• il y a 2 semaines
Les informés de l'éco du samedi 16 novembre 2024

Category

🗞
News
Transcription
00:00Ravie de vous retrouver pour les Informer de l'écho, comme chaque semaine, votre débat
00:08autour de l'actualité économique et sociale et elle est chargée, cette actualité économique
00:14et sociale.
00:15Bonjour Emmanuel Cuny.
00:16Bonjour à tous.
00:17Et avec vous aujourd'hui et avec nous, nos deux informers, bonjour Nathalie Chussot.
00:21Bonjour.
00:22Vous êtes professeure d'économie à l'université de Lille, membre du conseil scientifique de
00:25l'établissement public d'insertion de la défense et bonjour à vous Jean-Hervé
00:29Renzi.
00:30Bonjour.
00:31Vous êtes le fondateur des rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Emmanuel Cuny, une question
00:37évidemment principale aujourd'hui, avec le budget, c'est possible hausse ou baisse
00:43d'impôts, on ne sait pas bien encore, pour les entreprises dans le débat 2025, est-ce
00:49que le gouvernement est sur la bonne route ?
00:51Alors la question est d'autant plus importante et précieuse que cette semaine ont été
00:55annoncés deux plans sociaux majeurs chez Auchan, notamment 2400 suppressions d'emplois,
01:02Michelin va s'y mettre également avec la fermeture de deux usines, tout ça intervient
01:06dans un contexte vraiment très compliqué sur le plan international, on voit la concurrence
01:11qui se renforce avec évidemment en plus les projets de taxes, les projets fiscaux du
01:17président élu américain, Donald Trump, on verra à quelle sauce on va être mangé
01:21concrètement quand il prendra la main à la Maison Blanche au mois de janvier.
01:25Alors, inquiétude des chefs d'entreprise, des PME, mais finalement l'arrivée de Donald
01:30Trump pourrait créer un petit électrochoc, c'est en tout cas ce qu'expliquait cette
01:33semaine sur France Info, Alexandre Sobo, c'est le président de France Industrie.
01:38Je vais peut-être vous surprendre mais je pense que l'arrivée de Donald Trump au pouvoir
01:42est une opportunité pour l'Europe, c'est une opportunité parce que comme il est très
01:45direct, comme il a posé un certain nombre de sujets sur America First, il va peut-être
01:50aider les Européens à se rendre compte qu'il faut qu'on fasse nous aussi preuve
01:54de capacité à se protéger, de détermination, d'écoute des secteurs économiques pour
01:58répondre aux formidables défis qui est finalement la relance de la guerre économique et la
02:02fin de la mondialisation heureuse.
02:03Donc, si l'arrivée de Donald Trump et son côté un peu direct permet de réveiller l'Europe,
02:08je pense que ce sera in fine une très bonne nouvelle.
02:10Voilà, donc, chose attendue, maintenant on va voir comment ça se déroulera.
02:15C'était Alexandre Sobo sur France Info, le président de France Industrie, la question
02:18étant effectivement de savoir est-ce que le gouvernement français aujourd'hui est
02:22en état de proposer une stratégie de politique économique à la hauteur de la situation.
02:28Nathalie Chussot, est-ce qu'avec Auchan, est-ce qu'avec Michelin, on a vu j'allais
02:32dire le gros des plans sociaux des prochains mois ou est-ce qu'il faut avoir des inquiétudes
02:40encore plus fortes ?
02:41Je pense qu'il faut avoir des inquiétudes encore plus fortes pour des raisons différentes.
02:44Auchan, on est dans la grande distribution, donc il y aura eu des investissements pas
02:49forcément très heureux, c'est quand même 2500 emplois, ça a été rappelé.
02:54Michelin, c'est un autre sujet, c'est l'industrie, l'industrie automobile qui souffre de manière
03:00globale, non seulement en France, en Allemagne, mais en Europe, notamment en raison de l'augmentation
03:04des coûts de l'énergie avec toute une industrie des équipementiers automobiles qui effectivement
03:10peuvent être touchés.
03:12Et puis, on a le secteur de la chimie qui risque d'être impacté, probablement l'aéronautique.
03:19Pourquoi le secteur de la chimie ?
03:20Pour les raisons de productivité et de coûts de l'énergie qui a augmenté fortement,
03:25donc on devient moins compétitif de fait.
03:27Donc, il faut s'attendre quand même à de nouvelles pertes d'emplois et à ce sujet,
03:34les entreprises elles-mêmes ne sont pas très optimistes parce que tout ça s'opère dans
03:37un climat quand même de grande incertitude.
03:40On parlait budget et effectivement, il n'y a pas de ligne économique claire qui se dégage.
