31où vous posez une question à Dieu pendant votre deuil.
03:39Je suis sur une route pas très fréquentée
03:41D'accélérer pour finir vers le pire
03:45Non, je n'ai plus peur du pire depuis qu'il est déjà passé
03:48Est-ce que ce serait mal agir ?
03:50Oh mal agir, j'ai du mal à dire
03:55J'ai du mal à dire
04:00C'est une des chansons très réussies aussi de cet album, Amir,
04:04où vous parlez clairement d'en finir avec la vie.
04:07Ça vous a vraiment traversé l'esprit, Amir ?
04:10Ou c'est la folie de la création qui vous a amené sur ce terrain ?
04:13Non, c'est sûrement pas la folie de la création,
04:15mais c'est vrai qu'immortaliser sur une chanson de trois minutes
04:18une pensée qui peut durer une milliseconde,
04:21c'est quand même affronter avec courage
04:24ces petits délires qui peuvent être une sorte de...
04:28Ça a l'air de nous rassurer, de se dire que tout peut arriver,
04:31qu'on s'en fout de tout.
04:33Mais c'est ce qui arrive naturellement quand on a trop mal
04:36et on se dit, mais qu'est-ce qui peut me résoudre le problème ?
04:39Et j'avais besoin de voir ça comme un miroir un peu déformant de la réalité
04:42et affronter, me confronter à cette chanson
04:44et comprendre la gravité des choses qui me traversaient l'esprit,
04:47comprendre que j'ai des responsabilités, qu'il vaut mieux d'être là.
04:50Mais c'est aussi une lettre au bon Dieu, une missive
04:54pour lui déclarer ma rage, l'injustice que je ressens.
04:58Donc cette chanson, Mal Agir, avait besoin d'exister pour moi
05:01parce que je me suis retrouvé à avoir des pensées qui ne me ressemblaient pas
05:05et en parler était pour moi une façon d'en guérir.
05:09D'autant que, je peux parler longtemps de cette chanson,
05:11c'est une psychanalyse à part entière,
05:14mais le seul duo de l'album est justement un duo qui est fait sur cette chanson
05:18avec un musicien extraordinaire qui s'appelle Mark Eliyahu.
05:22Et ce musicien...
05:23C'est beau cet instrument, qu'est-ce que c'est ?
05:25C'est un instrument azéri, ouzbek.
05:29Il a grandi au Dagestan, chez un maître qui lui a enseigné cet instrument
05:33depuis qu'il était tout petit.
05:35Et c'était la musique qui faisait du bien à ma mère sur son lit d'hôpital.
05:39Elle a toujours parlé de cette...
05:41C'est pas une grande mélomane, mais elle a toujours parlé de ce musicien
05:44et de ses capacités, de la douceur de son toucher sur l'instrument.
05:48Et quand j'ai fait la seule chanson qui parlait de véritable guérison pour moi,
05:52cette pathologie de la tristesse,
05:54j'ai décidé de faire appel à ce musicien
05:56pour essayer moi aussi d'aller mieux au travers de ses notes
05:59et je trouve ça très réconfortant de l'avoir sur la chanson.
06:02C'est très très beau.
06:03Et puis cet album, il y a aussi beaucoup de joie, il faut le dire,
06:07parce qu'il s'en va entre justement la douleur de la perte
06:10et la volonté d'aller de l'avant,
06:12comme aussi dans cette chanson qui ouvre l'album
06:14et que vous connaissez tous déjà, qui s'appelle Sommet.
06:25Là on a envie de faire une épreuve d'athlétisme,
06:27c'est ça le problème Amir quand on écoute cette chanson.
06:30Il faut se rappeler que c'est la chanson qui a été choisie par France Télé
06:32pour illustrer les JO.
06:34C'était une commande d'ailleurs, ou vous l'avez écrite spécialement ?
06:36Pas du tout, non aucun rapport.
06:38Moi j'avais besoin de me faire un cri de guerre
06:40qui m'aide à revenir dans la lumière.
06:42J'en avais pas tout à fait les capacités après tout ce temps-là,
06:46loin des radars.
06:48Et cette chanson combative,
06:51cette chanson qui se dit
06:53« Bon, ça a l'air d'être une montagne faramineuse à franchir,
06:56mais je vais tout me donner parce que c'est la seule perspective.
06:59Il faut y aller. »
07:01C'était au début un peu d'encouragement pour moi,
07:03pas plus que ça.
07:05Mais la relecture de mon entourage
07:07a amené une réflexion de sportif
07:09qui rentre dans l'arène.
07:11On dirait qu'elle a été faite pour les JO.
07:13Aujourd'hui j'ai presque l'impression d'être dépossédé du titre,
07:16et tant mieux parce que c'est tellement beau.
07:18Et c'est la chanson qui ouvre cet album.
07:20C'est Amir qui est disponible,
07:22et vous serez en tournée aussi dans les Émises de France
07:24à partir d'octobre 2025.
07:27à l'Accor Arena de Paris.
07:29On va faire une petite pause,
07:31et juste après, Amir, je vous propose de nous chanter en live
07:33le nouvel extrait de cet album.
07:35Une très belle chanson d'amour.
07:37On revient tout de suite.