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00:00L'invité éco, Camille Reveil.
00:03Bonsoir à toutes et à tous, MIF Expo, le salon du Made in France vient de s'ouvrir
00:08à Paris, porte de Versailles, ce sera jusqu'à lundi.
00:10Bonsoir Joël Fourni.
00:11Bonsoir.
00:12Vous êtes le président de CMA France, les chambres de métier de l'artisanat.
00:15L'artisanat, concrètement, c'est le premier producteur du fabriqué en France, 2 millions
00:21et demi d'entreprises.
00:22C'était la première journée du salon, je voudrais vous poser une question un peu plus
00:24large parce qu'on parle beaucoup de Made in France, que ça soit politique, médias
00:29consommateurs, mais est-ce qu'il y a un vrai soutien, il y a une vraie envie toujours
00:33d'acheter ces produits-là, est-ce que c'est un critère ?
00:36Oui, ça reste un critère de choix, évidemment, depuis le Covid on sait que les consommateurs
00:43font peut-être un peu plus attention et le pouvoir d'achat est une des raisons, je dirais
00:48de la limite sur la consommation, mais pour certains consommateurs, c'est un vrai choix
00:53que d'acheter du produit fabriqué en France et les artisans sont les premiers ambassadeurs
00:58du fabriqué en France, du coup, évidemment, quand un consommateur achète un produit,
01:04ça veut dire qu'il a bien identifié qu'il est peut-être un peu plus cher au départ,
01:09mais en même temps, c'est un produit qui est durable, qui peut être réparable, la
01:15réparabilité dans le secteur de l'artisanat, ça existe, et donc du coup, au final, quand
01:20vous regardez bien le bilan final, le coût n'est pas si élevé que cela, et donc il
01:26est quelquefois même moins cher.
01:28Un argument qu'on oppose parfois, c'est « oui, mais parfois c'est plus cher ».
01:31Oui, parfois c'est plus cher, comme ça, on a l'impression, mais en fait, ça dépend,
01:35si vous voulez donner du sens aux liens sociaux, si vous voulez donner du sens au fait de soutenir
01:39l'économie locale et l'économie de proximité, le service aux populations, c'est un acte,
01:44je dirais, d'acheter du produit fabriqué en France, donc un acte d'engagement vis-à-vis
01:49de l'économie nationale.
01:50Quel bilan pour cette première journée du salon, vous étiez sur place, vous avez présenté
01:54les montées de l'artisanat ?
01:55Voilà, j'étais sur place sur l'espace de 2000m², où on a 214 entreprises artisanales
01:59qui viennent de tous les territoires de France, tous les départements en particulier, et
02:04du coup, des artisans extrêmement contents d'être là, parce qu'ils ont vu beaucoup
02:08beaucoup de monde.
02:09Il y a eu un nombre considérable de visiteurs aujourd'hui, pour la première journée,
02:14c'est assez exceptionnel.
02:15Ça veut dire que…
02:16C'est-à-dire combien ?
02:17Alors, je n'ai pas les chiffres, bien évidemment, je pense que la présidente du salon aurait
02:20plus les chiffres que moi, mais en tout cas, j'ai vu des allées pleines de personnes
02:25qui se sont amassées dans les allées du salon, et c'est vrai que déjà, les artisans
02:31sont ravis de la première journée.
02:33Vous avez eu une ministre aussi, la ministre chargée de la ruralité, du commerce et de
02:37l'artisanat, Françoise Gattel.
02:38Est-ce que vous avez l'impression qu'elle, et plus largement l'exécutif, est sensible
02:42à vos problématiques, vos enjeux actuels ?
02:44Alors, elle est très sensible aux enjeux actuels, et notamment, elle voulait regarder
02:49quels étaient les exposants et ce qu'ils représentaient.
02:53Elle a été très émerveillée et très surprise de voir que bon nombre de chefs d'entreprise
02:58qui étaient là étaient avant tout des artisans installés sur des nouveaux métiers du secteur
03:04de l'artisanat, mais avec des parcours très atypiques, parce que ce sont beaucoup de gens
03:08qui sont en reconversion professionnelle, et ça l'a beaucoup rassuré quant à l'enjeu
03:14de la filière artisanale, où on sait qu'on a un nombre d'entreprises à céder dans
03:19les dix ans qui viennent, 300 000 entreprises à céder, et donc c'est une réelle opportunité
03:24pour nous.
03:25Et il y a des candidats à la reprise ?
03:26Oui, il y a des candidats à la reprise, oui, il y a des créateurs, des porteurs de projets
03:30sur des créations de nouvelles entreprises, même si on est dans une période extrêmement
03:34délicate d'un point de vue économique, pour autant, ça reste, j'irais, une envie
03:39forte de créer sa propre boîte, de reprendre une entreprise artisanale, vous avez vraiment
03:45de réelles opportunités qui s'ouvrent au grand public, aux personnes, j'irais,
03:50qui sont de différents horizons professionnels.