03:45On est plutôt face à une foire d'empoigne pour décider d'une trajectoire budgétaire
03:51qui va impacter évidemment de manière très importante nos décisions en matière de politique
03:54et économie.
03:55Jean-Hervé Lorenzi, effectivement, comme le dit Nathalie Chusseau, ça risque d'être
03:58massif dans ces prochains mois ou est-ce que là, on joue à se faire peur ?
04:02Je trouve que, j'en reviens un instant sur la remarque d'Alexandre Sobo, qui est quand
04:07même clé puisque c'est le contexte général, il est possible que l'arrivée de Trump,
04:14qui par ailleurs pose bien d'autres problèmes politiques, mais soit au fond une sorte d'électrochoc
04:19pour la perception de ce qui se passe en Europe, il faut voir que c'est une rupture géante
04:26qu'il faut réaliser en Europe si on veut réindustrialiser.
04:30Là, je parle essentiellement des deux grands pays.
04:33Vous prenez un cas que vient d'évoquer Nathalie, l'automobile, on est confronté à un problème
04:38absolument massif.
04:39Il y a un million et demi de personnes en Europe qui travaillent, il y a 4-5 pays qui
04:45sont concernés, puisque les autres sont des pays consommateurs.
04:47Il y aurait potentiellement combien d'emplois menacés dans ce secteur ?
04:50Vraiment plusieurs centaines de milliers.
04:52Donc on est sur des sujets absolument majeurs.
04:56On a évoqué, je vais quand même le faire en une seconde, notre affaire du budget.
05:00Le budget français, avec les paninodies auxquelles on assiste à l'Assemblée nationale,
05:06n'est pas très important.
05:07Il a un seul objectif, c'est de montrer qu'on est capable éventuellement de faire
05:11quelques réductions de dépenses, et ceci destiné au marché et à l'Europe.
05:16Le reste est beaucoup plus important.
05:19Quand Michelin explique qu'il va en réalité produire ailleurs, c'est pour deux raisons.
05:26La première, c'est le coût du travail, là je trouve qu'il exagère un peu, mais
05:29deuxième aspect, c'est surtout le coût de l'énergie.
05:32Le coût de l'énergie, on paye notre énergie en Europe et en France, parlons de la France,
05:37on paye deux fois plus cher que ce que payent les industriels aux Etats-Unis.
05:44Donc c'est des problèmes énormes, un peu évoqués aussi par le rapport Draghi.
05:51Donc mettons bien les choses en perspective, il y a ce que Nathalie a dit, il n'y a aucune
05:57stratégie économique aujourd'hui dans le pays, sauf d'essayer de calmer le jeu sur
06:01les dépenses publiques et de l'impression qu'on est sérieux.
06:03Le reste, sur le reste, réindustrialisation, c'est pour le moment une démo.
06:08J'aurais quand même une question à vous poser sur le budget juste après, mais d'abord
06:11Emmanuel Cuny, on peut quand même s'interroger.
06:14Avec ces plans en série qui interviennent presque au même moment, comment ça s'explique ?
06:20Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
06:21En fait, c'est la question.
06:23Quand on voit ces plans, un patron, c'est quoi un patron qui est bien payé ?
06:27C'est un anticipateur.
06:29Normalement, il doit regarder.
06:31Il a des directeurs financiers qui ont des outils de prévision, etc.
06:35Pourquoi d'un seul coup, on annonce des plans massifs comme ça ?
06:39Est-ce que les outils de prévision sont mauvais ?
06:43Pardon, je vais poser la question.
06:44On a vu le problème aussi avec les finances publiques, le dérapage qu'on n'a pas vu venir.
06:48Il y a des tas d'ordinateurs, des tas de fonctionnaires à Bercy.
06:50Qu'est-ce qu'ils font ? Est-ce qu'ils sont bien formés ?
06:52Est-ce que nos élites sont encore bonnes ?
06:54Alors, Jean-Hervé Lorenzi va me dire que ce n'est pas la question parce qu'il fait partie de ces élites.
06:58Mais pour une fois, c'est la question.
06:59C'est le problème, c'est le problème.
07:00La prévision, un patron qui arrive le nez dans le guidon avec des plans sociaux comme ça,
07:05la case derrière, mais on n'a rien vu venir.
07:07Et pourquoi ? Ils sont payés pour ça.
07:08Pardon, je suis un peu polémique, mais est-ce qu'il y a un pilote dans l'avion en France aujourd'hui ?
07:13Nathalie Chussot, je vous pose cette question.
07:15C'est vrai que c'est quand même, on peut s'interroger.
