Avec Marie-Alice
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00:004 900 lits fermés dans les hôpitaux français en 2023. Marie-Alice, vous êtes à Agen, bonjour.
00:12— Bonjour. — Bonjour. — Vous êtes infirmière libérale, Marie-Alice. En 20 ans, 43 000 lits supprimés dans les hôpitaux.
00:23— Oui. Écoutez, moi, je trouve qu'on fonctionne à contre-courant avec une population qui vieillit, une désertification médicale.
00:31Nous, à domicile, on est souvent confrontés à des retours à domicile sans aucun lien avec l'hôpital ou la clinique.
00:41Alors ce n'est pas une critique, mais c'est un constat. Pas de transmission. Donc les gens arrivent.
00:49Et à nous de courir après les infos, de savoir ce qui s'est passé, pourquoi. D'autant plus que nous avons souvent affaire
00:58à des personnes âgées qui sont défasées, qui ne comprennent pas tout sauf ce qui leur est dit. Voilà. Donc nous, on a...
01:09— Alors Marie-Alice, Marie-Alice, je voudrais préciser si les lits supprimés, ce sont les lits de nuit, parce que l'hôpital
01:17crée des lits de jour. Les lits de jour, c'est qu'on met plusieurs patients dans le même lit la même journée. Et puis c'est vrai
01:24qu'on pousse beaucoup de patients à retourner chez eux, à être hospitalisés à domicile.
01:30— C'est cela, sauf qu'on n'a pas techniquement le matériel ni les disponibilités pour gérer du 24 heures sur 24 l'hospitalisation à domicile.
01:45— Il faut quand même des passages fréquents. Quand on a des territoires où vous faites 20 km pour une prise de sang chez une personne à l'humeur
01:54qui vit avec son conjoint, vous vous doutez bien que notre temps n'est pas... Une journée ne fait que 24 heures, et nous avons déjà
02:04des journées très chargées. Donc la prise en charge quand même s'en ressent. Et le stress, je dirais pour nous, professionnels à domicile,
02:15est quand même de taille. — Évidemment. Ce sont les conséquences de ces suppressions de lits, bien sûr. Alors il y a des raisons.
02:24Suppression de lits, pourquoi ? Pour faire des économies. Ça, c'est la première chose. Dans le budget des hôpitaux, ça, c'est... Oui.
02:30Par manque de personnel, ça aussi. Et puis c'est vrai que dans les hôpitaux, bien souvent... Et j'en ai parlé à de très nombreux médecins
02:40et de très nombreuses infirmières ou aides-soignantes. Le problème, c'est qu'il y a de plus en plus d'administratifs et de moins en moins de soignants.
02:47Alors moi, je poserai une question tout à l'heure à Guillaume Kasbarian, qui est le ministre de la Fonction publique, qui sera mon invité tout à l'heure.
02:54Est-ce qu'il ne faut pas fixer par la loi un nombre minimal de soignants à l'hôpital ? Qu'est-ce que vous en pensez, Marie-Alice ?
03:02— Je pense que de toute façon, quelle que soit la personne prise en charge, il nécessite une personne. Après, il est difficile d'évaluer le temps
03:14que vous allez passer avec telle ou telle personne. Après, vous parliez de l'hospitalisation de jour. Ça signifie que la nuit, on n'est plus malade ?
03:23On rentre chez soi, on est guéri ? Les week-ends, comment gère-t-on les situations avec des urgences débordées ? Justement, le territoire français
03:36est quand même desservi en infirmières libérales. On est quand même relativement nombreuses. Donc je pense qu'on pourrait gérer
03:46sans vouloir prendre la place de qui que ce soit tout ce qui est bobologie.
03:51— Oui, je comprends. Vous, vous pourriez le gérer. Mais ça, je suis assez d'accord, moi. Là, vous vous heurtez à des oppositions,
03:58opposition des médecins, opposition de beaucoup de monde, hein, ma chère Marie-Alice. Bon.
04:05— Tout à fait. — Merci à vous. — Je vous en prie. Au revoir.
04:09— Et merci d'être avec nous. Merci à Agin. Agin. Il est 7 h 59. Agin, d'ailleurs. Il y a du brouillard à Agin, Rémi André ?