03:52Venons-y justement à cette période économique, le gouvernement cherche 60 milliards pour
03:57le budget 2025, il est question, le texte est en examen au Parlement, d'un coup de rabot,
04:01notamment sur l'apprentissage et les aides à l'apprentissage.
04:05Oui, évidemment, ça fait partie des éléments qui sont travaillés dans le cadre du PLF,
04:11nous sommes élevés contre ça, parce qu'évidemment, à mon sens, ce n'est pas une économie,
04:16ça devrait être un investissement, et quand on parle d'un accompagnement auprès des
04:20entreprises à la hauteur de 6 000 euros, même si on revoit les choses, ça veut dire
04:25qu'on met un coup de frein à les dynamiques sur la formation par alternance, sur la formation
04:29initiale, alors même que les entreprises n'ont jamais baissé la garde depuis ces
04:33différentes années, avec les différentes étapes délicates et difficiles, et je pense
04:40que ce serait un très mauvais signe, et peut-être, là où on était à pratiquement
04:44850 à 900 000 apprentis, on va peut-être avoir des difficultés.
04:48Je pense que, en fonction de la taille des entreprises, il est nécessaire de garder
04:51l'aide à 6 000 euros.
04:52C'est-à-dire qu'il faudrait recentrer, pour vous, en fait ?
04:54Il faut prendre des décisions, il faut se donner des vrais objectifs, je pense que très
05:00clairement, moi je suis plutôt favorable pour le maintien de l'aide pour les entreprises
05:07de moins de 250 voire 50 salariés, mais en tout cas, à 6 000 euros, c'est nécessaire.
05:13Ce n'est pas à l'entreprise de prendre la totalité en charge, il faut l'aider,
05:16il faut l'accompagner.
05:17Si on veut que les jeunes trouvent une possibilité d'employabilité derrière, 80% de ces jeunes
05:24trouvent un emploi dans les 6-7 mois qui suivent l'obtention de leur diplôme, c'est une
05:30vraie qualité et une qualification importante qui est reconnue par le secteur et par la
05:35filière.
05:36Si on ne traite pas les choses par ce biais-là, au moment de la formation initiale, on retrouvera
05:41ces publics en difficulté et peut-être qu'on aura à investir sur le volet social.
05:45Donc prenons l'engagement d'accompagner dès maintenant.
05:48Il y a le PLF, le projet de loi de finances, le budget dont on parlait à l'instant, il
05:51y a un autre texte, le gouvernement veut simplifier la vie des entreprises, c'était déjà sur
05:56la table avec l'ancien exécutif, le projet de loi est passé au Sénat, il va revenir
06:00à l'Assemblée, est-ce que ça va dans le bon sens pour vous ? Et je vais aller plus
06:04loin, de quoi vous, très petites entreprises, artisans, avez-vous besoin ?
06:07Alors moi je voudrais que simplement tous les jours on puisse simplifier le temps nécessaire
06:13pour le chef d'entreprise, pour la partie déclarative, administrative, etc.
06:17Il faut simplifier de manière forte, ça veut dire qu'il faut oser aller très loin,
06:21il faut oser aller vers le fait d'avoir qu'une question posée à l'entreprise, qu'une porte
06:28d'entrée pour la partie déclarative et que l'entreprise n'a pas besoin d'enseigner
06:32différents services de l'État.
06:33Il faut absolument qu'on facilite les choses d'un point de vue administratif pour l'entreprise.
06:37L'artisan, lui, il a besoin de produire, il a besoin de commercialiser, il a besoin
06:41de se développer.
06:42Alors laissons-lui du temps, là où il a de plus en plus de tâches à assurer, il
06:48faut lui laisser du temps et lui permettre d'aller plus vite dans sa production et donc
06:53lui simplifier la partie administrative et déclarative.
06:56Concrètement, et même si évidemment ça serait une moyenne, vous savez combien de
06:58temps un artisan consacre en moyenne aux tâches administratives ?
07:02Eh bien, vous avez pas loin de 20% des artisans qui se passent du temps sur la partie déclarative
07:09alors qu'ils ont besoin de ce temps nécessaire pour permettre de produire encore un peu plus.
07:14D'autant plus quand on a des problématiques de rentabilité liées au coût de l'énergie,
07:19au coût de fonctionnement, j'irais à la vie qui est un peu plus chère qu'auparavant.
07:24Eh bien, évidemment, plus on est dans cette disposition et plus on a besoin de diminuer
07:31la partie déclarative du chef d'entreprise.
07:35Son métier, c'est pas la partie administrative, c'est la partie production.
07:40On vous entend bien.
07:41Merci beaucoup Joël Fourni, vous êtes président de CMA France, les chambres de métier et
07:45de l'artisanat et vous étiez ce soir l'invité Echo de France Info alors que MIF Expo, le
07:50salon du Made in France, se déroule porte de Versailles à Paris.

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