07:17On avait l'impression d'entendre les dirigeants, Emmanuel Macron, même dire
07:21voilà, c'est la réindustrialisation.
07:23Quand on a le sommet de Choose France à Versailles,
07:25on a des milliards d'investissements qui viennent et patatras.
07:28Oui, c'est la réindustrialisation.
07:3030 000 emplois, création d'emplois promises autour de Dunkerque et de la batterie Factory.
07:37On est passé ensuite de 26 000.
07:38Maintenant, on est à 20 000.
07:39C'est très compliqué de passer, de basculer des moteurs thermiques aux moteurs électriques.
07:45Il faut être prêt.
07:46Il faut avoir une population formée.
07:49Et par ailleurs, il faut innover et il faut investir dans les nouvelles technologies.
07:54Or, quand on regarde l'investissement des entreprises, il a augmenté,
07:56mais pas dans les nouvelles technologies.
07:58Donc, on n'est pas prêt.
07:59Et depuis sept ans, ça a été rappelé.
08:01On a quand même effectivement des baisses d'impôts de production, 60 milliards par an.
08:06Et donc, on aurait pu quand même penser qu'on allait s'orienter
08:09vers davantage de meilleures formations, des compétences.
08:12On est dernier dans les classements en termes de mathématiques.
08:15Donc, comment voulez-vous innover scientifiquement ?
08:17Donc, vous voyez qu'on n'est pas prêt.
08:19On a l'impression, en quelques secondes, Jean-Hervé Lorenzi,
08:22parce qu'après, on ira au fil info, mais ces baisses d'impôts,
08:25on n'en a pas vraiment vu les effets concrets ou quand même on les a vus ?
08:29Ou une gestion conjoncturelle, peut-être ?
08:31Je ne vais pas dire.
08:32C'est vrai qu'il y a eu des baisses d'impôts,
08:34qu'on a des équipes budgétaires très, comment dire, problématiques
08:39par rapport à, finalement, la crédibilité de la France sur les marchés financiers.
08:45Mais la réalité n'est pas là.
08:46La réalité, c'est qu'on investit très peu.
08:48Ce que dit Draghi est juste, mais c'est...
08:51Alors, il le dit pour l'Europe.
08:52Mais revenons un instant sur nos territoires.
08:54On n'investit pas dans le pays.
08:56C'est vrai que vraisemblablement, les très peu qualifiés travaillent beaucoup
09:02et que nous tous, là, plus qualifiés, on n'est pas quand même aux forces du run-out.
09:08Donc tout ça pour expliquer qu'on est dans une espèce d'équilibre
09:12qui est de la société française,
09:14qu'on ne fait pas une réindustrialisation uniquement parce qu'un président s'agite et...
09:18On ne décrète pas la réindustrialisation.
09:20On ne décrète pas.
09:21Il faut investir, il faut travailler.
09:23Et j'ai des mots beaucoup plus agréables qu'il y a quelques mots,
09:27mais on a un petit problème aussi de nos dirigeants, de nos élites
09:30qui ne se sentent pas totalement concernés par les thèmes.
09:34On va continuer à parler de réindustrialisation, d'industrie
09:37et peut-être de désindustrialisation aussi, malheureusement,
09:40juste après le Fil info 10h moins 10.
09:43Marine Clete.
09:45Emmanuel Macron est en Argentine aujourd'hui.
09:47Il arrive en fin de journée pour rencontrer le président Millet.
09:50Tout juste revenu de la résidence de Donald Trump en Floride,
09:53le président français souhaite relancer la coopération avec le continent
09:57alors que certains pays sont rapprochés de Trump
09:59et que la Chine s'impose comme premier partenaire commercial de l'Amérique du Sud.
10:04Le parquet national financier requiert un procès pour corruption
10:07et trafic d'influence contre Rachida Dati.
10:09La ministre de la Culture est suspectée d'avoir fait du lobbying
10:12au Parlement européen pour le compte de Renault-Nissan.
10:16C'était entre 2010 et 2012.
10:18Elle avait alors perçu 900 000 euros en tant qu'avocate.
10:21L'ancien patron de Renault, Carlos Ghosn, est aussi visé par cette réquisition.
10:25Les autorités philippines ordonnent aujourd'hui l'évacuation
10:27de plus de 250 000 personnes
10:29et craignent des conséquences catastrophiques à l'approche du super-typhon Manille.
10:34Ces vents atteignent 215 km heure.
10:36Pardon.
10:38Ce sera la sixième tempête majeure à frapper les Philippines en un mois.
10:41Les précédentes ont tué au moins 163 personnes.
10:45Le Paris Basket brille.
10:46Une nouvelle fois en Euroleague, sixième victoire d'affilée.
10:48Les Français sont allés s'imposer chez les leaders barcelonais hier soir.
10:51Et puis 80 000 spectateurs ce soir au Stade de France.
10:54Les rugbymen français reçoivent la Nouvelle-Zélande.
10:57Des All Blacks revanchèrent puisque les Bleus sont sortis vainqueurs
11:00lors des deux derniers affrontements.
11:13Et toujours avec Nathalie Chusseau,
11:15professeure d'économie à l'Université de Lille et Jean-Hervé Lorenzi,
11:19bien sûr fondateur des Rencontres économiques.
11:23Emmanuel Cuny, on se pose une question évidemment autour du budget.
11:27Mais aussi autour de la réindustrialisation ce matin.
11:31Et même si nos deux invités ont commencé à l'esquisser
11:34parce que ça les intéresse beaucoup,
11:35on peut se demander Emmanuel si le gouvernement finalement a une vraie politique économique.
11:39Oui, alors la question, je vais laisser les économistes y répondre bien sûr.
11:42Je vais faire très court pour ce petit chapeau parce qu'en fait,
11:44la liberté d'entreprendre est au cœur de la problématique.
11:49La politique économique d'un gouvernement, c'est effectivement le social.
11:53Mais pour qu'il y ait du social, de la redistribution,
11:55il faut qu'il y ait de l'activité.
11:57De l'innovation, de la richesse, de l'investissement.
11:59Et donc des impôts.
11:59Voilà, aucun de ces mots-là, ce sont des gros mots en fait.
12:04C'est la réalité de la vie.
12:06La vraie question, c'est, je vais dire,
12:09est-ce que l'État doit mettre des limites à la liberté d'entreprendre aujourd'hui en France ?
12:14C'est l'ultralibéralisme, bon peut-être.
12:16Alors d'abord, d'un mot, je vous entendais,
12:18mais je vais poser la question à vous Nathalie Chussot.
12:22Vous avez tous les deux parlé du rapport Draghi.
12:24Avant, on parlait de réindustrialisation.
12:27En quelques mots, quelles sont les lignes que vous vous retenez
12:31où vous dites, ça pourrait être une bonne idée ?
12:33Donc le rapport Draghi, pardon, c'est Mario Draghi,
12:35l'ancien président de la Banque Centrale Européenne,
12:37dit Super Mario, qui était Premier ministre italien
12:39et qui a publié un rapport il y a quelques mois
12:42sur l'état catastrophique des perspectives d'investissement en Europe.
12:45Et pour être très honnête, rapport dont tout le monde parle.
12:48Donc j'ai envie de savoir ce qui vous intéresse dedans.
12:51Le constat est assez catastrophique, ça a été dit.
12:53Et donc, il y a un vrai problème d'investissement en Europe.
12:57Et je dirais, moi, ce que je retiens,
12:58c'est aussi l'investissement dans les nouvelles technologies
13:00et dans les compétences.
13:02Parce que pour faire des nouvelles technologies
13:04et être compétitif au niveau international,
13:07il faut innover, pour innover, il faut une formation scientifique.
13:12Et en tout cas, dans notre pays, en France,
13:14on est très, très mal placé.
13:16On dégringote dans les classements, y compris en mathématiques.
13:19Et donc, il y a un vrai sujet.
13:21On a un manque de profession scientifique
13:24et on a un vrai manque d'investissement de manière générale.
13:27Mais sauf que là, Jean-Hervé Lorenzi, ce que décrit Nathalie Chusseau,
13:30enfin, ce n'est pas quelque chose qui va se régler en trois mois,
13:33en six mois, ni même en un an.
13:34Non, je rajoute juste un élément que je ne peux pas oublier.
13:39C'est évidemment, nous sommes des pays vieillissants.
13:41Ça joue un rôle majeur.
13:43C'est un pays qui, au fond, se concentre sur ses seniors,
13:50et c'est clair que ce n'est pas comme ça qu'il y a ce que Keynes appelait
13:53les « animal spirits », l'envie de produire, de se développer.
13:58Il n'est pas réellement là.
14:00Le rapport Draghi est très important parce que c'est une autorité exceptionnelle.
14:04C'est un homme exceptionnel.
14:06Son rapport sort des choses que tout le monde sait,
14:10mais, comme c'est lui qui le dit, si on ne met pas, comme souvent,
14:15si on ne met pas des chiffres hallucinants en matière d'investissement,
14:19nous sommes complètement en dehors de la course.
14:21Ce que le rapport Draghi ne dit pas, c'est qu'après,
14:24quand on dit l'Europe, etc., ça ne veut pas dire grand-chose.
14:26Il faut des acteurs.
14:27Airbus, c'est un formidable acteur.
14:30Dans le spatial, par exemple, on fait notre truc à 27, ça ne marche plus du tout.
14:34On n'est pas capable d'avoir en plus que dans Paris A6,
14:38sur lequel, tout simplement parce qu'il faut des acteurs privés.
14:41Là, je retrouve les mots d'Emmanuel.
14:48Je trouve qu'il faut trouver vraisemblablement, chaque fois,
14:51le pays ou les pays, les acteurs qui sont les plus forts.
14:54Dire qu'on va faire le spatial à 27, c'est stupide.
14:57Évidemment, il y a trois, quatre pays en Europe qui sont très bons.
14:59Vous voyez donc, c'est toute l'organisation.
15:02C'est comme ça, ce rapport, et vous le citez et qu'on en parle,
15:06ça, c'est les clés de la réindustrialisation,
15:10d'une nouvelle politique industrielle qui serait efficace ?
15:13Non, c'est un constat absolument juste, absolument terrifiant.
15:20Il revient à dire que dans 10, 15 ans,
15:22l'Europe n'existe plus sur le plan, en tout cas, de la technologie.
15:26C'est un rapport qui indique les ordres de grandeur de ce qu'il faut mettre,
15:30c'est-à-dire des centaines de milliards d'euros par an.
15:33Et c'est un rapport qui, à un moment, s'arrête sur une ligne,
15:36qui est celle que ce sont les acteurs, l'entreprise.
15:40Aux Etats-Unis, on ne se demande pas si tous les 50 Etats des Etats-Unis
15:45doivent investir tous ensemble et avec des rétrocessions et ceci.
15:49Il faut des acteurs.
15:50Airbus, c'est le superbe exemple.
15:54Le spatial, c'est à l'inverse, le superbe exemple négatif.
15:59On fait un truc collectif et ça ne marche pas.
16:00Nathalie Chussot et un Jean-Hervé Lorenzi disent
16:04qu'il faudrait investir des centaines de milliards d'euros.
16:07J'ai cru comprendre qu'il n'y avait pas d'argent magique.
16:09On le sortirait d'où, cet argent ?
16:12C'est bien là le problème.
16:14C'est-à-dire que si on est capable, si on décide de s'endetter,
16:21je dirais de manière intelligente, en faisant de la formation,
16:25en mettant des moyens en commun au niveau européen sur des projets communs
16:30d'industrialisation, de décarbonation pour faire face à la transition écologique.
16:34Encore faut-il que tout le monde soit d'accord pour ça ?
16:36Alors évidemment, mais enfin, Jean-Hervé l'a dit,
16:38on peut le faire aussi avec un certain nombre de leaders de pays qui ont la même...
16:43Si je puis me permettre, Emmanuel Cunier, un mot.
16:44Aux Etats-Unis, par exemple, Jean-Hervé Lorenzi parlait de l'aventure spatiale.
16:48Il y a peut-être quelques annonces à venir sur le plan industriel.
16:50D'ailleurs, là-dessus, on y reviendra.
16:52Mais concrètement, les Américains, Elon Musk, c'est une boîte privée,
16:58SpaceX, etc., financée par le Pentagone, c'est-à-dire le ministère.
17:01C'est de l'argent public, en fait.
17:04Vous faites ça en Europe, c'est interdit.
17:06L'Europe interdit aux pays membres de financer, avec ses budgets militaires,
17:11l'aventure spatiale.
17:12Aux Etats-Unis, ce n'est pas un problème, c'est vraiment open bar.
17:15Par ailleurs, il y a beaucoup...
17:16D'un tout petit mot, s'il vous plaît.
17:18N'oubliez jamais un mot, n'oubliez jamais qu'il y a beaucoup d'épargne
17:22au reste des pays riches, en tout cas pour les plus grands d'entre eux.
17:26Simplement, c'est des pays vieillissants et il n'y a pas besoin d'être pris de Nobel d'économie
17:32pour savoir que la version risque, elle est corrélée à l'âge.
17:37Donc, dans les pays vieillissants, les gens n'ont pas envie de mettre de l'épargne
17:40dans les choses risquées.
17:41Jean-Hervé Lorenzi, merci.
17:43Fondateur des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence,
17:46membre du Cercle des économistes, bien sûr.
17:48Merci Nathalie Chusseau, professeure d'économie à l'Université de Lille.
17:52Et grand merci à vous.
17:54Emmanuel Cuny, les informés de l'Éco reviennent bien sûr la semaine prochaine, samedi.